Un professeur et une Auror...

Depuis quelques temps, Rose Carthew était logé aux Trois Balais. Elle avait une mission pour l’Inquisiteur qui était à Poudlard. Elle tenait à réussir cette mission. La jeune Auror avait envie de montrer qu’elle méritait une petite augmentation. C’était la seule chose qui comptait depuis quelques semaines. Robert Hilliard lui avait demandé de surveiller Pré-au-Lard parce qu’il suspectait que quelqu’un puisse entrer par l’extérieur.

Cependant, pendant une ronde, Rose avait remarqué une activité suspecte lors d’une nuit. En fait, elle avait vu un professeur discuté avec un ancien Serpentard. Elle savait que ce dernier était à Serpentard parce que Rose avait été à l’école avec lui. Elle ne se souvenait pas de son prénom, mais elle savait qu’il était un peu plus jeune qu’elle.  Il avait une mauvaise réputation un peu comme chaque Serpentard de cette génération. Pour l’autre homme, il s’agissait d’Alec Hudson. C’était un professeur à Poudlard. Rose savait qu’il était veuf, mais c’était tout ce qu’elle savait. Elle n’avait pas envie de connaitre l’histoire complète de ce professeur. La jeune Auror ne voulait jamais en apprendre plus qu’elle ne le devait. Si c’était le cas, elle devait tout faire pour ne rien dire. Lorsqu’elle sut que c’était un professeur, Rose se demanda si elle devait parler de ce qui ce passait à Robert Hilliard…

Ce soir-là, après avoir découvert les deux hommes, Rose rentra dans sa chambre et essaya de dormir. Elle pesait le pour et le contre de dire la vérité à l’Inquisiteur… Finalement, la jeune Auror décida de mener sa propre enquête sans rien dire à personne. Si elle se trompait, elle mettait sa carrière et celle d’Alec Hudson en danger. C’était la dernière chose à faire. Elle finit par s’endormir en se disant qu’elle trouvera bien une façon de savoir ce qu’elle voulait savoir…

Quelques jours plus tard, Rose vit Alec Hudson seul. Elle chercha l’ancien Serpentard du regard. Habituellement, il était toujours dans les parages. Cachée sous sa cape, ses longs cheveux blonds cachés dans la capuche, l’Auror regarda autour d’elle. Ce n’était pas le moment de se retrouver dans une impasse… Cependant, tout semblait être calme dans la nuit. Le temps était calme et Rose était en fin de service. Elle vit le professeur de Poudlard entré aux Trois Balais. Elle décida de le suivre. Silencieusement, elle se glissa entre la porte et le cadre avant qu’il ne referme la porte. Il faut dire que Rose le suivait tellement de près, qu’elle se demanda s’il n’était pas bourré pour ne pas avoir senti sa présence.

« Quel imbécile. » se murmura-t-elle.

Elle alla trouver une table un peu plus loin. Elle voulait juste l’observer et ne pas entendre ce qu’il disait à la serveuse derrière le bar. Rose fit signe à cette même serveuse qui lui apporta une Bieraubeurre. L’ancienne Gryffondor venait si souvent au bar qu’Annette Rosmerta savait ce que la jeune Auror prenait tous les soirs.

Alec Hudson semblait être perdu, seul. Il était assis seul au comptoir. Rose haussa les sourcils lorsqu’elle vit Annette lui parler, mais ne dit rien. Il la connaissait sans doute depuis plus longtemps que Rose. Cette dernière avait envie de parler au professeur. Elle se leva, fit signe à Annette qu’elle allait boire au comptoir puis s’assit près du professeur. Elle avait fait glisser son capuchon et laissa voir de longs cheveux blonds et légèrement bouclés. Prenant un masque qui ne lui ressemblait pas, Rose sourit légèrement avant de lancer :

« Bonsoir Professeur Hudson. Belle soirée non ? »

Un professeur et une Auror...

Rose savait qu’elle allait s’attirer les foudres d’Alec Hudson, mais c’était sans intérêt pour elle. Tout ce qu’elle avait envie, c’était de le connaitre un peu plus et pas seulement dans le cadre du travail. Depuis qu’elle le surveillait, il y avait quelque chose chez le professeur qui l’attirait. Bien sûr, elle ne se l’avouait pas. Elle s’était promit de ne plus tomber amoureuse. Sa douloureuse aventure avec un Serpentard en cinquième année avait laissé une cicatrice trop profonde pour qu’elle soit refermé totalement. Mais Alec Hudson avait un quelque chose en plus… Elle avait repris ses esprits avant même que ses pensées n’aient où le temps de voir la fin…

Alors qu’elle venait de s’asseoir, la jeune femme remarqua tout de suite qu’elle n’était pas la bienvenue. Elle devait être le genre de personne que méprisait le professeur. Elle en avait l’habitude depuis qu’elle avait réussi la formation. Les sorciers la regardaient de travers, mais elle s’en fichait. Elle était aussi froide que la neige et ce n’était pas les états d’âmes des autres personnes qui allaient la changer. Alec lui demanda à Rose si elle n’avait pas de travail… Un petit rire sortit de la bouche de la jeune femme. C’est fou le nombre de rumeurs qui pouvaient circuler dans cette école.

