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 When it hasn't been your day, your week, your month, or even your year... [Yaaakaaaleeeellooooo ♥]

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Jacob A. Jugson
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Yakallelo, yakallelo
Yakallelo, yakallelo
(Comment ça c'est pourri comme phrase d'accroche 8D ?)


Retomber dans mes vieux travers était devenu une habitude pour moi… une mauvaise habitude qui plus est. L’alcool et ses dérivés –essentiellement la potion d’ivresse que j’avais moi-même inventée- m’accompagnaient depuis tant de temps déjà que j’avais presque fini par oublier ce qu’était la vie sans ce délicieux enivrement.  Et je n’en étais pas fier, ce qui de toute évidence ne m’empêchait pas de continuer… J’avais pourtant failli réussir à m’en défaire. Une personne m’avait soutenue, poussée à me dépasser, à essayer de sortir de ce cercle vicieux. Malheureusement, cette personne ne faisait à ce jour plus partie de ma vie.  Ou plutôt… si, elle en faisait partie bien malgré moi, puisqu’il travaillait ici et que j’y étudiais, mais j’essayais tant bien que mal de l’éviter, et c’était aussi difficile que c’était douloureux. Callum me manquait, mais ma fierté et mon bon sens m’empêchaient de faire un pas vers lui.

A croire que j’étais condamné à cela : à peine je sortais la tête de l’eau que je la plongeais dans l’alcool. Ma réputation d’alcoolique me collait déjà à la peau, je n’avais donc, de toute façon, pas grand-chose à sauver de ce côté-là.
Je ne savais pas ce qui me déprimait le plus : le fait de retomber à la merci de mes vieux démons sans même chercher à me battre, le fait de savoir qu'à l'avenir elle ne viendrait plus me tenir compagnie et que je passerai par conséquent la nuit les fesses refroidies par le carrelage avec ma solitude pour seul manteau, ou le fait que, tel l'idiot que j'étais, j'espérais malgré tout la voir pousser la porte et s'asseoir à mes côtés comme au bon vieux temps. Je reserrai un peu ma prise sur mes jambes repliées, fermant les yeux et collant mon front sur mes genoux, espérant voir mes illusions s'effondrer avant qu'elles ne me mènent en bateau.

Le bruit de la porte que l'on pousse me fit sursauter et rater un battement de coeur. Le temps de ce battre perdu, je crus que mes yeux un peu troublés par l'alcool allaient tomber sur la silhouette gracile et délicate d'Arya. Mais non. Un corps élancé à la posture un peu désinvolte, des cheveux courts, un visage aux traits angéliques qui se dessinaient souvent en une moue assez indéchiffrable, à mi-chemin entre l'espièglerie et le mystère... J'étais partagé entre la déception pourtant peu surprenante que ce ne soit pas Arya, le soulagement que ce soit un visage ami, et l'irritation que ce visage ami me voit dans un tel état. Tant et si bien que la première phrase qui m'échappa ne fut pas la plus accueillante qui soit :

« Ah, super… Vous vous êtes passé le mot pour être le témoin de mon état pathétique ou quoi ? »

Je secouai doucement la tête, réalisant qu'il n'était en rien responsable de mes divers soucis et qu'il ne méritait probablement pas de subir ma mauvaise humeur sous prétexte qu'il n'était pas la belle brune aux yeux de biche que j'aurais tant voulu voir apparaître. J'espérais qu'il mettrait mon attitude sur le compte de l'alcool, d'autant qu'avec mon air de chien battu et la fatigue qui s'était creusée sur mon visage, je devais avoir l'air bien plus ivre que je ne l'étais réellement, et pour une fois, ça m’arrangeait.

« Pardon Thel…  je suis un peu à bout aujourd’hui »

Et si seulement ce n’était qu’aujourd’hui. Je n’avais pas tellement envie de l’accabler avec mes problèmes, d’autant qu’il était probablement juste venu faire une pause technique avant de rebondir vers d’autres aventures. Le pauvre, il venait assouvir ses besoins primaires, et le voilà qui avait droit à une agression gratuite et des lamentations. La nouvelle promotion du jour dans les supermarchés Jacob : pour un pipi acheté, repartez avec une attaque verbale et des jérémiades en prime. L’affaire du siècle ! Il ne fallait pas trop s’étonner si le supermarché était vide avec ce genre de conditions…  Ca et cette facheuse manie que j’avais de faire des métaphores ridicules.

Je me repris, me redressant un peu. Il fallait que j’arrête de punir tous les gens qui s’approchaient de moi pour mes problèmes. Il fallait aussi que j’arrête de m’apitoyer sur mon sort. Il fallait probablement que j’arrête la boisson mais ça, franchement, ça attendrait le prochain wagon de motivation –et quelque chose me disait qu’il n’allait pas arriver de si tôt. La motivation chez moi, c’était comme une compagnie de transport perpétuellement en grève. Et voilà le retour des métaphores foireuses …
Je remuai un peu, cherchant une position confortable, même si contre un mur et un carrelage j’avais peu de chance d’y arriver. Quelle idée aussi de squatter les latrines… C’était devenu une habitude au fil des mois et des années, une habitude qui, généralement, incluait la compagnie d’Arya. Maintenant que je pouvais tirer un trait là-dessus, il allait probablement falloir trouver un endroit un peu plus sympa pour mon campement.

« Drôle d’heure pour errer dans le château… des soucis pour dormir ? »

Je choisis volontairement de changer de sujet. Ce n’était peut être pas la meilleure idée qui soit, et Othello avait probablement envie de se carapater de là rapidement, mais c’était plus fort que moi… à croire que l’alcool révélait chez moi un instinct que je pensais maintenant éteint : celui de créer des liens. Après Arya et Callum, je n’étais pas sûr d’avoir envie de me rapprocher de quique ce soit à nouveau, mais mon subconscient ne semblait pas du même avis que moi… Et il était visiblement plus rapide que moi. Je pouvais certes rebondir à coup de « Non oublie ma question, je m’en fous en fait » pour essayer de m’en sortir, mais me mettre à dos le peu de personnes qui m’étaient sympathiques n’était peut être pas l’idée du siècle. A la place, j’esquissai un sourire maladroit dans sa direction, espérant qu’il n’allait pas lever les yeux au ciel et s’enfuir au pas de course.

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Othello A. Fitzgerald
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MessageSujet: Re: When it hasn't been your day, your week, your month, or even your year... [Yaaakaaaleeeellooooo ♥]   When it hasn't been your day, your week, your month, or even your year... [Yaaakaaaleeeellooooo ♥] EmptySam 6 Déc - 0:07



If I lose myself tonight
It will be by your side




Comme beaucoup, Othello avait considéré Jake pendant longtemps comme l’ivrogne du coin, le mec qui s’était retrouvé à Serdaigle parce qu’il avait vu de la lumière et qu’il y était entré. Il le voyait surtout comme un mec sans histoire et donc sans intérêt pour ses recherches. Les deux Serdaigle se connaissaient de vue, s’étaient parlé quelques fois, s’entendaient bien, sans animosité mais sans atomes crochus. Et puis quelques détails avaient attiré l’attention du corbeau de Poudlard. Ses longues heures passées à la bibliothèque, l’excellence dont il savait faire preuve malgré l’air benêt qu’il se donnait, ses périodes d’isolement, ces nuits où il revenait d’on ne sait où, imbibé d’alcool, qui étaient devenues quotidiennes, .. ça ne tournait pas rond. Cette image qu’il souhaitait se donner sonnait faux. Jake cachait quelque chose. Lorsqu’il avait décidé de s’intéresser à Jake de plus près, Othello n’avait pas exclu la possibilité de ne rien trouver. Bien des espionnages s’étaient soldés par des échecs, ses intuitions n’étaient pas infaillibles. Mais il voulait savoir ce que cette façade que Jugson se donnait cachait.

Justement, les espionnages ne s’étaient pas très bien passés. Othello ne l’observait pas de manière régulière, mais Jake attirait son attention de temps à autres. Peut-être toujours aux pires moments, lorsque Jake se faisait remarquer et que potentiellement il était sous l’influence d’une potion d’ivresse. Rien d’intéressant n’était ressorti de longues heures de filature, à part cette Gryffondor du nom d’Arya que Jake fréquentait souvent et dont il semblait très proche. Une partie d’Othello avait fini par se persuader que sa cible n’était que le mec sans histoire qu’il prétendait être. Ses espionnages auraient peut-être fini par se raréfier. Mais c’est là que Rubens Cassidy était arrivé. Un Gryffondor de deux ans son cadet auquel Othello n’avait jamais prêté attention. Cassidy. Il aurait pu tilter sur ce nom familier. Pourtant, il avait fallu qu’il l’entende parler à Jake d’une « Meredith Cassidy » pour que son intérêt pour le Lion s’éveille. Une victime dans la longue liste d’assassinats de ses parents et une raison de faire chanter le Gryffondor. Depuis, Othello, ou plutôt son homologue anonyme, ne le lâchait plus. Et dans tout ça, l’intérêt d’Othello pour Jake s’était ravivé avec la certitude que ses recherches n’étaient pas vaines. Pourquoi aidait-il Rubens à résoudre le mystère de l’assassinat de la mère de Rubens ? Pourquoi tant d’heures passées à des recherches à la bibliothèque ? Quels secrets cachait-il ?

Et puis petit à petit son intérêt s’était accru, alors qu’il alternait ses filatures entre Jake et Rubens. Sans découvrir aucun de ses secrets, Othello avait découvert quelqu’un qui semblait digne d’intérêt et … qui ne le remarquait pas du tout. En même temps, Jake ne semblait plus remarquer grand-chose depuis quelques semaines. Lorsqu’Othello le croisait le soir, dans la salle commune, Jake était sous l’emprise d’une potion d’ivresse, ou alors il errait tel un fantôme sans but. D’ailleurs, l’une des  seules choses qui le différenciait des fantômes de Poudlard, c’était son teint un peu moins blanc et un peu moins… transparent. La raison de cette soudaine perte de vitalité avait été bien moins complexe à découvrir que les secrets de Jake. Soudainement, on ne le voyait plus ni avec Arya, ni avec Callum. Si on couplait ça avec quelques rumeurs qui faisaient état d’une relation entre les deux derniers, l’équation se résolvait facilement.

Sans vraiment se poser de questions, Othello décida qu’il lui fallait remédier à cette situation et tenter de rendre le sourire à celui qu’il n’avait pas l’habitude de voir si triste. Mais s’il était doué pour espionner et agir dans l’ombre, le Serdaigle était beaucoup moins à l’aise avec l’idée d’agir aux yeux de tous, ou plutôt aux yeux de l’intéressé. Alors il commença comme il en avait l’habitude, dans l’anonymat. Il fit expédier une boite de chocogrenouilles à Jake –ça change des lettres de menace-, laissa un assortiment de baies exotiques et d’ingrédients pour potion traîner là où il savait que l’intéressé les trouverait, lui fit préparer des croissants pour le petit déjeuner, il tenta même d’offrir un jouet ensorcelé à son fléreur, une mousse qui bondissait toute seule et changeait de forme et de couleur selon la météo, qu’il avait conçu lui-même.

Reconnaissons-le, même s’il avait évité le poster de bébés fléreurs dans des pots de fleurs, Othello n’était pas un expert des cadeaux censés ramener la bonne humeur. Il s’en rendit compte de lui-même, et décida de changer de stratégie et de sortir de cet anonymat par des gestes simples pour éclairer les journées de l’intéressé : l’aider à arriver jusqu’au dortoir alors qu’il était bien alcoolisé, l’empêcher de tomber lorsque les escaliers lui jouaient des tours, retrouver ou lui ramener des affaires que Jake avait égarées, faciliter ses recherches pour des devoirs,.. Les actions n’étaient pas si faciles à trouver. C’est vrai, l’une ou l’autre fois, ce fut lui-même qui lui piqua discrètement des affaires avant de le voir les chercher et les lui ramener au meilleur moment. Ce fut lui aussi qui provoqua les escaliers pour qu’ils manquent de le faire tomber, qui plaça un caillou sur son chemin pour qu’il trébuche avant de le rattraper, qui ajouta discrètement de la poudre de corne de narval dans une de ses potion avant de lui tendre un antidote alors qu’elle était sur le point d’exploser, qui provoqua un tremblement de terre dans tout Poudlard et fit s’effondrer les cachots pour le sauver de… ah non, ça c’était pas lui. Plus il en faisait, plus il espérait attirer l’attention de Jake… et moins ça semblait fonctionner. Ce dernier ne semblait rien remarquer, ni que sa vie avait été plusieurs fois menacée, ni qu’Othello l’avait sauvé à plusieurs reprises, ni même qu’il existait. Un cuisant échec en somme. Et dans tout ça, Othello avait gagné… un intérêt pour Jake qu’il n’aurait pas soupçonné. Au-delà des secrets que ce dernier pouvait cacher et qu’il ne cherchait même plus, le Serdaigle avait envie de se rapprocher de celui qui ne semblait toujours pas le remarquer. Et si une toute petite –infime- partie de lui reconnaissait qu’il avait peut-être un peu d’attirance pour Jacob, le reste s’auto convainquait que cet abruti cachait trop de choses et qu’il voulait juste lui rendre le sourire, l’amadouer pour découvrir ses secrets.

