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Sujet: Gotta help myself ~ Babou... Heath Mar 18 Fév - 20:01
Gotta help myself
★ Heath & Haimon
Avec Heath, c’était un peu comme si on avait un accord tacite. L’accord d’œuvrer au mieux, dans la même direction, pour le bien d’Eugenia. Enfin pour ma part, celui de la famille, car je n’étais pas certain que se marier avec moi soit ce qui pouvait arriver de mieux à la demoiselle. Un accord bien pratique pour moi, qui collectionnais un peu les ennemis récemment. Bon en fait l’accord était surtout dans ma tête, parce que je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il y a dans celle du professeur. Niet, nada, nichts, nothing. Du coup c’est un peu un échange de casserole dans ma propre tête, un wakatépé baboune à moi-même, mais je m’y accroche, car sinon ça veut simplement dire que j’ai un énième potentiel ennemi, une énimèe corde à mon arc –mais une corde pour se pendre. Les courtisans d’Eugenia étaient en nombre suffisant pour que je n’ai pas en plus besoin de me soucier d’un professeur. Aux dernières nouvelles, il avait l’air relativement de mon côté. Je ne sais même pas pourquoi, car il ne doit pas savoir grand-chose de moi.
Concrètement, avant que j’apprenne –par une rumeur, encore une- qu’il y aurait quelque chose entre le professeur Nomirretenable et Eugenia, mes avis sur lui et sa matière se résumaient à : « pourquoi on a une réincarnation de Kiss à Poudlard ? » et « Je vois pas en quoi ma règle graduée va m’aider à prédire l’avenir ». Vous allez me dire que je juge rapidement et… bah en fait oui. On aura beau dire que l’habit ne fait pas le moine, je n’ai pas le temps de faire du speed dating avec tout le monde, et il faut bien un critère de tri, et l’apparence c’est quand même plus repérable que la profondeur d’esprit. Et tant pis si je sonne comme un petit con prétentieux, puisque de toute façon il n’y a que ma conscience pour me juger –et je le vis plutôt bien pour tout dire.
En attendant, j’étais toujours assis sur ma chaise, l’air particulièrement absorbé par mon parchemin, parfaitement vide au demeurant. Je ne traînais pas là par simple plaisir de procrastiner, je détestais la procrastination par ailleurs. J’aimais les gens efficaces et dynamiques, les gens comme moi. Mais là, je voulais aborder un sujet avec le professeur Rosier, et je n’arrivais pas à trouver mon angle d’attaque. Je n’étais pas spécialement fier d’aller quémander son aide, mais je sentais bien que j’avais besoin d’un petit coup de main. D’un conseil, d’un recadrage, quelque chose. Sauf que je n’avais pas la moindre idée de comment aborder la chose. D’autant que plus je retournais le problème dans ma tête, plus je réalisais que mon comportement était incohérent. Je pouvais bien sûr lui servir la version courte et simplifiée de l’histoire, mais étrangement, « je suis jaloux comme un poux des types qui tournent autour de ma cousine alors que je ne me gêne pas pour aller mordre les fesses d’autres demoiselles » sonnait un peu ridicule, quoique l’idée du fruit défendu était là.
Je relevai finalement mes yeux de mon parchemin, balayant la salle du regard. A force de méditer sur la misère du monde –enfin surtout la mienne- la salle avait fini par se vider. Comme je n’avais pas de meilleur ami inséparable non-stop pendu à mon bras, personne ne m’avait attendu à la sortie, comme un bon toutou, ce qui arrangeait plutôt mes affaires. J’étais par conséquent seul avec le professeur réincarnation de Kiss, et à deux doigts de me dégonfler en lui demandant s’il pouvait me lire l’avenir sur le code bar imprimé sur l’étiquette de mon pantalon. A bien y réfléchir… cette demande aurait sonné atrocement suspecte, et je me félicitai de l’avoir laissé au statut de pensée.
Maintenant que nous étions seul à seul, plongés dans un silence quasi-religieux, je réalisais bien qu’il allait falloir parler …. Ou simuler de s’être endormi les yeux grands ouverts. Le regard prudent que je venais de lui lancer venait de crever ma roue de secours, et me levant de mon siège, je me décidai enfin à ouvrir la bouche.
▬ Professeur
Commençai-je, le ton aussi neutre que possible.
▬ Sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas…. Est-ce que vous êtes … proche d’Eugenia Bogart ?
Et… ce n’était pas du tout sorti comme je l’avais voulu. Là, j’avais l’air d’un type à deux doigt de la crise de jalousie, si ce n’était que mon visage était de marbre. Mais la forme était… suspecte. Du moins de mon point de vue, elle n’était pas assez désintéressée. Pourtant, je n’étais pas venu faire des reproches ou des réclamations, pas venu faire son procès. Je vais quémander son aide. Et je n’avais toujours pas la moindre idée de comment aborder le sujet, alors à défaut mettre les pieds dans le plat me semblait être une alternative acceptable. Au pire il me dirait que non, ce n’était pas mes affaires… et c’était sans doute un peu vrai.
En attendant, je me préparais déjà à ma prochaine réplique, quoique sa réponse soit, pour essayer de lui exposer la situation avec suffisamment de détails pour qu’il puisse m’aider, mais pas assez pour passer pour le roi des cons : je ne voudrais pas voler son trône à cet abruti de Serpentard serpentant autour d’Eugenia.
Sujet: Re: Gotta help myself ~ Babou... Heath Mer 19 Fév - 1:13
Gotta Help Myself
Heath & Haimon - 22 Janvier 2014
Heath se tenait bien droit devant son tableau, rigide comme d'ordinaire alors qu'il expliquait un théorème complexe à ses élèves. Comme d'habitude il avait l'impression de parler chinois et de n'avoir qu'un ou deux mioches réceptifs à ce qu'il disait. Peu importait aujourd'hui d'ailleurs car il n'avait pas la tête à ce qu'il disait. Il pensait à tout autre chose que les stupides réponses à ses devoirs que proposaient les quelques timides premiers de la classe qui osaient lever la main.
