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 En attendant le pire, je lève mon verre à toi, je m'accroche à ton sourire [Yakallelo round 2]

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Othello A. Fitzgerald
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MessageSujet: En attendant le pire, je lève mon verre à toi, je m'accroche à ton sourire [Yakallelo round 2]   En attendant le pire, je lève mon verre à toi, je m'accroche à ton sourire [Yakallelo round 2] EmptyMer 31 Déc - 0:02



En attendant le pire
Je me jette dans tes bras?




Plus d’une dizaine de jours s’étaient écoulés depuis la soirée qu’Othello avait passée avec Jake dans les toilettes des garçons –dit comme ça, c’est tendancieux, et très classe…- et pas moyen de se le sortir de la tête. Comme quoi, les amourettes, c’est pas comme les chansons. Pour se les sortir de la tête, il ne suffit pas de les chanter. Autant dire que le but initial d’Othello, à savoir passer un peu de temps avec Jake pour se convaincre qu’il ne ressentait rien pour lui et qu’il était bel et bien hétéro, était tombé à l’eau. D’ailleurs, l’idée de rejeter ses sentiments avait été définitivement enterrée après la soirée qu’ils avaient passée ensemble. Sans s’en rendre compte, Jake lui avait tendu des perches et donné plus d’espoir qu’il ne l’aurait jamais soupçonné. Même s’il avait dit ça à la rigolade, il n’avait pas exclu qu’il pourrait virer de bord et cette idée avait suffi à rendre Othello fou. Depuis, il hantait ses pensées. Il fallait qu’il lui avoue, Jake lui-même lui avait dit de se lancer, mais il en était totalement incapable. L’embrasser à l’improviste comme ce dernier le lui avait suggéré ? Inenvisageable. Une lettre ? Bof, les lettres d’amour ce n’était pas son genre. Des sous-entendus ? Compliqué. La solution, si on peut appeler ça ainsi, vint là où il ne l’attendait pas.

Le soir-même, Othello avait planifié une nouvelle soirée avec Jake, à partager leur ivresse. Cette fois-ci, il l’avait promis, il s’occuperait de la potion. Sauf qu’il n’avait aucune idée de comment faire une potion d’ivresse. Il avait déjà fait des tas de potions pour des tas de trucs, avec plus ou moins de succès, mais jamais une potion de ce goût-là. Pour se saouler, il s’en remettait au bon vieil alcool, un remède sûr. Enfin sûr… Dans sa composition, pas dans ses effets. Sa dernière beuverie l’avait poussé à draguer son meilleur pote Haimon, c’est dire comme c’était sûr. Mais pour sa défense, il était déguisé en fille, et c’est lui qui avait commencé.

Du coup, Othello avait dû s’en remettre à Jake pour la recette magique. Et c’est en l’écoutant la lui expliquer qu’il avait eu une idée indécente. Il fallait un cheveu. Et dans quoi d’autre fallait-il un cheveu ? Un philtre d’amour. Mais en voilà une idée… En voilà une IDEE !

C’est donc tout jovial qu’il s’était attelé à la réalisation d’une potion mixte, mêlant les effets d’une potion d’ivresse allégée et d’un philtre d’amour. La recette d’une soirée parfaite. Il dû s’y reprendre à plusieurs fois et finit par obtenir une mixture translucide, à peine plus colorée et plus odorante qu’une banale potion d’ivresse. Impossible de la tester sur lui-même, étant donné qu’il avait un peu peur de finir dérangé s’il s’auto-enamourait, il décida donc de la tester sur Titan, son furet indomptable. Celui-ci n’eut d’abord aucune réaction, puis se mit à tituber tout en le suivant partout. Etant donné qu’il avait tendance à habituellement courir partout SAUF dans sa direction, Othello prit ça pour une satisfaction. En tout cas, elle ne semblait pas nocive, ce qui était l’essentiel. Pour le reste des effets… il y aurait peut-être une part de surprise. Quant à la potion qu’il boirait lui-même, Othello avait appliqué à la lettre la recette de la potion d’ivresse. Dans son état, mieux valait-il éviter le philtre d’amour, au risque de ne plus se contrôler et de se jeter sur Jake avant même de lui laisser le temps de réagir, ce qui n’était clairement pas le but recherché.

Le reste de la journée passa terriblement lentement. Othello n’avait qu’une hâte : passer le repas du soir et retrouver Jake dans les toilettes des garçons après manger. Après réflexion, il n’avait pas rappelé à son pote que ce dernier avait parlé d’investir un nouveau lieu. S’ils souhaitaient un peu d’intimité –et ils allaient en avoir besoin si Othello souhaitait se déclarer, ou si le philtre fonctionnait-, les toilettes semblaient appropriées. Pas vraiment romantiques, mais appropriées.

Et finalement, le moment de pousser la porte des toilettes arriva. Othello avait le cœur qui battait à cent à l’heure, pire encore que la fois où il avait fait semblant de débarquer à l’improviste. Bizarrement, il n’avait plus tellement hâte. Plutôt très peur que rien ne se passe comme prévu, que Jake sente l’imposture ou qu’il le rejette violemment. Il lui fallut une bonne dose de courage pour passer le pas de la porte et ne pas fuir vers les dortoirs à la place pour prétexter le lendemain avoir oublié le rendez-vous.

Jake était déjà là, assis au même endroit que la dernière fois. Les appréhensions et les hésitations d’Othello s’envolèrent lorsqu’il croisa son regard et il lui sourit en se dirigeant vers lui.

« Hey ! Fidèle au rendez-vous ! Alors, prêt pour tester mes expérimentations ? »

Othello donna une petite tape sur l’épaule de Jake, avant de s’asseoir à ses côtés, en prenant garde cette fois-ci de ne pas se jeter sur le carrelage. Ses fesses se souvenaient encore du bleu qu’il s’était collé la dernière fois en se laissant glisser au sol.