Ce soir, ce n’était pas un hasard si Othello se retrouva devant la porte des toilettes des garçons à une heure indécente. Ce n’était pas non plus pour une envie pressante –du moins pas celle d’aller aux toilettes 8D-. Othello n’avait pas de plan en tête, juste l’idée d’essayer d’entrer un peu plus dans la vie de Jake. A force d’espionnage, il n’avait pas été difficile de comprendre qu’il partait souvent se planquer dans les toilettes du troisième pour picoler en paix. En poussant cette porte, Othello savait qu’il avait de bonnes chances de le voir. En revanche, il ne s’attendait pas à être accueilli par… des espèces de reproches. Vous vous êtes passé le mot ? Minute. C’était qui les autres ?

Il leva un sourcil, baissa le regard vers Jake qui était affalé sur le carrelage. Alors c’est là que tu passes tes soirées ? Affalé sur le carrelage, une fiole à la main, tout seul ? Ou peut-être pas tout seul, si on s’en tenait à sa remarque.

« Salut à toi aussi. Ça fait plaisir de voir que t’es content de me voir ! »

Il eut un petit rire et s’avança jusqu’aux robinets pour se passer la tête sous l’eau et boire un coup. Il fallait bien un prétexte –aussi peu crédible soit-il- pour se rendre aux toilettes à cette heure-ci, non ? A n’importe quelle heure d’ailleurs, puisqu’on ne va pas souvent aux toilettes pour admirer le paysage et repartir. Les trois gorgées d’eau ne firent pas de mal à sa gorge qui s’était asséchée lorsqu’il avait passé un petit moment à hésiter avant de rentrer dans la pièce. Ceci fait, il se tourna vers Jake qui venait de s’excuser pour son accueil chaleureux. Tout ça parce qu’il était « à bout ». Othello faillit lui dire que ce bout se lisait sur son visage, mais se retint. Le spectacle qu’il offrait, l’air à moitié parti, assis sur le carrelage, avait quelque chose de triste. Le Serdaigle avait bien envie de le traîner de force jusqu’aux canapés de la salle commune, un endroit un peu plus décent pour passer sa soirée, mais ça aussi il le retint. Il ne voulait pas passer pour le donneur de leçons. A la place, il se rapprocha de Jake, se colla contre le mur et se laissa glisser jusqu’à ce que ses fesses heurtent le sol sans délicatesse. Aie. Le carrelage, c’était définitivement dur et pas agréable.

« Drôle d’heure ? C’est toi qui me dis ça ? »

Il le regarda en rigolant. Non mais tu t’es vu, sur le carrelage des toilettes, à me dire que c’est une drôle d’idée de venir ici ? Il laissa tomber sa tête en arrière, admirant le crépi du plafond des toilettes et fronça les sourcils en fixant un instant une tache qui ressemblait à une araignée. Ou une araignée qui ressemblait à une tache. Définitivement, cet endroit n’avait rien de vraiment inspirant. Il soupira, perdant son sourire un instant.

« Des soucis ouais, on peut dire ça. J’avais… trop de trucs en tête. Enfin rien d’important. »

Il s’abstint de préciser que c’était Jake qui squattait ses pensées, ça aurait peut-être fait un peu stalker –ce qu’il était un peu, mais passons 8D-.

« Et puis j’avais envie de trouver un coin de tranquillité, mais visiblement même dans ces toilettes à cette heure-ci, on n’est pas seul ! »

Un petit rire s’échappa de ses lèvres et il se redressa d’un bond, décollant son buste du carrelage froid du mur pour se tourner un peu vers Jake.

« Et toi, qu’est-ce que tu fais ici à cette heure-ci, posé sur les carrelages des toilettes ? »

Un bout de la question lui resta sur le bout des lèvres. Dis, c’est quoi qui te pousse à bout aujourd’hui ? Bon, il avait déjà quelques petites idées de réponse même si la question de l’emplacement restait un mystère à part entière. Mais la réponse de Jake l’intéressait plus que ses propres hypothèses. Son regard descendit vers une fiole vide qui traînait là.

« On dit que tu fais les meilleures potions d’ivresse de Poudlard. Tu veux bien en partager un peu ? »

Jamais Othello n’avait testé cette potion-là. Il avait bien été sous l’emprise de l’alcool –le vrai-, quelques fois, mais celle-ci l’intriguait. Et puis sa gorge était sèche à nouveau.

« Je crois que j’en aurais bien besoin. »

Il ne jugea pas utile de préciser pourquoi il en aurait besoin, et pour cause. Se donner du courage pour accepter un tout petit peu ce sentiment bizarre qu’il ressentait pour Jake, ça ne semblait pas être une raison judicieuse à dévoiler. Mieux valait-il rester dans le flou dans l’attente d’y plonger son esprit.




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Jacob A. Jugson
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MessageSujet: Re: When it hasn't been your day, your week, your month, or even your year... [Yaaakaaaleeeellooooo ♥]   When it hasn't been your day, your week, your month, or even your year... [Yaaakaaaleeeellooooo ♥] EmptyLun 8 Déc - 19:46



I'd take another chance, take a fall
Take a shot for you


Je l'observai se diriger vers les lavabos pour boire et s'asperger la tête d'un œil curieux. Depuis la tour des Serdaigles c'était une sacré trotte pour juste un petit rafraîchissement, mais je ne faisais pas partie de l'inquisition, je ne comptais pas le harceler de questions pour lui tirer les vers du nez. De toute façon, j'étais un peu mal placé pour commenter les choix des autres. A bien y penser, j'avais fait la connaissance de Silver dans les toilettes des filles ... Une rencontre haute en couleur que je ne regrettais absolument pas au vu de notre relation aujourd'hui.
Je reportai mon attention sur Othello et ses mèches de cheveux dégoulinantes, un sourire se dessinant sur mes lèvres alors que je le comparais mentalement à un bébé fléreurs’étant rétamé dans une bassine d’eau. Je retins cependant mon commentaire, songeant que l’accueillir avec une râlerie et le comparer à un clébard dans la foulée, ça pouvait faire un peu beaucoup… Alors que c’était très mignon, un bébé fléreur.

A mon grand étonnement, plutôt que de tourner les talons et d’aller voir ailleurs si la courtoisie existait encore, il vint s’installer à côté de moi.
Je faillis lui faire remarquer qu’il n’était pas obligé de s’infliger le sitting sur le carrelage s’il avait mieux à faire –dormir par exemple, ou n’importe quoi en fait, puisque tout devait être mieux que de se péter le coccyx dans des toilettes où il faisait plutôt froid en plus du reste, avec pour seul compagnon un ivrogne. La remarque ne quitta cependant jamais mes lèvres, alors que je me disais que ce serait tendre le bâton pour se faire battre  puisque je n’avais en vérité pas la moindre envie qu’il me laisse tout seul. Je me sentais un peu pitoyable à réclamer muettement son attention et sa compagnie, mais comme il ne le savait probablement pas… c’était toujours ça de dignité de préservé. Je l'observai prendre position à côté de moi dans la souffrance.

J’hochai la tête dans un petit rire. Il n’avait pas tort : c’était le borgne qui se foutait de la gueule de l’aveugle –ou même l’inverse.

« C’est une heure habituelle pour moi »

Précisai-je néanmoins, jouant du bout des doigts avec ma fiole vide. Je ne me souvenais pas de la dernière soirée où je m’étais endormi tôt. C’était devenu coutumier de veiller tard, là où la plupart des gens alternaient couchées tardifs et longs sommeils.
Je pinçai les lèvres, un air faussement désabusé sur le visage. Mes commissures de lèvres trahissaient cependant mon amusement.

« Oui hein, les toilettes, ce lieu d’ordinaire si fantastique, c’est plus que c’était... »

Du coin de l’œil, je l’observai se redresser. Visiblement, il avait du mal à trouver une position confortable. Je me retins de lui faire remarquer que peu importe ce qu’il tenterait, il ne risquait pas de trouver une posture plus commode. La dure loi des sittings latrinesques.
Comme je le craignais, la fameuse question finit par tomber. J’esquissai un sourire, la réponse me semblait pourtant évidente.

« Je bois »

Répondis-je, pragmatique, levant la fiole dans sa direction, un sourire au coin des lèvres. 10 ans à se faire passer pour l’idiot du village, jouer au con était devenu une seconde nature pour moi. Je savais bien que ce n’était la réponse qu’il voulait, mais il devait bien s’attendre à ce que j’esquive de la sorte.  Cela dit, si je ne voulais pas me retrouver tout seul comme un con parce qu’il en avait marre de mon manque de coopération, il allait peut être falloir faire un effort. Je pris une grande inspiration, baissant un instant les yeux sur mes chaussures.

« Je… passe le temps. J’ai du mal à dormir. L’alcool aide un peu »

Ce n’était qu’un demi-mensonge. En vérité, j’arrivais à m’endormir, mais si je le faisais sobre, je savais que les terreurs nocturnes viendraient me rendre visite. Contrairement à la plupart des insomniaques qui cherchaient désespérément le sommeil sans le trouver, je l’évitais, jouant à cache cache avec lui. Et pour cela je buvais juqu’à ce que l’ivresse prenne le dessus et m’emporte dans un état comateux dénué de rêve. J’avais réussi, à force d’expérimentations, à ôter l’effet gueule de bois de mes potions d’ivresse, ce qui me permettait d’aller en cours frais comme un gardon –ou presque. La potion avait d’autres effets indésirables ceci dit : comme la cigarette, elle me faisait le souffle court, et, de manière générale, dégradait mon état physique. N’étant pas un grand fan de sport, cela ne me posait pas plus de problème que cela en vérité ... Je me demandais juste ce que les effets long terme pourraient être.

« Et toi, quelle est ton excuse ? »

Demandai-je, me radoucissant un peu. J’avais encore un peu de mal à ne pas me braquer et à m’ouvrir sur le sujet. Il fallait dire que plus j’en dévoilais, plus cela appelait les questions. Des questions auxquelles je ne voulais pas forcément donner de réponse. Ce n’était pas contre Othello… c’était… juste un sujet délicat. Je n’avais pas envie de le mettre mal à l’aise avec des sujets de famille difficiles, ou pire, de le faire fuir, alors je venais à peine de me trouver un partenaire de parasitage de WCs !

« Généralement parlant les errances nocturnes consistent à ... Faire le mur pour se rendre dans la forêt interdite, faire le mur pour aller faire la fête, organiser une escapade amoureuse, ou aller chaparder les affaires des profs ou du concierge, pas visiter les toilettes de nuit... Même si c'est une activité très intéressantes »

Continuai-je, un sourire espiègle sur les lèvres. A force de traîner la nuit dans les couloirs, j'avais croisé un sacré paquet d'oiseaux nocturnes, chacun avec son histoire. Et les histoires se suivaient et se ressemblaient, généralement à base de folies étudiantes, d’amourettes, d’insomnies, ou de mauvais coups. La mienne d’histoire restée scellée dans mes lèvres. J’arrivais généralement à jouer d’humour, de plaisanteries, et de badineries, pour ne pas avoir à rentrer dans les détails. Tant d’années passée à pratiquer le baratin, et mon travail payait enfin.
Je me fis sortir de mes pensées par Othello, sur lequel je levai un regard pensif.

« J'ignorais que ma réputation me précédait... »

Commentai-je dans un sourire. Ou plutôt, je savais que ma réputation de saoulard me collait au train, pas celle de viticulteur de fortune.

« C’est le début de la gloire »

Ajoutai-je, alors que je lui tendais une de mes petites fioles, paume ouverte vers lui comme une offrande,  un éclat de compassion dans les yeux. Visiblement, je n’étais pas le seul dans ces toilettes qui avait besoin d’un remontant.

« Vas y mollo par contre, la dernière personne qui en a prise une a fini dans un sacré état… »

Je me mordis la lèvre, repensant à cette fameuse soirée où Arya était passée quasi instantanément de parfaitement sobre à totalement déchirée en un claquement de doigt. Sur le coup je n'avais pas tellement fi, mais rétrospectivement c'était assez drôle. Ma bonne humeur ne s'éternisa pas bien longtemps cela dit... Cette soirée était, à mon sens, le point de basculement. Si agréables soient les souvenirs, à choisir je l'effacerais Villiers si ça voulait dire ne pas perdre une amie chère et me sentir misérable aujourd'hui. Je secouai la tête, cherchant à chasser mes pensées noires. Je détestais l'emprise que cette histoire avait sur moi. J'avais pourtant réussi à dépasser cela grâce à la thérapie un peu particulière de Hell, mais depuis que je m'étais confrontée à Arya... J'avais l'impression d'avoir fait 10 pas en arrière.

Je décidai de ne plus m'attarder sur mes déboires amoureux et de dédier toute mon attention sur mon compagnon d'infortune. Quoi de mieux qu'une petite soirée entre bros pour se changer les idées ?

« A nos soucis »
plaisantai-je, cognant sa fiole contre la mienne pour trinquer  

« Et aux potions d'ivresse, qui nous font oublier nos problèmes à défaut de les régler »

J'avais comme un doute là dessus, dans la mesure où l'alcool me faisait encore plus ressasser mes soucis mais me permettais de dormir... Dans mon cas cela sonnait plus comme une résolution de problème qu'une potion d'oubli. A force d'être pris pour un ivrogne, j'avais même adopté leurs phrases de justification.

« La prochaine fois qu'on veut se faire une soirée entre potes on tentera les tabourets du pub, promis »

Ajoutai-je dans un sourire en remuant un peu contre le mur, cherchant une position où je n'aurais pas l'impression de briser tous les os de mon dos. Peine perdue, et je le savais, mais l’espoir fait vivre, non ?

