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 Ne me suis pas, je te fuis

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Nina E. Blackswood
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MessageSujet: Ne me suis pas, je te fuis   Ne me suis pas, je te fuis EmptyDim 28 Déc - 0:33

Ne me suis pas, je te fuis




Cela fait maintenant plusieurs semaines que Nina et d'autres Serpentards avaient été envoyer dans la maison Serdaigle après l'effondrement du sous-sol. Cela faisait aussi plusieurs semaines que les Serdaigles, enfin qu'une jeune Serdaigle en particulier les observait. Elle semblait les passer sous rayons X. A partir d'un certain moment,  Nina commençait à voir que la jeune fille ne faisait attention qu'à une seule personne, elle. Nina ne savait pas si c'était pas qu'elle devenait parano, mais elle avait la forte impression que la jeune Serdaigle ne me lâchait plus.
A début, cela ne la dérangeait pas plus que ça. La Serpentard ne lui prêtait aucune attention, elle restait le nez dans ses bouquins, ses cours. Puis cela l'a gentiment agacé, et elle commença sans rien dire à la fuir. Nina faisait tous ce qui était en son pouvoir pour l'éviter, l'air de rien.
Mais un jour, c'était la lecture perturbée de trop, le dernier moment de solitude interrompu, la rêverie gâchée finale, la mort de cette relation que Nina n'avait jamais voulu. Elle ne pouvait plus  supporter cette intrigante Serdaigle. Elle ne savait pas pourquoi cette fille avait décidé de jeter son dévolu sur elle, mais elle devait arrêter et immédiatement. Nina pensa longuement à comment elle aborderait le sujet avec celle qui la déstabilisait. La seule chose qu'elle savait, c'est qu'elle ne prendrait absolument pas de gant avec elle, elle se fichait de sa réaction du moment qu'elle la laisse tranquille.  Pendant ses réflexions, elle s'imaginait divers scènes. Dans certains de ses scénarios, elle se voyait la tuer puis revenait vite à la réalité en se disant que cela serait son tout dernier recours au cas elle ne parviendrait vraiment pas à avoir ce qu'elle voulait.
Finalement le moment venu bien par hasard et surtout parce que Nina ne tenait plus. Un jour où la jeune Serdaigle vint une énième fois la dérangée, elle craqua.

Écoute, je sais ni qui tu es, ni ce que tu me veux mais va juste falloir que tu arrête de me suivre!! Je peux plus supporter tes petites intrusions. Je suis pas quelqu'un que tu viens voir et  à qui tu dis “Eh, je suis toute seule tu veux être mon amie?” Non! Je veux pas être ton amie alors maintenant tu t'en va et loin, très loin de moi !! T'as compris?!

Les mots semblaient sortir tout seul de sa bouche. Nina cru à un moment qu'elle ne s'arrêterait pas de parler. Tout ce qu'elle avait garder pour elle sortait. Après avoir reprit son souffle, Nina s'attendait à devoir essayer de consolé la jeune fille qui forcément se mettrait à pleurer. Mais rien de cela n'arriva. La jeune Serdaigle resta plantée devant elle et lui sourit simplement sans dire un moment. La Serpentard fut encore plus décontenancé par cette attitude, elle ne savait plus quoi dire, plus quoi faire.



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Euphemia A. Grave
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MessageSujet: No one can read my PokerFace   Ne me suis pas, je te fuis EmptyMer 31 Déc - 18:10

Et ce sourire n’en finit pas. Ni cette infinie douceur dans le regard.

« J’ai cru que tu ne l’ouvrirais jamais. Pourquoi est-ce que tu ne me l’as pas demandé avant ? En général les gens le disent dès qu’ils remarquent, et c’est sans doute plus sain pour marquer leur territoire et conserver leur santé mentale. »

Russian Roulette isn’t the same without a gun.


Euphemia ouvre un calepin, y note une ligne et le referme en le rangeant dans une petite sacoche. Malgré l’attitude moqueuse et l’espièglerie qui exulte d’elle, la jeune fille semblait être d’une douceur digne de Bouddha lui-même, et d’un calme à toute épreuve.

