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 Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver.

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Euphemia A. Grave
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MessageSujet: Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver.   Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver. EmptyVen 27 Juin - 16:40

Oblivion


Bibliothèque de Poudlard, matinée d’été. Période d’examen. La salle est remarquablement silencieuse. Les livres anciens font briller leurs dorures et leur poussière dans les rayons de bois comme de lumière. L’odeur de papier flétri par le temps, l’impression de sécheresse… Cet endroit abritait une magie non conventionnelle, qui opposait à cette ambiance de désert luxuriant le contenu des livres eux-mêmes qui étaient, pour Euphemia Grave, une multitude de richesse, une abondance de connaissances étalées sur l’infini. Euphemia aimait la bibliothèque de Poudlard. En troisième année, elle était entrée dedans et avait découvert la barrière de la langue ; elle avait appris à lire en France. À présent elle dévorait toutes les langues dont elle pouvait comprendre au moins 300 lots, et la bibliothèque de Poudlard regorgeait d’écrits qui symbolisaient, pour elle, la plus pure des libertés.

Ce lieu n’abritait pas que des livres. Dans son silence noyé par un bourdonnement continu de voix qui chuchotent, il y avait un homme. Ce n’était visiblement plus un petit garçon, et vraisemblablement pas un adolescent. Et malgré la quintessence de la jeunesse que représentait son visage assoupi éclairé d’une douce lumière dorée, livre en main et nuque légèrement cassée, il semblait toujours avec une ride au cœur.

Euphemia avait pourtant jugé que c’était un homme bien.

Audric n’avait j’aimais l’air de se décourager pour rien, ou plutôt face à rien. C’était le premier à rester calme lors d’un conflit, le premier à trouver une solution pour que tout s’arrête rapidement. Un élève modèle qui était l’exemple même d’un parfait étudiant à Poudlard, jusqu’à sa manière d’être sociable, ne refusant jamais les gens, toujours disponible. Et si humble…

Et ses sourires. C’est en le regardant que Euphemia a compris la différence entre sourire par respect pour l’autre et sourire parce qu’on a le cœur léger. Quand on sourit pour ne pas être impoli et quand on rit parce qu’on est bien entouré. Rire en étant conscient de sourire ou sourire en oubliant qu’on rit.

Avant de voir Audric, Euphemia n’avait connu que des gens qui ne sourient jamais avec le cœur ou Laureline qui ne souriait que quand elle était heureuse. Audric était la seule personne qu’elle pensait être digne de l’idéal humain qu’on imposait à l’aire actuelle.

Il était même trop parfait.

Un petit nez aquilin s’approche de la tempe d’un jeune prince endormi. Les baisers ne réveillent pas les personnes, mais l’ombre et les chuchotements…


« Obliviate ne suffit pas. Les Faux souvenirs iraient mieux. »

Elle contourne le siège de la perfection au masculin pour s’installer elle-même sur un banc. Elle n’élève pas le ton. Son murmure est un glissement sur la table, jusqu’aux oreilles du Bel aux Livres Dormant. Doucement, très doucement.

« Si tu veux sortir tes pensées de ta tête, tu as besoin de les mettre en fiole ou dans un Pensine. Si tu veux tenir un danger loin de toi, il faut lancer Cave Inimicum. Si tu veux créer la confusion, tu as besoin de Confundo. Si tu veux envoyer quelque chose dans un endroit où personne ne le trouvera, Evanesco. Il y avait pas mal de possibilités. »

Elle s’allonge. Ses cheveux s’écoulent sur le bois et venir lécher le parquet. Elle les ramasse, et ils coulent encore entre ses doigts. Elle les lâches, à l’abandon sur la fine couche de poussière. Son blond platine est doré par la lumière, comme son teint trop clair qui indique sa proportion à s’enterrer dans les couloirs de Poudlard. Elle était bien moins hâlée qu’en arrivant à Poudlard. Avec le temps, son apparence était devenue de plus en plus froide, reflétant sa progressive solitude, malgré toutes les personnes qu’elle avait rencontrées. Les jours passé loin de son soleil l’avait poussée sans qu’elle ne le sache, ni qu’elle ne s’en soucie, vers une étoile bien plus froide. Audric ne chauffait ni sa peau ni son cœur. Audric n’était pas l’objet de cet amour platonicien qui pousse à devenir meilleur pour mériter son attention. Audric était juste la preuve que la vertu, le bon sens et l’intérêt pouvaient cohabiter en une même personne. Et elle voulait montrer le meilleur à cette personne, ce symbole.

Euphemia Grave y croyait.


« Un déclencheur… Une condition. Comme dans le sortilège de la limite d’âge, mais dans une partie de la tête. Ou celui du serment inviolable, où l’évènement ou la pensée sont détecté… Et entraîne le déclenchement du sort. »

Elle dessine dans les airs avec ses mains, avec sa toute petite voix, douce et trop aiguë pour une jeune fille de 15 ans. Elle ne semblait pas avoir 15 ans. Elle ne semblait pas être une adolescente qui passait ses examens. On aurait dit une petite fille perdue qui souriait. Elle n’était qu’une ombre blanche, un fantôme des couloirs, qui parfois se posait sur un banc, et laissait résonner un murmure, et ce murmure était aujourd’hui pour Audric Saddler. Cette attirence froide et pourtant douce, douce comme un hiver clair et sans heurt, sans tempête.

Croit-elle.


« Soit tu veux juste mettre tes sentiments et tes souvenirs de côtés… À ce moment-là je te conseille d’extraire la pensée et de la tenir loin de toi. Cave Inimicium et Reppello Moldum sont fondés sur les mêmes principes. Tu dois juste l’appliquer à tes souvenirs. »

Elle arrête ses dessins hasardeux dans les airs pour pointer l’index et faire comme un sortilège sans sa baguette. Elle semble enrouler quelque chose autour de son doigt avant de l’envoyer valser vers le ciel dans un mouvement lent.

« ‘Nego memorian’. Ou quelque chose comme ça. »

Puis elle se retourne sur le ventre en tend l’index pour dessiner sur le parquet.

