Messages : 318 Galions : 270 Âge : 20 ans Classe : M1 Art de la magie Avatar : Anna Speckhart
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Sujet: Je te promet l'extase | Callum & Arya Mar 26 Aoû - 23:11
Je te promet l'extase
Face à face j'apprendrai sans cesse, sur tes trâces combien de prouesses.
Dans la candeur de nos coeurs qui se taisent je te promet l'extase
Une pièce sombre, à peine éclairée, une musique douce, l'odeur des huiles d'ambres rouges se mêlant aux essences de fleurs de Tiaré. Si ce n'est pas le paradis, le décor et ses sons frôlent pourtant ce dernier. D'un mouvement gracieux de baguette, ma main vient faire pleuvoir un sable finement doré sur la peau glissante du dos de Miss Rosemerta sur lequel mes mains dansent depuis maintenant presque une heure. Ses soupirs de bien-être ont laissé place au silence, de ceux qui me font toujours me demander si la femme que je délasse s'est endormi ou non. C'est que cela est déjà arrivé plusieurs fois depuis mon arrivée au spa Orchideus où j'effectue mon stage de fin d'année. Et contrairement à ce que je redoutais, je m'y plais vraiment. Camille, mon supérieur, a beau jouer les patrons autoritaires, me faire finir plus tard que l'heure officielle de la fermeture et me donner le balais sitôt mon pied a-t-il foulé le centre que cela ne chasse en rien ma bonne humeur. Et pour cause, travailler ici me permet oublier. De tout oublier, depuis les agressions de cette année, jusqu'au meurtre de monsieur Sinclair et l'arrestation de Kyle Lake en passant par...
Mes mains se font moins vives, ma conscience me décoche une gifle mécontente, me pousse à me reprendre. Hodgson. Bien des terreurs auront secouées cette année scolaire, mais de toutes les douleurs de l'âme, il n'en fut pas une qui me fit plus mal que notre dernière entrevue, soldée en dispute. Ou plutôt en une colère à sens unique que je lui avais craché au visage avant de fuir lâchement, car à bien y réfléchir, je ne lui avais pas laissé une seule seconde pour se rattraper de ses premiers mots. Sans doute avais-je échappé à un courroux bien pire encore, mais une étincelle d'optimisme déçu ne cessait de se demandait si au fond, je n'avais tout simplement pas brisé moi-même le peu que nous avions construis en partant ainsi, telle une voleuse. Mais enfin, il ne s'était pas démené pour me rattraper, ni même pour me recontacter. Preuve en était sans doute qu'au mieux m'en voulait-il toujours, qu'au pire... Il ne se soit jamais vraiment intéressé à moi. Pourquoi aurait-il eu à le faire d'ailleurs ? Je n'avais été qu'un éclair de passage dans sa vie. Qu'une gamine capricieuse qu'il s'était donné la peine de sauver et d'écouter avec attention. Tout ça pourquoi au final ? Je n'avais cessé de lui faire perdre son temps, et l'aveu que je lui avait fait l'engluant certainement dans l'idée que je n'étais qu'une lâche préférant fuir ses visions plutôt que de les utiliser à bon escient devait sans aucun doute avoir été la touche finale à son agacement de moi. Je me mord la lèvre, habitude née de ce fameux soir, et glisse mes mains de plus belle sur la peau tiède de ma cliente, achevant mon massage par un glissement délicat de mon index et de mon majeur du haut de sa colonne vertébrale jusqu'au creux de ses reins. Me penchant à son oreille, je l'averti avec délicatesse que l'heure est terminée et sourit à la voir se tendre pour se redresser de la table, une petite mine déçue au visage. Comme tous, elle confie que cela fut trop court à son goût tandis que l'aide à renfiler son peignoir. C'est qu'elle a la bonne place... En ce qui me concerne, à rester penchée toute la journée en agitant les mains sur des peaux, j'en finirai presque par avoir moi-même besoin de la formule massage tout inclus ! Je la raccompagne jusqu'au salon, Camille vient prendre le relais en me glissant un clin d’œil complice et la minute qui suit, me voilà de nouveau dans la salle de massage. Mon dos et ma nuque craquent bruyamment au mouvement circulaire que je m'impose, et je profite de ce moment où ma journée se termine pour augmenter la lumière de la pièce afin de ne pas ressortir dehors totalement aveuglée comme la veille. Il faut dire que maintenant que je semble maîtriser toute la partie massage de mon instruction, Camille ne se fait pas prier pour me laisser passer la journée dans la pénombre chaleureuse des salles de massage. Bon pour le moral et la détente mais fatal pour des yeux aussi clairs que les miens lorsque ces derniers retrouvent la clarté du ciel baignant les rues de Pré au Lard. Mais enfin, le travail et les clients sont agréables, l'ambiance sympathique et bien que cela fut assez handicapant aux premières heures, je me délecte désormais des lignes sublimes de mon uniforme, sorte de longue étoffe de coton blanc entourant ma poitrine en bandeau avant de se croiser sur mon ventre et de s'enrouler autour de mes hanches et de mes jambes pour former un pan de robe étroit. Ici, toutes les employées porte cette tenue traditionnelle. « Il faut s'y faire » comme le disait ma collègue Tessa, mais au moins cette dernière peut-elle se vanter d'être vraiment jolie. Alors que la petite pendule sur le mur affiche presque sept heures et demi, j'entends le pas vif de mon patron courir dans le couloir et me dépêche de ranger l'établis. Rituel quotidien durant lequel il me demande comment s'est passé la journée avant de filer avec une mauvaise excuse en me laissant la charge de fermer. Ce monde est vraiment ingrat avec les stagiaires, mais à choisir entre cela et passer mes journées au manoir familial,j'accepte les basses besognes de bon cœur. Par ailleurs, comme devinée cette dernière ne tarde pas arrivée, une petite surprise en plus...
Les excuses de Camille avaient toujours peu recherchées, j'en conviens, mais venir me dire qu'il avait oublié une personne importante dans l'agenda des rendez-vous et qu'il devait absolument partir déposer la recette à Gringott, celle-là, il ne me l'avait jamais faite. Je soupire doucement... Une personne de plus ou de moins après tout. Je m'informe du massage à faire, mes yeux s'arrondissent comme des billes. Une formule détente de quatre-dix minutes de massages ! Non mais était-ce une blague ou quoi !? Partir avec dix minutes de retard était une chose, devoir travailler jusqu'à plus d'une heure après l'horaire de fermeture je n'étais pas certaine que ce fut autorisé par les codes du travail. La mine crispée, le visage déformé par les prières, voilà mon patron qui se tortille et me supplie de bien vouloir accepter, moyennant une belle récompense sur mon salaire et un accès illimité au spa durant la dernière quinzaine d'août. Je fais grise mine mais vu à quel point la personne semble importante et le fait que cette dernière ne pourra revenir plus tard, je finis par capituler. Camille vole au dehors, presse la cliente (Du moins, n'ai-je jamais massé d'homme jusqu'à présent...) au salon d'une façon que je trouve bien sèche pour quelqu'un qui semblait demander tant de courtoisie et renoue mes cheveux avec agacement en une simple queue de cheval cette fois. Un peu plus loin, j'entends les voix de mes dernières collègues nous saluer et passer la porte pour rentrer chez elles. Camille revient, me glisse la fiche descriptive de la commande dans une main et les clés de l'établissement dans l'autre avant de prendre la clé des champs. On dit que cet homme était un acharné de travail lorsqu'il a ouvert son Spa, il faut croire que d'embaucher sa première stagiaire lui a rendu tout son amour à la paresse désavouée. De l'autre côté des portes coulissantes, j'entends le cliquetis d'un verre que l'on repose sur sa soucoupe, les mouvements presque imperceptible de la dernière cliente sur les canapés d'osier. Mes yeux courts une dernière fois sur le papier, commandant de quelle manière il faut débarrasser le client de son peignoir, l'inviter à s'allonger sur la table, par quels mouvements commencer. Tout est scrupuleusement détaillé jusqu'aux intonations de voix qu'il faut prendre. Une sorte d'appréhension monte en moi, mêlée à la curiosité de découvrir quelle célébrité va venir se loger entre mes mains. Je finis par replonger la pièce dans son habituelle pénombre, la musique à nouveau berce les lieux. Attrapant la petite tablette en bois contenant les informations du client, j'ouvre enfin les porte avec une douceur tout calculée et me penche vers le contenu de mon papier que je découvre en récitant d'un ton presque machinal
« Si vous êtes prêts, nous pouvons commencer monsieur Hodg... »
Le temps vient de s'arrêter, net. Ma lèvre, ma main, mes jambes. Tout cela commence à trembler lentement en même temps que je relève la tête pour découvrir le visage de mon client. De mon sauveur. De celui que j'ai tant fuit et que je ne pensais plus revoir quand mes songes courraient inlassablement vers l'idée inverse. Et quand mes yeux retrouvent les siens, j’oublie tout ce qui a su nous désunir, ne retrouvant dans l'instant que la chaleur de sa main dans la mienne dans la tiédeur de l'infirmerie de Poudlard.
ulpabilité. Épuisement. Mauvaise foi. Colère. Rage. Violence. Culpabilité tenace, obsédante, rappel constant d'un quotidien qui le ronge de l'intérieur. Rejet de ses émotions, écrasées, pas son problème. Il marche sur sa mauvaise foi, souffle ses doutes au Patron pour les étrangler, maudit soit-il, il laboure de ses pieds sa rage. Professionnel jusqu'au bout des ongles il n'a eu qu'un mouvement de colère, de rage, qu'il retint. Remit à la boxe, pour évacuer ce trop plein qu'il doit taire. Le temps passe, il se calme mais la culpabilité est toujours présente, alors il se dévoue pour un procès qui devient une affaire personnelle. Il a besoin de le voir en prison, il a besoin d'entendre qu'il n'y ait pour rien dans cette mort insensée. Culpabilité, c'était son boulot, son devoir, de protéger les habitants de Poudlard et lui, qu'a t-il fait ? Rien. Il a lamentablement échoué sur tout les points. Elle l'ignora le reste de l'année mais pas lui, lui qui avait dû faire avec l'idée que la gamine du troisième étage ne voulait pas de lui. Qu'elle se foutait bien de son soutien, de son avis, elle s'en foutait du putain de donneur de leçon qu'il devenait ! Parler. Communiquer. Absurde. Il ne crache pas le morceau, personne ne saura qu'il a voulu sauver la McMillan. Il regrette avant d'oublier, il n'a pas à s'en vouloir, il a agit comme il devait, au fond, elle n'était pas si importante. Mensonge. Callum garda un œil protecteur sur elle, malgré lui, toujours à l'affût, silencieux protecteur masqué par l'ombre du château. Le temps passe, implacable, jusqu'à sa chute finale. Lake a tué, le corps est là, étendu dans toute sa splendeur macabre et, alors qu'il remet de l'ordre dans le chaos que forme les élèves apeurés, il la remarque. Il la voit, elle ; il voit Vincent qu'il n'a pas oublié ; il voit Jacob, ce fils qu'il n'a pas eu ; il les voit tous : Megara, Némésis, Euphemia. Ces gosses agaçants, importants, attachants, exaspérants. Ces gamins qui ont fait son quotidien pendant une année, il les voit, il la voit et la culpabilité étreint sa gorge.