« Je nous ai préparé de quoi passer une bonne soirée. Tu ne vas pas être déçu ! »

Le Serdaigle se tourna vers son compagnon et lui fit un clin d’œil, avant de sortir de son sac une première fiole qu’il tendit à Jake. Il s’en prit une deuxième pour lui-même, et l’approcha de la première pour trinquer.

« J’ai essayé de suivre ta recette à la lettre, j’espère qu’elle te plaira »

C’était techniquement vrai… pour celle qu’il avait lui-même entre les mains. L’autre avait été préparée avec plus de soins. Othello n’avait à présent plus qu’une peur : que Jake se rende compte illico que la potion n’était pas celle qu’elle était censée être. Il espérait que le blondinet mettrait la différence de goût et d’aspect sur le compte de l’inexpérience d’Othello mais n’était pas bien sûr de son coup. Après tout, il tentait de berner le plus grand expert des potions d’ivresse. Un pari audacieux.

« Alors, on trinque à quoi cette fois ? »

Difficile de cacher la tension qui l’habitait. Au moment  où il s’apprêtait à boire la première gorgée de sa potion, Othello commença à regretter d’avoir monté un plan aussi foireux. Jake allait s’apercevoir que ça clochait. Quelque chose allait aller de travers. Ses relations étaient vouées à l’échec, c’était couru d’avance.



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Jacob A. Jugson
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MessageSujet: Re: En attendant le pire, je lève mon verre à toi, je m'accroche à ton sourire [Yakallelo round 2]   En attendant le pire, je lève mon verre à toi, je m'accroche à ton sourire [Yakallelo round 2] EmptyLun 5 Jan - 19:37



L'aaaamour briiiiille sous leeees... Tâches de plafond.


Je n'étais habituellement pas un homme à rumeurs, vraiment pas. Mais lorsque les dites rumeurs concernaient le peu d'amis que j'avais, je n'avais pas franchement d'autres choix que d'y prêter un peu d'attention, même si je ne comprenais clairement pas comment les gens pouvaient passer autant de temps à radoter sur le même sujet -et à l'amplifier, parfois, au passage. Ce fut donc ainsi que je découvris le nom de la fameuse demoiselle dont Othello était amoureux. Il s'était de toute évidence décidé à tenter un rapprochement puisque les invités avaient parlé d'Othello et d'une Gryffondor flirtant une bonne partie de la soirée. J'appris, par la suite, que la Gryffondor en question n'était autre que Megara Hendrickson... Et c'est ainsi que tout devint nettement plus compliqué.

Donner rendez-vous à des gens dans les toilettes c'était... De 1 une mauvaise habitude que j'avais, de 2 un peu pathétique. Et pourtant, me voilà encore assis sur ce foutu carrelage. Cette fois, cependant, j'avais moins joué les casse-cou -enfin les casse-cul surtout- et j'avais ramené 2 petits coussins et un genre de plaid. J'aurais pu aussi proposer un autre endroit que les latrines, ce qui pour sûr aurait amélioré notre confort, mais pour la discussion qui allait suivre, je préférais un peu d'intimité. Et de l'intimité, à cette heure-ci à Poudlard, ce n'était pas si facile à trouver mine de rien. Comment faisaient les couples au juste ? Il faudrait que je demande à Elea ...

Quoiqu'il en soit, n'ayant pas eu le temps d'investiguer de meilleurs endroits, les toilettes avaient été élues à l'unanimité comme lieu de discussion sérieuse ... Et bon sang ce que je détestais les discussions sérieuses. Ce qui expliquait d'ailleurs pourquoi, alors que j'aurais du me réjouir de la soirée en perspective, je la redoutais un peu. Othello allait probablement m'en vouloir de me mêler ainsi de ce qui ne me regardait pas, mais ... Je me sentais concerné. Je l'avais encouragé à se lancer mais c'était AVANT de savoir qui était la demoiselle en question ! Maintenant que j'avais son identité... Ça changeait un peu la donne. Et je devais admettre craindre un peu qu'Othello m'en veuille de ne pas le soutenir sur ce sujet. Depuis le départ d'Isaac, qui m'avait laissé un grand vide, Thel avait été la seule personne masculine dont je m'étais véritablement rapprochée. Il était très doué pour me changer les idées et m'apporter un peu de bonne humeur mais aussi une oreille attentive, et je n'avais pas envie de perdre tout ça ... Mais il fallait que je lui en parle.

La porte s'ouvrit sur Othello et j'esquissai un sourire mal à l'aise dans sa direction. J'appréhendais un peu cette conversation et en même temps j'avais hâte de l'expédier pour m'ôter cet espèce de malaise qui pesait sur mon estomac. Plus vite ce serait fini et plus vite on pourrait passer à l'aspect "fun" de la soirée -enfin ça c'était s'il ne se fâchait pas et ne me plantait pas là tout seul comme un saule cogneur. Je n'avais cependant pas envie de lui sauter dessus avec mon sujet pourri, et je le laissai donc s'installer tranquillement, continuant de contenir mon stress comme je le pouvais. Je lui tendis l'un des deux coussins pour qu'il se mette à son aise, le troquant contre une petite fiole qui était la dose de la soirée. Je l'inspectai brièvement, admirant sa texture plutôt proche de la mienne. C'était la première fois que j'allais boire une potion d'ivresse autre que la mienne, je me demandais un peu ce que ça allait donner.

« Alors voyons voir si tu es un bon apprenti »

Déclarai-je dans un sourire, songeant qu'une ou deux gorgée ne serait pas de trop avant de lancer le sujet qui fâche. Je débouchai la petite fiole et l'amenai doucement à mes lèvres, en prenant une première lampée, puis une deuxième. Mes yeux s'écarquillèrent de surprise alors que j'en reprenais une toute petite gorgée pour m'assurer que ma langue ne me trompait pas. Non non, impossible de se fourvoyer, le goût était bien là.

« Ben ça alors.. »

Murmurai-je, impressionné.