« Si tu veux la faire disparaître… Evanesco… Non. Le sortilège d’oblitération appliqué à tes souvenirs. Tu choisis la trame de ton histoire dont tu veux te défaire, et c’est comme si tu n’étais jamais passé par ce « lieu », dans ta tête. »

Ses cheveux jouent de nouveau avec la gravité, et la gravité gagne. La légèreté, et même l’inconscience de son sourire, le murmure à peine audible de son chant de rossignol, comme un réveil matin trop peu efficace. Tout contribuait mettre cet être sur un autre plan que le Bel Audric. Tout, malgré la lumière dorée homogène, les séparait, comme deux dimensions superposées, dans le calme de la bibliothèque, juste entre ces deux rayons. Comme deux être si différent pouvaient-ils se toucher ? Simplement se voir ? Se regarder ? Exister sur le même plan ?

L’ennui, tout simplement. L’ennui cherchait une réponse partout. Et cette réponse était la rencontre de deux êtres qui n’avaient rien à voir avec l’autre.

L’ennui. Ou le pragmatisme.

« Ou bien tu peux détruire les souvenirs de manière violente, comme avec un Vipera Evanesca. À partir du moment où tu peux visualiser avec précision le souvenir. Dans ce cas tu auras besoin d’un remède. Le sortilège d’allégresse. »

Elle se redresse juste assez pour enlever sa sacoche et en sortir un parchemin.

« Et si le sortilège d’allégresse t’empêcher tout simplement de penser ? Tu n’aurais même pas envie de penser, contrairement à une douleur. Tu combattrais la douleur. Alors que du soulagement… »

Elle pose son sac sous le banc et s’allonge de nouveau sur le banc. Elle ne hausse pas le ton. Elle ouvre le parchemin, l’encre fait les courbes de racines, qui semble lentement se mouvoir sur le papier.

« Un sort qui serait comme une fleur qui pousse dans ta nuque et éclore à chaque fois que tu penses à elle. Elle libérerait un sortilège d’Allégresse puissant qui rendrait tes pensées blanches, et effacerait le souvenir comme des traces de pas dans la neige. Tu risques de ne plus savoir d’où tu viens, mais tu sauras où tu vas. »

Le parchemin entièrement ouvert, C’est un arbre dessiné à l’encre, tel une estampe dont les filles dansent au gré du vent, dont les branches se balancent et poussent constamment, dont les racines s’enfoncent, s’enfoncent…

« ‘Rosa Ignem’. »

Je ne comprends pas ta volonté, Audric. Tu me donne à chaque fois de nouveaux défis à relever, où réussir ou me tromper, ou échouer. Tu m’as demandé le meilleur moyen de ne jamais perdre aux échecs, et je t’ai répondu qu’il faudrait briser tous les échiquiers de la terre. Quand tu m’as demandé comment je ferais pour rendre l’élixir d’amour permanent, je t’ai dit qu’il faudrait qu’il soit administré en petites doses en même temps que des évènements qui provoquent l’affection arrivent, pour que la personne ne puisse plus distinguer si c’est son cœur ou l’élixir qui la contrôle. Quand tu m’as demandé si on pouvait se jeter un sort d’Oubliette à soi-même, je t’ai répondu que des cas de baguettes brisées avait accidentellement rendu le propriétaire amnésique. Quand tu m’as défié de trouver un lien entre les astres et les dragons, j’ai passé trois jours et deux nuits à fouiller tous les documents qui me passaient sous la main.

Toutes ces questions, un peu stupides, inutiles aux yeux des autres, je ne lisais pas vraiment plus que ce que tu me montrais. Je ne cherchais pas d’explication. Je pensais que ça t’amuserait. Et j’aimais t’amuser.

Mais te faire oublier Charlie ?

Pourquoi Me demandes-tu un miracle alors que ma magie n’est qu’une science expérimentale ?

Me demandes-tu cela que parce que je suis la seule à pouvoir répondre à ça ? La seule qui ne te jugera pas quoique tu fasses ? La seule qui n’en a rien à faire, que tu oublies ou non une fille marquée qui t’as quitté ? On dit que tu l’aimais. Moi je n’en sais rien. Je ne connais rien à l’amour. Mon cœur n’a jamais battu que pour une personne, et je ne l’ai jamais embrassé, ni dans mes bras ni sur mes lèvres. Comment je peux comprendre si tu l’as ou non aimé ?

Je m’en fiche. Tout ce que je comprends, c’est que tu as assez souffert pour vouloir l’oublier.


« Tiens. J’ai crypté la lecture. Tu sais comment le révéler.  Mais c’est à peu près toutes les pistes que j’ai exploré, organisé en arbre. Les autres ne verront qu’un dessin d’arbre qui grandit. J’ai lancé un sortilège de protéiforme à ce parchemin et un autre des miens, comme ça tu peux continuer d’agrandir l’arbre, et je saurais les idées que tu as eues, et vice versa. Enfin si tu as envie de me les transmettre évidemment. »

Euphemia se redresse et lui tend le parchemin enroulé. Elle met une jambe sur le banc et pose son visage dessus, cachant ses lèvres derrière. Sa robe de sorcière lui ôtait toute forme féminine, toute grâce d’adulte en devenir. Elle n’était qu’une ombre pâle, à côté du rayonnement calme et hivernale d’Audric.


« Ce n’est qu’un dessin après tout. »

Elle le fixe, guettant sa réaction.

« Ça fait si mal, de se souvenir de quelqu’un avec qui on a été heureux ? »

En plein été, un Soleil froid, comme elle en avait toujours rêvé, Audric Saddler.
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Audric A. Saddler
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MessageSujet: Re: Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver.   Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver. EmptySam 28 Juin - 23:51




It's a game. 

