Julian a toujours été très imbu de sa personne ; mais avec des parents qui ont toujours tout fait pour le valoriser et le placer au-dessus des autres, est-ce qu’on peut vraiment blâmer cet enfant sur ce trait de sa personnalité ? Se croyant donc mieux que les autres dès son plus jeune âge, c’est tout son caractère qui a été influencé par cette auto-persuasion. D’attitude hautaine, il ne s’est entouré durant sa scolarité que de personnes qui pouvaient uniquement lui rendre service, à un moment ou un autre. Loin d’avoir l’esprit d’équipe, il a toujours été très compétiteur et considérait ses autres camarades de classe comme inférieurs à lui – on pourrait compter sur les doigts d’une main les personnes à qui il aurait pu accorder un semblant de confiance. Et encore, en parlant de « confiance », tout est relatif. Chez Julian, c’est : moi avant les autres, et lorsqu’il arrive quelque chose : plutôt les autres que moi.

Malgré les apparences, il n’est pas aussi sûr de lui et se montre très exigeant envers lui-même : il doit être meilleur que les autres, ce n’est même pas négociable. C’était un excellent élève, et pourtant pour son père, ce n’était jamais assez. Peut-être a-t-il transformé cette frustration en colère pour se forger le caractère qu’il a aujourd’hui. Il se méfie beaucoup des autres, et pourtant il est très observateur : c’est ce qui lui permet de repérer des « cibles faciles », des personnes qu’il pourra facilement se mettre dans la poche, ou manipuler à sa guise, juste pour le plaisir.

Julian sait qu’il plaît aux filles comme aux garçons, il s’en amuse, il en use et en abuse. Il ne s’intéresse pas vraiment aux sentiments, il préfère largement séduire et accumuler les conquêtes plutôt que de se poser véritablement avec quelqu’un. Il aime jouer. L’amour est une faiblesse pour lui ; c’est quelque chose de dérisoire, une perte de temps. Or, du temps, il n’en a pas à revendre, s’il veut assouvir sa soif de pouvoir dans les règles de l’art.

Même si sa mère a beau être une Moldue, il a horreur des nés-moldus. Sa mère, c’est simplement l’exception qui confirme la règle. Après avoir découvert son père et le monde des sorciers, elle s’est volontairement pliée à l’état d’esprit des mangemorts. Le souhait de la femme, c’est évidemment de ne pas être une sorcière elle-même, mais elle vit tout ça par procuration, à travers son père et son fils. Calculatrice et manipulatrice, elle a souvent exprimé ses désirs et ses envies les plus folles concernant de possibles actions contre les nés-moldus.

Si Julian ne vous aime pas, vous feriez mieux de vous tenir à carreau. Les sortilèges impardonnables ne lui font pas peur, et il aime aussi les confrontations. Loin d’être hypocrite, il aime provoquer les autres et dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. Il assume le moindre de ses actes ou parole ; du courage ? Plutôt de la fierté mal placée, puisqu’il ne supporte pas que quelqu’un se dresse sur son chemin, ou essaie de lui prouver qu’il a tord.  

Julian a poussé son premier cri une belle matinée d’avril, en Autriche, pays de naissance de sa mère. C’est aussi dans ce pays que son père a rencontré la jeune femme ; à l’époque, la née-moldue avait déjà connaissance du monde des sorciers. Celui qui se réclamait comme appartenant aux mangemorts a ensuite entraîné toute sa petite famille à Londres. Julian a donc grandi dans un univers typiquement sorcier. Malgré la nature de sa mère, et malgré la relation plutôt complice que Julian avait développé avec elle, il a été formaté dès son plus jeune âge pour détester les nés-moldus. Il a grandi en pensant qu’ils étaient des anomalies, des erreurs de la nature, qui ne méritaient même pas un regard. Son père lui répétait souvent que les tuer serait même leur rendre service – voilà pourquoi il serait bien mieux de les torturer, ou encore pire, de les traiter en esclaves, en animal de compagnie.

Lorsqu’il a fait son entrée à Poudlard, il ne se faisait pas trop de soucis quant à sa répartition. Julian a toujours été un petit garçon qui savait ce qu’il voulait ; mais surtout, il savait là où il allait. Pendant un instant, le Choixpeau a hésité à cause de cette détermination et cette envie si forte de bien faire, de se faire remarquer des autres, d’être adulé. Mais c’est finalement le manque d’humilité du jeune garçon qui l’a poussé dans la maison de Salazar Serpentard, au plus grand bonheur de Julian et de son père.

Pendant sa scolarité, Julian a fait sa loi. Il n’a pas perdu de temps avant de prouver à ses autres camarades qu’il avait un très fort caractère. Chaque année, il avait son groupe de « suiveurs », mais ce n’était jamais les mêmes. Sa plus grande fierté reste quand même sa nomination au poste de batteur dans l’équipe de Quidditch de Serpentard. Même s’il était très assidu pendant les cours, c’était quand même le seul moment où il se donnait à 100%. Lors de sa 5ème année, il a aussi été nommé sous-préfet, mais il n’a jamais vraiment pris ce rôle au sérieux. Il voyait plutôt ça comme un privilège, pour pouvoir traîner dans les couloirs du Château la nuit, en en faire baver ses têtes de turque des autres maisons. Bien évidemment, il savait s’arranger pour ne pas se faire accuser ou dénoncer.

Jusqu’à ses 16 ans, Julian s’est toujours vu suivre les traces de son père : en finir très sommairement avec les études, puis prendre lui aussi sa place dans les rangs des mangemorts, attendant le moment propice pour attaquer et défendre ses convictions, se venger de la précédente défaite de son camp. Mais devant ses capacités et son esprit d’analyse, il s’est dit qu’il pouvait creuser les choses plus profondément : il a toujours aimé observer et manipuler les autres. Quoi de mieux pour arriver à ses fins que la politique magique ?

C’est donc plein d’audace et de détermination que Julian a poursuivre des études en justice magique après l’obtention de ses ASPICS. S’il a bien obtenu ses diplômes, et qu’il a fait ses preuves comme il le souhaitait, il n’est pas entré au Ministère pour autant. Un manque d’opportunité ? Pas exactement : Julian préfère encore prendre son temps, prendre du recul sur les choses, et voir comment elles évoluent. Il attend le moment propice pour jouer un rôle dans ce qui se prépare – car il se prépare bien quelque chose, il en est certain. Julian est resté encore très proche de son père ; comme ça, dès qu’il se passe quelque chose du côté des mangemorts, qu’une attaque ou qu’un enlèvement est programmé, Julian sera aux premières loges pour savoir quoi faire.