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| Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov | |
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Invité Invité | Sujet: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Sam 7 Sep - 23:07 | |
| Ted regarda avec la furieuse envie de l’incendier son planning de devoirs, offert par Hermione qui prétendait avec raison que si ce n'était pas elle qui le poussait à travailler personne ne le ferait, et tout ce qui lui restait à faire. Il lui semblait que les professeurs ne comprenaient pas que leurs examens étaient à la fin de l’année et qu’ils avaient donc encore plusieurs mois pour les préparer. Il leva les yeux vers Emily, qui était tout aussi désespérée que lui. Soupirant, il laissa tomber sa tête contre la table et le regretta aussitôt dans une grimace de douleur. La prochaine fois, il poserait délicatement son front contre la surface plutôt que de le laisser chuter sans retenue... Il ne se redressa néanmoins pas tout de suite, trop démotivé pour faire face à son livre d’histoire de la magie. Si au moins il savait pourquoi il faisait tout ça ! Mais il n’avait même aucune idée de quelles BUSE il lui faudrait absolument réussir étant donné qu’il ne savait pas dans quel domaine il voudrait se spécialiser. L’avenir, c’était un peu trop lointain et flou pour qu’il ne s’en soit jamais préoccupé et qu’il n’ait jamais l’envie de s’en préoccuper. Il releva finalement la tête en se massant le front, une moue très expressive au visage, et décida qu’il n’arriverait à rien ce soir.
« Je vais faire un tour pour me changer les idées. Qui sait, peut-être qu’une force supérieur me prendra en pitié et fera descendre sur moi la motivation et la connaissance. »
Emily se contenta de sourire légèrement à son ton plaisantin et il regroupa toutes ses affaires dans un seul mouvement de bras, sans prendre en considération les parchemins froissés et les plumes tordues. Il fourra le tout dans son sac et quitta la salle commune sans vraiment savoir où il était en train de se rendre.
La soirée était déjà bien avancée même si l’on était encore loin du couvre-feu. Ted entendit du bruit dans la Grande Salle lorsqu’il passa devant, signe que quelques élèves ou professeurs n’avaient pas encore terminé leur repas. Et puis soudainement, il sut où il allait. Pourquoi avait-il eu cette l’illumination en passant devant la salle et quelle pouvait bien être la corrélation entre sa destination et ceux qui s’attardaient à table, il n’en avait aucune idée mais il savait désormais qu’il voulait rendre visite au professeur Oulianov. Ravi d’avoir en tête un plan plus conséquent que la simple volonté de ne pas faire ses devoirs, Ted monta quatre à quatre les escaliers et parcouru les couloirs à grands pas jusqu’à se retrouver en face du bureau du professeur de duel, devant lequel il pila net, se demandant soudain s’il avait eu une si bonne idée que cela… Après tout, peut-être que le professeur Oulianov faisait partie de ceux qui s’attardaient à la Grande Salle, ou encore était-il déjà en conversation avec quelqu’un d’autre et puis était-ce vraiment une heure pour aller déranger quelqu’un pour la simple raison qu’on cherchait à éviter des crampes aux neurones ? Toujours face à la porte, Ted tordit ses lèvres tout en se faisant la réflexion que, finalement, ce n’était pas uniquement cela qui l’amenait ici. En fait, il n’avait pas encore eut l’occasion de rendre visite au professeur de duel depuis le début de l’année et ça lui manquait quelque peu. Peut-être pourrait-il l’aider à faire le clair sur la suite de ses études ? Le sorcier russe avait toujours était réconfortant et de bon conseil, sans compter qu’il lui offrait toujours généreusement des friandises. De plus, il ne lui avait jamais claqué la porte au nez, peu importe les heures auxquelles il venait frapper. Ted secoua la tête ; il savait le professeur bienveillant derrière des abords impressionnants, il n’y avait donc aucune raison qu’il hésitât. Par habitude, il se composa un grand sourire et frappa, impatient d’entendre de nouveau l’accent si particulier de son soutien moral. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Dim 8 Sep - 11:36 | |
| Un dernier regard sur la salle, une nouvelle journée venait de se terminer à Poudlard, bientôt la totalité de ces élèves rejoigneraient leurs salles communes et leurs dortoirs, soumis au couvre feu imposé par l'établissement. Vitali aimait manger tard, il y avait moins de personnes, donc moins de bruit, car malgré toute la bienveillance qu'il s’efforçait de prodiguer aux jeunes sorciers anglais, il y avait parfois besoin de calme pour garder le sien lors de ses cours. Un groupe de Gryffondor le salua lorsqu'il passa près de leur table en sortant du réfectoire, et il leur rendit leur salut avec un hochement de tête et un sourire, s'aidant de sa canne pour rejoindre les couloirs, marchant avec une dignité et une lenteur peu commune. Un autre groupe d'élève le doubla en le gratifiant d'un bonsoir et il leur rendit leur salutation à nouveau. Cela faisait cinq années qu'il était professeur à présent et tous le monde le connaissaient, certain le craignait aussi sans véritables raisons d'ailleurs. Il se demandait si son propre fils le craignait ou bien avait beaucoup d'apriorits vis a vis de lui. Mais il fallait qu'il arrête de trop se poser ce genre de questions, il évitait de le croiser dans les couloirs, où ne serait-ce que lui adresser la parole, se contentant de l'observer discrètement, d'écouter ce que les professeurs disaient sur lui, et de faire attention à ce que sa scolarité se passe bien. Si il avait intégré l'équipe éducative de Poudlard c'était avant tout pour Ilya, mais il avait à présent un véritable plaisir à donner cours, et il c'était prit d'affection pour de nombreux élèves à qui il espérait donner assez d'attention et de soutiens pour qu'ils deviennent de grands sorciers. Avant de se rendre dans ses appartements, Vitali avait encore quelques petites choses à ranger dans son bureau, et surtout il fallait qu'il se prépare sa petite décoction de feuille de mandragore confites, une tisane qui augmentait la circulation du sang et qui était très bonne pour sa jambe mais qui avait une odeur véritablement épouvantable. Rejoignant le cinquième étage en prenant son temps, le Professeur chassa deux élèves qui étaient en train de tyranniser une pauvre grenouille sur l'un des tableaux et les renvoya dans leur salle commune en les prévenant que la prochaine fois il en coûterai des points à leur maison. Sortant sa baguette, il déverrouilla la porte de son bureau à l'aide d'une formule magique et entra dans le foutoir qui lui servait de bureau. Tous les objets entreposés ici, les grandes tapisseries colorés qui donnait à l'endroit un aspect chaleureux de joyeux n'importe quoi qui semblait beaucoup plaire aux élèves. On trouvait de tout ici, objets magiques connus, ou inconnus, objets moldus, des centaine de livre venant de tous les continents, Vitali était un collectionneur depuis son adolescence et il entreposait et gardait tous. Son bureau était son havre de paix et étrangement il était aussi devenu un havre de paix pour quelques enfants de cet établissement. Fermant la porte derrière lui sans la verrouiller, le professeur enleva sa veste, restant en bras de chemise, puis se dirigea vers la petite casserole qui se trouvait sur une gazinière magique dans le coin opposé à la porte et commençât à préparer sa décoction, c'est alors qu'un petit bruit se fit entendre. Quelqu'un frappait à la porte de son bureau. Observant l'heure sur une vieille horloge de bronze posée sur une des étagères, il se fit la remarque qu'il était un peu tard pour une visite, mais bon après tout , il n'y avait pas d'heure pour recevoir quelqu'un dans son bureau et c'était peut-être important. S'aidant de sa canne il se dirigea vers la porte et l'ouvrit. Devant l'entrée de son bureau, un visage familier était tourné vers lui, et malgré l’étonnement du à l'heure tardive, le sorcier ne pu s’empêcher de sourire en voyant le jeune Poufsouffle.
« - Monsiiiiiieurrrr Lupiiiin, quelle bonne surrrrprrrriiiise ! Entrrrrrez donc ! »
Vitali s'écarta de l'entré ouvrant un peu plus la porte. En ces nuits de début septembre l'humidité envahissait petit à petit les couloirs de Poudlard et il n'avait pas envie que son jeune protégé n'attrape froid en restant trop longtemps dehors. Une fois l'élève dans le bureau, Vitali referma la porte, se rendant alors compte que la décoction était prête à l'odeur désagréable qui c'était rependu dans la pièce. Se dirigeant vers la bouilloire il désigna un vieux fauteuil limé avec sa canne à l'intention de Ted.
« -Asseyez vous je vous prrrrriiiis ! »
Vitali ferma éteignit le feu et ce servit une tasse. Se retournant vers Ted il leva la boisson au niveau de son visage avec un sourire amusé.
« - Je ne vous prrrropose pas une tasse de feuiiiiille de mandrrrragorrre, je pense que l'odeurrr vous suffiiiit emplement ! »
Lui qui sentait habituellement toujours le chocolat et l'eau de Cologne, voilà que le Poufsouffle allait l'associer à l'odeur puante de cette tisane du soir que seul une minorité de sorcier prenait aujourd'hui, à moins d'en avoir une obligation médicale, malgré les fortes propriétés bienfaisante de la boisson. Venant prendre place sur un autre fauteuil en piteuse état mais très confortable, Vitali posa sa canne sur ses genoux et observa le jeune Lupin avant de porter sa tasse à ses lèvres, avant de laisser sa voix aux sonorités nordique et à l'accent très prononcer s'élever de nouveau.
« - Qu'est ce quiiii vous amène à une heurrrre aussiiiiii tardiiiiive monsiiiiieur Lupiin ? »
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Mer 11 Sep - 17:36 | |
| La démarche claudicante du professeur Oulianov dont le bruit perçait la porte rassura Ted sur au moins un point : il était bien présent. Pour les autres, il dû attendre qu’il lui ouvre pour constater que personne n’accaparait déjà le sorcier et qu’il semblait de surcroît heureux de le voir, à en croire le sourire qu’il lui adressait tout du moins. Sa mine s’éclaira un peu plus à cette constatation, et d’autant plus lorsque qu’il le salua. Ted avait toujours trouvé que la voix et les intonations du professeur de duel possédaient une force chaude et tranquille, qui impressionnait, voire faisait carrément trembler, au premier abord mais qui rassurait pour peu qu’on sache se trouver dans le même camp.
« Bonsoir professeur Oulianov, j’espère que je ne vous dérange pas. »
Il passa la porte qu’il tenait ouverte pour lui et fut aussitôt assailli par une odeur infecte et entêtante. Il réprima l’envie de se pincer le nez, voire carrément le rétracter au maximum, pour ne pas passer pour plus impoli qu’il ne l’était déjà mais il ne put rien contre la grimace qui s’empara de son visage si expressif. Il reprit tant bien que mal une figure normale et s’installa dans le fauteuil que le professeur de duel lui désignait de sa canne. Il n’était pas de toute première jeunesse, mais Ted avait toujours eu une préférence pour les vieux objets chargés d’histoire et de valeur affective (son balai en était la preuve), surtout que dans le cas d’un fauteuil, vieux et élimé signifiait souvent extrêmement confortable. Personne ne s’encombrait jamais de sièges usés s’ils n’étaient pas confortables, et le sorcier russe ne faisait pas exception à la règle. Il se laissa avaler par le rembourrage fatigué, laissant son sac à ses pieds, et fit le tour de la pièce des yeux tandis que son hôte se dirigeait de son habituelle démarche boiteuse vers une casserole fumante. Le bureau était à peu près aussi bien rangé que sa chambre et il s’en dégageait la même impression chaleureuse que Ted entendait dans la voix du sorcier. Une fois qu’il se fut habitué à l’affreuse odeur qui semblait provenir de la casserole et que les trois pancakes au sirop qu’il avait englouti comme dessert n’exprimèrent plus l’envie de quitter son estomac, il eut presque l’impression d’être entre les murs d’une cabane douillette alors qu’à l’extérieur s’étendait la glace et la bise. Il reporta alors son attention sur le professeur de duel qui se servait une tasse du breuvage malodorant, qu’il lui présenta comme une infusion de feuille de mandragore. Ted se souvint avoir étudié cette plante en deuxième ou troisième année, et il lui en restait quelques lambeaux de connaissances, notamment sur ses propriétés médicinales et la difficulté à la cultiver, ce qui fit monter en lui une pensée inquiétante sous ses sourcils froncés : et si le professeur souffrait d’un mal grave ? Peut-être avait-il une maladie chronique, ou une infection, ou une blessure due à une créature féroce ou à de la magie noire ou encore autre chose qu’il n’arrivait même pas à imaginer. A part sa jambe raide, il ne montrait jamais aucun signe de faiblesse physique mais cela ne voulait strictement rien dire. Il observa donc avec une inhabituelle attention les mouvements du sorcier alors qu’il prenait place dans un autre fauteuil mais rien ne trahissait qu’il dissimulait une quelconque affection. Le professeur de duel le rappela soudain à la réalité en l’interrogeant sur les raisons de sa présence.