Il hochait la tête à chaque réponse évasive comme à chaque erreur, il n'en avait rien à faire de toute façon. Les cours se déroulaient un à un comme ses journées. Heath se sentait comme un zombie, bien que son apparence coïncide depuis des années et que le soupçonne régulièrement d'en être un, il n'en avait pas l'habitude. D'ordinaire vif et jovial, il se sentait maussade et passable irritable. Un rien l'agaçait et il avait tendance à se montrer plus rude et sévère avec ceux qui l'importunait, consciemment ou non. Concrètement, il n'était pas d'humeur.
Ca faisait un mois qu'il ressassait sans cesse, un mois depuis le début de ce qui avait totalement perturbé sa vie. Mais depuis, tout n'avait de cesse que de se complexifier davantage et de détruire immédiatement chaque lopin de stabilité qu'il arrivait difficile à se construire. Sans compter Anarchy qui avait été renvoyé au début de l'année malgré une farouche défense du professeur, et avec qui il s'était totalement laissé aller dans la Forêt Interdite dans un moment de faiblesse inattendue, il y avait Eugenia. Eugenia et leur rencontre à la bibliothèque, Eugenia qui venait se réfugier chez lui après l'agression de sa cousine, Eugenia qui passait la nuit chez lui, Eugenia qui revenait, les nuits suivantes. Cette ange blond qui aurait pu être sa Daria et qui semblait pareille à la russe de son passé, une colombe en cage doré.
Et puis récemment, très récemment, il y avait à peine moins d'une semaine, il y avait Alistair. Merlin tout puissant que sa vie pouvait être compliqué. Mais quelle merde, pensa-t-il en grinçant des dents. Il suffisait qu'il commence à s'habituer et accepter la relation qu'il entretenait avec Miss Bogart, grâce au soutien de sa soeur, pour que le fils Carrow vienne mettre la pagaille. Heath soupira en se tournant au tableau. Il écrivait des équations sans queue ni tête, que personne ne comprendraient de toute façon.
Et tout récemment, il y avait eu le décès de Alina. Alina, c'était sa fille, peu importe ce que pouvait dire les gens, peu importe sa naissance, pet importe son nom, Heath l'aimait profondément. Et sa mort, surtout si brutale, surtout si inattendue, l'avait totalement achevé. Il s'appliquait donc à éviter ce qui lui semblait être la moitié du château, entre les Poufsouffle dont l'uniforme lui rappelait sa famille, les Serpentard de peur de se faire remarquer soit par Eugenia soit par Alistair et que l'un des deux réalisent le lien qu'il entretenait avec l'autre. Il se sentait honteux et avait l'impression que son trouble était gravé sur son front.
Et le regard pesant qu'il sentait dans son dos ne l'aidait pas à faire passer cette impression. La fin du cours arriva, libératrice, et Heath se dit qu'il allait enfin pouvoir souffler. Mais c'était sans compter la silhouette dont émanait apparemment le regard insistant, qui persistait dans le fond de la classe. Heath soupira lourdement en reconnaissant l'élève qui tournait en rond, hésitant sans aucun doute de venir lui parler. Haimon Bogart, le cousin et futur-mari de cette chère Eugenia. Merveilleux, parfait, fantastique, quoi de mieux d'ailleurs ? Heath ne le sentait pas du tout, pour le coup.
"Effectivement Monsieur Bogart, cela ne vous regarde absolument pas et je n'ai rien à répondre à ce sujet. Vos histoires de famille ne m'intéresse pas, je vous prierais de l'intégrer clairement et rapidement et de ne plus m'importuner à ce sujet."
Il répondit sèchement aux propos qu'il jugeait déplacés avant de prendre sa tête entre ses mains, ses tempes palpitant fortement entre ses doigts. La colère montait longuement, lentement, persistante, comme une gangrène qui se propageait. A présent, Heath ne voulait qu'une chose, que Bogart s'en aille. Vite. Très vite !
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Sujet: Re: Gotta help myself ~ Babou... Heath Mer 5 Mar - 19:41
Gotta help myself
★ Heath & Haimon
Bizarrement, il suffit que je me fasse remettre à ma place pour que je trouve brutalement le courage de lui tenir tête. Si ça ce n’était pas de l’esprit de contradiction, je ne savais pas ce que ça pouvait être d’autre… En attendant, ça m’arrangeait plutôt bien de retrouver mon assurance.
Finalement mon manque d’assurance n’avait duré que quelques minutes à peine. Un Bogart n’a jamais peur. En tout cas c’était ce que je préférais me dire, et ça sonnait de toute façon nettement mieux que “Un Bogart se fait dessus à la moindre embuche”. Il fallait me laisser ça : j’avais la fibre de la comédie dans la peau. Mettre un masque, jouer, tout ça c’était quelque chose de naturel pour moi. Je fixais le professeur avec une espèce de défiance alors que celui-ci prenait sa tête entre ses mains… Super, il me faisait clairement comprendre que je lui prenais littéralement la tête. Cela dit je m’en foutais pas mal, et si j’étais venu, à la base, sans animosité aucune, je sentais mon insolence bouillir doucement alors qu’il m’avait envoyé chier.
▬ Ce n’était pas vraiment une question optionnelle
Bien au contraire. C’était une question à laquelle j’attendais une réponse. Pas comme un « vous avez l’heure ? » ou un « Ca va toi ? ». D’ailleurs, Rosier ne le savait peut être pas, mais je gâchais très rarement ma salive avec des questions qui ne me tenaient pas à cœur. Or, Eugenia était un sujet qui me tenait beaucoup à cœur. Un peu trop parfois. Cette jeune femme allait me rendre fou, et me donnait des cheveux blancs avant l’age… Bah, parait-il que les cheveux poivre et sel ça donne du charme !