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Othello A. Fitzgerald
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MessageSujet: Re: When it hasn't been your day, your week, your month, or even your year... [Yaaakaaaleeeellooooo ♥]   When it hasn't been your day, your week, your month, or even your year... [Yaaakaaaleeeellooooo ♥] EmptyVen 12 Déc - 19:04



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Sans grande surprise, Jake esquiva à moitié la question sur les raisons de sa présence ici à une heure tardive. Il buvait, certes. Othello acquiesça en hochant la tête, sans prendre la peine de répondre que ça, il l’avait bien remarqué. En même temps, il aurait été bien étonnant que Jake donne une autre réponse. Peut-être même décevant. Ces gens qu’on ne connait pas et qui sont prêts à vous déballer toute leur vie à l’arrêt de bus parce qu’ils se sentent seuls et déprimés, ces gens-là n’intéressaient pas tellement Othello. Sans défi, pas de gloire.

Il fut d’ailleurs étonné que Jake précise de lui-même quelque peu les raisons de ses beuveries nocturnes et solitaires. Certes, son compagnon d’infortune ne s’avançait pas trop en disant qu’il avait du mal à dormir, mais c’était déjà un grand pas sur le simple « je bois ». Une nouvelle fois, Othello hocha la tête. Des insomnies, il en avait connu lui aussi, particulièrement lorsque ses parents avaient fait disparaître son frère de la circulation. Et quand il ne dormait pas, on lui donnait… une potion de sommeil. Le Serdaigle leva un sourcil en pensant à cette petite potion qu’il avait appris à faire avec les années. De temps en temps, l’insomnie le reprenait et ces antidotes étaient salvatrices. Fallait-il lui faire remarquer qu’une potion de sommeil aurait été plus adaptée que l’ivresse pour dormir ? Sans doute pas. Si cela convenait à Jake, ça n’était pas ses affaires.

« Bah… Du moment que ça t’aide. »

Même s’il trouvait ça plutôt triste de boire seul dans les toilettes une fois le reste de la maison au plumard, Othello n’allait pas le lui reprocher. Ça devait déjà être assez difficile d’en arriver là pour ne pas en rajouter une couche. Quant à ses raisons à lui.. ses raisons à lui…

« J’arrivais pas à dormir non plus. »

Il haussa les épaules, conscient que son excuse n’était peut-être pas suffisante pour satisfaire Jake. D’ailleurs, c’est ce que ce dernier lui fit remarquer. Effectivement, on n’atterrissait pas dans ces toilettes là par hasard, juste parce qu’on n’arrivait pas à dormir.

« J’avais envie de faire un tour, j’en avais marre de me retourner dans mon lit, et mes pas m’ont conduit jusqu’ici. »

C’était à peu près aussi exact que les raisons de Jake. On dira qu’ils n’étaient pas là pour s’étaler sur les vraies raisons de leur présence ici ce soir, au détail près que Jake n’aimerait sans doute pas connaître les véritables raisons d’Othello, et que ce dernier au contraire désirait plus que tout percer les secrets de son ami.

« J’avoue, j’ai vu qu’il y avait de la lumière et j’ai entendu du bruit, et j’étais bien content de trouver quelqu’un. C’est toujours agréable d’avoir de la compagnie pour les errances nocturnes ! »

Finit-il par dire en se redressant un peu –non, décidément, ses fesses ne se faisaient pas au carrelage et vice-versa- et en souriant à Jake. Ça aurait pu être vrai si ses insomnies avaient été plus fidèles à la description qu’il en faisait qu’à la réalité. Othello n’était pas du genre loup solitaire, il était rare qu’il cherche à être seul à part lorsqu’il était en mission espionnage/chantage/soudoyage/rime-en-age. Mais ça n’était pas tout à fait vrai car s’il était effectivement bien content d’avoir trouvé quelqu’un, il l’avait pour ça cherché. Il aurait été bien déçu de trouver à peu près n’importe qui d’autre à la place de Jake dans ces toilettes, tout comme il aurait été déçu de trouver ce dernier déjà en compagnie de quelqu’un d’autre. Mais bon, ça n’était qu’un détail avec lequel il n’allait pas encombrer la conversation. Il préféra dériver sur la raison manifeste de la présence de son pote dans les toilettes, à savoir la boisson. Et pas n’importe laquelle. Oui, la réputation précédait Jake, du moins quand on fouillait un peu.

Avec un peu d’hésitation, Othello attrapa la fiole que lui tendait Jake. Apparemment, ce dernier aussi était content d’avoir de la compagnie, au vu de la facilité avec laquelle il partageait sa boisson. Il faut dire qu’une soirée seul dans les toilettes à s’enfiler des potions d’ivresse sur le carrelage, ça ne devait pas être ce qu’il y a de plus drôle. Ce qui faisait d’Othello un bon compagnon d’infortune. Le Serdaigle ne doutait pas que Jake aurait pu préférer quelqu’un d’autre, une fille par exemple, mais il n’y avait personne qui errait dans les couloirs et peu de chance que quelqu’un –encore moins une fille- pousse la porte de ces toilettes par hasard. La chance était donc de son côté pour ce soir.

« Merci ! »

Il ne manquait plus que les chips pour faire un apéro parfait, bien que tardif. Il grimaça en écoutant les avertissements de Jake. D’un côté, Othello était assez sûr de lui pour savoir qu’il ne finirait sans doute pas dans un « sacré état », d’un autre, il savait qu’il avait tendance à surestimer ses capacités de résistance et que les avertissements n’étaient peut-être pas là juste pour faire joli. Et puis ça ferait mauvais genre de finir dans un sacré état. Restait à savoir ce que Jake entendait par là, et ce qu’il entendait par y aller mollo.

« Je ferai attention, promis. »

Lui dit-il tout de même avec un sourire espiègle, avant de trinquer avec son nouveau compagnon de beuverie.

« A nos soucis ! »

Répéta-t-il avant de porter la fiole à sa bouche, prêt à tout avaler d’une traite. Ah oui, y aller mollo. Il rabaissa un peu la fiole, revu ses objectifs à la baisse et en ingurgita une bonne moitié. Le goût amer le surprit et il grimaça en avalant le tout. Ca n’était pas la potion la pire qu’il ait bue mais clairement ça n’était pas non plus la meilleure. Mais au fond ça n’avait pas beaucoup d’importance, il ne la buvait pas pour le goût.

« Je retiens pour la prochaine fois. Je donnerais cher pour un siège plus confortable que le carrelage ! »

Il sourit à Jake une nouvelle fois en le regardant, puis laissa sa tête repartir en arrière. L’arrière de son crâne rencontra le mur avec douleur, et il reporta ses yeux sur le plafond. La douleur s’estompa aussi vite que le petit « aie » qu’il laissa échapper.

« Et la prochaine fois, ça sera ma tournée de potions ! »

Lança-t-il sans réfléchir. Il n’avait jamais tenté de faire une potion d’ivresse, n’était pas bien sûr de pouvoir trouver la recette de ce genre de mixtures quelque part, mais il improviserait en temps utile. Doucement, il sentit sa tête se faire plus lourde. Ses yeux, fixés sur le plafond, retrouvèrent la tache. Froncement de sourcils. Cette tache bougeait bel et bien. A la réflexion, c’était peut-être une araignée.

« T’avais déjà remarqué qu’il y avait une tache qui bouge là-haut ? »

Il se pencha un peu jusqu’à regarder la tâche, à moitié avachi sur son bras gauche. Un grand sourire éclaira son visage. Pas de doute, la potion était bel et bien efficace. Au fond de son crâne, ça tournait un peu. Les yeux rivés sur le plafond, il se laissa tomber sur le côté, jusqu’à laisser sa tête atterrir sur les cuisses de Jake.

« Ah ! C’est plus confortable comme ça ! »

Il fallut une demi-seconde pour que les mots qui avaient franchi ses lèvres parviennent à son cerveau et qu’il fronce les sourcils en se disant qu’il avait manqué une occasion de se taire. Ouais, peut-être que boire la potion d’ivresse de Jake n’avait pas été l’idée du siècle, et peut-être qu’il aurait dû l’écouter un peu mieux lorsque ce dernier l’avait prévenu d’y aller mollo. Mais il n’y était pas allé trop dur, il n’avait pris qu’une moitié de la fiole. Bon, d’accord, une bonne moitié.

« Ça ne te dérange pas si je reste un moment… là ? »

Il leva les yeux vers Jake pour croiser son air perplexe. Othello tenta les grands yeux de bébé fléreur –le chat potté des petits sorciers- pour se faire accepter. En réalité, il ne savait même pas s’il serait bien en mesure de se relever, si la réponse de Jake était négative. D’ailleurs, il ne l’avait posée que par pure rhétorique, espérant que ce dernier ne verrait pas d’inconvénients au squatt de sa tête sur ses cuisses. Lui, en tout cas, se trouvait bien mieux posé qu’avant. Son dos reposait sur toujours sur le sol froid mais sa tête avait trouvé un appui bien plus confortable que le carrelage contre lequel il s’était cogné. Il se tourna encore un peu en gigotant tant bien que mal jusqu’à laisser reposer ses deux épaules sur le sol, les genoux pliés et les yeux toujours rivés vers la tache du plafond qui s’était définitivement déplacée. Sans ce stupide plafond à taches qui bougent au-dessus d’eux, il aurait pu observer le ciel, ce qui était quand même bien plus intéressant que d’observer du crépi sale. Mais il n’allait quand même pas jeter un sort pour faire disparaître le plafond des toilettes, surtout dans son état. Il ne voudrait pas risquer un effondrement des tours de Poudlard alors qu’il manquait déjà un bout de cave.

« Elle y va pas de main morte ta potion ! »

Il sentit sa tête tourner à nouveau alors qu’il quittait la tache-araignée pour regarder Jake, et ferma les yeux un instant pour remettre tout ça d’aplomb.

« Alors on en était… ah oui ! Si tu veux tout savoir, je n’arrive pas à dormir parce que j’ai quelqu’un en tête et … j’arrive pas à l’approcher, j’ai peur que ça se passe mal. T’es de bon conseil en relations ? »

Bon, en fait, Jake n’avait pas vraiment dit qu’il voulait tout savoir. C’était plutôt du déballage de vie volontaire. Le Serdaigle rouvrit les yeux pour fixer son compagnon-édredon-de-fortune. C’est bien connu, l’alcool délie les langues. Mais là, il avait encore suffisamment de bon sens pour aussi savoir que s’il se confiait à Jake, ce dernier se confierait peut-être en retour. Plus que tout, Othello n’avait pas encore perdu espoir de réussir à découvrir les secrets de ce dernier. Et puis des conseils, c’est toujours bon à prendre. Sa dernière relation commençait à dater, et en plus de ça, on pouvait dire qu’elle s’était mal finie si on considérait que son ex-copine refusait catégoriquement de lui adresser la parole depuis. Une bonne raison de prendre des conseils auprès du principal intéressé.  


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Jacob A. Jugson
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I'd take another chance, take a fall
Take a shot for you


A nos soucis. On faisait une sacrée paire, tous les deux, au milieu des toilettes, à boire à nos malheurs. Il y avait un petite quelque chose de pathétique ceci dit, mais le pathétisme à deux était nettement plus supportable, l’air de rien. J’arrivais même à en sourire, moi qui me laissai pourtant bercer par la mélancolie depuis plusieurs semaines déjà. Comme quoi, le répit pouvait venir de là où on ne l’attendait pas : Othello, un garçon avec qui j’avais, certes, quelques affinités, d’Aigle à Aigle, mais que je n’aurais probablement jamais imaginé comme compagnon d’infortune. Il fallait dire qu’à force de faire une obsession sur Arya, j’avais oublié que la compagnie d’autres personnes pouvait, également, m’être agréable.

J'ouvris la bouche, prêt à lui dire qu'une ou deux gorgées pour commencer devrait suffire, mais il fut plus rapide que moi à se descendre la moitié de la fiole d'une traite. J'en avais moi-même avalé une et demie, mais cette potion était dosée pile poil à ma convenance. Pour mon poids, ma carrure, mon âge, ma résistance. Lui... Pas sur. L'avenir nous le dirait, et plutôt trop tôt que trop tard.

J’esquissai un sourire alors qu’il soulignait l’inconfort des lieux. Certes, il y avait mieux, mais je faillis lui faire remarquer qu’il était venu subir ça de son plein gré. Et mon sourire ne fit que s’élargir lorsqu'il se porta volontaire pour faire la potion d'ivresse lui-même la prochaine fois. Clairement, les ingrédients de la potion n'étaient pas trop difficiles à rassembler -même si leur qualité était essentielle-, c'était le dosage qui était une vraie plaie. J'y avais travaillé pendant des années, jouant mon propre cobaye au passage, pour enfin obtenir un résultat convenable. Je me demandais un peu quel résultat obtiendrait Othello. Tout dépendait de s'il se lançait dans cette expérience avec ou sans mon aide. Quoiqu'il en soit j'étais curieux de voir le résultat.

« J’ai hâte de voir ce que ça va donner… On prend les paris sur la réussite de ta potion ? »

C’était le moment de parier gros. Pour avoir travaillé encore et sans relâche sur cette fichue potion, je connaissais les difficultés et les pièges. Son premier essai serait très probablement un râté total… autant dire que je pouvais gagner quelque chose facilement, c’était le moment de placer ses jetons. Evidemment, il ne devait pas savoir à quoi s’attendre. Je n’allais pas l’empêcher de faire ses propres expériences… juste en profiter pour gagner un pari facile –même si je n’avais pas encore l’objet du pari en soi.

Il changea de sujet de manière aussi abrupte qu’imprévue, et par automatisme, je levai le nez vers le plafond en question. Bizarrement, malgré toutes les heures passées en ces lieux, je n’avais jamais prêté attention à cette fameuse « tâche ». Peut être était-ce parce que j’avais, malgré tout, relativement régulièrement de la compagnie, ou bien juste parce que j’avais cette fichue tendance à plus scruter le sol que le plafond. Qu’importe au fond. Mes yeux suivirent la dite tâche qui, effectivement, semblait se déplacer.