« Oh, euh… Pas grand-chose, répondit-il en essayant de se convaincre que, quand bien même son interlocuteur aurait été blessé ou malade, il aurait parfaitement su se soigner sans l’aider d’un gamin de cinquième année. En fait, j’avais juste envie de discuter avec vous. Et l’heure tardive, c’est à cause du devoir d’histoire de la magie. »
Il sourit en pensant aux trois pages de parchemin, couvertes de ratures tantôt lasses tantôt rageuses, froissées dans son sac et tout le travail qui lui restait à faire sur les révoltes des gobelins lui semblait soudain un sujet à rire. Nul doute que cette envie se dissiperait aussitôt qu’il aurait rouvert son livre mais dans le confort du bureau désordonné, rien de ce qui venait de l’extérieur ne pouvait l’atteindre.
« Mais… Votre santé va bien ? »
Rien à faire, il n’arrivait pas à s’enlever cette idée de la tête, malgré le sourire du professeur de duel.
« J’imagine mal quelqu’un boire quelque chose qui sent aussi mauvais juste pour le plaisir, » ajouta-t-il d’un ton léger pour rendre sa question moins grave.
Quelque part, l’image du professeur Oulianov se préparant tous les soirs une décoction de mandragore dans son bureau encombré avait quelque chose d’étrangement réaliste. Après tout, il avait vécu la guerre et il était possible qu’il lui reste des blessures encore ouvertes et dont … dont il n’avait pas envie de parler. Se rendant brusquement compte de son impolitesse, Ted se rétracta aussi vite qu’il le pu :
« Non, en fait, je n’ai rien dit. Je m’excuse, ma question était extrêmement indiscrète. … Et sinon ? Vous avez passé de bonnes vacances ? »
Il émit lui-même un rire nerveux, consterné par sa pitoyable tentative de détourner la conversation de sa maladresse. Il ne détourna néanmoins pas les yeux, gardant un regard interrogatif fixé sur le professeur de duel, à la recherche d’un signe qui pourrait lui indiquer s’il avait mal pris sa question. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Lun 16 Sep - 22:16 | |
| L'odeur acre de la boisson se dissipait peu à peu, mais l'acidité restait tout de même tenace. Le professeur de Duel, habitué depuis des années à ce breuvage et ses petits désagréments, en venait presque à oublier à quel point il était quasiment insupportable de se trouver dans la même pièce qu'une personne buvant une décoction de feuilles de mandragores, et il ne pu s’empêcher de laisser un sourire semblable à un sourire lorsqu'il vit l'expression que le jeune Lupin fit en entrant dans son bureau. Ted ne devait qu'être peu habitué à ce type d'odeur en dehors des cours de Potions bien évidemment. Car Vitali se souvenait avec exactitude les premières fois où il avait toucher à l'art complexe et rigoureux des potions, un exercice fastidieux et qui demandait une concentration drastique afin d’équilibrer correctement sa préparation et les bonnes doses d'ingrédients. A présent il était devenu un sorcier plutôt habile dans ce domaine, et il lui arrivait de préparer ses propres préparations les jours ou il avait un peu de temps devant lui. Autant dire que depuis qu'il était devenu professeur dans l'école de magie il avait eu beaucoup moins d'occasions de toucher à son chaudron, mais il ne perdait néanmoins pas la main à sa plus grande satisfaction personnel. Le Poufsouffle prit place dans le repaire du sorcier russe, il devait avoir grandement l'habitude depuis le temps qu'il venait chercher ici un peu de réconfort et surtout se couper durant quelques heures du reste de l'école. Vitali laissait même temps en temps le jeune homme seul ici à feuilleter quelques livres ou à se reposer. Il avait une très grande confiance en lui et comprenait que la vie d'un orphelin de la seconde guerre, qui plus est un garçon né de parents tous les deux héros de la résistance active contre le Maître des Ténèbres ne devait pas toujours être facile à vivre. Mais Ted Lupin lui avait toujours parut être un garçon capable de grandes choses à l'image de ses parents et surtout d'une gentillesse peu commune. Il pouvait l'avouer sans honte, lui qui n'avait jamais fait de favoritisme dans cette école, il prenait tout de même un très grand plaisir à tenir compagnie au jeune homme, et le considérait presque comme un égal à bien des égards. Après tout si l'avenir du jaune et noir restait grand ouvert contrairement à celui du vieux sorcier russe qu'il était devenu, ils avaient un passé chargé d'histoire et de lutte qui se liait étrangement. Mais aujourd'hui quelque chose clochait, oh pas quelque chose comme lorsque le jeune homme avait besoin de soutiens ou que l'on lui remonte le moral, ou bien lorsqu'il venait poser une question délicate à Vitali sur l'époque de la seconde guerre, non c'était autre chose qui avait prit place sur les traits du jeune garçon, quelque chose que Vitali n'avait jamais vu encore chez Ted. De l’inquiétude ? Il était difficile pour le jeune sorcier de cacher ses émotions, d'un parce qu'il était un métamorphomage de naissance tout comme l'avait été sa mère à ce qu'avait appris le professeur, mais aussi car Ted était devenu un véritable livre ouvert pour le sorcier, il avait apprit à le connaître et à le comprendre, doucement, avec patiente et surtout en le laissant être lui même en sa présence. Beaucoup d'élèves de la promotion du Poufsouffle voyaient le professeur de Duel comme uen personne rude à l'image des températures de son pays d'origine, mais Vitali savait que le garçon en savait à présent beaucoup plus sur lui pour penser encore ainsi. Ted semblait perdu dans ses pensées et les paroles à l'accent prononcé du professeur le sortir de sa torpeur tendis que ses yeux croisaient à nouveau ceux du sorcier. Décidément quelque chose n'allait pas, mais le garçon ne semblait pas vouloir en parler. Rarement il venait ici pour « pas grand-chose » ou tout du moins ce n'était jamais « pas grand-chose » aux yeux de son professeur qui tenait toujours à ce que le jeune garçon reparte de son bureau avec le sourire. On affronte pas son avenir avec un air morose, ça le russe l'avait toujours pensé, et malgré le faite que son visage semblait bien souvent signifier le contraire en raison de ses traits marqués et de sa peau ridé, il était quelqu'un qui s'efforçait d'être positif jours après jours et il désirait que Lupin suive aussi se raisonnement. Le regard de Vitali se posa avec plus d'insistance sur son interlocuteur lorsque ce dernier lui annonça qu'il était venu pour parler et que le devoir d'Histoire de la Magie l'avait retenu plus qu'il ne l'aurait souhaité, posant sa tasse sur la petite table qui se trouvait près de lui après qu'il ait prit place sur son vieux fauteuil parfaitement confortable pour son dos. Vitali ignorait le sujet que Ted voulait aborder avec lui mais il attendait avec impatiente de pouvoir converser avec lui et lui apporter son aide si c'était nécessaire. Mais la discrétion prit un tournant inattendu, le questionnant sur sa santé. Vitali se redressa légèrement sur son fauteuil observant avec un air circonspect le garçon qui lui faisait face. Pourquoi cette question si soudaine, le Poufsouffle s’inquiétait donc pour lui, le vieux professeur, alors qu'il y avait beaucoup d'autres choses de quoi il devait s’inquiéter dans ce monde, comme de ses études,de l'amour, de la prochaine saison de Quidditch inter-maison, non vraiment Vitali n'avait jamais voulut que Ted s’inquiète ainsi pour lui, il ne montrait d'ailleurs à l'heure actuel aucun signe de faiblesse en particulier alors pourquoi s’inquiétait-il ainsi ? La mine gêné du garçon surpris d'autant plus le professeur, qui compris alors où venait en venir le garçon alors qu'il s'excusait de son impudence en expliquant que la tisane de feuilles de mandragores l'avait dirigé vers une conclusion négative quand à la santé du Professeur de Duel. Vitali ne pu s’empêcher de sourire, laissant le garçon changer à nouveau de sujet après s'être excusé et lui demander comme les vacances du sorcier c'était passé. Levant avec lenteur sa main aux doigts noueux dans l'air afin d'interrompre le débit gêné de son interlocuteur. Vitali esquissa un nouveau sourire bienveillant et chaleureux au garçon avant de prendre la parole de sa voix grave aux intonations étrangères
« - Merrrrciiii de vous iiinquiiiiéter pourrrr ma santer Monsiiiieurr Lupiin, maiiis je vous assurrre que tout va trrrès biiiien pourr moiiii, je me prrréparrre cette décoctiiion tous les soiiiirs depuiiis quatorrrze années à prrrésent. Maiiis votrrre solliiiiciiitude me touche beaucoup ! »
Vitali abaissa sa main et la posa sur sa cuisse, son visage se teinta d'un air soudainement plus sombre, ses yeux se perdant une fraction de secondes dans le vagues avant qu'ils ne se reposent sur Ted, un nouveau sourire étirant et accentuant les longs rides creusant ses joues.
« - Cette tiiisane c'est une manièrrre de ne pas oubliiier qu'iiil faut que je prrrenne soiiin de moii. Vous comprrrenez ? Un peu comme cette canne. Garrder en mémoiiiirrrr le passé. »
Tout en parlant Vitali avait désigner sa belle canne laquée noir, aux motifs incrustés qui se trouvait à ses côtés, premier achat lorsqu'il avait quitté l'hôpital Magique Rasputine de Moscou après avoir été soigné de toutes ses blessures. Il avait prit soin de cette canne qui l’accompagnait partout comme un souvenir précieux, celui qui le rappellerai à jamais ce qu'il avait vécu et que personne d'autre ne devrait jamais vivre. Sa compagne pour le reste de ses jours. Vitali prit une nouvelle gorgée de tisane puis observa un instant le garçon avant de lui adresser à nouveau la parole.
« - Mes vacances étaiient forrrrt agrrréable ! Merrrci ! Maiis êtes-vous vrrrraiment venu iiicii pour entendrrre un viiieux sorciiier vous parrrler de son petiiiit voyyage en Iiirrrrlande ? J'en doute ! »
Un petit rire franc et amical s’échappât des lèvres du sorcier tendis qu'il posait sa tasse près de lui, prêt à écouter le jeune garçon avec attention, il ne leur restait que quelques heures avant le couvre-feu et Vitali comptait bien renvoyer Ted Lupin dans sa salle commune avant cette dernière afin que le garçon ne soit pas puni pour avoir traîner trop longtemps dans l'école, mais il avait aussi envie d'écouter ce que le jeune sorcier avait à lui dire. Alors il déploya toute l'attention dont il était possible afin que cette fin de journée en tête à tête se passe comme Ted l'avait espérer et sans que ce dernier ne s'inquiète plus pour son professeur.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Mer 18 Sep - 17:51 | |
| Le sourire du professeur Oulianov rassura Ted sur la portée de sa question. Il savait bien sûr qu’il n’avait pas besoin d’être aussi cérémonieux avec lui qu’avec les autres professeurs, leur complicité tissée au fil des ans et des discussions les dispensant parfois de la retenue que l’on manifeste habituellement avec ses interlocuteurs, mais il était néanmoins très bien placé pour savoir qu’il y a certaines blessures que l’on n’aborde pas, même avec sa plus proche famille ou ses meilleurs amis. Des blessures que l’on fait semblant d’ignorer parce que l’autre les cache avec tant de soin que l’on n’a pas le cœur à les réveiller. Ted avait choisi une autre voix, il préférait exorciser ses maux en en les exposant au jour, mais ni n’importe quand ni avec n’importe qui, et le professeur de duel, à l’instar d’Harry, s’était montré la personne idéale, mais il comprenait et respectait ceux qui préféraient « ne pas en parler ». De même, il était bien conscient que si le sorcier russe était un soutien moral pour lui, la réciproque ne se vérifiait pas forcément. Après tout, il n’avait que quinze ans et une expérience de vie insignifiante à côté de celle de son interlocuteur. Et toute cette réflexion ne menait finalement qu’à une seule chose : il était soulagé de savoir que le professeur ne s’était pas offusqué de sa question, et encore plus d’apprendre qu’il n’avait aucun problème de santé.