▬ Mes excuses si vous avez pris ma politesse pour de la délicatesse
Ajoutai-je, un fin sourire sur les lèvres. Comme si je voulais l’épargner. Je me fichais de ce type là, à peu près autant qu’il se fichait de moi. Notre seul point commun, c’était Eugenia. Et Eugenia qui se taillait une sacrée réputation et allant gazouiller avec le professeur d’Arithmancie… Ca m’embêtait. Et c’était un euphémisme.
▬ Professeur... Il y a trop de rumeurs sur ma famille courant à Poudlard pour que je me soucie de chacune d'entre elle
Dis-je en guise de contexte. Et je savais qu’il s’en foutait probablement, mais j’étais un homme civilisé : j’expliquais avant de directement sauter à la gorge de mes interlocuteurs. Pourtant, plus d’une fois, j’avais envisagé de changer mes méthodes, certaines vermines ne méritant finalement que le courroux de ma baguette –et le mien, au passage. Cela dit je n’avais pas encore classé Monsieur Rosier dans cette catégorie là.
▬ La votre cependant m'interpelle tout particulièrement … Alors avant que vous ne me sortiez que l'amour ou on attirance n'a pas d'âge, quelle est votre excuse pour ruiner la vie d'une étudiante ?"
Ah, tout de suite les grands mots me direz vous. Il était vrai que je n’y allais parfois pas avec le dos de la cuillère. Ce n’était pas faute d’être diplomate dans l’âme mais on ne peut pas passer sa vie à tourner autour du pot, encore moins lorsque l’on n’a pas le temps en surplus. Et puis… le passé m’avait prouvé que parfois, pour obtenir des réponses, il n’y a que la provocation qui paye. Et comme mon vis-à-vis semblait particulièrement pressé de me dégager de son bureau, j’avais poussé un peu ma chance en mettant les deux pieds dans le plat. .
Qu'il le comprenne vite et bien, la provocation n'était pas la bonne stratégie a adopté avec lui. Vraiment pas. Sans doute était-ce même la pire qui soit car face à un interlocuteur impétueux et insolent, Heath savait très bien répondre. Il avait lui même passé la plupart de sa vie à répondre aux professeurs et à finir en retenue car il ne montrait pas le respect du à ses aînés. Ce n'était pas franchement ce genre d'argument qu'il allait avancer à Bogart mais il ne lui répondrait pas. Ou s'il venait à lui répondre, il le ferait à sa manière, douloureusement, en appuyant bien là où ça faisait mal.
Le principal défaut de ce genre de sang-pur effronté, c'était de se croire systématiquement mieux que tout le monde, et penser que tout leur était du forcément, car ils portaient le nom qu'ils portaient. Sauf que Bogart ou son cul, ça n'avait pas d'importance pour Heath. Quand bien même le garçon viendrait lui parler d'homme à homme, à propos d'une femme qu'ils désirent tout deux, le professeur serait sans doute enclin à discuter. Mais l'agresser directement pour exiger une réponse sous prétexte qu'on le devait à sa famille, non clairement pas une bonne idée. La seule chose qui inquiétait Heath, s'était la formulation de l'hypothèse selon laquelle une rumeur courrait sur ce qu'il se passait entre lui et Eugenia.
Ce n'était pas vraiment une relation, pas vraiment stable, pas vraiment facile à définir et à expliquer, et certainement pas le ferait-il face à ce jeune freluquet. Ce qui se passait entre lui et la jeune Bogart était strictement privé et ne concernait qu'eux, ce qui était déjà bien assez. Heath ne voyait pas quels arguments pourraient avancer Bogart mâle pour l'enjoindre à se confier à ce sujet. Et un Rosier était une tête de mule par définition, lui disait souvent son père. Pas la peine d'espérer le voir lâcher l'affaire, et se montrer désobligeant et grossier ne changerait rien à cela.
"Je ne vous répondrais pas. Il est inutile de sortir votre lignage pur et votre descendance exemplaire pour chercher à m'intimider. Vous n'avez aucun droit de me demander des informations sur ma vie privée, et la provocation ne fonctionnera nullement avec moi."
Cet environnement pourri qui envahissait l'école commençait réellement à taper sur le système du professeur qui prit à nouveau sa tête entre ses mains. Comment faire comprendre à ces gosses à qui on a mis des idées fleuris en tête, que la vie, la vraie, ce n'est pas comme ce qu'ils ont appris dans leur livre. Que la réalité politique, de la guerre, ce n'est pas une histoire d'orgueil et de mariage entre cousins. Que la vie avait un autre but que celle de servir une entité supérieure, quelle qu'elle soit. Tous ces gamins qui servaient bêtement leur famille s'apprêtaient à gâcher leur vie.
Eugenia en était consciente, c'était d'ailleurs pour cela que leur relation était si forte. Mais même sa fougue rebelle et son envie de vivre passionnément ne suffisaient pas à la libérer du joug de sa famille. La pression qu'on mettait sur les épaules de ces gosses étaient insoutenables, et eux, trop faibles pour s'en détacher. Heath aurait tout expliqué aussi à Haimon, il lui aurait tenu le même discours qu'à sa cousine et future épouse. Si seulement il n'était pas venu le voir avec cette insolence qui l'irritait de manière quasi-épidermique. Là, il avait juste envie de se débarrasser de lui.