« J’ai fini mon service pour ce soir. Rien de mieux que de se détendre devant un Bieraubeurre ! »

Rose leva son verre en direction de celui de l’homme. Il ne bougea pas, mais elle ne s’en formalisa pas. Elle-même était parfois dans un état tel qu’elle ne regardait pas les hommes ou les femmes qui l’abordèrent. Elle but une gorgée avant de promener son regard autour d’elle. Son service était peut-être terminé, mais elle restait tout de même prudente. Sa baguette magique était à porter de main.

« Et vous, professeur ? Vous n’avez donc pas sommeil pour veiller aussi tard ? Vous avez cours demain si je ne m’abuse ? »

Elle aimait jouer avec les nerfs des gens. C’était quelque chose qu’elle faisait à la perfection. Elle arrivait à garder son calme lorsque la personne s’énervait. C’était un passe-temps pour la jeune Auror. On s’amusait comme l’on pouvait ! Elle le regarda au-dessus de son verre. Cet homme avait un certain charme, tout le monde le savait. Cependant Rose s’interdisant de faire quoi que ce soit, elle se contenta de le regarder d’un air insistant… « Tu joues avec le feu ma pauvre fille… » pensa-t-elle…

Un professeur et une Auror...

L’Auror n’était pas vraiment le genre de personne qui se moquait des intérêts ou des problèmes des autres. Elle s’intéressait à certaines personnes en particulier, mais sans chercher à tout savoir sur le sorcier ou la sorcière. Rose avait un intérêt particulier pour le professeur. C’était quelque chose de nouveau pour la jeune femme. Elle qui s’était promise de ne plus tomber amoureuse. Elle sentait que ce n’était pas de l’amour, mais seulement une attirance que l’on ne peut pas l’expliquer. Elle prit son verre et but son contenu d’un coup. Elle avait envie de quelque chose de plus fort. Elle regarda Alec Hudson et lui lança :

« Je vous offre un autre verre ? »

Elle commanda un verre de Wisky Pur Feu. C’était sans doute une des seules fois qu’elle allait en boire. Elle offrit à Alec un nouveau verre de son cocktail qu’il semblait apprécié. Rose tendit les pièces vers Annette puis resta silencieuse pendant quelques instants. Elle avait demandé pourquoi il ne dormait pas et s’il avait cours le lendemain. C’était sans doute indiscret, mais indirectement, l’Auror faisait son boulot. Elle voulait savoir ce qui se passait entre Alec et ce Serpentard… Il lui dit que pour certaines personnes le sommeil était loin d’apporter du repos… elle ne pouvait qu’approuver ses dires. Depuis quelques temps, Rose avait du mal pour s’endormir et c’était de plus en plus souvent. C’était sans doute à cause du boulot…

« Je vous comprends. »

C’était sorti tout seul. Pourquoi est-ce qu’elle devait essayer de comprendre les gens ? Se maudissant intérieurement, elle avala d’un coup le contenu de sa boisson sans rien dire. La jeune femme commanda un autre verre avant même que le professeur ai entamé le sien. Si elle continuait à boire à cette vitesse, elle allait avoir du mal à retrouver sa chambre…

« Tu vas finir par faire une connerie, Rose » se murmura-t-elle assez fort pour qu’Alec l’entende. Elle avait envie d’être le centre de l’attention…

Un professeur et une Auror...

Le contact entre la main d’Alec Hudson et du bras de Rose Carthew eut l’effet d’une décharge pour la jeune femme. C’était comme si la foudre venait de s’abattre sur elle. Elle délirait complètement, c’était la seule explication possible. Elle le regarda le professeur avec surprise. Elle ne pensait pas qu’il serait aussi doux avec elle, surtout maintenant. Elle reprit ses esprits lorsqu’il lui dit de modérer sa consommation.

« Mon chef n’est pas là et il n’a pas besoin de le savoir. Il a d’autres chats à fouetter. »

Le ton brusque de l’Auror la surprit elle-même. Il ne l’avait pas agressé, il lui demandait seulement de modérer sa consommation. Elle savait qu’elle devait paraitre ridicule. Elle faillit descendre son deuxième verre cul sec avant qu’Alec ne l’attrape par le bras et lui disent qu’ils allaient marcher. Il ne lui avait même pas demandé son avis !

