Les femmes. Les hommes
<< You know you want it >>
Les femmes se traitent avec respect. Douceur. Patience. On peut jouer, mais toujours dans les règles de l'Art. On peut goûter. Souvent avec les yeux. Parfois avec les mains. Surtout avec le bouche.
Les hommes sont des défis. Certains s'abandonnent. D'autres lui résistent.
Bourreau des cœurs, aromatisé au sucre si doux qu'on pourrait en oublier qu'il nous a manipulé. Sa réputation le précède, mais il y en a toujours quelques uns. Homme, femme. Ceux qui reviennent par luxure. D'autres pensent pouvoir être celui spécial, qui aura cette étincelle et pourra l'atteindre.
Les sang-de-bourbe ne sont pas désirable. Jamais. On ne voudrait pas engrossée une sang-mêlée par accident.

Les marionnettes.
<< Trust me. >>
Au début, juste subir et observer. Mais dans la jungle, on s'habitue vite quand on a été élevé pour être un prédateur. Ses amis. Ses ennemis. Ses amantes. Rien n'est laissé au hasard. Un mot chuchoté à la bonne oreille. Kyle est devenu marionnettiste, et ce n'est pas un travail de tout repos. Monter plus haut dans l'estime des Serpentard. Remettre ces enfoirée de sang de bourbe à leur place. Faire basculer la balance à nouveau. Faire revenir l'Ordre. Reconquérir la reconnaissance de ses parents. Mais ça, on n'en parle pas. Jamais. On préfère s'occuper des sang-de-bourbe. Et quand on lui demande jusqu'où il ira pour le pouvoir, et l'honneur. "Well..."


Séducteur. Sadique. Masochiste. Manipulateur. Malin. Hautain. Provocateur.

La cérémonie. L'estrade. Le choixpeau.
<< Serdaigle >>
Oui, il pense que c'est à peu près là, à ce moment précis, que Kyle, 11 ans, les cheveux blonds ébouriffés par cet abrutis de chapeau, perdit tout ce qui lui était cher.
Mais à quoi peut tenir un enfant de 11 ans? Ou du moins, à quoi pouvait-il tenir? La famille. L'honneur. L'ambition. Pas de projet d'aventure à dos de dragon. Chez les Lake, on ne rêve pas. Il y a des gens qui rêvent. Les fous et les idiots en font partie. Les sang-de-bourbe aussi. La tête haute, il descendit les marches de l'estrade. Surtout, ne pas pleurer. Pas à pas, s'approcher de la table des Serdaigle. Pourquoi? Pourquoi pas Serpentard? Toute sa famille avait été à Serpentard. Sans exception. Alors pourquoi? La colère et les larmes lui envahissaient la tête. Un camarade le prit par l'épaule pour l’accueillir. Ne pas pleurer. Ne surtout pas leur donner cette satisfaction. Jamais.

La lettre.
<< We're so proud of you >>
Entre ses doigts, la fameuse lettre, reçue le matin même. Sa convocation à Poudlard. Ses doigts tremblaient, mais il essayait tant bien que mal de le cacher. Son père aurait pu considérer ce signe de fébrilité comme de la faiblesse. Rien, rien ne devait gâcher ce moment. La dernière fois qu'il entendrait ces mots sortir de la bouche de ses parents.

Maman. Papa.
<< Disappointed. >>
Chez les Lake, on aime les traditions, on aime les règles, on aime que les choses rentrent dans les cases. Un garçon avec une fille, par exemple, ça, ça rentre dans les cases. Un garçon avec un garçon, pas vraiment. Alors quand on apprend par des rumeurs de quartier que votre fils joue à touche pipi dans les toilettes des garçons, on s'indigne. On cherche un coupable. On essaye de ne pas y croire. De ne pas voir. On se cache. On se le cache. On ne regarde plus son fils dans les yeux. Quand on est maman, on pleur beaucoup. Quand on est papa, on serre les poings. Parfois, on le lève même dans sa direction. Comme ça, sans jamais finir le geste. Parce qu'on arrivera jamais à ça. Parce que ça ne changerait rien. Ca ne rachèterait pas l'honneur, ça ne changerait pas son fils. Alors on ne dit rien. Le silence devenant le plus cruel des mépris.