« Peut être qu'un farceur a ensorcelé la tâche »

Suggérai-je. Ce n'était pas infaisable, et je connaissais plus d'une personne qui trouverait ça hilarant de voir la tâche se faire la malle dés qu'un chiffon pointerait le bout de son nez. Les petits plaisantins ne manquaient pas à Poudlard, même si certains étaient plus menaçants que d’autres à en croire ce qui était arrivé récemment à mon cousin. Cela dit quelque chose me disait que ceux qui s'amusaient à faire de la vie des gens un enfer s'intéressaient peu à donner vie aux tâches et inversement. Et puis peut être qu'il s'agissait d'une araignée, aussi. Dur à dire avec la vue un peu embrumée par l'alcool. Quoiqu'il en soit, on devait avoir l'air malin, tous les deux le nez en l'air, fascinés par le plafond. Ça mériterait presque une photo.

Trop occupé à admirer l'hybride tachraignée, ce ne fut qu'à la dernière minute que je vis Othello vaciller un peu et perdre son équilibre précaire dans cette position inconfortable, je pouvais déjà dire qu'il allait tomber. Je me redressai un peu, m'apprêtant à le retenir pour qu'il ne se fasse pas mal et à le redresser contre le mur, mais il manqua mes bras pour venir immédiatement s'effondrer sur .... mes cuisses.
Je sursautai au contact de sa tête, ne m'attendant pas à finir dans cette position. J’étais d’ordinaire plutôt tactile, câlin même selon certains, mais… plutôt avec les filles, il fallait l’avouer. J'attendis un instant, immobile, qu'il se relève dans la foulée, avant de comprendre que ce n'était pas du tout au programme. Soit Othello était très ivre, soit il n’avait aucune notion de l’espace personnel et des frontières… peut être les deux. Cela dit, pour toutes les fois où j'avais joué le bourré relou avec mes amis, je pouvais pour une fois endosser l’autre rôle.

« J'ai comme l'impression que que je me fais un peu avoir dans l'histoire ... »

Fis-je remarquer, mes lèvres se retroussant en un sourire amusé, retrouvant un peu mes aises alors qu'il vantait plus ou moins les qualités de confort de mes cuisses.

« J'imagine que c'est le prix à payer pour m'être fait porter jusqu'à mon dortoir ou l'infirmerie tant de fois »

Ne disait-on pas qu'on était tous l'ivrogne de quelqu'un ? Bon le proverbe n'utilisait pas exactement le mot "ivrogne" mais enfin ... L'idée était là. Je finis par me détendre, mettant de côté le fait qu'à jouer les oreillers de fortune je devais garder les jambes tendues au sol et que ce n'était pas la position la plus confortable au monde. Je regrettai de ne pas avoir adopté la position en tailleurs avant de m'être fait assaillir. Il fallait dire que je n'avais pas vu venir ce revirement de situation, donc pas eu l'occasion de m'y préparer.

Je me penchai sur lui, scrutant ses pupilles. Pas de doute, la potion faisait bien effet. Pas que son comportement ne laisse véritablement place au doute... Mais je vérifiais tout de même qu'il n'était pas en train de profiter de ma naïveté pour se faire un repose tête douillet.

« Tu t’en sors bien… La dernière qui en a avalé une s’est endormie de manière très brutale et inattendue… »

Non sans m’avoir chauffé avant… Cruel instant à bien y repenser. Mais je ne voulais pas y repenser. Je ne voulais plus jamais y penser. J'avais même envisagé le sort d'oubliettes, mais j'avais trop peur de me louper et d'oublier tout le reste. Car j'avais des souvenirs chers à mon cœur au milieu de ceux qui étaient douloureux. Je levai les yeux au ciel, agacé par ma propre capacité à me gâcher la vie et à sans cesse me laisser dériver vers les sujets qui fâchent. Une petite baffe mentale, et me voilà de nouveau dans le présent. Je remuai un peu des jambes, à la fois pour me changer les idées, et puis pour rappeler à Othello qu’il avait fait un choix terrible s’il pensait que je serais un coussin bien sage. J’esquissai un sourire, guettant sa réaction. Eh oui, comme le disait l’autre, if I can be your paradise, I can very well be your hell as well.

Il me sortit de mes plans machiavéliques –au moins ça- en se devenant soudainement très bavard concernant son fameux souci. Ah, un problème de cœur, j’aurais pu parier là-dessus. Au final, tout revenait toujours à cela… Ou aux soucis familiaux. Le relationnel en somme. Et l’on s’étonnait encore que les gens finissent misanthrope ? Ce n’était pas si dur à comprendre selon moi. J’esquissai un sourire plein de compassion en direction d’Othello, je savais ce qu’il pouvait endurer. Sourire qui se retrouva cependant bien vite effacé, remplacé par un éclat de rire aussi soudain et spontanné que bref.


« Oulaaaah, non, t’aurais pas pu tomber sur pire conseiller conjugal ! »

Répondis-je du tac au tac, une fois le rire calmé. L’idée qu’on me prenne comme conseiller me paraissait… grotesque. Evidemment, Othello ne pouvait pas deviner mes déboires en amour. Ca ne s’inventait pas, d’être un tel raté social ! L’espèce de loir allongé sur mes jambes allait bien vite se rendre compte que l’amour, ce n’était pas inné chez moi.


« Toute mes histoires se sont finies en queue de poisson… et mes non histoires aussi d’ailleurs »

Ajoutai-je en guise d’explication. C’était un euphémisme, mais je n’avais pas franchement envie de développer le sujet, me connaissant, ça allait encore me plomber le moral, et ma bonne résolution de ce soir consistait à essayer de rester de relativement bonne humeur. Je croisai mes doigts à l’arrière de ma tête, m’en faisant un coussin de fortune, les coudes écartés collés au mur alors que je levais les yeux au ciel, l’air pseudo-pensif.


« Cela dit …. je peux toujours te dire ce que moi je ferais… peut être que si tu fais l’inverse, ça te réussira ? »

L’idée du siècle ! Mais désespéré pour désespéré… Othello pouvait bien tenter la technique ultime consistant à faire du contre-Jugson. Si ça ne lui portait chance, ça ne pouvait pas lui porter d’avantage malheur que de marcher sur mes pas.


« Dis m’en plus sur elle, ou sur vous »

D’une part, parce que si tu voulais connaître mes précieux conseils à ne pas suivre, il fallait que j’ai un peu plus d’informations, d’autre part, parce que écouter les histoires des autres me ferait du bien. Cela me donnerait autre chose sur laquelle me concentrer, quelque chose sur laquelle focaliser mes neurones.

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Othello A. Fitzgerald
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MessageSujet: Re: When it hasn't been your day, your week, your month, or even your year... [Yaaakaaaleeeellooooo ♥]   When it hasn't been your day, your week, your month, or even your year... [Yaaakaaaleeeellooooo ♥] EmptyDim 21 Déc - 23:05



If I lose myself tonight
It will be by your side




Les potions, ça n’avait jamais été spécialement son fort. Sans excécrer dans la matière, disons qu’Othello ne se démarquait pas par ses talents particuliers en mixture. Il savait qu’il en était autrement de Jake, dont les talents en potion étaient vantés par les Aigles. D’ailleurs, il était déjà arrivé qu’il lui demande de l’aide lorsqu’il en avait vraiment besoin. Pour autant, sans réfléchir, il avait proposé de lui-même d’offrir la prochaine tournée de potions. Le sourire d’Othello s’élargit alors que Jake annonçait qu’il était prêt à prendre les paris. Etait-il prêt à prendre les risques? Oui. Il n’avait jamais fait de potion d’ivresse, mais ça ne devait pas être bien difficile, si? Au pire, ce serait un bon pretexte pour venir requérir l’aide de son compagnon de maison.

“Je doute pas que ma potion sera une réussite. On parie quoi?”

Lui aussi était prêt à parier gros, mais peut-être pas très prêt à proposer des options de pari à Jake. Autant laisser ce dernier s’exprimer sur ses intentions de jeu. Et bien vite il oublia le pari pour remarquer la tache-magique du plafond, et pour s’éffondrer sur les cuisses de Jake. La potion d’ivresse n’y était pas pour rien bien sûr, sa tête tournait un peu surtout à l’arrière. Mais ce serait mentir que de dire que ce n’était absolument pas prémédité. L’alcool rapproche, c’est  bien connu, et il se sentait bien, à moitié allongé sur Jake. Ce dernier en revanche paraissait un peu moins satisfait de cette posture, à en croire la manière dont il protesta. Ceci dit, il ne le vira pas de ses cuisses, ce qu’Othello considéra comme une petite victoire.

“Si tu veux on échangera de place après.”

Lui balança-t-il sans réfléchir, cherchant à tapoter la jambe de Jake pour le réconforter avant de se rendre compte que dans sa position c’était… compliqué. Il se tordit un peu le bras en arrière pour chercher à lui donner une tape amicale sur l’épaule mais finit par tapoter du vide et reposer pathétiquement son bras sur son ventre. Ni vu ni connu, comme si Jake n’avait pas vu qu’il brassait de l’air en vain.

Un petit bout de son esprit -celui qui gardait un brin de lucidité- savait en disant cela que Jake ne voudrait jamais échanger après. Et un autre bout se disait que sur un malentendu… ça pouvait peut-être marcher. Lui, en tout cas, il n’était pas contre cette proximité qu’il n’aurait sans doute pas cherché en étant un peu plus sobre. Il ne nota rien lorsque Jake lui fit remarquer plus ou moins subtilement que s’il avait été le boulet de certains, Othello était le sien. Ca lui passa au dessus, il était trop occupé à regarder la tache qui se rapprochait un peu d’eux et le visage de Jake qui, même vu d’en bas, était agréable à regarder.

“Endormie? C’est marrant, moi j’ai pas envie de dormir. J’ai plutôt envie de..”

Il s’interrompit, conscient qu’il avait failli balancer des choses indécentes. Euh. Non. De rien du tout en fait. Il n’avait surtout envie de RIEN. Il sentit ses joues chauffer un peu, signe qu’elles étaient sans doute en train de rougir. Envie de .. envie de. Merde, il fallait trouver une fin de phrase cohérente. Il avait envie de chopper ces lèvres qui lui paraîssaient d’un coup bien attirantes. Il avait envie de se rapprocher encore de Jake et par dessus ça il avait chaud.

“D’en reboire un coup !”

Finit-il par lancer d’une voix guillerette, fier d’avoir trouvé une fin de phrase pas très cohérente mais qui passerait peut-être auprès de quelqu’un qui avait à peu près autant bu que lui -mais qui y était plus habitué-. Il se redressa, enfin plus exactement leva la tête, tenta de se redresser, sentit que ça tournait un peu trop pour réussir à se remettre décemment en position assise, et laissa sa tête tomber à nouveau sur les cuisses de Jake.

“ Tu veux bien me passer ma fiole? Elle est loin !”

Comme une réponse à ses gigotements vains, Othello sentit le sol s’agiter sous sa tête et s’ébrouer comme un petit fléreur se secouant pour se débarasser d’un intru ou d’une goutte d’eau. Il mit un petit instant à réaliser que ce sol n’était autre que Jake, qui lui tira un grand sourire et qui semblait être fier de rendre ses repères… tanguants. L’espace d’un instant, le Serdaigle eut la drôle de sensation d’être sur un bateau, à braver les tempêtes et la mer déchaînée.

“Héééé arrête ! Je tiendrai bon !”

Sauf que sa mer déchaînée s’appelait Jake -drôle de nom pour une étendue d’eau- et qu’elle lui lançait un grand sourire auquel il répondit par un fou rire. Le sol se trémoussait sous sa tête, tout tournait, mais ça le faisait marrer.. du moins jusqu’à ce que ça commence à lui donner la nausée. Heureusement, les cuisses de Jake finirent par se calmer, et Othello profita d’un moment de répit pour lancer son compagnon de soirée sur ses expertises en amour.

Il leva un sourcil en écoutant Jake parler de ses désastres amoureux. Se colla une baffe mentale pour avoir lancé le Serdaigle sur ce sujet. C’est vrai qu’il avait eu vent de sa non-histoire avec Arya. Ca n’était pas de notoritété publique, mais en fouillant un peu, il avait été facile de recoller les morceaux de l’histoire. L’état dépressif qu’affichait Jake depuis quelques temps n’était pas passé inaperçu. Heureusement, ce dernier ne sembla pas trop s’arrêter sur cette histoire.

“Ah, les miennes non plus ne sont pas des réussites, j’te rassure !”

Lança-t-il en levant son bras une nouvelle fois dans le vent, regardant Jake en souriant. Pour ne pas laisser sa main tomber encore une fois dans le vide, il brassa un peu plus d’air jusqu’à réussir à choper la main de Jake qu’il prit entre ses doigts pour la serrer, faute d’avoir réussi à lui taper dans la paume comme il le voulait. Puis il laissa tomber à nouveau sa main sur son ventre et partit dans un fou rire. Non, ses histoires n’étaient pas des réussites. D’ailleurs, Jake savait peut-être qu’il avait eu des soucis avec une Serpentard, qui lui avait fait un foin monstre sous prétexte qu’il avait osé la tromper. Il repensa à la tête qu’elle avait fait en apprenant qu’il avait été avec une autre, et rit jusqu’à en avoir les larmes aux yeux, faisant trembler le sol-Jake sous sa tête. La pauvre. Ca avait été méchant. Sur le coup, ça l’avait lui-même rendu triste. Mais maintenant, son propre comportement pathétique lui paraîssait horriblement drôle. Jake n’était peut-être pas un bon conseiller conjugal, mais lui-même était bien pire. Il rit encore en pensant qu’elle était relogée à Serdaigle et qu’inévitablement, ils devraient se croiser, et elle essayerait de paraître digne.

