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 You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé

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Haimon J. Bogart
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MessageSujet: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptyJeu 13 Fév - 20:26


You're my river running high, run deep, run wild
★ Eugenia & Haimon




Il s’avéra finalement que le nouvel arrivant n’était pas aveugle. D’ailleurs ce n’était pas un nouvel arrivant, mais plutôt une nouvelle arrivante. Et cerise sur le gateau : c’était ma cousine, Serena. Bon, techniquement, à choisir entre cousine Serena et cousine Eugenia, je remerciai le ciel que ce soit la première. Tel que je me l’imaginais dans ma tête, Serena m’ignorerait sûrement, me laissant crever dans un coin, alors qu’Eugenia en profiterait probablement pour m’enfoncer encore plus… ou quelque chose du genre. Il ne fallait pas me demander de réfléchir lorsque j’étais malade, je devenais excessivement pessimiste. Qu’importe, l’idée était là : je venais d’hériter du moindre mal, même si je n’étais pas très à l’aise avec l’idée que la Pendragonne me voit dans cet état. Vu comme c’était passé notre dernière entrevue, je m’attendais à ce qu’elle fiche de ma poire, et je pinçai les lèvres par anticipation, l’air de dire : bon allez, balance ta vacherie et déguerpis.

En la voyant se rapprocher de moi, je fronçai les sourcils, me demandant ce qu’elle s’apprêtait à faire. Et c’est là que je réalisai finalement qu’avec la pénombre ambiante elle ne m’avait pas reconnu. En fait ce qui m’indiqua définitivement qu’elle ne savait pas qui j’étais fut la phrase suivante. Si j’avais besoin d’aide ? Drôle de question. A la fois, la réponse évidente était « oui », puisque j’avais l’air à deux doigts de clamser, et à la fois je n’étais pas certain qu’elle puisse grand-chose pour moi. Elle n’était pas dans la filière médicomage jusqu’à preuve du contraire, ses connaissances médicales devaient donc être limitées.

Au moment même où elle décidait de mettre un peu de lumière dans cette obscurité ambiante, et réalisai donc ma véritable identité –bien que je sois aussi couvert que fantomas niveau camouflage, avec un masque « Pâleur extrême aux reflets verdâtres » de la collection « Et si Bella de Twilight et Shrek avaient des enfants ? »- je lâchai un petit :

▬ Non non, je me porte comme un charme


Maintenant qu’elle m’avait reconnu, Serena ne devait probablement pas être étonnée d’une telle répartie. C’était plus fort que moi, l’ironie dépensait trop souvent pas pensée. A ce moment là, elle devait regretter de s’être agenouillée à mon chevet, que ce soit parce que j’avais une répartie agaçante ou parce que j’étais…. Ben… moi.
Au murmure interloqué, ressemblant fortement à mon nom complet, je clignais des yeux, la fixant, un sourire d’auto dérision au coin des lèvres.

▬ Lui-même, en chaire et en os. Ou en charpie et en os, c’est discutable


Oh, allez : ne disait-on pas qu’avoir de l’humour était bon signe ? Bon. Peut être pas. L’humour ne réussissait pas toujours aux gens. Je continuai à l’observer, attendant qu’elle se lève et ne s’en aille maintenant qu’elle avait réalisé son erreur. Il n’y avait pas de témoin pour qu’elle donne une mauvaise image d’elle, et je ne pouvais pas dire que je lui en tiendrais rigueur… Après tout je ne m’attendais pas à ce qu’elle reste là avec moi. Elle avait déjà dépassé le temps que je lui avais donné avant de s’enfuir.

Je fermai les yeux, qui se faisaient lourds et douloureux au fur et à mesure que la nuit avançait et que le sommeil me boudait, lui laissant tout le loisir de s’en aller. Alors naturellement, je ne m’attendis pas à sentir sa main sur ma joue, j’en sursautai même, ouvrant grands les yeux, une lueur interrogatrice dans les yeux, l’air de dire « qu’est-ce que tu fous ? ». J’en conclus assez rapidement qu’elle devait essayer d’évaluer l’étendue de ma fièvre. Et lorsqu’elle m’annonça carrément qu’elle allait m’aider à m’allonger, je lui jetai un regard surpris. Qu’est-ce qui lui prenait ?

Je ne trouvai cependant pas la force de refuser ou de la contredire et, au contraire, je fis un effort pour lui faciliter la tâche –même si m’écroule au sol ou sur elle était très tentant et demandait bien moins d’effort. Notre collaboration fut fructueuse, puisqu’elle parvint à m’amener au canapé, où je me laissai tomber avec la grâce d’un sac à patate. Sentant la vilaine quinte de toux pointer le bout de son nez, je roulai sur mon flan, toussant dans ma main fermée en poing. Comme souvent depuis ce matin, la toux s’aggrava jusqu’à m’amener un autre haut le cœur qui, heureusement, ne dépassa pas le stade de l’estomac au bord des lèvres.
Grognant comme un ours mal léché, je repivotai sur le dos, inspirant profondément dans l’espoir que ça calme mon organisme en feu –mais pas dans le bon sens du terme.

Je fus cependant rapidement tiré de mon auto-apitoiement, une nouvelle fois en proie à la surprise alors que ma cousine se mettait en tête…. D’éponger mon front. De mémoire, PERSONNE n’avait jamais épongé mon front. Au mieux, mes tantes me laissaient des mouchoirs sur ma table de chevet ou ensorcelait des torchons pour le faire à leur place. Au pire, je me noyai dans ma propre sueur pendant plusieurs jours jusqu’à ce que assèchement s’en suive.
Je continuai de l’observer avec des yeux ronds, ignorant l’air parfaitement risible que ça me donnait –honnêtement je n’étais plus à ça près ce soir.
Finalement, dans ce silence presque gênant car gouverné par l’altruisme de Serena –il n’y avait pas d’autre mot pour décrire son comportement vis-à-vis d’un cousin qu’elle avait sans doute toujours méprisé-, je me sentis obligé de dire quelque chose. Et comme toujours lorsque j’étais mal à l’aise, c’était à l’humour que j’avais recours.

▬ Eh ben Pendragonne, tu vas pas me dire que tu n’as rien de mieux à faire en plein milieu de la nuit que de dorloter un Bogart ?


Murmurai-je du bout des lèvres.
Eh oui, même au seuil de la mort, je ne perdrai certainement pas mon humour. Bon évidemment, dire que j’étais au seuil de la mort était très probablement exagéré… même si je n’étais pas dans un état glorieux pour autant. J’étais en tout cas dans l’état le plus pathétique qu’un témoin n’ait jamais vu. Il fallait dire que lorsque j’étais malade, d’ordinaire, on m’enfermait dans une chambre dans laquelle on rentrait le moins possible, ce qui diminuait considérablement les nombre de témoins possibles.

A croire que je voulais la pousser à abandonner la tâche. Ce n’était techniquement pas vrai. Certes, je n’avais dans un premier temps pas souhaité qu’elle reste là, avec moi, mais maintenant qu’elle avait commencé, je devais bien avouer qu’il était plutôt agréable d’avoir quelqu’un pour s’occuper de moi. Un frisson parcourut mon échine, et j’espérai qu’elle ne songe pas à une autre raison que le froid pour justifier ce frisson. Je me frottai doucement le haut du bras, comme pour orienter ses pensées vers cette idée –le froid- tout en levant mon regard vitreux vers elle. J’allais finir par croire que je lui jetais ce genre de provocation PRECISEMENT pour qu’elle m’assure du contraire. Que si, elle n’avait effectivement que ça à foutre. A la fois, j’en doutais, dormir semblant probablement un sort meilleur, et à la fois je me disais que si elle était encore debout à cette heure ci, c’était qu’elle n’arrivait sûrement PAS à dormir. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle n’avait pas mieux à faire que de s’occuper de moi, ceci dit.

▬ Du mal à dormir ?


Demandai-je, l’air presque…. Sérieux.  Presque soucieux. En fait il était dur de lire quoique ce soit sur mon visage à part peut être l’envie de perdre connaissance pour oublier mon état pathétique. Le sérieux ne dura pas si longtemps que ça, et dans une inclinaison de tête taquine, je ne pus m’empêcher d’ajouter :

▬ C’est de penser sans cesse à moi qui te trouble ?


Je vous l’avais dit. Plus. Fort. Que. Moi.


To be continued ...


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Dernière édition par Haimon J. Bogart le Lun 2 Juin - 20:03, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptySam 15 Fév - 17:30

    Haimon J.B. & Eugenia B.

    Ce qu'il y a de merveilleux dans les histoires d'amour c'est la rencontre. L'instant où vous croisez le regard de l'autre, où vous sentez qu'il va changer votre vie, en bien, en mal, cela vous importe peu. Alors, vous apprenez à vous connaître, le mystère qui entoure l'être aimé le rend merveilleux, remplit de possibilité. Sans que vous ne puissiez les retenir, les sentiments vous envahissent et, pendant un mois, un an, une vie, vous ne vivez plus que pour cet être. C'est une belle histoire qu'elle n'a pas connu. Côtoyant son cousin depuis l'enfance, elle l'a vu grandir et changer. Elle connaît ses défauts, ses habitudes et mêmes ses qualités, il n'y a aucun mystère entre eux, aucun échange de regard. Eugenia Bogart se savait fiancée avant même d'avoir la bague au doigt et cela l'empêchait d'aimer sincèrement cet homme. Elle ne pouvait pas se laisser aller à une telle chose avec lui. Sa vie entière avait été consacrée à l'instant où elle prononcera le fatidique « oui », à l'instant où elle sera l'épouse parfaite pour cet homme de pouvoir, où elle aura à charge d'organiser sa vie sociale, de prévoir ses besoins et d'offrir à sa famille les fils qui perpétueront le nom de Bogart. Oui, Eugenia avait le sentiment qu'elle n'était qu'une épouse en devenir, sans profondeur et certainement n'avait-elle pas tord. Aussi, se laisser aller à aimer son cousin revenait à capituler complètement. Elle s'y refusait, jamais elle ne l'aimerait comme on l'attendait d'elle. Elle se devait d'avoir le choix de pouvoir lui préférer quelqu'un d'autre, mieux, elle se devait de lui être supérieur, insaisissable. Elle connaissait son goût du jeu et il savait son besoin de domination, alors, profitant de ces traits de caractères, elle jouait avec lui. Se plaisant à ne pas lui succomber, à attiser son désir pour que jamais, ô grand jamais, il ne lui préfère une autre femme.

