Le joueur de flûte de Hamelin
Octobre 1981
« Thomas, où est ton frère ?
– Je sais pas Maman. Il a dit qu'il partait dresser des animaux dehors.
– Là ? Maintenant ? Il est parti dresser des animaux ? »
Madame Lewis ne savait pas si elle devait rire ou pleurer. Il était huit heures moins dix le matin et elle devait emmener ses enfants de six et sept ans à la garderie le temps de sa journée de travail. Elle leva les yeux au ciel, incapable après tout ce temps de prévoir les prochaines imbécillités qui passeraient par la tête de ses chers garçons. Elle appela son mari à la rescousse :
« Éric ! Tu veux aller me chercher Jonathan dehors ?
– Dehors ? Mais que fait-il ?! S'enquit l'intéressé.
– D'après son frère, il dresse des animaux.
– À cette heure-ci ? Rogntiju ! »
Un bruit de porte permit à la mère de famille de comprendre que son mari se chargeait de …
« OH ! Nom de … Cecil, viens vite ! » le cri d'appel était si impérieux que les murs tremblèrent.
Cecil Lewis bondit à travers la maison, un milliers de questions traversant son esprit. Que s'était-il passé ? Son deuxième fils était-il blessé ? La maison avait-elle prit feu ? Non. Rien de tout ça. C'était à la fois … Pire et moins terrible que ce qu'elle aurait pu craindre.
Jonathan était dehors, il avait un pipeau aux lèvres et soufflait des notes aussi arythmiques que dissonantes. Une véritable horreur auditive. Pour autant, il avait un auditoire ! Et des plus atypiques, s'il vous plaît ! Autour de lui, mulots, musaraignes, chiens de prairie, souris et tous les autres rongeurs du voisinage.
Sur le moment, Cecil eut, comme son mari, tout juste le temps de retenir une exclamation de surprise. La famille Lewis, bien que tous de Sang-Mêlé, savait parfaitement que c'était dans ces âges là que la première manifestation magique opérait. Il était fréquent que des choses inexplicables se produisent.
Six moi auparavant, Thomas (de treize mois l'aîné de Jonathan) avait transformé son cahier de notes pour ne faire apparaître que des « Effort Exceptionnel » dans toutes les matières. C'eut pu marcher, s'il n'avait pas fait ça alors que Cecil était en train de le lire …
Finalement, Éric posa la question qui était sur toutes les lèvres :
« Mais bon sang, Jonathan, que fais-tu ?! »
Sans arrêter de « jouer », l'enfant répondit :
« Je dresse *note de musique horrible* des rats *nouvelle agression sonore* pour qu'ils *encore un bruit strident* aillent me venger ! »
Ni une, ni deux, monsieur Lewis attrapa son fils par le bras, lui arracha la flûte des mains et brisa le charme qui régissait les rongeurs, faisant fuir les animaux en tous sens.
« D'où t'es venue cette idée ?! Et Te venger de quoi ?
– C'est l'histoire que Maman nous a lue hier soir, à Thomas et moi !
– Le conte du Joueur de Flûte de Hamelin, confessa Cecil. Désolée.
– C'est pas ta faute, chérie, affirma Éric sans hésitation. Et cette histoire de vengeance ? C'est quoi au juste ?
– Hier, commença Jonathan, des enfants à la garderie m'ont prit mon sandwich. Je voulais prendre le leur, mais il est au poisson et j'aime pas ça. Alors je me suis dit que les animaux voudraient peut être en manger, eux, non ? »
Logique implacable. Au moins savait-on que Jonathan était sorcier … Mais maintenant, toute la famille était en retard !
Après PoudlardJuillet 2002.
Le jour qui nous intéresse ici voit Jonathan accueillir Minerva McGonagall, alors directrice de Poudlard, chez lui. Il est de coutume que les recrutements se fassent dans des lieux non professionnels. L'entretiens d'embauche de Jon n'y fait pas exception. Tous deux assis sur de petits fauteuils, l'un face à l'autre, un thé infusant silencieusement sur la table basse qui les séparait, l'atmosphère semble détendue.
« Vous comprenez tout de même que je vous fasse passer cet entretien ? En revanche, je vous l'accorde, vous n'avez pas à me démontrer votre pugnacité, ni votre implication dans les tâches auxquelles vous vous employez. » Expliqua la directrice de Poudlard.