« Comment tu as fait pour enlever le goût âpre ? »

J'avais tout essayé pour faire disparaître ce goût désagréable, mais rien n'y faisait : la potion absorbait tous les additifs et les goûts artificiels ne laissant que ce parfum fort. Et pourtant là... Je sentais très clairement un goût de chocolat et de pâte d'amande, une odeur de jus de fraise et de... Du poil de Lux ? Comment était-ce seulement possible ? Mon imagination devait me jouer un tour. Et surtout... Comment Othello aurait-il pu deviner si exactement mes goûts ? C'était incroyable. Aussi incroyable que certaines potions très difficiles à réaliser comme de puissants poisons ou des potions de persuasion -amoureuses, meurtrières, les possibilités étaient vastes dans ce domaine. Des potions dont l'arme secrète etait redoutable : elles prenaient le ou les goûts les plus appréciés par la personne ingérant la potion. Dans ce cas précis, il ne s'agissait que d'une potion d'ivresse, et Othello avait dû trouver un subterfuge pour dissimuler le goût, mais j'étais néanmoins positivement surpris de cet accomplissement.

« J'attends de voir les effets... Mais tu sembles bien parti pour remporter notre pari ! »

Oui d'ailleurs ... En parlant d'effet... Était-ce bien sage d'en reprendre une rasade avant d'aborder le sujet critique ? Ma raison me disait que non, clairement, mais ma lâcheté me soufflait que si ça ne faisait pas de mal à Othello et que ça m'aidait sans doute un peu, c'était bon à prendre. Dans le doute, je décidai avoir le droit à une portion de courage pour me lancer, et repris donc une gorgée. Non, pas de doute, le goût était fantastique. Mais je n’allais pas pouvoir continuer à m’extasier indéfiniment pour éviter d’aborder le sujet qui fâche.
Ne sachant pas franchement comment commencer, je me mis à fixer mes genoux, jouant du bout des doigts avec la petiote fiole.

« Bon… avec toutes ces rumeurs qui courent, je crois avoir démasqué la fameuse fille dont tu es amoureuse… »

Murmurai-je, presque hébété. Bon sang ce que je détestais faire ça ! Eviter les conflits, c’était un peu mon slogan de vie. Je m’humidifiai un peu les lèvres, réfléchissant à comment lui dire gentiment « Bas les pattes, elle est à mon cousin ! ».

« La bonne nouvelle, c’est que je peux t’assurer qu’elle aime les garçons »

Commençai-je, dans un sourire d’excuse. Il devait bien sentir qu’il y avait une suite. Toute phrase commençant par « la bonne nouvelle c’est… » continuait nécessairement par « la mauvais, c’est… ». C’était la fatalité des phrases en 2 temps.

« La mauvaise… c’est qu’elle est… pas franchement célibataire »

Oui, c’était une façon de le dire… Par contre il allait falloir que j’arrête de tourner 15 fois autour du pot avant d’accoucher si je voulais que cette discussion atterrisse quelque part –et surtout si je voulais passer à autre chose. Autant aller dans le vif du sujet. Relevant mes yeux vers lui, je rassemblais tout mon courage –ce fut rapide vu ce que j’avais…- avant de finalement lui déballer le pactole.

« Bon sang Othello… Je sais que ça ne se contrôle pas ce genre de truc mais… Sérieusement ? Megara Hendrickson ? T’aurais pas pu trouver plus… libre ? »

Je l’aimais bien Othello, et franchement, il méritait de se trouver quelqu’un de bien mais… C’était mon cousin dont on parlait. Elea avait eu plus de malchance que nous deux réunis en amour, alors pour rien au monde je ne voudrais qu’on lui enlève sa copine. Même si je n’aimais pas non plus ruiner les espoirs d’Othello. Lui non plus ne le méritait pas… J’espérais juste qu’il trouverait quelqu’un… d’autre. Peut être quelqu’un de mieux ?

« Et puis tu mérites mieux qu'elle. Beaucoup mieux. »

Ajoutai-je, sans trop réfléchir à mes dires.
Pas que j'ai une mauvaise opinion de cette demoiselle... Je la connaissais à peine à vrai dire, mais si mon cousin sortait avec elle, j'imaginais que ça devait être quelqu'un de plutôt bien. Mais Othello n'était pas un mec "plutôt bien". Il était ... Génial. Il était drôle, attentionné, adorablement maladroit et juste... Beaucoup trop mignon pour mon propre bien. Minute ! D'où ça sortait ça ? Je me redressai un peu, fronçant les sourcils. Étais-je déjà saoul ? Non je me sentais encore très lucide. Plus lucide que je ne l'avais été depuis bien longtemps. C'était comme si un voile venait d'être levé, en particulier sur Thel. Comme si je réalisais seulement maintenant qu'il était formidable alors que je le connaissais depuis des années déjà -sans avoir eu véritablement l'occasion d'apprendre à le connaître avant les 10 derniers jours. Je me rendis compte au bout de plusieurs secondes ou peut être minutes que j'étais en train de le fixer avec un sourire rêveur sur les lèvres, et que j'allais finir par lui faire peur à agir de la sorte. Allez, une gorgée pour se redonner contenance. Bon sang ce que cette potion était bonne, je pourrais en boire toute la nuit. Othello n'était pas seulement un homme exceptionnel, il était aussi un génie des potions. L'homme parfait en somme ! Dis quelque chose Jake... Tu recommences à le fixer, il va te trouver bizarre si tu continues... C'était quoi le sujet de conversation déjà ? Ah oui. L'autre pimbêche ! Rien que de penser à elle, j'avais envie de grincer des dents. Elle n'avait pas le droit d'avoir Thel. Elle n'avait pas le droit de le prendre. De ME le prendre.

Pris d'une soudaine pulsion, ma main se saisit de la sienne, mes doigts serrant les siens. Ils étaient chauds comparés aux miens qui avaient eu le temps de se refroidir sous l'eau froide en l'attendant. Mon regard était à nouveau fixé sur lui, intense, sérieux.