    Aussi, à défaut de sentiments, elle s'était entichée de quelques habitants de Poudlard sur lesquels elle avait testé ses pouvoirs de séductions. Ce n'était que des flirts dont elle grossissait les traits pour énerver Haimon bien qu'elle ne soit pas certaine que cela fonctionne et, jusqu'à ce qu'elle fit la rencontre de Simon, il n'avait eu, en vérité, aucune raison de s'inquiéter. Mais il y avait eu le beau Thornquill et tout avait changé en elle. Ce n'était qu'une amitié qui avait évolué, un soir ils avaient succombé et, ensuite, n'avait jamais cessé de se retrouver... Elle ne l'aimait pas mais elle lui était attachée, loyale, ce qui était peut-être encore pire. Quoi qu'il en soit, son histoire avec Simon avait changé beaucoup de chose en Eugenia. Haimon avait eu des aventures qu'il lui avait balancé à la figure, juste pour le plaisir de la voir sortir de ses gonds aussi c'était avec un plaisir revanchard qu'elle avait commit le sacrilège de se donner à un autre. Avec Simon, elle avait prit goût aux cachotteries, aux mensonges, de l'infidélité. Sous le nez de son promis elle rejoignait son amant et c'était si facile de lui mentir, si délectable de lui infliger ça sans qu'il ne le voit. Elle se sentait incroyablement vivante, c'était le plus beau pied de nez qu'elle pouvait infliger à Haimon comme à sa mère. Ah, la tête de Médéa si elle savait... l'innocente Eugenia avait goûté le fruit défendu, elle l'avait croqué à pleines dents et s'en délectera jusqu'à ce qu'il n'y ai plus de pomme sur l'arbre. Maintenant chacune de ses relations étaient un nouveau jeu potentiel, une nouvelle aventure à la saveur de la liberté.

    Perdue dans ses pensées, elle marchait dans les couloirs, l'esprit tourné vers cette rumeur qui salissait son nom. Bien trop concentrée sur la possibilité qu'elle ne soit pas la fille de son père et sur la façon dont elle allait gérer la situation, elle était incapable de se concentrer sur son devoir. L'absence de lumière naturelle et, de façon plus générale, son dégoût pour sa salle commune n'aidait pas, tout était bon à la distraire tant et si bien qu'elle attrapa son sac de cours où elle fourra ses affaires. D'un bond elle sauta de son lit, prête à se rendre sur le champs à la bibliothèque pour y travailler, là-bas elle réussira à se concentrer... ou du moins l'espérait-elle. D'un pas vif, elle passa la statue son regard accroché au sol, sa main se plaisant à effleurer le mur froid du bout des doigts. Un choc rude la sortit de ses rêveries, elle lâcha un petit grognement de douleur peu esthétique, bon sang c'est qui l'abruti qui n'est même pas foutu de marcher correctement ? Oh tiens, mais ce ne serait pas mon cher et tendre ? Elle se redressa avec un air moqueur, le laissant se remettre droit tout seul, il est un grand garçon. Sans se départir de son petit air malicieux, elle remit en place sur son épaule son sac qui avait glissé, alors qu'il prenait la parole avec toute cette gentillesse dont il était capable.

    Oh merci du conseil, j'y penserais même si je peux te le retourner.. elle s'approcha de lui pour lui attraper très doucement le menton, son visage prêt du sien elle lui souffla sur un ton moqueur qui contrastait avec son attitude sensuelle, évite de t'énerver, ça va te donner des rides. Elle le lâcha et s'écarta de lui, tout en reprenant la parole, tu ne voudrais pas t'enlaidir non plus ? Ce n'est pas comme si tu avais du charisme...

    Il n'était pas de bonne humeur, elle le voyait bien même si, de toutes façons, cela faisait longtemps qu'elle ne se formalisait plus de ses piques. Laissant glisser doucement au sol son sac de cours et s'appuya nonchalamment contre le mur. Elle hésitait à entrer dans son jeu, après tout elle pourrait tout aussi bien décharger sur lui sa colère contre cette fichue rumeur sur sa généalogie... Une bonne idée mais elle voulait aussi savoir ce qu'il cachait et aussi lui parler de ses soucis. Hm, les deux étant tentant. Un très bref instant elle se gratta l'intérieur du pouce, signe qu'elle hésitait, avant de se dire que quitte à se faire plaisir elle n'avait qu'à faire les deux.

    Tu n'as pas l'air de bonne humeur... laisse moi deviner, tu t'es encore fais exploser par un gamin à ton club de duel ? Heureusement qu'un de nous deux est bon en sortilège, sinon les Bogart n'iraient pas loin, enfin t'es qu'en septième année, tu as tout le temps pour t'améliorer.Elle le savait bon sorcier, c'était juste pour le plaisir de se moquer et de souligner qu'il était plus jeune qu'elle. Ah ça, cela lui plaisait d'être plus âgée que son cousin, elle ne comptait plus le nombre de blague qu'elle pouvait faire sur son immaturité. Elle se rapprocha de lui, lui attrapant par la chemise de son uniforme qu'elle plissa pour la défroisser de la bousculade, Je devrais peut-être te donner des cours particulier, hm ? Puis, le lâchant et retournant à son mur Nan, oublie, je t'ai assez vu pendant les dernières vacances pour au moins un mois, mais je connais très bien d'excellents sorciers prêt à rendre service.
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Haimon J. Bogart
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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptySam 22 Fév - 12:18


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★ Eugenia & Haimon





Je ne pus m’empêcher de froncer les sourcils lorsqu’elle s’empara de mon menton. Je n’étais pas un grand fan des contacts tactiles en dehors des flirts. Et particulièrement, je n’aimais pas qu’on ait un contrôle physique sur moi : ça pouvait aller de quelqu’un s’emparant de mon poignet ou de mon menton jusqu’à quelqu’un me plaquant contre un mur. Je détestais avoir l’impression de perdre le contrôle, c’était presque viscéral. Cela dit, peu de personnes le savaient réellement, la plupart pensant juste que le froncement de sourcil était chez moi un réflexe plus qu’autre chose. Je fronçai un peu plus les sourcils en l’écoutant. De toute évidence, la belle avait décidé de s’en prendre à ma fierté aujourd’hui, elle avait plutôt mal choisi son jour.

Je levai un sourcil, prenant un air détaché que j’espérais convaincant.

▬ Question de point de vue, j’en connais certaines qui argueraient le contraire

Répliquai-je dans un petit haussement d’épaule signifiant que ce que les uns ou les autres pouvaient penser m’était bien égal. Et c’était généralement vrai, mais ne s’appliquait pas tout à fait à Eugenia. La vérité, c’était que je portais de l’intérêt à ce qu’elle pensait, mais pas nécessairement à ce qu’elle disait, puisque l’un et l’autre n’étaient pas forcément liés. Comme beaucoup de Bogart, elle maîtrisait à merveille l’hypocrisie. Cela dit, entre nous, c’était plus l’inverse de l’hypocrisie : les critiques et les commentaires désagréables fusaient alors que nous ne les pensions parfois pas.

En la voyant poser son sac et s’installer à son aise contre un mur, je compris qu’elle ne comptait pas continuer son chemin en m’ignorant, ce qui m’étonna un peu.  Avait-elle quelque chose de particulier à me dire ? D’ordinaire, lorsque nous nous croisions par hasard dans un couloir, l’entrevue était bien souvent écourtée.
Après ma petite course dans le château, j’avais chaud, et je commençais à fatiguer. L’idée de finir ma course dans la salle commune des Serpentards –ou carrément dans ma chambre- n’était pas déplaisante, mais à défaut d’être quelqu’un de sympathique, j’étais poli. Et surtout curieux, à vrai dire.

Je n’eus cependant pas l’occasion de l’interroger sur la raison pour laquelle elle semblait vouloir rester bavasser avec moi, puisque la demoiselle prit les devants, ne manquant pas de me jeter son venin à la figure à nouveau. Et comme toujours, elle savait soulever les sujets qui avaient tendance à me mettre de mauvaise humeur. Je roulai des yeux, songeant qu’un de ces 4 elle allait véritablement déclencher une de mes colères, et qu’elle ne savait probablement pas ce qui l’attendait. Elle ne m’avait probablement jamais vu rentrer dans une colère noire, je faisais attention à me contrôler en la présence de ma famille, mais certains pourraient témoigner que je pouvais être plutôt effrayant dans ces moments là.

Me rapprochant d’elle, j’attrapai son visage avec ma main, enfonçant mon pouce et mon index dans ses joues avec force, sans trop me soucier de savoir si ça le gênait ou non. Mes yeux brillaient de cette lueur dangereuse qui se pointait dès qu’on me lançait un défi. Je résistai rarement aux défis, c’était un peu mon point faible.

