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 Le prix de sa souffrance [Serena B. Pendragon & Alistair Carrow]

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MessageSujet: Le prix de sa souffrance [Serena B. Pendragon & Alistair Carrow]   Le prix de sa souffrance [Serena B. Pendragon & Alistair Carrow] EmptyDim 2 Fév - 1:49

Le prix de sa souffrance

Serena B. Pendragon & Alistair Carrow


J’étais resté à l’extérieur. J’aurais pu rester dans la salle commune, le bal commençant tôt, mes camarades avaient dû vider les lieux de bonne heure, mais en réalité ils avaient encore trop trainé pour moi. Mes plans de soirée étaient pourtant simples : prendre un livre et m’asseoir devant la cheminée pour attendre que le dernier petit serpent ait quitté le nid, puis profiter du dortoir vide – c’était pas quelque chose qui arrivait souvent je dois dire, on est tellement nombreux. Bref, toute leur agitation, autant celle des filles allant et venant pour demander à telle ou telle autre fille quel vernis irait le mieux avec sa tenue, que celle des garçons tantôt arrogants, tantôt intimidés par tous les préparatifs des filles – et s’ils n’en faisaient pas assez !? –, m’avait rapidement tapé sur les nerfs. Alors j’étais sorti. J’avais abandonné mon livre sur un fauteuil tout près d’où j’étais initialement assis puis j’avais quitté la salle commune pour rejoindre l’extérieur. Le parc était une destination de choix.
Aller au bal, très peu pour moi. Car non seulement la Grande Salle serait bondée, mais ses alentours aussi. Et puis la musique serait assourdissante. Et puis l’amoncellement de jeunes sorciers serait en train de grouiller sur la piste de danse comme un tas de fourmis. Non, non, très peu pour moi, sans compter que j’avais déjà donné. Durant mes premières années, je m’astreignais à participer à toutes les activités de ce genre, censées rapprocher les élèves, leur faire passer de bons moments ensemble. Il était rare que j’y esquissasse un sourire sincère, il était rare que je m’y amusasse… il était plus fréquent que cela dégénérât et que quelques élèves me prissent à part pour une raison obscure ou sans raison du tout. Donc à présent j’estimais ne plus avoir à m’infliger cela… rester à l’écart était la meilleure solution, et je pouvais rester calme.

Cela faisait quelques heures que j’étais allongé dans l’herbe, elle était froide et humide, et s’il y avait des élèves dans les couloirs quand je rentrerais, ils me regarderaient de travers. De toute manière, ça ne me gênait pas dans la mesure où j’étais vêtu de vêtements simples malgré la froideur de ce soir de décembre, je regrettais par contre un peu de ne pas m’être plus couvert parce que je commençais à grelotter. Mais je m’étais dit que si j’avais froid, je me transformerais pour pouvoir le supporter, mais j’avais eu la flemme et, en y réfléchissant bien, je préférais ne pas le faire sans réel besoin. C’était mon exutoire quand je ne supportais vraiment plus la cohabitation avec mes camarades, quand j’étais sur le point de craquer et que j’avais encore le temps de filer hors de vue de quiconque. C’était toujours des moments précieux pour moi, même si parfois je voudrais rester un renard.