« Non mais lâchez-moi ! Je dors ici, au Trois Balais ! Je n’ai pas besoin de prendre l’air. »

La scène pouvait paraitre comique. L’auror avait un verre de trop en elle et elle criait vraiment fort. On aurait dit un père avec son enfant qui voulait un jouet. L’image était pathétique. Bien malgré elle, elle suivit le professeur à l’extérieur du Trois Balais, mais n’alla pas plus loin. Elle avait réussi à attraper sa cape et sa baguette magique. La cape noire était mise de travers sur ses épaules, on aurait dit une ivrogne (ce qu’elle était en ce moment) qui ne savait plus s’habiller. Puisant dans le peu de digniter qui lui restait, Rose attacha correctement sa cape et mit sa capuche plus par habitude. Elle ne se sentait pas vraiment bien maintenant qu’elle était dehors. Elle avait même oublié qu’Alec Hudson l’avait emmené dehors.

« Pourquoi vous m’emmenez dehors ? »

La jeune femme essaya de se donner bonne conscience en discutant. Elle tenait sur ses pieds, c’était l’essentiel. L’alcool ne faisait pas encore effet physiquement, mais moralement, elle sentait qu’elle faiblissait. Si elle restait plus longtemps en compagnie du professeur, elle finirait par lui avouer ses plus lourds secrets…

Un professeur et une Auror...

Rose se sentait ridicule. Pourquoi elle se mettait dans un état pareil ? Elle n’avait pas envie de se souler la tronche, mais là elle venait de dépasser les bornes. Se maudissant d’être passé pour une gamine, elle écouta Alec lui dire qu’elle n’avait pas besoin de se cacher sous sa capuche. Elle l’avait fait par habitude. Elle passa brusquement sa main dans ses cheveux pour se débarrasser du morceau de tissu qui la cachait.

« Je ne me cache pas. C’est une habitude. »

Elle le regarda s’appuyer contre le mur et elle en fit de même. Pourquoi elle était dans cet état ? La question se répétait encore une fois dans sa tête. Le professeur devait penser qu’elle était folle. Elle n’avait jamais fait d’égart et ce soir, tout lui revenait à la tête. Pendant un instant, elle se revit à la fin de sa cinquième année. Elle sentait tout son corps trembler. Elle devait se reprendre. La jeune femme leva les yeux vers le ciel et sentit des larmes coulés sur ses joues. Rageusement, elle essuya ses yeux et entendit Alec lui demandé pourquoi elle avait choisi d’être Auror. Cette question, on lui avait posé plusieurs fois. Soupirant doucement, Rose mit un moment avant de répondre. D’une voix fatiguée, elle lui répondit :

« J’ai choisi d’être Auror parce que j’ai envie de montrer au monde que je suis quelqu’un de dur et qui a envie que le bien revienne dans ce monde. J’ai envie de m’occuper de la sécurité des gens. J’ai envie que les sorciers reprennent confiance envers les Aurors. »

Un discourt digne d’une pro-Auror et pro-Ministère. Elle serait folle de se mettre le Ministère a dos. C’était tout de même eux qui lui permettraient de faire le métier qu’elle aimait. Elle aurait pu être Langue de Plomb, mais l’action lui aurait manqué. Elle n’était pas faite pour la vie au bureau. Elle avait besoin de bouger.

« J’ai surtout choisit ce métier pour fuir mon passé. »

Les mots étaient sortis tous seuls, mais Rose n’avait pas le temps de les regretter. Elle savait qu’elle pouvait faire confiance au professeur même si cela pouvait être difficile. Robert Hillard lui avait interdit de parler de son passé, mais elle vivait avec ce problème depuis si longtemps qu’elle devait vraiment en parler. Mais au final, est-ce qu’Alec Hudson méritait sa confiance ? Se ravisant, elle lança :

« Mais c’est sans importance, pourquoi êtes-vous devenu professeur Mr Hudson ? »

Rose ou l’art d’évité un sujet…

Un professeur et une Auror...

Si Rose aimait bien son métier, elle n’arrivait pas à comprendre que certaines personnes n’aimaient pas les Aurors. Si ces derniers n’avaient pas été là lors de la dernière guerre, les choses auraient été encore plus terribles. C’était l’avis de la jeune femme. Tout le monde n’avait pas la même idée des Aurors. Lorsqu’elle lança à Alec qu’elle avait envie de fuir son passé avec ce métier, l’Auror se rendit compte qu’elle avait dit une connerie. Elle qui avait pour habitude de se cacher et de cacher sa vie intime, elle venait de laisser paraitre sa première et seule faiblesse. Lorsque le professeur lui dit que c’était beaucoup mieux de vouloir fuir son passé que de faire le bien, Rose se retourna vivement vers lui :

« Certaines personnes n’aiment pas les Aurors, mais ce n’est pas la peine de nous enfoncer. »

Si ses yeux pouvaient lancés des éclairs, elle l’aurait fait. Elle ne supportait pas que l’on dénigre un métier. Après tout, chacun faisait ce qu’il pouvait avec ce qu’il avait. Après avoir réfléchi pendant quelques minutes et malgré l’alcool qui l’embrouillait un peu, elle lança :

« Pour que vous détestez autant les Aurors , c’est qu’ils vous ont fait quelque chose que vous n’arrivez pas à pardonner. »

Ce n’était pas une question, mais simplement une constatation. Elle avait rencontré beaucoup de sorciers qui avaient vécu la Grande Bataille et qui l’avait envoyé sur les roses… « C’est un comportement normal » pensa-t-elle. Pendant un moment, elle espérait avoir mis le professeur en colère. Elle pourrait lui prouver qu’elle n’était pas comme tous les vieux Aurors. Il lui répondit à sa question. C’était le genre de réponse que Rose entendait assez souvent. Il avait perdu quelqu’un pendant la Guerre. Ce comportement hostile expliquait beaucoup de choses au fond.