Tu ne pouvais pas deviner, Callum. Faux, erreur, mensonge, il avait des indices mais il n'a pas trouvé, se trompant de victime, de cible, se trompant en tout. C'est un échec. Il s'en veut, sentiment que s'il n'avait pas autant donné à ces élèves il aurait pu lui sauver la vie, il aurait tout comprit et la mauvaise foi, ce sentiment que le procès est raté d'avance, qu'il y a une incohérence dans cette affaire ne l'aide pas. Il souffle à mi-mot ses impressions, peur d'être licencié, peur de décevoir celui qui compte, d'un regard apitoyé du Patron sur sa vaine personne. Il a besoin de changer d'air, pour redevenir efficace, ne pas se laisser bouffer par cette émotion qui ne le quitte pas. Lui qui arrive si bien a compartimenter se prend, inlassablement, à chaque coup de marteau, un rappel de sa faute. Tant que le procès durera la culpabilité sera son écharpe. Changer d'air, rendre des visites brèves à des amis, se faire un tatouage pour ne pas oublier ce jour où sa vie privée à prit le pas sur sa vie professionnelle. Retrouver ce spa si agréable au gérant agaçant mais compréhensif. Parfait, tout ira mieux.
Il avait prit l'habitude de s'y offrir de long massage relaxant, le kit complet pour en ressortir parfaitement détendu. Rares étaient ses visites mais la clairvoyance du gérant l'avait fait deviné les souhaits de son client : le rendez-vous tardif, dans le calme et la tranquillité, loin du remue-ménage des clients qui s’enchaînaient. Une alternative aux sports de combat qu'il avait testé un jour où il s'était sentit curieux et, conquit, était revenu. L'homme de main aux muscles tendus entre dans le lieu de paix, l'homme est débordé, gêné de le trouver là mais lui assure qu'il sera choyé, pouponné... son bavardage l'agace, regard noir, il lui tourne bien vite le dos, le laissant balancer ses excuses au vide. Callum a prit rendez-vous, s'il lui dit qu'il sera servit, cela lui suffit, il n'a pas envie de se fatiguer les oreilles à discuter avec lui. Il suit donc le couloir jusqu'au vestiaire où il enlève tout d'abord sa veste noire de costume, qu'il pose nonchalamment sur le banc de bois clair. Sa chemise blanche fut pliée dans le casier, ainsi que le pantalon, puis sa veste qu'il range par dessus en un soucis de ne pas trop abîmer ces vêtements du parfait homme de main. Tu as laissé le privé grappiller le professionnel, regarde l'erreur, ne la reproduit pas. Enfin, délaissé du poids sur son corps, il enfile le peignoir et échange ses chaussures cirées pour des tongs où, le temps d'un clignement, il s'amuse à bouger ses orteils. Avant il hurlait sur June quand sa journée c'était mal passée, maintenant qu'il est seul il doit trouver de nouveau moyen d'évacuer. Patient, il attend docilement dans la salle d'attente, buvant son verre d'eau par petites gorgées. Il ne pense pas, ne réfléchit plus, simplement dans l'attente d'un moment qui le soulagera de ses nœuds. La porte s'ouvre, il relève les yeux alors qu'elle commence à parler. Le temps est suspendu bien avant qu'elle ne réalise, avant qu'elle ne comprenne et se taise, perdu, alors qu'elle trouve son regard clair. Lui, il s'est perdu dès que son ombre est entrée dans la pièce.
Il ne veut pas que ce soit elle. Pas elle. Ce lieu est sensé le réconforter, l'aider, désir égoïste qu'il paie cher. Pas elle. Tout ce temps à la protéger gâché par une mort, promesse de l'oublier, incarnation de son erreur. Pas elle. Il ne peut rejeter Jacob, trop impliqué, elle lui dit d'oublier, il obéit. Pas elle. Elle est son erreur, sa faute, preuve vivante qu'il n'a pas fait correctement son travail, qu'il s'est égaré sur un chemin dont il ne connaît pas la destination. Pas elle. De tous les êtres du monde, il a fallut que ce soit cette femme, non, cette gamine qui l'accueille là où il aurait dû se sentir lavé de ses fautes. Apeuré, il sent en lui le coyote montrer les crocs pour mordre, rejette la, pousse la, demande quelqu'un d'autre. C'est immature. Trente-cinq ans et s'effrayer d'une gamine c'est ridicule ! Il participe à un procès où il fut acteur, où elle est la preuve matériel de ses erreurs, ne plus penser, se calmer, la culpabilité ne sert à rien, elle est la preuve matériel, ne plus y penser, putain mais il ne pense qu'à ça depuis l'assassinat de Sinclair ! Je suis désolé monsieur Hodgson, je dois m'en aller, le service est terminé mais.... il n'avait plus écouté le gérant, que lui aurait-il dit ? Agacé, il la dépasse sans s'arrêter, sans prendre le temps de la saluer, de jouer le rôle du client heureux. Il la dépasse, frôlant cette tenue qu'il juge indécente, écoutant le silence du lieu. Tout ce qu'il aime est pervertie par sa présence. Il apprécie le long tissu qui cache pour suggérer, déguste le silence et l'intimité née de la musique. Elle. La tenue lui est indigne, inconvenante, ce silence est pesant, l'intimité devrait être éclairée, la musique bruyante. Il aimerait quelqu'un d'autre, il n'y a plus personne. Il n'y a plus personne, il s'est déjà changé et il refuse de sortir. Coincé, il est coincé dans sa tanière, dans sa propre personne et, stupidement, se voit enfoncer cette culpabilité qu'elle incarne. Si je l'affronte, la redescend au stade d'une simple élève, d'une employée, alors je me sentirais délivré.
Je vous suis.
Le vouvoiement, l'attitude, il crée une distance entre eux, rappelle de leur dernière entrevue et de tant d'autres choses. Il n'aurait pas pensé que la revoir serait aussi violent, il savait pourtant qu'ils allaient se côtoyer à nouveau, n'est-elle pas la petite-amie de Jacob ? Il le savait mais ici et maintenant c'est trop... fatigué, il refuse d'y repenser alors que son corps n'est plus que contraction, parlant mieux que des mots. Docile il la suit jusqu'à la pièce qui leur est octroyée, la pénombre le rend encore plus méfiant, il pense à leur dernière rencontre, se remémore malgré lui la stupéfaction, la colère, qu'il avait éprouvé après son départ. Ne pas penser, se détendre. Facile à dire. Toujours aussi fermé, il se laisse enlever le peignoir et une nouvelle crainte lui étreint le cœur. C'est une élève. C'est indécent, terriblement indécent, de se présenter à elle dans cette tenue. Son corps musclé à sa vue, ce corps peint de tatouage racontant une histoire pour qui prenait la peine de les lire. Son âge, son passé, toute sa vie offerte aux yeux d'une étudiante, mal être professionnel, au point qu'il en vient à se demander s'il ne devrait pas repartir. Trop tard. Ils sont indécents.
Callum ne suit pas ses gestes, il la devance de quelques secondes à chaque fois, refusant de se soumettre à l'habituel jeu de la masseuse et du client mais, forcément, à un moment il se retrouve coincé. La formule choisit est clair, en échange de la plus complète des relaxations il doit suivre le programme choisit par la masseuse. Divers massage, du plus tonic pour délier les muscles au plus doux pour le réconfort en passant par l'énergique pour réveiller, il s'offre tout pour... pourquoi déjà ? Pour se laver de ses fautes. Ironie. Ne plus y penser. Assis sur la table de massage, les pieds dans le vide, il attend ses consignes. Silencieusement, son regard dardé dans les siens, il attend, soumit à ses caprices, soumit à ce visage qui l'a éloigné de son devoir.
Arya C. McMillan
Gryffondor
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Sujet: Re: Je te promet l'extase | Callum & Arya Lun 1 Sep - 3:27
Je te promet l'extase
Face à face j'apprendrai sans cesse, sur tes trâces combien de prouesses.