« Oublie la »

Était-ce un ordre ou une supplique ? Je n'en étais pas certain moi-même.

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MessageSujet: Re: En attendant le pire, je lève mon verre à toi, je m'accroche à ton sourire [Yakallelo round 2]   En attendant le pire, je lève mon verre à toi, je m'accroche à ton sourire [Yakallelo round 2] EmptyDim 11 Jan - 22:02



En attendant le pire
Je me jette dans tes bras?




Le stress d’Othello était au plus haut alors que Jake portait la fiole à ses lèvres, goûtant sa potion d’ivresse faite maison. Il le regarda avaler la première gorgée, guettant sa réaction avec angoisse. Il allait déceler qu’un truc ne tournait pas rond. Il allait SAVOIR. C’était une évidence. C’était tellement une évidence qu’il en oublia de boire à son tour et ne se rendit pas compte qu’il fixait son pote avec beaucoup trop d’insistance. En voyant le visage de Jake se détendre puis sourire, Othello se décrispa un peu. Il ne la lui avait pas envoyée à la figure, c’était plutôt bon signe. Et il… le complimenta ? Le Serdaigle sourit, incrédule, en constatant que son ami en appréciait le goût.

« Comment j’ai fait ? Ben… »

Ben… Nous y voilà. Comme tous les petits sorciers, Othello avait déjà entendu que le philtre d’amour avait la capacité de prendre le goût préféré de la personne qui le buvait. Il n’en avait jamais testé la véracité, mais ce souvenir refit surface au moment où Jake lui posa la question. Le goût âpre ! Il n’avait pas pensé à s’assurer que sa potion ait un goût aussi infâme qu’avant ! Ce n’était d’ailleurs sans doute pas possible, et c’était là la faiblesse de son plan.

« Ben.. ça c’est mon petit secret ! »

Finit-il par lui balancer avec un clin d’œil. Faites que ça passe, faites que ça passe… Il sourit lorsque Jake lui annonça qu’il était bien placé pour remporter le pari. Le pari, ça lui était bien égal. D’ailleurs, ils avaient vraiment parié quelque chose ? Il ne s’en souvenait pas bien. Au moment du pari, son esprit était sans doute trop occupé à s’évertuer de ne pas se jeter sur Jake pour avoir retenu un quelconque contenu. De toute manière, ça n’était pas vraiment la récompense qui l’intéressait. Du moins pas CETTE récompense. Pour l’instant, tout ce qu’il avait en tête, c’était l’espoir que Jake ne décèle rien. En voyant ce dernier reprendre une gorgée de son philtre, il se détendit encore un peu, et entama sa propre fiole. Pas de doute, dans la sienne le goût âpre n’avait pas disparu. Othello se retint de grimacer pour réussir à avaler sa gorgée.

Alors qu’ils n’avaient toujours pas décidé à quoi ils trinquaient, sorti de nulle part, Jake annonça avoir démasqué la fille dont il était amoureux. Aussitôt, Othello se tourna pour le dévisager, interloqué. Une fille ? Quelle fille ? Il leva un sourcil et s’apprêta à lui poser la question, mais Jacob fut plus rapide à enchaîner. Une fille qui aime les garçons ? C’était quoi ces salades ? De quoi parlait-il ? Et d’un coup son visage s’éclaircit. Aaaaaah, cette fille lààààà, celle qui n’existait pas. Minute, comment ça il avait démasqué une fille qui n’existait pas ? Il avait compris que c’était de lui qu’il s’agissait ? Il savait que sa potion au goût anormalement doux était un philtre ? Non, ça ne tenait pas debout. Il n’aurait pas parlé d’une fille, encore moins d’une fille qui aimait les garçons. Dans tout ça, Othello n’avait même pas compris qu’il y avait là une bonne nouvelle –elle était bonne cette nouvelle-là ?- et ne tilta que lorsque Jake parla de mauvaise nouvelle. Elle n’était pas célibataire. D’accord, mais c’était qui, « elle » ?

« Mais comment est-ce que t’as fait pour savoir »

A mille lieues de penser au petit jeu qui l’avait occupé aux fiançailles des Bogart avec Haimon, Othello ne voyait absolument pas de qui Jake voulait parler. Et soudain tout s’éclaira alors que Jake s’emportait en dévoilant ENFIN le nom de sa soit disant douce et chère. Megara Hendrickson… Megara … Meg.. Mais c’était pas la copine de Rubens ça ? Minute ! C’était surtout la demoiselle dont Haimon avait emprunté les traits pour s’amuser à le draguer et foutre le boxon au mariage des Bogart. L’incrédulité sur son visage se changea en incompréhension. Il l’avait vraiment cru amoureux de Megara Hendrickson ? Mais elle n’était même pas homo celle-là, elle était sortie avec Rubens, puis avec un autre bouclé, puis… puis il avait arrêté de suivre et en était resté là. Elle l’avait bien dragué, mais ça n’était même pas elle, et elle ne l’intéressait pas du tout. Et puis il ne s’était rien passé entre eux.

« Aaaaaah elle ! Mais non, c’est pas elle, elle c’était juste… »

C’était juste quoi ? Othello s’interrompit, se mordillant la lèvre en se rendant compte qu’il avait perdu une occasion de se taire. « C’était juste mon pote Haimon qui voulait me faire une blague », ça n’allait pas trop passer. En plus il ne voulait pas griller le Serpentard. « C’était juste un coup d’un soir » ? Pas terrible pour son image. Il grimaça, incertain, et reprit une gorgée de sa potion d’ivresse pour faire passer le tout. Elle semblait moins efficace que celle de Jake, ce qui n’était pas étonnant puisque c’était la première fois qu’il tentait l’expérience. Espérons que le philtre serait plus réussi.

