Sujet: Les colosses aux pieds d’argile • Haimon & Vitali Lun 10 Mar - 23:29
Haimon Bogart & Vitali Oulianov
les colosses aux pieds d'argile
De grands miroirs aux cadres en fer blanc finement décorés, les rideaux des persiennes tirés, quelques bougies flottants dans l'air, sa baguette fixée droit vers son propre reflet, Vitali Oulianov retenait sa respiration, attendant le moment propice où il pourrait lancer son sortilège. Sa canne serré dans sa main, s'appuyant dessus plus qu'il ne le fallait, le sorcier ne voyait pour le moment que sa propre image, tordu, vieillissante et maigre. Il avait perdu beaucoup de poids depuis les vacances, non en réalité il avait perdu beaucoup de poids depuis ce jour où la marque était apparut dans le ciel de Poudlard. Lui si gourmand, il avait pourtant passé plus de temps à distribuer ses sucreries qu'à en manger lui même, il avait fait illusion assez longtemps comme cela, mais serait-il possible pour lui de maintenir encore le rythme ? Les cours avaient repris depuis quelques jours déjà, et il se sentait plus faible que d'habitude. Le professeur de Duel était pourtant connu pour être dynamique, toujours apparaître au moment où on s'y attendait le moins et faire en sorte de laisser sur son passage cette si étrange effluve de chocolat qui ne le quittait jamais. Mais malgré la neige qui disparaissait, et le vent qui se réchauffait dans les couloirs du château, malgré les quelques petits oiseaux bleus qui voletaient gaiement annonçant le retour d'un printemps plus rapidement que prévu, le sorcier russe n'avait que rarement quitté son logement et sa salle de classe. Se débrouillant pour afficher toujours cette mine étrange et ce rictus amical qui creusait affreusement ses rides face à ses élèves afin de ne pas les alarmer, le professeur savait pourtant qu'il ne ressemblait plus vraiment au professeur que les élèves avaient salués en septembre dernier.
Un éclat blanc apparut, remplaçant son reflet en ouvrant une bouche béante et lumineuse vers lui. Avec un frisson le sorcier serra plus fermement encore sa petite, mais puissante, baguette en bois de chêne rouge, sa fidèle amie, qui avait subit d'aussi mauvais traitement que lui.
« - Obscuro. »
La forme fantomatique disparut du reflet du miroir, et le professeur se laissa enfin allez, se laissant tomber sur le dossier d'une chaise qui se trouvait dans le coin de la pièce. La salle de Duel était d'une beauté encore plus ténébreuse ainsi plongée dans le noir, longue, étroite, elle possédait de nombreuses armoires incrustées à même la roche dans lesquelles Vitali cachait nombre d'objets surprenant, tout aussi surprenant qu'insolite à l'image de ce qu'on pouvait voir sur son bureau au fond de la pièce ou bien dans les appartements du russe. Alors qu'il relevait la tête, observant son fidèle ami, le faucon Boursk qui décrivait un cercle étroit et nerveux prêt des poutres de soutiens du plafond, un bruit léger se fit entendre derrière lui, se retournant immédiatement, écarquillant ses petits yeux foncés, le Professeur Oulianov se redressa sur sa chaise lorsqu'il reconnut le patronus si distingué du professeur d'arithmancie.
« - Je vous envoie Haimon Bogart professeur Oulianov. »
Une fois le message délivré, le spectre du patronum disparut, et Vitali se mit à froncer des sourcils, se relevant tout en serrant si fort sa canne dans ses mains qu'il en faisait blanchir les jointures de ses doigts, le sorcier boiteux se dirigea vers le miroir qui se trouvait à présent obstrué d'une épaisse fumée noir et chuchota dans sa langue maternel quelques mots avant de se diriger vers son bureau, traversant de son pas claudiquant qui faisait claquer sa canne sur le sol en boit, la salle de classe, il poussa un profond soupire et ouvrit un tiroir d'où il sortit un petit carnet. Là sous le fin cuire noir était recueillit le nom de tous les élèves qu'il avait pu recevoir en retenu, car il n'était pas dupe, on ne lui envoyait pas le jeune Bogart dans le simple but que le sorcier ne lui donne une bonne tape amicale sur l'épaule et une chocogrenouille. En réalité c'était Vitali lui même qui avait, et ce dès son arrivé à Poudlard, demandé à ce que le Serpentard ne lui soit envoyé dès qu'il était collé, ou bien viré de cours, ce qui revenait à peu prêt au même, et depuis cette période, depuis la deuxième année du vert et argent, il était bien rare que Vitali Oulianov ne passe un mois sans voir apparaître le blond aux yeux si froid dans cette salle. Il avait prit l'habitude de voir sa dégaine, qui c'était certes musclée et agrandit au fur et à mesure des années mais qui restait pourtant bien fragile, tel un colosse aux pieds d'argiles, il c' »tait habitué à le voir passer cette porte. Boursk poussa un petit cri strident et Vitali compris le signal, quelqu'un se trouvait prêt de la porte, avant même qu'Haimon n'ait prit le temps de frapper ou bien d'entrer, ou encore de faire demi-tour, la voix chaude et connotée d'un fort accent, rappelant ses origines, du sorcier se fit entendre, rompant le pesant silence qui l'avait entouré depuis l'arrivé du patronus de son collègue.