"Il serait bon d'intégrer, Mr Bogart, que votre naissance ne vous donne pas tous les droits et que pour la plupart d'entre nous, vous n'êtes qu'un gamin. Si encore vous aviez la maturité pour comprendre, et que vous le formuliez sur un ton plus correct, peut être serais-je apte à vous expliquez des choses. Mais ce n'est certainement pas le cas à présent, je vous prierais donc de sortir de ma salle de classe ! Vous reviendrez le jour où vous aurez grandi et où vous serez près à discuter comme un homme."
Heath indiqua la porte de son bras tendu et l'ouvrit dans un claquement de sa baguette.
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Sujet: Re: Gotta help myself ~ Babou... Heath Mar 11 Mar - 19:40
Gotta help myself
★ Heath & Haimon
Je pouvais voir à la tête que faisait le professeur qu’il avait une furieuse envie de m’arracher la langue pour me faire taire. On pouvait dire, sans trop de doute, et pardonnez moi l’expression, que je lui sortais par tous les trous de nez –au final il n’en avait que deux. Ca ne me dérangeait pas tant que ça, ayant plus ou moins l’habitude d’attirer les ondes négatives… La seule chose qui m’ennuyait, c’était que je n’avais pas envie de me faire claquer la porte au nez AVANT d’avoir réglé mon petit souci. J’avais bien conscience que je m’y prenais comme un pied à l’agresser plus ou moins ouvertement, mais bizarrement, lorsque les vrais sujets étaient posés sur la table, le tact et moi ça faisait un million trois cent quatre vingt quatre mille cinq cents trente –très exactement, oui.
En l’entendant évoquer les raisons pour lesquelles je me comportais comme un petit con, je souris doucement, vaguement amusé. Il était drôle qu’on me prête ce genre d’attention alors que… depuis mon arrivée ici, le passé de ma famille avait été un véritable fardeau.
▬ Ce n'était absolument pas dans mes intentions professeur
Honnêtement ... Vu l'état de disgrâce dans lequel ma famille était tombée, je ne cherchais jamais à mettre en avant mes origines pour obtenir quoique ce soit. Clairement, Rosier me connaissait très mal. Contrairement à ce qu'on pouvait attendre d'un type odieux comme moi, j'étais du genre travailleur et appliqué. J'étais d'ailleurs assez partisan de la méritocratie : je n'aimais pas les gens qui utilisaient autre chose que leurs méninges pour obtenir des résultats. La moitié du corps professoral m'avait toujours à la mauvaise -Rosier y compris mais pour sa défense je ne mettais pas beaucoup de bonne volonté dans son cours- mais j'avais réussi à m'attirer les faveurs de certains, convaincus par mes efforts fournis et mes résultats.
Encore une fois, cela excluait le professeur Rosier. Je ne comptais bien sur pas lui faire un exposé sur ô quel élève assidu je pouvais être car je soupçonnais un peu qu'il s'en foutait... Mais tout de même, je comptais bien laver mon nom de ces soupçons infondés.
▬ Qui plus est vous n'êtes pas sans savoir que ma lignée, ma naissance, ma famille, mes origines, peu importe le mot que l’on emploie, m'attire plus d'embûches que de facilités
C'était dit avec humour. Pas que l'état déplorable de notre réputation me réjouissait mais enfin... Le fait qu'on puisse penser que je m'en servirais avait quelque chose de... Comique. Pour sur, il n'avait jamais du entendre parler de ce qu'on faisait subir aux jeunes Bogarts, que ce soit Mafalda, Eugenia, ou moi, à leur arrivée à Poudlard. Et si aujourd'hui j'étais tantôt haï tantôt craint tantôt méprisé, à l'époque j'étais surtout humilié et bafoué. En soit, le fait que le nom Bogart fasse de nouveau peur à quelques uns était un grand pas en avant.
Mais encore une fois, l'enseignant se fichait de tout ça. Techniquement je pense qu'à part m'exploser la tête comme une piñata ou réussir à me virer de sa salle de classe, il se fichait plus ou moins de tout.
▬ Malgré tout nous avons en quelque sorte un objectif commun, le bien d'Eugenia
Et oui, car malgré notre gueguerre, nos bagarres puériles, je ne pouvais que vouloir son bien. Une ou deux fois, il dit m'arriver de lui souhaiter de viles choses, dans un élan de colère, mais au final je veillais presque autant sur elle que sur Mafalda. La seule différence ... C'était que j'avais une entière confiance en ma petite sœur, là où je doutais parfois sincèrement des intentions de ma cousine et promise. J'étais de nature prudente -certains diraient paranoïaque- et Eugenia aimait beaucoup jouer avec mes nerfs, qui expliquait d'ailleurs ma présence ici aujourd'hui. Malgré tout, je gardais un œil sur elle.
Je penchai la tête sur le côté, dévisageant avec attention mon vis-à-vis, me demandant s’il allait m’empoigner par le cou pour me jeter dehors ou s’il allait enfin m’accorder un peu de son attention. Je me doutais bien qu’il était fortement tenté par la première option, mais il ne devait sûrement pas être sans avoir qu’Eugenia… avait placé plusieurs pions. C’était en tout cas une façon élégante de le dire, et je ne voudrais surtout pas bafouer son nom avec des infamies, même si je n’en pensais pas moins. J’avais beau savoir que je n’étais pas franchement irréprochable, ça n’en rendait pas moins la trahison douloureuse. Naturellement, je n’étais pas là pour m’épancher sur mon petit cœur blessé, plus pour… mettre les choses au point. Accorder nos violons, pour ainsi dire. Si après ça le professeur décidait de me chasser avec des coups de pied au derrière, je ne pouvais plus faire grande chose, à part peut être déguerpir…. .