Dans la candeur de nos coeurs qui se taisent je te promet l'extase
Qu'avais-je fait ? Pour l'amour des mages, qu'avais-je donc fait dans ma vie ou dans la précédente pour qu'ainsi la fatalité s'acharne ? Son regard. Son regard seul sur moi et me voilà happée vers le moment le plus honteux, le plus terrible de mon existence. Qui de l'orgueil, des sentiments déçus ou de la tristesse brûlante avait frappé le plus fort ? Je n'en savais rien. Je n'en avais cure. De la bonne intention de vouloir m'enquérir de sa santé s'en était résulté un bien beau désastre, de ceux qui ruinent une âme et un cœur. Une raison qui ne cessait de m'échapper devait sans doute expliquer ce foudroyant attachement qui m'avait serré le cœur pour lui. Peut-être parce qu'il était la première personne au monde à avoir su me dire que j'étais solide, et à me le faire ressentir de la plus belle manière. J'avais été pitoyable ? Fut un moment où je n'en avais plus conscience, où la seule plongée de mes yeux dans les siens suffisaient à me redonner un élan éclatant de vie et d'envie. Et qu'importait sa froideur, la distance, le silence ; j'aimais chaque seconde passée à le voir sans qu'il ne me voit, savourait le moindre regard échangé à la volée. Et quand j'avais crains pour sa vie, sommeil et tranquillité m'avaient finalement fuis. Sans doute étrange pour quelqu'un comme moi d'adorer, d'aimer si fort sans vraiment connaître, sans même en ressentir le besoin. Sa seule présence suffisait. Inutile de chercher à creuser, de chercher à savoir. L'homme qui m'avait sauvé la vie avait cependant eu ce besoin de forcer la porte, d'ouvrir la boite de Pandore, et j'y croyais par Merlin ! J'y croyais. Si fort. Oui j'avais sincèrement cru, rien qu'un instant, qu'aussi loin de ma réalité était-il, Hodgson me comprendrait, ne me jugerait pas. Comme il l'avait déjà fait. Oui je croyais que d'un geste, d'un regard, tout de lui me dirait « Je t'accepte telle que tu es ». Cruelle désillusion. Elle était bien là pourtant la réalité, la tournure naturelle des choses à laquelle j'avais refusé de croire. La conclusion en avait été une gifle magistrale, un gouffre au cœur, le plus béant que l'on ne m'ait infligé.
Et bien évidemment, faute d'un peu plus de maturité, de courage, j'avais fuis. Tout bonnement. Je ne savais faire que cela au fond. Me cacher dans les draps de ce lit d'infirmerie et laisser la seule personne au monde ayant les réponses me concernant me caresser doucement la tête en m'assurant que tout allait bien, que rien n'était grave et qu'il fallait oublier. Oublier. C'est également ce que j'avais commandé à Hodgson de faire, mes derniers mots pour lui, tellement amers. Écœurants. Impossible. Il l'avait fait pourtant, sans l'air de se donner trop de mal pour s'affairer à cette tâche. C'est qu'il avait bien mieux à faire après tout. Tellement mieux à faire. Des bras pour protéger, un esprit à vif, l'ombre protectrice de Poudlard veillait sur tout. Veillait sur tous, excepté sur moi. Beau soldat qui jamais ne s'insurge, comment aurait-il seulement pu se douter du remord, du regret qui m'étreignait la gorge nuit après nuit. Mes cauchemars et mes visions étaient toujours aussi terribles, mais le véritable enfer se trouvait dans le reproche qu'il m'en avait fait. Mon reflet dans la glace me dégoûtait, me donnait envie de hurler, de le briser. De le briser lui, de me briser moi. Je pouvais tout mais ne faisait rien, voilà ce qui signifiaient ses mots. Egoïste. Lâche. Abominable. Inhumaine. En un secret avoué j'étais devenue à ses yeux ce qu'il méprisait sans doute le plus au monde. Comment vivre avec ça ? Dans un monde où rien ne tournait plus rond, dans lequel des étudiants sans histoires se faisaient agresser, dans lequel un élève est arrêté pour le meurtre de l'un de ses professeurs, rien ne me mortifiait plus que cette pensée intarissable que j'avais de lui. De ses yeux. De sa voix. De ce coup fatal né de quelques mots de sa part, auxquels je croyais plus que je ne l'aurai souhaité. Et j'avais fuis, encore, traçant ma route en fermant les yeux et en me bouchant les oreilles. Je m'abrutissais de travail, passais mes nuits dans ce petit logement de fonction posté à quelques rues d'ici à potasser mes cours, mes leçons, mes enseignements. Aurais-je été encore à Poudlard que mes professeurs en auraient été ébahis de tant d'assiduité, mais tout cela, ce n'était que pour oublier. Pour oublier le visage amicale d'un Kyle Lake souvent croisé dans les couloirs et qui désormais tapissait tous les journaux de la ville. Pour oublier l'horrifiante image du corps sans vie de monsieur Sinclair. Pour l'oublier lui. Lui qui désormais se tenait là devant moi, me déconnectant de la réalité par sa seule présence.
Etrange envie soudaine de vouloir me précipiter vers lui, de l'entourer de mes bras, de crier mes regrets. Gamine capricieuse que je suis, j'aurai dû t'écouter, me repentir. T'avouer l'ampleur de ma blessure, te faire tout savoir de moi sans me braquer mais je ne serai sans doute jamais qu'une accumulation de déceptions. Pour mes proches, pour mon entourage. Pour lui, comme pour moi. Envie de me tordre, de me tendre, de m'offrir dans le plus humble repentit, oubliant dans le bleu de ses yeux combien grande avait été la colère et le sentiment acide d'avoir été traînée dans la boue injustement. J'oubliais tout à sa vue, prête à m'agenouiller dans la plus pure indécence jusqu'à obtenir un geste, un sourire, un mot de lui qui aurait comblé ce vide béant laissé par des semaines d'un silence devenu pesant là où il n'avait été que réconfort. Mais tout s'envole. Encore une fois. Je ne sais plus sur quel pied danser, ne sait plus quoi faire de moi, de mes sentiments, de leur violence inouïe et incontrôlable. Tu n'aurais jamais dû faire partie de ma vie, voilà que la seule pensée de toi la régit entièrement. La glace n'a pas fondu le moins du monde. Elle est même plus dure, plus impénétrable encore.
Un vouvoiement. Je retiens difficilement un hoquet de surprise. Son corps me dépasse, je fixe toujours le salon prête à me délier. Un vouvoiement. Il n'y a en ce monde personne que je ne respecte plus que toi, et cela n'avait pourtant jamais existé entre nous. N'y avait jamais eu sa place. La couleur est annoncée. Il est inutile de se morfondre, de chercher un pardon qui n’existeras pas. A quoi bon te pleurer quand après tout ce temps tu n'as que ces mots à offrir. Je vous suis, mais qui marche derrière l'autre à présent ? Je serre les dents, expire profondément. C'est donc cela que tu souhaites ? Très bien, c'est cela que je t'offrirai. Tu as payé pour cela après tout. Mes mains bien trop fines face à cette carrure impressionnante débarrasse cette dernière de son peignoir sans la regarder. Je ne puis m'y résoudre. Le corps des hommes m'est inconnu, je n'aurai jamais eu l'audace avant cela d'oser imaginer le sien. Il s'installe. Je me tends. Je sais quoi dire, quoi faire, mais impossible de me retourner. Cette pièce est trop noire, trop chaude, trop étroite. Elle l'est déjà naturellement, mais sa seule présence réduit tout à m'en priver d'air. Je lui tourne le dos. Comment me résoudre à faire ce que je dois faire ? N'importe quel homme aurait constitué pour moi une tâche difficile. Il est l'épreuve dans son essence même, la matérialisation de mon inexpérience et de mes torts. De ma colère et de mon impuissance. De cette erreur inconsciemment commise et répétée pour chaque pensée que j'ai de lui. Et je me répète comme autant de fois, tu n'aurais jamais dû apparaître dans ma vie, qu'importe à quel point je puis bénir la providence du contraire. Je me le répète pour enfin trouver la force de me tourner, de te regarder. Merlin soit loué, il fait trop noir ici pour qu'il puisse dévisager le flux de sang qui m'empourpre les joues. Mon cœur bat une tohu-bohu de tous les Diables, accompagnant la danse d'une seule goutte de sueur roulant de ma nuque au creux de mes omoplates. Je vais détester ce moment. Tu le détesteras aussi.
Impossible de te parler, de m'excuser. Impossible de m'ouvrir plus encore et de reconstruire ce qui a été brisé en quelques phrases. Tu n'es pas Jo. Tu n'es pas Jake. Rien n'est jamais facile avec toi. Avec vous, monsieur Hodgson. Avec vous. Mon visage se ferme à son tour. Glace contre glace. Quelques secondes volées encore pour tenter à la hâte de mettre de l'ordre au ballet qui s'apprête à commencer. Quelques secondes pour tenter de garder la tête froide. Pour oublier ce corps presque entièrement dévoilé. Pour oublier qu'il est le tien. Pour oublier ce que tu es, ce que nous sommes. Je ne suis plus Aryanedëlle McMillan. Tu n'es plus Callum Hodgson. Je suis la stagiaire de monsieur de Valois, tu n'es qu'à mes mains pour cette longue heure qui va suivre. Et hors de question de se décentrer de cette ridicule façade sur laquelle je m'appuie en moi-même pour me donner la force de faire ce que l'on attend de moi. Arya, en d'autres circonstances, tu aurais déjà fuis à toute jambes en criant et en courant, mais tu es solide. Et tu vas le prouver à cet homme qui te dévisage sans aucune émotion peinte. Allez, juste un peu de cran. Juste assez pour parler sur le même ton que lui. Juste assez pour...
« Allongez-vous sur le ventre, je vous prie.»
Huit. Huit mots. Huit malheureux mots répétés toute la journée, répétés depuis des semaines à autant de personnes passées entre mes mains et je n'ai jamais tant manqué de défaillir qu'en les prononçant ce soir. La tête me tourne, cette situation est une pure torture. Pourtant lorsque sans broncher, le voilà qui s’exécute, je finis par entrevoir la facilité que me tend ce premier contact lorsque son visage disparaît et s'enfonce dans l'ouverture de la table prévue pour le recevoir. Je ne le vois pas. Je ne le vois plus. Tout est bien mieux ainsi : dans le noir j'oublierais. Seule compte désormais son évasion. Callum Hodgson ou un autre, quelle importance ? Je fais ce que j'ai à faire, ce pour quoi il est là. Alors, ma confiance quelque peu raffermie, c'est avec la plus grande délicatesse que mes doigts frôlent sa peau pour la première fois, l'incitant avec une infinie douceur à poser le front jusqu'au fond de l'ouverture, ma voix caressant avec eux.