▬ Et si on s’organisait un petit défi un de ces 4 ? Je t’entends beaucoup  fanfaronner, mais je n’ai pas souvenir de t’avoir vu me mettre une raclée

Répliquai-je, l’air provocateur. Si elle voulait me narguer, elle devait savoir que je ne laissai rien passer. Honnêtement, je ne savais pas ce qu’un défi entre nous deux donnerait. Elle avait effectivement une année d’avance, et donc des enseignements d’avance, mais les sortilèges était ma matière de prédilection. Je faisais partie du club de duels et on m’avait souvent dit que j’avais un niveau supérieur au niveau standard attendu pour les gens de mon age. Qui plus est j’avais déjà commencé à étudier le programme supérieur par moi-même… Ca ne valait pas un professeur, c’était certain, mais j’étais plutôt confiant en mon talent.

Mes yeux tombèrent sur les doigts d’Eugenia qui s’affairaient maintenant à essayer de déplisser ma chemise. Ma tenue vestimentaire ne devait de toute façon plus ressembler à grand-chose après les duels et ma petite balade dans le château, mais je ne m’en souciais pas d’avantage sur le moment.
Et lorsqu’elle reprit la parole, je pinçai les lèvres, essayant de cacher mon agacement qui ne demandait qu’à se manifester.  En temps normal j’arrivais relativement bien à rester impassible devant la narquoiserie d’Eugenia, usant de tous mes talents d’acteur pour simuler l’indifférence. Aujourd’hui, j’étais déjà énervée –à cause d’elle qui plus est- et il m’était donc difficile de ne pas juste céder à l’énervement. Je plissai les yeux d’un air presque menaçant alors que je l’observais, avant qu’un sourire mauvaise ne s’installe sur mes lèvres.

▬ Je suis touché que tu te soucies autant de moi Cousine

Commençai-je par dire, penchant la tête sur le côté, sans la lâcher du regard.

▬ Ceci dit pour ce qui est de trouver de bonnes âmes pour me donner des cours particuliers je pense que mon réseau est très bien fourni

Enchaînai-je immédiatement. Jouer sur les mots, c’était un peu notre sport national dans la famille, ou tout au moins entre Eugenia et moi, c’était une compétition sans fin. C’était aussi un peu à qui sortirait le plus de vacheries à l’autre, et je n’aurai honnêtement pas su dire qui avaient des points d’avance sur l’autre à ce stade. Ca pouvait parfois être agaçant, d’autant plus lorsque nous sortions de tout un été passé l’un avec l’autre. Naturellement, nous n’étions pas seuls l’un avec l’autre –c’était même plutôt l’inverse puisque ma tante semblait trouver intelligent de s’immiscer dès qu’on se retrouvait sans personne autour, comme si elle avait peur qu’on foute en l’air tout son travail.


To be continued ...


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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptyDim 23 Fév - 21:29

Haimon J.B. & Eugenia B.


    Haimon fronçait les sourcils, Eugenia pinçait les lèvres. Alors qu'elle s'amusait de ce petit froncement qu'elle finissait par trouver adorable, la suite lui plut beaucoup moins. Certaines ? Elle ne fit aucun geste, si ce n'était sa mâchoire se crispant, ce qui pouvait laisser entendre qu'elle n'aimait pas la référence. Certaines, vraiment ? Des groupies en manquent d'attention, prête à te faire gober n'importe quoi, quel crétin tu fais, cher cousin, elles n'en veulent qu'à ton titre et à ton physique passable, rêve pas.. persiflait-elle en son esprit jaloux alors qu'elle n'affichait qu'un air amusé. Puis il s'approcha d'elle, enfonça ses doigts dans ses joues jusqu'à lui faire mal et, malgré l'invitation alléchante au défi, elle n'appréciait pas le geste. Plaquée contre ce mur, dominée par sa stature et le geste, elle se sentait oppressée, faible, et, ô, que cela ne lui plaisait pas. Tout son être lui criait de le repousser, de le railler, de le blesser jusqu'à ce qu'il courbe le cou. Ah, ses propres piques étaient bien trop douces, elle avait attrapé délicatement son visage et cela n'avait pas suffit, il prenait de l'assurance, elle allait devoir changer ça et vite. Pourtant, malgré tout, elle restait impassible, calmant comme elle pouvait sa respiration comme si elle n'était pas touchée, qu'il pouvait bien lui enfoncer ses ongles ou se moquer, rien de ce qu'il pouvait dire ne l'atteignait. Qu'il n'avait aucune influence, incidence, sur son humeur, que si elle lui parlait, jouait avec lui, c'était juste pour s'occuper, pour le plaisir de froncer ces petits yeux et que leur joutes verbales étaient distrayantes, voilà tout. Néanmoins, la jalousie étant un sentiment très fort chez celle qui aimerait le garder rien que pour elle, ajoutée à son caractère prompte à facilement s'enflammer, Eugenia, piquée au vif par la dernière remarques d'Haimon, lui attrapa d'un geste brusque les poignets

    Vraiment ? C'est vrai, j'oubliais, j'ai un cousin qui adore cultiver ses relations. Au moins ça nous fait un autre point commun, on est tout les deux très investit quand il s'agit de connaître les autres et de les fidéliser.

    Puis elle tira violemment, d'un coup sec, sur ses bras afin de lui faire lâcher son visage mais, elle, n'allait pas quitter aussi facilement ses poignets. Oh non, dans ce petit jeu de domination qu'était le leur le toucher avait une place bien trop importante pour qu'elle le néglige. Il voulait la défier ? Douterait-il de ses talents ? Elle eut un sourire amusé, elle avait mordu à l'hameçon dès qu'il avait prononcé sa phrase et, maintenant qu'elle avait récupéré un peu d'autorité, elle n'allait pas laisser passer un défi aussi alléchant. Refuser c'était s'avouer plus faible que lui et c'était une trop belle occasion de l'humilier qu'elle ne pouvait y résister. Pourtant elle se doutait qu'il allait gagner le duel, il avait l'avantage de s'être entraîné à pratiquer la magie sous cette forme. Ses propres connaissances, les entraînements qu'elle donnait à un certain Poufsouffle et les heures de pratiques en solo' ne valaient rien face à des cours de duel en bonne et du forme. Mais que voulez-vous, elle ne pouvait résister au plaisir éventuel de le rabaisser lui et son sourire mauvais, de lui montrer sa valeur, et surtout, de dire non au jeu qu'il lui proposait. Finalement, les deux Bogart avaient plus en commun qu'une bonne pratique des sous-entendus, méchanceté et autres hypocrisies, ils partageaient un goût prononcé pour les challenges.

    - Et si je ne t'ai pas encore mis de raclé c'est parce que je veux t'épargner, cousin. Tu es censé diriger les Bogart, perdre face à moi serait très humiliant... Mais puisque tu en fais la demande, toi, moi, la salle de duel ou la salle sur demande, au choix, maintenant. Si je gagne tu me dis pourquoi tu es d'aussi mauvaise humeur, si je perds... hm mets en gage ce que tu veux alors, qu'en dis-tu ? Tu ne vas pas te défiler j'espère...
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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptyLun 10 Mar - 21:56


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Penché sur la demoiselle, ma main emprisonnant possessivement sa mâchoire, je la sentais trembler sous mes doigts, pas de peur, mais de rage. Elle ne s’en rendait probablement pas compte elle-même, et son visage offrait toujours cet air supérieur et moqueur qu’elle aimait m’afficher, mais je sentais sa colère. Au fond, tout en ignorant un tas de choses sur elle, je la connaissais très bien : je savais ce qui la faisait flancher, ce qui l’énervait, ce qui la mettait en colère, ce qui la dégoutait.  Je savais comment la blesser. Ironie du sort, je ne savais pas comment la rendre heureuse. Peut être que je ne le pouvais pas, tout simplement, je n’avais jamais véritablement creusé le point, trop occupé à essayer de gagner notre petit jeu des nerfs.

Son masque d’impassibilité fut cependant brisé lorsqu’elle s’empara de ses poignets avec trop de vivacité pour que ce soit anodin. Je l’observai, sans ciller, avec une lueur de défi dans les yeux. Mes lèvres dessinaient toujours un sourire fin mais à peine visible, et mon regard semblait lui dire « Et alors cousine, que vas-tu faire ? ». Notre relation était extrêmement fatigante, car pas un instant nous ne pouvions baisser notre garde. Le faire, c’était laisser l’autre nous blesser. Un jeu puéril et dangereux en somme, mais je n’avais pas la moindre idée de comment arrêter ce jeu. Il faudrait pour cela que l’un de nous deux accepte de grandir et d’y mettre fin.

Je penchai la tête sur le côté à sa réflexion. Je savais très bien ce qu’elle essayait de faire, puisque j’utilisais exactement la même technique. Et ça marchait très bien. Mais pas suffisamment bien pour que je le laisse transparaitre. Je lâchais ses joues sans opposer trop de résistance, trop occupé à maintenir un masque d’indifférence. Si l’attaquer directement ne fonctionnait plus suffisamment bien, j’allais changer de stratégie. C’était ainsi, avec Eugenia : je devais sans cesse me renouveler et me surpasser. En un sens, elle me tirait vers le haut… quand elle ne s’amusait pas à réduire le semblant de cœur que j’avais en miettes.

▬ Tu fais ce que tu veux de ton temps libre Eugenia, et si te tailler une réputation de catin te fait te sentir une femme meilleure, alors surtout épanouis toi

Répondis-je calmement, cachant à peine mon air condescendant. Plus j’attisais sa jalousie, et plus je l’encourageais à faire de même. C’était un terrain glissant, car je n’étais pas certain de tenir plus longtemps qu’elle sur ce sujet. Alors autant changer de tactique : arrêter de mettre en avant mes histoires, et souligner les siennes. Lui faire savoir que je me fichais bien de ce qu’elle faisait jusqu’au mariage, et que au bout du bout, toute sa rébellion ne servirait à rien puisque ça ne me touchait aucunement et qu’elle finirait tout de même par être ma femme.
C’était, évidemment, un énorme mensonge, mais elle n’était pas obligée de le savoir….

