ugenia ? Qu'est-ce que tu regarde ? Oh Eugenia, ma chérie, tu ne dois pas regarder ces choses là. Ce ne sont pas des livres digne de ton rang. - Mais mère, regardez le dragon il... mon livre.
Médéa prit avec une douceur ferme le livre d'images qui tomba nonchalamment dans la cheminée. Sous la lumière des flammes dévorant ses rêves de petite fille, Eugenia leva ses yeux brillants de larmes sur ce beau visage qui lui souriait. Un sourire affectueux, d'une mère aimante qui s'en va lui caresser les cheveux pour se faire pardonner ce crime nécessaire. Tu ne vas quand même pas pleurer ?Un peu de rudesse mais pas trop, alors que sa voix mélodieuse explique à sa jeune fille de cinq ans pourquoi l'héritière des Bogart ne doit pas regarder ces images de dragons, de terres lointaines où tout est possible. C'est méchant pour ta famille, de t'éloigner autant d'eux, je serais très triste si tu venais à partir. Je ne veux pas m'en aller ! Crie t-elle de sa petite voix infantile. Ah ? Mais ce livre... Ce n'est qu'un livre ! Sensible, Eugenia laisse les larmes couler alors qu'elle enlace sa mère, meurtrie de l'avoir blessé, désolée d'être aussi égoïste et stupide. Idiote de ne pas comprendre, de ne pas voir, combien ses actes peuvent blesser. Sa mère l'aime de tout son cœur, sa mère est une femme dure et exigeante mais tous les soirs elle vient la voir et elle lui raconte une histoire. Tous les soirs, elle l'attend avec la même impatience car en ces instants sa mère est d'une grande douceur. Sa dureté, c'est son masque, elle sait qu'elle tient à elle, elle sait qu'elle doit être forte car elle a tellement de chose à gérer. A cause des Rosenwald, elle a tellement à s'occuper...
Tu as trouvé la réponse à la question d'hier ?
C'était dur... elle s'éloigne du corps réconfortant de Médéa à contre cœur, une petite moue boudeuse, le bref espoir d'attiser sa sympathie. Non, elle n'avait pas trouvé mais le silence qu'elle reçoit l'oblige à plus se creuser les méninges, à fouiller les tréfonds de son imagination pour une réponse. Clef pour un regard pétillant de fierté. Je dis d'aller le salon et... je mets la table rapidement ! Silence. Bonne ou mauvaise réponse ? Vas t-elle claquer la porte de ce soupir déçu qui lui fend le cœur ? Vas t-elle l'enlacer de fierté ? Médéa baisse les yeux sur ses mains pales et soupir. Un long, profond mais silencieux soupir d'une mère qui essaie, encore et encore, d'inculquer un peu de savoir à une gamine qui ne comprend rien. Soupir d'une mère fatiguée de vivre avec une sœur et d'avoir deux enfants à charges... Deux héritiers à élever, un homme a endurcir et une fille a rendre moins masculine, à rendre moins sensible. Eugenia attend, osant à peine respirer. Une fille qui pleure, qui boude ; une fille qui pas plus tard que ce matin a profité de la promenade pour se jeter dans la Tamise. Curiosité infantile que de voir les poissons de plus prêt, que de voir ses monstres auquel elle rêve. Elle aurait pu se noyer, cette idiote qui ne comprend pas aurait pu mourir et ça lui aurai brisé le cœur. Son trésor, noyé par sa curiosité mal placée. Eugenia... Elle lui caresse les cheveux avec amour, ne comprend-elle pas qu'elle n'est pas comme les autres petites filles ? Elle ne veut pas la culpabiliser, elle veut juste lui ouvrir les yeux sur son devoir. Ce n'est pas la bonne réponse. Déception, violence qui martèle son cœur et force la petite à baisser les yeux. Quand tu reçois des invités tu dois toujours rester avec eux, on ne sait jamais ce qu'ils pourraient dire ou penser en ton absence ! Tu dois toujours te tenir au courant... mais sans les étouffer. Petit rire léger, sa mère ne lui en veut pas, dans son immense bonté elle lui pardonne son manque d'intelligence. Le salon est une bonne idée mais une héritière ne met pas la table. Tu ordonnes que la bonne ou l'elfe le fasse mais pas toi, jamais. Tu dois entendre les conversations et tu dois être proche de tes invités, être leur amis. Tu n'aimerais pas que tes amis aillent ailleurs quand tu viens les voir, n'est-ce pas ? Grand non de la tête, ça ne lui plairait pas du tout qu'Annabeth ne s'occupe pas d'elle quand elle lui rend visite ! Bien, ta question pour demain, ton mari... ne fait pas cette tête... ton mari donc a un rendez-vous très important, tout comme toi mais pas en même temps. Comment organises tu la journée ?
Des questions ardues pour une petite fille de cinq ans mais qui la pousse toujours plus haut. Dépasse toi Eugenia, ne t'enferme pas dans le présent, dépasse toi pour créer l'avenir que tu te rêves. Que nous rêvons tous. La petite réfléchit, intensément, ne comprenant pas où sa mère voulait en venir. Elle cogite, cogite, alors qu'enfin Médéa la pousse pour s’asseoir sur le lit, à ses côtés. Ces moments d'échange mère-fille sont leurs petits secrets, sujet tabou, il ne faudrait pas qu'Haimon soit jaloux de l'affection que sa mère lui porte. C'est un secret, derrière le froid de la journée elle retrouve la chaleur du foyer. Mon histoire ? Quémande t-elle timidement, ton histoire... Il était une fois un homme qui n'était pas très intelligent, il avait un frère très doué et très beau qu'il jalousait plus que tout au monde. L'homme laid s’appelait Elphias, chaque jour il observait son généreux frère, Oreste, en se demandant comment il pourrait lui voler sa gloire... Une histoire digne d'un conte, une histoire qui lui fait peur car les prénoms ne sont pas anodins. Avant de s'endormir elle y repensera, à la jalousie d'Elphias, à comment il réussi à voler « la lumière » d'Oreste en l'assassinant lâchement. La même version, milles versions, d'une histoire familiale que Médéa réécrit pour sa fille. Eugenia ne connaît qu'une vérité choisit, une belle vérité adaptée à son tempérament. Cette adorable idiote fait amie-ami avec les domestiques, si elle savait la vérité, elle serait la première a tous les trahir. Il faut la faire mûrir, la modeler, cette petite poupée. Bonne nuit Eugenia, à demain... et trouve la réponse s'il te plaît, ton père serait tellement fier de toi, termine Médéa de sa voix douce, le rideau se ferme, le rôle est terminé pour ce soir, elle peut abandonner aux songes cette fille qu'elle n'aime pas.
*
Il n'est pas là. Le monde est vide, il s'écroule sur lui-même alors que ses yeux inquiets le cherchent. Il n'est pas là. Sa respiration se fait précipitée, rapide, il n'est pas là. Toute la journée elle le chercha, toute la semaine elle s'oublia pour chercher ses traces. Le temps passe, elle cherche encore et encore mais aucune trace de lui. Vide. Le monde perd ses couleurs et se vide. Perturbée, fissurée, elle a bien dû mal à contenir l'inquiétude grandissante. Vide. Ses yeux bleus balaient salle commune, salles de classes et réfectoires. Vide. Que le monde lui ravisse son meilleur ami est une douleur sans précédent, un coup de poignard dans sa confiance en l'humain mais que le monde lui ravisse son obsession... Vide. Elle le cherche, incapable d'accepter l'intolérable vérité : Ernest Rosenwald n'est pas revenu à Poudlard. Le monde perd de ses couleurs, elle s'enferme dans un mutisme incongru, disparaissant des heures, des jours, dans la salle sur demande pour affronter l'intolérable réalité. La tête entre les mains, dans une pièce sommaire où le bureau croule sous ses idées, elle regarde en face comment réagir. Que faire ? Elle a suivit le plan parfait de sa famille, a toujours agit en conséquence et voilà que tout s'effrite entre ses mains. Elle ne touche plus rien, n'a plus aucune emprise sur les événements. Son poing vole contre le bureau, elle n'est qu'un acte dans le jeu d'Audric ! Voilà tout ce qu'elle fait ! Sa respiration se calme. C'est une bonne chose, cela doit continuer, elle doit rester dans son ombre pour la famille. Bonne chose. Où est Rosenwald ? Centre de son univers, sa raison d'être, tout ce qu'elle a fait, elle l'a fait en pensant à lui. En pensant à la façon dont elle allait le rapprocher d'Audric pour mieux le surveiller, le gaver de cette ambition auquel il aspirait et... à quoi bon penser ? Ernest Rosenwald ne s'est pas présenté le jour de la rentrée. Perdue, elle n'arrive pas à se décider et, effrayée, n'ose demander conseil à sa mère. Ridicule, ce serait preuve de faiblesse que d'ignorer la bonne conduite à avoir. Milles contes lui reviennent, milles envie de le traîner dans la boue. Se défaire de son obsession, le voir détruit lui et son père pour se sentir mieux. Pour son père qu'Elphias a tué, pour annihiler le sang de traître qui coule dans ses veines ; pour faire oublier une famille dont elle ne sera que le dernier membre.