« Enfin ouais, c’est elle, tu m’as grillé ! Je sais qu’elle n’est pas libre mais ça ne se choisit pas vraiment… »

Finit-il par conclure, sans savoir comment se sortir de ce mauvais pas. Ça ne voulait rien dire. Il allait s’empêtrer dans ses explications. Non il n’aimait pas Megara, il n’en avait rien à faire de cette Gryffondor trop jeune pour lui, mais il n’avait aucune autre fille en tête pour balancer à Jake que ça n’était pas elle mais une autre. Il n’allait quand même pas lui parler de son ex. Clairement, Othello  n’était pas encore prêt à avouer à son pote qu’il n’y avait pas de fille dans l’histoire. Il lui faudrait encore quelques bonnes gorgées de potion d’ivresse pour ne serait-ce que l’envisager. Il fut à nouveau plus que surpris par les paroles de Jake, lorsque celui-ci lui dit qu’il méritait mieux. Etait-ce son imagination qui lui jouait des tours, ou bien son compagnon avait eu l’air particulièrement sincère en le disant ? Il rit un peu, ne sachant comment réagir, avant de répondre

« Merci, toi aussi tu mérites mieux ! »

Grimace aussitôt la phrase sortie. Le « toi aussi » était peut-être de trop. Il rit un peu, rougit et reprit une gorgée de potion. Othello savait bien mieux réagir aux insultes qu’aux compliments. Il était peut-être temps de changer de conversation. De profiter de ce toi aussi pour parler de leur accord. Jake devait s’être excusé lors de cette soirée auprès de cette fille avec qui il se serait mal comporté. Mais d’un autre côté, Othello n’était pas bien certain de l’aboutissement des excuses, et n’avait aucune envie de plomber l’ambiance.

« On se trouvera quelqu’un de bien, toi et moi ! »

Lança-t-il à la place en allant cogner sa fiole contre celle de Jake, joyeusement, le sourire aux lèvres. Dans sa tête évidemment, il n’y avait qu’un pas jusqu’à la conclusion : on est tous les deux trop bien pour les autres, autant se mettre ensemble. Un pas qu’il avait bien envie de franchir, mais qu’il ne franchit pas, se contentant de regarder Jake dans les yeux en souriant. D’ailleurs, ce dernier aussi le regardait, et ce fut Othello le premier qui détourna le regard. C’était lui qui se faisait des films, ou bien Jacob le regardait avec beaucoup d’insistance, le dévisageant presque ? Tentait-il de lui sortir la demoiselle de la tête par la pensée ? De deviner ce qu’il se passait derrière ses yeux bruns ? Ou s’était-il simplement perdu dans ses pensées ? Et puis soudainement, il lui prit la main, la serra dans la sienne en l’intimant d’oublier cette fille. Othello sursauta devant ce geste imprévu, et leva un sourcil en regardant Jake. En une seconde, il sentit son visage muter en rouge pivoine. Bon sang, à force de devenir rouge à chaque soirée qu’il passait avec Jake, ce dernier allait finir par croire que c’était son teint naturel. Il eût un mouvement de recul, réflexe, et libéra sa main de l’emprise de celle de Jake. Euh… c’était quoi ça ? Il lui fallut quelques secondes de flottement pour reprendre ses esprits et comprendre que c’était peut-être son philtre qui commençait à agir. La déduction, ça n’était définitivement pas son fort. Pas sous l’effet de la potion d’ivresse en tout cas.

« Euh… »

Et là tout de suite il se sentait con, ne sachant pas trop comment réagir. Jake était-il vraiment sous emprise du philtre ? Ou était-il simplement bon comédien ? Qu’est-ce que ça voulait dire, ce oublie-là avec ce regard-là ? Le visage toujours cramoisi, Othello esquissa un sourire, et s’empara à nouveau de la main de Jake dont il s’était extrait quelques secondes auparavant. Il la prit entre les deux siennes, se tournant vers le Serdaigle.

« L’oublier ? Comment ? »

Il avait bien une idée en tête, mais était totalement incapable de la concrétiser tant qu’il ne savait pas ce que Jake en pensait. Même si d’apparence il semblait plutôt partant pour se rapprocher de lui, il ne lui avait que pris la main, ce qui pouvait être un simple signe de soutien fraternel. Le brun ferma les yeux un instant, soupirant en laissant partir sa tête en arrière. Aie. Elle rencontra le carrelage à nouveau. Deuxième fois qu’il se faisait une bosse à cet endroit-là, à croire qu’il ne tirait des leçons de rien. Calme toi Othello, calme toi, ce n’est qu’une empoignade amicale. Il sentait son cœur battre à cent à l’heure, et tenta de se relâcher pour finalement rouvrir les yeux et se pencher pour regarder ceux de Jake.

« Ok, je suis prêt à l’oublier. Je suis prêt à tout ! »

Il lui sourit et accompagna le tout d’un clin d’œil. Quitte à se griller… Othello se décolla un peu du mur, se redressant pour attraper la deuxième main de Jake et la prendre dans la sienne. Ses yeux étaient toujours plongés dans ceux de son pote, tentant de déceler dans ce regard un signe du philtre. Objectivement, c’était assez clair que Jake n’avait pas un comportement habituel. Mais aux yeux d’Othello, ça n’était pas encore assez clair pour qu’il ose franchir une nouvelle étape. Pour la peine, il lâcha l’une des mains de Jake quelques secondes, le temps d’attraper sa fiole et d’en boire une nouvelle gorgée. Il allait lui falloir des forces, plein de forces.

« Alors, des suggestions ? »

Allait-il falloir qu’il balance la perche encore plus loin pour que Jake la saisisse ? Othello n’avait aucune idée de l’intensité du philtre d’amour qu’il avait donné à son pote, ni de son mode d’action, ni de sa durée, ni de… de rien du tout en fait. Il n’avait plus qu’à espérer, et c’est ce qu’il faisait, ses mains dans celles de Jake, un sourire aux lèvres. Il ne manquait pas grand-chose pour qu’il aille se percher sur un petit nuage, même si pour l’instant il était rempli de doutes et de peurs.