L’ennui, avec Eugenia, c’était qu’elle n’était pas qu’une bonne baratineuse : lorsqu’il fallait passer à l’action, elle répondait également présente. Je ne fus guère étonné de la voir mordre à mon hameçon si facilement. Nous partagions ce goût du challenge, c’était un peu notre point faible en un sens. Alors qu’elle acceptait mon défi et posait les termes du duel, elle devait voir cette lueur d’excitation qui dansait dans mes yeux. Celle que Charlie et Mikaela savaient si bien attiser, chacune à leur façon. Deux filles qui avaient vite détecté mon goût du jeu et se faisaient un plaisir de le développer. Cela dit, la véritable différence, c’était que là où la Serdaigle et la Gryffondor étaient des partenaires de jeu, Eugenia était une véritable adversaire, ce qui ne faisait que booster mon adrénaline.
Je ne savais pas si c’était le fait de me mesurer à elle ou la perspective de pouvoir, peut être, l’écraser qui me donnait des palpitations, mais la demoiselle devait probablement sentir l’accélération de mon pouls au contact de mes poignets. De là à savoir si c’était de la peur ou de l’excitation … je la laissais tirer ses propres conclusions !

▬ La salle sur demande

Répondis-je, en profitant pour libérer mes poignets. Levant ma main vers son visage, je lui caressais la pommette du bout des doigts dans un geste presque… tendre.

▬ Je ne voudrais pas qu’il y ait des spectateurs à ta défaite

Ajoutai-je, taquin, moqueur, comme à mon habitude. La vérité, c’était que je n’en avais rien à faire que des gens me voient perdre ou la voient perdre. J’avais passé tant de temps au club de duels que j’avais nécessairement essuyé quelques défaites. J’étais fier, orgueilleux même, et diablement susceptible, mais j’acceptais généralement la défaite si elle était méritée. Ca m’énervait, me mettait en colère même, mais ça me poussait à travailler encore plus.
Non, si je ne voulais pas de spectateur, c’était pour une raison bien plus égoïste : c’était NOTRE défi. NOTRE duel. NOTRE moment. Ce que nous avions de plus proche d’un moment d’intimité, en quelque sorte, et je n’avais pas la moindre envie de le partager avec qui que ce soit d’autre qu’elle.

Délaissant sa joue, je tournais les talons, commençant à me diriger vers la salle sur demande, espérant qu’elle m’emboîterait le pas –mais enfin, c’était son idée, il serait ridicule de renoncer à ce stade. Alors que nous nous dirigions d’un pas décidé, presque militaire, vers notre lieu de duel, je réfléchissais un peu à mon gage. Il n’était pas très équitable de ne pas l’annoncer avant l’issu du match.

▬ Si je gagne…

Murmurai-je doucement, l’air pensif.

▬ Tu m’expliqueras ce qui s’est passé entre toi et ce fameux professeur, celui d’Arithmancie

Voilà. C’était probablement creuser ma propre tombe, jeter un bidon d’huile sur le feu, bref, torturer ma propre jalousie, que de lui demander de me raconter ça mais enfin… Je préférais la vérité aux rumeurs. Et puis, je faisais confiance à mes talents de comédiens pour garder une expression digne et égale peu importe ce que j’aurais à entendre.
Le temps de discuter de cela, et nous étions dans le couloir menant à la salle sur demande.

▬ Allez, je suis grand seigneur : je te laisse la configurer comme tu le souhaites

Ce n’était en aucun cas de l’excès d’assurance juste… le goût du défi. Je ne voulais pas la surpasser avec un avantage compétitif, je voulais le faire dans un endroit parfaitement neutre, ou éventuellement un environnement à SON avantage. La victoire n’en serait que plus méritée, et donc meilleure. J’étais mauvais perdant, mais plutôt bon joueur.


To be continued ...


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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptyJeu 20 Mar - 17:30


    Haimon J.B. & Eugenia B.


    Une catin, je n'avais pas vu ça comme ça, s'amusa-t-elle, au moins tu n'as pas à t'inquiéter d'un petit bâtard cracmole, je ne fais que dans le sang-pur. Elle tenait toujours ses poignets dont le pouls s'était accéléré pour son plus grand plaisir. Mettant cela sur le compte de l'excitation elle eut un sourire amusé, satisfait, qui manqua de disparaître quand il lui effleura la joue. Son doux geste était encore plus agaçant, perturbant, que ceux qui la violentait car elle ne savait jamais comment y réagir. Hypocrite, pensa t-elle pour ne pas croire qu'il y avait un semblant d'affection dans cet agréable contact. Il savait manier le chaud et le froid comme personne, si elle était douée pour blesser, elle ne savait jamais comment réagir face à un geste tendre. L'affection, les mots gentils, elle n'était pas à l'aise avec tout ça, c'était trop mielleux, trop pleins de guimauve à vous donner mal au cœur. Son affection, elle la montrait en blessant, en attaquant, en mordant, pas avec des caresses. Hypocrite, se répéta t-elle en le suivant dans les couloirs, heureuse qu'il se soit détourné d'elle et qu'elle n'ait pas eu à trouver une réplique cinglante.

    Ce qui se passe tu veux dire. Elle eut un regard amusé mais si elle avait pu elle aurait laissé ses yeux pétiller de joie à ces mots empreint de jalousie. Lui parler d'Heath n'était pas une bonne idée, il lui appartenait, c'était ses instants à eux mais elle ne pouvait résister au plaisir de voir le visage déconfit d'Haimon quand elle lui avouera quelques secrets. Devra-t-elle dire toute la vérité ? Lui avouer sans détour qu'elle avait une relation avec le professeur d'arithmancie, que ce dernier lui apportait non seulement de la joie mais aussi une confiance en l'avenir. Qu'elle avait le sentiment qu'il la rendait meilleur, qu'avec lui à ses côtés tout devenait possible ? Comment pourrait-elle dire à Haimon qu'Heath était tellement plus qu'une simple histoire ? Cela le concerne tellement, sa relation avec Heath a une si grande incidence sur leur histoire à eux deux... Oui, il a le droit de savoir et ne devrait même pas gagner un duel pour apprendre la vérité mais elle ne veut pas. C'est mon jardin secret, pensa t-elle naïvement mais après tout, il a bien des relations et pas des meilleures... Haimon avait de l'honneur mais pas Eugenia, elle se fichait bien de respecter les termes et conditions du contrat, si bien qu'elle se dit que si elle perdait, elle n'allait pas offrir une jolie histoire à Haimon. Non, elle va grossir la vérité, la rendre la plus insoutenable possible, assez pour que son adorable masque d'impassibilité se brise.

    Trop aimable à toi, elle se mit à penser à un lieu simple dépourvut d'objets inutiles. Un lieu sans fioriture mais pas non plus austère, un canapé pourquoi pas mais un grand espace pour le duel, c'est le plus important. Quand la porte apparut et qu'Eugenia la poussa, ils eurent face à eux une salle bien plus grande qu'elle ne l'aurait pensé. Lumineuse, d'une propreté irréprochable et d'une grande sobriété, elle offrait en son centre un grand espace vide. Au bout à gauche, un canapé et deux fauteuils, ainsi qu'une desserte avec des boissons fraîches les attendaient, mais ce qui gêna Eugenia quand elle entra dans cette pièce née de son imagination, c'était la bibliothèque. D'immenses étagères en bois s'alignaient de part et autre du mur, s'enfonçant si loin à leur droite qu'on les perdait de vue. Elle s'approcha des livres, effleurant d'un index méfiant la tranche d'un des ouvrages. Un livre de sortilège ayant appartenu à son père, le second vient de son grand-père, un manuel, un carnet de note... ce n'était que des livres de sortilège ou des théories qu'elle avait énoncé. Elle en connaissait la plus part pour les avoir caché dans sa chambre mais d'autres lui étaient inconnus. Elle voulait un lieu pour un duel, ils étaient au cœur de son obsession pour les sortilèges.

    Ça conviendra, dit-elle en se détournant des ouvrages pour aller jeter sa veste sur un des fauteuils et prendre sa baguette. De retour auprès de lui, elle sourit d'amusement, se souhaitant presque de perdre car, dans les deux cas, son instinct lui soufflait qu'elle allait s'amuser. Que le meilleur gagne, dit-elle le temps qu'Haimon prenne place face à elle puis, de sa main gauche, elle leva sa baguette dans ce geste mécanique des duellistes avant de lancer son premier sort.

    Aguamenti !

    Pas forcément le sortilège auquel on pense en premier, pourtant elle l'aimait bien, ce sort d'eau qui pouvait déstabiliser. Un sourire amusé passa son visage et il pu voir ses yeux pétiller... puis s'agrandir de déconvenue ! Quelques maigres gouttelettes sortirent de sa baguette, c'était ridicule qu'elle manqua d'en rire.
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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptyLun 24 Mar - 22:01

Lancer de dés Huhu, je poste après ♥

EDIT : This is the faiiiil ♪


Dernière édition par Haimon J. Bogart le Lun 24 Mar - 22:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptyMar 25 Mar - 19:06

Spoiler:


You're my river running high, run deep, run wild
★ Eugenia & Haimon





A peine la question avait-elle franchi mes lèvres que je la regrettais déjà. Le simple fait d’imaginer Eugenia avec le professeur d’Arithmancie me donner sévèrement la nausée –pour ne pas dire carrément envie de vomir- alors pourquoi avoir demandé des détails ? Pourquoi tendre le bâton pour se faire battre ? Vous avez 4 heures. Enfin en attendant j’en avais nettement moins : le temps d’un duel, et après il me faudrait affronter la dure vérité. Et quelque chose me disait qu’Eugenia ne ferait absolument aucun effort pour arrondir les ongles. Au contraire, je la voyais déjà sortir la lime à ongle pour les aiguiser, ces pauvres angles. Non pas que je la vois comme quelqu’un de cruelle mais… en fait si. Avec moi du moins. L’adage disait qui aime bien châtie bien. A ce stade là ce n’était plus de l’amour, c’était de l’adoration pure et dure….