« Ferme les yeux. Respire tranquillement. »
Je le sens tendu, aux aguets. Détendre cette masse musculaire va être un calvaire mais je me répète, ce n'est pas Hodgson tout en recouvrant d'un drap de bain ses reins et ses cuisses, ne réalisant même pas la marque du faux-respect insolent que je viens d'omettre dans mes derniers mots. Mes mains glissent une serviette tiède enroulée sous chacune ses chevilles, la musique est lente, prompte à l’apaisement. Ma baguette en main, je murmure quelques mots entourant la silhouette étendue d'Hodgson d'une brume au hâle léger qui s'en vient et court sur sa nuque, sur ses épaules, sur son dos, sur ses reins. Je la regarde danser, encore et encore, et quand enfin la voilà qui disparaît, je sais dès lors qu'aucun recul n'est plus permis. J'ai cessé de respirer je crois, alors même que mes mains s'en viennent courir sur sa peau en une valse de volupté et de pressions ajustées aux bons endroits. Je découvre dans mon ouvrage les dessins d'une histoire dont je ne peux comprendre les subtilités encore mais qui recouvre son corps étendu, presque autant que ne le font les cicatrices le parjurant. J'ai mal à les voir mais continue de plus belle. Sous mes mains roulent ses muscles et ses tensions, glisse sa peau et me vient alors un espoir, plus infime encore qu'un grain de sable, me soufflant que peut-être suis-je la cause de l'une d'entre elles.
l remercie sa pudeur de l'avoir détourné de lui, offrant son dos elle lui permis de reprendre contenance, de calmer ce sentiment qu'ils n'agissent pas correctement. Qu'il y a quelque chose d'incorrect dans cette scène, que la pièce est lourde, trop étouffante, chargée de cette erreur qu'ils font mais qui n'a pas de nom. Ridicule. Il ne comprend pas ses émotions, ne s'y appesantit pas, ne souhaitant qu'en finir, ne souhaitant qu'agir comme un client alors qu'il a gâché le jeu. Il est heureux qu'elle cache son visage car outre son obsession de la situation, il ne peut s'empêcher de penser à ce qu'elle voit. Non il n'est pas pudique, non il n'a aucune honte quant a ce qu'il est mais il aime son intimité, il aime l'anonymat. Il aime que ses secrets soient gardés et si, jusqu'ici, il se moquait bien de la masseuse qu'il avait habituellement, elle, il la côtoyait. De loin, par ses pensées et ses regards, il vivait à ses côtés. Elle avait vu son appartement et comme si ça ne suffisait pas, elle avait son corps sous les yeux, pire, son histoire ancrée dans sa peau. Son matricule de prison, les phrases d'un père fier, hommage à sa fille et tant d'autres choses qu'il ne veut pas raconter mais c'est surtout cette croix, petite, qu'il veut cacher. Marque fraîche d'une mort pas si lointaine. La pénombre lui masque son visage quand, hélas, elle se retourne et que la tension monte d'un cran. Tendu, aux aguets, en état d'alerte il est prêt à bondir. Ridicule. Ridicule comment elle lui parle, ridicule la façon qu'il a d'obéir machinalement, sans cesser de la regarder, prêt à mordre aux moindres commentaires. Ridicule cette attitude d'adolescent, puéril, immature, cette peur qui le serre alors qu'il ne devrait que s'offusquer d'avoir trouvé ici une élève. En rire, en profiter, n'importe quoi mais pas cette crainte sans signification qu'il éprouve. Est-ce vraiment de la peur ? Elle est mal, autant que lui, elle est mal mais il ne comprend pas pourquoi. A cause de son attitude de la dernière fois ? Non, l'eau à coulé sous les ponts ! Si elle avait voulu le retrouver elle aurait pu le faire, elle devrait avoir compris son point de vue sur sa situation, sur elle... oui, si elle l'avait voulu, elle serait revenue à lui. Alors quoi ? Est-ce d'avoir un adulte de Poudlard dans les mains qui la met dans cet état ? La crainte qu'il juge ? Qu'il... il ne sait pas, ne veut pas savoir. Il ne pense plus, attendant simplement que le massage commence, voulant voir ce qui va se passer, attentif, il ne pense plus aux méli-mélo de ses émotions.
Elle le pousse à s'allonger. Ce n'est pas un frisson, il se rétracte, imperceptiblement il se rétracte sous son contact. Sa tête refuse de partir, son corps refuse d'être touché. Pourtant il obéit, bien forcé et, se faisant toujours violence, Callum insiste pour rester. Ne pas fuir la confrontation, l'accepter, la dépasser, voilà ce qu'il doit faire. Il sent qu'il doit le faire, que c'est nécessaire, pas facile, étrangement inconfortable mais indispensable. S'il s'enfuyait il ne pourrait plus la regarder à nouveau, il ne pourra plus intervenir auprès des Gryffondors sans y penser. Penser à ce jour où il a courbé l'échine, où il a fuit, face à une simple étudiante qui le met mal à l'aise. De quoi aurait-il l'air ? Oui, il doit l'affronter, d'un point de vue professionnel il a tout à y gagner.
Le tutoiement est revenu.
Tout. Absolument tout est décuplé. La chaleur qui enveloppe ses chevilles, le voile du drap sur son bassin, conscience aiguë de chaque parcelle de son propre corps. La fumée l'enveloppe alors, enfin il se sent en sécurité. Bref instant où il se sent masqué, protégé par ce gris pâle qui cache sa vue à l'intruse. Elle l'enveloppe complètement, au rythme d'une musique apaisante, se baladant sur son corps comme l'aurait fait un doux voile et il se sent bien. Brièvement bien. Il l'oublie, bercée par la musique, par cette mise en scène parfaite qui ne manque jamais de réussir. Ses yeux qu'il gardait ouvert se clôt, doucement, alors que sa respiration se calme... s'apaise. Yeux grands ouverts, corps tendus, muscle en alerte : ses doigts. Ses doigts fins effleurent sa peau, le pressent comme d'autre l'on fait auparavant. Est-elle douée ? Il ne peut le remarquer, il ne peut le savoir tant il attend chaque mouvement. Tant le plus infime contact est perçu comme une agression. La fumée envolée, la magie est brisée par son simple touché. Ses doigts sur sa peau joue une mélodie qu'il n'apprécie pas d'entendre, gestes machinales d'une employée qui ne lui semble plus autant gênée. Il souffre silencieusement d'un poids sur lequel il ne veut pas s'appesantir. Comment s'avouer qu'il n'a pas apprécié son rejet ? Comment expliquer qu'il aimerait tout simplement la comprendre, qu'il l'a prise en affection, une empathie qu'il sait assez tabou pour ne pas en avoir soufflé mot aux plus intimes. Il ne pense à elle qu'en des mots doux, qu'en des idées propres qui ne sont que des craintes d'un adulte pour une adolescente hors norme. Alors pourquoi ce silence ? Il souffre d'avoir été jaloux de Jacob, de ce besoin obsédant de comprendre où il a échoué. Rejet, elle ne veut pas de lui dans sa vie. Elle continue son travail, en bonne professionnelle et chaque pression le pique un peu plus. Un coup bref qui ne s'arrête pas, aiguille sur sa peau mais pas de celle qu'il affectionne. Elle agit machinalement, ou du moins le juge t-il et ça le crève un peu plus. Ca le crève que la vérité effleure son esprit, frappant à sa porte, forçant sa mauvaise foi aux coups de ses doigts qui s'égrène sur sa peau. Elle frappe, frappe, frappe, frappe ! Entre. Vérité éclatée, elle n'est pas celle que tu imaginais. Elle ne veut pas aider les autres, elle a peut-être même mentit ; elle prend l'argent du boulot et jouait peut-être la fille effarouchée pour se donner des airs. Il ne sait pas, il ne sait plus, il ne la comprend pas. Alors qu'il était persuadé de l'avoir cerné, elle lui prouve qu'il a tord. Il ne comprend pas. Elle est une énigme, son énigme, celle qui lui résiste, celle dont il ne peut deviner le fond de la pensée. Comment peut-on avoir la sensation qu'aucun mot n'est nécessaire avec quelqu'un, puis se rendre compte que les silences sont des mensonges ? Il sait qu'il ne peut pas tout cerner, il n'est pas psychologue mais comment pouvait-il avoir ce sentiment intense qu'ils s'étaient trouvés puis réaliser qu'elle n'est qu'une façade ? Violence de la vérité, Aryanedëlle n'est pas comme il l'avait imaginé. Sa main court sur son corps. Il n'aime pas ce qu'il pense, il n'aime pas avoir tord. Surtout sur ceux qui compte, surtout aussi longtemps. Il a laissé un homme mourir pour une femme qui n'existe pas.
Oublie moi.
