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Sujet: Que nos enfers embrasent le blizzard. (Audric) Ven 25 Juil - 0:31
Que nos enfers embrasent le blizzard.
Ses doigts coulent sur ma nuque, glissent. Involontairement, instinctivement, ma colonne vertébral se casse. Mes vertèbres sont projetées en avant, le creux de ma nuque, exacerbé, accueille son toucher. Il pourrait capturer mes cheveux, les maltraiter, encore. Il n'en fit rien. J'hésite un instant, moins sûre de moi, c'était pour dire à quel point la brume de ses souvenirs m'enivrait. Vifs, puissants, éternels. Son regard me transperça, s'immisçant dans le bleu de mes yeux, comme s'ils étaient si translucides qu'Audric puisse y lire à travers. En travers de moi. Pour mieux me comprendre, pour m'aider à m'évader de ma chrysalide. Que se déploient les ailes du papillon du mal. D'ange à démon il n'y a qu'un pas. Les ailes blanches se teintent de noir. Doucement, la transformation a lieu, le goudron dégouline sur mon être, me lavant enfin de toute cette hypocrisie. J'aurais voulu sourire, t'offrir mon rire, carnassier. Tu fus plus rapide. Violent. Tandis que tu violes l'entrée de ma bouche, déglingues mes lèvres pour te faire une place en moi. Je ne ferme pas les yeux. La vis tourne. Mes yeux s'ancrent aux tiens, c'est une danse macabre. Enfin je ferme les yeux pour goûter ton étreinte malsaine, te répondre, reprenant le dessus coute que coute. Je célèbre notre union. Pacte des enfers.
Cette main tendue vers moi, j'ai pensé un instant à la refuser. L'assistanat n'était pas dans ma nature. Tu étais peut-être un des mieux placé pour me comprendre. Mis à part mon ange gardien, j'ai nommé Eugenia. Soudain j'ai eu dans la tête une image peu commune. Des époux se passèrent la bague au doigt devant un autel, se prenant mutuellement les mains, délicatement. Et tandis que je prenais la main à Audric Saddler, j'avais l'impression nouvelle, non pas d'appartenir à quelqu'un, mais d'être nécessaire. Utile, plus qu'utile pour servir tes plans machiavéliques. Et surtout les miens. Dans mon esprit, une lueur me rappela à l'ordre, elle m'indiquait de ne jamais oublier; Que lui aussi avait prononcé cette insulte perverse.
Cette année, je ne pris pas la peine de prendre le Poudlard Express, une fois sortie de l'enceinte du château, ma grosse male dans les mains, je transplanais directement à la maison familiale et saluais ma famille, sans plus de chaleur. Je pris mon balai avec moi, quelques affaires avant de transporter mon corps dans la petite maison que les Leigh possédaient au bord de la côte anglaise. L'endroit était désert de toutes présences humaines à part la mienne et je pu m'adonner au vol autant que je le voulus, toujours enragée de ne pas avoir de place de titulaire au sein de l'équipe. Apparemment, l'ancienneté primait sur le talent. Trop de bons sentiments. Ca m'écœure.
Avant de partir, Audric demanda à me voir... Pour ne perdre, ni contact, ni le fil de nos plans pendant les semaines loin de Poudlard. La raison de Saddler paraissait si innocente, mais ce qu'il me proposa ce jour là me fit tout de suite penser au système de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Mais l'idée restait bonne. Je refusais pourtant. Je ne voulais pas d'une preuve de mon appartenance à un tel mouvement inscrite sur mon corps, et nul part ailleurs. Mais il finit par me convaincre à la nécessité de recourir à ce processus. La marque. Quand il l'a apposé sur mon corps, j'ai trouvé ça tellement dégueulasse mais grisant à la fois. Sentiment d'appartenance, de dévotion. Faire partie d'un tout. Alors que je ne vis que par moi-même. Paradoxale. Le dessin disparut aussitôt qu'il avait éclot, à l'orée de ma peau. J'ai laissé Saddler pointer ma baguette sur moi sans me défendre. Comment dire que je me dégoute? Comment être confiante en son système? Capable de tout, Audric. Ce jour là, je me suis dit que la fin ne justifiait peut-être pas toujours les moyens.
Une brûlure subtile, un picotement sur la peau de mon abdomen. Un tour, deux tours, coincée entre mes draps avant d'ouvrir totalement les yeux sur la pénombre de ma chambre. Je soulève mon débardeur jusqu'aux côtes. Elle s'était réveillée, cette horrible chose. Elle semblait se balader sur mon corps. Sordide, elle a tout permis. Et tandis que le dessin luisait, bougeait, picotait, je regardais ma montre. Il était bien tôt dans la journée pour qu'Audric soit éveillé, même logé au fond de son fjord. Des habits moldus : débardeur, jean, un peu de fourrure, me voilà transportée à l'endroit où l'on m'appelle. Aux aguets, sensation désagréable de me jeter dans la gueule du loup, qu'il pourrait me tendre un piège. Dis moi, susurre moi à l'oreille que tous ces risques inconsidérés vont valoir le coup. Et si je m'en remets à toi, rien qu'un instant, promets moi la lune.
Mes pieds touchent le sol. Mes chaussures ne sont pas adaptés, le froid m'assaille et mes fourrures ne me sauvent pas. De la neige en été. Je soupire, un nuage blanc se forme devant moi. Et sans plus me poser des questions, je m'avance vers l'immense bâtisse qui se dresse, fière, intimidante, droit devant moi. D'un coup de baguette, je rends vie au heurtoir, tapant contre le bâtant en bois. Vite le majordome du jeune Saddler me fit entrer.
"Bonjour. Désolée de vous déranger à une heure si matinale. Je viens voir Audric."