Heath soupira. Il voulait que ce Bogart de malheur s'en aille mais évidemment, trop arrogant qu'il était, il resta fermement ancré dans le sol et défendit sa cause comme une marchande de poisson en bord de mer. Les Bogart, les Bogart, les Bogart. C'était une litanie qu'il entendait sans arrêt en ce moment et il commençait en avoir assez. Il avait appris par Eugenia les intrigues internes à ce vaste clan de sorciers sang-pur, et surtout les tristes réputations qu'ils portaient avec eux partout où ils allaient. Heath n'avait pas la moindre idée de toutes les embrouilles qui existaient avec cette famille avant d'en parler à Eugenia.
Il avait beau être de sang-pur, issu de deux grands familles de sorciers d'Ecosse et de Galles, pour autant, il avait été éduqué dans une totale et complète ignorance des conflits et des aventures des familles classiques. Ses parents avaient voulu éviter de l'immerger dans cette abomination et comme ils étaient tous les trois les seuls descendants de la famille Wilkes et de la famille Rosier, pas d'influence familiale, pas de catastrophes, pas de condamnations. De toute façon ses pères avaient renoncer à tout ce monde en fuyant en Roumanie et en se faisant passer pour mort. Ce n'était pas pour inculquer cela à leur enfant ...
Ce qui expliquait qu'Heath n'est pas la moindre idée de qui étaient les Bogart avant qu'Eugenia explique son mariage arrangé avec le futur héritier après la destitution de l'héritier naturel, la fausse identité de Serena qui était en fait une cousine d'une autre branche, Ernest un cousin dont elle cherchait à se venger ainsi que tout le reste des histoires internes de la famille qui non seulement se tirait dans les pattes entre eux, mais étaient aussi détestés par les extérieurs qui les associaient à des pratiques funestes auprès du mage noir.
"Oui je comprends fort bien, j'ai cru comprendre que votre ... famille était plutôt compliqué. Ca n'excuse en rien de manquer de respect à un professeur qui peut également comprendre l'effet que ça fait d'être issu d'un couple de mangemort et de vivre avec l'influence de cette allégeance qu'on a pas choisi. La seule différence est sans doute que mes parents à moi ont décidé de fuir cette vie alors que les vôtres et vous même l'embrassez."
Puis il parla du bonheur d'Eugenia. Oui, le bonheur d'Eugenia était sa priorité. Du moins pour l'instant, il cherchait essentiellement à apporter à la jeune fille ce dont elle avait besoin. Pas sur que ça dure, pas sur que ça mène quelque part, surtout que la situation était périlleuse et que le secret de plus en plus difficile à garder. Non pas qu'Heath n'assume pas, Eugenia étant majeur et pas son élève, il n'avait rien à ce reprocher. Mais pour autant, il se sentait mal à l'aise avec cette situation pas franche. Lui n'était pas contre en parler, mais Eugenia ne pouvait pas, elle était dans un processus trop malsain, trop contraignant, pour s'épancher dans ces histoires de coeur ou de fesses. Heath étant l'un et l'autre tour à tour et sans vraiment que ce soit clair pour lui ni pour elle, ce n'était pas simple.
Il n'était pas sur qu'en parler avec Haimon Bogart, son futur époux, soit vraiment la solution à son tourment. Surtout que ça ne plairait sans doute pas du tout à Eugenia. Mais bizarrement, il y avait chez ce garçon une sorte de fougue qui laissait pressentir son investissement et son attachement pour la jeune femme. Lui non plus ne semblait pas très emballé à l'idée de marier sa cousine et surement qu'il acceptait uniquement pour satisfaire sa famille ... Mais si Eugenia se résolvait effectivement à suivre les ordres et à l'épouser, Heath voulait être bien sur que son mari prendrait soin d'elle. Tout ce qu'il pouvait faire pour la jeune femme, c'était assurer son bonheur, peut importe comment il s'y prenait. Pour l'instant, il satisfaisait son envie de liberté et de rébellion, mais plus tard qui sait ?
Heath se dit qu'il devait sans doute se mettre ce gamin dans la poche s'il voulait être persuadé qu'il pourrait traiter convenablement celle qu'il prenait un peu trop en affection et pour qui il éprouvait une tendresse ambiguë. Eugenia méritait ce qu'il y avait de mieux, et si elle finissait par obtenir .. Haimon Bogart ? et bien Heath s'assurerait lui même qu'il se montre à la hauteur. Mais comment en être sur et certain s'il ne jouait pas lui même franc jeu avec le gosse ? Compliqué. Il semblait assez insolent pour ne pas lâcher l'affaire de toute façon, Heath ne pourrait sans doute pas sans défaire jusqu'à ce qu'il lui réponde. Autant essayer de mettre toutes les chances de son côté pour garder une influence sur Bogart. Le professeur soupira alors et se prépara à mettre en péril son sens de l'éthique professionnelle pour le seul objectif d'épargner toute souffrance à Eugenia ...
"Et bien ... Je pourrais dire qu'Eugenia et moi ... nous nous fréquentons. Je ne rentrerais pas dans les détails, mais j'éprouve pour elle une affection qui vous dépasse surement et que je ne passerais pas trois heures trente à vous expliquer. Je ne vous autorise ni à me juger ni à la juger. Elle a des besoins et des attentes, j'en ai également. Nous sommes deux adultes qui nous satisfaisons mutuellement le temps que ça fonctionne. Mais je connais votre situation, je connais vos obligations. Si vous devez épouser Eugenia, je peux vous assurer que vous ne vous débarrasserez de moi que lorsque que vous prendrez suffisamment soin d'elle pour que je puisse m'effacer. Je n'ai rien à faire de vos histoires puériles de coucheries, ce n'est pas ce qui m'intéresse avec votre cousine. La seule chose qui me préoccupe, c'est son bonheur. Aujourd'hui, elle le trouve avec moi, mais demain, sans doute sera-ce avec vous. Il vous faut être à la hauteur pour elle, cette femme est exceptionnelle et elle mérite ce qu'il existe de mieux. De nos jours, je ne suis pas sur que vous soyez ce qu'il y a de mieux. Cela dit, je ne suis sans doute pas ce qu'il y a de mieux, non plus."