J'étais presque tenté de perdre pour éviter d'avoir à entendre ce que je redoutais. Presque. Mon côté joueur et mon sens du défi m'interdisaient de me laisser perdre pour de si mauvaises raisons. Ma fierté me jouait souvent des tours, et aujourd’hui ne ferait certainement pas exception.

Rangeant dans un coin de ma tête ces tourments d’adolescent, je suivis Eugenia, pénétrant après elle la fameuse salle sur demande. Je n’y avais pas été si souvent, mais elle m’avait surprise à chaque fois par sa capacité à devenir n’importe quoi. Sur ce coup, je devais dire que ma cousine l’avait joué très sobre. Après… je ne m’étais jamais représenté Eugenia comme quelqu’un de particulièrement extravagant, ce n’était donc pas une surprise en soi. Je jetai un coup d’œil circulaire à la pièce, en apprivoisant ses particularités. Il n’y en avait pas des masses, mais la première chose qu’on nous apprenait dans les cours de duel, c’était que n’importe quoi dans notre environnement pouvait devenir une protection, un danger, un élément de surprise, une aide. Je gardai cependant un œil sur Eugenia, essayant de savoir ce qui pouvait se passer dans sa tête. Elle rôdait du côté des livres, l’air presque trop pensive pour manigancer quoique ce soit… Mais je ne me laisserais pas duper par son air de rien. Jamais.

Imitant ma cousine, j’ôtai ma veste pour la déposer avec soin sur un fauteuil. Je reserrai un peu ma cravate verte, plus par habitude qu’autre chose, avant de tirer ma baguette de la poche de ma veste. Armé de mon bout de bois en tout et pour tout, je traversai la pièce, droit comme un i, pour aller me positionner en face de ma promise.

A cette distance, et bien que ma vue ne soit pas celle d’un faucon, je devinais le regard pétillant et avide d’adrénaline d’Eugenia. Nous partagions ce trait de notre personnalité, ce goût du jeu et du défi. Je sentais mon pouls palpiter à la simple idée de l’affronter, pire qu’un gamin planqué derrière le sapin de Noël dans l’espoir de surprendre le père Noël.

Contrairement à Eugenia, qui ne manqua pas une seconde pour lancer son premier sort, je décidai de me placer en spectateur. La laisser attaquer, me préparer à riposter au moment où elle s’y attendrait le moins.
Attentif et sur mes gardes, je m’apprêtai à devoir éviter son sort alors que sa formulation arrivait à mes oreilles. De l’eau, ça ne faisait jamais de mal à personne, mais ça pouvait lui faire baisser ma garde suffisamment longtemps pour qu’elle n’enchaîne sur un second sort plus redoutable. Alors que je bondissais déjà sur le côté, quelle ne fut pas ma surprise de voir de misérables petites gouttes d'eau sortir de la pointe de sa baguette. Ça, c'était ce qu'on pouvait appeler un sort raté..

▬ Bah alors cousine, je te rends impuissante ?


L'allusion sexuelle était un peu déplacée mais quasi incontournable : une baguette qui ne fonctionne pas ... Vous voyez le topos. Et puis tout l'art du duel résidait également dans les échanges verbaux. Reprenant mon sérieux -et mon équilibre par la même occasion- je pointai ma baguette vers, m'efforçant de penser à quelque chose d'heureux, étape nécessaire pour mon premier sort. Ce n'était pas chose aisée, je réalisais à quel point ma vie pouvait parfois être triste à chaque fois que je devais effectuer ce sortilège. Je repensais toute fois à un de mes anniversaires, c'était ma première année à Poudlard, et à mi-année je n'avais qu'une envie : fuire ce purgatoire. Le jour de mon anniversaire j'avais reçu une lettre de Mafalda qui m'avait réchauffé le cœur. Elle était accompagnée d'un petit bracelet en corde que, je devinais, elle avait fait de ses petites mains, j'imaginais mal ma tante faire un atelier corde avec ma petite sœur ... À part peut être pour lui apprendre le nœud du pendu, desfois qu'on ait tous un jour l'occasion de voir pendus veux qui avaient traîné notre famille dans la boue... Qu'importe, ce petit bout de corde m'avait à l'époque empli d'une joie qui se faisait de plus en plus rare à mon cœur. Encore aujourd'hui, ce souvenir apaisait mes tourments. D'ailleurs très peu de gens le savait mais je portais ce bracelet jour et nuit autour de ma cheville.

Je me sentis prêt à lancer mon sort et, sans laisser le souvenir m'échapper, je prononçait le fameux "expecto patronus". Bien que le souvenir soit fort, cela ne suffisait pas à contrebalancer mon inexpérience avec ce type de sort. Je n'avais pas tellement l'occasion de le pratiquer, et pourtant c'était un sort que j'appréciais tout particulièrement me, car il fallait que le sorcier y mette toute son âme. Et même s'il semblait purement défensif aux premiers abords, je savais qu'il pouvait provoquer un effet de surprise non négligeable. Mon sort n'étant pas parfaitement exécuté, la forme spectrale et immaculée s'échappa de ma baguette n'avait finalement que la silhouette du Balbuzard. Dans le flou quasi artistique on reconnaissait les vastes ailes d'un oiseau, mais rien de plus. Ce que Eugenia vit probablement foncer sur elle, c'était une fumée blanchâtre rappelant vaguement un oiseau. Qu'importe, le résultat était le même : celui de lui bloquer temporairement la vue. Je profitais de cet avantage pour à nouveau pointer ma baguette sur Eugenia.

▬ Locomotor Wibbly !


L'étincelle jaune fusa à toute allure vers mon adversaire, mais il s'avéra qu'aveuglé par mon patronus, je n'avais pas impeccablement bien visé. Loin d'exploser sur les deux jambes de ma cousine, l'étincelle frappa de plein fouet son pied gauche. Correctement lancé, il créait une certaine "mollesse", comme si les muscles ne fonctionnaient plus, empêchant la personne touchée d'utiliser ses jambes pendant un certain temps. Mais je me demandais ce que le sortilège de jambencoton pouvait faire sur un pied... Pas impossible que ça soit juste parfaitement inefficace !


To be continued ...


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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptyJeu 10 Avr - 18:33

HJ:


 ◈ Haimon & Eugenia ◈
Puisque tout est joué d'avance
Autant jouer le jeu à fond







C
'était... ridicule ? Affligeant ? Sa baguette cracha de microscopiques gouttes d'eaux, même pas assez pour laver le bout de ses chaussures. Elle en aurait pu en rire alors que sa réplique lui tirait un sourire moqueur, on dirait bien, vois tout l'effet que tu me fais. Heureusement qu'elle avait ce sourire et l'éclat amusé du regard car l'allusion n'était guère flatteuse. A son instar elle se ressaisit pour faire face à la suite du duel. Un patronus, originale utilisation et elle reconnaissait là l'intelligence d'Haimon. Elle avait beau se moquer de son âge, de son visage, de ses fréquentations, de... bon, soit, de tout ce qui constituait son être, elle le trouvait tout de même astucieux et futé. L'idée de se servir du nuage de fumée du patronus pour masquer une autre attaque, ou plutôt se servir de son incapacité à lancer un patronus, était malin. Haimon avait un oiseau mais elle n'aurait sut dire la race, dommage, cela lui aurait donné beaucoup d'information sur la nature profonde de cet homme qu'elle devait épouser. Un rapace, cela le rendrait majestueux ; un vautour, avide ; un moineau, ridicule. Elle-même se baladait avec une salamandre pas bien grande, elle était fière que ce fut un symbole de royauté, une créature de légende qui résistait au feu mais elle ne pouvait aussi ignorer que sa petitesse en disant long sur sa personnalité fourbe et que la salamandre était peut-être légendaire, fascinante, elle était surtout associée à la mort. Un portrait si agréable de sa personne. Quoi qu'il en soit, l'intriguant oiseau d'Haimon était assez grand pour lui masquer la vue quelques instants. Désorientée, Eugenia se prépara à riposter, presque à le voir sortir de cette fumée, mais il lança son sort trop rapidement pour qu'elle puisse réagir. Son protego mourut sur ses lèvres alors que sa cheville se vidait de son énergie. Bancale, elle manqua de tomber quand sa cheville se coucha sur le coté, elle essaya bien de la redresser mais c'était vain, pas la peine d'insister, le sort avait été correctement lancé... mais mal visé.

C'est si mignon, Haimon, tu as eu peur de me blesser ? 

Avoir le pied en vrac n'empêchait pas de lancer un sort, aussi Eugenia renchérit avec un Rictusempra. Ce n'était pas un sort dangereux mais elle ne souhaitait pas blesser Haimon, ou du moins pas pour le moment. L'humilier lui semblait bien plus plaisant, sans compter qu'à l'instar du sortilège d'eau c'était un bon sort pour faire baisser sa garde à son adversaire. Puis... elle ne l'aurait pas avoué mais entre les piques pleins de sous-entendus, les sorts qui échouaient lamentablement, Eugenia prenait un certain plaisir à faire ce duel avec lui. Pas le genre de plaisir qu'elle imaginait quelques minutes auparavant quand elle avait franchit le pas de la salle sur demande. Non, il y avait toujours la compétition, le désir de l'humilier, cela restait bien évidemment, mais il y avait autre chose. Une certaine complicité qu'elle ne voulait pas reconnaître.