Ils n'ont jamais retrouvé le père, comment trouver le fils ? Il a disparu. Sa vengeance avec lui, sa haine reste pour seule compagnie.
Que va t-elle faire de cette haine, de cette colère et des larmes qui lui montent aux yeux ? Que va t-elle faire maintenant ?! Ses journées dépendaient des siennes, certaines de ses amitiés étaient né à cause de lui... Il était son obsession, l'homme qui comptait, l'être pour qui elle aurait tué. Je dois le suivre. Je ne peux déléguer une mission aussi importante. Je n'ai qu'un carnet d'adresse à remplir, ce n'est pas important, je ne suis pas à Poudlard pour les études ! J'ai déjà mon carnet d'adresse ! Je vais le suivre, le traquer comme aucun autre, je vais le retrouver et lui faire payer son absence. Je vais le clouer contre le mur du château, que tous comprenne qu'on ne disparaît pas de ma vue. Que tous comprenne que non, l'histoire n'est pas terminée, que la mort rôde encore. Je vais le clouer pour prévenir Elphias que j'arrive, avec de la chance je pêcherais les deux. Avec de la chance Poudlard aura deux pendus pour accueillir ses nouveaux élèves. Oublier notre histoire ? Je n'oublie rien, je n'oublie pas que je suis née Rosenwald et qu'avec leur mort je serais délivrée. Tout rentrera dans l'ordre quand ils couleront. Je ne peux pas faire ça. La main sur la poignée, elle s'effraie de partir, de tout quitter, d'affronter le monde extérieur. Elle s'effraie de tellement de choses nouvelles, de possibilités, de trous à combler.
Audric... Il est là, devant la porte disparue d'une salle sur demande qu'elle quitte. Prénom soufflé, voix abîmée d'une femme qui n'arrive plus à faire semblant. Cachons nous, ils ne savent pas combien nous sommes proches, sort de là, disparais dans les couloirs car j'ai besoin de toi. Envie de se jeter contre lui, qu'il lui dise quoi faire, ne plus prendre de décisions par elle-même, ne plus avoir ce sentiment d'être à la croisée des chemins. Elle le regarde, la gorge nouée avant de se détourner pour faire apparaître à nouveau la plus incroyable des salles de Poudlard. Audric, relève moi.
Audric A. Saddler
Serpentard
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Sujet: Re: Show me how to be whole again |Audric Lun 8 Sep - 23:22
Show me how to be whole again.
« Qu'est-ce que c'est, Père ? » Le regard brillant, le regard curieux, l'enfant relève toute son attention vers son Père, son héros, son modèle. Plus tard, il veut porter les mêmes costumes. Plus tard, il veut savoir lancer les mêmes sorts que lui, et surtout être aussi important et puissant. Ca, il le sait, car il voit comment les gens répondent à Père et le regardent lorsqu'ils sont là. Mais surtout, il veut être comme Père, car il est grand et fort et que Mère finit toujours par retrouver le sourire dans ses bras. Alors que ça, l'enfant sait créer ses sourires, mais jamais sécher ses larmes. Quand Mère pleure, il n'y a que Père qui arrive à faire disparaître ces éclats de diamants. Père il est fort et surtout il aime Maman. Père sourit toujours lorsqu'elle rit, ou qu'elle m'embrasse. Père sourit lorsque mes devoirs sont corrects et que Mère rentre tôt. Mais Père ne sourit pas du tout lorsqu'un homme en particulier viens ici et qu'il parle trop souvent à Mère, il ne sourit pas non plus lorsque je m'agace et perds patience, il ne sourit jamais lorsque Mère parle plus fort que lui. « C'est une crypte, Audric. C'est le sépulcre de la famille Saddler. » L'enfant hausse un sourcil, surpris, septique, cette même mimique qu'il a hérité de son paternel qui sourit en voyant le visage de son l'enfant. « Ta famille repose ici. Lorsque nous mourrons, après la cérémonie, c'est ici que nous reposerons. » L'enfant semble paniquer, et il continue d'avancer avec son Père. C'est immense ici, il se demande si tous les tiroirs sont remplis, combien de membres de sa défunte famille repose ici. L'enfant n'a plus l'air d'un enfant tout à coup, mais d'un adulte qui essai de comprendre et de rester fier. « Tu es le dernier, Audric, de notre famille. Tu es le seul homme, mis à part moi, qui porte notre illustre nom. Tu sais ce que ca veut dire ? … » Le regard émeraude du Père croise celui azur de son fils qui hoche la tête. « Que je suis l'héritier. » Le Père sourit, presque tristement. Il ajoute : « Exactement. Un jour, tu seras Roi de ce Royaume. Tout t'appartiendra. Absolument tout. La fortune de notre famille, nos maisons au travers du Monde. Celle de tes vieilles tantes, ici, et même la maison que tu aimes à Londres. Il faudra que tu en prenne soin… Et que tu veilles à faire perdurer notre nom, Audric… C'est important. Beaucoup de gens seront encore derrière toi, car tu es un Saddler, mon fils. Il faut que tu t'en montres digne. » L'enfant écoute, mais l'enfant a peur. L'enfant a compris qu'un jour, il serait seul, bien trop seul. Sans Père, sans Mère, ni personne. Il fronce les sourcils, il arrête d'avancer, il ne veut plus avancer dans ce cortège mortuaire, traverser les mots. Il parle, l'enfant, il s'exprime bien trop bien pour son âge, et possède dans ses yeux, une lueur d'intelligence précoce, de lucidité effrayante. « Vous allez mourir, avec Mère ? Je ne veux pas. » Le Père s'approche et glisse ses doigts dans les mèches sombres de son fils, comme lui. Il sait que cela arrivera bien plus tôt qu'il ne l'espère, qu'il ne verra pas son fils grandir. Le Monde est en train de changer, on ne les laissera pas tranquille dans leur ilôt de bonheur égoïste. « Je vous ferrez revenir à la vie. C'est possible, je le sais, je l'ai lu dans les livres d--- … » « Tais-toi. Tu ne feras jamais une chose pareille, Audric. On ne fait pas revenir les morts à la vie, c'est impossible. Jamais, Audric, tu m'entends ? Ce n'est pas à quoi tu es destiné. Ta mère et moi, nous continuerons à être avec toi, dans ton cœur, dans tes pensées, à tes côtés sans que tu ne nous vois. Et ne l'oublie jamais, Audric. Nous t'aimons et nous serons toujours là, tu comprends ? Si tu nous fais revenir des affres de la mort, nous serons pas tes parents, nous ne serons que des cadavres vides et terrifiants. Tu ne veux pas que Maman te fasses peur, n'est-ce pas ? » L'enfant se tait, l'enfant fait un signe négatif de la tête. Il reste muet, toujours, mais il finit par se détourner et avancer, fier comme un paon. L'enfant pleure, mais silencieusement, de colère et de rage, de peine et de panique, il ne veut pas être seul, il n'est qu'un enfant il veut ses parents avec lui, il ne veut pas grandir seul. Aleksander finit par soulever ton fils, le prendre dans tes bras et embrasser sa tempe, le laissant se nicher dans son cou, alors qu'il remonte à la surface, rejoindre sa femme, la Mère de son fils. Son fils pleure par sa faute, mais il ne lui en veut pas, ce n'est qu'un enfant.
Une semaine après, l'enfant était orphelin.