Plus je restais dans cette pièce en compagnie du professeur Rosier et plus j'avais une furieuse envie de détaler. Je pouvais remercier mes talents de comédien qui me permettaient de faire relativement bonne figure. On ne pouvait pas aller jusqu'à dire que j'étais guilleret mais j'avais de la contenance à défaut de tout le reste. Ce n’était pas que le professeur était désagréable… en fait il était même relativement conciliant. Non c’était juste que la raison même de ma discussion avec lui me mettait très mal à l’aise. J’aurais, naturellement, pu ignorer cette rumeur, la cadenasser dans un coin de ma tête ou de mon cœur –si si, j’en avais un- mais ce n’était pas mon genre. Malheureusement..
J’hochai lentement la tête lorsqu’il me répondit qu’il pouvait comprendre ma situation, en un sens. Je ne relevai pas la phrase sur le manque de respect à un professeur. Je ne pouvais pas nier que je l’avais en quelque sorte… pris de haut. L’ennui, c’était que professeur ou pas professeur, lorsqu’on abordait les sujets qui fâchent, mon sale caractère ne faisait plus la différence. Et encore, il ne m’avait pas vu au sommet de mon insolence, loin de là. J’avais beau avoir mauvais caractère, je savais me contrôler, tout particulièrement lorsque j’avais une idée dans la tête. Je n’étais pas assez fou pour torpiller mon propre projet –si on pouvait appeler ça un projet…
Il fallait voir les choses positivement : contrairement à il y a quelque minute, Rosier semblait disposé à l’écouter ET même à lui repondré. Et puis, il venait d'avouer qu'il n'était peut être pas la meilleure option pour Eugenia. Tout en disant que je ne l’étais pas non plus mais…. C'était probablement déjà une grande réussite de l'avoir fait admettre ça sans me jeter de son bureau. Je trouvais que je faisais des progrès avec lui... En quelque sorte. Cela dit je n'étais pas là pour une thérapie de non-couple, et je ne comptais pas me reposer sur mes lauriers.
▬ Nous sommes d'accord sur ces points
Concédai-je à mon tour. Pour sur je n'avais la prétention d'être quelqu'un de bien pour ma cousine. J'étais beaucoup de choses, j'avais un certain nombre de talents et de qualité, mais "good husband material" ne figurait définitivement pas sur mon CV, j'en avais bien conscience. J'avais la réputation -plutôt véridique- d'être arrogant, et si c'était le cas, je ne me vantais jamais de ce que je n'étais pas. Pourquoi s’inventer des qualités alors que l’on peut jouer de ses points forts ?
▬ Et puisqu'on est dans le top des gens pas faits pour Eugenia...j'en viens à ce qui m'amène véritablement ici, une autre rumeur... Qui m'ennuie encore plus que la votre
Mes provocations jusque là n'étaient faites que pour lui faire admettre la rumeur, car il était inutile de discuter s'il la niait. Mais en bon Haimon que j'étais, je communiquais mieux avec le cynisme et la provoc' que la simplicité pure et dure. C’était plus fort que moi, mais une fois qu’on avait compris mon mode de fonctionnement, il n’était pas si difficile que ça de discuter avec moi de manière constructive. Certains l’avaient bien compris. Je pouvais maintenant en venir à ce qui me tourmentait d'avantage : les rumeurs sur Eugenia et un certain Serpentard que je ne portais pas franchement dans mon coeur.
▬ Les rumeurs concernant un Vert et Argent sont elles remontées jusqu'à vos oreilles ?
Je l'imaginais tout à fait me répondre qu'il se fichait bien des rumeurs car très franchement ... C'était ainsi que je l'imaginais : accordant autant d'importance aux rumeurs qu'au nom de mon premier rat de compagnie -il s'appelait Salazar par ailleurs. Mais s'il tenait autant à Eugenia que moi même, il lui était probablement difficile de rester de marbre lorsque de telles histoires circulaient. Surtout si les dites histoires étaient vraies … et elles l’étaient probablement. Ne disait-on pas « pas de fumée sans feu » ? Tout était dit. Une rumeur venait toujours d’un fait. Et je me demandais si le professeur en savait plus que moi sur ce fait. Et si tel était le cas, quel était son avis ? J’avais besoin de savoir s’il était un « allié » ou un « ennemi » dans cette cause, et ce malgré nos différends. Il était temps de prouver notre intelligence en liant nos forces pour notre but commun. J’haussai un sourcil, me moquant de moi-même et de mes idées chevaleresques. Dans 10 secondes je lui faisais un low five en criant « POWER RANGERS » si ça continuait…. .
Heath haussa un sourcil. Les paroles de Bogart n'était pas clair quant à la rumeur dont il pouvait s'agir. Clairement, le professeur n'arrivait pas à savoir si ça concernait Ernest Rosenwald ou Simon Thornquill. S'il s'agissait d'Ernest, sans doute Haimon parlait-il de la rumeur quant à la paternité commune éventuelle d'Eugenia et lui, et de ce racontar selon lequel ils seraient frère et soeur. S'il parlait de Thornquill, en revanche, c'était surement pour évoquer leur "idylle". Heath serra les dents. Il se doutait bien que comme Haimon Bogart venait à la base l'agresser concernant sa rumeur de relation avec Eugenia, c'était sans doute cette dernière information qui faisait débat. Dans tous les cas, Heath pouvait également se sentir préoccupé.
