Douce, avenante, travailleuse, ingénue et un peu superficielle... Tels sont les adjectifs que le premier quidam venu pourrait attribuer à descendante Carrow en la voyant. On la prend souvent comme la bonne copine, celle qui vous écoutera et vous aidera en toute circonstance sans vous juger et qui sait ce que c'est de supporter un lourd poids familial...

Et se serait une erreur que de se laisser prendre à cette image que la blonde s'est volontairement forgée au fil des années.
Sous ses airs de jeune fille un peu naïve se cache quelqu'un de secret et manipulateur, n'hésitant pas à appuyer là où ça fait mal, toujours sous le couvert de l'anonymat.
Son premier fait d'arme si l'on peut dire est d'avoir intégré les Poufsouffle contre l'avis du Choixpeau qui la voyait plus à Serpentard. Mais comme d'autres avant elle, son souhait fût prit en compte et elle rejoignit les jaunes et noirs, ce qui aux yeux de certains la mettaient d'ors et déjà en-dehors de tout soupçons en cas d'incidents liés à la nature du sang.

Peu de personnes peuvent se vanter de connaître la véritable Anjelica: celle sûre de la supériorité des Sang-Purs et amère quant aux dénigrements dont ils sont l’objet ; Celle prête à tout pour réaliser son rêve et s'élever aux plus hautes fonctions.

« Magie est Puissance », murmura la blonde en tapotant le bout de son journal intime à l’aide de la pointe de sa baguette. Le carnet s’ouvrit alors, dévoilant plusieurs pages blanches vierges aux yeux de sa propriétaire. Celle-ci sortit une fine aiguille de sa table et se piqua le doigt afin de pouvoir apposer une minuscule gouttelette de sang sur la première page. Aussitôt, plusieurs mots apparurent. Puis des phrases. Et enfin la totalité de son contenu. Toujours aussi fière des protections qu’elle avait mise en place pour éviter que quiconque ne lise ces lignes, elle se positionna un peu plus confortablement sur son lit, adossé à un gros oreiller. Les rideaux du baldaquin étaient tirés et enchantés, lui garantissant son intimité. Elle entendait déjà certaines de ses camarades ronfler. Soupirant, elle attrapa sa plume et commença à noter.

« Cher journal, cela faisait bien longtemps que je ne t’avais pas écrit ».

Après un instant de réflexion elle poursuivit.

« N’y voit surtout pas un quelconque manque d’intérêt. Pas du tout. Seulement, les derniers évènements ont été tellement riches en rebondissements qu’il m’était difficile de pouvoir coucher sur papier ce que j’avais sur le cœur. Si je pouvais tout résumer en un seul mort se serait… Injustice. Injustice envers les Sorciers. Injustice envers nous-autres, les descendants des grandes familles qui ont fait la richesse de ce foutu pays. Plusieurs attaques sont survenues, certaines dirigées contre des sang-purs et ce de la plus abjectes des manières. Un vent de panique a soufflé sur mes camarades. Sang-de-bourbes et Sang-Purs ne cessent d’avoir peur d’être les prochains sur la liste. Une liste tenue par quelques individus qui savent rester dans l’ombre et faire accuser d’autres à leurs places.
Pour ma part, aucuns risques. Pourquoi ? Oh tu le sais bien ! Mon père a très bien sût m’enseigner l’intérêt à rester discrète sur ses véritables intentions. Je sais que ma famille comptait sur moi dès le plus jeune âge. Faire oublier les erreurs du passé, afficher un visage public aimable et avenant… Telles sont mes tâches et mon rôle dont j’ai hérité… A commencer par cette maison. Poufsouffle. Le Choixpeau avait pourtant voulut m’envoyer à Serpentard. Beaucoup de malices en moi disait-il… Mais ce n’était pas mon choix. Pas le choix de mes parents du moins. Au fond, qui se méfierait d’une élève chez les belettes ? Peu de monde. Qui se méfierait d’une petite blondinette à l’air naïf et désintéressée ? Enfin bref, tout ça pour te dire que oui, j’ai réussit. Je continue à faire mon petit bonhomme de chemin sans avoir à m’inquiéter d’être la cible de mauvais plaisantins ou de fanatiques de la baguette. Après tout, ne suis-je pas la gentille Anjelica ? La bonne copine un peu superficielle et naïve toujours prête à aider les autres ? J’ai l’impression de n’être plus qu’une caricature idiote, dessinée à la va-vite par mon stupide père.
La pression est tellement lourde sur mes épaules … S’en est pesant. Pourquoi ne pourrais-je pas faire pour une fois ce que JE veux ?!
En parlant de mes parent … Croient-ils vraiment que je vais rester ce gentil petit instrument dont ils useront éternellement ? Les idiots. Leur dernière trouvaille ? Un fiancé ! Rien que ça. Peut-être pensent-ils être encore au siècle dernier. Peu importe, ils apprendront très vite que finalement ce ne sont plus eux qui tirent les ficelles de ma vie. Non, pour cela il n’y a qu’une seule personne. Moi. Je suis le propre instrument de ma vie et de mon ambition.
Quiconque se mettra en travers de ma route le regrettera amèrement. Il faut savoir se méfier de la belette qui dort ».