Je ne savais pas précisément l’heure qu’il était, mais il devait être tard, je décidai donc de rentrer, je me relevai et retournai dans le château. À peine eussé-je foulé le sol en pierre, je sentis le calme se troubler doucement. Je n’étais pas très loin de la Grande Salle mais tout de même pas si près, mes camarades devaient s’en donner à cœur joie. Enfin, moi aussi, du coup, à mesure que j’avançais toute leur joie explosive se révélait à moi. Comme toujours, je gardais une partie de mon esprit assez alerte pour qu’elle me rappelât que « non, ce n’est pas toi qui est heureux »… c’était assez déprimant, en fait, mais il me fallait au moins ça. Je me débrouillai cependant pour éviter le couloir qui passait devant la salle et effectuai un détour afin de rejoindre les sous-sols puis ma maison, mon dortoir et, enfin, mon lit, ma couverture chaude qui ferait oublier à mon corps ces dernières heures affalées sur un lit d’herbe fraichement déneigée. Rien que d’y penser, j’en frissonnais de froid et avais envie d’accélérer le pas pour rentrer plus vite, mais cela se passa différemment.
Brusquement je m’arrêtais. Brusquement, comme le changement qui venait de s’opérer. Changement d’atmosphère, changement d’émotions, comme quand on passe du chaud au froid. Ce fut si soudain que je dus me forcer à respirer calmement pour réprimer ce que je ressentais, le cœur qui se tord, la peau qui se hérisse, les larmes qui montent aux yeux. D’où pouvait bien venir cette peur sourde ? En réalité, cette panique pure et simple, mais vacillante ? D’où venait cette douleur, à la fois physique et psychologique ? Où était cette petite chose abattue à qui mon empathie venait de se lier ? Mon instinct premier était de fuir ce malaise, cette ambiance malsaine, mais il ne fallait pas, je ne pouvais pas. Si j’avais pour habitude de m’éloigner de la tristesse d’un cœur brisé, cette peur ne m’était pas du tout familière… ou plutôt, oui, elle l’était. Elle m’était familière, vraiment je veux dire… ce n’était pas le souvenir de ce que d’autres avaient ressenti qui s’était ancré en moi, c’était un vrai souvenir, un foutrement vieux souvenir. Et pour ça, je ne pouvais pas fuir.

Je dus attendre une minute pour être sûr d’être capable de prendre sur moi avant de chercher la source de ce déchaînement. Et je ne tardai pas à la trouver, allongée sur le sol du couloir en position fœtale. Si je n’avais pas ressenti ce qu’elle ressentait, à la voir comme ça, j’aurais vraiment pu me demander si elle n’était pas morte. Elle était tellement immobile… voilà pourquoi sa panique oscillait, elle devait elle-même osciller entre conscience et inconscience. Je m’approchai rapidement pour m’agenouiller près d’elle, je posai ma main sur son épaule doucement, puis écartai ses cheveux sur son visage, dévoilant une blessure sur sa mâchoire et du sang au bord de sa bouche.
Je l’avais aussitôt reconnue. Serena Pendragon. Une Serpentard tout comme moi, mais je crois qu’on ne s’était jamais adressé la parole, on n’était pas vraiment du même monde. Elle avec sa popularité, et moi avec… enfin moi quoi.
La panique qui grimpa en moi, cette fois, fut bien la mienne et je secouai doucement son épaule.

« Serena, l’appelai-je d’une voix maîtrisée. Hey, qu’est-ce qui… »

Je m’interrompis quand mon regard se posa sur son bras, et sur la blessure qui ornait sa peau. Je fronçai les sourcils « sang-pur » ? C’était insensé… Serena était une sang-mêlé, tout le monde le savait. Enfin, peu importait, le plus inquiétant était que la blessure saignait toujours, elle devait être récente. Qui avait bien pu lui faire ça ? Est-ce qu’elle n’était pas, genre, adorée par toute l’école ? Certes, Charlie, l’élève qui s’était faite attaquer de la même manière plus tôt dans l’année était aussi une brave fille, mais Serena était la fille la plus populaire de Poudlard… quel était le monstre qui pouvait perpétrer ces agressions ?
Je passai ma main sur ses joues pour essuyer les larmes qui les avaient noyées et passai mes bras autour de la demoiselle, il fallait qu’elle soit soignée.

« Ne t’en fais pas, Serena, ça va aller. Je t’emmène à l’infirmerie. »

Je me relevai, ce qu’elle était légère. Je ne savais pas si elle m’entendait, mais je ne voulais pas lui faire peur au cas où elle serait à même de m’entendre mais pas de bouger. Avec ce qu’elle venait de vivre, elle était en droit de se méfier du premier type qui l’a prenait dans ses bras, ceci dit, j’avais au moins l’avantage de savoir si elle était sur le point de se mettre à hurler pour que je la lâche.