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MessageSujet: Re: En attendant le pire, je lève mon verre à toi, je m'accroche à ton sourire [Yakallelo round 2]   En attendant le pire, je lève mon verre à toi, je m'accroche à ton sourire [Yakallelo round 2] EmptyJeu 22 Jan - 20:53



I got a pockeful of sunshine
I got a love and I know it's all mine


J’esquissai un petit sourire, m’y attendant quelque peu. Etant donné les difficultés que j’avais rencontrées pour essayer de masquer ce goût atroce, je pouvais comprendre qu’il ait envie de jouer la carte mystère. Ca ne m’empêcherait certainement pas de revenir à la charge un peu plus tard dans la soirée, lorsqu’il serait quelque peu imbibé et sa langue déliée. Moi, sournois ? A peine ! Mais c’était pour la bonne cause : si j’étais le fournisseur de potions la prochaine fois, autant que j’arrive à les faire SANS l’arrière-gout insupportable, tant qu’à faire.

Et après le sujet plutôt sympa, on passait au sujet vachement moins sympa. Après avoir tergiversé et enfin réussi à rassembler mon courage, j’avais vidé mon sac à Othello, à la fois soulagé d’avoir osé le dire et stressé de sa réaction. Il avait tous les droits de m’envoyer sur les roses et de me demander de me mêler de mes affaires. Etonnamment, il ne le fit pas. En fait, il prit mon intrusion dans sa vie sentimentale de manière étonnamment calme. En fait, loin de s’énerver, il se contenta de me questionner sur la façon dont j’avais identifié la demoiselle de son cœur. Un sourire gêné s’installa sur mes lèvres, je n’étais pas fier de mon comportement sur ce coup là :

« Disons qu’il y a pas mal de bruits qui courent… »

Evidemment, écouter bêtement les bruits qui courent, c’était puéril. J’étais le premier à me moquer de ceux qui sautaient sur la moindre rumeur, mais il fallait bien admettre que le fait que la fille en question soit la copine de mon cousin m’avait un peu fait sauter aux conclusions. Maintenant que j’avais foncé tête baissée sans même avoir cherché à savoir si c’était véridique ou non, je me sentais un peu bête, et je m’attendais presque à ce que Othello se moque de moi. Au lieu de cela il… tenta, plus ou moins maladroitement, de nier la rumeur. J’haussai les sourcils, ne sachant trop que penser. Certes, les gens avaient cette fâcheuse tendance à tout amplifier, mais je savais aussi pertinemment qu’il n’y avait pas de fumée sans feu. Peut être que les choses ne s’étaient pas passées telles que narrées par ces accrocs aux potins, mais il y avait bien QUELQUE CHOSE qui avait du se passer pour que les on-dits commencent. Je ne dis rien, attendant la suite, dans l’expectative, curieux de savoir ce qu’il allait trouver comme explication à ces bruits.

Et il finit par l’admettre. Je souris, soulagé qu'il n'essaie pas de me mentir sur le sujet. J'avais failli être vexé ! Je ne savais pas franchement si j’étais plus vexé qu’il me croit suffisamment naïf pour croire à son mensonge en carton « Non non ce n’est pas elle », ou vexé qu’il ne m’ait pas dit directement la vérité. En même temps… comment lui en vouloir ? J’étais celui qui lui faisait la morale sur ses sentiments après tout…
Je posai ma main sur son épaule, serrant un peu mes doigts en un geste supposé montrer du soutien.

« Je sais que c’est plus fort que toi… et je suis mal placé pour faire la morale à quique ce soit, mais…. Je pense que ça serait mieux pour tout le monde si tu… enfn… »

Si quoi, hein, au juste ? Si tu restais désespérément célibataire et déprimé pendant que mon cousin s’éclate avec sa copine ? J’adorais Eleazar. C’était la seule personne de ma famille que je considérais véritablement comme tel, et je lui souhaitais vraiment tout le bonheur du monde avec sa petite amie, mais j’avais malgré tout du mal à condamner Othello qui semblait pourtant avoir des sentiments sincères à l’égard de cette fille. C’était du gâchis, voilà ce que je me trouvai à penser. Pourquoi cette fille-là se retrouvait-elle avec deux types bien à ses pieds alors qu’il y avait tant de gens qui aimeraient Thel à sa juste valeur… Moi le premier ! Alors pourquoi elle ? Je ne manquai pas de lui faire remarquer qu’il méritait mieux qu’elle. Il accueillit le compliment par un rire –quoi, pensait-il que je plaisantais ?- avant de me le retourner. Je fis la moue, haussant une épaule. J’avais envie de lui faire remarquer que je valais peut être mieux qu’elle, mais que je n’en avais rien à cirer, moi, de cette fille, mais je me retins. Insulter la femme de ses rêves n’était PAS la solution même si je me retrouvais à lui en vouloir sans aucune raison logique.

Et lorsqu’il me fit la promesse qu’on allait tous les deux se trouver quelqu’un de bien, j’eus du mal à dissimuler ce petit éclat dans mes yeux, comme s’il venait de me promettre la lune. Réalisant que j’étais sur le point de lui répondre soit quelque chose de mièvre, soit quelque chose de pitoyable, je décidai de reprendre une dose de potion pour la route. Othello avait du un peu la sous-doser par rapport à la mienne, car je ne me sentais pas trop saoul… pour le moment. A moins que ça ne soit cette histoire d’amourette qui me prenait aux tripes. Il fallait dire que de « Pas touche à cette fille, c’est celle de mon cousin » j’étais très rapidement passé à « pas touche à toi, sinon je lui crève les yeux ». Heureusement que je gardais cette pensée fort philosophique pour moi, sinon, Othello risquait de commencer à avoir peur. Cela ne m’empêcha pas, de toute évidence, de lui demander –supplier ? Ordonner ?- d’oublier la Gryffondor en question. Une gryffondor en plus ! L’amour impossible… Autant taper chez les Serdaigles, ça facilitait quand même nettement la vie amoureuse question logistique ! Et pour plus de simplicité… pourquoi pas directement viser son voisin de chambre –il se trouvait que, par hasard, il s’agissait de moi. Je secouai un peu la tête. Euh…. Hein ? Ca commençait à divaguer sacrément dans ma tête….

