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| Remember me this way | Alan & Maureen | |
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Milo E. Burton Professeur Messages : 161 Galions : 150 Âge : 32 ans Avatar : Chris Evans
| Sujet: Remember me this way | Alan & Maureen Mar 24 Juin - 23:53 | |
| Remember me this way Maureen Travers & Alan Davis N'oubliez jamais votre histoire. Ces mots qui avaient été peints sur les murs de Poudlard, aujourd'hui encore, retentissaient en un écho foudroyant dans l'âme de celui que l'on nomme le fils de la guerre. Oublier. Était-ce seulement possible ? Parviendrait-il seulement un jour à vivre dans un monde prêt à tirer un trait sur ses erreurs et à aller de l'avant ? Les flammes qui avaient dévorées les stands de Pré au Lard durant la commémoration du 2 mai répondaient sans doute mieux que quiconque à ces questions. Non. Il n'avait pas oublié son histoire, mais d'autre autour, également, n'avaient pas su oublier l'amertume et la rancœur laissés par la défaite. Au fond la guerre n'avait jamais vraiment pris fin, tout au plus les rôles s'étaient-ils inversés. Combien étaient-ils, ces enfants nés-purs que l'on traînaient dans la boue, que l'on insultaient, que l'on méprisaient hier encore comme si cela était un schéma en somme toute logique ? Comme ils avaient souffert, ces gosses trop jeunes pour comprendre la douleur qu'avait été celle de leur parents, mais qui en subissaient les affres malgré leur détachement. Les aigreurs des pères devenaient celles des fils que l'on bafouaient sans remord, et voilà où tout cela conduisait le monde à présent. A la ruine. Encore. Éternellement. Comme s'il n'était pas concevable de vivre autrement qu'en abordant la différence. Sang-pur, sang-mêlé, né-moldu. Tous avaient des pouvoirs, tous étaient enfants de Merlins, mais l'Homme comme le Sorcier a toujours eu besoin semble-t-il de se détacher de ses frères, de s'enfermer dans une communauté propre à ses caractéristiques.
Et ces visages. Les visages de ces deux gosses, il ne parvenait à les oublier. Simon Thornquill et Ernest Rosenwald. Hilliard les avait-il finalement interrogés, qu'en était-il ? Le fils de Baltus avait-il retrouvé la mémoire ? Le temps lui manquait, de plus en plus. Ayant quitté Poudlard pour rejoindre Kingsley Shackelbot, Alan avait tour à tour témoigné, défendu, prévenu, informé. D'un bout à l'autre du ministère, s'organisait une opération de masse pour dissiper la braise se formant dans les mentalités du monde sorcier. Faire taire la gazette était chose aisée, faire taire les autres journaux était bien moins aisé. Partout le monde se bousculait pour demander dédommagement, pour comprendre ce qui était arrivé. Qui était responsable de quoi, et là encore toujours cette même réponse. Nous faisons de notre mieux. Oui, c'était le cas. Tous faisaient de leur mieux pour enquêter, pour comprendre sans alerter une population déjà bien trop aux abois. Wallace avait désormais à sa charge les classes de son collègue résistant, lequel était sans doute moins impliqué que jamais dans sa tâche de professeur de magie. Comme l'occlumancie et son étude lui semblait loin alors que les heures sombres laissaient s'étendre leur main sur une vie restée jusque lors pour le moins paisible. Et dans tout cela, il fallait aussi gérer son absence. Elle. Elle qui était son tout, sa moitié. Elle qui était son souffle et sa vie, l'avait quitté sans un mot pour personne. L'avait quitté sans un mot pour lui. Ne restait finalement de leur sauvage amitié entretenue si longuement et de tant de passion que cette triste synthèse molle et amère. Adieu et sois heureuse. Soit heureuse sans moi puisque tu n'as jamais su entrevoir la main qui se tendait vers toi. Comme elle avait été douloureuse cette nuit, plus encore que toute autre avant elle. Bien plus même qu'au souvenir des jours de tortures, comme de celui passé sous les poings des frères Lestrange à attendre la mort le visage en sang. Non, il n'existait aucune douleur plus vive que celle d'avoir appris son départ, que celle de renoncer. Que celle de voir le monde s'effriter petit à petit sans que rien ni personne ne puisse apporter la moindre lueur à ce tourment. Voilà donc ce qu'il était advenu du fils de la guerre. Un bien piètre fils, courant dans les pas du ministre de la magie pour arranger une situation déjà irréparable, abandonné de sa chaire, et n'ayant dans tout cela pas une minute à consacrer aux enfants de ses anciens compagnons d'armes, pas plus qu'il n'avait eu le temps de voir son filleul. Une chienne que cette vie-là, mais enfin, le jour était tombé sur Londres. En d'autre occasion, sans doute Alan Davis aurait-il gagné Pré au Lard en transplanant avant de s'en retourner à pieds vers le château, mais la fatigue, la rage et cette sensation détestable mêlant vide et lassitude, plutôt que de le mener vers cette route le conduire vers une petite ruelle sombre d'où son corps disparu en un crac sonore. Et quand ses pieds eurent à nouveau touchés le sol, il était là, dans ce couloir toujours aussi étroit et vide qu'était celui du dernier étage d'un immeuble situé sur la septième rue de Fenchurch Street. Là se trouvait l'appartement qu'il avait acheté la guerre achevée, en des années où le flamboyant Gryffondor qu'il avait été s'imaginait déjà vivant non loin du ministère pour lequel il travaillait déjà. Pour lequel il travaillait toujours. A sa façon. Depuis combien de temps n'avait-il pas mis les pieds ici ? Un an, deux ans ? Glissant ses doigts avec précisions sur le montant de la poignée , l'homme laissa sa magie s'infiltrer au travers des mots qu'il prononçaient, lesquels délivrèrent le verrou avant que de le surprendre par la lumière qui inondait la pièce. Interloqué, il s'insinua lentement, fermant la porte derrière lui. Un pas, deux pas. Comment cela se faisait-il que...