Je rechignais à me présenter, encore trop avide de discrétion. Prudence erronée, éphémère et surtout factice. Toute prudence, je l'avais perdu ce soir dans la salle commune. Mon destin forcé pour entrer dans le cours d'eau des Enfers d'Audric Saddler. Je suivais le majordome jusqu'à ses quartiers.
Prête mon une barque, vends une âme pour acquérir des rames. Viens, mets les moi entre les mains que je navigue sur les eaux troubles de ton Stix.
Dernière édition par Annabeth Leigh le Sam 27 Déc - 0:20, édité 1 fois
Audric A. Saddler
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Sujet: Re: Que nos enfers embrasent le blizzard. (Audric) Mar 5 Aoû - 23:15
Que nos enfers embrasent le blizzard
Tes doigts coulent sur ma nuque, dépiècent la chair de mon dos. Mes doigts lacèrent la chaleur de tes cuisses tandis que ton corps ondule comme une vipère, un reptile possédé qui siffle et luis, qui me serre toujours plus fort contre ton sein, me broie les os. Un tissu glisse autour de ma gorge, m'éloignant de la chaleur de tes lèvres presque trop brusquement. Lentement, s'immisce en moi une lente vague de plaisir, bientôt déchiré par la lame d'une douleur exigüe et intense. Je sens mon cœur se déchirer, mon sang couler sur mon flanc et mon cri s'étouffe dans ce tissu qui se serre, serre encore et toujours. Ton visage, ton sourire, ton rire fou. La saveur de tes insultes, la douceur de ta crinière sauvage.
Le réveil est brutal. Je suis redressé dans mon lit, couvert de sueur. Ma respiration est sifflante et mes côtes douloureuses... Mes doigts coulent contre ma chair, presque rassuré de ne pas retrouver plaie béante. Mais j'ai la sensation que l'odeur du sang plâne ici... Je souffle, je respire et je me relaisse tomber dans mes draps, passant ma main contre mon visage. Qu'est-ce que c'était que ça ? ... Un mélange de désir et de peur ? Un mélange de réalité et de fantasme ? Mon esprit serait-il en train de me mettre en garde contre la vipère Leigh ? Elle semble être vive comme une anguille, sournoise comme un renard. Discrète et fugitive. Pourtant lorsqu'elle est là, elle s'impose, balayant les autres d'un sourire, d'un mouvement, d'une attitude, savant mélange de fierté et d'innocence malsaine. Un soupire crève sur mes lèvres, tandis que je bouge encore, m'enfonçant dans mes oreillers. Dormir, j'aimerai dormir, mais mon esprit ne s'apaise jamais. Mon année est terminée, mes examens réussis avec brio, écrasant ces insectes au poids de ma connaissance et la puissance de mon ambition, mes démarchent avancent, mes journées au sein du ministère sont un reflet de franc succès, j'ai pu diner avec l'un des directeurs du ministère et... Je passe mes quelques jours de repos à cauchemarder. Songer à des trahisons et des changements trop brutaux. Je n'aime pas lorsque mes plans sont bousculés, je n'aime pas lorsqu'une variable s'ajoute, variable qui est une presque totale inconnue. Je fais confiance à Eugenia... Mais toi ? ...
Mes pensées sont brisées par deux bruits secs. Je fronce les sourcils et écoute la voix de l'une des rares présences humaines dans ce manoir familial immense. L'âme des Saddler plane dans ces murs, prenant vie parfois dans des tableaux qui datent de siècles passées. La prospérité de cette famille est morte avec ses représentants, m'abandonnant au sein d'un manoir qui pourrait accueillir des familles entières, noyé dans une richesse et un savoir infini. Ces murs renferment les miens et leurs secrets, les rouages de mon passé et mes machinations les plus infâmes. L'ordre et la propreté sont maîtres, et malgré les quelques salons luxueusement décorés, les pièces donnent cette sensation qu'autrefois la vie y était chaleureuse et agréable. Malgré les flammes qui crépitent dans l'antre d'une magnifique cheminée, contre laquelle trône un serpent en or, symbole des Saddler, le silence et la mort plânent dans cette maison. Il n'y a pas une âme qui vivent. Les éclats de rires sont lointains. Il n'y a ici, plus que les mouvements des longs et fins rideaux qui ondulent au gré du vent, le courant d'air mordant qui vous prend avant de vous faire dorloter par la chaleur sûrement magique de l'enceinte.
Simplement vêtu d'un bas large d'un tissu en coton, je prends le temps d'enfiler une veste, descendant lentement l'escalier sombre dans un silence absolu. Je m'arrête un instant pour deviner la nouvelle présence, n'attendant personne et encore moins à cette heure-ci... Je reste immobile un instant en reconnaissant la silhouette de la jeune femme avant de finir de descendre, la veste fermée durant mes quelques derniers pas.
Mes yeux finissent par croiser les tiens. Le souvenir mes rêves et de tes trahisons sanglantes m'empoignent et me fait réprimer un rictus de mépris, alors que seule une surprise désintéressée se glisse sur mon visage. « Tu as une semaine d'avance. » Il était vrai que j'avais formulé cette invitation presque anodine, à toi et nos comparses pour quelques jours ici.. Nous devions parler. Beaucoup. Démêler le vrai du faux. Je n'étais guère coupable du meurtre de notre feu professeur et je suis presque sûr que dans votre esprit, je suis déjà véritable criminel qui a lavé l'esprit de notre malheureux coupable... Kyle. Il était avec nous. Il a envoyé la marque du Lord. Et il n'a rien dis. Ta marque, Annabeth, nous évitera des frayeurs pareilles....