Face à elle, Jon sourit. Un vrai sourire, ceux qui font des rides au coin des yeux et qui creusent les pommettes. Le quasi trentenaire savait pertinemment que l'impartialité du Professeur McGonagall n'était pas à sous-estimer. Nonobstant cette objectivité et ce souci d'équité que la directrice de Poudlard portait aux nues, le candidat au poste d'Infirmier à l'École de Sorcellerie d'Angleterre savait qu'il partait avec une longueur d'avance sur tous les autres candidats potentiels.
Sans hésiter, il répondit :
« Et je vous en remercie. De cette confiance, car vous ne m'avez pas vu depuis mon départ pour mes études supérieures, mais également de l'opportunité que vous m'offrez. J'avoue avoir été surpris initialement par la lettre que vous m'avez faite parvenir. »
« Oui, je vous connais, Monsieur Lewis. Je choisis mes collègues, et j'ai l'intuition que vous pourriez trouver votre place ici. »
« Et bien que je n'aie pas eu le plaisir de compter parmi ceux de votre Maison, au moins ais-je pu être votre élève. C'est une chance que la métamorphose ait été une des classes où je me sois le plus épanoui ; vous auriez été enseignante en Histoire de la Magie ou en Vol sur Balai, j'aurais été moins prompt à nous remémorer mes années collège. »
Ils rirent à l'allusion que Jonathan venait de faire sur ses piètres qualités en histoire et en sport aérien.
« Vous jouez toujours de la musique ? » Demanda la septuagénaire en faisant un signe du menton en direction d'une guitare au fond de la pièce.
« Oui, bien que mon répertoire soit plus folk que rock, aujourd'hui. J'ai souvenir que vous n'étiez pas sensible à ce que nous jouions dans le parc à l'époque … »
Pesant ses mots un moment, la directrice répondit finalement :
« Un répertoire moins agressif saura sans doute mieux chanter à mes oreilles. »
Jonathan sourit : Minerva McGonagall ne
pouvait pas mentir, elle n'avait pas changé de caractère en huit ans !
« Mais dites-moi, reprit la directrice,comment cela s'est-il passé depuis lors ? Vos études, dites-m'en d'avantage. »
« Certainement, alors … Vous n'êtes pas sans savoir que j'ai obtenu les ASPIC nécessaires à mon admission en médicomagie. »
« De justesse, si mes souvenirs sont bons. »Interrompit la directrice.
« Et ils le sont, malheureusement pour moi, ils le sont ! » Concéda Jon. « De justesse donc. C'était en … Voyons voir … En 94 si je me souviens bien. J'ai fini mes études à Poudlard en 94. Pile quand Griffondor a commencé à aplatir les Serdaigles au Quidditch. Si, si, ne souriez pas comme ça ! En tout cas, je n'ai pas assisté à de nombreux tournois comme celui de 94 … Troisième année que Chang se faisait doubler par un gringalet de d'un an son cadet ! On est peu à s'en être remis à Serdaigle ! »
Jon s'avança dans l'espace qui séparait les deux personnes et saisit la théière. La boisson devait être fin prête. Peu partisan de l'amertume, l'infirmier ne laissait jamais le thé infuser bien longtemps. D'autant qu'il affectionnait ceux qui avaient un goût prononcé.
Il servit deux tasses, attentif au moindre geste de son invitée, et tendit sa part à l'intéressée. Jonathan reprit alors :
« Or donc, je nourrissais le désir de pratiquer la médecine magique. Je crois que je commençais à apercevoir ce but dès ma cinquième année. J'en avais parlé avec le professeur Flitwick lors des entretiens d'orientation. Bref, me voilà en direction de l'université Anglaise quand j'apprends que le Tournois des Trois Sorciers est mis en place à Poudlard. Un autre coup dur !
» D'autant plus difficile que je n'ai alors pour seule et unique source d'information, les journaux étudiants gratuits … Les pégases, les navire … Aucune photo correcte ! Et je n'avais pas les moyens de payer la Gazette ou un de ses concurrents. Vous savez comment c'est les études …
» Quoi qu'il en soit, l'été suivant est édifiant en termes de commérages. C'est l'époque où on fait penser que Monsieur Potter et le Professeur Dumbledore sont des conspirateurs, des fous ou des imbéciles. Moi-même, je ne savais pas trop quoi penser. Ramener les morts à la vie, c'est pas quelque chose qui est possible en tant que telle, mais j'écoutais attentivement ce qui se disait. Des amis à moi étaient persuadés que ce n'était pas Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, mais un copieur. Un fanatique qui aurait fait de la magie chirurgicale sur lui-même pour prendre le visage de son idole et poursuivre l’œuvre des Mages Noirs.