L'été a été long et bien trop court. L'espace de quelques semaines, j'ai vu ma vie défiler sous mes yeux. Un meurtre, mes amis chez moi, mes allées et venues au Ministère. Du travail, encore du travail, des dossiers, toujours plus de dossiers, des repas, des diners, un directeur qui se veut mentor et protecteur, une épouse qui se veut tendre et attentionnée. Non. Ma vie est étrange. Je suis loin de tout, loin du bordel qu'est devenu ma vie, loin de ces femmes qui heurtent bien trop puissamment mon cœur. L'instant d'un été, j'oublie tout, absolument tout. Etrangement, cela me fait un bien fou. Je ne suis plus le préfet de Poudlard, je ne suis plus le bon Serpentard, encore moins l'Ange Noir d'une Vélane, encore moins l'étrange bourreau d'une future Reine. Non, mon cœur je l'ai oublié, je l'ai posé ailleurs, il n'y a plus que mon ambition et ma curiosité qui brillent, s'entremêlent et éclatent. Je suis dans mon élément, mes sourires ne sont fades, ce sont les joyaux de notre couronne. J'étais bien là où j'étais et doué qui plus est. On me remarque, mon nom est soufflé, je m'heurte aux préjugés, balayés par de la sincérité, par le don d'un directeur, je ne suis qu'un oisillon qui prendra son envol grâce à l'aide de cet homme qui se voit en moi. Je ne comprends rien, tout s'effrite, de la gentillesse, de la bonté sans intérêt, tendue sur un plateau sans rien demander en retour si ce n'est de ne pas faire honte à des recommandations. Ces lettres, je les ai à la fin de mon stage, des promesses d'embauche aussi, je ne comprends plus rien, je suis simpement fier de moi. Je suis bon, je suis doué, tout simplement. J'ai voué ma vie à l'apprentissage, à cette chose que je médite depuis des années, pour devenir ce que je dois devenir. Loin de mon cœur, je suis parfait. Loin de mes émotions, j'ai enfin la sensation d'avancer. Ce ne sont que des chaînes, souillées et rouillées. Elles grattent ma chair, dévorent mon corps, elles veulent me briser, m'empêcher d'avancer. Pourtant je l'ai vu, j'ai réussi et je n'ai qu'une envie, hurler ma joie, ricaner mon triomphe, une satisfaction morbide et si individuelle.
Mais il suffit que j'entende son prénom pour me crisper. Que je vois ses mèches chocolats pour sentir une rage étrange me submerger. Elle ne m'appartiendra pas, cette Bogart, jamais, jamais elle ne sera à moi. Elle veut sa liberté, je veux lui donner, mais je la désire à mes côtés. C'est bien trop compliqué. Il suffit que j'y songe et mes souvenirs me jouent des tours, me tracassent et je trépasse dans les tréfonds de la luxure. Ma réussite était loin derrière, elle n'a aucune saveur, elle n'est que de la cendre car elle n'est pas là pour partager cette victoire avec moi.
Mais il suffit que mon chemin croise celui de cette blonde doucereuse et je ne comprends plus ce qui se passe. Loin de moi mes plans, loin de moi les songes du Quatuor et de mes travaux à terminer pour le ministère. Des mots, un verre, de la maladresse à l'état pur. C'était plus qu'étrange, plus que malaisé, je file sans me retourner, honteux et affligé. Je ne sais pas ce qui se passe. La dernière fois que j'ai ressentis une chose pareille, je suis devenu mauvais, je suis devenu un véritable monstre et j'ai détruis cette étoile que je désirais. Silver n'est pas Serena, et je ne veux pas que Silver devienne comme Serena, par ma faute. A trop la désirer à mes côtés, je l'ai détruite, à trop la vouloir dans mes bras, j'ai éclaté ses côtes, elle se noie dans son propre sang par ma faute. C'est mon œuvre d'horreur, mon crime le plus parfait, celui que je me traine avec regret. Je me sens pitoyable, déchiré pour des femmes, blessé par des femmes. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, et bientôt je comprends presque les réflexions assassines de ma tendre et affectueuse cousine. Eugenia et son amour étrange pour Haimon, moi et Serena, moi et… Non ce n'est pas possible, je ne peux pas devenir ça. Les femmes ne sont guère mon but, je ne l'ai pas fais exprès, tu sais. Je m'en fiche, réellement. Seulement, Serena c'est plus fort que moi, je l'ai voulu à mes côtés, je l'ai enchainé sans quémander son avis. Silver s'est imposée d'elle-même, elle a juste tout bousculé, tout fracassé, elle s'en fiche, elle s'en fou que je sois inerte, que je ne veuille pas ressentir encore. Elle est là quand même dans mon esprit, elle plane, véritable rapace de la moindre de mes faiblesses. J'aurais dû apprendre à t'écouter, Eugenia. Tu avais raison. A trop me désirer insensible, à trop m'éloigner de tout ça, tout me revient, mille fois plus violent encore. En me préservant de ces choses inutiles, elles viennent me trouver elles-mêmes.
Il y a eût cette fête étrange, le souvenir de mes lèvres contre les tiennes, ma langue contre la sienne, la douceur de ton souffle, la saveur de ce cruel baiser. Mascarade, ce n'était qu'une mascarade, mais j'ai ressentis quelque chose d'étrange ce soir là. Puis il y a eut cette brune et cette blonde bien trop proches, bien trop étranges, cette envie de tout fracasser, cette envie d'hurler. Je ne comprends rien, Eugenia, tu sais. Je serais capable de venir te sauver, te recueillir et braver tes démons pour toi, mais je ne me comprends plus. Je serais capable de te retrouver tout en me perdant moi-même, car c'est bel et bien ce qu'il est en train de m'arriver. Sais-tu que je suis en couple avec ton amie ? Non, tu l'ignores, c'est bien trop récent. En couple. Pas dans l'ombre, tu sais, un vrai couple, celui que je n'ai pas envie de masquer. Celui que j'aurais aimé avoir avec Serena. Pourquoi est-ce que je pense encore à elle, alors que je suis censé être heureux, tu sais ? J'ai fais un caprice, j'ai hurlé, j'ai fais mon enfant, et j'ai obtenu ce que je désirais. Comme toujours. Est-ce un mal ? J'obtiens un caprice, alors que j'ignore ce que je désire réellement, si l'on met de côté mes plans, mon futur tout tracé. J'ai l'impression d'avoir envie de m'oublier, j'ai l'impression d'avoir envie de profiter de ma vie un instant, d'arrêter de fixer mon objectif, de ne vivre que pour ça. Nous avons un objectif commun, mais ce but n'est qu'un parmi tant d'autres pour vous. Pour toi, pour Eren, pour Annabeth. Ce n'est qu'un jeu de plus qui s'empile, une partie d'échec ni plus ni moins. Sauf que les pions sont des vies, les cases des lieux, les mouvements des gestes, un échec la mort. Et je sais que tu frôles la tienne, je le sais, je l'ai compris ce soir là, lors de la rentrée quand tu t'es crispée à peine, lorsque tes doigts se sont serrés un peu trop autour de ton jus de citrouille, lorsque tu souriais et que tu n'écoutais pas, lorsque tu souriais et que ton regard ne cherchait qu'un seul être dans la Grande Salle. Tu as disparu après cette fête sordide, tu as disparu. Et je ne sais ce que n'est pas à cause d'elle, mais de ta réalité qui s'effondre. La vie n'est que désillusion, tu sais.
Alors j'ai marché dans les couloirs, sûrement sans but précis, si ce n'est pour pavaner mon insigne. Et mon regard a croisé le tien. Mon regard balai les alentours, avant de m'engouffrer dans cette porte qui apparait de nouveau. Tu es bien trop pâle, bien trop vide, tes prunelles déchirées par des maux silencieux. Lorsque la porte se referme, lorsque la salle disparait, lorsque nous sommes seuls dans un domaine qui est régit par tes pensées, je ne réfléchis pas. Mon bras se glisse autour de toi, ma main t'attire à moi. Je t'enlace presque fermement, te laissant aller contre moi, je te soutiens. Je ne te jugerai pas, ma belle, ce n'est pas le moment pour. J'oublierai cette valse de faiblesse, ce que nous dirons resteras entre nous, mais tu ne dois pas avoir honte de craquer. Je ne sais pas où il est, tu ne sauras jamais où il sera tant que sa queue de rat ne sera pas retrouvée. Je te serre plus fort contre moi, mes lèvres tièdes se posant contre ta tempe et je souffle : « Je suis là. » Non, je ne peux pas te dire que ca va aller, je sais que ce n'est pas le cas. Je ne peux pas te dire que cela s'arrangera, je l'ignore. Je ne veux pas te mentir, j'en suis incapable, je sais que tu es comme moi, je sais que ce n'est pas nécessaire, que cela te ferra plus de mal que de bien. Je n'aime pas te voir ainsi. Peut-être suis-je en train de me promettre de le retrouver pour toi, mais je sais que tu veux le faire par toi-même. Mais il brise cette Princesse que j'ai toujours admiré, toujours désiré, cette femme si forte et joueuse, dont les sourires m'ont toujours arraché une satisfaction morbide. Tu es belle lorsque tu gagnes, tu es parfaite lorsque tu domines. Tu es belle lorsque tu vacilles, et si laide lorsque tu te perds, parfaite dans ta détresse, si humaine dans ton désespoir. Tu te blottis dans les bras d'un monstre, Eugenia, et le monstre te serre contre son cœur.