Il aimerait l'oublier. Faire s'évaporer ce mal qui le ronge, retrouver cette paix qu'il a découvert dans la main tendue du Patron. Boss. Un homme au dessus de tous qui s'est penché sur le sale gosse qu'il était, une générosité sans nom, le plus beau cadeau que l'on puisse faire à un homme comme lui : un nouveau départ. Casier effacé, ses traces disparaissent, avalé par l'océan du ministère, il fait partie d'eux, un membre à par entière. Il lui a prouvé qu'une main tendue pouvait sauver un Homme. Complexe du héros, disent les mauvaises langues, lui n'y voit qu'une façon de rendre la pareille, un peu coupable de tant de bonté il ne peut s'empêcher de vouloir aider les âmes égarées. Tant de monde à sauver, si peu de temps. Toi. Ses doigts sur son corps malaxe sa peau, la tordre, la presse. Toi. Il ne sait ce qu'elle a de plus. Peut-être cette force qui émane d'elle, ou sa façon bien à elle de le regarder dans les yeux quand elle n'est pas contente. Mensonge, elle n'est que mensonge. Sa peau sur la sienne est un contact acide. Il n'arrive pas à la cerner, son orgueil est blessé mais si ce n'était que ça, cela irait. Si ce n'était qu'un peu de jalousie, cela irait. Au dessus de ça, il est bien au delà. Envie de lui dire qu'elle est la cause de ses malheurs, qu'elle a tricoté sa culpabilité, qu'elle est son excuse, sa mauvaise foi. Envie de la prendre au cou, de serrer, de lui arracher son masque car Jacob mérite bien mieux qu'une façade. Foncer, briser ses chaînes, faire éclater la vérité, leur vérité. Il bouge ses mains pour les relever au dessus de sa tête, son corps se retend, mouvement pour calmer son besoin de se lever, son corps se contracte sous ses mains. Il s'est trompé sur son compte, il est incapable de cerner le vrai du faux et ça le saigne de ne pas la comprendre. Ce n'est pas de l'orgueil, ce n'est pas de la jalousie, c'est au delà de tout ce qu'il connaît. Il n'a jamais eu la clef pour ces situations sans nom. Il repousse ses pensées au loin. Elle les ramènent avec ses doigts. Repousse. Elle l'effleure, brûlure délicate. Ses poings se serrent, son esprit s'embrume de noir. Elle laisse des marques avec ses doigts.
Arya C. McMillan
Gryffondor
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Sujet: Re: Je te promet l'extase | Callum & Arya Mar 2 Sep - 19:06
Je te promet l'extase
Face à face j'apprendrai sans cesse, sur tes trâces combien de prouesses.
Dans la candeur de nos coeurs qui se taisent je te promet l'extase
Le temps passe, coule, goutte à goutte avec une lenteur terrifiante. Dansent mes mains, mais ces dernières pourront bien danser toute une vie, cette peau sera toujours sourde à leurs supplications, à leur tendresse, à leurs intentions. Qu'importe la meilleure des volontés, Hodgson s'en est allé. S'est refermé. Sa peau se tend, son corps se contracte. Aucune blessure visible mais chaque contact entre lui et moi semble le blesser, le crisper. Déteste-t-il cela à ce point ? Je ne suis pas une professionnelle, je ne ferai sans doute jamais de cette vie mon métier, mais peut-il seulement déceler combien cette position est frustrante ? Douloureuse. Indécente. Ce n'est pas ainsi que je voulais le voir. Surtout pas ainsi, dans cette position me laissant les rennes quand dans le même temps il me semble que tout échappe à mon contrôle, que je n'ai aucun pouvoir, pas plus que d'assurance pour m'en emparer de force. Je me sens idiote, inutile. S'en reviennent les remords, le dégoût de soi que ses mots ont fait naître, ou plutôt, que ses mots ont décuplé à l'infini en moi. Cette souffrance n'a aucune raison d'être, elle est bien là pourtant. Dans un monde où passer au-dessus des injures est un jeux d'enfant, comment garder la tête haute quand l'adoré au plus haut vous martèle ? Ce sentiment me crève, m'écrase, me casse en deux. A quoi bon continuer ? Il déteste ça. Je déteste ça. Quand viendra le jour où je prendrai le temps de faire le bilan de mes désastreuses expériences, je n'aurai pour référence au sexe opposé que le souvenir d'avoir touché contre nos deux volontés celui par qui ma raison s'est éteinte et ce seul fait insulte ma pudeur maladive que je pensais encore pouvoir combattre avant que de ne l'avoir lui entre mes mains. Mes mains qui touchent, pressent, effleurent une croix, une série de chiffre, une phrase. Je me sens de trop dans cette pièce qui n'était pourtant qu'à moi il n'y a pas si longtemps. Être avec lui, à ses côtés, était un délice qui désormais s'est métamorphosé en gêne, en trouble. J'ai beau ne plus voir ses yeux, les miens peu à peu se réhabituent au noir et mon esprit serre moins vigoureusement cette idée que ce n'est pas lui. Je tremble. Mes mains tremblent sur lui. Lorsque je le réalise, priant pour qu'il n'en est senti je les retire, peut-être un brin trop vivement de son dos. Ma baguette vient prendre le relais tandis qu'une légère pluie d'un sable incolore s'en vient le parcourir. Mes doigts plongent dans une huile fine, presque comparable à de l'eau de soir. Je ne veux pas y retourner, je ne veux plus continuer. Ce silence me pèse, sa présence me gêne. Ma lâcheté se débattant en moi comme une lionne je reviens pourtant à lui et tente dans ce soin plus énergique de masquer l'appréhension qui s'en vient et s'en revient. Accroche toi à ton courage Arya. Agrippe le rouge et l'or qui sont si bien cachés en toi, aujourd'hui plus que jamais tu as besoin d'eux. Peu à peu le sable se dissous, disparais. La peau est plus douce alors, rougie par endroit, et forme une piste parfaite à mes longs ondoiements. Des reins à la nuque. Des épaules jusqu'au main et soudain un bond du cœur. Je tressaute, ayant suivi presque mécaniquement un protocole dont j'avais omis quelle faiblesse il tirerait de moi. Ma main. Ma main sur la sienne, mes doigts glissant entre les siens. Je sais ce qu'il faut faire pour continuer mais ne puis m'y résoudre.
Ma gorge se serre d'un violent soubresaut formellement retenu. Si je fermais les yeux maintenant, l'Orchideus disparaîtrai, remplacé par les murs de l'infirmerie de Poudlard. Si je fermais les yeux maintenant, de vieux hématomes aujourd'hui disparût viendrai tâcher mes jambes, mes bras, ma joue. Si je fermais les yeux maintenant, je frissonnerai désagréablement une seconde d'une douleur physique apaisée pour finalement m'oublier. Sa main dans la mienne. Comme cette nuit-là. Mes lèvres tremblent. Mais qu'est-ce que tu es en train de faire Aryanedëlle ? Pourquoi entrouvres-tu la bouche ? Pourquoi regarde-tu avec cette suppliante insistance ce visage caché par la table ? Pourquoi tes doigts ne se délient pas des siens ? Une fois tiré les os, il suffit de remonter vers les coudes, de s'en revenir aux épaules, et tout continues, mais tu ne bouges déjà plus. « Toi aussi tu continues à te battre, hein... ? ». Ce que tu lui avais dit alors. Aujourd'hui ce qui te brûle serait plutôt de savoir pourquoi il a cessé, mais rien ne sort pour autant que le murmure d'une syllabe informe qu'un soupir a rattrapé avant qu'il ne passe la porte de ta bouche. Comment en sommes-nous arriver là ? Ne rien dire semblait suffire avant, aujourd'hui, parler est devenu terrifiant et le silence est encore pire. Je laisse ma main s'échapper lentement de la tienne, comme on quitte à regret les doigts protecteurs d'une personne amie avant un départ. Mon cœur s'écrase, mon courage déserte lentement la moindre parcelle de mon corps. Un œil à l'heure qui se traîne. Dans la pièce, la musique vient de s'achever, en commence une nouvelle, plus douce encore. Je recule, m'éloigne. Aux jambes, aux chevilles et aux pieds, au moins ta peau ne me dira rien. Je m'y étends, préférant m'étonner de l'ampleur de ces muscles plutôt que l'identité de leur propriétaire. J'y insiste, sentant pour la première fois les signes d'un partiel bien-être. Les zones de peau même les plus dures finissent par se lisser, par se détendre, par s'ouvrir, ainsi quand enfin je prend le temps de regarder l'heure, celle-ci a littéralement couru. Je quitte donc mon ouvrage à regrets, alors même qu'enfin je parvenais à outrepasser la désastreuse angoisse de plus tôt. Je devrai me pencher à ton oreille, t'inviter à te retourner. Tutoiement, vouvoiement. J'en ai assez de cette mascarade. Je ne sais te parler que d'une seule manière au fond ; pourvu seulement que tu me comprennes...
Un mouvement de corps, le son du tissu. J'ai remonté la table jusqu'à me poster droite près de ton visage masqué. Ma main alors, délicatement, s'en vient dans ta nuque. Plus question de massage, c'est toi seul que j'appelle. Mon pouce glisse contre tes cheveux, te voilà qui remonte le visage, redresse ton corps et nos yeux se retrouvent. Y liras-tu toute ma peur, tout mon trouble ? Peux-tu y voir comme je regrettes, comme tu me manques ? Percevras-tu sans la voir la diligence de ma poitrine qui se lève et se soulève comme après une course effrénée ? Mon regard dans le tiens, mes doigts restent dans ta nuque et la presse, la maintienne en l'incitant à se lever plus encore. Encore. Encore. J'entends le drap glisser sur ta taille, me sent happée par ton buste qui de nouveau me domine. Tu n'aurais dû que t'allonger dans l'autre sens, je t'ai incité à t'asseoir. Ma main tremble dans ta nuque mais impossible cette fois-ci de l'en défaire. Mes forces me quitte. Cette situation est bien trop pesante, je rend les armes. Serait celle qui se soumet. Tant pis pour la fierté, pour mes espoirs déçus. Toi dont la silhouette me dépasse à présent garde ma main blême dans ton cou, reçoit mon front contre ton épaule et le point final à ma capitulation.