« Je suis désolée. »

Ces mots étaient sortis tous seuls de sa bouche. Comme choquée par sa propre initiative, Rose posa brusquement sa main contre sa bouche. Il n’avait pas besoin de la savoir désolée. Cela n’allait pas lui ramener la ou les personnes qu’il avait perdues.  Cherchant sa baguette magique dans l’un de ses poches, Rose s’éloigna un peu plus d’Alec, il n’avait pas besoin de sa mauvaise compagnie. Sans un mot, elle se dirigea vers les arbres près du Trois Balais et se laissa tomber près d’un des végétaux. Elle avait toujours le professeur en visuel, mais il ne semblait pas avoir remarqué qu’elle n’était plus à ses côtés. Il regardait le ciel avec une tristesse qui brisa le cœur de pierre de la jeune femme. Est-ce l’alcool ou ses véritables sentiments qui faisaient qu’elle se sentait mal ? Mystère…

Un professeur et une Auror...

Les excuses qu’Alec lui fit ne l’avaient même pas touché. Il faut dire que Rose avait l’habitude de vivre sans avoir d’excuses. Elle s’en fichait un peu. Le monde continuait de tourner quand même. Pendant que le professeur regardait le ciel, elle avait fui une fois de plus. Elle avait besoin de bouger un peu sinon elle allait faire une connerie ou dire quelque chose qu’elle ne voulait pas dire. Déjà qu’elle avait dit qu’elle fuyait son passé. Idiote ! Robert Hilliard lui avait dit de ne rien dire à personne. C’était vraiment quelque chose qu’elle devait à tout prix cacher, sinon les choses n’allaient pas se passer correctement pendant sa mission. Elle imaginait déjà la tête des élèves et des professeurs s’ils apprenaient qu’elle avait peur de ce château parce qu’elle avait été agressée quelques années plus tôt.

Après quelques minutes sans rien dire, Alec vient rejoindre l’Auror. Rose le vit s’approché, mais elle n’eut pas le courage de le repousser. Un peu de compagnie lui ferait du bien. Elle commençait à sentir les effets de l’alcool se dissipés. C’était un bon point, elle pourrait reprendre le contrôle de ses pensées et de ses émotions. Le professeur la rejoignit sur le sol. Il était tout près d’elle et pourtant, un monde semblait les séparé. C’était quelque chose de bizarre. Puis il prit la parole. Sa voix était calme. Il lui dit qu’il espérait que son métier lui permettrait d’affronter ce qu’elle fuyait. Il ajouta que c’était épuisant de chercher à ne pas affronter ses peurs. C’était vrai. Rose ne s’était jamais sentit aussi fatiguée depuis qu’elle était revenue à Poudlard. Il lui avoua qu’il avait combattue une de ces peurs même si cela ne lui avait apporté rien de bien.  Un silence s’installa entre les deux jeunes gens. On n’entendait que les gens dans le Trois Balais discutés. Puis, Rose lança :

« On pense qu’une Auror, c’est une personne insensible, qui n’a pas de passé et qui vit que pour avoir la gloire d’être un héros. Ce n’est pas le cas pour moi. Ce n’est qu’un métier comme un autre et je suis douée dans ce que je fais. »

Elle ne savait pas pourquoi elle se sentait obligé de s’expliquer. Alec n’en avait sans doute rien à faire de ses motivations. L’Auror avait ressenti sa colère contre elle et elle se doutait qu’elle n’était pas dirigée contre elle, mais contre les Aurors en général. C’était le sentiment qu’elle avait à chaque fois qu’elle croisait un sorcier ou une sorcière qui avait perdu quelqu’un.

« Je ne fais que mon métier… » murmura-t-elle

Un professeur et une Auror...

Rose regarda le ciel après avoir défendu son métier. C’était le seul métier où elle sentait qu’elle pouvait se sentir elle-même. La jeune femme n’avait jamais pensé qu’elle serait assez forte pour faire un autre métier. Elle avait pensé parfois qu’elle aurait pu être bibliothécaire, mais le simple fait de rester dans un même endroit toute la journée l’avait dégouté des métiers dits d’intérieur. Elle avait donc suivit sa voie et était devenue Auror. Alors qu’elle lui disait qu’elle ne faisait que son métier, Alec lui répondit qu’il ne la blâmait pas, au contraire. C’était plutôt lui qui avait des soucis a tourner la page. Rose avait donc raison, il avait une dent contre le bureau des Aurors. Elle le regarda dessiné une rose dans la terre à leurs pieds. Elle sourit pour elle-même. Il n’avait pas trouvé autre chose que de dessiner la fleur la plus commune de toute la planete. Il lui dit qu’il n’était pas son ennemi. Elle voulait bien le croire. Elle fit glisser la rose dans sa propre main avant de sortir sa baguette magique et de lui donner une couleur blanche. La couleur de la paix. La première idée qu’elle avait eu, c’était de la colorer en rouge, mais de peur de faire fuir le professeur, elle décida de lui donner une couleur plus neutre.