» Rien de tout ça, vous connaissez l'histoire mieux que moi. Quoi qu'il en soit, j'étais en … Deuxième année en 97 ? Oui, c'est ça. 97, l'année du décès d'Albus Dumbledore. J'avais fait le déplacement pour la cérémonie, ce n'était pas quelque chose à côté de laquelle je pouvais passer. Cet homme nous a vraiment tous beaucoup marqués.
» Et les choses sont vraiment allées de mal en pis … Et vous, vous deveniez Directrice ? »
« Oui, en revanche je crains de ne pas être celle qui raconte. Voulez-vous continuer ? »
Jon comprit le message. Elle était courtoise, mais secrète. D'ordinaire, jamais l'infirmier n'aurait ainsi révélé sa vie, mais il devait montrer patte blanche. Il poursuivit donc son récit :
« Je disais donc, que le temps passait et que tout s'organisait pour que l'avenir soit plus sombre de jour en jour. J'avais des amis qui pouvaient avoir de sérieux problèmes, des sang clairs, vous voyez ? C'était la dénomination courante « polie » de tous ceux qui n'avaient pas le sang pur. Moi y compris donc. Céleste, une Erasmus Française avait même créé une plume ensorcelée qui remplissait automatiquement une plainte officielle à la police, tellement qu'elle en avait assez de se faire insulter à cause de sa généalogie.
» Et puis … Et bien c'est devenu légal de poursuivre les gens pour leur ascendance. C'était quoi, novembre ? Décembre 97 ? On avait organisé des groupes de travail pour passer les cours aux étudiants absents tellement il y avait de convocations au ministère pour « établie la pureté de la lignée » et toutes ces absurdités. Et je n'ai pas échappé à ma convocation. Cela s'était relativement bien passé … J'avais mon nom écrit dans un dossier, mais j'avais le droit de continuer à étudier.
» À la FAC, on avait de plus en plus de gens qui disaient qu'il était inutile de continuer à étudier si on avait pas de lignée de sang certifiée par le ministère. Paraîtrait-il que c'était une question de temps avant de ne plus avoir le droit d'exercer la médecine.
» Cela faisait quatre mois qu'on ne voyait pas les choses s'arranger, alors on a choisi de mener des actions de communication avec des amis. C'étaient des tracts, des boites qui parlaient toutes seules, des alarmes qui hurlaient dès que quelqu'un faisait une remarque raciste, des appels à la réaction. Et il s'est écoulé quoi … Trois semaines ? Bref, en janvier, deux de mes amis (Max et Danny) se faisaient renvoyer de l'université et Céleste, dont je vous parlais était renvoyée en France.
» Que vouliez-vous que je fasse ? Je ne pouvais pas abandonner là … Heureusement, Max et Danny étaient à fond : ils créaient des tracts et des objets ensorcelés tout le temps. Et comme ils n'avaient pas le droit d'entrer dans la FAC, c'est moi qui répandait tout par tout.
» Sans Max ou Danny, impossible de faire ce que j'ai fait. Et ils ont toujours accepté que je reste et que je continue les cours. Bien sûr, notre groupe de travail leur transmettait toutes les choses que nous apprenions, mais … Ils ne pouvaient plus passer les exams. Et bien vite, ils durent trouver un travail.
» On était en mars lorsque Danny nous a dit qu'elle arrêtait. Que ça lui demandait trop de temps et qu'elle se croyait suivie. Vous auriez vu le visage de Max, il n'a pas apprécié du tout. D'autant qu'il a fait attention, et s'est aperçu qu'il avait lui aussi du souci à se faire. Le ministère n'attendait qu'une occasion pour faire taire les dissidents et mes deux amis en étaient …
» Mars avançait et je recevais quelques nouvelles de Céleste. Elle me disait que les idées des Anglais étaient de pire ne pire ; que je devais partir tant que je le pouvais, que je devais prendre Max et Danny, un balais de voyage familial et traverser la Manche. Partir semblait vraiment être la meilleure solution ! Souvenez-vous : les couvre feu, les problèmes liés à l'embauche, les dénonciations … Mais j'avais une famille moi ! Mon père, ma mère, mon frère … Comment aurais-je pu partir et les laisser là ?!