Oh... Bien sûr. Comment avait-il pu oublier ? Cela ne faisait pas un an, encore moins deux depuis sa dernière visite. Cette dernière remontait à cinq mois, lorsqu'il avait offert son logement à sa protégée. A la femme de son ami. A la mère de son filleul. A cette lumière qu'il protégeait jalousement depuis seize longues années maintenant. Et ces années n'avaient rien su retirer au charme et à la candeur des traits de cette femme à la chevelure couleur d'or le dévisageant, visiblement surprise en plein repas et ne s'étant pas attendu à la moindre visite. Pour le coup, lui-même se sentit idiot de n'avoir songé la trouver-là, mais au moins éclairerait-elle sans doute cette journée bien trop noire. Laissant son manteau de laine feutrée glisser le long de ses bras, un sourire tendre vissé sur le visage, le désormais ambassadeur de la résistance s'approcha de Maureen Travers, essuyant taquinement du pouce le reste de sauce au coin de ses lèvres pleines.
« Désolé de faire irruption sans prévenir. »
Le geste vint s'éteindre, aussi naturellement qu'il s'était déposé sur son visage. Ainsi, c'est sans plus de cérémonie qu'Alan s'en vint s'asseoir à ses côtés, se laissant tomber lourdement dans le canapé de cuir blanc, rare meuble un tant soit peu chaleureux dans la pièce. Se massant lourdement les paupières, la scène semblait être pour lui quelque chose du plus naturel. Lui et elle. Elle et lui. Ça durait depuis si longtemps qu'il ne savait plus lequel s'appuyait le plus sur l'autre dans les moments les plus lourds. Mais enfin, il fallu se redresser un peu et faire honneur à son invitée qui était sans doute ici bien plus chez elle qu'il n'était chez lui. Le silence se fit, sans aucune gêne. Il était simplement là, du moins, jusqu'à ce que la voix grave de l'homme ne vienne le briser.
« T'étais pas bien à Poudlard ? Je pensais qu'avec ton retour sur les planches t'aurais plus une minute pour traîner dans cette baraque.» Ne cesserait-il jamais de se complaire à l'agacer ? Sans doute que non, le retour de Maureen Travers avait évidemment fait des vagues. Il le savait. Elle le savait. S'en voir revenir les morts à la vie est une chose auquel personne n'est préparé, mais après tout, s'ils ne pouvaient en rire, alors ne leur restaient qu'à en pleurer. Et la journée avait suffisamment eu son lot de peine comme ça.
© Yuki Shuhime & Aloysia
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: Remember me this way | Alan & Maureen Sam 28 Juin - 15:07 | |
| Entre chez toi, mon ami. Non, il n'existait aucune douleur plus vive que celle de renoncer. Observer tel un artiste, le chef d'œuvre qu'est votre vie s'effriter un peu plus encore sans que rien, ni personne et pas même vous puissiez y faire quelque chose. Un sourire pourrait éclore sur les lèvres d'autrui, vous ne le voyez plus. Vous rejetez ces mains qui se tendent face à vous…. Encore faut-il qu'elles existent ces mains là. Non. Il n'existe aucune douleur plus vive que de voir son monde se briser. Trop longtemps habituée à entendre le fracas du chaos, je suis devenue sourde et insensible à ces peines qui ont bercé mon quotidien voilà plus de seize ans. Non, aujourd'hui il n'y a que le doute et la colère. Une nouvelle rage de vaincre qui n'avait aucune liaison avec l'espoir.
Il y a de cela des semaines, tu m'avais conduit ici, dans une maison où la poussière régnait depuis trop longtemps, véritable souverain dans ce foyer qui n'en était pas un. Des excuses soufflées, un léger rire, une main contre ton bras, je n'avais fais que te remercier. Toi, le jeune homme que j'ai presque vu grandir, jusqu'à ce que la vie et mes souvenirs me soient brutalement arrachés. Toi, qui avait fait de ma peine un fleuve un peu moins tumultueux, toi qui avait fait couler mes larmes lorsque tu as acceptés ces quelques excuses balbutiées lorsque, pour la première fois depuis mon retour d'entre les morts j'ai su mettre un prénom sur tes lèvres, des souvenirs sur notre passé.