« Je sais que vous n’êtes pas mon ennemi. Vous avez été mon professeur… Je sais que vous n’êtes pas méchant. »

Elle sourit doucement avant de poser la rose entre eux deux. Elle la fit grossit un peu plus et regarda son travail. La vie était beaucoup facile avec la magie. On pouvait changer, déplacer, briser tous les objets que l’on voulait. Rose avait toujours aimé être une sorcière même si dans son sang il y avait quelques Moldus. Ses grands-parents maternels étaient des Moldus. Ils avaient toujours encouragé la magie lorsque leur fille puis leurs petits enfants avaient découvert la magie. Ils avaient accueilli Mr Carthew dans leur famille sans même lui poser de questions. C’était la famille parfaite. Rose avait perdu contact avec eux depuis un moment déjà. Elle s’était coupée du monde des Moldus pour effectuer son métier. Rose leva les yeux vers le professeur avant de lui dire doucement :

« J’espère sincèrement qu’un jour, vous arriverez à trouver la paix au fond de vous. »

Elle lui tendit à son tour la rose blanche. Elle avait envie d’être là pour lui, c’était une question inévitable. Au fond, elle avait toujours admiré le professeur, même pendant ses cours. Il savait parfaitement tenir en attention des élèves. Rose se plaçait toujours devant lors des cours. C’était surtout pour ne pas rater une minute du cours. Il y avait toujours des bavardages incessants dans les classes.

« Je serais toujours là pour vous professeur. »

Elle avait chuchoté les mots et commença déjà à les regretter. Qu’allait-il penser maintenant ? Qu’elle était une ancienne élève qui s’était éprit de lui depuis des années et qui cherchait à le faire tomber dans son lit ? « Tu es pathétique ma pauvre fille » pensa-t-elle. Mal à l’aise, elle remonta ses genoux contre sa poitrine et passa ses bras autour de ses jambes… Qu’est-ce qu’elle pouvait être idiote parfois…

Un professeur et une Auror...

Alec lui dit alors qu’on ne connaissait jamais parfaitement quelqu’un. Rose ne put qu’approuver ses dires. Depuis des années maintenant, la seule personne qui la connaissait vraiment, c’était elle-même. Sa meilleure amie ne savait pas la moitié des choses qu’elle avait faites et elle ne voulait pas le lui dire. Sarah Anderson avait déjà assez de soucis. L’Auror n’avait pas besoin d’en rajouté.

« Il est vrai qu’on ne connait jamais parfaitement quelqu’un, mais parfois, c’est mieux ainsi. Si l’on devait tout dire nos petits secrets, je crois que plusieurs personnes de nos entourages prendraient la fuite. »

Elle eut un petit rire en pensant à ses parents qui ne se doutait pas le moindre du monde que leur fille avait été agressé à Poudlard. Elle ne leur avait rien dit, mais avait dû le dire à son frère qui commençait à s’inquiété. Il avait respecté son silence, mais Rose voyait que plus les jours avançaient, plus il avait envie d’en parler à leurs parents. Il prit ensuite la fuite. C’était ce que Rose avait pensé lorsqu’elle n’eut plus de nouvelles une fois entrée en formation d’Auror.

Lorsque Rose lui envoya la fleur blanche dans sa main, Alec semblait se battre contre lui-même. L’Auror le remarqua tout de suite. Il y avait quelque chose dans son regard et son aura qui facinait la jeune femme depuis des années maintenant, mais elle n’avait pas envie de montrer sa faiblesse en plein jour. L’amour, c’était un problème comme une solution. Il lui dit alors qu’il serait en paix le jour où il trouverait la mort. Le cœur de Rose rata un battement. Un si bel homme ne pouvait pas porter le poids d’un problème à lui tout seul. Il semblait vraiment désespéré.

« Ne dites pas ça. Il y a des gens qui sont là pour vous… »

Elle pensa à elle bien sûr, mais elle ne voulait pas glisser de sous-entendu qui pourrait être mal interprété. Elle avait ce don de ne pas être habile avec ses mots et souvent, cela lui apportait que des problèmes. Lorsqu’elle eut lâché qu’elle serait toujours là pour le professeur, le regret avait gagné les pensées de la jeune femme. Bien sûr, elle avait envie d’être là pour son ancien professeur, mais elle allait brisé sa promesse… Il lui dit alors qu’elle devrait plutôt aidé ceux qui peuvent s’en sortir. Rose redressa brusquement la tête et planta son regard dans celui d’Alec. Puis elle se mit à dire très rapidement :

« Mais vous le méritez tout autant que les autres, voir même plus. Je suis là pour aider tout le monde, pour vous aider aussi. Vous pouvez vous en sortir professeur… »

Elle le vit faire élever la rose puis cette dernière disparut dans un nuage de confettis blancs. On aurait dit de la neige. Rose regarda pendant un moment le phénomène avant de poser sa main sur celle du professeur, celle qui tenait la baguette magique.