Bien sur qu'il savait pour Eugenia et Simon ... Elle ne lui en avait pourtant pas parlé comme elle avait parlé de sa famille, de Serena, d'Ernest, d'Haimon. Non, ce sujet là, il l'avait découvert en pratiquant comme prévu l'occlumencie avec elle. Il l'avait vu dans son esprit, au moyen de souvenirs qui restaient ancrés en lui avec une vivacité tenace. La jalousie avait ceint son coeur avec force et férocité et même s'il avait serré les dents car il savait qu'elle ne lui appartenait en aucune façon, mais qu'il possédait au moins les sentiments de la belle blonde a contrario de Thornquill. Ca aurait pu s'arrêter là, ça aurait pu n'être qu'une annonce à affronter ... Mais ce jour là, quand Eugenia était partie, elle avait croisé Simon et échangé quelques mots avec lui. La rage et la colère avait envahi Heath qui était aller protéger sa blonde en s'assurant bien qu'elle n'avait plus rien à faire avec lui.
Finalement, cette intervention avait fini très mal : Simon Thornquill avait montré toute la vicieuse malfaisance dont il pouvait faire preuve. Toute l'arrogance, l'insoumission et la méchanceté gratuite, la provocation et l'ironie dont il était capable pour mener Heath à ses limites. C'était comme ça que le professeur avait craqué et lui avait avoué malencontreusement pour sa relation avec Eugenia. Comme ça aussi qu'il en était venu à lui coller son poing dans la figure, au grand dam de ses résistances qui étaient pourtant très importantes en temps normal. Mais Heath était animé d'une possessivité dominatrice qu'il n'arrivait pas à maîtriser et Eugenia était le sujet sur lequel ses limites n'étaient pas fermes.
"Oui bien sur que je suis au courant. Du moins si vous parlez bel et bien de Thornquill. Mais je vous assure que je le tiens de la bouche des principaux intéressés et non d'une quelconque rumeur. Si effectivement nous parlons bien de la même personne, je puis vous assurer que tant que je serais dans la vie de votre cousine, Simon Thornquill ne l'approchera pas. Du moins, pas d'une façon qui la déshonorerait ni elle, ni vous, ni la famille Bogart. Elle a sans doute déjà bien assez de quoi se déshonorer avec moi."
Heath profita de cette allusion pour marquer son territoire d'une certaine façon. Haimon Bogart n'était pas une menace, du moins il ne le considérait pas comme tel. Déjà car Eugenia n'avait aucun intérêt pour lui en dehors de celui strictement familiale que leur imposaient leur lien. Ensuite car il n'avait pas contesté leur relation et l'annonce d'Heath ne l'avait pas décampé de ses positions. Lui aussi, Heath en avait l'intime conviction, ne s'occupait que du bien être de la blonde. Même s'il ne l'avouerait sans doute jamais, il se préoccupait bien plus d'elle qu'il ne paraissait le faire de prime abord. C'était pour cela que Heath lui faisait spontanément confiance. Pas d'une manière absolue et totale, mais bien plus que Thornquill qui lui avait inspiré un rejet immédiat.
"Thornquill est perfide. J'ai mes raisons de me méfier de lui et je comprends votre rapport à la situation quant à ce que cette affection entre eux peu provoquer. J'ai sa parole qu'elle ne va plus voir de son côté du moment que nous sommes ensemble. Bien que cela ne vous plaise pas, nous formons un couple, certes atypique j'en conviens, et la fidélité d'Eugenia est exemplaire, je puis vous l'assurer. J'ai d'autres manières que les vôtres pour m'en persuader et j'ai des preuves. Mais malgré le côté charnel de leur aventure, ils maintiennent un lien très fort d'amitié contre lequel je ne peux pas grand chose."
Heath proposa une chaise pour s'asseoir à Haimon et vint se mettre en face de lui. Ils avaient une sorte d'accord tacite, une façon de se voir comme des alliés et non des ennemis face à la menace que représentait Simon Thornquill. Pas besoin de le dire, un simple regard avait suffi pour le comprendre.
"Et vous, qu'avez vous à reprocher à Thornquill ? A part qu'il veut vous piquer votre future femme ?"
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Sujet: Re: Gotta help myself ~ Babou... Heath Mer 16 Avr - 18:58
Gotta help myself
★ Heath & Haimon
Il y avait des jours où je me demandais sincèrement POURQUOI je me pliais en 4 pour une famille qui semblait ne demander qu'à s'effriter, qu'à embrasser la déchéance. Il fallait se rendre à l'évidence : entre Eren qui complotait pour me faire disparaître de la scène, Serena qui reniait ouvertement son appartenance à la famille et ne manquait jamais de nous rappeler le mépris qu'elle avait pour eux et surtout pour moi, Ernest qui semblait pour l'instant bien loin de tout ce petit jeu de trônes et Eugenia qui s'épanouissait dans mon humiliation et ma torture mentale ... Ouais, parfois j'avais envie de tout plaquer.
Ce qui me retenait ? Mafalda, en partie. Eugenia aussi, au fond. J’étais suffisamment con pour me soucier d’elle alors que elle s’en contrefichait probablement. L’homme peut parfois être particulièrement masochiste. Mais il ne manquait pas grand-chose pour que j’explose et foute tout en l’air. Il suffisait de me pousser un peu dans ce sens pour me faire renoncer à mes bonnes résolutions, j’en avais de plus en plus conscience, et je luttais pour ne pas céder alors que je me sentais si près du but –et encore bien loin en même temps. L’essentiel, pour l’instant, c’était de donner le change, et de ne laisser voir à personne que je flanchais.