« - Monssssieurrr Bogarrrrt, entrrrrez ! »
Tous le monde s'accordait à dire que Vitali était un homme au physique étrange, et qu'il n'aspirait pas la sympathie aux premiers abords, et pourtant lorsqu'on passait outre les apparences, et la disgracieuse et pourtant élégante canne qu'il ne lâchait pas, lui donnant sa démarche si particulière, on découvrait un homme au cœur généreux et très aimant. Portant beaucoup d'affection aux élèves de cette école, il ne manquait pas une occasion de se montrer compréhensif ou souriant avec eux. Mais une parti du Professeur pouvait aussi se montrer particulièrement intransigeant et froid derrière ses quelques extravagances, et personne mieux qu'Haimon ne connaissait cette facette du professeur qui le faisait travailler avec application, et surtout qui portait un jugement des plus critique et pointu sur les agissements du garçon, gardant toujours un œil sur sa touffe blonde. Vitali le savait il ne se comportait pas de la même manière avec le Bogart qu'avec les autres, mais il était aussi persuadé de le faire pour le bien du jeune homme.
« - Pourr quel motif vous envoie t'on à moi aujourrrd'huii monsieurrr Bogarrrt ? »
Relevant sa tête émaciée, ses yeux d'un noir d’ébène encadré de ses mèches de cheveux grisonnantes, Vitali gardait sa main en suspend au dessus du petit carnet noir qu'Haimon connaissait aussi très bien à force de le voir. Les lèvres pincés, le regard sévères, les deux sorciers s’apprêtaient à passer encore quelques heures ensemble.
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Haimon J. Bogart
Serpentard
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Sujet: Re: Les colosses aux pieds d’argile • Haimon & Vitali Jeu 20 Mar - 18:57
Les colosses aux pieds d’argile
★ Vitali & Haimon
En arrivant devant la porte de la salle d'entraînement je m'apprêtai à toquer, renonçant au dernier moment, un sourire amusé au coin des lèvres. Comme doté d'un 6eme sens, le professeur Oulaniov m'invitait toujours à entrer dans la salle avant que je ne manifeste ma présence. Aujourd'hui ne fit pas exception et j'actionnais la poignée de la porte pour l'ouvrir et le rejoindre dans son antre.
Je refermai soigneusement la porte derrière moi avant de m'avancer dans sa direction sans réduire tout à fait la distance entre nous, m'arrêtant à mi-chemin.
▬ Bonjour professeur
Dis-je, poli comme à mon habitude, le ton égal. Mes yeux se posèrent immédiatement sur le calepin sur lequel il était penché. Un calepin que je connaissais fort bien à force de retenues passées avec le professeur Oulianov. Il fallait aussi dire que je collectionnais les retenues. J'étais, de manière générale, un élève assidu, impliqué, appliqué, travailleur, et j'avais clairement des facilités. Où était le souci dans ce cas, me demanderez vous... Le souci, c'était que j'étais également très sélectif. Lorsque je décrétais qu'une matière n'avait aucun intérêt pour moi, toutes les qualités précédemment énumérées comptaient pour du beurre, et je mettais soudainement toute la mauvaise volonté du monde à l'ouvrage. Sans compter les professeurs qui, tout simplement, interprétaient mon assurance naturelle et mon comportement assertif comme de l'insolence. Bref, les raisons de le virer du cours étaient toujours multiples. La question rituelle ne tarda pas à tomber, et j'y répondis par un sourire désabusé.
▬ Comportement inapproprié
Je répétai mot pour mot ce qu'avait dit le professeur Rosier. Mon lever de sourcil indiquait bien que je n’approuvais pas totalement la raison de ma venue, mais je me gardai bien d'ajouter que selon moi, il s'agissait plus d'un délit de future femme -l'équivalent du délit de sale gueule- qu'autre chose. Le professeur avait une certaine tendance à exagérer mes crimes, ce qui me laissait penser que j'avais un traitement de défaveur, pour ainsi dire.