“Désolé, c’est… même pas drôle !”

Finit-il par lancer, séchant ses larmes de ses mains en retenant les derniers soubresauts de son fou-rire. Heureusement que Nina n’était pas dans les parages, elle l’aurait massacré pour moins que ça, prête à lui crier dessus avec sa voix suraïgue. Il partit dans un fou-rire à nouveau, l’imaginant fusionner avec la tache du plafond pour lui hurler dessus. Il se calma enfin en regardant Jake l’air désolé.

Celui-ci en profita pour lui proposer la stratégie du déséspoir, faire l’opposé de ses conseils. Othello leva un sourcil, et s’apprêta à protester, lorsque Jake lui demanda de lui en dire plus sur elle. Immédiatement, il se crispa et sentit son visage virer au rouge cramoisi. ELLE. Il eut envie de s’enfoncer dans le sol, et rougit de plus belle en sentant la résistance des cuisses de Jake sous son crane. IL SAIT. En un instant, cette supposition devint une certitude. Cette manière qu’il avait eue de dire “elle”. Il savait que ce n’était pas une fille, c’était sûr. Il ouvrit les lèvres pour protester, et ne trouva rien à dire. Comment savait-il? Pourquoi avait-il eu cet air supérieur, en lui disant cela? Etait-ce tellement une honte, de ne pas aimer une fille? Othello était venu avec deux idées contradictoires dans le crane : se sortir Jake de l’esprit et en même temps se rapprocher de lui. Une part de son esprit refusait catégoriquement qu’il soit amoureux d’un homme. Un hétéro en plus, peine perdue. Mais Jake était là, sous ses yeux, et il n’avait qu’une envie, rester avec lui comme ça toute la nuit, se redresser, passer sa main derrière la nuque du Serdaigle, s’emparer de ses lèvres par surprise, l’embrasser jusqu’à s’essoufler, lui balancer tout ce qu’il avait sur le coeur… RHA bordel. C’était pas une potion d’ivresse ce truc là, c’était un philtre d’amour ou quoi? Othello ferma les yeux un instant. En plus de ça, tout tournait. Il soupira un grand coup, le temps de faire un peu de vide dans son esprit et de ne plus avoir Jake juste sous les yeux, un peu trop proche de lui. Il n’avait toujours pas répondu à sa question. Elle. Il savait. Ou savait-il vraiment?

“Elle, c’est un peu compliqué parce que c’est pas vraiment une fille…”

Il laissa sa phrase en suspens, l’espace d’un instant. Allez, balance lui tout, au moins ça sera réglé. De toute manière il est hétéro, t’as aucune chance. Il inspira, ferma les yeux une nouvelle fois. Bordel, il faisait super chaud. Le carrelage glacé ne l’était plus du tout à présent. Sa peau était rouge, il sentait le sang battre sur ses tempes.

“... comme les autres ! C’est pas vraiment une fille comme les autres !”

Lança-t-il finalement, balançant à toute vitesse la fin de la phrase pour effacer le moment de flottement. A nouveau, il eût envie de se coller une baffe pour être aussi naze.

“C’est que… elle aime les filles en fait… je crois. Et du coup.. je sais pas trop comment l’aborder !”

Il s’était mis à jouer avec ses doigts, préférant regarder ses index qui s’entrecroisaient plutôt que d’oser croiser le regard de Jake. Il était déjà rouge pivoine, ça ne pouvait techniquement pas être pire, mais il n’osait pas.

“Je sais que c’est impossible du coup, elle m’aimera jamais ! Mais j’arrive pas à me la sortir de la tête.”

Alors? Une solution miracle ? Ses mains retombèrent une nouvelle fois sur son ventre. Si on omettait le “elle”, c’était presque exact. A nouveau, Othello leva le regard, croisa celui de Jake, et s’en détourna rapidement pour se concentrer sur la tache qui avait à présent disparu. Il glissa un peu, se trémoussa jusqu’à se vautrer un peu plus sur le sol, sa tête en appui précaire sur la cuisse gauche de Jake.

“Et toi?”

Il retenta un regard en direction de Jake, et parvint cette fois-ci à ne pas tourner immédiatement la tête. Le changement de conversation, une bénédiction.


“C’est quoi tes déboires?”

Finalement, il n’était plus très sûr de vouloir parler des siens. Ou alors il faudrait qu’il boive un peu plus pour oser dire que cette “elle” n’était pas exactement celle qu’il prétendait qu’elle était.



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Take a shot for you



« Mm… je vais y réfléchir. Ma victoire étant courue d’avance, je veux trouver un gain d’enfer »

Répondis-je, grossissant volontairement l’aspect vantard de ma réponse. Des paris, je n’en gagnais pas si souvent, alors autant trouver un enjeu de taille, et comme rien ne me venait à l’esprit pour le moment, je me laissais le temps de mûrir ma réflexion. Ca lui laissait le temps de trouver son gain à lui au passage. Et puis j’avais déjà un petit coup dans le nez, difficile de se concentrer ainsi.

J’eus un petit rire lorsqu’il déclara, non sans difficulté, avoir besoin de boire encore. De l’eau, pour sûr, lui ferait le plus grand bien, mais charger encore plus la mule ne semblait pas exactement être l’idée du siècle…

« Woooolah, mollo picolo ! Je suis pas sûr que t’ais besoin d’une recharge tout de suite… »

Répondis-je, attrapant la fiole en question du bout des doigts, mais hésitant à la lui donner. Plissant les yeux, j’inspectai son visage, essayant de décréter s’il allait finir mort bourré avec une gorgée de plus ou non. Cette potion m'étonnerait toujours par ses effets. Il était vrai que techniquement, je mettais un peu de moi dedans -des cheveux pour être exact- ce qui pouvait expliquer pourquoi elle était si redoutable pour tout le monde sauf son préparateur.

« Si c’est pour t’endormir sur ma cuisse et baver dessus, abstiens toi hein! »

Déclarai-je finalement, une touche d’amusement dans la voix malgré mon air faussement réprobateur, lui tendant la petite fiole. Je m’en remettais à son jugement, il était encore le mieux placé pour connaître ses limites… Du moins je l’espérais. Nous allions vite savoir si j'avais pris la bonne décision ou non. Quoiqu’il en soit, le sujet dérivant sur un terrain bien moins sympathique –c’était comme passer de la Contrée au Mordore, terrible territoire où les elfes se font gribouiller sur la gueule avec des feutres noirs- nous allions tous les deux avoir besoin d’un petit remontant supplémentaire.
Cela dit… vu le fou rire qui suivit, je n’étais pas sûr qu’Othello ait encore besoin de quoique ce soit. J’ouvris de grands yeux accompagnés d’un haussement de sourcils, pas certain de savoir ce qui venait de déclencher cette hilarité. C’était un peu contagieux, et sans aller jusqu’à rire à gorge déployé, je sens mes lèvres s’étiraient doucement. Nous venions de perdre Thel. Cela dura quelques bonnes secondes avant qu’il ne réussisse à reprendre son calme… 10 secondes, et c’était reparti de plus belle, mais un peu moins longtemps. Il finit par se calmer alors que je lui posais des questions sur cette fameuse fille.

J’esquissai un sourire de compassion dans sa direction, même si dans cette position il ne risquait pas de le voir. Ah, ces filles pas comme les autres … J’en connaissais un rayon. Elles finissaient pourtant toute par faire comme les autres : nous hacher le cœur en petits morceaux. Pour moi, des filles qui en valaient le coup, il n’y en avait plus que 3 : Aly, Silver, Bony. Des potes plus que des filles en vérité, et c’était maintenant les seules qui trouvaient grâce à mes yeux. Histoire de lui montrer mon soutien comme je pouvais, je posai ma main sur son épaule, y exerçant une légère pression d’encouragement.

« Bah… tout dépend. C’est catégorique son attirance pour les filles ? A notre âge tout le monde se cherche, j’serais pas étonné qu’elle change d’avis et puis… »

J'avais à la fois des idées parfaitement libérales sur le sujet, en grande partie en réaction à l'intolérance autoritaire de mon père, mais aussi très floues n'ayant moi-même pas franchement été concerné jusque-là. En fait à bien y réfléchir je n'étais pas certain de connaître l'orientation sexuelle de la plupart de mes amis. Il fallait dire que la plupart d'entre eux avaient une vie amoureuse à rebondissements bien trop compliquée selon moi. Le pire, c'était qu'ils devaient se dire la même chose à mon sujet...

« Je suis sûr que si t’arrives à la convaincre que tu en vaux la chandelle, elle virera déjà sa cuti. En plus elle se rendra vite compte que les filles c’est prise de tête, et que rien ne vaut un mâle, un vrai »

Ajoutai-je dans un sourire, espérant que mes commentaires pour lui remonter le moral n’allaient pas encore plus l’abattre.
Bienvenue dans le monde des bisounours de Jacob Jugson où les gens changent de sexualité selon l’humeur et la météo. Bon en même temps, sans aller jusqu’à traiter tout le monde de girouette, il fallait bien admettre que s’il y avait un âge où les gens tentaient des expériences, c’était bien le nôtre. Bon, personnellement, je ne faisais pas à proprement parler partie de ceux que l’on qualifiait « d’aventuriers », mais il fallait dire que je mettais toujours un sacré bout de temps à me remettre de mes histoires ou non-histoires, ce qui me laissait peu le temps et l’occasion de tenter la grande aventure –quoi que puisse être la grande aventure. Aly avait beau essayer de me décoincer de ce côté-là, je savais que tant que je n'avais pas fini de guérir, c'était peine perdue. J'espérais juste que cette foutue guérison n'allait pas trop s'éterniser. C'était à proprement parler ma première véritable peine de cœur. Avec Nika ça avait été un peu différent. Certes, elle avait rompu, mais je ne pouvais pas nier l'avoir poussé à le faire. Lorsqu'elle avait quitté Poudlard, j'avais été profondément bouleversé, mais ce n'était pas une déprime amoureuse comme celle que je me trimballais bon gré mal gré depuis quelques temps.

« J'aimerais te dire de t'accrocher mais j'ai trop peu foi en l'amour en ce moment pour avoir l'air convaincant. Désolé. Je suis vraiment une quiche en réconfort... »

Il fallait dire que compter sur un type déprimé pour jouer les boute-en-trains... Ouais, ça pouvait facilement être un ratage total.

« Cela dit si déjà toi tu n'y crois pas... Ça va être compliqué. Elle ne risque pas de changer d'avis par l'opération du Saint Esprit. Faut lui montrer que t'es sérieux... »

Et c'était moi qui disais cela ? Le type qui s'était déclaré ET avait déclaré forfait en même temps. Ça donnait à peu près : "Tu l'ignorais jusque-là, mais je t'aime. Et je sais que toi non et que ça ne changera pas alors... Adieu." Pas franchement élue déclaration de l'année ... Mais Othello pouvait sûrement faire mieux que ça -TOUT LE MONDE pouvait faire mieux que ça en fait.

« Tu peux essayer de faire comme dans les films... Tu la coincés au détour d'un couloir et hop, tu lui offres un baiser de cinéma »

Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres, pas franchement sérieux sur la proposition, mais trouvant l'idée plutôt rigolote malgré tout. Si sa fille-pas-comme-les-autres avait un peu d'humour et d'ouverture d'esprit, elle apprécierait le côté Grand Geste Spectaculaire ... A moins qu'elle ne soit offusquée. Minute... Il y avait un aspect que je n'avais pas pris en compte.

« Euh... Rassure moi, tu la connais cette fille ? Je veux dire, tu lui as déjà parlé et tout ? Sinon elle risque de te coller une tarte en hurlant au pervers... »

Une scène au potentiel comique infini ... Sauf pour le pauvre bougre victime de la claque, évidemment. Et je ne le souhaitais en aucun cas à Othello. Se faire repousser d'était deja assez dur comme ça pour ne pas avoir à subir l'humiliation publique en plus.

« Tout bien réfléchi, garde l'idée du baiser... Mais pas dans un couloir. Trouve un endroit tranquille plutôt »

Je devenais anormalement loquace sur le sujet, preuve que la potion d'ivresse n'était pas bénigne sur moi non plus -et tant mieux, car ce n'était pas le but.

Je m'étais tellement laissé emporter par le lancer d'idées foireuses que je ne m'attendis presque pas à devoir à mon tour détailler les misères. C'était pourtant évident que la question allait m'être retournée. C’était assez inévitable si on voulait avoir une conversation. Et puis… je ne connaissais que trop bien la technique de diversion consistant à renvoyer le sujet dans le camp d’en face. Il venait de me parler de ses soucis, je pouvais difficilement balayer la thématique « ma vie amoureuse est un désastre » maintenant. Mais cracher le morceau n’était pas chose facile, surtout que plus j’en parlais, et plus ça ravivait la douleur dans ma poitrine. Je me résignai néanmoins, réfléchissant à comment être concis et clair pour expédier la chose sans soulever trop de questions.

« Contrairement à toi, moi, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même… Et j’y ai perdu ma meilleure amie au passage, le jackpot de la vie de merde quoi. »

Pour la concision, c’était plutôt réussi, en revanche, pour la clarté, je n’étais pas certain d’avoir éclairé la lanterne d’Othello avec mes grommellements. J’inspirai un grand coup, m’insufflant du courage alors que mes doigts allaient et venaient nerveusement entre mon bassin et mes genoux, frôlant au passage les cheveux noirs d’Othello qui s’étaient éparpillés un peu partout sur mes cuisses.