rdinairement, quand elle vient en ce lieu, les murs sont blancs et il y a l'attirail du parfait sorcier. Tour à tour elle y entraîne Vincent, Phinéas à la magie ; elle vient s'y reposer, réfléchir ou simplement réviser avec application la filière créature magique. Une heure, trente minute, cinq secondes, elle calcule le temps passé ici pour ne rien perdre des mouvements de Poudlard. Elle ne s'offre que peu de temps pour elle mais sa vie est sa quête, as t-elle seulement droit à une existence libérée des entraves des Bogart ? Aujourd'hui les murs sont souillés de noirs qui suinte du plafond pour couler sur les murs. La peinture ne cesse de couler sans jamais complètement recouvrir le blanc immaculé tant chéri d'Eugenia. Dis, Eug, c'est bien le rouge ta couleur préférée ? Non, c'est le blanc. Ca m'étonne de toi. C'est le blanc, ce n'est pas une couleur, c'est une erreur dans vos leçons et elle aime cette nuance, l'idée qu'il arrive à se faire passer pour ce qu'il n'est pas. C'est le blanc car tout est à construire, porteur, il peut être milles couleurs, milles choses. C'est propre, lisse, sans bavure. C'est la couleur de la pureté. C'est la couleur qui peut se transformer, mais cette beauté s'efface sous le noir sombre et étouffant, le carrelage gris n'affiche que l'ambivalence dans lequel elle est plongée. Un unique bureau trône au milieu d'une pièce étroite, un bureau branlant, faible, rongé par les mites, rongés par sa peur. J’étouffe Audric. Sa main se glisse contre elle, elle se porter, sans résistance elle pose son front contre ce torse réconfortant, agrippe de ses mains menues la chemise qu'elle serre. Serre pour ne pas qu'il l'a lâche, serre pour que lui ne disparaisse pas. Retient moi Audric. Elle se presse contre lui un peu plus, l'invitant à resserrer son étreinte alors qu'ordinairement elle a bien dû mal à supporter le contact d'autrui. Elle n'est pas tactile, elle choisi les gestes, elle force l'autre à accepter ses mouvements. Elle est bien trop faible aujourd'hui pour s'encombrer de son orgueil. Tu es là. Cet ami qu'elle n'aurait pu imaginer trouver, plus qu'un allié, un pilier. Ne lui parlez pas de coup de foudre amical, elle rejetterait la faute sur ses stratégies et pourtant c'est bien là l'expression qui leur correspond. Il a en lui quelque chose de fascinant, de fort, d'imprenable et de terriblement doux à la fois. Alors que Poudlard voit un Prince né, alors que ses larbins admirent un Monarque Sanglant, elle ne voit qu'un homme ambitieux, implacable, un homme qui a ses faiblesses mais qui jamais ne se laissera couler par elles. Je ne te mérite pas. Elle n'est pas aussi forte que lui, elle n'a pas la vaillance d'Haimon, elle est de celle qui réfléchissent à deux fois avant d'agir, envisageant les possibilités et conséquences, retenant tout, observant, pour ne pas être étonnée. Elle n'aime les surprises que pour les petits événements sans importances. Je manque de spontanéité.
Il n'est plus là... souffle t-elle, ses mots étouffés dans sa chemise qu'elle refuse de quitter. Inutile de préciser qui, quoi que cela reste ambiguë. On ne doit pas s'attacher Audric, nous n'en avons pas le droit. Ses paroles deviennent plus floues, parle t-elle à son ami ou à elle-même ? Un peu des deux, elle est tellement perturbée, tellement enfermée dans ses silences, dans ses pensées qui tournent en boucle... J'ai perdu deux piliers, j'ignore où ils sont et... j'ai l'impression qu'ils m'ont abandonnés. Elle presse d'avantage son visage contre sa poitrine, les larmes lui montent aux yeux alors elle les ferme très fort pour que rien ne sorte, elle se crispe pour ne plus parler de cette voix traînante et triste qu'elle ne se supporte pas. Si encore il n'y avait qu'Heath et Simon... elle peut parler de ses deux amants mais si la douleur est réelle, elle n'est rien comparée à ce qui suit. Une fois encore la vague douloureuse l'envahit, lui fait plier les jambes alors qu'une bouffée de colère fait tressauter ses os. A t-on déjà haïs quelqu'un aussi violemment ? Nous sommes Serpentard, nous sommes descendants de ceux qui ont été traîné dans la boue et qui n'ont eu que des déchets comme pot d'accueil. La Haine fait partie de notre quotidien, elle embrasse nos journées, nous borde le soir. Tu haïs sûrement, Audric, autant que moi. Alors pourquoi ais-je le sentiment que mes émotions sont démesurées ? Que c'est toute ma vie qui bascule, à cause d'une simple absence ? Il n'est pas revenu. Les mots ne sont que des murmures qu'elle a bien du mal à prononcer mais, petit à petit, pas à pas, elle arrive à exprimer ses sentiments confus. Admire Audric l'effet que tu as sur elle, l'affection qu'elle a pour toi. Sans le quitter, sans bouger, elle calme les tremblements de son corps pour affirmer à haute voix la douleur. Je n'arrive pas à me décider Audric. J'ai envie de le retrouver, de quitter Poudlard... à quoi je sers ici ? J'ai réussi à avoir le carnet d'adresse, j'ai unifié des familles, Eren n'a pas besoin de moi pour asseoir son pouvoir ! Sa voix s'était élevée, indignée de sa situation, indignée d'autres choses qu'il ignore mais qu'il doit percevoir car l'exaspération est soudainement bien trop grande pour qu'une douleur immense ne se cache derrière. Sa voix se brise.
Retour à la réalité. Haimon a abandonné la famille. Il le sait, il est forcément au courant, tout Poudlard a apprit la nouvelle. Je ne veux pas être avec Eren mais je n'ai pas le choix, si je veux le pouvoir ce n'est pas en suivant cet idiot que je vais l'obtenir. Elle n'avait jamais été aussi affectueuse dans une insulte. Je veux trouver un moyen de l'aider, de les aider tout deux... Serena a perdu la mémoire. Elle raconte les derniers événements avec une telle faiblesse qu'une personne qui ne la connaîtrait pas s'imaginerait qu'elle est simplement lasse de leurs aventures, lasses de tous ces conflits, ces révélations. Il la connaît, il sait qu'elle a été tellement choquée, éprouvée, ces dernières semaines qu'elle n'a simplement plus la force de s'en énerver. Je l'ai aidé à comprendre ses origines, elle voulait en savoir plus, venger son père et moi je l'ai suivi car aussi détestable ta Reine puisse être, j'y gagnais des informations sur la famille. Plus j'en saurais sur eux, mieux que je serais préparée à diriger. Nous avons été surpris... elle a été blessé et a tout oublié. Je sais juste que son père et à la mienne ont eu une histoire, et qu'à priori le père de Serena était l'héritier de la famllle. Silence. Je suis une erreur, c'est Serena qui devrait être l'héritière. Nouveau silence. Vas-y, fais des efforts avec ta poupée et tu auras ma famille, cingla t-elle avec méchanceté. Ce n'est pas ce que tu voulais ? Le pouvoir ! Alors vas, prend cette famille descendante de Salazar, foule moi de tes pieds, allez-y puisque ma vie n'est qu'un mensonge ! Je ne suis plus à une trahison, à un départ, prêt ! Ma mère m'a mentit sur tellement de points et avant de perdre connaissance, Serena m'a dit qu'elle avait fait quelque chose, enfin elle m'a dit « c'est elle qui », mais elle qui quoi ?! Haimon se la joue solo, Serena perd la mémoire et me laisse là, avec une nouvelle interrogation dans la gorge ! J'en peux plus Audric ! Je sers à quoi ?! A rien ! J'ai tout sacrifié pour ma famille, je me suis tuée, j'ai tué celle que j'étais pour eux ! A chaque fois que je me sentais être heureuse j'ai fais le choix de la raison, j'ai bafoué mes idées, mes amitiés, pour eux ! Je n'ai même pas retenu l'homme que j'aime pour eux ! J'ai tout donné et quoi ? La SEULE chose qui me tenait à cœur ! L'UNIQUE ETRE qui comptait disparaît ! Il a disparu Audric, il a disparu ! Lâche moi ! Je ne sers à rien ! Eren se démerdera sans moi ! Toi, Anna, vous n'avez pas besoin de moi ! Je vais le rejoindre ! Il ne va pas m'échapper ! J'ai promis à Serena que je m'occuperais d'elle mais qu'elle survive sans moi ! Si Haimon veut AUTANT qu'elle profite de son amnésie pour avoir une nouvelle chance grand bien lui fasse ! Je tiens mes promesses et regarde où ça m'a mené !