La voix d’Othello me tira de mes pensées mal placées, alors qu’il me demandait les mécaniques de mon superbe plan. L’oublier, comment ? Excellente question. Je faillis lui faire remarquer que c’était lui qui s’était vanté d’être doué pour faire oublier les gens en premier lieu…. A la place, j’invitai Captain Obvious à se joindre à nous en proposant :

« Bah…. En t’occupant l’esprit avec quelqu’un d’autre ?

Merci moi, il n’y avait probablement pas encore pensé lui-même. Un bon coup de boule mental, et j’essayai d’activer mes neurones pour trouver une solution digne de ce nom.
Cela dit… Je ne pensais pas qu'il céderait aussi facilement. En fait je m'attendais même à devoir déployer l'artillerie lourde pour le convaincre d'abandonner l'idée de sortir avec cette fille et le voilà qui renonçait sans opposer de résistance. J'ouvris de grands yeux, ne sachant pas si j'avais un pouvoir de persuasion très efficace ou si Othello était une girouette. Minute... Non. Il ne pouvait pas être une girouette. Pas lui. Je l'avais découvert tellement dévoué et passionné, je ne pouvais pas croire qu'il était si volatile qu'il passerait d'une amourette à l'autre en un battement de cils. J'avais donc bel et bien un super pouvoir de persuasion. C’était, en soi, une bonne nouvelle, mais ça ne répondait pas à ma grande interrogation : qui lui coller dans le crâne pour chasser l’autre tâche. J’étais bien volontaire pour le poste, mais je doutais que quelqu’un comme lui puisse se contenter de quelqu’un comme moi. Je n’avais pas un opinion très haute de moi… et lui, il était tellement… tellement…. Et me voilà à sourire bêtement rien qu’en essayant de poser des mots sur ces qualités.

Concentre toi, Jake. Des suggestions ? Des suggestions… Est-ce que lui voler un baiser était une suggestion ? Non, pas franchement. Alors quoi ? Concentration. Ne pas penser à ses lèvres. Ne pas penser à son visage angélique. Ne surtout pas s’imaginer son sourire dévastateur. Non non non…. Qu’est-ce que tu fais Jake, avec ton visage à quelques centimètres du sien ? FOCUS ! Concentration.
Je clignai des yeux, m’infligeant une ribambelle de baffes mentales, me retenant de bégayer –l’art de perdre des points de sex appeal vitesse grand V.

« Je… je peux te trouver quelqu’un de mieux »

Finis-je, par bafouiller. MOI, avais-je envie de crier, mais ma raison me tirer les oreilles, me rappelant que je divaguais parfaitement. Je ne pouvais néanmoins pas être au four et au moulin : alors que j’arrivais, bien malgré moi, à retenir mes lèvres fougueuses de ne pas partir à son assaut, mes mains en profitaient pour faire des leurs, glissant des doigts d’Othello vers ses poignets, puis ses avant-bras. Minute… Etait-ce normal de tripoter ainsi les avant-bras de son pote ?

« Je vais tellement t’occuper l’esprit que tu ne pourras que l’oublier »

Il me fallut quelques longues secondes pour prendre la mesure de ce que je venais de dire. Est-ce que ce n’était pas… un peu… tendancieux ? Me retrouvant à rougir comme une jeune pucelle, je détournai rapidement le regard.

« … avec une autre fille, je veux dire »

J’espérais avoir l’air naturel, je savais que c’était peine perdue. Mes yeux tombèrent sur la fiole d’Othello, constatant avec espoir qu’elle semblait bien vide. Avec un peu de chance, il aurait autant de souvenir de ce que je disais que je n’avais de dignité… C’est-à-dire pas grand-chose.

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Othello A. Fitzgerald
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En attendant le pire
Je me jette dans tes bras?




Othello était on ne peut plus d’accord avec Jake lorsque ce dernier lui disait que ce serait mieux s’il… Bon, d’accord, la phrase était restée en suspens, mais sur le principe, il était d’accord. Il fallait faire une croix sur cette fille. Ce qui tombait bien, puisqu’il n’avait quand même jamais été question de la piquer à ces messieurs. Il n’avait qu’une envie, lui clamer qu’il voulait bien l’oublier pour se réconforter avec lui. Ce que, d’une certaine manière, il était en train de faire. Passer une soirée picole avec un pote, rien de tel pour oublier toutes ces histoires de filles. Sauf que ça n’était pas tout à fait comme ça que la soirée devait se dérouler, SI cette satanée potion se décidait à agir.

Le Serdaigle ne put s’empêcher de rire lorsque son pote lui suggéra le plus naturellement possible de s’occuper l’esprit avec quelqu’un d’autre. Oui, pour oublier une fille c’était sans doute la meilleure des méthodes. Cette idée avait d’ailleurs l’air de paraître logique à Jake aussi, si on s’en tenait au sourire béat qui illuminait son visage. A moins que ça ne soit la part de potion d’ivresse de sa fiole qui soit venue mettre un peu de légèreté dans son esprit. Sauf que l’idée avait beau être logique, elle était aussi compliquée à réaliser. En général, lorsqu’on avait quelqu’un en tête, c’était quand même bien compliqué de s’en défaire. Othello était d’ailleurs le premier à en témoigner. Depuis qu’il s’était intéressé à Jake, impossible de se le sortir de la tête et de s’en remettre à la raison. Il avait beau savoir que c’était un hétéro amoureux d’une gryffondor, rien à faire, il le voulait lui. Et puis après tout, il était lui-même hétéro, preuve que rien n’était impossible –ou qu’il n’était pas hétéro, ouais bon, détail-. D’ailleurs, il aurait donné cher pour réussir à oublier Jake et s’occuper l’esprit avec quelqu’un d’autre, et il savait que c’était peine perdue. Et puis tant qu’il n’avait pas VRAIMENT essayé jusqu’au bout avec lui, il n’abandonnerait pas. DONC, si on se mettait dans l’état d’esprit de quelqu’un intéressé par cette fille comme il l’était par son pote, il était un peu facile de dire de s’occuper l’esprit avec quelqu’un d’autre, et beaucoup plus compliqué de le faire en réalité.