Le sort fonctionna ! Avec un plaisir qu'Haimon dut malgré lui partager, Eugenia le vit se prendre le sort de chatouille de plein fouet. Je ne te pensais pas si joyeux, tu m'avais caché ça, dit-elle tout en lançant un nouveau sort pour ne pas perdre l'avantage, un qui allait lui permettre de vérifier si le jeune homme avait assez de concentration pour lancer des sorts informulés malgré la situation, Silencio ! . Il semblerait que les rires d'Haimon aient déconcentré la jeune Bogart car son silencio fut un total échec, elle qui l'utilisait pourtant assez souvent pour réduire au silence tout ceux qui se plaisaient à l'insulter. Vexée d'avoir échoué deux fois, persuadée – à juste titre – que la complicité qu'ils étaient en train de partager était la cause de ses échecs, Eugenia recula pour se préparer à toute contre-attaque... en oubliant complètement son pieds inerte. Elle bascula sur le côté, sa jambe partit toute seule alors qu'elle sautilla de l'autre pour se maintenir droite. Ça marcha, pas esthétique pour un clou, mais ça fonctionna. Eugenia ne s'étala pas sur le sol, par contre elle fulminait et sa peau pâle prit un bref instant des teintes rougeâtres. Quand, enfin, elle se stabilisa ce fut pour lancer un coup d'oeil assassin à Haimon.
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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptyMer 16 Avr - 20:01

Spoiler:


You're my river running high, run deep, run wild
★ Eugenia & Haimon





Je ne pus m’empêcher de sourire à mon tour alors qu’elle se moquait de moi. L’erreur était humaine. Sorcière, même. D’ailleurs elle pouvait bien me railler, en attendant mon sort avait été au moins lancé, contrairement à son aguamenti qui s’était retrouvé à sec. C’était certes une maigre consolation pour un perfectionniste comme moi, mais c’était toujours une maigre consolation. Je me gardai bien de le lui faire remarquer, ceci dit, préférant de loin l’ironie comme répartie.

▬  Toujours, ma douce


Répondis-je avec cette touche de moquerie qu’elle devait sûrement connaître par cœur maintenant. Peur de lui faire mal… la bonne blague ! C’était déjà partir du principe que je pouvais lui faire mal, ce dont je n’étais franchement pas sûr. Physiquement, déjà, rien n’était moins sûr. Comme elle l’avait si justement fait remarquer : elle était plus âgée que moi. Donc plus expérimentée, et avec plus de connaissance également. Naturellement, ça ne faisait pas tout, mais je n’étais pas assez bête pour la sous-estimer et voir en elle une femme stupide, ou juste plus stupide que moi. Mentalement, rien ne semblait la toucher. C’était d’ailleurs ce fait particulièrement frustrant de sa personnalité qui me poussait à redoubler d’ingéniosité pour essayer de la toucher. J’étais, en ce moment même, en plein « crash test » jalousie. Les premiers résultats étaient mitigés : je sentais qu’au fond, ça la touchait un peu, mais ça ne l’encourageait que d’avantage à faire de même avec moi, ce qui nous amenait rapidement dans un cercle vicieux. Je secouai la tête. Ce n’était pas le moment de faire une pose psychologie de café alors que nos baguettes s’affrontaient.

Et justement, la belle lançait son prochain sort, bien plus redoutable qu’on n’aurait pu le penser !
Je ne savais pas si Eugenia le savait, mais j’étais très, très chatouilleux. Peu de gens le savaient en vérité. Mafalda était l’une d’elles. Mikaela également, qui l’avait appris plus ou moins par accident. A part ça, probablement pas grand monde. Je ne savais pas qu’elle était l’effet d’un Rictumsempra sur quelqu’un de non chatouilleux. Sur moi, c’était un franc succès. Je commençai donc à partir dans un fou rire incontrôlable et épuisant. Mes jambes commençaient à faiblir sous mon poids, et je n’avais qu’une envie : me rouler sur moi-même. Je m’en abstins cependant, me contentant de me tordre sur place en priant pour que ça s’arrête.

J’entendis comme un écho son commentaire mais n’y répondis pas. J’en étais incapable, mes cordes vocales étant trop occupées à produire du rire à la chaîne. Je ne pensais pas que quique ce soit m’ait jamais vu rire autant… Eugenia  était une privilégiée à bien des niveaux. Heureusement pour moi, elle loupa son second sort, et le sortilège de silence tomba… dans le silence justement. Je regrettai presque ce loupé dans la mesure où ç aurait fait taire mon rire qui devenait insupportable à mes propres oreilles. Passablement agacé de la situation, j’étais bien décidé à remettre les choses au clair avec mon prochain sort. Pas de chance, mon « stupéfix » se perdit au milieu des éclats de rire –donnant quelque chose d’assez semblable à « stu….hihihihi….pé….haha……fix », autant dire que les lois universelles de la magie n’avaient pas appris le langage hihitien- et échoua lamentablement. Il n’échoua cependant pas suffisamment pour qu’Eugenia ne comprenne pas quel était mon but : j’avais perdu mon effet de surprise, autant choisir un autre sortilège si je souhaitais avoir une chance de l’atteindre.

J’attendis que mon fou rire se calme, continuant de brandir ma baguette sur la défensive au cas où elle essayait encore de m’attaquer. Heureusement, le sort s’atténua plus rapidement que je ne l’avais prévu, me redonnant le droit à la parole et au lancer de sort. Sans perdre plus de temps, je pointai ma baguette vers elle alors que ma mâchoire se faisait un plaisir d’articuler très clairement :

▬  Serpensortia !


Le sortilège le plus caractéristique d’un Serpentard probablement. Je dus admettre être relativement fier de moi lorsque, dans une réussite assez spectaculaire, un serpent de taille moyenne jaillit de ma baguette, s’avançant vers Eugenia d’un air menaçant. Concrètement, il n’était pas bien dangereux, mais il faisait diversion à merveille, accaparant l’attention de la blondinette alors que je pouvais réfléchir à mon prochain sort.

Toute la question était de savoir si je continuais dans les sorts gentillets ou si j’attaquais les choses plus sérieuses. Jusque là, le défi s’était déroulé de manière bon enfant, il fallait le dire… Mais comme Oulianov me l’avait si justement appris, on ne gagnait jamais un défi sans y investir un minimum de volonté. Je voulais gagner. Il me semblait, en tout cas… Si je perdais, ça ne ferait que conforter Eugenia dans l’idée qu’elle avait de moi : celui du jeunot facile à impressionner. Oui, je voulais gagner. Il était donc tant de passer au niveau supérieur. Un sourire qu’on aurait presque pu qualifier de mauvais aux lèvres, mes yeux ne lâchaient plus Eugenia une seconde alors que son attention était –au moins en partie- portée sur mon reptile.

La baguette orientée dans sa direction, je n’hésitai pas une seule seconde à prononcer mon prochain sort :

▬  Petrificus totalus !


Un sort qui pouvait s’avérait redoutable…. Au moins dans un duel ! Je n’avais pas mal visé, et pourtant, l’éclat qui jaillit de ma baguette pour venir frapper Eugenia e plein fouet me sembla bien moins impressionnant que prévu. Je fronçai d’ailleurs les sourcils : en temps normal, la demoiselle aurait du s’immobiliser et tomber à la renverse, inoffensive et paralysée. Au lieu de cela, il me sembla la voir se raidir un instant, mais elle était toujours sur ses deux pieds –dont un qui faisait des siennes- pas très remuante mais pas franchement immobilisée pour autant. J’avais du louper un quelque chose dans mon sort ! Ma langue avait-elle fourché ? Ma volonté fléchi ? Ma baguette tremblé ? Je n’en savais rien, mais de toute évidence, mon sort n’était pas une franche réussite.

Sur mes gardes, je gardai ma baguette levée, attendant avec impatience sa réaction –ou, au mieux, sa chute. Quoique…. La victoire serait pour sûr savoureuse, mais le duel trop court à mon goût. J’avais le goût du défi, je voulais qu’il dure un peu. Mais au-delà ce de plaisir que je prenais à l’affronter, elle dans toute sa splendeur, moi dans toute ma vigueur, il y avait deux enjeux. Le premier était celui de la victoire, car j’étais pour sûr relativement mauvais perdant. Le second était celui de nos gages respectifs…. Même si je n’étais plus certain de vouloir gagner le mien. Tiraillé entre le désir de vaincre et celui de ne pas entendre la vérité de sa bouche, je me devais de batailler jusqu’au bout. Et comme toujours, Haimon Bogart saurait se tirer ce mauvais pas, j’en étais persuadé.

▬  Eh bah.... déjà à court d'arguments ?


La taquinai-je, la voyant peu vivace malgré mon sort au moins en partie râté. C'était histoire de relancer les joutes verbales.... Car que serait un duel sans son lot de provocations orales ?


To be continued ...