Enfin libre de ses bras, elle balaya la pièce insalubre de la main, contemple l'étendue des dégâts Audric, admire comment j'ai sacrifié ma vie pour une famille qui m'a mentit. J'ai eu foi en eux, j'ai eu tellement foi en nous. Ma loyauté leur était acquise, j'ai rejeté tellement de monde pour eux, me suis fais passer tant de fois pour ce que je ne suis pas. J'en suis rendue au point où, si docile, que j'ai inciter Abel à faire de même. Je gâche sa vie comme ils ont gâché la mienne. Je l'ai remis à sa place chaque fois qu'il s'éloignait de sa famille ; j'ai insulté des êtres chers car il ne fallait pas que le monde sache que l'héritière était intime avec des sangs souillés. Je suis un monstre, ils m'ont fait devenir un monstre. J'ai gâché mes rêves pour un mensonge. J'avais le droit de savoir la vérité... Elle se calme, comme à chaque fois qu'elle s'emporte la violence disparaît rapidement, chute brutale qui l'a laisse hébétée, pensive dans sa tristesse. Je n'ai même pas retenue Haimon pour eux... Je veux ma couronne et je vais l'avoir. Son regard se relève vers Audric, enfin elle semble décidée, enfin elle souffre mais sa voix ne tremble plus alors qu'elle s'affirme. Ses os, ses membres, son être tressaute sous cette affirmation. Enfin elle est honnête envers elle-même. Je vais trouver Rosenwald. Je vais forcer l'esprit de Serena. Je ne veux plus attendre, je ne veux plus qu'on me mente... Avant la fin de l'année j'aurais les reines de ma famille dans les mains. Rictus de mépris. Ça fait désordre que je disparaisse pour le retrouver mais j'en ai besoin... tu crois qu'un de tes larbins seraient heureux de recevoir un Imperium ? Je suis sûre qu'il y en a qui rêve d'être des chasseurs...
Elle est sanglante.
Eugenia n'est qu'une poupée de façade, apprenez à la connaître et vous découvrez une femme passionnée, parfois drôle qui aime diriger. Une femme qui aime à se damner mais n'oublie pas les priorités. C'est une cérébrale qui contient comme elle peut toute la passion qu'elle renferme. C'est une femme au cœur tranchant qui n'a pas peur de se salir les mains. Elle parle meurtre comme d'autre évoque le marché du dimanche. Elle est sensible, pour survivre elle s'est forcée à déshumaniser les gens. Elle est loyale, elle a trahit pour se prouver le contraire.
Eugenia a le sens du sacrifice. Par dévouement elle a tout donné, elle connaît la valeur de ses dons, elle a conscience de tout ce qu'ils impliquent et jamais n'a reculé. Elle est devenue ce que les Bogart attendait d'elle et, félicitation Médéa, félicitation Faust, pour votre plus grand malheur elle est exactement ce que tous attendait de la fausse héritière des Bogart. Elle a le goût de la déception sur la langue. Plus besoin de parler, il voit son regard, ses larmes qui ont malgré tout coulé et cette veine qui palpite sur sa nuque. Retiens la Audric avant qu'elle ne lance véritablement un Imperium sur un élève, s'offrir un chasseur c'est si évident. Il lui suffisait de parler à haute voix, d'avoir la présence de cet homme aussi sournois qu'elle pour qu'elle comprenne : je vais créer ma propre armée. Je vais envoyer mes mercenaires me le ramener par la peau du coup pendant que j'aiderais ma délicate cousine à recouvrer la mémoire. Sauve la Audric, les Bogart ont voulu une héritière loyale et malléable, ils ont voulu une arme de destruction pour les Rosenwald et une femme intelligente qui saura faire les « choix difficiles » pour le bien commun. Sauve la Audric, ils ont créé un monstre qui va les détruire.
Entre ignobles créatures, vous devriez vous comprendre.
Audric A. Saddler
Serpentard
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Sujet: Re: Show me how to be whole again |Audric Sam 27 Sep - 22:33
Show me how to be whole again.
Le blanc c'est l'absence de couleur. Le blanc, c'est l'absence d'erreur. Le blanc c'est la lumière, celle qui vous brûle les rétines. Le blanc, c'est la peau laiteuse des enfants, celle de la craie, et du lait qui coule à flots. C'est la pureté même, celle qui ne demande qu'à être dégueulassée par les autres. C'est cette lumière que je vais finir par couler sur toi et la noirceur de ton esprit. Laisser envahir cette écume, laisse-la caresser ta peau et brûler ta chair, laisse-la t'envahir et te prendre comme un véritable amant. Elle te lavera de ces choses, je t'aiderai à tout détruire pour mieux recommencer. Appose ce blanc sur ces murs et ce carrelage, efface et déchire cet environnement bien trop fade pour toi. Recommence, arrache-tout, il te faut quelque chose de pétillant et de vivant, de beau et de fascinant, quelque chose qui te ressemble et te respecte. Mon regard se perd sur les détails, ce tas de bois qui tient sans force, l'étroitesse de ce monde et me confine, me donne envie d'ouvrir portes et fenêtre, de m'abreuver d'air et de liberté. Je n'aime pas cet espace bien trop confiné, cela me rappelle toutes ces fois enfermés dans l'orphelinat, toutes ces insultes et ces accusations pour des choses que je n'ai jamais commis. Mes prunelles se voilent, une mer d'encre coulant dans les abysses de cet océan figé par la glace. Je ne dis rien et pourtant je sens ton corps se resserrer contre le mien. Je sens tes formes contre moi et cette chaleur qui transperce et brave les tissus de nos vêtements. Je bouge à peine, te laissant t'accrocher à moi comme une pauvre femme, pauvre loque, folle en dérive, mon Eugenia au bord du précipice. Un léger grondement passe la barrière de mes lèvres et mes bras se resserrent autour de toi, captive de mes bras, de cette emprise qui deviendra ta forteresse si tu le souhaites. Je tourne la tête légèrement vers toi, en sentant ton front s'apposer sur mon torse. Silencieux, c'est ton odeur qui m'embaume, si douce, si fruité et légère mais pourtant elle coule et me caresse, me prend tout entier. Instinctif, car tout ceci n'est pas dans mes cordes, je dépose un baiser dans tes cheveux. Un instant, je repense à cette valse que nous avons partagés. Froissement de tissu, enchaînement de pas, ta pupille défiant la mienne, nos sourires s'accordant sur les mêmes notes. Deux inconnus, deux corps qui œuvrent pour le même but, deux consciences et cette tension étrange. Peu de mot, pour beaucoup de chose, je suis charmé, en perpétuel besoin de cette assurance qui coule de toi, de cette force qui brûle en toi.
Tu parles. Tes mots étouffés qui viennent à moi. Je pense à Haimon immédiatement, cet abrutis bien trop courageux et insouciant, qui a tout laissé tomber. Une ambition qui le dévore, mais qui pourtant je ne peux comprendre. Devenir grand, porter un nom qui sera sien et non pas leur. Cet ancien fiancé qui, qu'importe ce que tu pourras me dire, fait trembler ton cœur. Je te connais, et lui aussi, je vous vois ensemble et puis l'un loin de l'autre. Tu ne saurais inventer aucun mensonge, tu ne sauras couler aucun masque sur ton visage pour me faire croire le contraire. Je sens ma gorge se nouer un instant. S'attacher. Quelle cruelle vérité. Ne réveilles pas le monstre, Eugenia je t'en prie… Je repense à cette Princesse de mes Maux, cette femme qui m'écorche bien trop, celle dont mon désir a fracassé… Amnésique. Oublié. Je ne suis rien, si ce n'est un étranger. Sais-tu dans quelle colère froide me suis-je plongé vivant lorsque ton ancien fiancé a osé apposer la vérité à mes pieds ? Sais-tu à quel point je t'en veux de ne m'avoir rien dit, de ne pas m'avoir prévenu ? Mais ce n'est pas de lui que tu parles, quel idiot que je suis. Je t'écoute et mon regard est toujours posé sur ce visage qui ne veut pas être vu. Tu te serres un peu plus encore, et te tiens toujours par les hanches, l'une de mes mains se glissant dans tes cheveux Mais tu te redresses et calme tes tremblements. Lentement mon étreinte s'envole, au rythme de tes paroles. Je ne t'interromps pas. C'est dur de parler, encore plus lorsque c'est de ce que l'on ressent. Poupée pudique, poupée de porcelaine bien trop sublimée par les artifices de tes sourires. Pourtant aujourd'hui t'as tout arraché, tu t'offres vêtue de tes émotions les plus belles, de tes expressions les plus exquises. Je me délecte de cette position de voyeur sur ta vie et tes faiblesses.