▬ Le professeur Rosier et moi n'avons pas le même humour
Ajoutai-je tout en laissant mes yeux vagabonder sur la pièce autour de moi. Clairement, il n'avait pas apprécié mon petit commentaire sarcastique. Commentaire que je n'aurais jamais fait s'il ne m'avait pas provoqué en m'interrogeant alors que je lisais tranquillement mon livre -qui n'avait strictement aucun rapport avec l'Arithmancie, certes- on en serait pas là. Quoique au final, on s'en sortait tous les deux plutôt bien : lui ne n'avait plus sous les yeux et moi ... Je préférais être en compagnie d'Oulianov que de lui. Même si l'idée d'une retenue n'était pas une réjouissance en soi... Qu'importe, je ne pouvais de toute façon pas faire grand chose contre celà, et je n'avais pas pour habitude de ressasser le passé. Maintenant que j'étais là, je me demandais surtout quel tour le professeur Oulianov allait sortir de son sac aujourd'hui. Pour les surprises, il était généralement plutôt doué, même si étonnamment son comportement à mon égard était toujours égal.
Je glissai mes doigts beaucoup trop fins pour ceux d'un homme sur le nœud de la cravate vert sombre, le resserrant quelque, un genre de tic nerveux qui revenait dès que j'étais inactif. Mes yeux, après avoir fait le tour du propriétaire, se reposèrent sur lui, Oulaniov. Il avait visiblement fini de griffonner dans son calepin, ce qui m'annonçait que les choses sérieuses pouvaient commencer. Son visage était plutôt sérieux, presque sévère. Comme presque toujours en ma présence. Je ne pus cependant pas m'empêcher de noter qu'il avait ... Une petite mine, une petite forme. Peut être des soucis personnels ... Je ne pouvais pas décemment lui demander, il m'enverrait probablement sur les roses -ce qui était toujours mieux que chez Rosier ceci dit. Je me contentai donc d'observer son visage qui semblait presque... Soucieux, sans aucun commentaire. Je ne lui ferai pas l'affront de lui jeter une quelconque forme de pitié à la figure. Figure si solennelle qui m'observait. Je l'avais déjà vu sourire, ses lèvres se tordant alors en une mimique mutine, mais rarement, voire jamais avec moi. J'avais parfois l'impression d'être une expérience particulièrement délicate requérant un sérieux sans repos lorsque j'étais avec lui. Je ne savais pas si je devais mal ou bien le prendre, alors je faisais ce que les Bogarts faisaient à merveille dans le doute : je feignais l'indifférence.
▬ Alors professeur, que me réservez vous ?
Conclus-je, me demandant à quelle sauce j'allais être mangé, mais ne supportent plus de tripoter ma cravate dans l'attente. Mes doigts mourraient maintenant d'envie de s'emparer de ma baguette, chose que je ne pouvais pas faire dans ce fichu cours d'arithmancie.
Sujet: Re: Les colosses aux pieds d’argile • Haimon & Vitali Lun 14 Avr - 16:53
Haimon Bogart & Vitali Oulianov
les colosses aux pieds d'argile
Que répondre à ce jeune homme qu’il connaissait bien à présent. Il y avait tant de choses encore à apprendre et pourtant déjà, son esprit se rétrécissait, Vitali pouvait le voir jour après jour, derrière cette façade d’hyperactivité qui cachait tant bien que mal le mal-être lattant du jeune homme. On avait jamais vraiment laissé le choix à Haimon, il était poussé, tiraillé, influencé de toutes part, il avait grandi trop vite peut-être. Au fond des prunelles clair du jeune homme, le vieux sorcier russe se reconnaissait, lui aussi à son âge il n’avait pas l’impression d’être à sa place là où on lui ordonnait de rester. Mais ce qui lui faisait le plus peur en vérité, c’était qu’Haimon ne fasse pas les bons choix, et le voir ainsi semaines après semaines renvoyé de cours et jugé par le corps professorale de l’école n’était pas forcément le bon remède pour que le jeune sorcier puisse un jour pleinement décider de son destin. Avec un rictus amusé, le Professeur Oulianov écouta les quelques parles du Serpentard en notant deux simples mots sur son calepin. Lorsqu’il était arrivé dans le château, il avait tout de suite remarqué cette petite tête blonde, il avait ressenti son potentiel, toute cette énergie que le garçon gardait en lui et qui ne demandait qu’à être exploité en dehors des carcans habituels. Haimon était intelligent et rusé, mais il maniait mieux la baguette que les livres, et Vitali espérait sincèrement qu’il choisisse une filière où le duel serait enseigné afin de l’avoir enfin en tant qu’élève et pouvoir lui dispenser ses cours avec plus de sympathie que ce qu’il pouvait lui offrir lors des retenus. Non pas que le russe ait jamais été méchant avec le Bogart, au contraire d’ailleurs il était bien l’un des seuls à le saluer sans honte et à l’encourager lorsque c’était nécessaire, mais Vitali était aussi conscient qu’il était beaucoup plus strict avec lui qu’avec les autres à mesure qu’il pouvait juger des progrès d’Haimon, visiblement sa technique de redressement et de cours portait ses fruits, et le professeur était fier lorsqu’il entendait parler des bons résultat de son élève si particulier.