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Dernière édition par Haimon J. Bogart le Sam 3 Mai - 10:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptyMar 29 Avr - 14:33

HJ:


 ◈ Haimon & Eugenia ◈
Puisque tout est joué d'avance
Autant jouer le jeu à fond







I
l était là, à se tordre de rire au point qu'elle se demanda si son sort n'allait pas lui faire manquer d'air. C'était un pur délice que de le voir se contorsionner, la face hilare. Allez, tombe par terre et roule toi comme un gamin que le spectacle soit grandiose ! Dire qu'il y a quelque minute, quand il lui avait attrapé le visage, elle l'avait trouvé impressionnant, emprunt de ce charisme qu'elle ne voulait pas reconnaître, d'une force qui lui retournait l'estomac et lui donnait envie de le surplomber. Ah, si elle avait sut à ce moment là qu'elle n'avait eut qu'à lui toucher les cotes pour le faire plier ! Il avait le visage détendu et elle se dit que sourire sincèrement lui allait bien mieux que l'attitude moqueuse qu'il arborait la plus part du temps. Il avait aussi le rire communicatif. Néanmoins, elle n'eut qu'un sourire moqueur pour lui, une phrase piquante et enchaîna avec l'autre sortilège, une attitude bien plus stratégique même si le spectacle était jouissif. Le silencio échoua, son rire continuait de résonner mais ce fut de courte durée. Elle haussa un sourcil hautain quand il baragouina un sort, visiblement il ne pensait pas aux informulés... ou il ne le pouvait pas ? Bon à savoir aussi. Et bien, ce duel avait le mérite de lui apprendre beaucoup de chose sur son promis.

Il fit apparaître un serpent, ce qui détourna partiellement son attention. Elle ignorait si les créatures du sortilège avaient du venin, dans le doute mieux valait les faire disparaître. Eugenia n'était pas une grande amatrice de serpent mais elle ne pouvait pas tuer un animal, aussi elle choisit de le transformer en verre. Par Merlin c'est pas croyable ! Le sort échoua complètement, pas même un petit éclat de verre ou une transformation partielle, non, rien du tout, le serpent continuait à ramper vers elle. Ca devenait franchement agaçant ! Ce n'était pas le moment de comprendre pourquoi en sa présence elle devenait aussi minable en sortilège ou métamorphose, surtout qu'elle reçut un petrificus totalus bien sentit. Il était à moitié réussit, juste ce qu'il fallait pour la brider mais pas assez pour la faire tomber. Certes, il s'en sortait un peu mieux qu'elle mais pour un membre assidu du club de duel, ce n'était pas glorieux. Une nouvelle fois elle renvoya ses interrogations quant à leur difficulté à se blesser mutuellement au fond de son esprit, il fallait qu'elle réagisse et vite sinon elle allait perdre. Eugenia se concentra et d'un coup leva le bras pour lancer un nouveau sortilège. Sauf que contrairement à ce qu'elle pensait le petrificus était assez efficace pour la brider, son corps était tendue, sa cheville toujours folle, si bien que l'élan qu'elle voulut mettre dans son bras fit partir son corps en arrière alors que sa cheville pliait. BAM ! Eugenia s'écroula sur le dos, droite comme un i et pour une fois elle aurait aimé être complètement immobilisée pour qu'il ne la voit pas grimacer de douleur.

_ Ne t'en fais pas, je vais trouver des arguments.

Elle était coincée au sol mais ça ne l'empêchait pas de vouloir de rester digne. Elle se tortilla un peu, pas trop car c'était ridicule, c'était inutile elle allait devoir attendre encore un peu pour pouvoir se relever. L'ennui c'était qu'elle tenait sa baguette dans la main gauche et qu'Haimon, les livres, étaient sur sa droite, elle ne pouvait donc pas utiliser les éléments de la pièce à son avantage. Sans compter qu'il la voyait et pouvait anticiper chacune de ses actions. Elle serra sa baguette et la manoeuvra pour la pointer sur elle-même, finite. Elle sentit son cou se détendre, puis sa poitrine, ses jambes, satisfaite elle ne perdit pas de temps et enchaîna avec le sortilège de désillusion. Mouais. C'était tellement ridicule qu'elle devrait en rire, mais elle était trop agacée par ses échecs pour s'amuser de la situation. Le sortilège lui masquait uniquement le visage. Ah oui, une Eugenia sans tête c'est très sympathique, un peu effrayant et ça lui donnait un p'tit air de famille avec le cavalier sans tête mais côté invisibilité on repassera. Si au moins ça avait été le corps, il ne l'aurait pas vu bouger ! Mais non, fallait que ce soit sa tête !

- Comme tu te plains souvent de voir ma tête moqueuse, je t'ai fais un petit cadeau, comme je vais t'écraser.

Le serpent était toujours en train de se balader, elle fit un pas de côté tout en lançant un énergique Everte statum sur Haimon. Le sort fonctionna mais il manquait de puissance, c'était une petite bousculade en somme. L'amusement de la situation en avait prit un coup quand elle s'était prit le sort sur sa cheville, et maintenant que la plus part de ses sortilèges échouaient, l'envie de le battre devenait bien plus forte que le plaisir de l'instant.
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Haimon J. Bogart
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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptySam 3 Mai - 11:28

Spoiler:


You're my river running high, run deep, run wild
★ Eugenia & Haimon





J’esquissai un petit sourire au commentaire d’Eugenia. L’ironie était un excellent moyen de détourner l’attention du fait qu’elle venait tout simplement de foirer son sort… Nos méthodes étaient assez similaires, on sentait qu’on avait été éduqués ensemble elle et moi.

▬  Toujours aussi serviable ma chère Cousine


Répondis-je, un sourire faussement affable sur les lèvres, et une petite courbette pour accompagner mon commentaire moqueur.

Eugenia ne s’en rendait peut être pas compte mais ne pas voir son visage était un sacré désavantage : cela voulait dire que je ne voyais ni son expression –qui m’indiquait généralement quand elle allait lancer son sortilège et parfois même ce qui lui passait par la tête- ni son regard. Un regard était pourtant très parlant, selon là où les yeux se posaient, on pouvait se douter de ce qui allait venir. Un coup d’œil du côté des livres ? Sûrement une future arme en devenir. Tes yeux sur mes pieds ? Est-ce que tu souhaiterais me faire trébucher ? Non, définitivement, faire place au cavalier sans tête version féminine et sans cheval ne me facilitait pas la tâche, mais je ne comptais pas me laisser abattre pour autant. Il fallait prendre ça du bon côté : peut être que je serai moins mauvais maintenant qu’il n’y avait plus son regard pour me troubler... Un homme peut espérer. Et l’espoir c’était un peu tout ce qui me restait, le talent ayant décidé de se faire la malle. Je n’arrivais pas à croire que j’étais la même personne qui au club de duels mettait régulièrement la pâté à ses adversaires. J’en avais fini par être redouté… s’ils me voyaient dans cet affrontement, je perdrais probablement toute ma crédibilité. Je commençais à vraiment me féliciter d’avoir choisi la salle sur demande où le seul témoin de ma nullité était ma chère cousine. Et comme elle n’était pas franchement meilleure que moi, je comptais sur elle pour ne pas trop ébruiter cet épisode catastrophique.

Et je ne tardai d’ailleurs pas à payer ma déconcentration, puisque je me pris de plein fouet le sort suivant d’Eugenia, comme un novice. Si Vitali voyait cela, il mourrait probablement de honte d’avoir cru en moi ne serait-ce qu’une minute… Je grognai et poussai un nouveau grognement en me faisant bousculer, plutôt chanceux malgré tout que le sort ne m’ait pas frappé avec plus de force. Mes sourcils se froncèrent, signe que je commençai à ne plus m’amuser du tout. D’une part parce que cette série de râtés commençait sérieusement à m’irriter, d’autre part parce que je sentais bien que ma cousine commençait à vouloir véritablement m’attaquer, comme le montrait son dernier sort. Il était temps de mettre la barre un peu plus haut de mon côté également et d’oublier les sortilèges gentillets.

▬  Confundo !


Lançai-je immédiatement, ne perdant pas de temps, et me laissant à peine le temps de me remettre de cette bousculade. Le sortilège de confusion sortit impeccablement de ma baguette et, pour une fois, vint frapper Eugenia droit à la tête. Je n’avais jamais reçu de sortilège Confundo moi-même, et n’avais donc pas la moindre idée de sa durée ou de la sensation qu’il pouvait provoquer, et je ne comptais pas gentiment interroger ma cousine pour qu’elle partage ses premières impressions. Au contraire, mon but était de profiter de ce moment privilégié pour lancer un autre sort que, j’espérais, elle ne pourrait pas éviter dans la confusion.

▬  Lacarnum inflamare !


Enchaînai-je donc sans hésiter, visant non pas Eugenia ou ses vêtements, mais directement sa baguette. Je savais qu’on ne pouvait pas brûler une baguette pour la réduire en cendre, et ce n’était d’ailleurs pas mon objectif. Mon objectif était d’y mettre le feu pour que ma cousine ne puisse plus la tenir sans se cramer les paluches et soit donc obligée de la lâcher, ce qui la laisserait temporairement sans défense. Je fus plutôt satisfait de mon sort –pour changer- à voir comme de belles et longues flammes étaient apparues sur la baguette, se répandant sur toute sa longueur sans l’altérer, comme je m’y attendais.

▬  Eugenia, tout feu tout flamme, on ne le dira jamais assez


Je ne pouvais pas savourer la réussite de mon sort sans une petite pique, c’était presque une tradition maintenant –les traditions des Bogarts étaient toujours très folkloriques et sympathiques. Je ne m’attardai pas d’avantage sur les vannes ni à vérifier si Eug’ se cramait bel et bien les doigts, préparant déjà mon prochain sort, plus offensif cette fois-ci. Il était temps d’achever ce duel !

▬  Stupefix !


Et… ce fut le glorieux retour de Ratage Premier du nom –quoique non, le problème était justement qu’il n’était pas premier du nom. C’était plutôt Ratage XIV à ce stade. Encore une fois je ne savais pas ce qui m’avait fait louper ce sortilège en beauté, mais de toute évidence, j’avais loupé ma cible. J’avais stupéfixé le fauteuil derrière Eugenia, action hautement stratégique et efficace dans un affrontement magique… Et si le ridicule ne tuait pas, je commençai à espérer que la honte pouvait le faire, histoire de ne plus avoir à subir des échecs en série.


