let shadows die

in fear and faith the candles light our freedom by tainted night we live this war of wisdom
   

   Les flammes rougeoyantes s’emparant peu à peu de l’espace lui donnent un frisson dans le dos. Elle sent son cœur battre à une vitesse folle, impossible d’arrêter le mécanisme, ses mains tremblent, sa respiration se fait saccadée, la sueur lui dégouline du front, allant jusqu’à s’emparer de ses membres un à un. Elle est prise au piège, comme un oiseau dans une cage. Il n’y a aucune issue.

Un sursaut et Elleria se réveille, ses yeux s’ouvrant d’un coup et ne trouvant que le noir complet du dortoir. Elle se redresse doucement, s’appuyant sur ses mains tremblotantes encore du mauvais rêve dont elle essaie de s’échapper. Son cœur n’est plus qu’un tambour dans sa poitrine et il résonne affreusement fort à ses oreilles. Calme toi Elle, calme toi. C’est qu’un rêve. Mais malgré cette tentative d’apaisement elle ne peut empêcher les larmes de dévaler lentement ses joues. Le cauchemar de ses nuits se répète une fois de plus, la réveillant en sursaut après cet incendie issu de son monde onirique. Elleria a beau se forcer à ne penser qu’il ne s’agit là que d’un rêve, toujours est-il qu’il commence à être un peu trop présent à son quotidien. Au début elle n’y a vu là que le reflet de ses pensées perturbées du moment, son père mourant, sa belle mère qui rôde autour de lui comme un vautour, ses frères qui se trouvent loin d’elle… Mais chaque nuit c’est le même manège qui se répète indéfiniment. Se passant une main dans les cheveux, elle tente de recouvrer une respiration normale. Elle est parfaitement éveillée et sait qu’elle ne retrouvera pas le sommeil de sitôt. Hésitante, elle se lève et sent ses jambes se dérober sous elle. Sa gorge se serre. Pourquoi cette phobie lui fait-elle cet effet là ? Les images du feu galopant vers elle lui traversent l’esprit et elle se sent tout à coup horriblement mal. Elle enfile un pull appartenant à Percy qui traîne là au bout de son lit. L’odeur du garçon qui persiste encore sur le vêtement l’apaise instantanément. Elle respire longuement avant de se lever à nouveau et de sortir silencieusement du dortoir.

Il fait totalement noir, mais dans la salle commune le petit feu dans l’âtre résiste à l’avancée de la nuit. Elleria s’avance dans la pièce froide et vide à cette heure-ci. Elle jette rapidement un coup d’œil à la pendule qui se balance au dessus de la cheminée. Trois heures du matin. La journée va être rude quand Poudlard s’éveillera à sept heures du matin… Elle s’assied dans l’un des fauteuils rouge qui font cercle autour de la cheminée et se recroqueville en ramenant ses bras autour de ses genoux. Elle pose son menton au sommet de ces derniers puis plonge son regard dans les flammèches qui subsistent dans la cendre. D’ici le feu semble étrangement moins menaçant. Alors pourquoi a-t-elle une telle phobie du feu ? Une question qui demeure depuis plusieurs années sans aucune réponse…

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