« Mouais, je sais pas trop… »

Voilà, toute cette réflexion pour en venir à cette conclusion, amenée par une moue boudeuse. C’était ça, son unique suggestion ? Lui demander de l’oublier alors qu’il le regardait avec ce sourire à faire fondre ? IMPOSSIBLE. Il allait falloir faire bien mieux pour le déloger de son esprit. Bien mieux. Et visiblement, Jake l’avait bien compris. Est-ce que ce dernier venait de rapprocher son visage du sien ? C’était quoi ce regard langoureux ? Le sourire niais était contagieux, et Othello ne put s’empêcher d’en aborder un à son tour lorsque Jake parla de lui trouver quelqu’un de mieux. C’était de lui qu’il parlait, non ? C’était forcément de lui, sinon pourquoi se serait-il rapproché comme ça ?

« Quelqu’un de mieux, comme… to..comme qui ? »

Le « toi » n’était pas loin d’être sorti tout seul, mais Othello l’avait rattrapé de justesse. Il y avait la potion de Jake, qui avait des effets… qu’on connaît, et puis il y avait la sienne, modeste essai de potion d’ivresse. Clairement, elle n’était pas aussi efficace que celle de son pote, et pour cause celui-ci bénéficiait de plusieurs années d’expérience dans le domaine. Mais petit à petit, elle désinhibait une part de ses paroles et de ses gestes. Jake s’était rapproché de lui, c’était indéniable, et même s’il restait ce doute bien accroché quant à ses intentions et à l’efficacité de la potion, Othello avait bien l’intention de l’encourager à se rapprocher d’avantage.

« M’occuper l’esprit ? Vraiment ? »

Lorsque Jake le mentionna, Othello ne put empêcher un grand sourire de se pointer. Il venait de trahir l’efficacité de la potion non ? Il n’avait pas idée d’à quel point il lui occupait déjà l’esprit. D’ailleurs, cette fille il l’avait déjà oubliée depuis longtemps. Bon, le fait que c’était son pote Haim qui occupait le corps de celle-ci lorsqu’il l’avait embrassée y était pour beaucoup. Son esprit s’était occupé d’effacer très très vite le souvenir, ou plutôt d’essayer de le faire, puisqu’il savait que c’était le genre de choses qui justement restaient gravées pour ressortir aux pires moments. Il l’avait surtout déjà oubliée parce qu’il ne ressentait rien pour elle. Et SURTOUT parce que Jake occupait déjà son esprit plus que de raison. Il n’en aurait pas fallu beaucoup plus que cette déclaration pour qu’Othello songe à passer aux choses sérieuses. Le contact des mains de Jake sur ses bras s’occupait d’ôter le peu de raison et de retenue qu’il avait encore.

Et puis… douche froide. Avec une fille… COMMENT CA avec une fille ? C’était quoi cette embrouille ? Il jouait les gars intéressés, et puis alors qu’Othello commençait à se monter des films –bon d’accord, ils n’étaient pas tout neufs les films mais là n’était pas la question- il parlait de l’occuper avec une FILLE ?

« Mais je veux pas d’une fille ! »

Silence. Othello sentit ses joues virer au pivoine, venant faire concurrence à celles de Jake. Ce cri-là, il venait un peu trop du cœur. Oups. Il resta la bouche entrouverte, à regarder à gauche et à droite, comme si un panneau clignotant allait lui apporter la réplique magique qui sauve les apparences. Si toutefois il y avait encore des apparences à sauver.

« Enfin… je … je veux dire euh… »

Voilà. En réalité, il n’y avait pas de panneau et c’était quand même vachement dommage. Elles étaient où ses belles envolées lyriques qui inspiraient ses lettres ? Il était où, le Serdaigle à la plume affutée, qui savait toujours trouver les mots qu’il faut ? Apparemment aux abonnés absents quand la potion d’ivresse et les sentiments confus prenaient le dessus. Othello se mordilla la lèvre, sans oser lever les yeux vers Jake. Y avait-il encore une chance de se sortir de là ?

« Je veux pas d’une autre fille pour l’oublier ! »

Finalement, il osa lever les yeux vers Jake, timidement, en esquissant un sourire. Tu m’as pas grillé, si ? Bon, techniquement, il y avait des chances que si. Mais … il fallait faire semblant que non, ou alors croiser les doigts pour que ça passe incognito, noyé dans la potion de Jake. Qui, soit dit en passant, n’avait toujours pas révélé ses effets. A moins que les mains qui enserraient ses doigts et ses avants bras n’en soient un signe. Moui, peut-être. Un signe mais pas une certitude.

« J’aimerais quelque chose de différent, histoire de me changer les idées. Tu vois ? »

Cette fois-ci, il ne se gêna pas pour le regarder dans les yeux en lui souriant. C’était clair comme message non ? Othello alternait entre l’envie d’être très explicite  et de lancer des perches longues comme un bras et celle de ne rien laisser transparaître pour ne pas effrayer Jake. Mais finalement, si on omettait le rouge de ses joues, Jake n’avait pas l’air franchement effrayé. Les mains posées sur ses bras, le regard perdu, il avait presque l’air d’être sous l’effet d’un philtre. Se pourrait-il qu’il fasse vraiment effet et qu’Othello cesse de se poser cette question en vain ? Une chose était sûre : la prochaine fois, il ajouterait un effet témoin à ses potions, comme ces objets moldus qui ont une lumière verte qui s’allume lorsqu’ils sont en marche. Même si l’idée d’un Jake avec un voyant vert n’était pas très… lumineuse en fin de compte. Restait à attendre qu’elle montre vraiment ses effets.



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