» Et puis un soir, Danny a débarqué chez moi avec Max. Ils ont branché la radio et nous avons tous les trois entendu :
L'éclair a jailli ! On était le premier mai 98. Dans la nuit. Je ne me suis jamais habillé aussi vite en sortant du lit ! La radio disait que ça se passait à Poudlard, mais impossible de transplaner là bas ! Le lieu le plus proche où on pouvait voyager était Pré-au-Lard.
» Ni une, ni deux, Max avait saisi sa baguette et nos bras à Danny et moi et on est partis. Étudiants en médecine, c'est tout ce qu'on était. Meilleur que des secouristes civils, mais guère plus. Je crois que j'ai fait plus de bandages à la Moldue ce jour là que de sortilèges vraiment efficaces. Le stress était horrible ! On s'était établis dans une arrière cour, dans le jardin d'un particulier. L'alarme du couvre-feu hurlait dans la nuit, mais les gens étaient dehors. Des sortilèges de partout.
» Nous trois, on est resté caché dans notre centre de secours improvisé. Il y avait des sorciers qui étaient rentré dans l'auberge de la rue d'en face pour nous apporter des linges et de l'eau pour panser et laver les plaies. Heureusement, personne n'est venu se battre directement dans l'espèce d'hôpital que nous avions monté. On a appris plus tard que ces gens gardaient l'entrée et nous avaient protégés. Sans eux, ça ne se serait pas passé comme ça. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il se serait passé si j'avais eu à me battre …
» Cette nuit là, je crois que c'est là où je suis devenu un homme. Je veux dire : c'est là que j'ai cessé d'être un gamin. Quand on m'a apporté les premiers blessés, j'ai eu tellement peur. Mais au bout de quelques heures, j'étais dans le bain. Vraiment. L'adrénaline ! C'est probablement ce qui m'a sauvé !
» Vous savez aussi bien que moi ce qu'il s'est passé cette nuit là, sans doute mieux que moi. Je me demande comment vous en avez entendu parler ? »
Jonathan prit une gorgée de thé, son discours lui avait asséché la gorge.
« Et bien, cela fait quelques années que je travaille ici. Cela va de paire avec le fait que je me sois fait quelques connaissances dans le village. Des amis même. Et votre nom est venu à mes oreilles. J'ai attendu le moment où vous auriez votre diplôme pour vous contacter. Il m'a suffit de compter les années. » Expliqua-t-elle en souriant.
« Je vous ressert un peu de thé ? »
« Je vous remercie. »
Il s'exécuta, puis reprit :
« En juin, je validais ma L3, Max et Danny furent obligés de doubler. Mais on ne s'est pas perdus de vue. Ils finissent leur dernière année là »
[...]
L'an 2013Je présente ici quelques lettres que Jonathan et ses parents se sont échangées. Attention, regardez bien les dates, les lettres ne sont pas des réponses immédiates les unes aux autres ! Cette partie est là pour parler de la réaction de Jonathan aux événements de 2013.
« 27 septembre 2013,
Maman, Papa,
Je ne sais pas ce que vous avez lu dans la Gazette du sorcier qui ait pu à ce point vous faire peur. Votre dernière lettre était des plus alarmantes, et vous avez du lire des conclusions faites par des journalistes et non pas celles des Aurors. Je vous garantis que tout va bien, ce n'était pas La Marque dans le ciel, c'était une mauvaise copie.
En ce qui concerne l'agression, non, la gamine n'est pas « horriblement mutilée », ou quoi que l'on puisse entendre par cette formulation alambiquée. Vous savez que je n'ai pas le droit de vous parler de mes patients, alors ce sera court : elle va bien.
Quant à ces allégation selon lesquelles les Mages Noirs seraient de retours, n'y comptez même pas. L'enquête est en cours, les autorités sont compétentes. Moi, je me contente de faire mon travail. C'est comme tous les jours depuis dix ans : les gamins ont mal au ventre
juste avant leurs examens, les plus grands cherchent à savoir s'il y a des recette miracles pour faire tomber un tel ou une telle dans leurs bras … On est en septembre : le quidditch n'a pas encore cassé de bras, les enseignants rechignent encore à aborder les plantes, créatures ou autres potions à haut risque.