Je pense lentement devant toi, pour m'approcher de l'antre dans laquelle je vins placer une nouvelle bûche, ma peau luisant sous les danses sensuelles des flammes voraces. Ma voix s'élève de nouveau, me redressant et revenant vers toi : « Que fais-tu ici ? ... Il y a un problème ? » Pitié, dis-moi qu'il n'y a aucun problème avec ta marque. J'ai sué pour. Je me suis saigné pour la créer. La preuve que je suis plus puissant que ce toi même tu peux penser... Mais ne viens pas détruire ce goût de fierté qui m'avait empli en voyant ta peau s'auréoler de ma marque... Non... Je ne veux pas que mes rêves soient une mise en garde pour un échec cuisant.
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Sujet: Re: Que nos enfers embrasent le blizzard. (Audric) Mar 12 Aoû - 15:39
Que nos enfers embrasent le blizzard.
Le manoir avait l'air aussi immense que vide. Des pierres de taille faisaient des murs une immense muraille contre le monde extérieur. Le sol ne semblait avoir subi aucune éraflure, ni par le temps, ni par la vie. La bâtisse était silencieuse, trop. Malgré la chaleur qui se dégageait de l'âtre, je n'enlevais pas mon col de fourrure. J'attendais sagement qu'Audric ne daigne apparaître. Un coup d'œil à ma montre qui avait fait tourner ses aiguilles pour s'harmoniser avec le fuseau horaire de la Russie. Sept heures du matin. Dans ma maison en bord de mer, le glas devait sonner trois heures, résonnant au rythme des vagues qui s'écrasaient contre le roc de la falaise en craie. La force de la houle emportait des fragments du mur couleur de neige et l'eau se colorait de façon laiteuse. Je goutais à ce spectacle pratiquement chaque matin, souvent perchée sur mon balais, pour mieux apprécier la manière dont la force tranquille de l'océan parvenait peu à peu à faire flancher son ennemi : l'immense muraille de cireuse.
Le jeune, talentueux et machiavélique héritier Saddler apparut devant moi, le visage bouffi par le sommeil mais la peau doucereusement colorée par les flammes orangées qui s'épanouissaient dans la cheminée. Du bas de l'escalier, j'admirais ta silhouette, imposante de son aura. La flamme qui brûlait en toi, aussi ardente que ses comparses, faisait écho à mes revendications. Je ne te quittais pas des yeux, comme pour t'observer te mouvoir dans ton milieu naturel. Pour te défier un peu. Je n'acceptais toujours pas que tu me siffles comme une chienne. Comme toutes celles qui te léchaient avidement les boules. Tous ceux mêmes. Tous ceux qui reliaient, sans question, sans appréhension leur vie, leurs désirs à celui qu'il pensait plus fort, capable. J'aimerais que tu évites de confondre ces fous assistés avec moi, capacité de préhension. Je te jure, prendre pour toujours recevoir. Prendre bien trop, écorcher ton sourire, arracher ton air méprisant quand tu m'aperçois. Tu vas me dire que ce n'est pas juste mais cet air n'appartient qu'à moi. Audric, je me répète, je m'entête. Ce que tu désires, nous assouvir à tes moindres désirs. Ta volonté exacerbée par la vengeance, par le passé, je la chéris. Je suis ton ombre, ce monstre de vengeance qui te souffle d'enfoncer une lame empoisonnée au sein de tous ces misérables. Mais mes sentiments sont bien plus fous que les tiens. Plus flous même. Je ne pense pas, tu ne penses pas, que nos deux variables inscrites sur un tableau nous mèneront à une ascension exponentielle. Et pourtant.
" En effet..."
Nous avons un problème, tu as un gros problème : moi. Et par dessus tout, j'avais un immense problème.
J'ai fait une erreur. Une immense bourde. Mettre de côté ma haine viscérale envers tous, envers toi, aussi. Essayer de te faire confiance, même une peccadille pour lier mes plans aux tiens. Plus que mes desseins, mon but. Par dessus tout, j'ai laissé l'invraisemblable arriver. J'ai laissé ta baguette se promener sur mon corps sans rechigner. C'est la condition sine qua non, m'as-tu dit. Faire équipe, se tourner vers un même but. Il n'y avait qu'Eugenia qui partageait mes pensées les plus sombres, mes envies les plus meurtrières. Et Eugenia m'avait dit de te rejoindre. Puisque l'éradication d'une espèce ne peut être le sort d'une seule personne, il semblerait que nous devions nous unir. Et si je ne dirige pas, je serai toujours derrière toi, mes ongles agrippés à tes épaules, ma langue sur la peau de ton cou. Je sucerai ton sang s'il le faut pour te mettre sur les rails de ce dont j'aspire. Ton ombre, ton double, le commandement dans le noir. Mais, en attendant, c'est toi qui me marquais de ta présence, à chaque instant que je passe loin de tes mensonges. Tes jeux d'ombre, garde les pour les autres, ces brebis, galleuses pour la plupart. la trahison est quelque chose que je ne te permettrai jamais, te servir de mes objectifs pour asservir un but plus grand, encore moins.
" Elle a bougé, chauffé, elle m'a appelée, m'a menée jusqu'à toi... cette chose que tu as marqué sur ma peau. "
Aller, explique-moi. Alors? Pourquoi? Comment expliques-tu que tu es l'air de complètement ignorer la raison de ma présence au sein de ton existence d'ermite. Quelle raison trouves-tu pour résoudre le mystère de ce dessin qui s'anime, me brûle de ton impériosité, de ton besoin immédiat de s'entretenir? Ce dessin qui semble agir de lui-même. Dis moi quelle est la prochaine étape. Peut-être me rendra-t-elle amnésique au beau milieu d'un cours de métamorphose? Ou peut-être s'enfoncera-t-elle si profondément dans ma chair qu'elle marquera mes organes à tout jamais? Ou m'asservira-t-elle à toi. Pourquoi ne me passerait-elle pas des chaines supplémentaires autour des membres? Toutes les concessions que j'ai du faire pour te laisser approcher de si près ma liberté. Incapable, les livres ne suffisent pas. J'ai l'impression que c'est le talent qui te manque.