« - Peu de perrsonne peuvent se tarrrguer d’avoiirr votrre humourr Bogarrt ! » Le ton rieur de Vitali contrastait avec sa mine renfrognée, essaye de faire comprendre au jeune homme qu’il était hors de question qu’il approuve le comportement du vert et argent durant son cours d’Arithmancie, mais ne pouvant se retenir de trouver la situation quelque peu comique, connaissant très bien les facéties du jeune sorcier.
Vitali remarqua qu’Haimon l’observait avec attention et un instant le visage du professeur se voilât, il n’aimait pas paraitre faible, au risque de rendre ses élèves soucieux de sa santé, d’un mouvement vif il redressa la tête, fermant dans un claquement sonore son petit carnet sombre, et d’un large mouvement de baguette alluma toutes les chandelles de la salle. L’imposant miroir qui se trouvait en son centre se déplaça et alla prendre place dans un recoin de la longue salle d’entrainement. Un large espace ce fit entre Haimon et son professeur. Le sorcier russe savait reconnaitre quand le garçon s’impatientait, il suffisait de voir ce qu’il infligeait à cette pauvre cravate.
« - Sii elle vous gêne au liieu de l’astiicoter, enlevez-là ! »
Vitali descendit de sa petite estrade et vint se placer à trois mètres d’Haimon, bien face à lui, s’appuyant de ses deux mains sur sa canne, et toisant le jeune homme avec un air à la fois sévère et amusé. Le Serpentard savait que ce n’était pas une partie de plaisir que de se retrouver en colle avec Vitali Oulianov, et le sorcier russe était assez imprévisible pour réserver plus d’une surprise à l’élève. Il suffisait de voir dans quel état certains de ses camarades de maisons revenaient après le cours de duel, aussi farfelu qu’intense soit-il. N’attendant pas que le garçon prenne le temps de vraiment disposer ses affaires comme il convenait, Vitali se mit en position d’attaque, levant sa baguette au niveau e son épaule, relevant le menton, sa cane ne lui semblant plus d’aucune utilité, ses deux pieds encrés dans le sol. Il semblait slide, un roc, il n’avait alors plus rien à voir avec l’étrange sorcier ridé qui parcourait les couloirs de Poudlard en distribuant des chocogrenouilles et on pouvait mieux comprendre avec quelle force il avait réussi à survivre à la deuxième guerre des sorciers.
« - Voyiions comment se porrrte votrre sorrtiilège de prrotectiion !... EXPULSO ! »
La voix de stentor au fort accent russe résonna dans toute la pièce tandis qu’un fort courant d’air, semblable à une tornade invisible et aussi rapide qu’un cheval au galop se formait en direction du blondinet de Serpentard, ce n’était pas la première fois que Vitali lui faisait le coup, mais allait-il réussir à dégainer sa baguette à temps pour se protéger ou bien finir coller au mur du fond, Vitali espérait bien qu’il réussisse à parer son sort, aussi puissant qu’il l’ai déchainé, il fallait avant tout qu’Haimon s’entraine et il avait toutes les capacités pour réussir.
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Sujet: Re: Les colosses aux pieds d’argile • Haimon & Vitali Ven 25 Avr - 20:33
Les colosses aux pieds d’argile
★ Vitali & Haimon
Dévisageant le professeur Oulianov sans m’en cacher, je me demandai ce qu’il pouvait bien écrire dans son petit calepin. Les théories sur ce que ce carnet contenait fleurissaient : certains disaient qu’il s’agissait d’un mini casier judiciaire, d’autres d’un bêtisier, ou encore d’idées qui passaient par son esprit pour plus tard écrire un roman sur Poudlard. La vérité, seul Oulianov la connaissait… Je n’avais pas accordé plus d’hypothèses à cette manie qu’il avait de noter des choses sur son petit cahier. Ce n'était pas que je n’étais pas curieux mais… quelque chose me disait que la vérité était à des kilomètres de toutes nos idées farfelues. Vitali Oulianov était suffisamment imprévisible pour qu’on ne devine pas ses trois coups de stylo avec quelques idées jetées autour d’une bièraubeurre. Cela ne voulait pas dire que je n’étais pas intrigué par cette habitue qu’était la sienne. Il avait cette manie d’esquisser un petit sourire du coin des lèvres alors qu’il prenait note qui faisait qu’on ne pouvait que vouloir savoir les mots qu’il nous associait ou qu’on lui évoquait. Je me demandais parfois quelle serait sa réaction si un élève lui demandait de but en blanc de lire ce qu’il avait écrit. Accepterait-il ? Mettrait-il quelqu’un dans la confidence ? Mettrait-il fin au mythe ? Dur à dire.