Le stresse envahissait Poudlard. Doux voile blanc qui laissait couler ses filaments contre nos nuques. Une période de l'année que je détestais tant. Soumis à la menace invisible des derniers évènements qui se sont déroulés dans l'école, tout était soudainement écarté. Les plus frêles devenaient acerbes, les plus paniqués agressifs et plongés dans leurs livres. N'oublions pas, ceux qui n'ont évidemment jamais sorti leurs mains de leurs poches l'année durant et qui se retrouvaient soudainement en proie de cette sensation dévorante.. Le stresse glaçaient leur veine et leur conscience. Ces mêmes personnes qui ennuieront qui voudra avec leur "Et si je n'ai pas mon année". Bête pour toi. C'est tout ce que je te souhaite, sous-merde.
Puis il y avait moi. L'élève doué au naturel, possédant une mémoire impressionnante et un esprit vif… L'élève modèle aux résultats exceptionnels qui révisait seul. Loin de tout, loin de votre monde grouillant. Je ne supportais pas cette période de l'année, j'avais bien trop de mal à masquer ce mépris grandissant. Vos quelques paroles "Oui, mais toi, tu as des bons résultats". Oui et alors ? Crois-tu que tout me tombe dans les doigts sans effort ? Si tu avais pris tes études au sérieux, quelques secondes tu n'en serais pas là. Alors non. Je détestais toutes ces personnes si imbus de leur personnes, malheureuses par leur propres fautes.

Tu as décidé d'être misérable. Moi, pas.
Sur ce, écartes-toi de mon chemin, l'insecte.

Mes derniers examens étaient terminés. Je profitais des dernières journées de calme pour réviser, apprendre de nouvelles choses. M'abreuver de connaissances et d'affaires intéressantes. D'ici quelques jours j'irais rejoindre le Magenmagot pour réaliser mon stage. Des noms m'avaient été transmis. La pression était là sur mes épaules. Tout se jouait maintenant. Parfait. Il fallait que je sois irréprochable. Assez bon pour que l'on aime mon travail, assez ignorant pour que l'on se plaise à me guider et me conseiller. Dans ce carcan de chair, je devais être l'élève en quête de mentor et de protection, celui que l'on se plairait à guider et appeler de nouveau au Ministère lorsque ses études étaient terminés. Je crevais d'impatience d'y être et d'un jour pouvoir revêtir leur uniforme, véritable symbole de Justice.

Une dizaine de livres étaient sur la table. La moitié empilée à mes côtés, l'autre ouverte à différentes pages autour de moi. Des copies, des annotations, des brochures de journal et ces parchemins qui s'entassaient à mes côtés. Le bras contre le bois de la table, mon front aussi. Ma respiration était lente et si calme. Perdu dans cette masse d'information, ma faiblesse d'âme face à la Reine de mes nuits, se ressentait les jours suivants. Faible, j'étais si fatigué et confus, perdu dans un brouillard étrange. Une sensation qui me déplaisait, qui ne faisait de moi qu'une loque incapable.

Ce murmure à mon oreille me fait frémir et me redresser lentement. Cette voix fluette, ce parfum étrange, je ne tardais pas à suivre Euphemia du regard la laissant s'installer. Posant mon crâne contre ma paume, ce ne fut que lorsque je vins m'essuyer le visage que je reposais mon regard fatigué de la demoiselle. Si jeune et si prometteuse. Silencieux je t'observais faire. Tu disparaissais derrière la table, sur ce banc. Je retins un léger soupire agacé, mais je t'écoutais… Ta voix et tes pensées, ta voix et tes recherches, une véritable berceuse…

« Le Serment Inviolable me semble plus propice comme déclencheur. »

Une voix rauque, éraillée. Je me redressais un peu plus, raclant ma gorge et passant mes doigts dans mes cheveux. Chaud. Je crevais de chaud. Je vins desserrer la cravate autour de ma gorge et me défaire de ma robe de sorcier pour la poser à mes côtés.

Je t'écoutais et tantôt une grimace venait déformer mon visage lorsque tu étais dans le faux. Parfois je ne disais rien, simplement en train de penser à tes paroles. Mais je t'écoutais.

« Si cette pensée et ce qui me lie à elle sont à jamais extrait de mon être, c'est m'amputer d'une once de ma personnalité. Ce n'est pas ce que je veux. »

J'haussais un sourcil. Je me souvenais de la première fois que tu t'étais présenté à moi, le cours des potions. Tu m'avais posé tout un tas de question, argumenté sur la nécessité de feuille de mandragore dans l'une des potions au programme. Tu avais parlé, parlé, parlé, et la seule chose que je t'ai demandé… C'était de te taire. Tu parlais trop. Comme aujourd'hui. Mais aujourd'hui, tes paroles avaient du sens, elles convergeaient vers quelque chose d'utile. C'était une perte de temps à tes yeux, mais pas pour moi.

Oublier Charlie, n'est-ce pas. Quelle drôle d'idée. Je me l'arracherai avec grand plaisir de l'esprit. Le souvenir même d'avoir pu la tenir aux creux de mes bras, que mes lèvres lui ont appartenu l'espace de quelques mois… Non, j'en crevais. J'en aurais gerbé à en mourir. C'était rabaissant, dégoûtant mais strictement nécessaire. Mes pensées tournées vers mon Astre, ma douce Serena, celle que je désirais depuis bien trop longtemps, toutes ces idioties je les ai faites. Je les lui ai servi sur un plateau d'or et mon cœur de substitution avec. Je l'ai laissé me traîner et me bazarder devant tout le monde. La tristesse au visage par moment, jamais de la colère. Juste de la compréhension et cette sensation d'avoir raté quelque chose. J'affichais à certains, cette pensée de ne pas avoir été assez bien pour Charlie.

Mais elle était le parfait exemple des insectes que j'éradiquerai de ce monde. Une véritable traînée. Cette méprisable née moldu… Ici, à Poudlard, elle avait reçu la chance innommable de pouvoir partager nos dons. Que faisait-elle, cette ingrate ? Elle passait son temps à courir après les garçons. Une catin, une briseuse de cœur qui pourrait se vanter d'avoir mis le nom de notre cher Prince de Poudlard sur sa liste. Un insecte qui n'avait pas sa place ici, et certainement pas aujourd'hui.
Le seul réconfort que j'y trouvais.. Je l'avais rassuré. Cette cicatrice ferait partie d'elle maintenant. Pour lui prouver mon avoir infini, j'avais pu caresser son bras, ignorant sa blessure. Mais dieu que j'aimais cette inscription dans sa chair… Il y avait là toute la vérité. J'avais soufflé au creux de son oreille de ne pas s'en faire… Je serai là pour la protéger… Un jour ils ouvriraient les yeux et verront qu'il n'y a pas de différence entre toi et moi.
Stupide idiote.