Lorsque le professeur indiqua se préparer ce ragoût de mandragore chaque jour depuis quatorze ans, la première chose à laquelle pensa Ted ne fut pas que cette date ramenait, sans hasard, à la fin de la guerre, mais que finalement, après quatorze fois trois-cents-soixante-cinq potions, plus les quelques 29 février, on devait s’habituer à cette odeur exécrable et peut-être même apprendre à l’aimer, ou, plus probablement, apprendre des sortilèges pour s’en débarrasser. Il imagina un instant le professeur Oulianov, trainant quotidiennement derrière lui cette puanteur en lieu et place de l’odeur plus discrète du chocolat, et cela lui parut étrangement absurde. Ted chassa toute pensée parasite lorsqu’il remarqua un rapide passage voilé dans les sourires chaleureux du sorcier russe. Il supposa qu’il était en train de se remémorer des événements douloureux survenu lors de cette période maudite et préféra oublier cet air sombre pour n’apprécier que le sourire ridé et pourtant si doux qui revint presque immédiatement sur le visage de son soutien moral.
Il écouta le professeur lui expliquer que la tisane, comme sa canne, avait un but de réminiscence et il hocha consciencieusement la tête. Il comprenait. Lui-même avait, pour se rappeler, une photographie de ses parents, heureux, sur sa table de nuit ainsi qu’un rire qu’il entendait parfois dans ses rêves et qu’il considérait comme celui de sa mère. Et il avait aussi le sang qui coulait dans ses veines, ce pouvoir qui lui permettait de modifier son apparence à volonté et cette maladie qui ne s’était pas déclarée. Non, jamais il n’oublierait. Jamais il n’oublierait qu’il se devait d’être heureux. Ted ne savait pas ce que le professeur de duel avait vécu pendant la guerre, mais il ne pouvait s’empêcher de croire que ses pensées étaient similaires aux siennes, qu’il voulait transformer toute la douleur passée en bonheur présent. L’adolescent avait toujours senti un bienveillant optimisme dans les paroles et les mimiques du sorcier russe lors de leur discussion, et c’est cela plus que tout qu’il appréciait chez lui. Il lui semblait que, en quelque sorte, ils se nourrissaient du passé pour construire un présent et un avenir. Et le professeur Oulianov œuvrait à ce titre pour tous les élèves de Poudlard.
Perdu dans ce moment d’une mélancolie étrangement belle et réconfortante, Ted failli sursauter quand le professeur réorienta la conversation sur sa précédente question concernant les vacances et la raison de sa présence ici. Il pensa rapidement à ses propres vacances, entre sa maison, le square Grimmaurd et le Terrier, arriva à la conclusion que, malgré ce que pourrait en dire son interlocuteur, une petite virée en Irlande semblait des plus intéressantes. Il pourrait peut-être proposer à Harry de l’y emmener avec Ginny et leurs enfants pour les prochaines grandes vacances…
« Oh, je suis sûr que le récit de vos vacances serait captivant… » commença-t-il, enjoué.
Mais ses pensées enchaînèrent vite sur la raison de sa présence dans le bureau du professeur de duel.
« … mais effectivement, ce n’était pas vraiment à ça que je pensais quand j’ai frappé à votre porte. »
Son sourire, jusque-là rayonnant, prit une teinte songeuse, ses doigts se mirent à taper distraitement un rythme quelconque sur le bras du fauteuil tandis que son autre main allait se perdre dans ses cheveux. Comment pouvait-il formuler les doutes et les questions qui le prenait parfois depuis son entrée en cinquième année, l’année des BUSE, l’année où tout devient déterminant ? Il savait qu’à son âge, Harry souhaitait déjà devenir auror, mais son parrain avait su quasiment depuis son entrée à Poudlard que tuer Voldemort était son but. Il savait également que son père avait obtenu toutes ses BUSE avec brio, qu’il avait étudié toutes les matières possibles, pour finalement aller d’emplois sous-payés en emplois sous-payés pour cacher sa lycanthropie. Et il savait que sa mère avait été, depuis toute petite déjà, impressionnée par les aurors et qu’elle avait voulu à tout prix leur ressembler depuis le jour où elle en avait vu une photographie dans la Gazette du Sorcier. Mais, même s’il avait envie de suivre les traces d’Harry et de sa mère, il se sentait trop pacifiste pour réellement souhaiter devenir auror, et il se savait trop peu assidu pour tout réussir comme son père.
« En fait, je me demande vers quoi je vais m’orienter. Je n’ai pas vraiment de rêve d’avenir, tout ce que je voudrais c’est pouvoir être utile à quelqu’un, mais c’est un peu flou comme but… »
Oui, on pouvait difficilement faire plus flou comme perspective de carrière. Un travail est forcément utile à quelqu’un, même celui de collecteur d’impôt. Mais Ted avait envie d’être fier de ce qu’il ferait, et il était loin de trouver matière à être fier dans le métier de collecteur d’impôt…
« Disons plutôt que j’ai envie de faire du bien dans ce monde. Mais ça ne m’aide pas pour savoir dans quelle matière je dois travailler, » conclu-t-il avec un haussement d’épaules. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Dim 22 Sep - 21:27 | |
| Est-ce que Vitali se souvenais comment il était à quinze ans ? A quinze ans, il avait à peine entendu parlé de Voldemort, il avait refusé de prendre une option qu'il considérait comme propre à attiser la haine et l'usage de la magie noir au sein de Durmstrang. Il avait des rêves plein la tête à cette époque là, l'un des plus puissant étant celui de voir du pays. Visiter le monde et découvrir les hommes de tout types, magiques, non magiques, et voir comment on pouvait cohabiter en tout bien tout honneur. Mais peut-être était-il trop utopique à l'époque. Une époque où on pouvait se permettre d'être utopique peut-être, parfois pour comprendre une situation il fallait la tourner dans tous les sens afin d'en voir tous les angles. La tisane, les souvenirs, la présence de Ted Lupin, cet élève qu'il appréciait et à qui il essayait tant bien que mal de prodiguer les bons conseils, tout cela donna à l'espace et au temps une impression de pesanteur chaleureuse, comme si le petit bureau du Professeur c'était durant ne serait-ce qu'une seconde, coupé du reste du monde, afin de ne laisser que les deux hommes en tête à tête. L'un continuant d'avancer à ses lèvres l'étrange breuvage, et l'autre cherchant ses mots. Ted avait toujours été un enfant mesuré, Vitali appréciait cela chez lui, il ne savait si il avait hérité se trait de caractère de son père ou de sa mère, mais le jeune garçon était réfléchis, et franc, des qualités vraiment enviable et rare aux yeux du professeur russe. Il avait remarqué depuis longtemps que beaucoup d'élèves cachaient leurs véritables sentiments et leurs véritables caractères dans cette école, mais pas Ted Lupin, le jeune Poufsouffle était déjà bien trop expressif physiquement, cela étant certainement du à son don de métamorphomage, mais il avait aussi se don de presque toujours dire ce qu'il pensait vraiment. Vitali avait appris un peu l'histoire de Ted au fur et a mesure de leurs entretiens, apprenant à connaître et reconnaître les noms qui entouraient le jeune homme, Andromeda Tonks sa grand-mère, née Black et qui l'avait élevée, la famille Weasley, très connu dans le monde magique, Hermione Granger, qui faisait souvent parler d'elle dans la Gazette du Sorciers en prenant toujours position pour la défense de toutes les espèces magiques connues, et parfois même inconnues, et bien sur Harry Potter, le garçon qui avait survécu et aussi le parrain de Ted, une figure importante dans la vie du jeune homme. Vitali n'avait jamais connu personnellement Potter, mais comme tout à chacun dans le monde magique, il lui vouait un respect certain. Sans lui, leur monde serait certainement perdu à l'heure qu'il était. Souriant en entendant le qualificatif que le jaune et noir donnait aux vacances du professeur, Vitali ne pu s’empêcher de pencher légèrement sa tête sur le côté. Si le jeune élève avait su qu'en réalité le professeur avait passez presque un mois à observer comment vivait les moldu en Irlande il n'aurait certainement pas qualifier ce séjour de « captivant ». Le visage jusqu'alors enjoué du jeune homme laissa place à une mine plus ombreuse alors que le professeur posait, lui aussi la mine inquiète, sa tasse sur la table basse. Prêt à agir, que ça soit pour sortir un mouchoir ou bien pour trouver dans son armoire une potion qui conviendrai au mal du jeune sorcier. Mais les paroles qui s'ajoutèrent à cette mine morose, ne pure que rendre le sourire au professeur, ravis de voir que le garçon ne souffrait d'aucun mal et surtout qu'il s'agissait plus d'une demande de réconfort et d'aide que la résolution d'un problème de première importance. Posant son pouce contre sa lèvre inférieur le sorcier russe réfléchis aux bons mots. Cela ne l'étonnait en rien que le Poufsouffle veuille avant tout trouver une voies ou il pourrait venir en aide à son prochain, c'était à la fois logique et vraiment admirable de sa part, et le Professeur de Duel aurait parié sur ce genre de volonté et d'objectif d'avenir, quoi qu'en soit le garçon avait raison, vouloir être utile à autrui ne l'aidait pas pour le moment à choisir quoi prendre comme options et sur quelles matières se concentrer une fois ses BUSE puis ses ASPIC passées. Reportant son regard d'un noir d'onix sur le jeune sorcier, Vitali se racla légèrement la gorge.
« - Plusiiiieurrs voiies vous perrrmettent de rrréaliser votrrre volonté de faiiirrre le biiien dans ce monde. Une volonté trrrès louable ! Maiiis je pense que la verrriitable questiiion est la suiiivante... »
Le professeur se redressa un peu sur son fauteuil, s'avançant légèrement vers Ted en posa son coude sur son genoux, son corps tendus vers le jeune homme, un air pétillant et remplis de malice brillant au fond de son œil.
« - … est-ce que vous voulez choiisiiiirrr une voiiies ou vos capaciiiiités naturrrelles vous serrrront utiiils ? Ou justement cherrrcher vous un métiiier ou vous pourrrez explorrrer de nouvelles facettes de vos talents ! »
Vitali n'était pas dupe, la moitié des élèves de l'école donnerait tout, pour avoir la capacité de transformation du jeune homme, et son sang à moitié lycan, sans que la maladie ne se soit réveillé, lui conférait tout de même un instinct et, le professeur en était certain, un lien privilégier avec certaines forces mystiques, même si le garçon ne le savait pas encore. Continuant de sourire au jeune homme Vitali pausa son menton dans la paume de sa main, un doigt sur la tempe attendant avec attendrissement la réponse du sorcier.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Mer 25 Sep - 17:34 | |
| Ted se demanda quels étaient les rêves du sorcier russe lorsqu’il était encore étudiant. Imaginait-il devenir professeur de duel à Poudlard ? Ç’aurait été assez singulier de la part d’un élève de Durmstrang. D’ailleurs, à la réflexion, c’était assez singulier qu’un sorcier russe enseigne en Grande-Bretagne ; pour autant qu’il le sache, tous les autres professeurs avaient fait leurs études au château. Mais l’avenir était flou, sans cesse en mouvement et diablement imprévisible. Aucun professeur de divination ou d’arithmancie ne le ferait démordre de cette certitude. Dans un sursaut d’humour noir, il pensa même que, peut-être, il mourrait trop jeune pour pouvoir rien faire de sa vie. Il chassa cette charmante idée en s’abimant dans la contemplation du professeur qui réfléchissait, attendant avec une certaine impatience les conseils qu’il pourrait lui prodiguer et qui, il n’en doutait pas une seconde, seraient excellents.