l ne sent pas son incertitude, il ressent la lenteur, les pressions, l'incertitude mais cela ne change rien. Elle agit, poursuit, la stagiaire du mois et cela l’étouffe. Pluie de sable sur son corps, brève protection alors qu'il entend de l'eau clapoter. Lave tes mains souillée. Le sable s'étale sur son corps mais c'est trop tard, son touché l'a bien trop marqué, même cet instant de repos ne suffit pas à le calmer. Sa tension est bien trop intense, ce n'est pas une pluie qui va la faire s'écouler. Elle revient, allez, continue, allez, allons jusqu'au bout pour que je me prouve que tu ne m'arrêtes pas. Acharnée, elle se lance dans un massage énergique, le tirant, lissant, malaxant sa peau d'une main ferme. Il aurait pu en sourire si tout avait été différent. Elle continue, glissant sur sa peau qu'elle attrape, polit, elle ne s'arrête plus jusqu'à ce qu'elle remarque il ne savait quoi. Perturbée, sa main en suspend, elle attend et il ne comprend pas. Attente de Callum, qu'as-t-elle vu qui la bloque à ce point ? Que s'est-il passé ? Attente où il se refuse de cogiter sur son inactivité. Puis il sent une peau douce se frotter à sa paume, effleurer ses doigts, sa peau tremble un peu alors qu'elle caresse l'intérieur de sa main. Alors que ses doigts s'enlacent dans les siens et que, machinalement, sa main se referme sur la sienne. Elle va tirer, le relever, elle va tirer en arrière et ce sera encore plus étrange. Il attend, sa main serre la sienne et c'est à se demander qui ne veut pas lâcher l'autre. Ils ne bougent pas, leurs mains simplement enlacées et c'est le vide dans son esprit. Son cœur s'est calmé, brièvement, il ne pense plus, ne ressent plus rien, ni tension, ni animosité ; pas même de l'affection, pas de souhait particulier, il est simplement bien en cet instant, à sa juste place et c'est le calme plat en lui. Doucement ses doigts s'éloignent, il desserre son étreinte, ressentant jusqu'au bout de ses doigts sa peau. Conscient de son départ, son mal-être revint, plus vivace encore, plus agressif, le mordant au cœur pour ce bien-être qu'il vient d'éprouver. Écho d'un souvenir partagé, ce n'est plus ta place Callum, tu n'as plus ce rôle, tu n'es plus rien. L'attaque est lourde, elle le griffe mais avant qu'il n'ait le temps de s'enfoncer un peu plus dans son mal-être, elle reprend son activité. La musique change, elle brasse ses jambes et, mine de rien, petit à petit, cela fait son effet. Un bref contact qui évoque ce qu'il a apprécié, ce qui l'a fait tenir toute une année et le voilà satisfait. Il se contente de peu. Il se sent ridicule. Son corps se détend, son esprit résiste.
Elle ne dit rien mais ses gestes hurlent. Sa nuque est pressée délicatement, son pouce l'invite à se redresser, à tourner vers elle son visage. A l'affronter. Défi ? Il accepte, obéit mais pas pour elle, pas parce qu'il le doit en tant que client, mais parce que plus que tout il veut se prouver qu'il est bien au delà d'elle. Qu'elle n'est plus rien, qu'elle n'a pas d'emprise sur lui. Qu'il ne passera plus l'année à la surveiller, à tout faire pour la rendre heureuse, à... il suffit, il se justifie trop pour être crédible. Leurs yeux se rencontrent, lui si froid, si loin. Sans expression, le visage gravé dans la pierre alors qu'elle n'est qu'un livre ouvert. Son trouble, ses yeux suppliants quelque chose qu'il ne cerne pas mais il ne craque pas. Aussi doux soit ses yeux, aussi forts soient-ils, l'agrippant, le tirant vers elle, il ne craque pas. Il refuse de retomber dans cette situation qui l'a conduit à ce sentiment de culpabilité. Non, il n'entrera plus dans leur jeu, si elle veut jouer avec lui qu'elle prenne un autre homme, n'importe qui, pas Jacob, n'importe qui mais qu'elle les laisse en paix. Il refuse alors qu'elle sert sa nuque, inactif il laisse faire car il sait son absence de réaction bien plus agressive que n'importe lequel de ses gestes. Il est plus haut qu'elle, la regardant de toute sa stature alors qu'il entend le drap tomber sur ses hanches. Indécent. Il va répliquer car elle ne semble pas lâcher prise, pourtant sa main tremble mais elle se maintient. Elle serre de ses mains frêles, si tout aurait fini différemment il en aurait été fier que sa lionne sache s'imposer sans avoir à grogner. Il va se lever, la repousser, n'importe quoi mais elle laisse tomber sa tête contre son épaule. Sa tête menue contre son épaule. Ses cheveux vont caresser son torse, sa tête coincée contre son épaule et cette voix faible mais si affirmée ose un « pardon ».
Un pardon sincère.
Il voit les choses différemment, son trouble, ses gestes, il se demande si elle n'a pas simplement repensé en boucle à ce soir là. Il se demande si elle parle d'autre chose. Qu'importe, il retrouve ce bien-être qui l'avait envahit, qu'importe car il agit toujours instinctivement et qu'il ne regrette que bien trop tard. Ne fais pas la même erreur, souffle sa conscience. Ses bras s'ouvrent et viennent l'enserrer. Pas un mot, une main tient sa taille pour la presser contre lui, l'autre maintient une épaule pour ne pas qu'elle s'en aille. Cela ne peut pas durer, ça ne peut pas continuer de la sorte, ils ne peuvent reproduire le même schéma. Il la serre contre lui, lui pardonnant n'importe quoi, croyant à son repenti, ne comprenant pas sa venue tardive mais simplement heureux qu'elle le fasse. Il la sent sincère mais il ne sait plus quoi croire, il n'est pas très à l'aise alors il se laisse porter. Trouver un moyen de tout concilier. Il se sent bien. Trouver un moyen pour l'avoir à ses côtés, pour lui offrir ce bonheur qu'elle ne veut pas, pour lui... il recommence. Il se sent à sa place. Trouver une façon de travailler sans avoir à la rejeter.
Pardon, as t-elle dit. Tu n'as pas à t'excuser d'être ce que tu es, c'est à moi de m'excuser de t'avoir imaginé. Pardon. Il ne la lâche pas alors qu'il devrait. Inconvenant. Trouver une solution. Il finit par desserrer son étreinte, doucement il la pousse mais pas trop. La main qui effleurait sa taille s'en va relever sa tête, ses yeux rencontrent à nouveau les siens mais le discours y est différent. Merci . Il lui relève la tête pour qu'elle cesse de regarder le sol et quand enfin il la lâche, c'est pour glisser de son menton à ses joues. Il quitte son épaule, rejoint son autre joue pâle et, enserrant ce visage qui l'obsédait, finit par appuyer son front contre le sien. Sa peau touche la sienne, ses mains retombent, effleurent ses épaules pour finir leur course lente sur la table de massage. Ses yeux clairs se relèvent sur les siens, il la voit d'un peu trop prêt mais cela n'a pas d'importance. Il parle peu, son corps est son expression. Indécente situation. Je ne comprend pas pourquoi tu as chamboulé mon existence. T'excuse pas. Silence, il lui sourit, sans bouger, un sourire qui cette fois n'est pas éphémère. Ses yeux clairs se plissent, un coin de sa bouche se relève, on n'était simplement pas d'accord, pense t-il. Enfin il recule, coupant court au contact physique mais ses yeux restent dans les siens. Son sourire s'efface, ses traits sont moins durs. Ils n'étaient pas d'accord, ils ne le sont sûrement toujours pas et, aussi fort soit son affection en ce moment il ne pourra pas lui mentir. Si le sujet revint, il lui fera part de son point de vue. Un jour où il se sentira mieux il la repoussera dans ses retranchements, la repoussera et, encore, ils se disputeront... Il ne changera pas, il sera toujours cet obtus qui croit avoir raison. Pas maintenant, le procès n'est peut-être plus tout à fait autour d'eux il ne manquera pas de revenir. Il a le sentiment de l'avoir retrouvé et c'est si confortable qu'il comprend que cela crée une gêne. Son regard coule sur la table, il ne peut y retourner, ce serait... trop étrange. Il a dépassé sa peur, non, il a échoué. Non, il trouve une alternative. A nouveau il la regarde, silencieux, non pas à sa merci comme il l'était il y a quelques minutes mais simplement attentif à ses désirs, prêt à intervenir si besoin.
Arya C. McMillan
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Sujet: Re: Je te promet l'extase | Callum & Arya Lun 15 Sep - 16:52
Je te promet l'extase
Face à face j'apprendrai sans cesse, sur tes trâces combien de prouesses.