Une légère moue crispée, je fini par répondre à ta question : « Ce n'est pas tant le fait de se souvenir de cette personne et de ce bonheur… Ce sont les conséquences crées par ce qui a été brisé… De… Je me râclai la gorge, me redressant. Je n'en sais rien. Je veux simplement que cela cesse. Et cela t'occupes. Alors… Je finis par attraper le parchemin l'observant quelques secondes. Je te remercie pour ton temps… Et je suis désolé de t'ennuyer avec tout ça. »

Sûrement la première fois de ta vie et la dernière que tu m'entendais m'excuser et te remercier.
Mais toi… Toi, Euphemia… Tu n'es qu'éphémère dans les vies des autres. Un murmure, une information. Tu étais observatrice et peut-être dangereuse pour certain, déjà, à ton si jeune âge. Et ta magie expérimentale, ta manière de penser, elles sont précieuses, tu sais, ma belle.


© charney

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MessageSujet: Re: Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver.   Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver. EmptyLun 30 Juin - 23:07


Étrange.

Audrac Saddler n’est jamais confus. Il est humain. Il rit, est parfois blessé, est parfois pensif… Mais cette fatigue dans sa voix est nouvelle. Et comme si les yeux d’Euphemia étaient des caméras, sa rétine gagna en étroitesse en le fixant. Son sourire aussi léger qu’un pétale posé sur l’eau, elle expira en baissant les yeux sur les livres ouverts.


« Tu ne m’ennuies jamais. »

Elle s’installe convenablement en face de lui et reprend un air moins joyeux, ou plutôt plus sérieux. Plus froid et plus objectif sur ce qu’elle dit et entend, sur ce qu’elle sait, croit savoir, suppose qu’elle sait. Ces milliers, ces millions d’incertitudes qui par chance et par effort parviendront à aboutir à un résultat.

« Tu as raison. Tu vas perdre une part de toi. C’est pour ça qu’il est peut-être plus censé d’ériger une barrière entre les souvenirs qui t’habitent. »

Puis elle sort une feuille et une plume pour commencer à griffonner presque frénétiquement.

« Mais le Serment n’ira pas. C’est une promesse avec témoin. Un mariage, dans sa forme la plus radicale. Deux êtres qui jurent sur leur vie, et un témoin pour se souvenir. Tu souhaites oublier quelque chose, je ne pense pas que tu veuilles t’enchaîner à deux personnes pour laver ton linge. »

Tout en continuant de griffonner, elle sort d’une poche des Berty Crochu, en gobe un en le lançant presque dans sa bouche, fait une drôle de tête avant de reprendre son visage impassible et tend la main vers Audric ans le regarder.

« Ce serait autre chose si tu voulais faire oublier quelqu’un d’autre. Supprimer le témoin affaibli le sort, mais si ce n’est pas une peine de mort, mais l’endormissement de souvenir que tu souhaites, tu peux garder la même mécanique de base du sort. Il faut évidemment que, même momentanément, l’autre personne consente. »

Sa plume cesse d’écrire. Elle commence à dessiner.

« Et même sans me compter, des gens tueraient pour pouvoir faire une chose pareille avec toi. Je ne pense pas exagérer en disant que ça te mettrait en danger. Beaucoup de gens ne te considèreraient plus comme un homme si tu révélais ce qui s’apparenterait à de la faiblesse. »

Elle pose violemment la plume sur la feuille et ferme les yeux pour se remettre bien droite sur le banc. Sa plume s’assèche immédiatement. Les lignes décrivent des sons, des voix entendues, l’espaces d’une minute, dans toute la bibliothèque. Des échos. Des titres de livres croisés en venant. Une ligne courbe, beaucoup de lignes courbes, sont illisibles, comme si les mots n’étaient parvenus à exprimer une donnée précise.

« Tu fais encore cette tête. »

Ces yeux qui prennent leur mal en patience quand ils écoutent les autres.
Je me souviens de ces moments qui sont les nôtres.

Je t'ai appelé, ce jour là, alors que tu jouais au professeur.
Je t'ai occupé par mes questions pendant peut-être une heure.

Tu m'as dis de me taire. Tu a été le premier.
Et je t'ai sourit car pour la première fois, tu as osé.
Perdre ton sourire
Pour me dire de ralentir.
Sadiquement presque, je ne peux que chérir
ces moments où tu t'autorises à maudire
Le chaos autour de toi.


Elle ouvre les yeux et reprend la feuille et la plume d’un coup de manche pour le remettre dans son sac. Sans un regard pour son aîné, elle finit sa phrase.

« Celle qui dit que je parle trop. »

Elle met les coudes sur la table et y pose son menton pour lires à la va-vite quelques lignes des bouquins qu’inspectait  Audric. Elle ne comprenait que la moitié.

« Tu n’es pas obligé de sourire avec moi tu sais. Tu visualises souvent tes souvenirs, en fermant les yeux ? Ça rendrait la manœuvre beaucoup plus aisée, si tu ne compte pas t’amputer une partie de toi-même. »
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Audric A. Saddler
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MessageSujet: Re: Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver.   Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver. EmptyVen 11 Juil - 15:35




It's a game. 