" Tu sais à quel point j'étais réticente. Voilà que ton arme suprême contre les fuites se révèlent défaillante. " Soudain, il n'y a que ma rage et mes craintes qui se retournent contre toi, contre moi aussi. J'ai envie de pleurer pour mon erreur. Je ne me reconnais plus, comme une impression d'avoir jeter ma prudence du haut de la tour d'Astronomie. Pourquoi je me laisse faire sous prétexte d'avancer plus vite? " Tu es pitoyable, Saddler. Lui, l'avait mise au point bien avant ta misérable tentative."
Ma voix trembla, rien qu'un instant, un infime moment.
"Enlève la, tout de suite."
Audric A. Saddler
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Sujet: Re: Que nos enfers embrasent le blizzard. (Audric) Sam 23 Aoû - 16:53
Que tes doutes embrasent le blizzard
Le silence. C’est ce qui étire mes écailles, les soulève les arrache, laissant couler le sang sur une peau de porcelaine. L’albâtre de l’ange est souillé par ta peur et ton égocentrisme, savant mélange qui teinte ta voix et ton regard d’une phobie déroutante, de haine et de colère, de mépris et de rage. Tes craintes deviennent réalité : elles voguent, planent. Elles sont en liberté, mais pourtant décrivent les arabesques de ma volonté, là, tout contre ta peau et dans ton esprit. C’est ce que tu crois, que je t’ai marqué de force, que je t’ai manipulé et trahis pour faire de toi un véritable pantin. Mais tes mots sonnent, tes mots gravitent et s’écrasent lourdement. Ils bourdonnent, ils tremblent, tout tremble. Tes paroles fissurent mon être, attisent ma colère. Chacune de tes syllabes nourris une vague puissante, véritable tsunami qui s’écroule, s’abat sur moi, me tue violemment. Le visage d’Eugenia et sa tirade me viens : tuée elle aussi. Les réticences d’Eren se déploient, elles tournoient et se posent, plus belles et doucereuses que jamais. Elles m’abreuvent d’un véritable acide qui goûte, coule, se déverse en moi. J’ai préféré écouter la Belle à la Bête et me voilà avec la Clocharde à mes pieds, geignarde et pleurnicheuse.
Tu m’insultes et tu pars en dérive. Ma misérable tentative s’avère au contraire bien plus efficace que je ne l’aurais pensé. Je n’ai pas eût besoin d’user de ma baguette, seulement de la magie de mon esprit, la puissante de mes cauchemars pour donner vie à cette chose dans ton corps, alors que tu étais à des milliers de kilomètres. Je me délecte de ta peur, je savoure tes faiblesses que tu étales devant moi, que j’admire sans un mot. Je reste muet, je reste immobile, t’observant simplement. Tu es si pathétique et affreuse. Je te déteste pour m’exposer l’erreur que j’ai faite en t’acceptant à mes côtés, en t’acceptant dans ce cercle de l’Ombre. Je me suis laissé manipulé, je me suis fais charmé par les paroles de ton amie. Elle m’a vanté ta noirceur, la profondeur de ta haine et de ton ambition. Elle m’a décrit et coloré les courbes sinueuses et sournoises de ton esprit, pourtant je ne vois encore et toujours que de la peur et la colère… La peur de tout perdre. Tu trembles à l’idée de ruiner tes efforts… Lesquels je l’ignore, tes mensonges je ne les connais pas, tes masques non plus. Mais tu es bel et bien un papillon de nuit, solitaire et fragile. Je suis la Lumière contre laquelle tu te brûles les ailes, j’ai coulé une aiguille dans ton crâne et je te tiens en laisse… Peut-être… C’est ce que tu crois.
« Elle n’est pas défaillante. Je t’ai appelé dans mon sommeil. » Je bouge et m’avance vers toi, mon regard se posant un instant sur les tasses et la théière déposé par le majordome. Je m’avance jusqu’à la table pour mettre le thé à infuser, et souffle encore, si doux, si calme : « Le seul problème que nous avons… C’est toi. » Je mettais quelques cuillères de sucre au fond de ma tasse, si délicat et concentré, avant de pivoter, me tournant vers toi, mon regard s’arrêtant sur ton col de fourrure. « Je ne pensais pas qu’Eren aurait pu avoir raison sur ton compte… Mais tu comprendras bien que si je t’enlève cette misérable marque… C’est des pans de ta mémoire que je vais être bien obligé de t’arracher… » Comme si tu allais pouvoir me faire confiance pour faire une telle chose à toi et ton esprit. Je le savais. J’avais dû user de patience et d’arguments, choyer ta peur et te bercer de promesses pour réussir à t’apposer cette marque qui assurerait notre sécurité à tous. Surtout à nous quatre au fond…
Mais tu déposes déjà les armes. Petite joueuse. « Pour atteindre de tels idéaux, Annabeth, il faut affronter sa peur… Et être prêt à faire des sacrifices. » Mes prunelles trouvent les tiennes. Est-ce que mes mots trouveront un écho dans ton esprit ? J’hausse un sourcil un instant et je souffle : « Je suis dans la même position que toi… J’ai préféré croire ce que tu m’as montré, j’ai préféré croire ce qu’Eugenia m’a dit sur toi, choisissant ignorer les commentaires d’Eren, vois-tu… J’ai posé sur toi, une confiance que je ne confie à personne car je voyais en toi, quelque chose de différent et de grand… Nous sommes ceux qui feront déplacer les pions et les ombres… Si tu n’as pas envie d’apprendre à me faire confiance, que grand bien te fasse… » Je me détournais un instant, l’air résigné, puis demandais : « Ai-je le temps de goûter mon thé, ou faut-il que j’aille chercher ma baguette sur-le-champ ? » Et je faisais un léger signe, pour savoir si tu voulais du sucre dans ton thé.