La guerre. La haine.
<< What they did to us. >>
Il fut un temps où les gens comme lui régnaient sur le monde des sorciers. Il se revoit, enfant, lui raconter milles histoires sur l'Ordre, sur les sangs purs, sur la façon dont les sang de bourbes avaient salis le nom de "sorcier". Il pouvait sentir tellement de colère dans la voix de son père. Tellement de haine, qu'elle le traversait tout entier et qu'il pouvait la sentir à son tour. Il aimait souvent prendre dans ses mains d'enfant le bras de son père, et faire le contour de sa marque sur son bras du bout des doigts. Il ne se souvenait que très peu de cette guerre, mais il ne l'oubliait jamais, car le visage défiguré de son père était là pour lui rappeler chaque matin les horreurs que ces salauds lui avaient fait subir. Il se faisait lui-même la promesse chaque jour, de faire payer chacun d'entre eux. Tous. Ils paieraient tous. Ces impurs avaient pris quelque chose qui ne leur appartient pas, qui ne leur était pas destiné : le pouvoir. Et nous le reprendrons.

Poudlard. La rédemption.
<< Whatever it takes. >>
Malgré le rejet de son père, de sa mère, il était hors de question de renoncer à sa mission. Car il s'agissait de la mission de toute une vie, et elle devait commencer ici, en ces lieux, il en était sur. Il fallait torturer, terroriser, petit à petit, les pousser à nous craindre à nouveau. Car s'il arrivait à refaire surgir de l'ombre l'Ordre, s'il arrivait, à Poudlard, à faire en sorte que les sangs purs reprennent le contrôle, alors peut-être que ses parents oublieraient tout. Ils oublieraient la déception ambulante que leur fils était à leurs yeux. Malgré tout, on se faisait vite une réputation. Car ici, un sang de bourbe qui se fait taper sur la gueule, en ramène 10 autres pour vous coller la raclée de votre vie. Oui, tout ce qu'ils reprochaient aux autres. Toutes les horreurs qu'il dénonçaient, ils ne faisaient que les reproduire, encore et encore. Ces salauds le dégoutaient plus que tout. Profondément persuadés de valoir mieux que nous. D'être les gentils de l'histoire. Les marques de brûlures sur ses bras semblaient dire le contraire. Mais ce n'était pas ça qui allait arrêter Lake. Non. Ils pouvaient frapper aussi forts qu'ils voulaient, il ne cesserait jamais d'afficher ce sourire satisfait qui les énervait tant. Jamais.

Mr Davis. L'humiliation.
<< I love you so much but I hate your guts. >>
Kyle avait eu le malheur, un jour, de croiser ce prof, au beau milieu d'un interrogatoire assez peu commun. Sa bouche vissée à celle d'un autre homme dans une ruelle. Tout ceci menant à une situation bien peu confortable pour ce cher professeur. Il savait des choses qu'il ne fallait pas savoir. Bien décidé à ce qu'il se taise à jamais, il l'avait convoqué après les cours. Sans plus trop savoir comment, ils avaient fini l'un sur l'autre, l'un dans l'autre. Passionnel, débordant de désir brûlant, il avait laissé ce sang-de-bourbe le posséder. Il avait adoré ça. Il avait aimé ça plus qu'il n'avait jamais aimé ça avec quiconque. Il ne passait pas un jour depuis cet incident sans qu'Alan Davis ne hante ses pensées. Il le voulait. Il le voulait avec tellement de force que ça faisait mal. Mais ça, jamais, jamais au grand jamais il ne fallait l'admettre. Jamais. La partie consciente était juste écoeurée. Dégouté à jamais d'avoir laissé cet impur posséder son corps dont il était indigne; d'avoir été aussi faible. Cette frustration horrible que créaient en lui ce refus d'admettre ses sentiments ne faisaient que créer plus de violence, plus de rage. Il fallait toujours aller un peu plus loin dans les confrontations, parfois même se faire lyncher volontairement. Parce qu'avec l’adrénaline, dans la douce douleur du moment, on ne pense plus à rien. On est libres.