Je t'observe t'installer convenablement face à moi. C'est déjà mieux, on pourrait presque penser que tu es civilisée maintenant.
Je vais perdre une part de moi dans ces souvenirs déchirants. Mais la vérité c'est que je l'ai déjà perdue. Elle est partie. Elle m'a tourné le dos. Elle a déposé un baiser contre mes horreurs et elle s'en est allée. Elle a raison de me fuir, elle a entièrement raison cette douce et belle Serena de s'éloigner du monstre que je suis. Je ne sais apposer sur sa peau que ma colère et ma haine lorsqu'elle est si loin de moi. Je ne vois que ses regards pour les autres, je ne vois que ses sourires pour d'autres et j'oublie le reste, tout le reste qu'elle peut m'offrir, tout ce que j'ai pu lui voler, lui imposer.
Il ne me faudrait une barrière, il me faudrait un barrage, une prison entière pour retenir en moi cette folie qui me ronge, cette bête qui gronde et qui désire se jeter à la gorge de trop de personnes.. Il me faut une cage d'or, des barreaux de diamant pour retenir cet égoïsme inhumain qui me lèche encore et toujours. Elle est violente, tu sais, cette bête. Mais elle se noie dans ma colère, dans ce chagrin qui n'en est pas, elle bouge, elle claque, elle déchire ma haine gluante. Elle a envie de hurler, elle a envie de tout exploser. Elle ne souhaite que planter ses griffes dans mon visage, elle veut tout arracher, ces milles et uns masques qui fait le grand, le beau, le sage, l'honorable Audric Saddler. Cet élève parfait, cet élève sans histoire et tellement investis ! Tellement adorable cet Audric ! Qui voudrait ressembler à une chose pareille ? Je crache sur mon propre reflet, je ne sais plus m'observer sans avoir envie d'éclater cette surface lisse. Bien trop lisse. Trop lisse, Euphemia, beaucoup trop tu m'entends !? Qu'est-ce que tu fais là à observer les crevasses qui se dessinent sur mon visage ? Tu aimes ça ? Ah je pourrais t'en dessiner des belles au fond de ta chair si c'est cela que tu adores voir sur moi. Tu verras, tu pourras les admirer dans ton propre reflet, tu verras, tu finiras par les détester toi aussi.

Je ne t'ennuie pas, non bien sûr que non, ma présence t'as toujours irradiée, tu m'as toujours observé presque comme les autres. Un exemple, un parfait de putain d'exemple qui n'est rien, juste creux, tu adulais des mensonges, ceux qui sont devenus ma vie, ceux que j'ai tissé autour de moi pour vous tromper… Mais ce n'était que moi, c'est à moi que je me mens et je suis fatigué, fatigué, Euphemia, tu sais ? C'est fatiguant de faire semblant, fatiguant d'essayer de comprendre une chose que je ne comprendrais jamais. Alors oui, arraches-moi le cœur, arrache-moi ce que tu voudras, arraches-tout, absolument tout, fais-toi plaisir, éclate la vérité, éclate des couleurs sur ce visage qui n'en possède pas. Je suis creux, je suis un monstre, je ne sais pas ressentir comme toi, ni comme vous, encore moins comme elle. Je suis une bête avide qui déchire de ses crocs ce qu'elle peut attraper et ce que je ne peux l'atteindre, je le traque. Mais je suis las, je suis épuisé, je n'en peux plus, je n'en veux plus. A quoi bon construire un monde que j'ai construis pour nous, si ce nous n'existe plus ? A quoi bon se saigner pour un monde meilleur, si c'est pour la voir s'enfuir ? Je reconstruirais notre société, pierre par pierre, j'assurerais la sécurité des familles et de nos enfants, je serais le père fondateur d'une nouvelle Nation, d'une nouvelle Ere, où les nés-moldus resteront dans leur monde. Je serais le Créateur, je serais Dieu sur cette Terre qui hurle à la mort, qui se meurs de sentir des sangs si Purs couler en son sein, elle se tue de voir tant de haine ravager le monde.

Je respirais, lentement, je t'écoute également, mais c'est vrai, tu as raison. Il ne faudra pas un lien entre deux personnes pour une chose pareille, tu n'es pas bête. Mais tu vois, même mes mensonges ne tiennent plus la route, alors je m'agace et je souffle : « Non, non, tu ne comprends pas… Il me faut quelque là, au fond de ma chair qui fasse que lorsqu'on me parle d'elle, que je viens à prononcer son prénom, à penser à elle, j'oublie tout ce qui était moche, que j'oublie ses mots, que j'oublie tout, absolument tout…. Et lorsque mon esprit vaquera à d'autres occupations, les souvenirs ne seront plus voilés, je ne veux pas les détruire, je veux juste les oublier un temps. C'est semblable au Serment, parce que c'est déclenché de la même manière et il est là, pour toujours. Les autres sortilèges ont un déclenchement quasi immédiat, lui il dort. »

Il dort. Comme moi. Je me crispe un peu, lorsque un vertige me prends. Tu as vu, mon teint est presque aussi pâle que le tiens aujourd'hui. Moi aussi, je me suis pris pour un grand sorcier cette nuit. Je t'observe écrire, dessiner, mais j'inspire profondément, silencieusement, les doigts crispés sur ma cuisse.

Mais un éclair de surprise s'abat sur mon visage. « Quelle tête ? » Mais un léger soupir franchit la barrière de mes lèvres en t'entendant. Non, tu ne parlais pas trop aujourd'hui, j'étais simplement éclaté. Je me sentais comme après une saignée, comme si un vampire m'avait vidé de mon sang, comme si j'avais couru derrière tes songes la nuit entière, comme si je n'avais pas mangé et bu de la semaine. Tout ça à la fois, qui ne faisait qu'empirer mon état. Tout ça…. Tout ça pour un Adieu. Tout ça pour lui montrer que je l'aimais, tout ça qu'elle n'a pas vu. Elle ne m'aime pas, tu sais, j'en ai fais un monstre. Elle veut seulement sa liberté, et lorsqu'elle aura… Je serais définitivement seul. Seul pour le monde, seul avec mes alliés, seul dans ma folie, à rire seul, danser seul sur cette danse macabre qui va s'abattre aussi violemment que ma colère sur ce monde pourri. « Je ne me force pas à sourire avec toi, Euphy. Je suis juste… Fatigué. J'ai passé une très…. Mauvaise nuit. Si peu. Je soupirais légèrement, avant de reposer mon regard sur toi. Et je soufflais, sincère :  J'évite de trop penser lorsque je le peux. La tristesse et la douleur vivent au fond de mes prunelles. Avoues, Euphemia, tu as vu la différence. Surtout toi, qui m'observe avec bien trop de facilité, tu as vu cette différence marquante entre la douleur factice de Charlie et celle que créé Serena en moi depuis toujours, qui m'a abattu hier soir de ses mots. Et puis tu n'es pas ennuyante…. Comme la plupart.   »


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Euphemia A. Grave
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MessageSujet: https://www.youtube.com/watch?v=vy0NySCmuFU   Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver. EmptySam 12 Juil - 17:52

Je ne comprends pas.