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Sujet: Re: Que nos enfers embrasent le blizzard. (Audric) Lun 25 Aoû - 22:05
Que nos enfers embrasent le blizzard.
La peur, ce sentiment détestable, semble avoir enfin trouvé une place de choix en mon sein. Depuis le temps qu'elle en rêvait, cette perfide ennemie, de percer mes défenses, elle semblait se délecter de sa victoire. Et comment fait-elle? Que fait-elle? Elle profite de mes nombreuses failles, bien plus sournoisement qu'Audric, Eren ou tous ces autres perfides pions. Qu'elle est horrible cette sensation bâtarde, elle me fait jusqu'à avouer ne pas être intouchable. Ne l'être plus serait plus juste. Car la vengeance a de confortable qu'elle vous enveloppe comme un manteau, couvrant chaque partie de votre cœur, de votre tête, de votre corps. Mieux que les fourrures que je porte autour du cou qui ne protège que de la chaleur, ce sentiment vindicatif brillant d'écailles qui se lient entre elles pour venir s'apposer à ma peau, comme une parfaite métamorphose. La vengeance te protège de tout ce qui t'éloignerait de ton but, te protège de tous les parjures que les autres prolifèrent parce que dans l'ombre tu détiens le pouvoir... Celui d'attendre ton heure, tapis dans la brousse, les yeux ferrés sur sa proie, les babines retroussées. Mais ces sentiments sont-ils réellement ce qui m'apportera bonheur et volupté? J'en doute fort car contrairement à toi, Audric, la noirceur de mon cœur n'a pas cette flamme sadique qui te caractérise. Les voir souffrir, j'en rêve, assurément. Les voir souffrir à tes pieds, déjà beaucoup moins. La vitesse pour arriver à mes fins, mais à quoi pensais-je? Et tandis que tu t'égosilles, je ne bouge plus, un sourire se glisse au fur et à mesure sur mes lèvres. Voilà que tu me fais un exposé, est-ce bien nécessaire? Le problème que tu as devant toi, c'est moi en effet. Que j'apprenne à te faire confiance n'a rien à voir, je ne me traînerai jamais devant toi avec une larme de reconnaissance. Pense un jour à m'ensorceler ou à me torturer et je te le ferai regretter, plus qu'amèrement. L'amertume a ça de bon qu'elle reste coincée dans la gorge. Veux-tu que je t'enfonce mon poing dans ta gorge pour me parler comme à un enfant? Et presque aimer ça... à vrai dire. Tu as des doutes, j'en ai, Eren en a, quant à Eugenia, elle n'a pas eu l'occasion de m'en faire part depuis trop longtemps. Je ne l'ai vu que trop peu, ma princesse, cet été, trop peu pour enfin lui parler de toi. De tes projets, de tes réelles ambitions. Car le mensonge perle sur tes lèvres aussi facilement que sur les miennes. Il n'épargne personne.
" Des doutes, nous en avons tous. C'est ce que tu désires, Audric? Que je te fasse entièrement confiance? Que je te montre un dévouement sans limite? Non, c'est ce que tu désires de tes pions, pas de tes cavaliers, pas de ta reine. "
Reine, j'avais pensé cela avec en tête Eugenia, ou plutôt Serena Pendragon... Je m'en délecterais presque qu'il pense que je me désigne pour prétendre à ce terme. Un rictus méprisant s'échappa de mes lèvres en repensant à cette faille béante dans ses plans, dans son cœur. Mais après tout je n'en savais rien et m'abstenais de tout commentaire supplémentaire. Je te regardais juste et sortais ma baguette magique à tes derniers mots. Je fis voler le pot à lait pour qu'il se déverse dans la tasse en face de toi. Ce liquide qui ressemblait tellement aux filaments de mes pensées que je pouvais tirer de ma baguette. Je n'en fis pas la démonstration, à quoi bon m'y abaisser... Mes secrets n'intéressaient que moi. Nous intéressaient-ils? Nous? Serais-je enfin capable de me soumettre à un Nous? Mais quel est-il? J'ai l'impression qu'il n'est qu'illusion ce mirage d'union. Car la confiance en tes bibelots a ses limites, bibelots sur un échiquier, pions, reine, fous, tours. S'ils se fêlent rien qu'un peu, ne les sacrifierais-tu pas à des dessins plus grands? Magnifique excuse en effet. Mais il n'y aura jamais dessin plus grand que d'accomplir les miens.
" Bien sûr, tu as pensé au fait que certains sorciers possèdent une pensine..? "
Je m'étais approchée de la table basse sur laquelle tu étais attablée, frôlant le bois de ma baguette de sureau dans un geste menaçant qui n'en était pas réellement un. Avec une attitude provocatrice qui ne reflétait rien de ce que je pensais vraiment. Pourquoi remettre les choses en doute... J'ai déjà choisi de te faire confiance, depuis le moment où je t'ai offert mon corps pour y apposer ton sceau. Mais laisse moi douter un peu de tes compétences. Ou sinon je serais obliger de te demander pourquoi tu songes à moi en pleine nuit. Ou encore pourrais-je te demander si tu te sens seul au point d'appeler une femme alliée, une femme qui allait venir à coup sûr, pour pimenter le noir de tes songes.
Enfin, je m'asseyais en face de toi, je te souris aimablement, ma baguette toujours dans la main. Quelle bêtise que de m'avouer être désarmé, quelle bravoure presque. Mais je ne m'en formalise pas, car je sais que cette manœuvre n'avait rien d'idiot. Le soir dans la salle commune où tu me rendais muette est bien loin maintenant... Alors, quand tu me demandes si tu dois aller chercher ta baguette, ma colère s'est déjà depuis longtemps éteinte. Comme un feu de glace qui pourrit à l'intérieur de moi. Je fis glisser ma baguette sur la table, dans un crissement léger, le manche vers toi, mon regard dans le tien. Ce pacte avait été scellé dans un baiser, étreinte malsaine, il ne se défera pas de ma baguette. A toi de choisir maintenant, de te laisser aller à mes affres, de t'enfoncer loin, encore. Admire cette baguette posée là, pour toi, cette preuve de confiance. Et tais toi, arrête de t'abaisser à tes airs hautains, je préfère quand tes phrases sont courtes et pleines de cette satisfaction morbide. "Je crois que ce ne sera pas nécessaire." Et elle porta sa tasse à ses lèvres, sans pour autant la boire.