Aussi, il cessa de se triturer les cheveux et écouta avec une attention toute particulière le professeur de duel qui s’était avancé dans son siège. Il avait l’air tellement vif et espiègle que Ted se sentit un peu stupide d’avoir cru que sa santé pouvait poser problème. Mais il ne pensa pas longtemps à ça, immédiatement pris dans la question de son interlocuteur. Se reposer sur ses capacités naturelles ou bien travailler d’autres domaines de la magie ? Le dilemme avait le mérite d’être intéressant. Le visage de Ted prit aussitôt une teinte pensive. Il leva les yeux dans le vide, la tête penchée, jouant inconsciemment avec ses lèvres. Aussi naturelle la question soit-elle, il n’y avait jamais vraiment réfléchit. Le fait était qu’il adorait ses dons de métamorphomage ; ils lui permettaient d’étendre encore son expressivité et d’augmenter considérablement ses possibilités de farces. Et surtout, il les tenait de sa mère. Néanmoins, il ne les avait jamais considérés dans l’optique d’une vocation professionnelle… Quant à ses autres capacités naturelles… Avait-il seulement d’autres capacités naturelles ? Ses facilités en métamorphoses entraient sans doute aussi dans cette catégorie. Là encore, il était ravi de bien se débrouiller en cette matière mais sans penser au futur. Sa fierté à bien réussir ses transformations tenait plutôt à la satisfaction qu’elles apportaient au professeur Addams, directrice de sa maison, qu’à ce qu’il pourrait accomplir. Restait les nouvelles facettes de son talent. C’était sans doute ce qui le laissait le plus perplexe dans l’histoire. Il n’était déjà particulièrement doué en pas grand-chose, mais si en plus on rajoutait tout ce pourquoi il ne l’était pas ! Il n’était pas pour autant un mauvais élève, certes, mais ses performances se rapprochaient plus de la mention Acceptable que d’Optimal.
Il essaya de s’imaginer laissant la métamorphose de côté pour se concentrer sur l’histoire de la magie ou sur les potions… et arriva à la conclusion qu’il n’était pas sûr de tenir le coup s’il devait délaisser sa matière préférée. Surtout que, malgré sa persévérance, il n’était pas un forcené du travail. Dans tous les cas, il valait mieux qu’il se concentre sur ce qu’il savait déjà faire.
« Restons avec mes capacités naturelles, mêmes si elles sont un peu légères. Après tout, je suis bien tel que je suis maintenant. J’aime être métamorphomage. Et oui… je pense que je serais heureux si ça pouvait me servir dans ma future ‘vocation’. »
Ted réfléchis encore un instant. En y pensant, il n’y avait pas que là qu’il se débrouillait bien, et, surtout, éprouvait par-là de la satisfaction.
« En fait, j’aimerais bien ne pas abandonner ni la métamorphose, ni la défense contre les forces du mal, ni le Quidditch. Oh, je sais que le Quidditch n’est pas vraiment une option d’étude… Mais je voudrais avoir le temps de continuer à en faire. »
Parler de Quidditch le fit penser à Emily. Quelque part, en fait, ce sport pouvait être une option de carrière. En tout cas, il voyait bien son amie en tant que joueuse professionnelle.
Et puis il revint sur les trois domaines qu’il ne voulait surtout pas laisser derrière lui et cela lui sauta soudainement aux yeux. Métamorphose, défense contre les forces du mal et Quidditch. Sa mère, son père, et son parrain. Au final, il revenait toujours à ça. En y pensant, il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’il bute sur son futur, puisque c’était toujours le passé qui exerçait la plus forte attraction sur lui, puisque ses rêves tournaient tous autour de ses parents. Il arrivait très bien à projeter les autres dans leur avenir : Victoire gravissant les échelons au ministère, Emily dans l’équipe d’Ecosse, Vincent consultant pour le service de contrôle et régulation des créatures magiques, Heidi médicomage, Melchior auror, etc. mais impossible de s’y voir lui-même. Dans le futur qu’il imaginait, il n’existait simplement pas. Dans le passé qu’il imaginait en revanche, il était dans les bras de ses parents. Et il aimait y être.
Ted fixait maintenant ses mains qu’il avait posées sur ses genoux. Sa voix ne contenait plus une trace de son enjouement habituel.
« Mais peut-être que je devrais explorer d’autres domaines, » souffla-t-il sourdement.
Peut-être que briser ces liens qu’il s’attachait tant à maintenir était en fait ce qu’il fallait faire pour avancer. Même le simple fait d'envisager cette hypothèse lui faisait mal. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Lun 30 Sep - 16:32 | |
| La lune se découpa de son aura pâle à travers les persiennes. Dans le ciel, les étoiles commençaient à briller avec plus d'intensité. Vitali observait le jeune homme face à lui, il avait beaucoup grandit en cinq ans, il l'avait vu évoluer, il devenait presque un homme, et seul certaines petites manies lui restaient, comme se triturer les cheveux tendis qu'il réfléchissait ou partait dans ses introspections. Il étaient entré ensemble à Poudlard, mettant l'un et l'autre pour la première fois les pieds dans l'imposante école de Magie britannique malgré leurs différences d'age. Ainsi donc malgré le passé mouvementé et riche du professeur de Duel, ils avaient appris en même temps à connaître et apprécié ce lieu que beaucoup considéraient comme une maison et à juste titre, au vu de l'amour et de la magnificence du lieu, ainsi que de son passé. Le sorcier russe ne s’étonnait donc pas de découvrir les inquiétudes du jeune Poufsouffle quand à son avenir, car l'avenir s'approchait à grand pas, et bien que quelques années d'études enrichissantes attendait le jaune et noir, il était vrai qu'il était plus facile de rentrer dans la vie active avec les bonnes armes en main. La première étape pour tous les élèves de cinquième année vers cet avenir, se trouverait en fin d'année scolaire, avec les BUSE, selon leurs notes, les enfants seraient alors guidé dans certains domaines, et tendis que certains savaient exactement quoi faire de leur futur, nombreux à l'image de Ted se retrouvait face à de vrais questions auxquels les professeurs étaient peut-être les plus aptes à répondre. Vitali prenait très à cœur le questionnement de son jeune protégé, et il voulait dors et déjà le guider sur la bonne voix, il était persuadé que le Poufsouffle ferait de grandes choses, il avait toutes les qualités requises pour devenir un grand sorcier et surtout une personne qui pourrait donner une contribution importante dans le monde magique, ce qui semblait être son propre désir. De nombreux domaines étaient tout indiqué pour Ted, mais il fallait avant tout qu'il trouve un domaine qui l'épanouirai lui et non un domaine choisis par d'autres personnes « bien pensante » qui le guiderai vers une évidence qui ne serait peut-être pas bénéfique pour le jeune sorcier. Ted semblait hésiter dans sa réponse, affirmant d'un côté qu'il désirait utiliser ses facultés à bon escient et se ravisant par la suite, voulant explorer d'autres domaines ou il pourrait s'en sortir. Le sourire sur le visage de Vitali s'agrandit tendit qu'il fermait un instant les yeux, il s'attendait à une telle réponse en vérité, il connaissait maintenant assez bien le sorcier pour savoir que ce dernier ne choisirait pas forcément la facilité. Le professeur l'admirait pour cela, nombre de jeunes sorciers seraient plus que ravi de posséder les capacités du jeune garçon, utilisait le chemin le plus rapide vers une carrière ou la métamorphose ou encore les capacités physique tel que le vole seraient demandés. De nombreux postes au ministère de la magie requérait des sorciers avec de fortes capacités intuitive et physique à l'image de Ted, mais ce chemin là était peut-être le plus facile, mais il était aussi un peu trop facile, et le Poufsouffle aspirait certainement à autre chose qu'un poste tout trouvé ou il ne ferait que trop souvent la même chose. Une idée traversa alors l'esprit du professeur de Duel qui se redressa légèrement sur son siège, rouvrant les yeux, un petit air de malice passant sur ses prunelles noirs. Potant son pouce et son index à ses lèvres, il réfléchit encore un instant, penchant la tête légèrement de côté avant de reporter son attention sur le jeune Lupin.
« - Pourrrquoiii n'enviiisagerrrrez vous pas une carrrriiiièrrre de Guerrriiiisseurrrr Monsiiiieurrr Lupiin ? Iiil vous faudrrra à la foiis utiiiliiiser vos grrrandes capaciiités actuel et apprrrrendrrre beaucoup de chose dans des domaiiines trrrrès varrriiiès. »
Tapotant légèrement sur le rebord de son fauteuil avec ses doigts, le professeur eut une mimique amusée, imaginant son jeune élève Guérisseur. En réalité c'était un métier qui conviendrait parfaitement au jeune jaune et noir, au vu de ses capacités sociale et relationnels ainsi que de sa patiente et de son caractère agréable. Il y avait une sorte d'aura qui se dégageait depuis longtemps déjà du garçon, une sympathie et une confiance que l'on pouvait lui donner presque les yeux fermés. Le métier de Guérisseur demandait un véritable travail de recherche, de mémoire, mais aussi la faculté de pouvoir se rendre dans n'importe quel endroit afin de sauver des vies mais aussi de donner des conseils et de porter de l'aide face à tous types de situations.
« - Iiiil est eviiident que c'est un domaiiine trrrès partiiiculiiier, mais peut-êtrrre pourrrriez vous effectuer quelques rrrecherrrches sur ce métiiier. Iiil me semble d'aiiilleurs que j'aiii iiicii un ouvrrage écrrriiit par un Guerrrriiisseurrr du début des années diiix neuf cent, absolument forrrmiiidable traiiitant de son parrrcourrs siii cela vous interrrresse ... ? »
Vitali désigna une pile de livre d'au moins deux mètres, posés les uns sur les autres de manière très désordonnées et qui donnait en permanence l'impression qu'elle allait tombée. Divers livres aux couvertures de cuirs colorées se trouvaient là et certains étaient tellement anciens que l'on pouvait voir que le papier avait finir par brunir au fur et à mesure des années. Vitali avait toujours tout collectionné et quoi de plus beau que d'avoir sa propre bibliothèque attitrée. Rien certainement, si ce n'était qu'il n'y avait plus beaucoup de place dans son petit bureau pour d'autres ouvrages, mais cela n’empêchait jamais le sorcier russe d'acheter encore et encore, agrandissant mois après mois son impressionnante collection d'objets, de livres et de souvenirs devenus tant de trésors à ses yeux et qu'il espérait bien pouvoir transmettre à quelques uns de ses proches lorsque le jour viendra pour lui de s'en séparer. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Mar 1 Oct - 20:59 | |
| C’était soudain contre un froid intérieur que luttait la chaleur du professeur et de son bureau. La nuit qui s’annonçait derrière les fenêtres et les étoiles qui s’y allumaient n’étaient de loin pas aussi menaçantes que le vide qui prenait possession de son thorax à la pensée de délaisser le souvenir de ses parents ou au contraire de s’y complaire jusqu’à la fin. Ted n’était pas recroquevillé sur lui-même, pourtant, c’était l’impression qu’il avait de lui et ses muscles tendaient à l’être. Sa tête baissée, ses épaules voûtées et ses genoux légèrement surélevés signifiaient un repli sur lui-même qui ne lui était pas familier, ou plutôt qui était familier de ses moments d’égarements, d’incertitudes. Dans l’intimité d’une conversation avec le professeur Oulianov, il ne luttait pas contre ce sentiment, se laissant au contraire envahir par lui dans une sorte d’exorcisme qui lui permettait de le ressentir moins le reste du temps.
La réaction de Ted était certes un peu disproportionnée en comparaison d’une conversation qui se voulait presque badine sur un avenir encore lointain mais il sentait qu’il se jouait là une scène importante de sa vie. Que les conseils du sorcier russe auraient une part déterminante dans ses projets futurs, même si cela ne se vérifierait ni immédiatement ni directement. Étrangement, Ted avait l’impression qu’ils avaient plus de poids que tous ceux que pourraient lui donner Harry ou sa grand-mère ou même Hermione car le professeur avait une meilleure place pour s’extraire de la réalité biaisée que provoquait la proximité. Il savait être objectif tout en prenant en compte les facteurs émotionnels. Et cela créait autour du jeune Poufsouffle une atmosphère qui lui soufflait qu’il entrait dans un âge où il aurait à faire des choix, des choix importants. Ce qui, d’une certaine manière, exacerbait sa sensibilité et le laissait plus vulnérable.
Heureusement, le large sourire du professeur Oulianov l’aidait à s’accorder avec lui-même, à détendre ses muscles, à détendre ses pensées, à ne pas rester coincé dans son dilemme. Après un instant de réflexion, celui-ci vint avec l’idée de guérisseur. Et la première chose sur laquelle Ted tiqua, ce fut les « grandes capacités » qu’il mentionna. C’eut le mérite de le faire sourire. Il n’était pas vraiment certain d’avoir des aptitudes dignes de cette qualification, mais le fait que le professeur de duel le pensât lui fit plaisir.