Pourquoi veux-tu à ce point prendre des risques. Pourquoi tiens-tu à te battre contre quelque chose que tu ne veux pas tuer. Pourquoi tant de peine pour une femme qui ne t’a pas tiré une larme quand elle t’a blessé aussi publiquement. Pourquoi…

Pourquoi tant de peine en toi, ici et maintenant ?

Quelque chose ne tourne pas rond. Quelque chose ne fait pas raccord. Il me manque tant de pièces de ce que tu es pour te comprendre… Il est rare qu’il y ait des pièces à chercher, de véritables rouages dans le chaos des émotions des hommes.

Mais toi, tu sembles aussi bien réglé qu’une horloge.

Pourquoi sous mes yeux, ton horloge déraille-t-elle ?

Est-ce la lumière qui rend ta pâleur cadavérique ? Je grave l'image dans ma mémoire, comme un tableau à peindre plus tard : la lumière chaudes de l'été entre les livres poussiéreux, et toi, que la nuit à creusée, que la mort habite de minutes en minute. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas ce qui se joue sous mes yeux. Et mon visage n’est qu’un impassible masque de pierre derrière lequel tout part en miette.

Je me lève et contourne la table, m’approche de toi d’un pas lent, et pose une main d’enfant sur ton épaule. Faiblement mon sourire revient, en même temps que défile dans ma mémoire le comportement à adopter lorsque quelqu’un fait un malaise. Je pose mon pouce sur une veine de ton poignet, et compte.

C’est drôle, que je mette autant de temps à retrouver la mémoire pour ce genre de situation. Est-ce parce que je ne pensais jamais te voir dans un tel état ? Le mot « Ugly » semble rougir tes lèvres, comme une blessure intérieure. Aujourd’hui plus que jamais. Ça non plus je n’aurais jamais dû le retrouver dans ta bouche. Que s’est-il passé pour que tu te brises de l’intérieur ainsi ?

Tu n’as pas l’attitude de quelqu’un qui se remet lentement de ce que Charly a fait. Tu n’as jamais eu l’attitude de quelqu’un qui se remettait. Comme d’autre, j’avais cru que ton impassibilité était de la dignité.

Mais aujourd’hui je le sais. À cause de ton visage déformé par une douleur que la fatigue d’une nuit blanche ne peut résumer, à cause de ce tourment dans tes yeux lorsque tu prononces le nom de Charly et ne semble même pas voir son visage, ces battements de cœurs erratiques qui semblent se faire écrouler le Palais qui régnait sur ta beauté intérieur. Oui, aujourd’hui je le sais.

Ta dignité, c’était de l’indifférence.

Quelque chose ne vas pas. Je ne peux pas savoir quoi, je n’arrive pas à comprendre quoi. Les chemins qui mènent à ton état d’esprit sont brouillés. Par le bouclier lisse de ton sourire de toujours. Par ma propre incompétence d’enfant de quinze ans. Je ne suis pas médecin. Je ne suis pas psychologue. Je ne suis pas enquêtrice. J’aimerai être tout cela à la fois, mais pour l’heure j’échoue dans tous les domaines. Tu deviens sous mes yeux un questionnement bien plus fondamental que tes capacités aux échecs ou tes performances en sortilèges. Soudain tu es quelqu’un qui a besoin d’aide physique. Je suis petite, je me sens toute petite. Pourquoi. Je n’ai pas de raison de me sentir ainsi. De sentir mon cœur malade comme si je sentais une de tes douleurs.

Tu ne vas pas mourir, objectivement. Tu ne vas pas mourir. Ta douleur, je ne la sens pas. Je ne la sens pas, je vais bien. Mais c’est pareil que de perdre du sang.

Ah. Je comprends.

J’ai peur de perdre du sang.
J’ai peur de te perdre.

C’est idiot, de transposer sur toi ma famille entière. Je n’étais pas censée m’attacher à toi comme ça. Qu’ai-je fais comme erreur ? Où est passé mon indifférence ?


Recherche d’une réponse en cours.
Recherche d’une réponse en cours.


Tu me fais me poser beaucoup trop de question en trop peu de temps, Audric Saddler. Tu me rends impatiente. Pourquoi as-tu tellement d’influence sur moi ?

Suppression du programme de raisonnement.
Reprise de la résolution du problème : individu en état de santé dégradé.


Je ne peux pas porter la douleur qui s’appelle Amour. Pour la simple raison que je ne connais pas son existence.

Je ne connais pas l’existence de l’amour. Ni ta passion, ni la face sombre de toi. Tu n’es qu’un homme qui a toujours su rester digne et qui aujourd’hui ne l’est pas. Du moins pas comme toujours. Comme si soudain je posais les yeux sur une plaie béante dont je n’avais jamais soupçonné l’existence.


Endiguement des réflexes nerveux parasite.
Raisonnement objectif en cours.
Chasse la peur.
Chasse la peur.


Devrais-je craindre pour toi ?

Devrais-je te craindre ?


« Arrêtons-là pour aujourd’hui. Je vais t’aider à ranger. »

Tes paroles me touchent, malgré que je ne semble plus t’écouter. Regarde-toi, que s’est-il passé ? Je te remercie, à l’infinie, de penser que ma voix ne t’écorche pas les oreilles. De penser que mon existence n'est pas irritante, de me faire me sentir t'être utile. Je te remercie de me traiter mieux que les autres, mais…

Que les autres ?


« Et puis tu n'es pas ennuyante…. Comme la plupart.  »


Les autres t’ennuient. Les autres… Tu n’as pas d’intérêt pour les autres. Pourtant tu agis toujours pour leur bien, dans la mesure de tes capacités. Les gens t’aiment pour ta sympathie. Tu es adulé pour ce regard doux que tu portes sur chacun.