« Vous méritez d’être heureux, je vous l’assure… Et si je peux vous aider de quelques manières que ce soit, il ne faut pas hésiter. »

Elle s’était déplacée de quelques centimètres vers le professeur et la nouvelle proximité fit emballer le cœur de la jeune femme… « Faut que tu arrêtes maintenant ma fille… » se dit-elle.

Un professeur et une Auror...

Si Rose n’était pas habile avec ses sentiments, elle espérait aider les autres tout de même. Il semblait que le professeur de runes soit vraiment au bord du gouffre. Aussi loin qu’elle se souvienne, l’Auror l’avait toujours vu ainsi. Aujourd’hui encore plus… Le cœur serré, elle venait de lui dire que tout le monde pouvait être accompagné et réconforter. C’était la pure vérité que Rose n’appliquait pas à elle-même. Elle n’avait jamais demandé d’aide à qui que ce soit.  Rose se leva lorsqu’elle sentit ses jambes demandées grâce. Le temps s’était rafraichit et la jeune femme commençait à frissonner. Elle ne le montra pas, continuant d’affirmer qu’Alec méritait d’être heureux. Ce dernier lui demanda comme l’être… il avait ajouté quelque chose, mais l’Auror n’avait pas prêté attention. La détresse qu’elle lisait au fond de lui la rendait un peu plus humaine à chaque fois… C’était impossible… Elle s’était toujours promit de ne pas dépendre de quelqu’un… Elle vit le professeur s’éloigné de quelque pas avant de lui balancé en pleine figure qu’il voulait qu’on arrête de l’aidé, qu’il ne voulait pas de la compassion ou de la pitié de la jeune femme… Cette dernière retrouva soudainement son visage de femme froide et distante… Il le prenait comme ça, et bien tant pis pour lui !

« Écoutez-moi bien professeur, je ne vais pas me répété. J’essaye seulement de vous aider parce que je pense que tout le monde mérite d’être bien et heureux dans ce monde, peu importe les épreuves que l’on traverse. Vous n’êtes pas le seul à être au fond du trou et pourtant, les autres personnes s’en sont sortis ! »

Elle avait presque crié les derniers mots. Elle détestait ces gens qui ne voulaient pas se battre. Elle savait qu’elle venait de dépasser des limites. Elle qui s’était promit de ne rien dévoiler, prit un risque ce soir-là en lançant :

« Je suis revenue à Poudlard dans deux buts : effectué ma mission et renoué avec mon passé. Il y a presque 10 ans, dans ce château, j’ai été agressé parce que j’étais une simple Sang-Mêlé qui était tombé amoureuse d’un Serpentard et qui a cru à un miracle. Aujourd’hui, je déteste ce que je suis, mais je fais en sorte que personne ne le voit. »

Rose fit quelques pas pour s’éloigné du professeur, serrant les poings, sa baguette magique coincé dans l’un d’eux. Cette dernière laissait des étincelles de couleur rouge, c’était mauvais signe. Elle perdait le contrôle d’elle-même. Elle se retourna vivement vers Alec en lui balançant à la figure :

« Je sais que vous avez perdu des personnes chères à votre cœur, tout comme moi. Cependant, si vous n’acceptez pas mon aide, vous allez finir seul et malheureux ! »

Sa longue robe noire et ses cheveux blonds dans le vent, Rose se mit à marcher rapidement vers le Trois Balais. Elle en avait assez dit et fait. Elle venait de trahir son secret, celui-là même qu’elle s’était promise de terrée jusqu’à la fin de ses jours.

« Mais quelle idiote ! » jura-t-elle… Elle ralentit le pas, risqua un coup d’œil vers le professeur qui n’avait pas bougé… Elle avait envie de l’aider, mais elle n’était pas sûre qu’elle allait supporter son comportement bien longtemps…

Un professeur et une Auror...