Quant au sujet en lui-même… Ted avait déjà envisagé la voix de la médecine magique, à côté de celle d’auror et de nombreuses autres, dont celle de chômeur et de cultivateur de mandragore. Mais, comme dans toutes les autres voies, il y avait une chose qui l’avait rebuté. Là, c’était les conséquences de l’échec. Un guérisseur soignait, mais un guérisseur tuait aussi. Ou plutôt, était impuissant face à la mort. Or la mort, la mort des autres, de n’importe quel autre, était ce qui effrayait le plus Ted. C’était ça, son Epouvantard. Un cadavre sans face, car qui il est n’a pas d’importance. Il pourrait être n’importe qui. Il pourrait être une personne qu’un hypothétique Ted Lupin futur, guérisseur de son métier, n’aurait pas réussi à sauver. Bien sûr, adopter cette voie serait l’occasion de faire beaucoup de bien dans ce monde, et pour cela, Ted l’envisageait bien plus sérieusement que cultivateur de mandragore, mais il avait peur de ne pas pouvoir en supporter les démons. Il n’était pas fort, pas fort du tout.
Le professeur souriait toujours, et il le lui rendait, sans la face rayonnante cependant. Ted était songeur, enfoncé loin dans ses pensées. Le fait que son soutien moral pensait que le métier de guérisseur lui correspondait était un point en plus en faveur de cette voie. Il le connaissait tellement bien que c’eut été stupide de douter de la pertinence de son conseil. Ted se promis donc de se renseigner sérieusement. Il demanderait également son avis au professeur Addams, interrogerait Miss MacDowell, peut-être même pourrait-il empêcher un ou deux étudiants en médicomagie de travailler en les interrogeant sur leurs ressentis. Oui, il ferait ça. Il fallait qu’il devienne fort de toute façon, n’est-ce pas ?
Désignant un entassement de livres, dont certains paraissaient très anciens, le professeur Oulianov lui proposa de lui en prêter un traitant du parcours d’un guérisseur du début du siècle précédent. Le visage de Ted s’éclaira. C’était exactement ce qu’il lui fallait. Tout. La pièce chaleureuse, l’aide d’un ami, le témoignage d’un connaisseur. Comment avait-il ainsi pu douter ? Il avait toujours eu tout ce qu’il n’aurait jamais pu demander. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, et il n’y avait aucune raison que celui ne se poursuive pas ainsi dans le futur.
« J’espère qu’il est dans le haut de la pile, fit-il, sa bonne humeur totalement retrouvée. Parce que je crois bien être très intéressé par le contenu de ce livre. »
Certes, un sortilège pourrait résoudre ce problème. Mais la magie était parfois tellement anti-humoristique qu’il préférait l’oublier le temps d’une plaisanterie. Il se leva et s’approcha de la pile d’ouvrages, essayant de déchiffrer certaines inscriptions sur les tranches. Il repéra quelques livres qu’il n’aurait jamais osé toucher par peur de les réduire en poussière, et d’autres qu’il aurait pu prendre pour neufs. Ainsi face au mur d’écrits, il parla encore, d’une voix joyeuse qui n’allait pas vraiment avec ses mots. Pourtant, les deux étaient sincères.
« Vous savez, en fait, j’ai peur. J’ai peur de ne pas être à la hauteur. Pas la hauteur de ce qu’on attend de moi, hein. Non, ça je crois que ça ne me touche pas vraiment en fait. Mais j’ai peur de ne pas être à la hauteur de moi-même. C’est normal ou je dois aller me faire soigner ? » |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Mer 2 Oct - 11:18 | |
| L’évidente bataille qui se déroulait dans l'esprit du jeune Lupin, sautait aux yeux du professeur. Il y avait peu de choses que Ted pouvait cacher en règle général, et encore plus face à Vitali qui avait soutenu le garçon dans des moments bien difficile, chaudement installé dans le confort de ce petit bureau aux objets étranges, il n'était pas rare de surprendre le professeur de Duel en pleine conversation avec le jeune Poufsouffle, et ce depuis déjà quelques années. Mais aujourd'hui c'était différent, ce n'était pas de réconfort ou de conseils anodin dont le sorciers aux capacités de métamorphe avait besoin, mais de soutiens et d'une ligne de conduite. Ted avait grandit, il avait besoin de déployer ses ailes, mais la chose n'était pas des plus facile lorsqu'on portait sur ses épaules un héritage familiale comme le sien. Bien que Vitali fut persuadé que ce n'était pas la pression familiale qui le mettait dans cet état, il était certain que le passé jouait une grande place dans le questionnement de son jeune élève, il y avait beaucoup de fantômes et de trouble qui entourait son enfance, et à l’adolescence se genre de chose pouvait fortement interférer avec une pensée rationnel, voir logique. Le sorcier russe était persuadé que Ted n'avait pas vraiment besoin de conseil, c'était une jeune homme réfléchis et appliqué, mais parfois un coup de pouce était nécessaire pour qu'une personne prenne compte de ses propres capacités. Il en avait eut l'exemple flagrant en ce début d'année avec le jeune Vincent Shepherson, qui bien trop préoccupé par ce qu'il n'arrivait pas à faire, ne laissait plus la place à ce qu'il savait faire. C'était peut-être ça aussi qui préoccupait le jeune garçon, l’échec, comme vivre face à un échec lorsque l'on a dans son passé personnel, de nombreux exemple de fins tragique. Mais c'était aussi pour toutes ces raisons que Vitali pensait sérieusement que la voix de la médicomagie serait une bonne chose pour lui, au moins dans un premier temps, peut-être que cela allait lui ouvrir de nouveaux horizons de se renseigner sur le sujet, et qui sait peut-être que cela lui permettrait aussi de chasser ses démons intérieur. Ted sembla à nouveau retrouver des couleurs en écoutant les paroles du professeur, ce qui rassura le vieux duelliste. Le Poufsouffle lui répondit même avec une pointe d'humour qui fit rire Vitali de sa voix chaude et rassurante. Il désigna d'un signe de main au jeune homme de se diriger vers la pile de livre et se leva lui même, contournant la petite table basse pour le rejoindre à côté de tous ces écrits empilés les uns sur les autres. Être à la hauteur de soi même. Qui n'avait pas peur de cela, aujourd'hui encore Vitali se demandait si il avait un jour été à la hauteur de ce que le monde attendait de lui et de ses réels capacités, a cinquante ans il n'avait pas trouvé encore de réponse, alors comment en donner une au jeune homme. Pinçant les lèvres en s'appuyant sur sa canne, face au jaune et noir, il l'observa un instant et poussa un léger soupire. Lui même possédait de nombreux fantômes dans son passé, celui de sa femme, celui bien vivant de son fils qui traversait les couloirs de l'établissement magique sous ses yeux sans savoir qui il était, le souvenir des hommes qui avaient commis sur lui les pires sévices, et de ses proches disparus durant la seconde guerre. Il ne savait que trop bien ce que représentait l'angoisse du jeune garçon, il avait compris depuis longtemps qu'un lien étroit avait été établit entre lui et Ted, de part leur proximité et la confiance qu'ils se donnaient mutuellement, il était heureux de partager son savoir et ses conseils avec lui.
« - Vous êtes tout à faiit norrrmal je vous rrrassurrre. Nous nous sommes tous iinterrrogé surrr nos qualiiités et surrr notrrre valeurrr. A votrrre age je me posait aussiiii beaucoup de questiiions. »
Vitali sorti sa baguette magique et tapota sur la couverture d'un des livres qui se trouvait dans l'imposante pile étrangement classée. Une vingtaines d'ouvrages s'élevèrent alors dans les airs comme si un être invisible les avaient porté, et un petit ouvrage à la reliure usée grise et aux lettres mauve, une petite centaine de pages plus quelques illustrations, un livre rare, que Vitali gardait avec beaucoup d'affection dans sa collection. Dans certains moments il le lisait trouvant dans ce récit quasiment aventureux lui redonnait du courage. Oui il avait beaucoup vécu, mais comme tout à chacun il avait besoin d’évasion de temps à autres, bien que le présent et le passé l'ai toujours rattrapé à un moment ou a un autre. La pile de livre se remit en place, et le petit ouvrage se dirigea de lui même vers le jeune Lupin. Vitali rangea sa baguette et se tint de ses deux mains sur sa canne, souriant à Ted. Il avait foi en lui quelque soit le chemin qu'il désirait prendre il le soutiendrai, même si cela le conduisait à devenir dresseur de calamar géant, tant que son jeune ami s'épanouissait c'était tous ce qui comptait à ses yeux.
« - On est toujourrrs maîitre de son destiin Monsiiieurrr Lupiin. L'iimportant est toujourrrs de rrregarder devant soiit ! Et surrrtout de se faiirrre confiiiance de temps en temps. Vous avez une année pourrr faiirrre un prrremiiier choiix concerrrnant votrrre aveniiirrrr, mais cela ne veut pas forrrcément diiire que vous ne pourrrez pas en changer ensuiiite. Crrrroyyez-en ma viiieiille expérrriiience, rrrriiiien ne me prrrédestiiinait à deveniiirrr Prrrofesseurrr de Duel à Poudlarrrd ! »
Un nouveau rire ponctua les derniers mots du sorcier russe tendis qu'il portait toujours beaucoup d'attention au jeune homme qui se trouvait face à lui. Il savait qu'il avait lui même un parcours des plus atypiques, mais si cela permettait aussi de redonner un peu confiance au jeune homme, en partageant sa propre historie tant mieux. Il fallait bien que les erreurs et les victoires du passé aident pour les générations à venir. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Dim 6 Oct - 22:01 | |
| C’était étrange. Personne ne lui avait jamais mis la pression. Ni sa grand-mère, ni Harry, ni aucun des Weasley, ni même aucun camarade. Pourtant, il avait ce poids au fond de la poitrine, celui d’échouer lamentablement. Ne pas être la hauteur de tout l’amour qu’on lui portait et ne pas être à la hauteur de ses parents, morts en héros. Il serait anonyme oui, un sorcier perdu dans la masse, Ted était loin d’avoir le destin flamboyant de son parrain et de ses amis qui avaient construit l’Histoire et mérité une carte de Chocogrenouille, ou même l’ambition de Victoire, et en cela aussi il était en accord avec sa maison, mais il tenait tout de même à réussir dans la voie qu’il emprunterait. Pour lui, pour ceux qui dépendraient de cette voie, pour ceux qui voyaient en lui quelqu’un de bien, quelqu’un à aider et à qui montrer de l’affection. Ce que Ted voulait plus que tout, c’était rendre les autres heureux et être lui-même heureux au milieu d’eux. Tu parles d’un chois d’orientation…
Du coin de l’œil, Ted voyait que le professeur de duel l’avait rejoint à côté du mur de livre et le regardait, mais il ne perdit rien de sa concentration sur les ouvrages. Il faisait voleter ses doigts juste au-dessus des tranches, comme s’il voulait les compter et les recenser sans oser les toucher. Il y avait au moins autant de futurs que de mots inscrits entre les pages de tous ces livres ; néanmoins, si tous ces mots cohabitaient sans problème, choisir un futur éliminerait immanquablement tous les autres.
Une fois n’est pas coutume, le professeur Oulianov prononça les mots qu’il fallait. Pour lui dire qu’il était normal d’avoir peur de ne pas être à la hauteur. Pourtant, toutes ces personnes qu’il croisait dans la Grande Salle ou aux détours des couloirs du château avaient tous l’air si sûrs d’eux ! A commencer par Melchior, tellement rayonnant dans son souhait de suivre son père au bureau des aurors. Au final, n’était-ce là qu’une façade ? Se demandait-il lui aussi s’il pouvait être à la hauteur de ses propres attentes ? Penser cela fit monter en lui un élan d’affection plus fort qu’à l’ordinaire envers le Gryffondor. Et le sorcier russe également, lui si intimidant et si fort, avait eu ses moments de doute. Les adultes ont été des enfants et des adolescents eux-aussi. Et Ted en vint à se demander si, quelques dizaines d’années plus tard, il ne serait pas à la place du professeur de duel, à rassurer un enfant. Son enfant ? Cette pensée avait quelque chose d’irréelle mais de terriblement beau.