Neutralisation de l’information.
Audric aime les gens. Suppression en cours.
Rédaction du nouveau rapport en cours.
Rédaction du nouveau rapport terminé.
Audric est ennuyé par les autres.


« Ce n’est pas de la fatigue physique. Quelque chose est arrivée ? »

Audric se donne le droit de ne pas s’intéresser aux gens.
Audric se donne le droit de ne pas aimer les gens.
Audric a le droit à l’indifférence et l’agacement.
Euphemia Amelda Grave a le droit à l’indifférence.


[i]Pourquoi est-ce que je me sens obligée de continuer à sourire ?
« Tout vas bien. Respire profondément. J’y réfléchirai, promis. Un sort qui dort. Qui est toujours là. Tu veux quelque chose à boire ? » Je change sans un mot un des livres en gobelet de cristal et lance un Aquamenti. C’est ridicule de sourire. Audric n’a pas besoin de mon sourire.

Échec de rationalisation.
Redémarrage.


Je te tends le verre. Tu n’as jamais vraiment aimé Charlie. Et je ne ressens pas ça comme une insulte. Je l’ai simplement imaginé, à partir de ce que je savais. Je me suis trompée. Je me suis trompée sur toi.

Audric m’a appelé Euphy.

Je ne suis pas en colère.

Je suis heureuse.

Tu es le seul, le premier et le seul, Audric Saddler, à voir son mon visage une expression pareille. Parce que j’ai éprouvé une fois la joie d’être tolérée. Parce que tu représentes un idéal qui à force de te regarder est devenu le mien. Tu m’as changée, sans le vouloir.

Tu m’as changée.

Tu es le seul, à pouvoir voir de la peine sur mon visage. De la peine pour toi. De la peine pour ce que tu as fait de moi.

Tu es le seul.

[/i]
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MessageSujet: Re: Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver.   Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver. EmptyJeu 24 Juil - 17:36




It's a game. 

J’ai blessé Charlie. Je l’ai vu dans son regard et au fond, cela me faisait presque plaisr. Aucune honte, aucune saveur de tristesse, non simplement du soulagement. La seule chose qui m’a écorché véritablement, c’est de contenir mon sourire narquois et si provocateur, de me retenir de lui souffler qu’elle n’était qu’un insecte, une enfant immonde qui se prenait pour une femme, qui n’était nulle autre qu’une traînée, une fille facile, presque une fille de joie. L’avoir touché me dégoûtait, avoir goûté ses lèvres me révulsait, me donnait envie de rendre. Mais la comédie me drapait tout entier, tu sais. Et si je n’ai pas pleuré devant le monde, c’est pour ne pas en faire trop. J’ai laissé la tristesse et la fierté peindre mes traits, j’ai laissé mes muscles se crisper et briller de mes yeux d’une tempête étrange. Plaisir et victoire, elle m’offrait sur un plateau d’or ce que je désirais depuis trop longtemps. Mais mon col était impeccable, tiré sur cette marque dans ma gorge, la marque invisible de la luxure de cette démone a qui j’ai succombé une nuit.
Cette simple idée faisait frémir mon âme, mes pensées allant rejoindre cette arche de sensualité. Elles n’ont rien à faire là mes pensées, pourtant l’idée de retrouver son odeur et la chaleur de ses bras m’envahit, tout aussi vite que l’envie d’exploser, de détruire tout et n’importe quoi. Comment pouvait-elle me tourner le dos, cette pauvre sotte, moi qui lui avait offert toute ma vie, comment pouvait-elle penser que je serais si passif à son envie d’être à mes cotés. Je l’ai désignée, je l’ai toujours désirée pour elle cette Reine des Ombres à mes côtés, mais jours après jours, la seule chose qu’elle me prouvait c’était son envie de liberté, de me glisser les doigts, d’essayer d’avoir un coup d’avance sur moi pour me battre à mon propre jeu. Elle danse, elle bouge, elle se noie dans des illusions. C’est moi le Maître et j’ai entre mes doigts la corde qui frotte la délicate peau de sa gorge, j’ai entre ses doigts la clef de cette promesse dangereuse. Elle est mienne, où qu’elle soit, quoi qu’elle fasse, avec n’importe qui qu’elle soit. J’ai laissé dans sa chair, ma marque. Elle ne peux pas le dénier, n’est-ce pas, Euphemia ?

Pourquoi cherches-tu à me comprendre ? Je me demande toujours ce qui plane dans ton esprit… T’imagines-tu déjà en train de me disséquer le cerveau en espérant pouvoir attraper le mystère qui plane autour de moi ? Tu risquerais d’être déçu. Ou peut-être pourrais-tu découvrir que j’étais sincèrement fou. Mais je n’y pense pas. Je suis ivre de colère, ivre de mes passions, ivre de mes émotions. Je vis tout intensément, je ressens la moindre de mes décisions, la moindre de mes machinations vis sous ma peau, dans mon crâne, c’est un monde dans mon crâne, que lentement je vois se construire sous mes yeux. Je ne suis pas fou, Euphemia. Je suis ambitieux. Et si je dois mettre de côté cette pauvre idiote quelques temps afin de mieux avancer, je le ferrai. Quitte à être seul. Mais je l’ai toujours été, tu sais. Et puis nous sommes toujours seul, confronté à nous même, nous sommes seuls pour affronter la mort et la douleur. Quoi que l’on dise.

Je te suis du regard et je ne réagis pas à ton geste familier à mon égard. Je ne suis qu’un pantin entre tes doigts, mettant bien trop de temps à comprendre ce que tu faisais de mon poignet…  Mon cœur ne bat pas la chamade pour toi, ma toute douce, et surtout n’en soit guère enchanté. Je crois que mon corps se débat pour respirer, se débat pour tenir encore debout. Pourtant, c’est avec une délicatesse incroyable de que je retire mon poignet de tes doigts, étrange caresse innocente, alors que je détourne le regard et la tête.