Au commentaire de Vitali, j’haussai les épaules en souriant. Je me doutais bien qu’un professeur n’allait pas approuver mon comportement. Même s’il avait trouvé ma blague hilarante –et il ne l’avait même pas entendue donc ça ne risquait pas- c’était juste anti-professionnel que d’encourager un élève à défier son professeur. Son commentaire neutre était à la fois habile et amusant, je n’en attendais pas moins de lui.
▬ Le professeur Rosier n’appellerait pas cela de l’humour je pense…
Ne pus-je m’empêcher de répondre, un sourire énigmatique flottant sur mes lèvres, qui laissait entendre que je trouvais ça fort dommage qu’un enseignant manque à ce point d’humour. Evidemment tout était relatif et discutable. Ceux qui manquaient d’humour disaient des autres que ce n’était pas de l’humour. Ceux qui avaient un humour pourri disaient de ceux qui n’aiment pas leur humour qu’ils n’ont pas d’humour. C’était l’éternel gueguerre des humours, et la vérité c’était que le professeur d’arithmancie et moi étions en guerre sur un tout autre sujet, qui avait une vilaine tendance à se répercuter sur les autres.
J’haussai les épaules, signe que cela ne me dérangeait pas plus que cela d’être un incompris de l’humour –j’étais déjà un incompris sur un certain nombre d’autres points et franchement, on finissait toujours par s’accoutumer. Sa réflexion suivante me fit sursauter, et je ne réalisai qu’alors que je tripotai ma cravate depuis quelques minutes déjà. Comme pour la plupart des tics nerveux, je le faisais sans même m’en rendre compte. Lentement, doigt après doigt, je relâchai ma cravate dans un sourire pincé. Je n’avais pas envie de l’enlever : si j’en venais à nouveau à cogiter nerveusement, je n’aurais plus rien à me mettre sur la main. Je la lissai avec soin, un peu à la manière d’un maniaque, avant d’enfin la laisser tranquille, sentant qu’on allait passer aux choses sérieuses.
Le comportement d’Oulianov m’indiqua que mon instinct était le bon, puisqu’il se mettait en position de duel, une position que je connaissais bien à force de fréquenter son club. Je pensais qu’il allait me laisser le temps de me débarrasser de mes affaire superflues et de me mettre en position moi aussi, mais c’était être naïf que de croire cela, évidemment. Vitali Oulianov en position d’attaque, c’était le début des hostilités, pas une simple invitation à gentiment se préparer.
Je parvins de justesse à m’emparer de ma baguette, coincée à ma ceinture, à l’extirper et la pointer devant moi. Je m’étais beaucoup entraîné au cours de mes duels, précisément pour impressionner Vitali la prochaine fois que je le voyais. Je savais qu’il aimait tester mes réflexes. Mais si la baguette était en place à temps, et le mot prononcé une seconde à peine avant le choc, le bouclier n’eut pas totalement le temps de se former avant que le sort ne me heurte de plein fouet. Résultat : je ne me fis pas propulser contre le mur comme une vulgaire assiette dans une scène de ménage, mais la collision de nos deux sortilèges me projeta malgré tout en arrière, me faisant temporairement perdre l’équilibre.
Je poussai un grognement de frustration à peine contenu, visiblement déçu par mon semi-échec. Le professeur Oulianov était très exigeant et dur avec moi, mais je l’étais presque tout autant. Je ne me contentai jamais d’une demie-réussite, et je visai toujours le top du top. J’étais bon joueur, mais très mauvais perdant, comme beaucoup de gens qui ont « la gagne ». Au-delà de la victoire ou de la défaite, j’avais cette volonté puissante de me surpasser, et je détestais ne pas progresser. Régresser était juste hors de question, mais stagner n’était pas franchement une option non plus. J’avais franchement espéré pouvoir contrer son Expulso, la pratique venait de me prouver que j’avais encore du travail à fournir. Il n’était jamais temps de se reposer sur ses lauriers, encore moins lorsqu’on est un Bogart et que tout le monde nous attend au tournant.