D’un coup de baguette magique, le sorcier russe extirpa un petit livre gris sans déranger l’entassement, et Ted pris l’ouvrage qui flottait devant lui cérémonieusement. Qu’avait dit le professeur déjà ? Début du XIXème siècle, et sans doute un original. Un livre rare s’il en est. Un livre que son soutien moral lui prêtait simplement, sans emphase et sans recommandations. Ted était soigneux, il le savait et le professeur le savait également, mais cela n’enlevait rien à la gentillesse du geste et à la confiance qui sous-tendait derrière. Entre ses doigts, il sentait le cuir râpé de la couverture et il sut qu’il tenait là son livre de chevet pour les prochains jours.
Il leva de grands yeux reconnaissants vers le sorcier russe qui lui souriait, ses deux mains sur sa canne. Et qui le rasséréna une fois encore en lui certifiant que ses choix n’étaient finalement pas irréversibles. L’important, c’est juste d’avancer, rien n’empêche de se retourner parfois du moment qu’on ne rebrousse pas chemin. Pour Ted, c’était comme si cet entretien avec son soutient moral avait dissipé un brouillard qui l’entourait et l’empêchait d’appréhender la suite. Tout lui avait semblé si dur et confus ! Mais avec les mots du professeur de duel, avec la chaleur de son bureau et avec la confiance qu’ils se portaient mutuellement, tout semblait plus simple, plus léger et plus agréable.
« Je ne sais pas comment vous remercier… lança Ted, le sourire large et les yeux brillants de joie. Si vous n’étiez pas professeur, je crois bien que je me serais jeté dans vos bras. »
Il venait de faire un immense pas en avant dans les réflexions qui le taraudaient quotidiennement, et il avait même une marche à suivre pour les prochaines semaines. Et cela grâce au professeur Oulianov.
« Merci aussi pour le livre ! J’en prendrai et je vous le rends dès que l’ai fini… Et recopié probablement. »
Il ne semblait pas très épais, et Ted pressentait qu’il serait suffisamment intéressant pour mériter une telle attention. En bon Poufsouffle, il ne lésinait pas sur le travail pour autant qu’il y vît une finalité. L’histoire de la magie n’avait aucune finalité, du moins, pas enseignée de cette manière. Ou alors, elle n’avait peut-être simplement pas de finalité pour lui.
« Mis à part ça… lâcha-t-il après une hésitation. Si jamais il y a un moyen un jour que je vous rende toute l’aide que vous m’avez donnée, n’oubliez pas de me prévenir. »
Ted doutait bien ne pouvoir être d’une quelconque aide au professeur de duel, mais il aurait tant aimé le remercier d’une certaine manière pour le temps qu’il lui consacrait. Son oreille attentive, ses conseils, ses friandises, son bureau désorganisé, l’horrible odeur de mandragore, sa voix et ses mimiques. Les faveurs qu’il lui faisait étaient affreusement désintéressées, Ted n’avait jamais rien fait ni pour les mériter ni pour les payer. Peut-être l’avait-il fait rire à l’occasion, mais cela était somme toute bien maigre face à ce que le sorcier russe lui avait apporté. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Sam 12 Oct - 22:05 | |
| Le visage du jeune Lupin semblait s’être détendu, quelque chose dans son regard avait changé tendis qu’il c’était saisit du petit livre. Vitali ne savait pas si ses paroles, ou son rôle au sein de Poudlard avait jamais eu un impact sur les élèves, et cela le préoccupait peu, l’important était que tous puissent suivre une scolarité qui leur apporte joie et surtout confiance en l’avenir, c’était son rôle, celui qu’on lui avait confié le jour où il était entré dans l’établissement. Certes il n’était un simple professeur de Duel, il enseignait aux élèves des années supérieurs et était le Président du club de Duel, beaucoup d’élèves de cette école n’avaient jamais eu à faire ni n’auraient jamais rien à faire en sa compagnie, et pourtant quelques personnes à l’image de Ted, d’Emily ou encore d’Haimon changeaient cela, c’étant lié à lui de manière très particulière et avec qui il avait l’impression de faire un bout de chemin, comme si son cours passage dans leurs vies avaient eut un valeur quel quelle soit. Le jeune sorcier semblait ravi de tenir entre ses mains ce petit objet qui n’avait l’air de rien, mais Vitali comprit avant même que les premiers mots sortent de la bouche du Poufsouffle, que ce dernier prendrait soin du livre mais aussi qu’il était émerveillé et reconnaissant de ce dont le sorcier russe venait de partager avec lui. Le vieux sorcier ne pu s’empêcher d’avoir un petit rire étouffé lorsque le garçon lui confessa que s’il n’était pas son professeur il se serait jeté dans ses bras. Gratifiant le jeune homme avec un hochement de tête et un sourire bienveillant, puis il se dirigea à nouveau vers son fauteuil, qui l’attendait bien confortable et chaud. Se retenant cependant de s’y affaler, il s’appuya simplement sur le dossier du fauteuil d’une main ce tournant à nouveau vers Ted, gardant au font de son œil cet air de malice qui trahissait le faite que son physique était bien plus usé que son mental. Ted assura de prendre soin de l’objet, ce qui était déjà une évidence au jeu du sorcier qui savait parfaitement qu’il n’avait pas à s’en faire sur ce sujet, tout comme il lui avait déjà fait confiance en lui laissant la possibilité de se servir si le besoin en était de piocher dans sa bibliothèque personnel, ou bien d’utiliser certains de ses objets, Vitali avait confiance en Ted, tout comme Ted semblait avoir une grande confiance en lui. Pour une raison ou pour une autre ils avaient trouvés en l’un et l’autre une figure amicale et proche dont les liens devenaient un peu plus forts à mesure que les années passaient.
« - Je n’aii pas de crrrainte là-dessus, je saiis que vous en prrrendrrrez soiin Monsiiiieurrr Lupiin, j’aii une trrrès grrrande confiiiance en vous. »
Les paroles de Vitali étaient sincère, le vieux sorcier n’avait pas l’habitude de se montrer particulièrement confiant, mais il disait toujours la vérité, et surtout il essayait tant bien que mal de toujours dire les mots qui pouvaient aider ou soutenir, et souvent les deux. Ted s’approcha un peu du professeur, lui aussi possédait dans son regard quelque chose qui tenait de l’enfantin, ce petit regard simple, qui ne pouvait rien cacher et qui ne pouvait mentir, ce regard qu’un garçon normal de quinze ans devait avoir.
« - Prrrenez tous le temps qu’iiil vous faudrrrat ! Iiiil serrra toujourrrrs plus utiiiile à vous qu’à moii je pense. Mon âme d’enfant aiiime encorrrre ces hiiiistoiiiirrres, mais ma viiiie d’adulte n’a plus besoin de tous ces réciiits ! Aussiii interrrressent soient-iiils. »
Vitali ponctua sa phrase d’un léger hochement de tête, tendis que sa main se dirigeait vers la théière en porcelaine qui ne semblait attendre que d’être remplit, ou d’avoir une quelconque utilité. Mais avant que le Professeur n’ait le temps de proposer une tisane à son jeune compagnon ce dernier lui dit alors les mots les plus adorables qu’on lui eut jamais dits. Le sorcier russe qui avait vécu tant de choses, était à la fois touché et soufflé par cette pureté et cette gentillesse qui émanait de Poufsouffle. Que répondre à des mots qui le touchaient si profondément. Lui qui avait toujours voulut être utile à son prochain et surtout qui ne désirait qu’une chose, que ses élèves vives heureux, traces leurs routes, et l’oubli si cela était nécessaire, voici qu’on le remerciait et surtout qu’on se montrait redevable à son égard, alors qu’il ne l’avait jamais désiré. Tenant toujours la théière à la main, il lançât un regard doux mais aussi profondément émue sur Ted. Essayant de reprendre une consistance comme il pouvait il sera plus fermement le pommeau de sa canne.
« - Merrrciii du fond du coeurrr, je vous prrromet de faiirrre appel à vous siii un jourrr j’aii besoiiin de vos serrrviiices. Mais ne vous prrréoccupez pas des antiiiquiiités comme moi. Faite votrrre chemin, je vous prrréte ce liiivrrre de bon coeurrr. »
Se raclant la gorge, Vitali leva la théière un peu plus haut afin de la montrer au jeune garçon et essayât d’afficher le sourire le plus simple et tranquille du monde, alors qu’au fond de lui il se sentait incroyablement touché par cette entrevue.
« - Une tiiiisane avant de rrreprrrendrrre le chemin de votrrre maiison Monsiiiieurrr Lupin ? »
Bien évidemment Vitali n’allait en aucun cas donner à son inviter une tisane aux extraits de mandragore, l’odeur venait à peine de commencer à s’estomper dans la chaleureuse pièce, et il lui semblait qu’il restait quelques infusions à la verveine, très bon pour le cœur et aussi le sommeil, une plante simple dont même les moldus avaient compris les effets bienfaiteurs, et il devait lui rester quelques feuilles séchées de menthe aussi.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Mar 22 Oct - 20:22 | |
| J’ai une très grande confiance en vous.
Bien évidemment, Ted savait quelque part depuis longtemps que le professeur de duel avait confiance en lui. On ne fait pas entrer dans son bureau à la tombée de la nuit un élève en lequel on n’a pas confiance, on ne passe pas des heures à discuter avec un adolescent dont on se méfie, mais se l’entendre dire avait tout de même une autre portée, et encore plus en prenant en compte son anormale sensibilité du moment. Et puis, le sorcier russe n’avait pas l’habitude de parler pour ne rien dire, contrairement à lui. Ted crispa un peu ses doigts sur la couverture râpée du livre en savourant le compliment, sentant qu’il ne faudrait pas beaucoup plus d’émotion pour qu’il se mette à en pleurer. Ce devait être la vapeur de mandragore qui lui piquait les yeux. Non, en fait, elle était déjà presque dissipée. Depuis combien de temps était-il là ? Avait-il déjà transgressé le couvre-feu ? Son interlocuteur lui aurait fait remarquer n’est-ce pas ?
Mais toutes les questions sur le temps s’évaporèrent lorsque ce fut au tour du professeur d’être ému. Ted remarqua immédiatement le léger changement des plis de son visage, la discrète pause qu’il fit dans son geste et ses yeux qui s’agrandirent un peu. Et l’adolescent fut heureux d’avoir dépassé son hésitation pour prononcer ces remerciements. Il avait l’impression d’avoir rendu à son soutien moral un peu du bonheur qu’il lui dispensait, et cela était comme la conclusion parfaite de ce qu’il avait pu vouloir. Deux personnes, chacune heureuse de la présence et de l’attention de l’autre. Bon, il s’avançait un peu sur les ressentis du sorcier russe en pensant cela, mais il lui semblait tout de même ne pas trop déformer la vérité. Et puis, même déformée, elle était si belle ainsi qu’il n’en éprouvait aucune gêne. Voir le professeur de duel, une théière à la main, ses traits ridés exprimant autre chose que sa chaleureuse bienveillance habituelle, le remercier pour ses mots et lui assurer qu’il se souviendrait de son offre était un souvenir que Ted n’oublierait pas de si tôt. Oh, combien il avait eu raison de venir chercher les conseils avisés du sorcier russe ce soir ! Les « antiquités » comme il le disait et leur expérience de la vie étaient des trésors inestimables.
Le professeur Oulianov lui proposa une tisane, levant la théière pour accompagner ses paroles, et Ted fut plus que ravi d’avoir une occasion de prolonger un tant soit peu cet entretien. Il était bien conscient qu’il touchait à sa fin, tant sur le contenu qu’à cause de l’heure tardive, mais quitter le bureau chaleureux du professeur pour les grands couloirs froids et plein de courant d’air du château n’était guère enthousiasmant, même en se disant que la destination finale était la douillette, et sans doute animée, salle commune de Poufsouffle ou il pourrait retrouver Emily qui n’aurait sans doute pas beaucoup avancé sur son devoir d’histoire de la magie.