Ma dignité n’est ni impassible, ni indifférente. Ma dignité est puisée dans mon essence même, distillée et apprêtée. Un savant mélange de puissance et de fierté, un brillant breuvage d’humaniste et de bonté, un incroyable remède d’ambition et de manipulation. J’ai le cœur sur la main, Euphemia, tu verras. J’ai dévoue ma vie à mes plans, je dévoue ma vie à notre Monde. Plus que quiconque je m’investie pour la cause humaine, Euphemia. Tu ne comprends pas, le monde a besoin de moi. Tout est en train de se détruire, tout s’effiloche et s’effrite, bordel. Tout le monde le voit, mais personne ne bouge, nous courrons à notre perte ! A une vitesse folle ! J’ai peur Euphemia, peur de ne pas arriver à temps pour redresser la tour qui peut s’effondrer à tout moment…

« Je me suis disputé… Avec Serena. »

Disputé. Mensonge. Nous n’étions pas ensemble, mais cette discussion était semblable à une rupture. Elle a laissé dans ma bouche un goût de cendre. Serena. Evidemment que tu connais Serena, même sans la connaître. C’est elle. Ma Princesse de Poudlard, la vipère populaire de Poudlard qui a investit des rôles et les titres sous l’élan que je lui insufflais. Tantôt inséparable, longtemps complique, il y avait un vent de froideur entre tous ces derniers mois. Cela s’est même ressenti au sein du club de potion, malgré nos jeux. Ma sœur, mon amie, ma meilleure amie, ma confidente, la main de mes machinations. Celle que je désire à mes côtés, celle que j’aime, celle que j’écraserai pour me refuser.

Mais je le vois ton visage se consumer de joie. Puis maintenant de la peine. C’est compliqué sur ton visage aussi. Tu ne portes pas de masque, Euphy. Tu es sincère, tu es réelle. C’est fantastique tu sais. Je t’envie tant, d’être capable d’exposer tes faiblesses au grand jour.

Je souris vaguement. «  Merci. » J’attrape ce verre, l’apporte à mes lèvres. Mais le cristal s’écrase au sol, il éclate, il éclabousse, il se brise comme mon regard. La respiration coupée, je serre mes doigts sur la table, et mon regard se perd dans un autre monde. Je souffle : «  Du sucre…. Je crois que….C’est mieux, non ? » Je souris. Pas la peine d’avoir peur, ma douce, je ne vais pas tomber. Pas aujourd’hui. «  T’en fais pas. C’est juste… Comme un vertige. C’est passager. Désolé pour l’eau…. » Trop d’excuse aujourd’hui.

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MessageSujet: Re: Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver.   Oblivion ; les ombres blanches aveuglées par Un Soleil d'hiver. EmptyVen 8 Aoû - 13:11

Les mots sortent morts. Nos faces livides restent vides. Je n'ai ni sourire compatissant, ni larmes compréhensives pour toi. Tu n'as pas besoin de cela.
Et je n'ai pas besoin d'exprimer ce que je sais. Ce que tu sais.


"Compris."

Comme un enregistrement de machine, une acquiesce de soldat. C'était presque évident et pourtant hors de toute compréhension de tout ce qui s'était passé jusqu'à présent dans ces murs. Compris. Charlie et toi n'avaient pas d'histoire. Du moins pas une histoire que tu as vécu comme un être qui aime et qui se sent aimé. Charlie et toi étaient autre chose que ce que j'ai compris autrefois.

Compris. Tu aimes Serena. Aime comme "vouloir une existence avec elle". Aime comme "avoir mal sans elle".

Compris. C'était Serena.

J'ignore pourquoi je me sens si calme alors que toute la vision que j'ai eu de toi jusqu'à maintenant est soudainement ébranlée. J'ignore pourquoi ma patience, habituellement mise à l'écart lorsque je tombe sur une chose aussi importante, reste et me pèse même sur les épaules et sur le cœur comme un énorme manteau de fourrure. Je veux t'en prêter une moitié, pour t'empêcher d'avoir froid et d'y penseŕ à cette solitude, à cette attente qu'elle semble ne pas avoir comble cette nuit. En lourd manteau de patience.

Est-ce si important de tout savoir de toi des à présent ? C'est dangereux, ce que je suis en train de penser. Très dangereux. Mais peut-être est-cm ce que je n'ai pas envie de connaître la vérité maintenant. Peut-être que je vais attendre d'être capable de tout accepter de ta part.

Peut-être qu'il est déjà trop tard.

Il est trop tard. Je t'aime Audric. Je t'aime au point de ne pas avoir à te demander des comptes pour le sentir en sécurité. Je t'aime déjà au point de vouloir te prendre dans mes bras pour que tu puisses cacher ton visage à ces autres qui te croient parfait, comme je l'ai cru un jour.

C'est trop tard. Plus tardif encore que Laureline. Je l'ai trop admiré, ton masque de perfection, trop admiré ton talent et ton intelligence. J'y ai trop cru et je ne peux cesser d'y croire. Parce que malgré les secrets, c'est la vérité.

Tu es fort.

J'agite Vivi pour que vienne à moi pour sortir de mon sac une plaquette de chocolat que je casse entre mes doigts pour t'en mettre un dans la bouche sans préavis.

"Sucre."

Je ne souris pas. Je ne souris plus. Je n'ai plus peur. Je n'ai pas besoin de me protéger avec des façades. Avec des sourires aimables.

Plus devant le Audric qui a la fin des temps pour me révéler qui il est vraiment. Parce qu'au fond je n'ai plus peur de ne pas tout savoir.

Je sais l'essentiel.

Je reste devant toi, sagement. Je ne force pas mon expressivité. Je ne forçe plus rien. Mes inquiétudes, mes joies, je les gardes silencieusement les du cœur, et me contente d'être là, pour toi.

C'est la faute. Je n'aurai pas du me rapprocher autant de toi. C'est trop tard. C'est tant pis. C'est compris. Et c'est doux. Sucré même.

D'être avec toi, et rien d'autre.

Ma voix chuchote, pour que toi seul entende.


"Envie d'en parler ?"

Puis mes yeux se ferment. Je souris faiblement, à l'intérieur. C3 n'est pas la bonne question.

"Besoin d'en parler ?"

M'importe seulement que tu ailles bien.
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