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Serena B. Pendragon
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MessageSujet: Re: Le prix de sa souffrance [Serena B. Pendragon & Alistair Carrow]   Le prix de sa souffrance [Serena B. Pendragon & Alistair Carrow] EmptyJeu 6 Fév - 0:35


Le prix de sa souffrance


De toutes ses belles pensées ne restent plus rien. Une voix s’est faite entendre sans qu’elle ne puisse la reconnaître. La seconde suivante, ses yeux ne voient plus que du noir, ses lèvres s’entrouvrent à gorge déployée sans qu’aucun son n’en sorte. Pas même celui de ses cris de douleur. Car cette dernière n’a jamais été si intense, si palpable. Si physique. Une masse s’en vient cogner son visage, un poids s’empare de sa liberté de mouvement et voilà le goût métallique du sang qui vient lui teinter lentement la langue. Et quand une poigne ferme et sans appel lui découvre le bras, elle a beau se débattre au point d’en sentir les pans de sa robe se déchirer sous ses jambes, elle sait ce qui va arriver. Elle ne se relèvera pas de ce sol dur et froid supportant son agonie. Alors ses larmes si adroitement ravalée redoublent d’intensité. Sa voix qu’elle n’entend plus passe des cris de terreur aux supplications désespérée de la victime perdue et affolée. Pauvre animal, gentille proie que l’on tort, que l’on tourmente et que l’on croque sans aucune considération. Pauvre Serena qui n’a pas été assez sage, la voilà bien dressée.  Et elle hurle. Et elle cri. Et elle pleure. Mais rien ne peut arrêter la force qui la soumet à ce traitement. Il ou elle, qui qu’il soit, quoi que ce fut, ne s’arrêtera pas.





Non, cela ne s'arrêtera pas. Pas si facilement. Et tandis qu'elle hurle et se tort dans la douleur, dans la terreur vive provoquée par l'assaut de ce corps dont elle ne connaît pas l'identité, chaque mouvement de baguette qui se grave une place dans sa peau se ressent comme un stigmate décuplé par la douleur des coups qu'elle reçoit face à ses moindres gestes de défenses. Combien de temps peut bien durer cette agonie ? Elle n'est déjà plus en mesure d'y répondre. Aussi vif et brutal que fut l'assaut, voilà que ce dernier prend fin. A son ouïe qui doucement se recouvre viennent résonner les bruits de pas martelant le sol dans leur course. Tourne. Tout tourne à présent. Le sol, les murs, le monde. Devant ses yeux embrumés par le choc et les larmes, le château se redessine lentement. Sa bouche lui fait mal, lui donne l'impression que ses lèvres ont été gonflées à la pompe à air. Ses mouvements sont lents, difficiles, mais enfin elle parvient à tourner la tête suffisamment pour y découvrir l'horreur. Un sanglot agité sort de sa gorge que l'on avait privé de ses capacités tandis que devant ses yeux se dessine ce qu'on a pour toujours écrit dans sa chair. « purblood ». Comme un rappel pour le cas où elle aurait pu oublié un tel détail. Sang-pur. Force et toute-puissance comme le chante la devise des Bogart, mais où est-elle désormais cette force alors que dans le même temps la panique la gagne ? Elle doit se relever, trouver en elle au moins suffisamment d'énergie pour se perdre dans un coin hors de la vue des autres. Il faudra trouver un autre temps pour pouvoir pleurer sa peine, désormais, seul compte l'urgence de cacher la marque dévoilant un secret vieux de huit ans. Mais elle a beau tenté de se hisser sur ses bras, de se donner contenance, elle n'a plus la force de rien. Déjà, les vertiges viennent la prendre d'assaut, bientôt suivi de l'inconscience allant de pair et la menaçant sans vergogne. Elle se rétracte, gémit à la moindre mouvance, grince de seulement recroqueviller ses jambes vers elle.