J'inspire lorsque tu changes de sujet. Je t'observe comme une œuvre d'art et je ne commente pas. Serena l'héritière… Longtemps, longtemps j'ai désiré le pouvoir de ta famille, la votre. Longtemps j'ai désiré que Serena devienne mon épouse et je le désire encore. La famille Saddler a toujours été lié aux Bogarts. Mais je n'ai pas sincèrement confiance en elle, je sais qu'elle œuvre pour autre chose, sa liberté et son propre pouvoir. Elle me plantera avec me soufflant qu'elle m'aime dès que la première occasion se présentera pour me passer devant. Ou bien, elle me tendra la main et me donnera d'elle, simplement parce qu'elle aura réussi à avoir un coup d'avance, le coup fatidique qui fait qu'elle me passe devant. Jamais. Et tu vomis tes paroles, tes colères et tes ressentis. J'avale ma salive et je reste impassible, aucun sourire, aucune ombre de pitié ou de tristesse sur le visage. Je t'observe simplement, spectateur de ta dérive. Je ne t'arrête pas, je ne te coupe pas, je respecte ta folie, je m'en amuserai presque, un autre fois peut-être. Véritable tourbillon qui perds son souffle. Tu dégueules, tu m'en salirais presque mon uniforme immaculé. Je suis sage et patient, en attente que tu te lasses du masque de celle qui est blessée, touchée, celle qui va tout laisser tomber, tout claquer.
Un sourire narquois se glisse sur mes lèvres lorsque je t'entends, détournant le regard. La revoilà, celle que j'aime, celle qui m'en donnerais des frissons lorsque ses lèvres s'étirent, lorsque sa langue bouge pour siffler ces quelques doucereuses paroles. Il ne t'a pas fallut longtemps pour me revenir. Mais pourtant le portait ne me plaît pas. J'hausse un sourcil, l'air légèrement agacé et finit par m'approcher, réduisant l'espace entre toi et moi. Délicat, je pose mes doigts contre tes joues, tes pommettes, essuyant les traces de tes larmes lentement. Presque doux, presque tendre, mais pourtant je ne suis qu'un artiste qui efface des détails. Tout se doit d'être parfait. Même toi qui vacille sous le poids de cette perfection. J'efface lentement, bien trop, délicat, mon regard perdu ailleurs. Ma voix s'élève lente et si douce, cruellement suave et presque tentatrice : « Eren est trop extrémiste. Tu sais très bien qu'il aura besoin de toi pour ne pas fracasser l'image de ta famille Eugenia... Et de tous ces efforts que tu as fais… Il n'a fait qu'attendre. … » Lent. Peut-être un peu trop calculateur. Mon regard quitte tes jours et plonge dans tes prunelles bien trop brillantes. Mon pouce effleure ta lèvre inférieure et je reprends la parole, toujours aussi bas, presque secret, trop intime : « Quant à Haimon… Il loge chez moi. Et à ta place… Je ne le sous-estimerai pas. Haimon ne veut pas être un pantin, l'objet d'un nom. Il veut le sien et sa place… » Il n'abandonne pas son trône. Il abandonne une famille trop oppressante. Je sais qu'il ne s'arrêtera pas là. Haimon est un Bogart. Il n'est pas écervelé.
Mes mains tombent mais mes yeux restent accrochés aux tiens. J'ajoute, je t'achève : « Tu n'auras ni le contrôle sur Serena, ni sur Haimon si ils prennent ta place ou celle d'Eren. Tu n'auras plus aucun contrôle sur la famille, alors oui, tu ne seras plus rien… » Je plisse légèrement les yeux, presque vicieux, presque acide. Mais j'ajoute encore, doux et tentateur : « Tu es faite pour ça, Eugenia. Tu rayonnes ainsi…. Et Serena n'est qu'une Princesse égoïste… Ambitieuse… Mais amnésique. » Sens combien mon amertume brûle ma voix. Je fini par me détourner un peu, mon regard balayant la pièce et je souffle : « Quant à Rosenwald… Cela sera fait. » Sans aucun Imperium. Tes relations ici t'aident, les miennes sont bien plus éloignées et surtout…. Diverses et variées. Je me perds un instant dans la contemplation de la matérialisation de ton esprit et de tes humeurs. Ma langue claque contre mon palais, perdu dans un autre monde. Mais tout bas, je souffle. Ce n'est plus un secret, c'est presque une honte de formuler ca… De le penser… Et de le faire. « Assures tes bases… Conserves-les… Et puis vis un peu pour toi. Laisse-toi sourire parfois réellement. » Gerbes sur mes paroles, ce discours ne me ressemble pas. Moi qui ait grandis avec ces promesses sur mes épaules, les fantômes de mes parents et la saveur du sang de mon père dans la bouche. Le pression de ce nom contre mon crâne, toutes ces choses que j'ai avalé, collé contre mon visage pour être ce politiquement correct, pour être véritable fantasme, putain de poupée d'humilité et de sagesse. Cet homme que je suis devenu à part entière, noyé dans mes mascarades, voguant sur le fleuve de l'égoïsme, un instant volé auprès d'une de tes amis. Je crois que je deviens fou, nous voudrais-tu pas avoir la décence, adorable monstre, d'éclater mon crâne afin de me reprendre le droit chemin ?
u n'as pas l'air heureux Audric, de m'entendre et je m'en moque. Je souffre, j'ai besoin de parler, c'est tombé sur toi. Mon ami, mon cher Audric, tu comptes tellement mais aussi froid peuvent être tes yeux et agacée puisse être ta bouche, je ne pense qu'à ma douleur. Tu parles comme un Serpent, Audric. Eugenia entend ses mots, il a raison mais cela ne change rien. Valoriser ses efforts, dénigrer l'attitude d'Eren, c'est ridicule. Vous êtes si proche tout les deux, ne fais pas comme si il n'était qu'un pion, comme s'il n'avait pas un temps soit peu de poigne. Eren a attendu, mais pas silencieux, il s'est battu, le Destin le récompense. Coup de chance, il s'est tout de même battu, elle le sait, elle l'a toujours vu, son regard décidé. Audric est proche et elle s'épuise de ces mots qu'elle ne croit qu'à moitié, la tête inclinée vers le sol elle n'a même plus l'envie de le regarder. Sa main touche sa lèvre, elle remonte naturellement son visage vers lui, portée par ce geste tendre. Tu joues avec ma douleur. Haimon loge chez toi ? Tu te permets de me dire ce que je dois penser de lui parce qu'il loge chez toi, je ne vous savais pas si intime. A chacun ses cachotteries, je n'ai pas parlé jusqu'ici de Serena, tu n'as pas évoqué que tu t'étais transformé en terre d'asile. Rictus de mépris, profond, tu es ridicule. Vous êtes tous ridicule. La colère noircit son cœur, vous ne me comprenez pas, elle est énervée, personne ne comprend, elle s'emporte et, éclair dans son esprit, elle se remémore les paroles d'Abel. Lui seul me comprend. Elle a envie de briser des vases contre les murs, de frapper, griffer, arracher des peaux et s'assourdir du bruit de la belle porcelaine familiale brisée. Il n'y a qu'Audric et un bureau branlant. Appuie là où ça fait mal, plonge ton doigt à l'ongle tranchant dans ma plaie et tourne, tourne, fait couler le sang. Accrochée à ses yeux, elle le nargue. Vas-y, jouit bien de ces évidences dont tu m'assommes, parle moi comme si je ne pensais plus, comme si ma douleur m'avait anéantie. Tu excites mon orgueil, mon ambition rebondit, je suis compétitrice, tu éveilles mon besoin de tous vous dominer. Quelques phrases gentilles, il la surprend. Ses yeux méchants deviennent plus doux, elle articule un merci muet et s'en va poser sa main à plat sur son torse. Tu es une vague, insaisissable, tu n'es qu'un joueur à moins que tu ne tiennes à moi.