Reprenant mon équilibre, j’encrais mes deux pieds au sol, prêt à encaisser sa prochaine offensive, mes neurones turbinant déjà à toute allure pour préparer la mienne, d’offensive.
▬ Professeur, vous connaissez mon proverbe préféré, la meilleure défense reste l’attaque
Ne pus-je m’empêcher de faire remarquer. Ce qui m’amusait, dans les duels, au-delà de l’affrontement, c’était la joute verbale. Provoquer, défier, c’était aussi jouissif qu’amusant selon moi. Cela dit, il ne fallait pas trop se perdre dans les paroles au détriment des actes. Je ne tardai pas plus longtemps à allonger mon bras dans sa direction en articulant :
▬ Stupefix !
Honnêtement, je ne m’attendais pas à réussir à étourdir le professeur Oulianov… mais je savais aussi que je n’arriverais jamais à le faire si je n’essayais même pas ! Les duels n’étaient pas pour les plus timorés ! Le « qui ne tente rien n’a rien » était particulièrement vrai lors des affrontements magiques : inutile d’espérer désarmer un professeur si on ne s’y essayait jamais. J’avais la prétention d’oser jeter ce genre de sort à un professeur, et j’étais persuadé qu’un jour, j’arriverai à le surprendre ! Ce jour là, j’éprouverai une fierté toute particulière, mais je savais aussi que j’en étais pour l’instant plutôt loin. Quoiqu’il en soit, j’étais toujours sur mes gardes, prêt à répliquer si Vitali éviter mon sort –le scénario le plus probable- et décidait de répliquer dans la foulée !
Dernière édition par Haimon J. Bogart le Lun 23 Juin - 17:25, édité 1 fois
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Sujet: Re: Les colosses aux pieds d’argile • Haimon & Vitali Sam 10 Mai - 15:08
Haimon Bogart & Vitali Oulianov
les colosses aux pieds d'argile
Vitali s’y était attendu, Haimon n’était pas prêt, toujours pas en tout cas. Le blondinet ne semblait que comprendre à moitié les directions vers lesquels le professeur l’entrainait. Comment depuis tous ce temps ne pouvait-il pas comprendre que chaque mot était à peser dans un duel. Le Bogart se laissa emporter par le sortilège et son corps s’écrasa contre le mur. Malgré une certaine satisfaction de donner une petite leçon au Serpentard qui était bien souvent arrogant, sauf face à lui, il allait de soi, le sorcier russe ne put s’empêcher de ressentir un pincement au cœur tandis qu’il observait le grand corps dégingandé de son élève se relever en grognant. Il appréciait vraiment Haimon, depuis longtemps déjà, mais le jeune homme ne semblait pas vouloir voir la main que lui tendait le professeur. Il passait son temps à faire parler de lui, il ne côtoyait que les gens de son milieu, qui n’était pas forcément les meilleurs, et il avait une relation à vous briser la poitrine avec sa petite sœur, et pourtant Vitali était plus que persuadé qu’Haimon éprouvait beaucoup d’affection pour la demoiselle, après tout, elle était tous ce qu’il lui restait. Le Serpentard se remit rapidement sur ses pieds, une nouvelle forme de détermination brillant dans ses yeux pales. Vitali laissa un sourire s’étendre sur ses lèvres minces tandis que son petit protéger lui assonait que la meilleure défense était l’attaque. Vitali appréciait ce genre d’initiative, et Haimon le savait. Et si le russe était une âme paisible, presque guillerette en générale dans le château, il n’en était pas moins un adversaire redoutable dont Haimon avait pris depuis longtemps toute la mesure. Le stupefix du Bogart était exécuté avec brio, mais il manquait encore un peu de précision, d’un revers de poignet, Vitali para le sortilège, faisant exploser l’attaque à moins d’un mettre de lui. Brandissant sa baguette une nouvelle fois vers son jeune adversaire le sorcier russe suspendit son geste une fraction de seconde avant d’attaquer, mais cette fois, ce n’était pas Haimon qu’il avait dans le collimateur mais la porte de l’armoire qui se trouvait derrière le jeune homme.
« - Alohomora. »
Oui la technique était des plus déconcertante, mais Vitali était un être déconcertant, ça tout le monde pouvait assurer qu’il l’était. Son physique si étrange et tordu et son caractère si doux, un être dont tout l’être était à la fois contradictoire et d’une grande sincérité. La porte de l’armoire derrière Haimon s’ouvrit violemment, et les battants en bois firent un petit claquement dans l’air, Boursk poussa un coassement strident au-dessus de leurs tête surpris dans son demi sommeil. Le vieux faucon avait pourtant l’habitude de voir son maître jouer au petit duelliste, mais il ne s’habituera certainement jamais au bruit.