Si Rose avait parlé de son passé, c’est parce qu’elle n’en pouvait plus de le garder en elle. Elle en avait marre de garder quelque chose de secret seulement parce qu’elle avait honte de ce qu’elle avait vécu. Depuis ce moment, l’Auror avait repoussé les avances des hommes jusqu’à maintenant. Certains ne comprenaient pas, d’autres ne cherchaient pas à comprendre et devenaient parfois insistants. Elle devait utiliser la force la plupart du temps. Depuis, elle essayait de ne pas se retrouver seul avec un homme… Sauf ce soir. La jeune femme avait envie que les choses changent. Elle avait envie d’être heureuse elle aussi. Son frère ne lui avait pas envoyé de nouvelles depuis un moment et elle savait pourquoi. Elle le rejetait à chaque fois. Elle lui disait qu’elle n’avait pas besoin de lui et qu’il devrait commencer à construire sa vie. A 26 ans, Eric Carthew était en âge de se marié et de donner des petits enfants à leurs parents. Rose aussi était en âge de faire ça… Elle prenait conscience peu à peu qu’elle devait essayer de se construire une vie si elle ne voulait pas tout perdre. Toujours dos à Alec, elle commença à se retourner en disant :

« Professeur, excusez mon… »

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase. Quelque chose d’étrange se passait. Alec venait de pointé sa baguette magique et avait lancé un sort sur l’arbre qui lui faisait face. C’était l’arbre sous lequel ils étaient assis tous les deux quelques instants plus tôt. Le professeur semblait être hypnotisé par les flemmes qui dévoraient le végétal… Comme attiré par le feu, Alec commença à marcher doucement vers la source de chaleur. Rose sentit tout de suite le danger. Personne autour d’eux ne se bougeait pour sauver et le professeur et l’arbre !

« Non ! »

Courant pour essayer d’éviter une catastrophe, Rose arriva du côté gauche d’Alec et le plaqua au sol. Un bruit sourd d’une chute mal calculé se fit entendre. L’Auror entendit l’un de ses poignets craqué violemment mais serra les dents pour ne pas crier. C’était la dernière chose à faire. Se relevant à peine, écrasant Alec contre le sol, elle pointa sa baguette magique vers l’arbre et prononça :

«Aguamenti ! »

Le jet d’eau percuta l’arbre de plein fouet. Pendant un instant, ce n’était qu’un énorme sifflement du au contact de l’eau avec le feu. Rose garda le contrôle de sa baguette jusqu’à ce que le feu ne soit plus qu’un souvenir. Le pauvre arbre ne sera plus comme avant. Il devra sans doute être coupé. Se rendant compte qu’elle était sans doute plus lourde qu’elle ne le pensait, Rose se laissa tomber sur le dos pour libérer le professeur… Elle venait tout de même de sauver la vie à cet homme. C’était son quotidien certes, mais elle avait tout de même sauvé la vie d’un homme ! Sentant une douleur dans son poignet gauche, elle le regarda. L’angle que formait l’articulation était plus qu’inquiétant. Elle s’en occuperait plus tard. Pour l’instant, elle regarda le professeur en se penchant légèrement au-dessus de lui.

« Vous voyez bien qu’il y a au moins une personne qui veut vous voir en vie. »

Elle avait parlé un peu brusquement, mais c’était pour le faire réagir. Si après son sauvetage, il était toujours aussi idiot, Rose reverrait ses objectifs à la baisse… Elle se laissa de nouveau tomber sur le dos, cachant la douleur de son poignet. A bout de force, elle crut qu’elle allait s’évanouir. De petits points noirs se promenaient devant ses yeux… Quelle magnifique soirée !

Un professeur et une Auror...

Lorsque Rose entendit Alec lui demandé « Pourquoi ? », elle ne comprit pas tout de suite. En fait, elle se concentrait sur le fait que sa blessure la faisait souffrir plus que tout. Par la suite, elle se rappela lui avoir dit qu’il y avait au moins une personne qui voulait qu’il reste en vie. C’était inévitable maintenant. Elle venait de lui sauver la vie.

« Parce que j’ai besoin de quelqu’un à mes côtés… »

Ces simples mots avaient été chuchotés… Elle n’était même pas sûr que le professeur l’ait entendu puisque quelques secondes plus tard, elle se laissait tomber sur le sol en proie à des points noirs qui dansaient devant ses yeux. L’Auror entendit le professeur prononcé son prénom puis le sentit tout près d’elle. Bien malgré elle, elle souriait. Finalement, elle avait obtenu ce qu’elle voulait. Passer une soirée avec un homme. Une chose qu’elle n’avait pas fait depuis des années. Elle sentit qu’Alec la prenait contre lui et transplana. Le mouvement du déplacement lui fit perdre conscience pendant quelques secondes avant d’ouvrir de nouveau les yeux. Elle était dans une chambre inconnue. Pendant un instant, elle eut la folle pensée qu’il l’avait emmené dans sa chambre. Mais ce n’était pas possible. Elle reconnaissait le décor des chambres du Trois Balais. Elle sentit que le professeur la prit de nouveau dans ses bras pour la déposer doucement dans le lit. Elle sentait que son poignet était encore plus douloureux. Rose entendit à peine les quelques mots qu’Alec prononça. Il devait l’examiner. Elle n’arrivait pas à garder les yeux ouverts. Il allait vite se rendre compte que son poignet avait un angle bizarre. Serrant les dents, elle essayait de ne pas crier. Elle était une Auror, certes, mais sa résistance physique avait des limites. D’énormes perles de transpiration apparurent sur son front et coulèrent dans ses cheveux. Elle sentit les mains du jeune homme se posé sur son poignet blessé et replacé l’os. La jeune femme ne put s’empêché de lâcher le cri qu’elle retenait depuis de longues minutes. Elle voulait mourir tellement elle avait mal… Elle n’entendit pas les mots que prononça Alec lorsqu’il posa son sang contre son poignet pour la guérir. Des larmes de douleurs coulaient contre ses joues, mais elle sentait que cette douleur partait.