Sur son bras, les lettres de sang commencent lentement à la brûler, lui faisant froncer les sourcils face au mauvais présage que cela inspire. Ses paupières battent, se ferment de temps à autre, et plus elle les garde fermées longtemps, plus le sommeil la guette. Pour peu qu'on puisse vraiment parler de sommeil. Vient une quinte de toux la faisant convulser faute d'avoir failli s'étouffer avec le sang resté dans sa bouche. Ç'en est trop. Même pour elle. Surtout pour elle. Tant pis. Qu'on la trouve. Qu'on l'expose. Oui Serena Pendragon est une Bogart. Oui Serena Pendragon ne veut pas devenir ministre de la magie dans le seul but d'aider son prochain. Oui, Serena Pendragon n'est pas qu'une fille douce et joviale qu'on prend peu au sérieux au-delà de sa grande popularité. Elle, elle est dévorée de haine, de mensonge, et au Diable ce monde après tout ! Elle n'a fait tout ça que pour une personne et une seule. Qui pourrait encore l'en détourner ? Qui pourrait lui faire plus de mal après ça ? Oui, qu'on la trouve. Qu'on l'expose. Qu'on la maudisse et la blâme. Faite dresser le bûcher pour le monstre qu'elle va sembler paraître à présent que son secret va être mis à nu. Elle s'en moque, tout est fini. Elle sait bien qu'elle ne pourra jamais cacher ça, qu'elle n'en aura pas la force,  ou alors seulement un temps. Tant pis, elle aura essayé. Qui pourrait se vanter d'avoir fait plus d'efforts qu'elle pour atteindre son objectif ? Personne. Non personne. Alors, inconsolable et épuisée  par son épreuve, elle se laisse happer vers le noir qui l'appelle. Doucement. Tout doucement.

Mais alors que des pas résonnent en sa direction, les vieux démons refont surface aussi vite. Réveille-toi ! Personne ne dois te voir ! Personne ne doit voir ça, alors ouvre les yeux ! Il est déjà trop tard. Une silhouette est auprès d'elle, chasse les cheveux qui lui entrave le visage, l'appelle. C'est une voix d'homme aiguisée de panique. Une seconde, elle tourne ce son dans sa mémoire mise à mal sans pouvoir en identifier le possesseur. Ce dernier hoquette de surprise en découvrant son bras. C'est fini. Cette fois c'est bel et bien fini. Et devant cette prise de conscience enfin ses yeux s'entrouvrent sur un visage. Un visage ovale, des yeux en amande d'un vert éclatant, des boucles brunes. Elle connaît ce visage. Elle le voit souvent seul lors des repas. Un vert et argent. Un opprimé. Un Carrow. Que peut-il bien penser d'elle à ce moment-là ? Il va sans doute paniquer, aller chercher du secours, alerter tout le château... Mais non. Plutôt que de créer l'émeute, voilà que le discret Alistair passe ses bras autour d'elle, la levant du sol d'un geste aisé qui réveille aussitôt chaque douleur lui heurtant le corps, la faisant gémir avec plus de coffre cette fois.

La voix du Serpentard vient lui glisser des mots rassurants comme « ne t'en fais pas », « ça va aller ». Evidemment...  Mais la suite du message vient faire tilt dans l'esprit de la jeune femme qui aussitôt donne assez d'élan à son bras ballant pour que sa main vienne agripper maladroitement le col du garçon.

« N-Non !» Articule-t-elle d'une voix plus rauque qu'à l'accoutumé entre deux inspirations essoufflées. « Je t'en prie...Personne ne doit... Sav... Personne...»

Chaque mot qu'elle prononce lui brûle la gorge, demande un effort prompt à lui faire perdre définitivement conscience mais là est sa dernière chance. Si Merlin entend sa prière, alors Alistair Carrow rejoindra la courte liste des alliés partageant son secret. Si quelqu'un peut entendre et exaucer quelque part les souhaits les plus chers, alors ce dernier comprendra, avec ou sans mal, que pour rien au monde elle ne désire le regard des autres, ni la lumière sur son mensonge. Et tandis que le bleu de ses yeux croise l'éclatant vert du Carrow, ces derniers semblent parler plus que les quelques mots qu'elle a été en mesure de sortir. Son expression douloureuse le supplie, implore la pitié, traduit toute sa détresse.