Je veux être tenue au courant de la traque, absolument tout, les chasseurs, les échecs, je veux tout savoir. Sa main resserre la chemise, la froisse, la tord alors qu'elle le tire vers elle sans quitter ces beaux yeux. Garde tes beaux discours pour les autres. Tu es ami avec Eren autant que moi, n'essaie même pas de me le présenter comme un arriviste. Elle le tire un peu plus fort, vient, rapproche toi, et tu es comme Haimon, comme Serena, vous ne jurez que part lui, il est si ambitieux, si audacieux, de sa main libre elle vint attraper sa nuque pour le presser un peu vers elle, pour le tenir fermement. Contente de t'entendre me dire que c'est si facile de se faire un nouveau nom. Sa voix est froide d'émotion, elle relâche Audric comme elle aurait rejeté au loin un être indésirable. Vous croyez vraiment que nos relations vont suffire ? Tu crois qu'à vingt ans Haimon a assez d'ambition et d'audace pour s'en sortir seul ? Balance lui tes relations, ça ne changera rien au fait que notre famille l'ait pris en grippe. Je passe mon temps depuis sa crise d'ado à réparer derrière lui, j'ai convaincu ma mère qu'il n'était qu'un idiot et tant qu'il reste invisible, elle ne va pas trop lui pourrir sa réputation. Trop Audric, car elle a commencé, tout le ministère sait qu'il n'est pas un homme fiable, vous vous imaginiez quoi ? Que ma famille allait attendre sagement qu'il fasse sa petite vie ? Je sais qu'il ne veut pas nous lâcher mais les faits sont là : il a osé prendre son indépendance, si on avait ce pouvoir ça ferait longtemps que je l'aurais fais ! Qu'on l'aurait tous fais ! Il a gâché ses chances. Elle se calme, son mépris qu'elle lui crachait au visage pétille dans ses yeux, enfin si tu me dis de ne pas le sous-estimer je me dois de t'écouter... Sourire cynique, sans joie, sa voix le cingle une fois de plus de tout son orgueil, de tout ce sentiment qu'elle a d'avoir plusieurs longueurs d'avance sur eux, je crois qu'il va se planter sur toute la ligne et je ne veux pas que ça arrive.
Elle retombe dans le silence, tu ne me comprends pas à quoi bon te parler ? Elle n'est plus que mépris. C'est aimable de me dire de penser à ma vie, à moi mais tu ne viens pas de me dire que si je cesse de me battre ils vont tous m'échapper ? Hm ? Elle n'est qu'orgueil et lassitude. Je ne suis pas comme toi, comme Eren ou comme Annabeth, je ne suis pas bouffée de l'intérieur par l'ambition, ses mains se relèvent, collent à sa poitrine, mimant le geste qu'une masse informe remonte dans sa gorge, je suis juste une fille qui a prit une voie difficile. J'ai tout donné pour le pouvoir et je le mérite Je vais le prendre ce pouvoir, je vais laver le nom de mon indigne famille, non plus pour eux, mais pour moi, parce qu'il est hors de question que ceux qui m'ont parjuré aient raison.
Il ne comprend, elle se prend à penser. Je vais m'inviter à toutes les tables, je serais dans toutes les têtes et tu sais quoi ? Je ne veux pas que ça, je ne veux pas que rétablir un nom, prouver que je suis digne de mon rang et achever les Rosenwald, non, je veux donner un fils au monde. Un bon petit garçon que j’élèverai avec mes idéaux et j'en ferais un leader, ton de l'évidence. Il y aura peut-être un cadet, c'est si fragile un enfant. Elle va gâcher une enfance pour sa vie, comme sa mère l'a fait et ses enfants la maudiront, mais elle sera libre. Je vais me détester à faire tout ça mais je vais le faire bien. Je ne me sens pas comme une femme ignoble, je sais juste prendre les décisions qui s'imposent, voilà tout. Haimon m'a dit un jour que je me sentirais vide quand tout ça sera terminé et il a raison, mais tu sais quoi, je m'en moque. Si je dois me reconstruire en abandonnant Nom et famille je le ferais, si je dois souffrir un temps de ne plus exister je suis prête à le supporter.
Ton de la connivence. Tu as raison je devrais penser un peu plus à moi, qu'est-ce que j'aimerais faire ? Hm ? Ah oui, du Quidditch. Je devrais m'inscrire dans l'équipe tiens. J'aimerais être zoologiste, tu le savais ? Peut-être devrais-je changer de filière ? Les cours de psychologie vont me manquer mais j'ai Andrews après tout.. Oui, je vais faire ça tiens. Oh mais suis-je bête, j'ai des amis au sang-impurs, je vais cesser de les insulter, ça n'est pas correct, ça va faire désordre mais qu'importe. Elle cesse de sourire et sa voix redevient ce qu'elle est toujours, tranchante, glaciale, impartiale. Ne sois pas ridicule Audric, je ne peux pas penser à moi et penser aux restes en même temps, je n'ai pas ta jolie petite vie d'hypocrite. Elle est ignoble avec lui, elle est honnête. Et toi, comment vis-tu la nouvelle vie de Serena ? Ton nouveau protégé t'as dis qu'il avait l'intention de lui offrir une nouvelle existence toute fraîche ? Tu en penses quoi ? Elle n'est qu'égotisme et narcissisme, elle a surtout peur de décider de changer de voie. A deux pas de basculer vers ses envies, elle se retient à toi, son pauvre ami monstrueux.
Audric A. Saddler
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Sujet: Re: Show me how to be whole again |Audric Sam 1 Nov - 12:44
Show me how to be whole again.
Poupée de chiffon, c'est ce que je suis à présent entre tes doigts. Crois ce que tu veux, penses n'importe quoi, tu n'as besoin que d'un auditoire sur lequel cracher pour étaler à quel point tu perds contrôle sur ta vie. Ma mâchoire se resserre lorsque tu me tires un peu plus. Patience. Calme. Le monstre cruel et narcissique est de sorti, il veut reprendre sa place, il écrase, il s'exprime. Tu étales la peinture de ton être. Sensible et si monstrueuse. En détresse sur le flot de ton égoïsme, de ton égo froissé, de cette vie qui t'échappe. Tout t'échappes. Tu n'as peut-être pas choisi les bonnes cartes. La bonne vie. Le bon nom. Le bon corps. Femme dans une famille de sang pur. Future fiancée d'héritier. Toutes ses paroles que je garde dans ma gorge, qui grondent et que je bouffe, j'avale. Mon confronter avec toi, maintenant, ne sert absolument à rien. Et je n'ai sincèrement pas la tête de me disputer avec toi, te prouver que tu as à tord, que tu es aveuglée par ta propre conscience, ta propre personne. Qui suis-je, pour oser faire cela, si ce n'est un ami qui a assez force pour serrer les dents et continuer à t'écouter cracher sur tout… ?
Silence. Que Salazar ait pitié de moi, penses-tu que je suis inhumain, que je ne vais pas craquer moi aussi ? Que dois-je faire, si le moi ! Dois-je rester insensible à tes insultes, à ce manque de respect perpétuel dont seuls les Bogart sont capables ? Je fronce les sourcils. Mériter le pouvoir, parce que tu lui a tout donné.. Devrais-je la même chose, si un jour j'échoue, si j'effleure mon but sans l'atteindre ? Est-ce que c'est ce que je dirais, si un jour je me retrouve face au tribunal ? J'ai tout fais pour, j'ai donné ma vie pour, je mérite le pouvoir ? Tu es folle, tout simplement, tu perds la tête, tu es en dérive, c'est ton égo qui parle, c'est la fierté, c'est ton nom, tes nerfs, tes trippes, tout, mais pas la raison.
Et tu continues sur ta lancée, sarcastiques et mauvaises à toi. Tu parles de Quidditch, et je soupire, détournant la tête. Tu n'es qu'une petite conne prétentieuse, c'est la seule chose que tu me renvois là. Et je n'aime pas cette image si dégueulassée que tu m'envois de toi. J'hausse un sourcil et relève mon regard vers toi. Tu approches, je te sens arriver, repasser à l'offensive, et je reste muet lorsque tu attaches. Ridicule. Hypocrisie. Serena. Haimon. Penser. Je te fixe et je ne dis rien. Je n'ai pas besoin de te le dire que tu as dépassé les limites. Tu es cruelle et méchante, tu me renvois à la gueule tout ce qui t'échappes, ce qui t'écœures et t'énerves, moi avec. J'ai envie de glisser mes doigts contre ta mâchoire, autour de ta gorge, de te balancer au sol comme une merde. J'ai envie de te frapper comme on frappe un homme, et pourtant j'inspire lentement, je respire encore. Je fais couler en moi cet air frais, ce courant de maîtrise. Des années de maîtrises. Moi qui pensait qu'il y avait plus que ça. Tes buts, les tiens. Ce sont les tiens, pas les miens. Tu es seule, et je le suis. Eternellement. La solitude elle est partout, jusqu'au fin fond de ton crâne. N'est-ce pas si cruel ?