« Je suis bêtement tombé amoureux d’elle, et j’ai eu la connerie de le lui dire. Enfin cela dit si je ne lui avais rien dit, ça ne serait pas franchement plus glorieux. Au moins je suis fixé. Et déprimé, certes. Mais fixé quand même »

Mes doigts abandonnèrent mon pantalon pour se faufiler dans mes cheveux. Le sujet me tourmentait toujours autant. Il fallait dire qu’au-delà du fait que ça ne faisait pas du bien de ressasser ce genre d’échecs, je n’étais vraiment pas fier de moi sur ce sujet. Pas fier de m’être laissé avoir, comme un con, par mon cœur d’artichaut, pas fier de l’avoir ignoré pendant 1 mois parce que j’étais blessé, et encore moins fier de lui avoir gueulé dessus puis tout balancer, ne laissant pas la moindre chance à de potentielles réconciliations, l’évinçant de ma vie comme une moins que rien sous prétexte qu’être à ses côtés m’était trop difficile. Ouais, de A à Z, j’avais été un gros con.

« Il faudrait que j’aille m’excuser de la façon dont je l’ai traitée mais… J’ai pas le courage pour le moment. Ca n’a jamais été mon fort, ça, le courage »

Ne le voyant plus vraiment bouger, je me redressai un peu, me penchant sur lui jusqu’à avoir ses yeux et son visage en ligne de mire. Sourire au coin des lèvres, je levai un sourcil interrogateur :


« Hey, je t’ai pas endormi avec mon histoire au moins ? »

Ah non parce que s’il me laissait tout seul déprimer sur mon sort, c’était pas très gentil ! Surtout après lui avoir dispensé de si bons conseils –enfin… presque.

« Je reconnais que c’est pas très palpitant… mais quand même ! »

Ajoutai-je, le secouant de nouveau un peu avec mes cuisses dans l’espoir de le maintenir éveillé.
Un petit soupir s’échappa de mes lèvres alors que je me laissai à nouveau tomber en arrière contre le mur des toilettes. La prochaine fois, je prévoirais un coussin…

« Regarde nous donc à nous démoraliser sur des gonzesses et à pleurnicher comme des bébés fléreurs…. Comme le dirait un pote à moi ‘Bros before Hoes’, on devrait arrêter de leur accorder autant d’importance, elles l’méritent probablement pas »

Ma nouvelle résolution de l’année –même si on n’avait techniquement pas changé d’année - : me consacrer à mes potes, et accepter de devenir un célibataire endurci. Ca me laisserait plus de temps pour des choses importantes comme… comment démasquer définitivement mon père et lui faire payer son acte odieux.

« On devrait monter un club de désespérés et…. Regarder des dessins animés de moldus pour nous changer les idées. J’en connais pas beaucoup mais ça avait l’air distrayant de ce que j'en ai vu en passant l’été chez un ami né moldu »

J’avais passé des après-midi entières affaissé sur un canapé entouré des sœurs de Rubens qui semblaient surexcitées à l’idée de me parler de TOUS les disneys, pixar, dreamworks, et autres productions moldues. Il fallait leur laisser cela : les moldus étaient TRES imaginatifs, même s'ils se faisaient généralement une idée très fausse de la magie. Si ça pouvait captiver des enfants des heures entières, leur faisant oublier la rudesse de la vie –les devoirs, devoir ranger sa chambre et mettre la table- pourquoi pas nous ?

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Othello A. Fitzgerald
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If I lose myself tonight
It will be by your side




Clairement, il n’avait pas besoin de recharger en potion d’ivresse dans la foulée. La demi fiole qu’il avait ingurgitée l’avait déjà rendu bien euphorique et dans un état au-delà du raisonnable. Il n’était pas certain de contrôler sa conscience bien longtemps s’il en avalait plus, ce qui risquait de le mener sur une pente dangereuse. Déjà que comme ça, les mots ne lui venaient ni très vite, ni très naturellement, il valait mieux éviter une catastrophe. Othello attrapa tout de même la fiole que lui tendait gentiment Jake et le remercia avant la poser à côté de lui, en sécurité. Bon, il venait de balancer un peu maladroitement qu’il avait envie de picoler à nouveau, mais on pouvait mettre cet oubli sur le compte de l’alcool, non? Et puis Jake venait de le prévenir qu’il ne fallait pas trop boire, donc la poser à côté de lui semblait presque cohérent. D’autant qu’il ne lui fallut pas d’autre gorgée pour partir dans un fou rire difficile à interrompre. Tout ce dont il avait besoin, c’était de penser à son ex, et à combien leur relation avait été hilarante.

Elle ne l’avait pas été, pas du tout même. Pas étonnant qu’il soit traumatisé des femmes. Mais avec un bon coup dans le nez, elle semblait l’être. Othello finit par se calmer et se lancer dans des explications foireuses sur la *hum* fille qu’il avait en tête.

Toujours affalé sur les cuisses de Jake, il leva un sourcil lorsque celui-ci lui demanda si c’était catégorique. Sa propre question n’étant pas tellement prévue, il ne s’était attendu à aucune réponse en particulier, mais s’il avait du en attendre une, ça n’aurait pas été celle-là. A l’écouter parler, tout le monde agissait en girouette. C’est vrai qu’il connaissait quelques personnes qui se cherchaient mais … elles n’étaient pas si nombreuses. En fait, les seules qu’il connaissait et qui se cherchaient étaient ceux qui étaient déjà bi et potentiellement homo. Les autres ne se cherchaient pas et se décrétaient hétéro sans se poser de questions… Comme lui il n’y avait encore pas si longtemps.

“Bah… j’en sais rien en fait. Je lui ai pas posé la question directement mais… c’est de notoriété publique qu’elle aime les filles, alors je sais pas si elle changera d’avis.”

Il soupira un grand coup, voulut laisser tomber sa tête sur le côté et se retrouva nez à nez avec le jeans de Jake. Des cuisses comme coussin, c’était quand même bizarre. Du coup, Othello remit à nouveau sa tête droite pour observer un bout du visage de Jake, celui qu’il pouvait voir. Son optimisme était surprenant mais plutôt encourageant. C’était sans doute de la bonne humeur d’un gars qui avait trop picolé, mais c’était mieux que tous les discours décourageants qu’il se faisait à lui-même.

“Ouais, c’est clair que les filles c’est trop prise de tête !”

Celle-là elle venait du coeur. Un peu trop du coeur peut-être même. Il se tut un peu précipitamment en se rendant compte que c’était bizarre de balancer ça alors qu’il venait de parler d’une fille. Ou peut-être que c’était normal. Après tout Jake venait lui-même de le dire, non?

”Mais je sais pas si on peut changer comme ça… C’est un truc un peu ancré quand même !”

Un peu maladroitement, il tenta de redresser son visage et son cou pour se tourner un peu vers Jake et le regarder de face.

“Je sais pas si je pourrais moi… Tu changerais comme ça toi? “

Celle-là, elle était venue presque innocemment. Et presque immédiatement après, il regretta d’avoir ouvert sa bouche. Bordel Othello, réfléchis avant de parler, réfléchiiiis. Ce qui était un peu difficile avec tant d’alcool dans le sang. Il décréta que c’était le bon moment pour s’enfiler une gorgée de plus et oublier qu’il venait de bourder, espérant que ça passerait comme une lettre chez les hiboux. Ca n’était qu’une innocente petite question. Et puis il parlait d’une fille. Il était censé être amoureux d’une FILLE. La couverture parfaite, non? Profitant de s’être un peu redressé, il attrapa la fiole et bu une petite moitié de ce qu’il en restait. Il avait bien en tête les avertissements de Jake, mais là, tout de suite, il voulait juste oublier qu’il était en train de balancer des conneries. Il en était à ce stade où il n’avait plus tout à fait le contrôle sur ses paroles, tout en étant conscient qu’il ferait mieux de se taire. C’était un stade inconfortable.

Bordel, il faisait vraiment chaud dans ces toilettes. Ce qu’il aurait donné pour un bon vieux ventilateur de moldu, le genre à faire plein de bruit, à tourner et ventiler toujours au mauvais endroit, mais à rafraîchir l’air en définitive. Le sang qui affluait à sa tête et le rendait rouge pivoine n’arrangeait rien à la situation. Sans délicatesse, il se recoucha sur les cuisses de Jake. La nouvelle gorgée lui avait ôté le peu de force qu’il avait encore pour se tenir redressé. Il sentit sa tête se taper un trip grand huit à nouveau, ça tournait un peu, la salle parut un peu plus lumineuse qu’avant, et ses idées un peu moins claires.

Jake s’excusa de ses faibles capacités de réconfort, mais en réalité il venait de mettre un peu de baume au coeur de son compagnon de beuverie. S’il pensait si spontanément que les gens pouvaient changer d’orientation sexuelle comme de chemise, c’est qu’il était prêt à le faire, non? Peut-être n’était-ce pas trop conscient, c’était même probable, mais malgré tout ses paroles avaient allumé une petite étincelle d’espoir dans l’esprit d’Othello. Comme réconfort, c’était précieux.

“ Pour le sérieux, je sais pas, mais je suis prêt à lui montrer que… ben… elle est importante pour moi !”

Il sentit ses joues rougir à nouveau, et espéra que Jake ne voyait pas trop clair dans son jeu. Sinon, il n’avait plus qu’à se creuser une tombe et s’enterrer dedans avec ses deux furets. Ou partir à l’autre bout du monde peut-être.

” J’y crois mais.. je sais pas si c’est possible.”

Sans s’en rendre compte, il s’était à nouveau mis à jouer avec ses doigts, les yeux rivés sur ses index qui se croisaient et se décroisaient. Il leva à nouveau les yeux vers Jake lorsque celui-ci suggéra de la choper par surprise au détour d’un couloir et de l’embrasser. L’idée lui arracha un petit rire. C’était totalement irréalisable parce qu’il se voyait très très mal choper Jake dans un couloir et l’embrasser. Déjà parce qu’il ne voulait pas risquer d’humilier Jake, ce qui serait très probablement le cas, et puis il n’avait aucune envie de se prendre un rateau en public, ce qui serait aussi très probablement le cas. L’idée était belle et romantique pour un couple hétérosexuel, et donc pour cette potentielle fille, mais ça serait sans doute beauuucoup moins bien vu avec Jake et lui en protagonistes. En plus de ça, il n’assumait déjà pas lui-même d’être attiré par son pote, alors l’assumer devant d’autres gens, hors de question.

La remarque de Jake parvint tout de même à lui arracher un petit rire, après quelques secondes de réflexion, façon “comment vais-je mettre ça en place?”. Il s’imaginait une scène de ménage où une Jake féminine -ça serait tellement plus simple- lui collait une tarte avant d’hurler au pervers. Mais comme pervers, on avait vu mieux que le type qui n’osait même pas toucher sa copine, à l’époque où ils étaient encore ensemble.

” Ouais, non, on va éviter l’histoire du pervers.”

Il fronça les sourcils, avant d’ajouter

” Bien sûr que je la connais. Enfin… je la connais un peu, comme ça. Mais paaas… tu vois. Elle n’est pas censée savoir ce que je pense d’elle !”

Il avait eu un petit moment d’hésitation avant d’affirmer ça très franchement. Il la connaissait, oui, d’une certaine manière… si on omettait qu’elle n’existait pas. Son sourire s’évapora lorsque Jake reparla de l’idée du baiser, une nouvelle fois. Mais c’est qu’il insistait sur son baiser. Il plissa les yeux, tentant de débusquer il ne savait trop quoi dans le regard de Jake… en vain. Et s’il avait compris son petit jeu? Et si c’était un message caché pour lui dire de l’embrasser, là, dans la foulée? L’idée était séduisante. Pas d’humiliation publique, il n’y avait personne à part une tache magique -et même elle avait disparu-. Jake venait de lui dire que tout le monde pouvait changer d’orientation à volonté, il avait l’air ouvert d’esprit en plus d’être d’humeur joyeuse, c’était le moment idéal. L’endroit tranquille, ils y étaient.

Othello croisa le regard de Jake, se mordilla la lèvre, et détourna rapidement le regard. Non, il n’en était pas capable. Il mourrait d’envie de le faire, mais en même temps crevait de peur à l’idée que Jake le repousse violemment. Et puis techniquement… il ne pouvait pas le faire. Il aurait fallu forcer sur ses abdos pour se relever, et les abdos étaient aux abonnés absents, au même titre que la plupart des muscles de son corps.

Heureusement, il eut la brillante idée de reporter la question sur Jacob, ce qui lui permit de souffler un peu et de relâcher le trop plein de tension qu’il accumulait. Et… ses espoirs s’évanouirent alors qu’il écoutait Jake raconter ses mésaventures et comment il avait perdu sa meilleure amie. Par chance, Jake était loin d’être son meilleur ami, même s’il l’appréciait… un peu trop même. Mais il ne voulait pas le perdre. Tout le courage qu’il avait accumulé, celui qui l’avait presque poussé à embrasser Jake, disparu. Une belle douche froide.

” Ah ouais.. jackpot comme tu dis.”

Il grimaça en regardant Jake. Il était à peu près aussi mauvais que son compagnon de soirée pour le réconfort d’autrui.

” Si ça te soulage d’être fixé, c’est déjà pas mal… même si ça fait pas du tout du bien à entendre.”