Sa main presse un peu plus fort le t-shirt, le barbouillant bien malgré-elle de sa sève rougeoyante.

« Pas l'infirmerie... » finit-elle par articuler avant de sentir sa tête retomber contre l'épaule de celui ayant main-mise sur son destin. Que fera-t-il ? Sur quelle autre option pourrait seulement se porter son choix ? Elle supplie, prie en son fort intérieur pour que les pas du Serpentard la mène dans un endroit loin des regards, loin de tout le monde. Qu'importe où pourvu que personne ne sache jamais que le sang tâchant le couloir des sous-sol est le sien.



   

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MessageSujet: Re: Le prix de sa souffrance [Serena B. Pendragon & Alistair Carrow]   Le prix de sa souffrance [Serena B. Pendragon & Alistair Carrow] EmptyDim 9 Fév - 2:57

Le prix de sa souffrance

Serena B. Pendragon & Alistair Carrow


Je n’étais pourtant pas naïf. Je n’étais pourtant pas de ceux qui naissent avec une cuiller en argent dans la bouche et qui ont vécu toute leur vie dans l’opulence, n’ayant besoin que de demander pour obtenir, même si beaucoup le pensaient. Je savais que la douleur existait, la souffrance, l’agonie, l’humiliation, la honte, je connaissais, j’en avais eu ma part… je savais que le sadisme n’était pas quelque chose de rare, je savais aussi que cette école regorgeait de descendant de Mangemort, comme moi, mais qui, contrairement à moi, n’attendaient que d’exercer leur prétendue supériorité, que de déverser leur bile infâme et brûlante sur ceux qui ne pouvaient pas se défendre afin de les gangréner, puis d’amputer l’humanité de leurs existences. Les enfants de Mangemort n’étaient pas les seuls, ça aussi je le savais, ça ne se restreignaient même pas aux sangs-purs, et en ça c’était effrayant. Il y avait, dans cette école, des relents sous-jacents qui éclaboussaient parfois, quand on les agitait trop ou, à contrario, quand ils stagnaient trop longtemps. Et en l’occurrence, c’était ce qui s’était passé. L’attaque de la Serdaigle datait déjà d’un moment, avant Halloween, l’agresseur – ou les agresseurs – n’aurait sans doute pas voulu qu’on l’oubliât.
Tout ça me dégoûtait, parce que j’étais bien conscient de tout ça mais ça ne voulait pas dire que je comprenais. On me prêtait une démence héréditaire, un goût pour le sang et les supplications, on m’imaginait violent et près à sacrifier n’importe quel né-moldu juste pour le plaisir de passer des heures à le torturer au préalable. J’étais même presque sûr que certains élèves devaient me penser responsable de l’agression de la Serdaigle, et de la marque. Après tout, j’étais un Carrow. Après tout, ma mère ne m’avait-elle pas torturé pour ça ? En réalité, c’était ce que ma mère adoptive m’avait répété à plusieurs reprises, que si Alecto m’avait torturé alors que je n’étais qu’un nourrisson, ce n’était pas parce qu’elle ne m’aimait pas, mais parce qu’elle avait voulu me faire devenir comme elle, une mère ne pouvait pas détester son propre enfant. Je m’étais accroché à cette théorie quelques années parce que ça faisait plaisir à ma mère adoptive, puis j’avais cessé d’y penser bien que je susse que c’était totalement faux. Enfin, peut-être que cette théorie était juste, mais je savais qu’elle ne m’avait jamais aimé. Je n’avais jamais ressenti d’amour en sa présence, à part le mien.
Je ne comprenais pas comment une jeune fille pouvait se retrouver dans mes bras, à demi-inconsciente, et le bras barré d’une inscription qui n’était même pas vraie.