To be continued ...


©️ Never-Utopia

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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptyMar 13 Mai - 19:18


 ◈ Haimon & Eugenia ◈
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E
ugenia regardait autour d'elle, essayant désespérément de rendre ses pensées cohérentes mais c'était peine perdu. Elle vit sa baguette s'enflammer, le feu progressant vers sa main et c'était tout chaud. A cause du confundo son temps de réaction était lent, désespérément lent, si bien que ce ne fut que lorsqu'elle sentit les flammes lécher sa main qu'elle lâcha sa baguette en poussant un petit cri. Il stupefixa le fauteuil derrière elle mais elle n'y fit pas attention, ses yeux ne quittaient pas sa baguette qui continuait de brûler. c'était pas très pratique, fallait pourtant qu'elle la récupère, on ne laissait pas une baguette par terre. Elle appréciait le sort d'eau mais comment le lancer sans baguette ? Ses yeux se posèrent sur Haimon, espérant qu'il pourrait éteindre le feu. Elle était complètement perdue, hagarde, comme une petite fille qui se demandait ce qu'elle faisait là. Ses yeux paumées, le petit air suppliant, sa petite moue, auraient pu la rendre adorable et charmer Haimon à coup d'adorablitude. Oui, il n'aurait pas pu lui résister, aurait désensorcelé la baguette, la confusion et le duel aurait reprit son cours. Sauf qu'il ne la voyait pas, là, tout ce qu'Haimon avait devant les yeux c'était le corps immobile d'Eugenia. Le sortilège de confusion vous rend hagard, propice à croire n'importe quoi, à vous emmêler les pinceaux. Un sort puissant qui pouvait être dangereux quand il était bien exploité et, heureusement pour elle, Haimon n'eut pas l'idée d'abuser de la soudaine candeur de sa promise.

Elle était tentée d'éteindre le feu en l’étouffant avec ses pieds mais elle risquait de casser sa baguette. Comment faire ? Que faire ? Utiliser sa veste mais si elle aussi prenait feu ? Elle se prit la tête entre les mains mais elle n'arrivait pas à y mettre de l'ordre. Haimon, tu as lancé le sort, tu devrais l'arrêter. Non, c'était un duel, il n'allait pas l'aider... était-ce un duel ? Elle voyait la baguette, savait qu'il venait de lancer le sortilège mais était-ce vraiment un duel ? Les connections entre ce qu'elle voyait et savait ne se faisait pas, perplexe, doutant, Eugenia lâcha sa tête, laissant ses bras ballants le long de son corps. On faisait quoi ? Attend... t'as lancé un sort donc...c'est pas... c'est pas évident. Elle ne pouvait décemment pas rester à réfléchir à haute voix mais le duel était si loin et en même temps si proche, la réponse était là, à la lisière de son esprit. Elle devinait que sa baguette pointée vers elle, le sort de feu, n'était pas des signes d'affection mais elle n'avait plus de baguette et... olà c'était difficile. Plus elle essayait de comprendre ce qui se passait, de redevenir lucide et plus ça lui était difficile. Un peu comme lorsqu'elle forçait son esprit à apprendre quelque chose qu'elle n'aimait pas, ça entraînait une sorte de barrage dans sa tête. Elle décida donc d'arrêter de penser, de suivre son instinct, aussi elle se rapprocha de lui à pas vif pour lui attraper sa chemise et le tirer vers elle, rapprochant son visage invisible de lui.

Éteins moi ce feu ! Il ne pouvait pas voir ses yeux perçants mais le ton autoritaire suffisait à marquer son envie que tout cela cesse. Que sa baguette soit sauvé des flammes, même si ça n'allait pas la détruire. Elle n'était plus dans le duel, elle n'arrivait même pas y penser, de toute façon elle ne pensait plus car c'était moins douloureux. Son envie de l'écraser s'était perdu dans sa confusion, prêt à ressortir s'il avait la charité de l'aider mais qui aurait envie de tendre la main à son adversaire ?
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MessageSujet: Re: You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé   You're my river running high, run deep, run wild [Eugenia] # Terminé EmptyLun 2 Juin - 20:00


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Je ne pus retenir un sourire victorieux, presque jubilatoire, en la voyant complètement perdue. D’une part, et avant tout, parce que j’avais lancé mon sort avec perfection, ce qui n’était pas chose courante depuis le début de notre duel. C’était peut être même le premier sort que je lançais avec un sans faute, et ça s’applaudissait ! –figurativement parlant. Et d’autres part parce que la voir aussi désœuvrée, aussi fragile et exposée, me donnait un sentiment de pouvoir immense. Concrètement, je pouvais faire ce que je voulais d’elle, ou presque. Je ne comptais pas mettre cette pensée à exécution, mais le simple fait d’en avoir la possibilité me donnait un sentiment de puissance assez grisant. Eugénia était de toute façon trop occupée à essayer de rassembler ses pensées pour noter mon air supérieur –sinon, j’aurais eu droit à un commentaire, pour sûr.

Je l’observai encore quelques secondes, à lutter contre le sortilège de confusion, m’amusant de ses déambulations psychologiques. J’avais la baguette bien en main, au cas où elle sortait subitement de sa torpeur pour m’attaquer. Ne jamais baisser sa garde, je l’avais appris très tôt. Cela dit, la Serpentard me semblait tout de même particulièrement inoffensive. Et même lorsqu’elle fonça sur moi pour se saisir de mon col, je ne me sentais pas techniquement menacé, juste un peu surpris de notre soudaine proximité.

Honnêtement parlant, être à quelques centimètres d’un visage invisible –autrement dit d’un cou sans rien au dessus- était… très perturbant. Je ne pouvais pas la regarder dans les yeux, je ne pouvais pas la regarder tout court. Mes yeux cherchaient un point d’accroche, et finirent pas tomber sur ses mains, qui tenaient toujours ma chemise, faute de mieux.
Le ton était autoritaire, mais malgré tout, je sentais la victoire monter en moi. Elle était impuissante, elle ne pouvait qu’attendre que, dans ma bonté, je décide de mettre fin au supplice de sa baguette, et au sien. J’avais gagné. Pas encore officiellement, mais concrètement, la victoire était mienne.

D’un revers du bras, je la forçai à lâcher mon col, me défaisant de son emprise, reculant d’un pas. Pointant ma baguette sur la sienne, encore en feu, je prononçais le sortilège de Finite Incantatem mettant fin au sortilège. Sans lui laisser ne serait-ce que le temps de bondir pour récupérer son bien, j’enchaînai avec un accio lancé avec précision, et le bout de bois atterrit directement dans ma main. J’étais maintenant en possession de 2 baguettes, et Eugenia d’aucune.
Je pouvais, sans trop de risque, mettre fin à sa confusion. Prononçant pour la 2eme fois le sortilège mettant fin à n’importe quel sort, je pointai immédiatement les deux baguettes, une dans chaque main, sous le menton de ma cousine qui devait lentement revenir à ses esprits.

Pour son lent retour à la réalité, je lui préparai mon sourire en coin le plus triomphant.

▬  On dirait que j'ai gagné


Fut la seule phrase qui franchit mes lèvres, dans un premier temps. Le bout des baguettes effleuraient toujours la gorge de la jolie blonde, aussi menaçante que des poignards. Je la laissai reprendre pied dans la réalité, baissant lentement mes deux mains. Je finis par lui tendre sa baguette, estimant qu’elle avait suffisamment de fairplay pour admettre que sur ce coup là, elle était bel et bien perdante.
A peine avait-elle sa baguette dans ses mains que la contournai, me dirigeant tranquillement vers le fauteuil où j’avais laissé mes affaires. Qui disait victoire, disait gage pour la demoiselle. Le seul souci, c’était que le gage en question était d’avantage une épreuve pour moi que pour elle. Plus j’y repensais, plus je me disais que ça avait été une très mauvaise idée de lui demander cela. Heureusement, un Bogart a toujours plus d’un tour dans son sac…

▬  Je serais rester écouter mon lot de victoire avec grand plaisir ...


Déclarai-je, laissant mon ton traîner sur le « grand plaisir », suffisamment pour montrer ce que je pensais réellement de ce fameux récit que, j’étais sûr, elle avait préparé avec soin. Mais je ne lui laisserai certainement pas la joie de m’en badigeonner les oreilles.

▬ ... malheureusement le temps passe vite, j'ai un rendez-vous, et je ne voudrais pas la faire attendre


Lâchai-je, attrapant ma veste d’une main, me retournant vers Eugenia avec un sourire doucereux collé aux lèvres.
Et je ne mentais qu'à moitié ! J’avais bel et bien rendez-vous avec Ara, seulement nos retrouvailles ne devaient avoir lieu que bien plus tard dans la soirée. Mais cela, Eugenia n’était pas obligée de le savoir ! Et puis, ainsi, ça me laisserait le temps de me préparer un peu, ce n’était pas plus mal. Sans lui laisser le temps d’en dire plus, je me dirigeai vers la sortie de la salle sur demande.

▬   Je te laisse préparer ton histoire avec soin, tu pourras me la conter la prochaine fois qu’on se croise


Conclus-je, inclinant la tête dans un salut formel. Et sur ces paroles, je déguerpis rapidement pour ne pas lui laisser l’occasion de répliquer. Dans ma tête, je savais maintenant qu’il m’allait falloir l’éviter pendant un certain temps, le temps qu’elle oublie ce fichu pari. Car définitivement, je ne voulais pas savoir ce qui s’était passé avec cet espèce d’excentrique que je méprisais, et j’avais encore moins envie de l’entendre de la bouche d’Eugenia.


This is the end,
Hold your breath and count to ten ...


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