Dans la candeur de nos coeurs qui se taisent je te promet l'extase
Tu vas tout foutre en l'air. Tu vas te ridiculiser. Comment oses-tu seulement te montrer si vulnérable, si proche, si défaite ? N'as-tu donc plus aucune fierté, plus aucune dignité pour oser poser ainsi ton front de façon si indécente sur cette épaule dénudée, jumelle à un corps qui n'est pas beaucoup plus couvert ? Il va te repousser. Dans quelques secondes, sa voix, rude et dégoûtée va t'ordonner d'arrêter ça sur le champs. Tu seras humiliée. Plus encore que dans toutes ces fois où l'on te traîna dans la boue pour ton caractère infâme, pour la maison, pour la famille dont tu venais, pour la pureté de ton sang. Oui, tu seras humiliée, et cette humiliation là sera plus douloureuse encore que tout ce qui a jamais su te faire pleurer jusqu'à ce jour. Et il partira. Peut-être même se plaindra-t-il de tes services déplorables et de ton manque de tenue auprès de ton recruteur. Humiliée. Défaite. Cette folie va tout te prendre du peu qu'il te restait encore. Voilà ce à quoi je m'attends. La respiration tenue en haleine, j'attends que tombe et tranche la lame de sa colère. Je plisse les paupières d'aussi fort que je le puisse. Je retiens mon souffle, je sais que dans quelques secondes tu me pousseras dans le vide. Mais rien ne viens de tout cela. Rien. A la place, un hoquet de surprise vient danser autour d'un léger gémissement à peine audible qui me traverse les lèvres de sentir tes bras contre moi. De sentir cette étreinte. Comme elle est chaude, et toi brûlant, à moins que ce ne soit moi qui m'embrase toute entière de sentir ainsi ta peau contre la mienne. A tout autre que toi, j'aurai hurlé pour qu'on me lâche, mais Merlin m'est témoin que je te veux encore plus fort. Mon visage dans ton cou, ce sont toute les effluves de ton corps qui me bercent et me crèvent d'une envie soudaine de pleurer de soulagement. De pleurer comme le nouveau-né que l'on vient d'extirper de la chaleur de sa poche maternelle. Je revis à te sentir. Je revis à te toucher. Si je pensais manquer de toi, je n'avais finalement aucune idée de ce qu'était le manque avant que de ne t'avoir retrouvé. Et à cette pression sans morale s'en joignent des désirs, des rêves éveillés que je ne me soupçonnais pas et qui m'enflamme. Mon ventre se tord, ma flore se tend. Cœur et mains tremblent d'envie et me crient de te mener vers un monde coupé de celui-ci qui n'appartiendrait qu'à nous. Pure folie que cela. Situation dénuée de sens, qui m'échappe totalement. Tes mains me quittent et puis me cueillent. Je vais défaillir. Tomber. Tomber à n'en plus finir et alors j'aurai mal, mais qu'importe si c'est le prix à payer pour prolonger cet instant. Si seulement il ne pouvait jamais finir. Cette sensation de retrouver ma place en ce monde, de retrouver mon oxygène, ma vie, mon souffle, est un délice tel que je ne lui voudrai pas de fin. Qu'y a-t-il de plus beau que cela dis moi ? Ton front s'en vient contre le mien, tes mains me portent et me recouvrent. Je pourrais presque me fondre contre elles et leur force chaleureuse. T'excuse pas. Comment ne pas le faire ? Pour tout ce que tu me fais, je me laisserai volontiers tomber à genoux pour te couvrir de mes regrets et de mes fautes. Tu es celui qui est sage, celui qui est fort. Le plus beau cœur sur terre, et je t'en ai voulu pour cela. Pardonne-moi et laisse moi me faire pardonner pour t'avoir si durement repousser. Je me sentais incomprise, je me sens désormais idiote et immature. Et voilà alors tes yeux qui se lèvent et tombent dans les miens, me font vivre, tanguer aux accents d'une extase incontrôlée. Jamais anticipée. Tu me fais vivre au bord du vide, me fait me perdre, et j'aime cela. J'aime cela. J'aime...
Mon cœur sursaute. J'aime, mais ce n'est pas possible. Pas ainsi. Pas comme ça. Pas toi. J'aime. Je te refuse et ne te veux que plus encore à cette seule pensée. J'aime. Par Merlin, puis-je vraiment aimer ? T'aimer. Non, c'est complètement absurde. C'est ici la joie de nos retrouvailles qui me trompe et me fait divaguer. T'aimer, quelle pure folie. Cela ne se peux en dehors de cette affection innocente d'une sauvée à son sauveur. Tout autre chose n'est que pure aberration, un égarement parmi tant d'autres. Mais tes mains, ton corps, ton front me quittent pour que je retrouve ma route. Je tâtonne, la cherche. C'est ton sourire alors qui s'en vient pour me perdre à nouveau. Je blêmis à le voir. Lui si beau et si rare, est-ce vrai que tu me l'offres là maintenant ? Ta sagesse avait ramené la distance entre nous, je la chasse, lève mes doigts vers lui. Ce sourire. J'aime. Tiens moi à nouveau Hodgson, c'est ma vie que je sens basculer à présent. Mes doigts effleurent tes lèvres, les frôlent. Je les sens à peine, n'ose pas appuyer. Pourtant cela pique au bout de mes doigts, comme la brûlure de l'ortie sur la peau. Je découvre par le toucher, intriguée, naïvement émerveillée, les lignes d'un geste que je n'avais jamais pu admirer jusque lord. Et tes yeux continuent de me fixer. Je te sens dans l'attente d'un mot pour toi, mais que te dire alors que plus aucun mot ne me viens que la morale ne saurait tolérer ? J'ai le vocabulaire d'une notion jamais goûtée, jamais connue juste là au bord des lèvres et ne peux rien t'en dire. Comment me percevrais-tu alors ? Je briserai tout à parler. Briserai jusqu'à la raison par laquelle nous avons encore le droit de nous voir. Ne va pas trop loin Arya, ta chance a déjà été suffisamment insolente pour ce soir ma cri ma conscience. Et de toutes les façons, je ne trouverai jamais assez de courage pour oser de pareilles bassesses à ton encontre. J'ai sous mes doigts ce que le monde a fait de plus beau, même si toutes les marques sur ton corps laisse entendre que tu as du te battre pour être celui que tu es à présent. Mais ce sont justement ces combats que je ne peux deviner encore qui font briller plus encore ta personne. Je ne dirai rien de ce qui me vient vraiment, me pince les lèvres pour m'assurer que rien ne franchira les bordures de cette boîte de Pandore, puis les laisse s'étirer à leur tour. Je sens mes yeux qui brillent sans jamais déborder. Je sens mes jambes trembler sans jamais se délier. Tout ce qui te compose ne cesse de jouer avec mes limites sans jamais les enfreindre ; douce torture qui s'est semble-t-il toujours frayée un chemin jusqu'à nous. Mon souffle alors murmure tout naturellement malgré l'hésitation :
« Tu me manquais... vraiment. »
Je baisse les yeux, le visage rougi au possible de cet aveu. Ma main te quitte, mes pas m'éloigne, reprennent la place que tu m'avais rendue. Ne vas pas plus loin. Tais toi à présent que cela est dit. Oui, ne dis plus rien Arya, ou tout va finir par s'écrouler.
« Et... Je pensais vraiment que je ne pourrais plus te voir, après ça... Je le voulais plus que tout mais... Je pensais... Je pensais que toi... Que toi tu...»
Je soupire. Pourquoi t'obstiner ? Pourquoi te montrer toujours si têtue envers toi-même, pauvre ? Tu ne retiens jamais aucune leçon. C'est d'avoir trop parlé qui nous a défait. Le langage n'est pas pour nous, alors pourquoi continuer ? Je prend une inspiration plus bruyante que les autres, glisse mes doigts sous mon nez et sur ma bouche pour empêcher tout sanglot malvenu de s'en mêler. Mes yeux déjà ne peuvent plus se relever vers toi sans se trahir complètement et préfèrent fixer la table où tu reposes pour ne pas avoir à gagner de nouveau le sol. Je me sens honteuse au possible, me pince les lèvres. Encore. Je sens mon visage plus brûlant que jamais et le sang battre à mes tempes. Je veux de nouveau ressentir ta chaleur et ton étreinte. Ma raison me fait reculer légèrement. Je veux sentir encore tes mains sur mon visage, ton front sur le mien. Pousser nos gestes plus loin encore et goûter à ce fruit dont j'ai senti le souffle si proche du mien. Ma raison me fait reculer plus encore. Je tourne la tête, baisse ma main. Plus de sourire, rien que l'expression d'un visage perdu dans ses aveux. Pourrais-je seulement jamais trouver des mots assez fort pour désigner comme tu m'as manqué, comme je t'ai voulu ? Comme je t'ai détesté aussi de rester si loin, de ne pas avoir su me rattraper, de ne pas avoir voulu revenir ? Toute cette horreur m'aurait rongé jusqu'à l'insoutenable si seulement aujourd'hui n'était pas arrivé. Mais tu es là pourtant. Je voudrais m'excuser à nouveau, mais n'en ferai rien puisque tu m'as commandé de ne pas le faire. Et en somme j'ai la quasi-certitude de ne pas en avoir besoin pour que tu le comprennes.
Un son de clochette me fait redresser vivement la tête. Une heure est passée. Trente minutes nous appartiennent encore, mais que pouvons nous en faire à présent ? Avec une timidité nouvelle je lève les yeux vers toi, entrouvre les lèvres. Blême. Qu'allons nous en faire de ce temps qu'il nous reste ?
« Est-ce que... je dois continuer ? »
Te toucher encore. Te toucher maintenant. Je n'en aurai jamais la force et m'accroche pourtant à ce tout petit désir, aussi mince qu'un grain de sable qui dans la masse de ma honte et de mon malaise espère un oui de ta part.
Il voit la main avancer, incapable de reculer, sans compréhension. Sa main s'approche, elle effleure ses lèvres, une caresse sans pression, douceur sur sa bouche. Fait la reculer, attrape sa main. Malsain. Il ne fait rien car il est tétanisé, tétanisé par l'indécence de ce geste, par le naturel qui l'a pousse à franchir la limite tabou. Il aimerait s'interroger, se demander pourquoi elle agit de la sorte, lui rappeler sa place, leur place à chacun. Il est un adulte, elle n'est qu'une élève qui commence à prendre ses aises. Il aimerait lui prendre le poignet, cesser de sourire et, d'un bond, s'en aller en se jurant d'en parler à son Patron. Il devrait être énervé, déçu, elle devrait n'être qu'une énième déception. Il devrait comprendre ce geste. Alors pourquoi il ne bouge pas ? Immobile, tendu, Callum attend, passif. Ses émotions sont écrasées par un stoïcisme maladif qui ne peut exister que parce qu'il a le professionnalisme dans le sang. S'il n'avait pas ancré en lui les préceptes de son travail, s'il ne s'était pas autant persuadé que leur étrange relation n'était que professionnel, qu'aurais-t-il fait ? Écrasés par son aveuglement, par sa mauvaise foi qui ne veut pas la brusquer, par l'hypocrisie qui le fait se dire qu'il ne veut simplement pas qu'elle parte énervée une nouvelle fois. Il écrase la réalité, s'enferme dans l'obscurité car il refuse de voir l'évidence. Il la connaît, l'évidence, il ne veut juste pas la prononcer. Que ce soit en pensée ou par des gestes, il se refuse à l'avouer. Il refuse de reconnaître l'envie qui s'est emparée de lui alors que ses doigts effleuraient ses lèvres, la pulsion maîtrisée de tirer vers lui cette main pour poser non pas un doigt mais sa bouche contre la sienne. Que ses pensées ont dérivées vers une désir qu'il ne doit pas éprouver, qu'il donnerait cher pour sentir à nouveau cette taille fine contre sa paume, que de sa tête contre sa nuque il veut sentir à nouveau son souffle dans son cou. Ne pas accepter que le désir lui fait bouillir le sang, sur cette table il la fera basculer, en ce lieu il a l'envie folle de la faire sienne et ce sans poésie. Pulsion animal, bestiale, de la prendre, de la faire hurler, son corps ne pense pas à la douceur, il n'a pas la délicatesse d'un jeune homme qui prendra milles fois son temps. Il ne se tend pas vers elle pour lui offrir de la douceur, pour lui montrer son affection avec des fleurs et un peu de chocolat, il se crève d'envie de la posséder brutalement, sans retenue, dans cet élan de passion qui l'enflamme. Envie violente merveilleusement contrôlée de l'aimer à lui faire tirer des larmes, de la combler de joie, lui offrir l'essence même du bonheur. Absurde désir de tout donner pour elle, de se damner, de perdre son travail, sa vie. Tout risquer pour ce regard qui s'illumine, s'y noyer encore et encore jusqu'à ce que la folie de ses sentiments aient raison de lui.