Quoi qu'il en soit, je suis content d'avoir de vos nouvelles. Papa, j'espère que tu prends bien garde aux Gnomes dans le jardin, je maintiens que je les ai trouvés particulièrement nombreux la dernière fois où je suis venu. Ils vont vraiment finir par envahir la maison ! Et, Maman, hésite pas à le houspiller un peu. Cela fait deux mois que vous auriez du dégnomer …
Bises,
Jon »
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« 5 Novembre 2013
Mon cher fils,
Je me suis laissé dire qu'Halloween avait été mouvementé ? Tu n'as pas eu trop de travail j'espère, ça aurait été dommage que tu ne puisses pas profiter de la fête toi aussi. Alors, comment ça s'est passé ?
Au fait, ton frère est passé à la maison, tu sais pas ce qu'il a dit à ta mère ? Il paraît que lui et Marry envisage d'avoir un enfant ! Le pauvre ne sait pas à quoi il s'engage ! Bref, surtout hésite pas à nous dire si jamais tu as rencontré quelqu'un, hein ? Je ne voulais pas écrire ça, désolé. La plume à papote a écrit ça alors que ta mère m'écoutait rédiger. Aïe ! Ouille ! Mais arrête, ça fait mal !
Ta mère me jette ses mots croisés dessus ! Je te laisse !
On t'aime, bises,
Eric & Cecil »
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« 3 Décembre 2013
Papa, Maman,
Je devrai pouvoir me libérer dans la journée du 26 pour venir vous faire un coucou, si vous avez le temps ! Et puis Marry et Thomas devraient être là aussi, non ? Des nouvelles pour leur projet de bébé ?
En tout cas, il y a un bal pour Noël, suivant ce qu'il s'y passe, il est possible que je sois retenu …
Pour répondre à votre dernière lettre :
Oui, Halloween était mouvementé. J'ai eu plus de monde qu'à l'accoutumée, mais rien de bien grave. Les enseignants ont été vigilants. Finalement, j'ai eu plus peur pour ceux qui étaient à Pré-au-Lard seuls et potentiellement (très) alcoolisés. Bref, ça a été, merci.
Ici, ça se passe de mieux en mieux. On a toujours ces histoires et ces politicards qui en rajoutent, mais ça va. Franchement, je suis certain que si la Gazette arrêtait de faire un article hebdomadaire sur les désastres à Poudlard, il y en aurait moins !
Enfin bref,
Bises à tous les deux, je vous aime aussi,
Jon »
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« 22 Mars 2013
Jon,
Il faut vraiment que tu nous racontes ce qu'il se passe à Poudlard. La Gazette dit plein de choses, mais ta mère et moi ne savons pas quoi croire ! Agression, vandalisme, propagande digne des Mages Noirs … Un coup il y a des suspects, des coupables, puis on apprend que non … Il paraît que des gens du ministère font le déplacement ! Franchement, on avait pas du ça depuis quinze ans !
On sait, ta mère et moi, que tu faisais des trucs politiques à l'époque. On te demande vraiment de ne rien faire cette fois-ci. Ne va pas te mettre dans de sales draps ! Souviens-toi que nous avions tous du passer une inspection au Ministère la dernière fois … Aujourd'hui, c'est différent. On est plus aussi jeunes … Et Marry est enceinte ! Tu dois penser à ton frère, sa femme, et son futur enfant !
Ne fais rien,
On t'aime,
Eric & Cecil »
« 9 Mai 2013
Papa, Maman,
Je sais exactement ce que j'ai à faire. Mon infirmerie reste un lieu sûr, protecteur et vital pour Poudlard. Je vous prie de ne pas céder à la panique orchestrée par les journaux et de ne pas non plus croire, comme le ministère essaye de le faire que tout est réglé.
L'enquête est en cours. Mes élèves ont besoin de moi, physiquement, car je suis là en tant qu'infirmier, mais aussi moralement, car toutes les blessures ne sont pas guérissables d'un coup de baguette magique.
Je vous prie de ne pas m'envoyer de lettre désespérée comme ça, j'en reçois déjà par centaine de la part des parents d'élève(s).
Faites un gros bisou à Marry et Thomas de ma part !
Je vous aime,
Jon »