« Avec grand plaisir ! lança-t-il en souriant à pleines dents. Enfin, tant qu’il ne s’agit pas de mandragore... »
Ted contourna le fauteuil pour poser le livre sur son sac, avec toute la délicatesse du monde. Il était hors de question qu’il fourre le précieux ouvrage dans son sac, avec ses parchemins froissés, ses encriers mal fermés, les résultats d’expérimentations ratées, des ingrédients pour potion et sans doute quelques fondant au chaudron restant de l’année précédente. Pourquoi sa grand-mère n’avait-elle pas insisté pour laver son sac pendant ces dernières vacances déjà ? Sans importance. Dans tous les cas, il ne mettait jamais dans son sac les affaires qu’on lui confiait, à moins d’être certain de la résistance et de la facilité à nettoyer des affaires en question, et encore moins celles que le professeur Oulianov lui prêtait. Le sorcier russe avait confiance en lui, et il était primordial de se montrer à la hauteur de cette confiance. Ted s’appliquait toujours à se montrer digne des attentions qu’on pouvait avoir pour lui. Le livre posé en sécurité, il se réinstalla dans le confortable fauteuil élimé, plus en avant cette fois-ci, et débita de son ton espiègle en observant le professeur s’affairer à la préparation de la tisane promise :
« Cela dit, vous n’êtes pas assez vieux pour être une antiquité, si ? Et quand bien même en fait, j’adore les antiquités. Mon balai peut en témoigner. Et ma grand-mère aussi. »
Ted ne connaissait pas l’âge exact du professeur, mais il était certain qu’il était loin de celui de sa grand-mère. Il l’estimait à la cinquantaine, c’est-à-dire à peu près l’âge qu’aurait eu son père s’il avait survécu. Donc, non, le sorcier russe était encore loin des critères de prétention au titre d’antiquité. Et puis, y-avait-il quelque chose de plus triste que d’être laissé derrière par les jeunes générations à cause de son ancienneté ? Ça c’était un coup à faire déprimer sur l’avenir… |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Mer 6 Nov - 12:08 | |
| L'eau chaude de la théière avait un doux fumait de rose et de lavande, une tisane que Vitali réservait à ses amis, il était tout à fait ravi de la proposer à Ted ce soir, et il espérait que l'odeur de cette boisson ferait quelque peu oublier le parfum de la mandragore qui avait tant alerté le jeune garçon sur l'état de santé du professeur, une preuve de plus qu'un métier en médicomagie ne serait pas un mal si rien qu'avec l'odeur d'une infusion il prenait en compte les symptômes d'une personnes. Tendant avec un sourire simple et doux la tasse à Ted, le professeur de Duel en profita pour observer un instant le garçon, le jeune Lupin avait l'age de son propre fils, ils se côtoyaient en cours, Ilya était néanmoins plus carré que le Poufsouffle, mais en son fort intérieur il espérait surtout qu'il ait un caractère aussi ouvert et charmant que pouvait l'avoir le petit sorcier. Bien sur le professeur savait bien que chacun était différent, que les gens se côtoyaient sans jamais se ressembler, et si Ilya était unique par ses actes et son histoire, Ted l'était aussi pour ces deux même raisons. Le vieux sorcier avait compris que certains attachement, sans être rapprocher à une quelconque relation filiale ou parentale, étaient fortes et permettaient d'avancer dans toutes circonstance, il espérait au font de lui que sa relation avec Ted Lupin se poursuive dans cette voix et qu'il serait aux côtés du jeune homme lorsqu'il sortirait de Poudlard et ferait ses premiers pas dans le monde des adultes, avec ses tracas, ses travers. Ted méritait une belle vie, comme tout à chacun, et si Vitali se targuait de ne faire de jugement sur personne, ce qui lui conférait un statut plutôt apprécié au sein de l'école, il en venait bien souvent à espérer que certains élèves puissent renverser le poids de leurs passé afin d'avancer plus loin, plus vite et mieux que d'autres. Avec un air malicieux Vitali passa sa main noueuse dans ses cheveux mi-long en balançant une mèche qui lui frôlait le nez, derrière l'oreille. Son style faisait beaucoup parlé de lui que ça soit sur ses vêtements ou sa coiffures, ainsi que sur son odeur de chocolat omniprésent, et cela amusait Vitali à vrai dire et il en jouait parfois. Le professeur attendit que le jeune homme pose le présent qu'il venait de lui faire sur son sac et qu'il revienne vers lui afin de mettre la tasse chaude entre ses mains.
« - Infusiiiion de rrrose et décoctiiiiion de lavande, vous m'en diiiiirrrez des nouvelles ! »
Se servant à son tour une tasse de ce breuvage au parfum enivrant, il reposa la théière sur son socle et porta la tisane à sa bouche. Quelle belle soirée il vivait, c'était une ambiance simple, tranquille, les plus vaillant l'auraient peut-être trouvé monotone, mais lui appréciait cet instant simple en compagnie d'un jeune garçon formidable à ses yeux. Et si il était arrivé avec un air brumeux et quelques doutes, Vitali était heureux de voir que le visage de Ted c'était éclairé et ne semblait plus autant en proie à quelques idées confuses. Ted reprit la parole et un large sourire amusé vint fendre le visage de Vitali, décidément le jeune garçon prenait grand soin de son professeur, cela le touchait autant que cela l'amusait, à cet age il était beaucoup plus sage de s'occuper des jeunes filles de son entourage que d'un croûton dans son genre, après tout il n'était pas vraiment une priorité dans la vie du jeune homme, et pourtant il ne cessait de le ravir par ses attentions. Comment se faisait-il qu'un jeune homme né de la « génération maudite » soit si attention pour les personnes de sa génération à lui, celle qui n'avait plus rien à redouter car ils avaient vécu le pire, l'horreur et la frayeur de ce monde. Il adorait les antiquités, c'était adorable, Vitali aussi avait un goût prononcé pour tous ce qui pouvait montrer d'un certains age et que peu d'utilité. La preuve en était dans son bureau très largement fournis en objets qui dataient de siècles qui n'étaient pas précisément proche. Avec un petit rire amusé, Vitali porta une nouvelle fois la tisane à ses lèvres avant de darder ses deux yeux aux pupilles noir comme l'univers sur le garçon.
« - Vous porrrtez beaucoup d'attentiiiion aux choses d'une maniiièrrre générrrrale monsiiiieurrr Lupiin pas seulement aux antiiiiquiiités. Votrrre grrrand-mèrrre doiit êtrrre trrrrès fiiièrre de vous. »
Puis avec un air beaucoup plus décontracté, Vitali tendit un index mince et tonique vers le jeune homme en pointant sa poitrine du côté gauche. Reposant sa tasse sur la petite table qui se trouvait à ses côtés.
« - Votrrre plus grrrande arrrme se trrrouve iiiciii. Je vous aii vu jouer au Quiiiddiiiitch, vous jouez avec passiiiion et c'est pourrr cela que vous êtes bon. Vous aiiimez avec passiiiion les perrrsonnes quiii vous entourrre et c'est pourrrr cela que vous iiirrrez loiiin dans la viiie. »
Ce n'étais pas des paroles en l'air, comme tous ce que disait Vitali il y avait mûrement réfléchi , et si il devait parier sur une belle et florissante carrière, il pariait sur Ted Lupin sans hésitation. Pas a cause des antécédents du jeune homme, ni à cause de ses relations déjà forte dans le monde magique, de par la présence de son parrain ou son affiliation aux Weasley qui avaient su gravirent les marches dans de nombreux domaines ces dix dernières années, mais simplement parce qu'il ne pouvait y avoir de doutes aux yeux de Vitali qu'un jeune homme comme Ted, avec ses capacités, son empathie et sa dévotion, il ne pouvait être autrement qu'une vie heureuse s'ouvre à lui.
« - Avez-vous diiiscuté de vos optiiions d'aveniiirrr déjà avec votrrre grrrand-mèrrre. »
La question était peut-être un peu personnel, mais il paraissait évident à Vitali qu'un choix ne pouvait se faire sans les personnes les plus proches que l'on ait, sauf si on était parfaitement décidé et une forte tête, mais peut-être que pour dissiper les doutes du jeune homme, il fallait simplement qu'on lui montre qu'il avait du soutiens et de tous les côtés.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Mar 12 Nov - 20:18 | |
| Les nuits d’automne n’étaient pas clémentes en Ecosse, et la mauvaise isolation du château n’arrangeait rien ; pourtant, ce ne fut que lorsqu’il colla ses doigts contre la tasse fumante que Ted se rendit compte que l’air avait encore fraîchi. En tendant l’oreille, il put entendre le sifflement du vent qui glissait à l’extérieur et il choisit de se perdre plutôt dans la vapeur chaleureuse de rose et de lavande qui s’échappait de la tasse que le professeur Oulianov lui avait donnée. Un parfum bien plus agréable que celui qui l’avait pris au nez à son arrivée. La mandragore avait un arrière-goût amère de douleur, de convalescence et de blessure grave tandis que la rose et lavande sentait la sérénité du corps et de l’âme. Il était heureux qu’ils fussent passés de l’un à l’autre dans cet ordre ci. Ted trempa les lèvres dans sa tisane, et il lui sembla sentir aussitôt ses apaisants bienfaits couler dans ses muscles, que cette sensation soit un effet de son imagination ou un placebo.
Il releva les yeux vers le professeur de duel, qui lui aussi le regardait. C’était comme si le monde hors du bureau avait été mis sur pause pour les laisser profiter du moment. Le couvre-feu, Poudlard, les devoirs en retard, tout s’était effacé au-delà des murs de la pièce. Ted n’était plus un élève de cinquième année et Vitali Oulianov n’était plus un professeur ; ils n’étaient que deux être s’appréciant et se confortant mutuellement.
Ted ne savait pas vraiment si sa grand-mère était fière de lui particulièrement quant à l’attention qu’il portait au monde. Elle lui donnait l’impression d’être fière de lui quoi qu’il pense et quoi qu’il fasse, simplement par le plus naturel fait qu’il existât. Comme toutes les grands-mères du monde je suppose. Lorsque le professeur de duel pointa son doigt vers lui, il le suivit d’abord du regard sans saisir en quoi lui-même pouvait être sa meilleure arme, puis se traita mentalement d’idiot en comprenant que ce n’était pas juste lui qui était désigné mais son cœur, qui battait en cadence avec le monde. Ce cœur dont les impulsions prenaient souvent le pas sur la raison. Et c’était cela qui serait sa force ? Se fier à ses émotions ? Aimer ce que l’on fait et aimer les autres ? Si ce n’était pas plus difficile que cela, il était prêt. Les gens qui l’entouraient étaient, pour la plupart, si aimables que l’affection qu’il leur portait était toute spontanée.
Lorsque le professeur Oulianov lui demanda s’il avait déjà eu une conversation avec sa grand-mère au sujet de son avenir, Ted bu une gorgée supplémentaire de tisane pour se donner le temps de réfléchir à la raison pour laquelle il ne l’avait pas fait. A ce qui l’avait inconsciemment poussé à ne jamais envisager la question. Il dû en boire une deuxième avant de pouvoir proposer une réponse.
« Non. En fait, même si elle m’a élevé seule, je la considère vraiment comme ma grand-mère. Et j’ai l’impression que ce n’est pas vraiment un sujet qu’on aborde naturellement avec un grand-parent. Avec une mère ou un père plutôt… »
Ses paroles n’étaient pas très claires, Ted en était conscient. Pour sa défense, il tentait d’expliquer une idée abstraite, compliquée qu’il n’était même pas certain de comprendre totalement mais qu’il ressentait indubitablement. Personne n’avait pris le rôle de ses parents, pas plus qu’il n’avait pris le rôle de l’enfant d’Andromeda Tonks, et il lui semblait que c’était de ce cela que découlait le fait qu’ils n’abordent que rarement des sujets graves. Parce qu’on ne hausse pas la voix avec une grand-mère, on ne la contredis pas, on n’essaie pas de lui faire comprendre comment ça vie les jeunes de nos jours.
« Bon, après, peut-être que je me plante. Et puis je vais bien finir par discuter de ça avec elle un jour ou l’autre. Pareil avec Harry. »
Pourquoi n’avait-il jamais demandé conseil à son parrain à ce propos ? La réponse était encore plus obscure que dans le cas de sa grand-mère. Était-ce un simple oubli ? La peur qu’il ne puisse pas l’aider puisque lui-même avait eu sa destinée toute tracée ? Un complexe face à la réussite de sa famille ? L’envie de s’émanciper ? Aucune de ces possibilités n’étaient convaincantes selon le jugement de Ted. Pourtant, il y avait bien quelque chose qui l’avait retenu de s’en remettre à lui alors que c’était ce qu’il avait toujours fait. Peut-être un mélange de tout. Peut-être aussi l’appréhension qu’Harry lui conseille de devenir auror. Comment aurait-il pu alors mettre de côté cette option si c’était son parrain si attentionné qui la proposait ?