Pendant de longues minutes, un silence inquiétant avait envahi la pièce. Elle pensait qu’elle était morte. Ouvrant doucement les yeux, elle se redressa doucement, mais des vertiges se présentèrent à elle comme de vieilles amies. Elle essaya de garder son équilibre, puis regarda son poignet. Un signe était dessiné avec un liquide rouge. Rose savait ce que c’était. Elle avait aussi étudier les Runes. Alec venait de la guérir à l’aide de son propre sang et de signes… Levant des yeux vitreux vers lui, elle s’efforça de sourire.

« Merci. »

Elle se rendit compte qu’elle tenait toujours baguette magique serré dans son poing droit. Elle glissa le morceau de bois dans sa poche intérieur avant de lancer à Alec :

« Est-ce que vous pourrez m’aider ? Je ne suis pas sûre qu’Annette apprécie que je dorme dans cette chambre… La mienne est la numéro 5. »

Une sorte de complicité commençait à se former, Rose le sentait bien. Avec mal, elle s’approcha du bord du lit et attendit que le professeur s’avance pour qu’elle puisse passer un bras autant de son cou. Elle avait grandement besoin de sommeil. Les dernières heures n’avaient pas été de tout repos et demain, elle allait devoir se coltiner de la surveillance pendant de longues heures… Elle aura besoin de toutes ses forces. Rose continua de sourire malgré tout à son sauveur. En quelques minutes à peine, l’un et l’autre avait « sauvé » la vie de l’autre.

Un professeur et une Auror...

Si Rose voulait retourner dans sa chambre, Alec le lui refusa tout de suite. Elle pouvait rester là, il payerait la chambre. L’Auror pensa refuser, mais au fond, elle ne se sentait pas d’attaque pour répliquer. Elle était tellement fatiguée d’un coup. Il lui proposa de lui retirer son manteau. Elle s’accrocha à lui lorsqu’elle enleva ce lourd morceau de tissu. Il le posa sur le lit et s’installa sur une chaise un peu plus loin. Rose se coucha de nouveau et ferma les yeux.

Quelques minutes plus tôt, elle avait senti le professeur passé ses doigts contre ses joues, à l’endroit où il y avait les larmes de la jeune femme. C’était bien la première fois que quelqu’un prenait soin d’elle et pourtant, elle s’était seulement tordu le poignet ! Elle venait tout de même de sauver la vie d’un professeur de Poudlard. C’était son devoir. Elle avait par la suite sentit une serviette mouillé que l’on passait contre son visage. Elle n’avait toujours pas ouvert les yeux et elle ne les ouvrit qu’après pour remercier. Il lui dit alors qu’elle ne devrait pas le remercier parce que c’était de sa faute si elle était blessée.

« Ce n’est pas de votre faute, je me suis mal réceptionnée. Habituellement, ce genre de soucis ne m’arrive pas. Je suis très solide. D’ailleurs, ça va déjà mieux !»

Puis il lui avait demandé de rester dans cette chambre et l’avait aidé à retirer sa longue cape. Elle s’était recouché puis essaya de se laisser gagner par le sommeil. Mais ce dernier ne semblait pas prêt de venir. Au final, elle ouvrit les yeux de nouveau et s’assit sur le rebord du lit pour regarder le professeur.

« Je ne suis pas sûre que je vais arriver à dormir. »

C’était une confirmation. L’insomnie faisait parfois partie de la vie de la jeune femme. Ces derniers temps, elle n’en avait pas été victime parce que ses journées avaient été trop remplies, mais ce soir, comme si c’était le prix pour avoir sauvé une personne, elle n’arriverait pas à trouver le sommeil. Elle leva un regard infiniment triste sur le professeur. Cela ne lui ressemblait pas. Elle avait toujours mit un point d’honneur à ne pas laisser paraitre ses faiblesses et aujourd’hui, Alec Hudson avait fait tombé ses barrières sans même le savoir. C’était drôle comment les choses se passaient.

« Vous pensez qu’un jour, on arrivera à vivre avec notre passé ? »

C’était une question qui lui était venu à l’esprit lorsqu’ils étaient sous le défunt arbre. Elle s’était toujours demandé comment elle ferait pour vivre avec l’agression qu’elle avait vécue à 15 ans. C’était toujours pareil. Lorsqu’un homme lui plaisait, elle fuyait. C’était toujours le même manège… Le passé faisait de son présent un enfer…