Lui, en revanche, il ne savait pas bien s’il aimerait être fixé. Il fronça les sourcils en s’imaginant Jake lui mettre un vent puis l’éviter comme la peste. Lui-même l’éviterait sans doute encore plus. Et en plus de ça, tout le monde finirait par être au courant non seulement qu’il s’était pris un vent, mais en plus qu’il avait viré de bord. La belle affaire. Non décidément, il avait encore suffisamment de bon sens pour comprendre qu’il valait mieux garder ses sentiments pour lui.

Othello était encore en train de grimacer lorsque Jake se pencha au dessus de lui pour lui demander s’il ne s’était pas endormi. Aussitôt son coeur fit un petit bond. BORDEL. Il venait tout juste de se convaincre qu’il fallait se la fermer et Jake se penchait au dessus de lui avec sa bouille d’ange et son sourire à faire fondre l’iceberg du titanic. Oh ça non, avec son coeur qui battait à cent à l’heure, il n’était pas prêt de s’endormir. Othello lui rendit son sourire, regrettant de ne pas avoir un pouvoir de persuasion suffisant pour juste le regarder dans les yeux et lui ordonner de l’embrasser. Ouais, non, même avec 2 grammes de potion dans le sang, ça ne passerait pas. A la place, il ferma les yeux et inspira un grand coup, tentant de calmer son pouls qui s’était emporté et sa peau qui venait de retrouver son rouge cramoisi perdu il y a quelques minutes à peine.

” Non non, tu ne m’endors pas, au contraire !”

Il marqua une pause, le temps de se dire que le contraire était peut-être de trop, avant de poursuivre.

”Je comprends pour le courage ! Je sais pas si je le trouverais à ta place ! Faudrait qu’on en pique un peu aux Gryffondor. Moi-même j’ai un peu merdé ma dernière histoire parce que j’en ai manqué ! J’osais pas dire à ma copine que je voulais rompre alors.. j’ai… un peu merdé.”

Il avait baissé le ton graduellement sur sa dernière phrase, jusqu’à chuchoter le “merdé”. Sans avoir de sentiments pour son ex, il avait quand même conscience qu’il n’avait pas agi très respectueusement envers elle. En l’occurence, ça ne l’attristait pas puisqu’il ne l’aimait pas, mais ça restait un bon manque de courage.

Le sourire d’Othello se changea en rire alors que Jake s’attristait sur leur sort. Il s’imagina un instant deux bébés fléreurs en train de pleurnicher à leur place sur le carrelage des toilettes, et cette image lui fit monter des larmes aux yeux -de rire, les larmes-. C’était peut-être mignon, mais d’un coup ça devenait terriblement pathétique. Il n’était pas certain que des bébés fléreurs pleurent pour des gonzesses. Heureuses petites bêtes insouciantes. Ceci dit, il n’était pas certain de les envier non plus, parce que la plupart finissaient dans les bras d’adolescentes écervelées. Il n’y avait que le fléreur de Jake qu’il enviait. Il finit par arrêter de rire et eut une lueur d’idée alors qu’il s’imaginait se métamorphoser pour prendre l’apparence de Lux et pouvoir incognito se blottir contre Jake… et chassa très vite cette idée de la tête. On avait dit qu’on arrêtait d’avoir des idées déplacées.

”Ouais, elles le méritent pas !”

Finit-il par lâcher en sortant de sa torpeur, fronçant les sourcils après un moment de flottement. Un sourire béat se dessina à nouveau sur son visage en écoutant Jake parler d’un club de déséspérés et de dessins animés pour moldus. Ah, les dessins animés… il en avait vu un sacré paquet pendant son enfance.

” Bonne idée. C’est génial les dessins animés ! J’adorais en regarder avec mon frère le week-end!”

Othello s’interrompit aussitôt. Son quoi? Lui qui se clamait enfant unique, après des années à s’efforcer de ne pas en parler, il venait de balancer sans réfléchir qu’il avait un frère? Et qu’en plus il regardait des dessins animés moldus? Il se mordilla la lèvre, conscient d’avoir fait une boude mais totalement incapable de trouver une esquive cohérente. Bah.. avec un peu de chance, Jake ne relèverait pas ce détail.

” On n’a qu’à faire un deal.. la prochaine fois qu’on boit, toi tu seras allé t’excuser, et moi.. j’aurai avancé sur mes convoitises. Ou changé de conquête pour une plus raisonnable. Ou… je sais pas encore.”

Il sourit, conscient que son deal ne tenait pas la route, même pour un deal qui cherchait à détourner la conversation. Pourtant, il le pensait réellement. Visiblement, Jake n’arrivait pas à tourner la page, et lui il n’arrivait pas à avancer. Et si Jake ne tournait pas la page, lui n’arriverait jamais à avancer non plus.

”Si tu veux je peux t’aider, pour aller t’excuser.”

A nouveau, Othello tenta de se redresser pour regarder Jake de face, mais il abandonna en sentant que sa tête tournait encore plus qu’avant. A la place, il recala sa tête, gigota un peu pour se replacer confortablement et ferma les yeux en souriant.

”Ou alors je peux t’aider à l’oublier, si tu préfères. A ma manière.”

Ses yeux se rouvrirent un peu pour croiser ceux de Jake.

” Je ne suis pas vraiment doué pour les relations amoureuses, mais pour les faire oublier je sais m’y prendre !”

Finit-il par ajouter, pour ôter toute ambiguïté. Précisément, c’est l’ambiguïté qu’il cherchait, lui. Mais il ne fallait quand même pas qu’elle mette la puce à l’oreille à Jake. Il ne voulait pas le faire fuir, simplement lui remonter le moral.



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Jacob A. Jugson
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I'd take another chance, take a fall
Take a shot for you


J’haussai une épaule, faisant une petite moue. Difficile de pronostiquer les virements de bords des gens sans connaître les gens en question. Othello devait le savoir mieux que moi, et il semblait d’ailleurs complètement perdu dans ses pensées, sans doute en train de considérer les différents scenarii possibles. Le pauvre… C’était une chose d’être amoureux de quelqu’un et de savoir que c’était fichu d’avance –j’en savais quelque chose- mais c’en était une autre de devoir CONVERTIR l’être aimé pour avoir une chance de finir avec… Finalement, je n’étais peut être pas le plus malchanceux en amour de Poudlard. Maigre consolation cela dit. Il fallait que mon concurrent le plus sérieux au titre soit un type sympa comme Othello… Ca ne pouvait pas être ces espèces de tyrants imbus d’eux-même.

Il me tira de mes considérations en me retournant pour ainsi dire le dilemme.

« Oh tu sais moi… au point où j’en suis, je peux bien virer de bord »

Répondis-je du tac au tac dans un petit rire, sans trop accorder de réflexion à la question.
C’était l’alcool qui parlait, clairement mais en même temps… Ouais. Je n’en savais rien à vrai dire. Je ne m’étais jamais véritablement posé la question pour tout dire. C’était le genre de considération que l’on n’avait pas tant qu’on ne nous mettait pas d’une façon ou d’une autre au pied du mur. En l’occurrence, je n’aurais jamais imaginé que le pied du mur ressemblerait à la demoiselle homosexuelle dont Othello semblait amoureux.
Après avoir balancé la première chose qui me passait par la tête, je pris le temps de méditer un peu plus sur la question. Ce n’était pas chose aisée avec la potion d’ivresse qui embrumait mon esprit.

« Bon franchement, je ne pourrais pas répondre à la question. Le souci avec ce genre de choses, c’est que ce n’est pas cérébral. C’est… chimique. Tant qu’on ne tombe pas soudainement amoureux de quelqu’un du même sexe, j’imagine qu’on est tous par défaut hétéros »

Et c’était partie pour la philosophie de café ! Enfin… en l’occurrence, c’était même la philosophie de WC, encore un nouveau en dessous… En même temps, il ne fallait pas demander des conversations constructives à deux personnes sous l’effet de la potion d’ivresse –même à des Serdaigles. Selon moi notre niveau de discussion était même plutôt admirable étant donné la dose ingurgitée.

Quoiqu’il en soit, j’ignorais si c’était le sujet en lui-même ou ma réponse qui le désespérait de la sorte, mais il décida de faire un sort à ce qu’il restait de liquide enivrant. Au temps pour la sagesse des Serdaigles… Quoiqu’il en soit Othello semblait…agité. Je ne pouvais que le comprendre : évoquer un sujet aussi sensible ne laissait jamais indifférent. Je ne ferais probablement pas le fier à bras moi-même si nous devions évoquer Arya. Peut être que moi aussi j’aurais besoin d’une fiole de potion supplémentaire d’ailleurs…

J’esquissai un sourire en le voyant résolu à faire ses preuves. Je posai ma main sur son épaule et la tapotai dans un geste qui se voulait encourageant.

« Courage mec. Qui ne tente rien n’a rien »

Ouiiii, ça me paraissait le moment parfait pour sortir des proverbes banals à en pleurer. J’eus d’ailleurs un petit rire en réalisant que je tombais dans les bas fonds du cliché.

« Désolé pour la phrase bateau… Mais bon dans l’fond c’est pas faux. Si tu lui prouves que tu tiens à elle, ça ne pourra que t’aider à la conquérir »

L’alcool me rendait optimiste. Enfin, optimiste pour les autres essentiellement. Je continuais à penser que j’étais un cas insolvable. Mais l’histoire d’Othello ne me semblait pas morte dans l’œuf… après tout pour moi, c’était plié, Arya et moi on ne se parlait même plus. Mais pour lui, c’était encore les prémices, le moment d’abattre ses meilleures cartes. Et de ce qu’il me disait… il n’avait pas l’air d’avoir abattu beaucoup de cartes pour le moment, donc le jeu n’était pas encore fini –surtout s’il n’avait pas commencé. Bizarrement, la perspective d’aider Othello à trouver son « happy ending » me motivait et allégeait mon humeur. Ca me donnait un sujet sur lequel me concentrer, et puis… s’il parvenait à ses fins, je pourrais au moins me dire que j’avais participé à sa réussite amoureuse. Je ne me serais jamais deviné une vocation d’entremetteur, et me voilà pourtant à essayer de rebooster mon compatriote Aigle.

Fort de cette nouvelle mission, je commençai à balancer les premières idées qui me passaient par la tête et qui, visiblement, eurent au moins l’intérêt de faire rire Othello –c’était d’ailleurs le seul intérêt… Il fallait dire que dans le genre plan foireux, c’était probablement un must.

« Ouais… en même temps il faudra bien qu’elle le sache un jour si tu veux… genre… conclure »

Voilà. Après Capt’ain Mariage, je me transformais en Captain Obvious. Il ne me restait plus que Cap’tain Shampoing et c’était bon, j’avais la panoplie complète.

« Tu comptes lui en parler quand ? »

Question fastidieuse à laquelle n’importe quel homme amoureux redoutait de répondre. Quand se jeter à l’eau ? La réponse était compliquée, Othello ne l’avait probablement pas, mais en tant qu’entremetteur, il fallait bien que je le pousse dans la bonne direction. Evidemment, s’il se prenait un râteau monumental, ça remettrait en perspective la bonne et la mauvaise direction… Mais ce genre de choses, seul l’avenir nous le dirait.

Quand vint mon tour de jouer le patient et plus le psy, je regrettai de n’avoir effectivement plus de potion d’ivresse sous la main. Mais si Othello avait mis son cœur à nu, je pouvais bien faire de même. Au terme de ma petite histoire, je vérifiai malgré tout si mon compagnon ne s’était pas endormi : potion d’ivresse + récit ennuyant = gros dodo, en général. Mais Thel avait survécu
à mon attaque soporifique, même si étant donné le sursaut qu’il eut en voyant ma tête entrer dans son champ de vision, j’en déduisis qu’il avait du se perdre quelque peu dans ses pensées.

« Hey, me dis pas que je fais si peur ! »

Le taquinai-je en référence à son tressaillement. Même si techniquement n’importe quel visage à l’envers devait faire un drôle d’effet… Et la grimace qui s’installa d’ailleurs sur le mien du lui faire un drôle d’effet dans l’autre sens.

« On peut monter un club alors. J’ai fait exactement pareil avec mon ex… »

La pauvre Nika avait d’ailleurs très mal vécu cette rupture. Tellement qu’elle avait quitté Poudlard. Je ne me sentais vraiment pas fier de l’avoir poussé à bout de la sorte… Mais à l’époque je n’étais pas prêt à m’ouvrir à quelqu’un d’autre que Isaac, Arya ou mon cousin. J’avais parcouru un sacré bout de chemin depuis, et je savais que je ne ferais probablement pas la même erreur… Mais le mal était fait. Quoiqu’il en soit, je me sentais un peu mieux de savoir qu’on était plusieurs idiots à réagir de la même manière –débile. Peut être était-ce un trait des Serdaigles de gérer leurs relations de manière totalement foireuse ? Bizarrement, le Choixpeau ne s’était pas attardé sur ce trait de caractère lors de la répartition. Une grosse perte pour l’humanité, qui aurait probablement adoré savoir que « Hm… je vois une incompétence notoire pour ce qui est des relations amoureuses… Oui, un vrai fléau pour tous ceux qui auront la mauvaise idée de s’enticher de celui-là… Parfait tu iras donc à Serdaigle ».
A ce stade, nous pouvions même combiner le club de ceux qui ont été un connard avec leur ex et le club des dessins animés. Une superbe association où nous pourrons regarder des disneys tout en évoquant notre salauditude. Ambiance garantie ! Cela dit, l’idée des dessins animés remporta un franc succès du côté d’Othello, ce qui me tira un grand sourire. J’étais toujours ravi de partager le peu d’âme d’enfant qui me restait avec quelqu’un. Je me redressai un peu, retrouvant soudainement ma bonne humeur.