Audric A. Saddler
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Sujet: Re: Que nos enfers embrasent le blizzard. (Audric) Dim 7 Sep - 1:55
Que le vide embrase le blizzard
« Avoir confiance et être dévouée sont deux choses différentes, Anna. » Tu ne seras jamais dévouée à cette cause qui est mienne. Comme tes deux autres alliés - une que tu acceptes depuis bien trop longtemps, l'autre que tu méprises - vous ne croyez pas à cela. Vous ne désirez qu'un noyau de mes plans, une infime parti de mes buts, une étape de mes vœux. Je suis dévoué. Ma vie est pour ces buts, ma vie pour cette vengeance, ma vie pour les votres, ma vie pour notre communauté. Toi, tu n'es là, seulement parce que ce que je possède et vise serviront tes noirs désirs. Comme Eugenia. Comme Eren. Au final, je suis seul. Je pourrais seulement compter Mikaëla parmi les dévouées, comme compréhensive. Mais comme d'autres, elle est préoccupée ailleurs, par plus puérile. Je ne suis pas né au bon moment, ni dans le bon corps, j'ai l'impression d'avoir vécu mille-et-unes vies dans un corps trop jeune. Fatigué par votre égoïsme poignant, fatigué par vos univers et vos sacro-nombrils. Mais je vous pardonne. Ma mère m'a désiré bon et juste. Alors je serais bon et con, je serais patient et doux. Je n'attends pas de toi de m'obéir sagement, simplement, tournoyant dans un ouragan d'obéissance aveuglée. Je n'attends pas de toi d'être une simple ombre dans mon univers, qui se meut au rythme de mes envies. Non, je ne veux pas ta dévotion, je veux ta présence et ton pouvoir, ton ambition et ton intelligence. Je veux que tu te mêles à moi, que tu te lies à nous, que tu deviennes un pilier, un élément. Quelqu'un qui dira ce qu'il pense, quelqu'un qui sera présent. Quelqu'un sur qui je pourrais compter. Mais comment pourrais-tu être tout ça ? Comment pourrais-tu le devenir, alors que je ne te connais à peine ? Qu'avais-je bien pu prendre pour croire et me laisser guider par Eugenia ? Evidemment qu'elle te veut avec nous, elle te connaît depuis des années. Comment diable t'es-tu retrouvée ici, chez moi, notre marque sur ta peau ?
Je t'observe, toi et tes rictus empli de mépris, toi et ta nonchalance. Tu dégoulines d'assurance et de provocation. Tu te joues de moi, tu joues tout simplement, caressant la table de ta baguette. Je t'observe sans te regarder, sans te voir. Un crissement me réveille, me fait revenir et je te vois tourner ta baguette vers moi. J'ignore comment interpréter ce geste. Es-tu impatiente au point de me laisser ta baguette pour le faire ? C'est impossible et tu l'ignores peut-être. Mais ma baguette demeurerait la seule à être capable de démêler ta marque, l'appeler et la détruire. Il n'y a que moi qui puisse la contrôler, vague d'égoïsme et de possessivité malsaine. Il n'y a sur cette Terre, qu'une seule personne pour te délivrer de ce fléau. Et c'est moi. Savoures cette réalité accablante. Toi et tes règles, toi et ta méfiance, bafouées pour moi et mes belles paroles. Je t'ai caressé comme tu le souhaitais pour obtenir ce que je désirais, je l'admet. Mais comment puis-je supporter à mes côtés, infiltrée dans mes rangs les plus proches, un élément que rejette mon idéologie, nos codes et qui n'est qu'un insecte tapis dans l'ombre, attendant le moment où j'échouerai pour mieux briller, frapper et obtenir ce qu'il désire ?
Ma cuillère plonge dans mon thé, cette eau chaude parfumée qui m'embaume et plane. Lentement je me réveille, les souvenirs de ton visage ensanglanté se superposant à ton délicat visage caressé par la fourrure de ton manteau. Tu me donnes chaud, moi qui est si peu vêtu au final. Ma cuillère mélange le sucre à mon eau brûlante, mes yeux suivant ton mouvement. J'ai le temps de boire mon thé. Soit. Mais dois-je comprendre ton geste comme le fait que tu renonces à perdre ta marque ? Ou tout simplement que tu sais te montrer patiente lorsqu'il le faut ? Je t'observe un instant et souffle : « Tu me fais vraiment penser à un chaton… Comme Eugenia. » Et ce n'est pas une remarque, une critique. Une observation qui ne m'arrache aucun sourire, aucunes mimiques de dégoût ou de mépris. Rien, c'est presque doux, presque las, presque perdu. Mon regard finit par te quitter pour attraper ma tasse et boire une première gorgée brûlante. C'est par-dessus la porcelaine que mes yeux bleus viennent à trouver les tiens. Je te fixe. Je t'observe. Je te regarde. Je souffle tout bas, inclinant la tête légèrement : « Qu'est-ce que tu veux réellement ? … »
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Sujet: Re: Que nos enfers embrasent le blizzard. (Audric) Sam 13 Sep - 1:16
Que nos enfers embrasent le blizzard.