« - Vous faites des prrrogrrès Bogarrrt ! Maiis soyyez plus prréciiis, votrre poiignet est votrre meiilleurrr atout. »
Agitant sa propre main dans l’air, le sorcier russe laissa au garçon l’avantage. Il n’aimait pas se montrer cruel avec ses élèves, au contraire, il pouvait se montrer bien plus patient qu’un agresseur lors d’un véritable combat. Il n’y avait qu’avec les Master qu’il pouvait se montrer plus rude, plus sec et plus violent dans ses méthodes avec les Master et Haimon, qui bien qu’il ne lui en fasse jamais part, avait un niveau proche de celui des dernières années de l’école dans cette discipline. Vitali espérait ardemment que les BUSEs du vert et argent allaient bien se passer, et qu’il choisisse une filière qui lui permettrait de l’avoir officiellement dans son cours. Enfin ce n’était pas à lui de faire des choix pour Haimon, il espérait simplement sur si le garçon avait besoin de conseils, et malgré son orgueil, il viendra le voir. Car bien qu’il appréciait au fond d’être un des professeurs référant du garçon dans l’école, il aurait bien aimé aussi que la joli tête blonde du Bogart passe aussi le pas de la porte de son bureau pour autre chose que pour purger ses heures de colle. Laissant la porte ouverte à la réplique d’Haimon, Vitali n’attaquât pas de nouveau, la porte de l’armoire toujours ouverte, et le faucon du professeur décrivant un arc de cercle au-dessus de leurs têtes avant de venir se poser sur l’épaule de son vieux maitre. Haimon et Vitali se connaissaient bien depuis le temps, et Boursk avait fini à s’habituer à la présence du jeune sorcier, un des seuls à qui il déniait se montrer sans faire preuve d’animosité ou de fierté. Lançant un cri vers le Serpentard, comme un encouragement, le faucon, écarquilla ses pupilles, les dilatant, accrochant un peu plus ses sers dans l’épaule de Vitali. Lui aussi venait de prendre part au duel visiblement.
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Sujet: Re: Les colosses aux pieds d’argile • Haimon & Vitali Lun 23 Juin - 17:29
Les colosses aux pieds d’argile
★ Vitali & Haimon
Il y a avait une raison pour laquelle Oulianov était mon adversaire préféré pour les duels. Non, en vérité, il y en avait 3 : la première, c’était qu’avec lui, je n’avais jamais peur de me retenir, ne serait-ce qu’inconsciemment. J’étais à ce jour encore persuadé que mon remarquable échec face à Eugenia était en partie dû au fait que je ne m’étais pas donné à 100%. Et je ne disais pas cela par déni de l’échec, puisqu’au final j’avais bel et bien remporté ce duel, mais bien parce qu’il me fallait constater que l’un comme l’autre, nous n’avions pas été à la hauteur de nos compétences habituelles. La 2eme, c’était que Oulianov était un opposant qui savait toujours créer l’effet de surprise, et qu’il m’obligeait ainsi à sans cesse me surpasser, à progresser. La 3eme et dernière, c’était que cet homme était mon modèle et, à ce titre, chaque duel effectué avec ou contre lui était pour moi un nouveau souffle d’inspiration.
De le voir aussi calme, concentré, en face de moi, je sentais mon pouls battre la chamade tant l’excitation de l’affrontement s’emparait de moi. Je ne fus guère surpris de voir mon sort disparaître dans le néant d’un simple revers de baguette du professeur. Un sourire vint même s’installer sur mes lèvres, preuve que je n’étais pas vraiment déçu, ni même franchement énervé. Si un simple stupéfix pouvait l’atteindre, il ne serait pas un si bon modèle que cela après tout.
Les yeux plissés, fixés sur la baguette, j’attendais avec impatience son prochain sort, le Bouclio déjà sur mes lèvres, prêt à me défendre convenablement cette fois-ci. C’était, naturellement, sans compter sur Oulianov et ses stratagèmes aussi tordus qu’intelligents. J’avais maintenant l’esprit beaucoup plus concentré, et je parvins à analyser la situation suffisamment rapidement pour bondir sur le côté et éviter de me prendre une porte d’armoire dans le dos. C’était à une seconde près, et le temps de retrouver mon équilibre, il aurait pu parfaitement passer à l’offensive sans que je ne sois réellement capable de réagir. Il ne le fit cependant pas. Son but n’était pas de m’écraser, en aucun cas, son but était de m’enseigner.