Je secouai la tête, sortant de mes pensées peu glorieuses pour me rappeler que j’avais lancé un nouveau pavé dans la mare en lançant le sujet Thornquil. J’esquissai un sourire alors qu’il me faisait remarquer qu’il tenait ça de la bouche des principaux intéressés. La source m’était bien égale, puisque parfois les sources les plus inofficielles étaient les plus fiables… Ironie du sort, c’était même souvent le cas. Dans tous les cas, je croyais dur comme fer à la théorie du « il n’y a pas de fumée sans feu ». Je dus retenir un sourire alors qu’il parlait de déshonorer avec lui. J’eus la présence d’esprit de ne pas confirmer ses dires –Je venais presque de gagner son attention, ce n’était pas pour le froisser dans la foulée.
▬ A vrai dire j’aurais aimé qu’il ne s’approche pas d’elle-même de la façon la plus honorable qui soit… Mais vous savez ce qu’on dit : il n’y a pas tant de rêves qu’un homme peut réaliser
Je savais que j’en demandais trop et que je ne pouvais décemment pas contrôler toutes les fréquentations d’Eugenia…. En fait je ne pouvais RIEN contrôler chez elle, ce qui facilitait les choses –ou les compliquait…. Je m’embrouillais. Grimaçant un peu de me perdre dans mes propres pensées, je passais ma main sur le nœud de ma cravate. C’était un tic nerveux que peu de gens me connaissaient, car j’étais finalement rarement nerveux. Parfois énervé, parfois colérique, mais nerveux, non.
▬ Je suppose que si l’on peut éviter qu’il ne la « déshonore » comme vous dites on s’en contentera
Ce n’était pas comme si j’avais le choix, cela dit. J’étais obligé de m’en remettre à la bonne foi de Rosier. Et à celle d’Eugenia à l’égard de Rosier. Ca faisait pour tout dire beaucoup d’incertitude mais j’avais fini par m’habituer à cela avec ma cousine. Ca me rendait parfois fou mais je n’avais pour l’instant pas d’autres options. Un jour peut être dépasserait-elle LA borne, celle qui me ferait tout plaquer. Pour les bornes en général, elle les avait déjà dépassées, repassées, trépassées, et tout le tintouin.
Je décidai de ne pas relever non plus les provocations délibérées de Rosier à mon égard. Clairement, il était en train de faire le chien qui pisse sur son poteau –et je m’excuse de l’image peu poétique. Il apprendrait bien assez tôt que j’avais été élevé à ne pas formaliser des frontières et des marquages de territoire, sinon ma famille serait encore là où elle en était il y a 15 ans de ça, à se cacher pour ne pas affronter les regards extérieurs. Je n’avais d’ailleurs pas envie de savoir quelles étaient les « autres manières » à sa disposition. Je me contentai de lui adresser un sourire calme.
▬ Personne ne peut rien contre l’amitié, si malsaine soit-elle
Il y avait, à mon sens, quelque chose d’encore plus fort que l’amitié ou l’amour, et il s’agissait de la famille. Blood runs thicker than water, voilà ce qu’on disait, et j’y croyais dur comme fer. Naturellement, au sein même d’une famille, j’avais mes priorités. La mienne était évidente : Mafalda. Je pense que son on me demandait de sacrifier n’importe qui pour la sauver elle, je n’hésiterais pas 2 secondes, peu importe qui était le « nimporte qui » en question. Heath ne le savait probablement pas, sauf si Eugenia lui en avait parlé, et je ne comptais pas spécialement amener le sujet sur la table, ça ne le regardait pas après tout… -et il s’en fichait probablement.
La question suivante me tira un petit ricanement. Naturellement, si j’en voulais à Thornquill, la raison qui sautait aux yeux était « il te pique ta copine ». Et je devais admettre que ça n’était pas étranger aux sentiments que je lui vouais, en un sens.
▬ J’ai de la sympathie pour Thornquill
Répondis-je, et quelqu’un d’un peu psychologue aurais tout de suite su dire que je ne mentais pas. Dans d’autres circonstances, je pense que lui et moi on aurait pu très bien s’entendre. On devait sûrement partager des passions peu communes et jusqu’à aujourd’hui ignorées –type… au hasard… les saumons- et dans un monde parallèle nous aurions pu former un duo de choc !
▬ On se ressemble plus qu’on ne pourrait le croire lui et moi, et c’est bien ce qui me dérange. Au fond, je ne ferai jamais de mal définitif à Eugenia car je tiens trop à elle, mais les autres… Je ne peux rien promettre. Et je ne peux m’empêcher de penser que le jour où Thornquill sera fatigué d’elle, il y aura des dégats.
Pour une fois, j’avais été parfaitement honnête. Je savais que je n’étais pas un « type bien ». Je ne sous-estimais pas Eugenia, c’était quelqu’un de fort, mais je n’avais pas pour autant envie qu’elle en voit de toutes les couleurs. Et si je ne l’admettrai pas devant elle, je pouvais le faire devant quelqu’un qui avait des sentiments similaires aux miens. Et tant pis s’il répétait cela à ma cousine… elle ne le croirait probablement pas de toute façon, vu l’image peu glorieuse qu’elle avait de moi.
▬ Du coup je compte un peu sur vous pour veiller sur elle… Et je ne dis pas ça comme un ordre, je sais que vous n’en avez pas besoin pour le faire. Je dis juste que je m’en remets à vous, puisque je ne peux rien faire pour le moment
Voilà. Avec ça il ne pouvait pas dire que je n’étais pas honnête. Je me mettais presque à nu –sans lui imposer cette vue. En un sens, lui « déléguer » cela me permettait moi de m’occuper d’autres affaires tout aussi urgentes…. Ainsi chacun y trouver son compte. Et je ne disais aucunement ça de manière condescendante : je reconnaissais juste qu’il était en meilleur posture que moi pour s’en charger. Et moi… moi aussi j’y gagnais quelque chose : me changer les idées. Penser à autre chose. Ca tombait bien, j’avais tout un tas de choses en tête en ce moment, tout répit était donc bon à prendre.