Je sentis qu’elle réagissait à mes paroles, elle ne s’était donc pas évanouie, cela me rassurait. Quand elle attrapa mon col, je baissai les yeux vers elle, mais ils s’arrêtèrent sur le sang qui coulait sur son bras blanc plutôt que de remonter à son visage. Mon cœur se serra, à la fois parce que j’étais désolé pour elle, et parce que sa panique ne faiblissait pas. Ma présence n’avait probablement rien de rassurante pour une fille comme elle.
Sa voix était éraillée quand elle protesta, elle balbutia maladroitement, si bien que je ralentis le pas.

« Je t'en prie...Personne ne doit... Sav... Personne...»

Je fronçai les sourcils et, cette fois, la regardai, sentant avec quel désespoir elle recherchait mes yeux. Si je n’avais pas besoin de lire dans son regard océan pour savoir ce qu’elle ressentait, cela me bouleversa quand même. De quoi avait-elle à ce point peur ? Je pouvais comprendre qu’elle ne voulût pas qu’on la vît ainsi, pour le peu que je la connaissais, je la savais très fière, mais elle était si populaire, personne ne la blâmerait pour s’être fait agresser, tout le monde serait à ses petits soins. Tout le monde crierait au scandale pour avoir osé parer son bras d’un traumatisme aussi choquant.

« Pas l'infirmerie... »

Une petite partie de moi, encore raisonnable, insista pour que je ne l’écoute pas, que je continue mais je savais trop bien ce qu’elle ressentait à cet instant, même si je ne savais pas pourquoi.
Alors qu’elle venait de reposer sa tête sur mon épaule, incapable de protester plus vigoureusement, je tentais de réfléchir rapidement. Il fallait qu’on la soigne, j’avais peur que son état ne fût plus grave que ce que je voyais déjà, malgré tout, peut-être pouvais-je lui laisser quelques minutes pour se raisonner. Des pas pressèrent ma décision, je tournai vivement les talons pour m’éloigner des élèves qui arrivaient. Maintenant, si on me trouvait, je deviendrais coupable de son agression aux yeux de tous… et Serena serait peut-être même incapable de leur dire le contraire.

En repassant devant l’endroit où je l’avais trouvée, je sortis prestement ma baguette en essayant de ne pas trop remuer ma demoiselle en détresse et je lançai un sortilège de récurage pour nettoyer la tâche de sang. Je repartis aussitôt, resserrant mes bras autour de d’elle. Où pouvais-je aller ? Je ne pouvais pas rester dans les couloirs, nous finirions par croiser quelqu’un. Brusquement, j’y pensai, les vieilles chambres. En réalité, je ne savais pas si on pouvait encore les appeler des chambres, je ne les avais jamais vues. Elles étaient, dans le passé, dédiées au personnel de l’école, probablement avant qu’ils ne décident que les étages étaient plus appropriés. En revanche, j’étais souvent passé devant, j’en trouvai donc rapidement une et me félicitai de n’avoir pas rangé ma baguette. J’ouvris la porte puis la refermai derrière nous.

« C’est probablement pas l’idée du siècle, murmurai-je. »

Je soupirai, nous étions dans le noir complet maintenant. Lumos. Je découvris avec une légère surprise que la pièce était toujours aménagée, quoique très peu et le tout était dans un triste état, mais c’était toujours ça. J’allumai la lampe suspendue au plafond et déposai Serena sur le vieux lit. Les pieds avaient cassé, le montant du lit était donc complètement par terre, et le matelas devait être plus vieux que McGonagall, mais valait mieux ça que le sol froid. Finalement, je rangeai ma baguette et posai les yeux sur la jolie brune.

« Il faudra bien soigner tes blessures, on ne pourra pas rester là indéfiniment, Serena. »

Si j’étais étudiant en médicomagie, j’aurais pu l’aider, mais malheureusement pour elle, tout ce que j’étais en mesure de faire c’était la persuader de bien vouloir aller à l’infirmerie.


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