Il n'y a rien de professionnel là-dedans. Il ne comprend pas comment cela a pu arriver mais si doué pour se mentir sur ces choses-là, il refuse de penser que son envie est bien plus profonde qu'un élan de désir. Le souvenir d'un corps chaud contre le sien, de la chaleur des baisers, voilà ce qu'elle évoque, son corps réagit aux souvenirs, voilà tout... Il sait qu'il se ment mais comment s'avouer qu'il se met en danger pour les yeux d'une étrangère ? Qu'il est là, vacillant sur le fil de sa morale, incapable de décider s'il saute dans le vide ou continue son chemin, le cœur plein de regret. Il n'a pas le droit, elle l'a assez détourné de son devoir comme ça, il se doit de refuser la perche qu'elle lui tend, l'innocente. Elle le fait exprès. Non, personne ne peut avoir l'air aussi timide, aussi gênée qu'elle l'a en cet instant. Ils sont soumis au caprice de leur désir, aux pulsions de leurs sentiments. Silencieux de gène, Callum sent son cœur se meurtrir sous ses mots. Ne me dis pas que je te manques, ne dis plus rien. Silence qui devrait lui permettre de se ressaisir, de compartimenté ce qui vient de s'opérer en lui. Sa voix si agréable vint chatouiller son cœur, fait augmenter son rythme cardiaque, ne me dis pas de telles choses. N'enfonce pas le couteau dans la plaie que tu viens d'ouvrir, ne me fais pas ça. Il reste muet, la concentration est difficile. Il va craquer, trop pleins d'émotions, retiens toi Callum, tu n'es pas homme à te retenir. Comment faire pour ne pas céder ? Elle s'est imaginé qu'il ne voulait plus la voir alors qu'il a passé le reste du temps, ses jours, ses heures, à vérifier qu'elle ne manquait de rien. Elle a douté de lui alors que de son coté il n'aspirait qu'à la retrouver. Ils se sont attendus, soupirants, incapables de faire un pas vers l'autre. Elle franchit la ligne rouge, bravant les interdits elle s'avance vers lui et de son côté, il n'a qu'envie de la serrer à nouveau contre lui pour qu'elle sente jusque dans sa peau combien il tient à elle.
Je continue ? Oui continue. Reproduit ces gestes merveilleux, fait moi sentir à nouveau le bien-être et la paix. Prouve moi que je n'ai pas le cœur sec, que la folie de mon affection à ton égard est réelle et fait moi culpabiliser. Fait moi culpabiliser comme un fou d'avoir envie de passer chaque seconde à tes côtés, d'être prêt à détruire le monde pour te rendre heureuse ; fais moi culpabiliser sous tes caresses de n'être qu'un homme face à ton être si parfait, face à ce que je vois en toi. Fais moi mal dans ma jalousie, dans ces sentiments qui éclosent et dont je sais la laideur. Oblige moi à me laisser aller, fais les moi regarder en face pour que nos rentrées soient lourdes de ce souvenir tamisé. Je vais les haïr ces hommes qui te tourneront autour, je vais maudire chacun de tes pas loin de moi mais vas-y, ignore ce qui se cache dans la noirceur de mes sentiments, ne remarque pas le revers de ce besoin vital de faire ton bonheur.
Ca ira.
Il s'oblige à être la voix de la raison. Troublé comme il ne l'a jamais été, instable sur ses jambes, lui qui n'est qu'assurance, il se relève pour braver son regard. Il tient entre ses mains ses sentiments qu'il étouffe, encore et encore, pour qu'elle ne devine pas le cataclysme qu'elle vient de déclencher en lui. Il n'a pas le droit d'agir de la sorte, servile, il se rappelle plus vite qu'il ne le voudrait les différents précepte qu'on lui a inévitablement rappelé lors de sa mutation à Poudlard. Ne pas flirter ou avoir une relation avec un ou une étudiante. Ne pas abuser de sa position d'autorité, même si c'est tentant. Même si ça vous rend malade de lui tourner le dos. Il se fait violence pour se rappeler qui il est, Callum Hodgson, père d'une petite-fille, il a sa fille dans sa maison ! La remettre à sa place, elle est étudiante. Pire encore, elle est l'étudiante qui sort avec son quasi fils adoptif Jacob. Pensée qui lui troue la poitrine, à quoi joue t-elle ? Allumeuse. Il veut la détester, la repousser, la blâmer mais il n'a que plus envie de lui faire comprendre qu'à s'amuser avec ses sentiments elle va s'y perdre. Cela recommence... Il passe devant elle, ne fais rien alors que sa main résiste pour ne pas lui prendre le poignet. Il ne dit rien, sa bouche ne souffle nulles remarques sur Jacob. Sa jalousie se tait. Il est tellement ridicule... pourtant il donnerait cher pour ne pas aimer autant ce Serdaigle, il culpabiliserait moins d'avoir envie de lui arracher le peu de bonheur qu'il a su acquérir en ce bas monde.
Prend soin de toi.
Sa main effleure la sienne alors qu'il frémit, restant là, coincé, incapable de partir malgré sa raison qui le pousse vers la porte. Il la regarde, ses yeux dans les siens dérivent vers ses lèvres, sa main l'effleure à nouveau, son corps se crispe, son cœur s'emballe. Sans souffle, il détourne le regard de cette merveille qu'il a eu la chance de découvrir à Poudlard. Pousse la dans les bras de Jacob, oublie ce qui vient de se passer, ne cherche pas à comprendre ses séductions, pousse la loin de toi pour peut-être l'oublier. Être raisonnable. Il n'arrive pas à la quitter, son poings droit se serre, ne pas la prendre dans ses bras, ne rien faire, rien du tout. Cesser l’ambiguïté. Quitter cette pièce. J'ai négligé mon travail pour une élève. Elle est sa perte. Sa petite-amie. Tu vas la perdre. Laisse la partir pour un autre. Elle t'attend. Ne te bats pas. Tu vas la détruire Callum. Toutes celles que tu as aimé ont souffert, de tes absences, de tes silences, elles ont souffert de ta jalousie, de tes colères et elles ont eu peur. Peur de ce que tu caches, peur de cette rage en toi qu'elles n'ont jamais osé affronter. Tu vas la détruire, vous êtes votre perte. Tes impulsions t'ont envoyé en prison, t'ont offert un enfant... tes amours t'ont fais te marier à peine un an après l'avoir rencontré. Elle n'a que vingt ans, ne lui gâche pas sa vie, soit raisonnable, laisse le feu qui t'enflamme se tarir. Oublie dans les bras d'une autre s'il le faut mais ne lui rend pas la vie encore plus impossible qu'elle ne l'est. Tu vas la détruire et elle va détruire ta vie, cet océan de passion qui déferle dans tes veines, qui cause ta déraison, va vous détruire. Il croit entendre un soupir, illusion qui réveille ses sens. Elle est la femme d'un autre. Callum l'attrapa par le bras avec force, sans ménagement, subissant l'impulsion qui n'a cessé de grandir sous l'attente né d'un effleurement. Il sent sa peau faiblir, son péché, son obsession, sous sa paume se crispe alors qu'il la soulève pour poser avec passion ses lèvres sur les siennes.
Le temps s'arrête. Suspendu. Cela ne dure qu'une seconde. Cela semble s'étendre à l'éternité. Sa jalousie l'enveloppe, le pousse dans ces bras, dans ces yeux pétillants. Elle a les lèvres d'une douceur. Il n'est que passion et sa main se resserre, il est brusque mais ne peut lui faire de mal. Elle est prisonnière d'une seconde passionnée.
Callum éprouve le désir violent qu'elle a depuis le premier jour fait naître en lui, il découvre avec stupeur l'étendue d'une affection qui ne semble plus avoir de raison. Il apprend dans la douleur le sens du mot passion. Ses sentiments bien trop fort pour être contenu s'emmêle dans la culpabilité inévitable. Il doit partir, il la quitte précipitamment, se reculant, le regard sombre. Il n'a jamais su retenir ses impulsions. Ecrasé par sa faute, il voudrait oublier le bonheur qu'il a éprouvé. Tout oublier, lancer cet oubliette que ses collègues maîtrises si bien, se laver de la trahison qu'il vient de faire. De l'horreur, de la parjure, qu'il a commis en posant sa bouche sur celle déjà aimée de son presque fils. Il ne peut s'enfuir car elle va le retrouver, il doit se faire détestable pour gâcher l'instant. Callum finit par s'en aller mais dans l’entrebâillement de la porte il laisse l'ambiance se faire gifler par un avertissement qui sonne comme une menace, avant de disparaître dans la nuit, sans s'embarrasser d'un paiement qui viendra plus tard. Il doit la pousser vers celui qui doit l'accueillir. Il veut la garder contre lui.