« Mais je crois que j’ai bien fait de venir vous voir avant. »
Il en était même sûr. L’œil et le sens du professeur de duel étaient vifs et acérés, tout en restant rieurs et doux. Personne n’aurait pu l’aider mieux que lui dans les circonstances présentes. Plus tard, d’ici quelques jours, il écrirait à Harry pour lui faire part de son intérêt pour la médicomagie, et il en parlerait avec sa grand-mère lorsqu’il retournerait chez lui pour les vacances de Noël. Il savait déjà comme elle réagirait ; elle sourirait et lui affirmerait qu’il serait parfait dans cette voie et, d’une certaine manière, ça l’aiderait aussi. Que lui répondrait Harry, il ne le savait pas, mais il ne doutait pas que cela également lui serait utile. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Jeu 28 Nov - 23:12 | |
| Vitali sirotait sa tisane tout en souriant aux paroles de Ted, malgré son jeune age il était un garçon observateur et intelligent, la remarque du jeune homme concernant sa grand-mère fut accueillit avec un léger hochement de tête et un sourire de la part du vieux professeur. Beaucoup de jeunes gens de l'age de Ted avait perdu un proche, rare étaient ceux qui avaient perdu leurs deux parents, et pourtant le Poufsouffle continuait de faire son chemin dans ce petit monde magique. Mais Vitali n'était pas dupe, il connaissait certains des tourments du jeune homme et bien des fois son visage se voilait d'incertitude, mais aussi d'une grande tristesse que le sorcier russe ne pouvait que comprendre. Mais toutes les larmes n'étaient pas un mal, et parfois on avait besoin de regarder au fond de soit afin de mieux remonter à la surface. C'était aussi pour cela que le jeune Lupin était toujours le bienvenu dans son bureau, car il savait qu'ici il trouverait le calme nécessaire pour pouvoir combattre ses propres peurs, ses propres démons, mais aussi ses propres tristesses. Penchant légèrement le visage, son regard toujours axé sur le jeune garçon, quelque chose dans le regard de l'élève montrait que lui même se questionnait sur son propre raisonnement qu'il trouvait lui en tant que père, mais aussi professeur comme tout à fait logique. Néanmoins le sorcier considéra qu'il se « plantait », cette utilisation du mot accentua le sourire du professeur, le jeune homme commençait à se détendre en sa présence ou bien alors il était bien trop perdu dans ses pensées pour utiliser un vocabulaire si familier avec lui, ou bien Vitali ne l'avait jamais remarqué auparavant. Il conclut qu'il en parlerait un jour à sa grand-mère et le professeur de Duel ne put que acquiescer, il était important que Ted parle de son avenir avec les personnes qui lui étaient proche, et Harry Potter en faisait parti aussi bien évidemment. Mais quelque chose au sein du sorcier russe lui intimait aussi que cette famille encouragerait le jeune Lupin quel que fusse sa décision, cela était peut-être du à tous ce que lui avait conté le jeune sorcier sur sa famille, son enfance et son éducation, quoi qu'il en était, Andromeda Tonks et Harry Potter pouvaient être fier de Ted, et Vitali était persuadé qu'ils étaient déjà très fier du garçon. Le garçon affirmât que l'aide du professeur avait été préférable comme premier avis, et le Professeur Oulianov après avoir bu une autre gorgé de tisane, sa tasse presque vide, la posa sur la table, se raclant doucement la gorge, et croisant ses doigts au dessus de ses genoux, posant ses coudes sur ses cuisses, il fit un sourire doux et chaleureux à Ted, ce sourire si particulier qu'il lui resservait parfois lorsqu'il sentait que le jeune homme était perdu ou avait besoin de soutiens. Ce n'était pas qu'à ce moment précis il l'était plus que d'habitude, au contraire, le jaune et noir avait retrouvé une certaine sérénité quelque part et cela se voyait, mais Vitali cherchait à montrer son plus grand soutiens au jeune homme.
« - Vous avez de la chance de les avoiiirrrr vous savez. »
Penchant légèrement la tête sur le côté, les rides du visage du professeur se creusèrent un peu plus, il ne voulait pas faire de peine au garçon, ou le faire se sentir mal, il désirait simplement lui souligner un fait, un fait important, mais il y avait aussi beaucoup plus important à ses yeux, car on ne peut pas avancer dans la vie sans but, et qu'un enfant est la motivation la plus puissante au monde. Il était lui même bien placé pour le savoir.
« - Maiis iiils ont aussiii beaucoup de chance de vous avoiiirrrr. »
Poussant un petit soupire, il se recala confortablement dans son fauteuil, observant un instant le garçon, avant de poser par automatisme une main sur sa jambe défaillante, il n'avait pas mal. Cela faisait longtemps que cette jambe ne lui faisait plus vraiment mal et ne le tiraillait qu'au bout de longues heures de marche, mais elle limitait sa mobilité, ne se pliant pas aussi bien qu'une jambe normal et le contraignant à garder se claudiquement. Elle était le symbole de tous ce qu'il avait réussit et de tous ce qu'il avait loupé dans sa vie, et c'était un pois mais aussi un honneur de se dire qu'elle était tant de chose et pourtant aussi peu à la fois. Portant son regard vers la fenêtre il remarqua le croissant de lune d'une blancheur opaline plus net et plus haut dans le ciel que lorsque Ted était entré dans son bureau et ses sourcils s'arquèrent en deux petits arcs blanchit au dessus de ses yeux noirs.
« - Et moii aussiii j'aii de la chance, autrrrement avec quiii je pourrraiiis boiiirrre ma tiiisane juste avant le couvre-feu !? »
Un sourire malicieux se dessina sur le visage vieillit prématurément du professeur, et une lueur espiègle brillât dans ses yeux. En réalité il ne restait que peu de temps à Ted pour rejoindre sa salle commune avant la ronde des surveillants et des professeurs, mais juste assez de temps pour terminer en vitesse sa tisane encore chaude. Seulement Vitali ne voulait pas précipiter son départ et ce dit que dans le pire des cas il accompagnerait l'élève jusqu'à l'entrée de sa salle commune si c'était nécessaire après tout. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Rêver sa vie et vivre ses rêves ~ Professeur Oulianov Jeu 5 Déc - 20:54 | |
| Les yeux levés vers le professeur de duel, Ted soufflait doucement sur sa tisane, plus par automatisme que pour vraiment la refroidir. Oui, il savait la chance qu’il avait. Il avait conscience des fleurs que le destin lui avait fait à sa plus grande douleur. La plaie béante qu’était l’absence de ses parents avait été soigneusement désinfectée et bandée par leurs proches, ceux qui étaient maintenant sa famille. Sans combler le vide, sans même chercher à empiéter sur ce vide, ils avaient permis à Ted de grandir dans l’amour, et il savait que ce n’était pas le cas de beaucoup d’orphelins de guerre. Pouvoir compter sur des adultes responsables, avoir des bras dans lesquels se réfugier, des personnes à qui se confier, partager des rires avec un entourage, une enfance avec une ribambelle de pseudo cousins et cousines… C’était bien tout ce dont on pouvait rêver, non ? Parfois, Ted s’en voulait même de pleurer sur ses parents morts et inconnus ; comment pouvait-il encore être triste alors que tant de gens qui l’aimaient et qu’il aimait faisait leur possible pour qu’il ne le soit pas ? Comme le professeur Oulianov sur l’instant, qui, par son sourire, par ses paroles, lui exprimait tout son soutien. Non, il ne pouvait pas rêver mieux... Pourtant, il rêvait régulièrement de ses parents, même si tous ces rêves n’étaient pas agréables.
Le sorcier russe releva ensuite la réciprocité du fait, et Ted ne put s’empêcher de sourire en grand. Sûr, Harry et Ginny avaient de la chance qu’il soit là, sinon qui aurait été leur baby-sitter attitré ? Blague à part, s’il avait le sentiment d’être bénéfique à sa grand-mère, qui sans lui n’aurait été qu’une branche solitaire d’un arbre généalogique mourant dans une maison trop grande et trop calme pour elle, il ne pouvait imaginer ce qu’il apportait aux Potter et aux Weasley sans que cela ne soit lié à ses cadets. Ce devait être une ligne immuable de ce monde : les aînés aident les plus jeunes sans rien recevoir en retour que la satisfaction de voir leurs efforts récompensés par des sourires brillants. Était-ce la même chose pour le professeur de duel ? Le contentement de le voir aller bien valait-il le temps passé à épancher sa mélancolie ?
Si ses dernières paroles pouvaient abonder dans ce sens, Ted releva surtout la mention du couvre-feu. Il sortit d’un coup de l’agréable torpeur dans laquelle il était pris et se fit plus alerte. Quelle heure était-il ? Avait-il passé des minutes ou des heures dans ce chaleureux bureau en marge du temps et de l’espace ? Il tourna la tête dans tous les sens, cherchant une horloge dans l’amoncellement d’objets hétéroclites qui encombrait les étagères. Mais avant qu’il n’ait pu en repérer une, son regard passa sur la fenêtre et la nuit noire lui donna l’information dont il avait besoin : il était tard et il ferait mieux de rejoindre sa salle commune le plus vite possible pour ne pas transgresser le couvre-feu. Il espérait simplement qu’Emily ne s’était pas inquiétée et avait réussi à s’avancer dans ses devoirs, elle au moins. Quoique, il espérait également ne pas tomber sur un surveillant sur son chemin vers le premier étage ; même si l’horaire du règlement n’était pas dépassé, il aurait compris qu’on le trouve louche à traîner maintenant dans les couloirs. Ted jeta un œil au contenu de sa tasse ; s’il continuait à boire à la même vitesse que sa grand-mère il n’aurait carrément pas fini avant le couvre-feu. Prenant son courage à deux mains, il avala à grandes goulées le reste de sa tisane, finissant les cheveux rouge feu, la bouche grande ouverte, dans une mimique peut reluisante, pour tenter d’aérer et apaiser sa langue brûlée. Il n’avait définitivement pas assez soufflé. Agitant la main devant son visage, comme si cela pouvait lui faire de l’air, Ted posa sa tasse sur le premier endroit libre qu’il trouva à sa portée, et s’expliqua :
« Je pense qu’il est temps que j’y aille. J’ai laissé Emily en plan tout à l’heure, je voudrais pas qu’elle croit que je me suis perdu ou que je lui fait la tête. »
Il était un peu trop typique pour la rouquine de s’inquiéter de tout en toute circonstance pour qu’il élude ces hypothèses. Ted se leva, récupéra précautionneusement le vieux livre sur son sac, puis attrapa sans ménagement la bandoulière dudit sac pour la passer par-dessus son épaule d’une main, tandis qu’il maintenait l’ouvrage à une distance respectable de l’autre.
« Ni réveiller tout le dortoir en allant me coucher, » ajouta-t-il en vérifiant autour de lui qu’il n’avait rien oublié.
Comme il ne vit rien, il lui sembla qu’il n’avait plus rien qui le retenait ici, à plus forte raison puisqu’il avait pris lui-même la décision de partir. Se positionnant bien face au professeur de duel, il chercha dans sa petite tête un moyen de prendre congé tout en exprimant la profonde reconnaissance envers son soutien moral et, aussi, sa honte de devoir partir aussi précipitamment.
« Merci pour tout professeur, lança-t-il finalement. Je vous rendrais le livre dès que j’en ai fini avec lui –il agita l’ouvrage dans sa main droite pour illustrer ses propos- et je vous tiens au courant des mes réflexions aussi. »
Ted piétina un peu sur place, se mordilla la langue à l’intérieur de sa bouche (ce qu’il regretta aussitôt puisque la tisane brûlante l’avait rendue un peu trop sensible) puis fit enfin un pas vers la porte.
« Il faut que je retourne au dortoir…. La tisane était très bonne, merci… Et je vous souhaite une bonne nuit. Ah, et je vais probablement me mettre à courir dès que je serais sorti de votre bureau, mais je ne fuis pas : je veux juste avoir froid le moins longtemps possible. »
Et sur un énième sourire rayonnant, Ted quitta le si accueillant bureau du professeur de duel pour le couloir glacé et habité par de vicieux courants d’air. Il pensa vaguement qu’il aurait dû prendre son écharpe et partit au pas de course en direction de sa salle commune.
- Spoiler:
C't un peu abrupt comme conclusion... mais en l'écrivant je trouvais que ça allait bien... :humf:
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