Le silence s'impose. Mon regard baisse un instant sur tes lèvres, ton menton, ton maintien, avant de me détourner, ma mâchoire se carrant quelques secondes. Savoures-le ce silence, réfléchis à tout ce que tu viens de dire, petite poupée bafouée. Je fini par souffler tout bas : « Qu'est-ce que tu veux que je te dise… ? Oui, tu es devenue la fille exemplaire pour l'avoir le pouvoir… Mais qu'au fond, tu restes une femme, simple épouse d'un héritier, qui va et vient ? Oui Haimon a eût le courage, l'inconscience, la connerie, appelle cela comme tu voudras, pour tout plaquer… C'est son choix. Qu'il le regrette ou pas, qu'il s'en morde les doigts ou pas, c'est son problème. Que tu es incapable de faire la même chose que lui, que tu sois incapable de concevoir son choix ou qu'il t'emmerde profondément cela ne changera rien. Malheureusement. Penses-tu qu'il ne sait pas tout ça ? Il a grandit avec vous, il connait les règles aussi bien que toi. » Silence. Temps. Regard qui se repose dans tes prunelles. « Non, ce que tu désires véritablement et ce que tu es censée désirer ne concordent pas. Tu t'es façonnée à l'image d'un monde cruel… Et tu le sais, Eugenia. Tu es aussi hypocrite que moi, tu te joues des gens, tu les veux ces relations, tu le veux le pouvoir, et merde c'est con, t'es tombée amoureuse de la mauvaise personne ! Ton désir le plus profond se fait la malle ? ET ALORS ?! » Je fronce les sourcils, te repoussant un peu. « Tu crois que c'est le moment de faire la gamine capricieuse, de baisser les bras ? Par Salazar, toute ta vie on t'a imposé tes choix, et maintenant que tu es face à TA VIE, face à un choix que TU dois prendre et tu vacilles ?! » Mes doigts glissent contre les tiens, se glissent autour de ton poignet. Reste avec moi, Eugenia. « C'est à toi de choisir ce que tu veux. C'est qui, qui me répétait sans cesse que lorsque l'on veut, on peut. Que lorsqu'il n'y a pas de solutions, c'est qu'il n'y a pas de problème ? » Réveilles-toi Eugenia. Je ne suis pas ton ennemi.
Ne parle pas d'Haimon comme si tu le connaissais mieux que moi. Ne me dis pas que c'est couru d'avance, que j'ai échoué à le garder, qu'il est décevant. Je ne le sais que trop bien, il n'est que déception mais cela doit changer. Je vais arranger ça, je dois arranger ça, la bague au doigt j'arrangerais sa situation pitoyable. Ne me dis pas que je ne suis pas capable de faire la même chose, mon point de vue incompris ne regarde que moi. Suis-je folle d'avoir envisagé son point de vue, suis-je faible d'avoir couru vers toi l'âme en peine. Voilà ce que j'ai gagné à m'attacher à toi, des meurtrissures. Tu me blesses à ne pas être d'accord avec moi, à ne pas bêtement me suivre, dodelinant de la tête, tu me blesses avec ces mots prononcés calmement et je souffre d'un sentiment d'incompréhension. Abel me serine d'être forte, stable, rejetant Eren il appuie la décision familiale : je suis l'héritière. Que je veuille ou soit incapable d'imiter Haimon n'est pas la question, je n'ai pas le choix. Abel a raison. Je n'ai pas le choix. J'ai voulu fuir, une seconde et écho des pensées souvent revenu quand j'étais à rire avec des amis disparus dans la nature. J'y ai pensé si fort mais je n'ai pas été folle. J'y ai pensé si fort mais vous ne voulez pas voir cet aspect de moi. Je ne dois pas être ainsi, cette envie absurde de m'écouter, d'entendre cette petite voix en moi, je n'en ai pas le droit. Oui, tu as raison, ce que je veux et ce que je dois ne concorde pas mais il n'est pas qu'un désir profond. Tu ne comprends pas. Comment le pourrais-tu ? Je me tue à être silencieuse à ce sujet, à me boucher les oreilles, il est plus qu'un béguin. Si je l'avais suivi... si je l'avais suivi... J'ai des regrets Audric, de violents regrets et c'est à mon ambition que je m'accroche. Abel m'a promis que je ne serais jamais comme ma mère mais regarde moi, je suis ses pas ! A ma vie j'ai choisi l'ambition, la famille, j'ai choisi mon orgueil ! Je me suicide lentement, peu importe mes choix, je me laisse empoisonner par mes propres choix te rends tu comptes ? Loin de lui je meurs, avec lui je me laisse périr et dans ce paradoxe celui qui m'offrait un but à disparu. J'ai passé ma vie à penser au moment où j'attraperais Elphias et maintenant c'est terminé. Je me sens tellement vide. Évidemment que je vacille, que crois-tu ? Tu l'as dis, je suis un masque, une hypocrite ! Je ne suis pas la statue de glace que je semble être, je ne suis pas inébranlable. On m'a ravit le destin que j'ai rêvé ! Ta main chaude me fait du bien, je la serre et me calme, tirant dessus pour me rapprocher de toi jusqu'à poser ma tête contre ton torse.
Je ne baisse pas les bras, j'ai du mal à les garder levés, elle sourit, d'un sourire triste alors qu'elle reprend d'un ton monocorde. Je ne peux m'écouter, j'ai appris à être raisonnable. Elle se recule et l'air impassible, bien que le regard reste triste, elle poursuit sans le regarder, tu as raison, je dois me ressaisir. Je ne veux pas me ressaisir. Son regard trouve celui d'Audric. Je suis à cran avec tout ces bouleversements, c'est tout. C'est pourtant pas compliqué, j'aurais ce que je veux avec Eren, ce sera même encore plus facile qu'avec Haimon... enfin presque, je ne pourrais pas me retirer de la vie politique si l'envie m'en prend mais on ne peut pas tout avoir, hein ? C'est ce qui comptait le plus, le gage de la liberté, cadeau pour ma dévotion. L'amour est un détail, nous n'avons pas le droit d'aimer et puis, d'une façon, j'aime Eren. D'un amour fraternel entrelacé d'une peur qui se tisse dans le désir que nous éprouvons, cela ne vaudra jamais ce que j'éprouve en cet instant pour un autre mais c'est mieux que rien. C'est mieux que si j'avais été offerte à un inconnu. Elle se résigne, Audric a raison, elle fait son enfant qui n'a pas eu ce qu'elle espérait. C'est tout. Une princesse capricieuse, tout simplement.
Ce n'est qu'une adolescente qui a passé sa vie à grandir selon une stricte éducation, qui s'est oublié pour servir, qui savait à l'avance l'Histoire de sa vie et pour tenir le coup, elle rêvait d'un autre monde. C'est tout. Puis tout s'est brisé en un millions de pièces et on l'a laisse reformer le puzzle.
J'ai vraiment le profil d'une gamine capricieuse ? Tu es vraiment un sang-pur, un hériter, dans l'âme Audric. Bravo, tu as compris nos leçons. Trouve de la faiblesse, de l'humanité en un de tes pairs et sabre le, réduit le au stade du caprice. Elle redevient cynique. Vous ne me comprenez pas, vous ne pouvez pas me comprendre. Si tu n'as pas les réponses à mes problèmes, si tu ne vois pas que ce visage larmoyant, humiliant, est ma vérité la plus nue, alors je remets mon masque. Tu me rappelles nos leçons, tu me rappelles que la solution est évidente et elle se prénomme Eren. C'est tout ce qui compte mais, pour une fois, j'avais espoir d'un peu de réconfort. Pour une fois, j'avais espoir qu'une personne me secoue et me hurle que je dois m'affranchir. Tout ce que tu dis me conforte dans l'idée que je ne dois pas bouger et savoir que tu es là pour retrouver les Rosenwald me réchauffe. Tu es la voix de la raison et je te hais pour ça autant que je te respecte.
Elle aurait pu prendre ses paroles à l'inverse et elle aurait été bien, l'espace d'un instant, d'envisager sérieusement de retrouver Haimon. Elle aurait pu mais la peur de l'inconnue supplante sa douleur.
Sa main quitte celle d'Audric, un très bref sourire éclaire son triste visage, la fatigue l'enveloppe doucement, plus psychologique que physique. Je vais y aller. Effleurant la main d'Audric alors qu'elle passe à côté de lui, elle coula sur lui un dernier regard, cela ne se reproduira plus. A tout à l'heure, Audric et s'attardant sur lui pour laisser percer une forme de gratitude, elle sort de la salle sur demande. Calmée, épuisée, replacée dans son bel écrin, la poupée des Bogart s'en va, la jolie poupée de Porcelaine, froide, dure mais fragile, belle d'apparat mais vide, se remémore qu'elle a fait des choix. Difficiles dont elle paie le prix mais la culpabilité, la tristesse et les regrets, ce n'est que le sacrifice pour ce qu'elle désire et cet instant fugace où Eugenia Bogart aurait pu abandonner son rôle s'envola complètement.