Il y a de cela quelques jours, je t'ai accompagné pour réaménager une pièce où nous avions tous vécu nos parts de tragédies, des jours de malheurs lorsque nous nous préparions au pire. Toujours au pire. Mais certainement pas à la mort de nos proches. Dans ces questions cartons, nous sommes tombés sur un dossier qui portait en ses feuilles mon prénom. Dans ces quelques lignées chiffrées un ancien code datant de seize ans qui signait que ma perte de mémoire était artificielle. Un sortilège apposé sur ma tempe pour protéger les secrets du gouvernement qui pouvait vivre dans mon crâne. Des secrets, des informations, ou tout simplement des éléments d'un puzzle dont je n'ai jamais eût connaissance. Seize de malheur qui n'avaient été en somme qu'une clause d'un de mes contrats silencieux, quelque chose que j'aurais certainement approuvé il y a de cela trop longtemps… Des informations qui, pour le bien de notre Nation et de mes proches, je préférais tout perdre que de livrer… Ignorante pour dieu seul sait combien de temps, il y avait là entre les lignes la promesse que j'avais désiré protéger mes proches… La promesse que j'étais dans des affaires qui me dépassaient encore aujourd'hui.
Cet appartement, j'avais passé des journées à l'aérer, le nettoyer, laisser dans ces pièces une odeur légère et fruitée planer. Lorsque tu te poses trop de question, qu'il y a trop de chose à faire, nettoyer et ranger m'aidait à en faire autant dans mon esprit éclaté… J'étais là, assiste à la petite table en train de manger. Ma langue glissant contre mes lèvres, je me redressais en peine lorsque j'entendis le murmure d'une personne qui venait de transplaner. Rare bruit. Ma baguette était toujours si proche de moi, j'en effleurais le bois, alors que restais immobile en entendant la porte s'ouvrir…
Silencieuse, un soulagement insoutenable m'envahit toute entière en voyant cette ombre familière, ce visage que j'avais toujours aimé. Silencieuse, aucun mot ne glissa de mes lèvres, moi qui étais connue pour être si bavarde en voyant ton air fatigué et dépité. Soudainement, je me sentais de trop, n'ayant comme seule envie peut-être de te laisser tranquille. Tu ne t'attendais visiblement pas à me voir et il est vrai que cela devrait faire un moment que j'aurais dû être ailleurs… J'abusais de ta gentillesse.
Pourtant, un doux sourire se glissa sur mes lèvres lorsque tu vins essuyer mes lèvres. Un léger rougissement juvénile colora mes joues, alors que je vins finir d'essuyer mes lèvres avec une serviette. Je me levais doucement, soufflant : « Tu es chez toi, Alan… As-tu dîné ? » Il était tard, mais qu'importe. J'avais traîné entre Poudlard et ici, prendre l'air et réfléchir.
Je vins attraper un verre, pour y faire couler un peu de vin que je vins t'apporter sans rien dire. Sans un mot. Il en faudrait si peu pour se souvenir qu'il y a des années, j'avais eu des problèmes avec l'alcool. Pour arrêter de réfléchir, de me souvenir, pour vivre ailleurs que dans des souvenirs. Mais tout ceci était bien loin derrière, n'est-ce pas ?
Tes dernières paroles m'arrachèrent un sourire amer. « T'en fais pas, je vais bientôt débarrasser le plancher. » Et si c'était ce qu'il fallait, je retournerai à Poudlard ce soir même pur te laisser ton intimité. Mais c'était dur encore de se ressentir chez moi, à Poudlard. Il y a longtemps, depuis la mort de mes parents, je n'avais plus d'accroche dans ce monde dénué de magie. J'y avais trouvé refuge pourtant. Poudlard avait été toute ma vie. Toi, Howard, Feodora, tellement de personnes à nommer et de souvenirs… Mais aujourd'hui, c'était des murmures à mon passage. La femme Travers, mort, tué par son beau-père, un Mangemort, revenue d'entre les morts. Que c'était drôle. Fatiguant. Ca et la présence de cet élève… Trop sombre. La menace de son aura et le souvenir cuisant de ses menaces ensanglanté. L'héritier Greyback qui semblait ne plus répondre de lui lorsque mon effluve croise son odorat. Loin de ses pas, loin de son regard, j'évitais celui qui m'avait effrayé le plus possible.
Des rumeurs et des bruits. C'était pourtant de cela dont je devais me nourrir, ça et de la confiance de mes collègues. Savoir pour pouvoir agir. Mais je ne venais que d'arriver. Ce n'était pas en quelques jours que j'allais pouvoir infiltrer des réseaux, des cercles qui sont là depuis des années. Du temps. Il me fallait du temps.
Serrant mes doigts autour de mon propre verre, je revins vers le divan et je soufflais : « Dure journée ? » Je vins m'asseoir à tes côtés, effleurant ton bras comme pour attirer ton attention, t'offrant un doux sourire, quelque peu inquiet. Tu semblais si fatigué, si loin, si désespéré que cela me faisait de la peine. De la peine de savoir que j'avais des questions à te poser avant de te voir repartir pour dieu seul sait combien de temps pour tes obligations.
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