Le liquide brûlant coule dans ma gorge, réchauffant délicieusement mon corps au passage. Ca coule dans mon corps tandis que tu demandes à sonder mon cœur. J'apprends à connaître le bleu de tes yeux. Nos regards se font écho. Je ne peux qu'attendre un maléfice qui ne viendra jamais, évidemment. Tu ne m'arracheras pas un sourire. Je ne suis plus là pour rire, ni pour figurer. Et puisque c'est ce que tu attends, nous paraissions enfin sur la même longueur, comme disent ces moldus. J'ai comme l'impression que ma baguette m'épie sans comprendre sa position. Elle ne comprend pas encore que je ne me cache plus. Je suis malade, j'ai la nausée inévitablement, chaque jour. Car en me réveillant, je pense à la pourriture de ce monde, je me demande ce que serait mon âme si elle n'avait pas été souillée par la déchéance des sorciers. Mauvaise assurément. Il n'y a rien de bon en moi… Sauf l'entrain avec lequel je dresse les fondations de ma vengeance. Le bol alimentaire se rapproche toujours plus de ma gorge, il veut sortir. Ca me prend, ça me tient, ton poing dans mon œsophage. C'est dégueulasse, c'est ce qu'il nous faut. Pour nous rappeler que ce monde fleurirait sans eux. Les mauvaises herbes, cela n'a jamais rien eu de beau, excusez-moi d'attacher de l'importance à l'esthétisme. La boue qui coulait dans les veines de tous ces impurs n'avaient rien de plaisant. Personne n'aimerait s'y tremper sous prétexte qu'elle pourrait être bénéfique pour la peau. Car cette boue là, cette immondice ne peut vous faire attraper que furoncles et pustules. La boue est dégueulasse, je le répète. J'ai la gerbe au bord des lèvres. Elle s'immisce partout, sournoise, elle élime ce que nous avons construits au fil des siècles. Elle bousille l'ordre pré-établi. Elle a bousillé ma famille.
Alors, rougit mon sang, celui des miens, celui des purs. Qu'il rougisse pour former un mur de rubis. Rubis éclatant, comme le sang de mes ancêtres.
"Là, soupirs et sanglots, cris perçants et funèbres Résonnaient au milieu de profondes ténèbres : Idiomes divers, effroyable langage, Paroles de douleur et hurlements de rage, Voix stridentes et voix sourdes, mains se heurtant; Tout cela bruissait confusément dans l'ombre, Tournoyant sans repos dans cet air toujours sombre."
Si je ne suis qu'un chaton, explique moi. S'il te plaît, je brule de savoir Quand me nourriras-tu? Quand me gratteras-tu le dos? Quand joueras tu avec moi? Quand te joueras-tu de moi? Toi le grand matou, le grand manitou. Quand dresseras-tu la queue? Oups pardon, je voulais dire "je". Si mes croquettes sont la souffrance de ceux que nous désirons voir disparaître, peut être m'accoutumerais-je à cette situation. Je miaulerai pour te remercier, sûrement. On est en plein délire. Je souriais juste à la remarque. Consternant. Je suivais tes yeux, ils glissaient doucement sur mon visage, s'arrêtaient pour tenter de me sonder. Désolée, un chaton n'est pas encore un livre ouvert. « Qu'est-ce que tu veux réellement ? … » Je ne désire plus, j'exige.
" Que mon monde redevienne vivable. "
Bêtes sauvages, déchaînées, enchaînées à nos désirs, à notre prison charnelle. Transporte mes chaînes, défait mes liens, fais moi sortir de ma torpeur. Détruis moi, mon existence hors du commun, hors du sens. J'ai une lame dans mes artères, dans mes poches, elle se balade dans ma gorge, entre mes reins. Alors approche toi, délivre moi que je te darde à mon tour. L'acier dans ton cœur, le métal dans ta trachée. Dis moi ce que ça fait de sentir le goût du fer dans ta bouche, le goût de ton sang, le goût de ma méfiance, de ta défiance. Ma peur, ma haine. Mon amour presque. Mon amour pour ce qui se meurt. Je veux te regarder souffrir, te lamenter, te voir perdre la tête sous mes coups. Aimer pour détruire, déjà. Jamais. Toujours. Sois le pantin qui satisfera ma haine. Prends toi ma vengeance en pleine face. Mais jamais je ne serai assouvie de te voir te débattre, toi et tous ceux qui se trémoussent sur le sol en pensant être de ceux qui importent.
Dans mon esprit, une image se matérialise, ton corps désarticulé étendu sur le parquet. Il crie cet imbécile. Mon nom dans une supplique. Comme tous les autres. La jointure de mes poings est éraflée. Les parois de mon cœur, de cette pierre difforme se marrent en silence. Quelle ironie. Ton torse est découvert, je me perds à le contempler.
Soif de violence, de sang, de toi, de ce liquide rouge et poisseux s'étendant autour de ton corps. C'est à peu près ce que ça donne quand on me pousse à bout. Toi tu n'y es pas encore, je veux juste jouer. Te prouver, me prouver surtout. Perds toi dans mes filets. Tu peux lutter, une fois ferré, c'est la mort lente de tes sentiments qui te transpercera.
Tout ça n'est rien qu'un fantasme, un mirage. Ce que je veux au final, c'est la même chose que toi.
Je levais les yeux, délaissant un thé trop chaud qui rongeait ma gorge, pour observer la pièce et ses éléments. Des cadres ornaient une dépendance non loin. Au loin, je voyais les images bouger, flotter, hors du temps et des âges. Et puisque ma baguette était toujours à côté de toi, je ne fis pas de geste pour la reprendre et me levais simplement. Je te souris légèrement. Je te tourne le dos pour me diriger vers les portraits. Quelle imbécile je fais. Sûrement, peut-être. Me tuerais-tu d'un sort dans mon dos? Non, parce que tu as eu beaucoup d'autres occasions de le faire. D'ailleurs, cela méritait de s'interroger sur mes compétences en magie. Soit. Je reconnus vite les parents d'Audric à la vue de l'enfant entre eux deux. Ils survivaient à travers le papier, un visage autre que la terreur et la souffrance. D'autres expressions que celle que tu as du apercevoir quand ils sont morts. Je caressais un instant le cadre du bout des doigts avant de me retourner vers toi. L'enfance est un cadeau inestimable mais elle nous a été volée. A toi, plus encore qu'à moi-même.