Le rapace d’Oulianov, que je connaissais bien à force de retenues puisqu’il quittait visiblement rarement son maître, venait de s’installer sur l’épaule de ce dernier, pour réclamer –oui oui, c’est le cri du faucon- dans ma direction. Je ne savais pas s’il me défiait ou m’encourageait, dans un cas comme dans l’ordre, je ne comptais pas le laisser sur sa faim. J’essayais de réfléchir comme le faisait le professeur Oulianov, de me mettre dans sa tête. L’idée, c’était de ne pas attaquer directement, ce qui était la chose la plus prévisible qui soit. Non, il fallait voir plus large. Prendre en considération l’environnement. Et quel environnement ? Il y avait l’armoire, mais elle était derrière moi. Le bureau, mais il était loin de nous. Quelques meubles insignifiants. Et puis… les murs, le sol. Le sol !
Pointant ma baguette vers le sol, au niveau des pieds de Vitali Oulianov, je n’hésitais pas une seule seconde avant de lancer mon :
▬ Deprimo
Ce sortilège d’effondrement était supposé créer un affaissement de la surface visée, qu’elle soit molle ou rigide. Je n’avais appris ce sort dans aucun cours, mais lors de mes nombreuses heures passées à feuilleter des bouquins pour tarir ma soif de connaissances. Je ne l’avais pour tout dire jamais testé auparavant, mais je m’étais dit que s’il fallait faire preuve de témérité et de créativité, c’était le bon moment. Et pour le coup, Oulianov ne devait probablement pas s’attendre à ce genre d’offensive.
Je n’aurais peut être pas la note maximale pour l’exécution, mais j’espérais bien grappier quelques pointes pour la prise d’initiative. Et puis, c’était l’occasion de perfectionner ce sort qui pourrait m’être très utile un jour, j’étais certain que mon mentor aurait un ou deux conseils pour moi sur le sujet. Après tout, c’était ce que les vieux sages faisaient : donner des conseils. Et puisqu’on entrait dans le domaine des recommandations, j’avais justement un autre sujet qui me pesait sur la conscience, et dont je souhaitais lui parler depuis un petit moment.
Alors certes, la règle numéro 1 dans un duel était de ne jamais baisser sa garde, et de toujours rester concentré… mais mon impulsivité légendaire m’empêchait de pouvoir garder ce genre de questions bien enfermées dans ma caboche trop longtemps. C’était plus fort que moi. La baguette toujours levée, pointée vers Oulianov, mes yeux ne le quittant pas une seule seconde, j’introduisis ma question sans préambule, comme un cheveu de vélane sur une soupe de citrouille.
▬ Professeur, que pensez vous qu'un étudiant devrait choisir entre un parcours socialement reconnu et avantageux, qui conviendrait à sa famille et son entourage...
... Autrement dit, finir au ministère à un poste de pouvoir et d'influence, comme ma famille l'avait toujours souhaitée. C'était là que tout le monde le voyait depuis qu'il était petit sans franchement se soucier de savoir si ça lui conviendrait, ou même s'il serait compétent.
▬ ... Et un parcours qui l'intéresse véritablement dans lequel il s'épanouirait et excellerait d'avantage ?
Autrement dit, ce que je souhaitais véritablement faire. J'étais au fond de moi, plus un homme d'action que de complot et de manigances. Seules des années d'éducation dans ce sens m'avaient façonné ainsi et avaient fini par figer cette image de moi dans l'esprit des gens. Oulianov était loin d'être un imbécile, et il devait très clairement savoir quel genre de questions se cachait réellement derrière mes vagues interrogations. Ce n'était pas une position facile à prendre, mais n'étaient-ils pas là, eux, les professeurs, pour nous conseiller et nous orienter ? Il n'y avait pas d'adultes à Poudlard à qui je faisais plus confiance que Oulianov, il me semblait donc logique de lui demander conseil. Et les choix de License approchant à grands pas je ne devais plus trop trainer à rassembler mes jetons.
Et franchement tant pis si la question surgissait en plein affrontement… D’autant que s’il fallait attendre les moments de trêves pour que je puisse discuter avec Oulianov, les occasions se feraient plutôt rares. A croire qu’il avait décidé de faire de moi son champion et à ce dessein, m’entraînait sans relâche. Ca ne me déplaisait pas, bien au contraire, mais je devais admettre que ce petit dilemme me turlupinait depuis quelques jours déjà, et le simple fait de le formuler à haute voix me faisait déjà le plus grand bien.