« Oh ! Tu as un frère ? Il est à Poudlard ? »

Comme beaucoup d’enfants uniques… J’avais toujours rêvé d’avoir un frère. Bon, peut être pas toujours. Quand je voyais la pression que me mettait mon père alors que j’étais son unique enfant, je n’osais pas imaginer ce que ça pourrait être avec un comparatif. Ou alors… il se serait acharné sur mon frère et m’aurait foutu la paix, c’était à voir. Peu importe au fond, je n’avais pas de frère. J’avais, sur le tard, rencontré mon cousin, Eleazar, qui remplissait un peu ce rôle à mes yeux. Nous étions tous les deux déçus par notre famille, et heureux de s’avoir l’un l’autre. Je regrettais juste de ne pas avoir de souvenir avec lui avant notre arrivée à Poudlard… Je me demandais quel genre de relation Othello pouvait avoir avec son frère. Bonne, sûrement, s’ils regardaient des dessins animés ensemble…

Et puis, sorti de nulle part, arriva le deal d’Othello. Deal qui me déclencha à nouveau un petit rire. A ce stade, soit j’étais bien ivre, soit Othello était un gaz hilarant incarné.

« C’pas très juste comme deal ça ! »

Répondis-je, alors que le rire se calmait.

« Moi j’ai un truc hyper précis –et pénible, surtout pénible !- à faire et toi tu t’engages à… jesaispasencore ? »

Ajoutai-je, secouant la tête, un sourire flottant encore sur mes lèvres. Au fond, mon deal était probablement plus facile que le sien. Enfin facile n’était pas le mot… Disons que je savais au moins dans quelle direction je souhaitais aller : je voulais clore ce chapitre de ma vie. Lui, il souhaitait le commencer… Et un commencement, ce n’est jamais simple.

« Mais sur le principe… tu as raison. Il faut que je me secoue un peu et que j’assume mes erreurs. Alors Deal ! »

Je savais plus ou moins pour quoi je signais, lui, en revanche, je ne savais pas trop à quoi il s’engageait. Dans tous les cas, je ne pouvais pas lui forcer la main. S’il voulait rester dans l’ombre et attendre son heure, ça le regardait, et ça ne m’empêcherait pas moi, de faire un pas en avant. Il fallait que je mette cette histoire derrière moi, tant qu’Arya me hanterait, je n’arrivais jamais à passer à autre chose. Othello me fit cependant une proposition qui était tentante. Excuses ou pas excuses, je n’étais pas certain d’arriver à la chasser de mon esprit.

« Pour les faire oublier ? Comment ? »

Il avait piqué ma curiosité avec cette offre. Il en parlait comme si c’était la chose la plus simple au monde… Moi qui luttais depuis des semaines déjà pour la supprimer totalement de mon esprit, je voulais bien croire à ce remède miracle quel qu’il soit. Mon regard devait d’ailleurs briller d’une lueur d’espoir alors que je le dardais sur lui, attentif. Vas-y Othello. Fais moi oublier ce souvenir douloureux.


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Othello A. Fitzgerald
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If I lose myself tonight
It will be by your side




L’art de poser des questions sur l’orientation sexuelle incognito… Jake lui avait tendu une perche, même si Othello l’y avait un peu aidé, il n’allait pas refuser de la prendre. Sa réponse lui manquer un battement de cœur. Mieux que les bateaux pirates des parcs d’attraction moldus, les discussions sérieuses et alcoolisées sur les relations amoureuses. Il pouvait virer de bord. Jake avait dit ça sur le ton de la plaisanterie, mais la remarque ne finit par dans l’oreille d’un sourd. Déjà, il ne s’était pas éloigné en grimaçant comme l’auraient fait la plupart des mecs se sentant blessés dans leur orgueil. Et il n’avait rien écarté du tout, ce qui laissait quand même supposer qu’il était bien plus ouvert à la question qu’Othello ne l’aurait soupçonné. Finalement, les choses n’étaient peut-être pas aussi impossibles qu’elles n’en avaient l’air.

L’espace d’un instant, le Serdaigle se retrouva perché sur un petit nuage, bien au-delà des toilettes des garçons et de leur tâche désormais disparue. Et puis… il redescendit sur terre brutalement lorsque Jake répondit avec un peu plus de sérieux qu’il considérait tout le monde –et donc lui- comme hétéro par défaut. Et voilà ce qu’on appelait un bel ascenseur émotionnel, du genre à vous coller le vertige et la nausée en même temps. Il eût envie de se redresser pour frapper Jake et lui reprocher de lui avoir donné de faux espoirs, mais se retint puisque son pauvre pote de beuverie était sans doute à mille lieues de savoir ce qui se passait dans sa petite tête. Et puis même s’il l’avait vraiment voulu, sa tentative de frappe aurait probablement fini pathétiquement en brassage d’air, ses forces étant pour le moment aux abonnées absentes. Du coup Othello resta un moment les yeux dans le vague, à encaisser sa défaite. Jake était hétéro. Il le savait déjà, mais l’apprendre une deuxième fois n’était pas agréable. Il fallait qu’il se le sorte de la tête et il savait déjà que c’était mission impossible. Il fallait qu’il trouve un moyen de redevenir hétéro par défaut lui aussi. Et il n’avait strictement aucune idée de comment s’y prendre. En attendant, il n’avait toujours rien dit. Il fallait dire quelque chose, vite, sinon Jake allait capter que quelque chose ne tournait pas rond. N’importe quoi. Un truc intelligent. Blanc. C’est chimique, t’en es sûr ? Et pourquoi lui serait-il chimiquement attiré par Jake ? Ça n’était pas juste.

« Ouais, c’est pas juste ! »

Finit-il par lâcher, les yeux toujours perdus dans le vague, avant de se rendre compte que ça ne voulait strictement rien dire et que blâmer d’injustice l’hétérosexualité alors qu’il se plaignait que sa soit-disant copine envisagée était homo, ça n’avait aucun sens. Tant pis pour le truc intelligent. Jake mettrait ça sur le compte de l’alcool. Ou mettrait ça sur le compte d’autre chose, l’engueulerait et l’affaire serait pliée.

Mais Jake ne sembla pas s’offusquer. Au contraire, il l’encouragea à poursuivre ses efforts et à aller déclarer sa flamme. Quand est-ce qu’il comptait lui en parler ? Othello fronça les sourcils. Il n’y avait pas réfléchi. Il n’en avait aucune idée. Il faudrait qu’il le fasse s’il voulait conclure, Jake avait raison sur ce point. Il fallait qu’il lui en parle, qu’il aille la voir même s’il n’avait aucune chance.
Minute !
C’était qui elle ? Il n’y avait pas de « elle ». Othello redressa un peu la tête pour observer le visage de Jake, vu d’en bas. A plusieurs reprises, il ouvrit les lèvres, inspira, et referma la bouche sans rien répondre. Quand est-ce qu’il comptait lui en parler ? Après l’aveu de l’hétérosexualité de Jake –qui n’avait rien d’un scoop-… Jamais. Oh non, il n’oserait jamais. Il garderait ça pour lui jusqu’à ce que ça passe. Ca finirait forcément par passer. Il avait été avec des filles avant, il pourrait encore l’être. Il fallait simplement qu’elles soient moins… plus…Qu’elles soient .. Qu’elles soient LUI par exemple.  

« Je… »

Il reprit soudain conscience qu’à nouveau, un blanc avait traîné. Jamais n’était définitivement pas une réponse satisfaisante alors que Jake l’encourageait. Et il était tout sauf prêt à lui en parler là maintenant, même si une partie de lui en mourrait d’envie.

« Je sais pas trop. J’attends le bon moment ! »

Autant dire que sa réponse avait un petit arrière goût de « jamais ». Il finit par sourire et ajouter

« J’essayerai de me lancer la prochaine fois que je suis seul avec ! »

Sans vraiment y croire. Pour qu’il fasse des aveux à Jake, il faudrait qu’il soit vraiment très très bourré ou très très déséspéré ou un mélange des deux. La potion de son pote avait beau faire effet, on était encore loin du compte. Et comme s’il avait compris que c’était le bon moment, Jake décida de se pencher sur lui, ce qui eût l’effet de faire rougir Othello de plus belle. S’il faisait si peur ? Non, il était juste terriblement désirable et encore plus terriblement inaccessible malgré les quelques dizaines de centimètres qui séparaient leurs visages. Heureusement, la conversation partit sur leurs ex, ce qui permit momentanément à Othello de reprendre ses esprits –du moins le peu d’esprit qui lui restait après avoir fini une fiole-. Et rien de mieux pour changer les esprits d’un Thellou bourré que de parler de son ex. Il sourit lorsque Jake lui dit qu’il avait fait pareil avec son ex, et tenta de lui taper la main, tentative qui vira en je-brasse-de-l’air parce qu’il ne rencontra pas la main de Jacob. Il n’aurait peut-être pas dû être comblé par cette nouvelle, mais c’était rassurant de savoir qu’il n’était pas le seul à plomber toutes ses relations amoureuses. Même si pour l’avenir, ça n’était absolument pas rassurant de savoir que Jake était aussi peu doué que lui pour exprimer quelque chose. Autant dire que si relation il y avait, elle était d’avance vouée à l’échec. Mais ne parlons pas d’avenir. Parlons de passé. C’est Jake le premier qui évoqua les dessins animés moldus, replongeant Othello dans son enfance. Il repensa aux après-midi passées devant des disneys avec son frère et se rendit compte un peu tard qu’il y avait repensé à voix haute. Oups. Des années à s’efforcer de se proclamer fils unique, tout ça pour balancer dans un moment d’inattention qu’il regardait des dessins animés momdus avec son frère ? La potion d’ivresse de Jake était décidément plus vicieuse qu’il ne l’aurait cru. A moins que ça ne soit la présence du Serdaigle qui l’incite à baisser un peu trop sa garde ?

« Oui.. Euh.. non. Enfin.. c’est pas vraiment un frère, plutôt un cousin. »

Il fronça les sourcils, conscient que son explication ne tenait pas la route. On n’appelle pas son cousin son frère, même quand on est bourré.

« Enfin c’est un pote ! Un ami d’enfance ! Je le considérais comme un frère ! »

Voilà, c’était mieux ça, le coup de l’ami d’enfance. Ni vu ni connu. Enfin ça aurait pu être ni vu ni connu s’il ne s’était pas embrouillé dans ses explications de cousin. Othello espéra que ça aussi, Jake le mettrait sur le compte de la potion d’ivresse –décidément, c’était une méchante potion- et n’irait pas fouiller plus loin. Et pour en être sûr, sorti de derrière les fagots, il balança un deal inéquitable, le premier qui lui passa par la tête. Jake oubliait celle qui le rendait malheureux, et lui il lui balançait tout sur ses sentiments. Ca paraissait honnête, non ?

Visiblement, ça ne le semblait pas aux yeux de Jacob, qui releva l’injustice. Sur le principe, il n’avait pas tort. Et sur les faits… non plus. Concrètement, la prochaine fois qu’ils se voyaient, Jake se serait peut-être excusé après de cette fille, mais lui il n’aurait probablement rien fait. Ni changé de cible, ni changé d’avis, ni avancé dans ses déclarations. Et pour cause, tant qu’il avait Jake en tête, il ne risquait pas d’avancer s’il ne faisait rien. Ce qui le mena sans réfléchir à lui proposer de lui faire oublier Arya. Comment ? Il n’en avait aucune idée. Et il ouvrit grand les yeux de surprise lorsque le blondinet accepta.

Othello fronça les sourcils un instant, tentant de réfléchir à quelque chose d’intelligent. Tout ce qui lui venait en tête pour le moment, c’était de lui proposer de virer de bord pour tenter l’expérience. Mais clairement, ça n’était pas ce qu’il qualifierait d’ intelligent. Il y avait bien la proposition de Jake qui le tentait, à savoir de l’embrasser sans lui demander son avis, ce qui lui ferait sans doute oublier momentanément la demoiselle, mais c’était hors de question bien que très tentant. Il n’avait pas lutté toute la soirée pour finalement l’embrasser comme ça. De toute manière il n’avait pas assez bu. Ou alors trop. Alors quoi ?

« Aha… surprise ! Tu verras ! A la prochaine soirée, lorsque tu lui auras fait tes excuses »

Pris d’un soudain élan de motivation, Othello bondit sur ses pieds… et retomba à moitié sur le sol. La motivation ne faisait pas tout lorsqu’on avait trop bu. Il manqua de se ramasser sur Jake et finit par atterrir un peu violemment sur le carrelage. Aie.

« Allez, il est l’heure de se coucher ! Une dure mission nous attend tous les deux. »

Tant bien que mal, Othello tenta de trouver un équilibre à quatre pattes. Du point de vue de Jake, le spectacle était probablement pathétique. Heureusement, il savait déjà qu’il n’avait aucune chance auprès de lui. Sinon, il les auraient toutes grillées sur l’instant. Il finit par terre plusieurs fois, mais la lutte finit par payer. Titubant maladroitement, Othello parvint au bout d’efforts inestimables à se redresser sur ses deux jambes. Grande victoire. Il s’appuya à moitié sur le carrelage, avant de regarder Jake toujours au sol et de lui tendre la main.

« On va dormir ? »

Il ne sut trop comment ils y parvinrent, mais ils finirent par rejoindre leurs lits, titubant bras dessus bras dessous. A regret, Othello laissa Jake à la porte de son dortoir. Il restait encore bien du chemin à parcourir avant de partager une nuit.




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