" Tu me fais visiter? Si je dois rester une semaine, autant que je me familiarise avec les lieux. "
Oui, je suis encore une gamine capricieuse. Oui, j'espère en apprendre plus sur toi en t'observant te mouvoir dans ton élément. Découvrir une faille ou même peut-être quelque chose qui renforcera la confiance que je te porte.
Cela t'apprendra à m'appeler en pleine nuit.
Audric A. Saddler
Serpentard
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Sujet: Re: Que nos enfers embrasent le blizzard. (Audric) Ven 26 Sep - 17:12
Que le vide embrase le blizzard
Pourrais-je un jour juxtaposer mon prénom au tien ? Aurais-je le délice de te voir t'hisser à une place semblable à celle d'Eugenia ? L'amie perfide, l'alliée ambitieuse, la sang pur fière et presque humaine. Qui es-tu, douce Annabeth ? Qui es-tu belle créature de porcelaine perdue dans les méandres de tes songes douloureux ? Qui es-tu, enfant des ombres qui délaisse sa baguette derrière soi ? Tu ne me fais pas confiance, tu me testes encore et toujours. Douce Annabeth, quand penseras-tu à ouvrir les yeux ? Dans tes prunelles brûlent des lueurs, reflets de mes désirs. Plonge cet azur dans mes éclats de ciel. Regarde moi dans les yeux mon amour. Vois cette passion qui se consume et qui n'attends simplement que tu plonges et t'y abandonnes. Je ne suis pas le mal, suave Leigh. Je suis un ange, je suis le Porteur de Lumière. Tu es source du mal, un démon allié à deux réincarnations charnelles de despotes tentateurs. Comme eux, tu te mouves, tu danses et tu prends vie dans les Ombres que je répands dans le monde. Avant, tu évitais simplement la lumière, mais aujourd'hui tu filtres avec. Je vais te rendre belle. Restes avec moi et je glisserais entre tes doigts des fragments de pouvoir, arme de ta vengeance. Je la nourrirais moi-même, je te laisserai dévorer la mienne. Je glisserais dans ta chevelure une poudre d'or, dans tes yeux des diamants. Je serais l'Enchanteur. Je veux te voir sourire, je veux te voir, tout simplement. Fais-moi mal de ce que tu deviens. Je veux sentir mes trippes se tordre à ta vue, par culpabilité de sentir cette envie dégueulasse de te posséder toi aussi.
Je ne souris pas. « Que mon monde redevienne vivable » Je ne souris pas. Je détourne lentement le regard. Je ne réponds rien, mais ces paroles trouvent leur écho en moi. Tes paroles qui caressent mes joues me cajolent lentement, presque timides mais qui s'autorisent à venir plonger au plus profond de mon être. Elles sont comme toi, calmes mais sinueuses. Elles se glissent entre mes lèvres, dévorent ma langue et plonge en moi. C'est la fin.
J'avale du thé, me brûle la langue, mais un instant j'ai la sensation de crever le goût abjecte de tes paroles. Que ton monde redevienne vivable. L'histoire de ta naissance, nous en avons tous entendu parlé. Bafoué par les Sang purs pour certainement de fausses idées, à moins que tu ne sois qu'un simple pion pour Eugenia… Mais c'est impossible. Elle n'oserait pas une chose pareille pour notre cause.
Je te laisse te lever, aller observer les cadres, ces vieilles photos qui bougent sur des sourires et des baisers, des rapprochements tendres. Ce n'est pas fait. Ce n'est pas un amour forcé dans une énième famille de sang pur. C'est un mariage d'amour, c'est un enfant désiré et aimé. C'est la différence… J'avais une famille, que l'on m'a arraché, que j'ai vu mourir sous mes yeux. Je t'observe bouger, mais je ne réagis pas, je suis déjà ailleurs, dans un autre monde. Un domaine de glace et d'indifférence, je ne veux pas m'ébranler maintenant, je ne veux pas penser à tout cela.
Ta question pourtant me ramène à la réalité, lentement, doucement. Rester une semaine ? Quelle belle ambition. Te voilà à t'inviter rester ici, chez moi. Mais au fond, cela ne me gêne pas plus que ça. Nous pourrions jamais nous croiser et ce n'est pas comme si cela me dérangeait foncièrement qu'une présence féminine prenne possession des lieux… Quant à ce que cette femme soit toi, j'en garde quelques réserves.
Je prends une dernière grosse gorgée de thé avant de me lever. Te faire visiter… Je n'ai jamais réellement fait visiter cette maison. Elle est si grande. Pied nu, je passe devant toi, traversant un autre salon, avant de pousser une porte pour te montrer une immense bibliothèque, plongée dans la pénombre. On voit les cuisines, puis une salle à manger, évitant les autres salons et terrasse pour monter à l'étage. On passe devant ma chambre, d'où émane mon odeur, mais face à laquelle je ne m'arrête pas. Je pousse une porte, sur une autre chambre, simplement décoré et dans les tons clairs, lumineuse et agréable. Mon ancienne chambre, dans laquelle j'ai grandis. « Tu dormiras ici. Et tu as la salle de bain là bas… » Je désigne la porte dans la chambre. La salle de bain est assez grande, munie d'une belle baignoire. Je m'appuie un instant sur l'encadrement de la porte, mon regard coulant sur ton dos. Toi et ton corps dissimulé dans ton manteau de fourrure. Quoi de plus décevant.