Euphemia Grave. Pleurer. Enlevez-vous cette idée de la tête. Vous pouvez troubler son enveloppe charnelle comme il vous plaira, mais jamais une larme ne s’écoulera de ces petits yeux mesquins et tendres tout à la fois après une salve de mot aussi dense. À moins que ce ne soient des larmes de joies, mais pour cela il faudrait que le sens des mots lui paraisse plus intéressant…


« 25 novembre 2014. Je ne veux pas être ton amie, Nina Evelyn Blackswood. Je veux juste te connaître. »

Puis elle fixe Nina avec douceur. Sans condescendance, ni empathie exagérée. Avec bienveillance peut-être, mais surtout avec justesse.

« Mon nom est Euphemia Almeda Grave. Tu aimes lire. Tu as un comportement familier avec les plantes, et ton niveau de botanique est au-dessus de la moyenne. Tu es de ma promotion. Niveau scolaire moyen. Tu prends des cours de vol les mardi matin avec Abel Theodor McMillan avant les cours, tu traines un peu avec Eugenia Bogart.  Tu as perdu ton foyer et vis chez les Serdaigle et continue ton quotidien sans encombre en évitant le plus possible les croisements avec Othello Fitzgerald. Tu n’as en dehors de cela jamais eu d’accident, de coup d’éclat ou de comportement notable au sein de l’établissement, et peu de personnes semblent te connaître, au final. »

Elles sont toutes les deux debout, au milieu e la grande salle où les groupent vont et viennent simplement. Tout semble sans importance. Sa voix ne cherche pas à être entendue par quelqu’un d’autre, ni à se cacher. Elle pose simplement une question, en espérant que ce soit la bonne. Et en sachant que c’est la première.

« Qu’est-ce que tu ressens tout de suite ? »

Ses yeux disent sans agressivité, sans même une pointe de moquerie, comme un « Je sais déjà beaucoup de chose, c’est inutile que tu me caches ça ». Et dans le même temps, elle semble vraiment intéressée par la réponse. Plus intéressée que n’importe quel étudiant qui lui aurait gentiment demandé « Comment vas-tu aujourd’hui ? » sans attendre vraiment la réponse. Elle ne bouge pas. Elle attend simplement. Sa posture dit également que même si Nina tentait de fuir, elle continuera simplement à la regarder, en la suivant d’à peine plus loin.

Sans conscience de l’intimité de Nina. Et sans lui vouloir du mal pour autant. Simplement, elle regardait, et c’est tout.

Avoir quelqu’un qui regarde… Pourquoi ça dérange, au fond ? Nous n’avons rien à cacher. Nina n’a rien à cacher. Et pourtant, ça blesse toujours, un peu. Trop peu pour qu’elle se soit manifestée plus tôt. Trop pour qu’elle ait laissé faire pour autant.

Les observateurs sont des nuisances. Ceux qui ont assez de cartes pour nous juger, ou plutôt « mal » nous juger, sont des nuisances à notre tranquillité d’esprit. Parce qu’on ne se résume pas à nos actes. Des pensées grouillent, dans nos crânes. Des pensées qui parfois ne concernent que nous, et qui pourtant existent.

Cet être silencieux qu’est Blackswood, cet être qui a des milliers de livres dans la tête, des milliers de réalités, de vérités et de fictions, des milliers de pensées… De quelles pensées accouche-elle en secret ?

Et que ressent-elle ? Elle est un meilleur modèle que McMillan en plusieurs points. Déjà parce qu’il est plus difficile d’accéder à ses pensées et ses préoccupations. Ensuite parce qu’elle ne vire pas inutilement et prévisible ment à un état de folie petit à petit.

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Nina E. Blackswood
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MessageSujet: Re: Ne me suis pas, je te fuis   Ne me suis pas, je te fuis EmptyMer 31 Déc - 20:13



   
Nina ne savait plus du tout comment réagir, cette fille, Euphémia Amelda Grave, comment ce fait-il qu'elle en sache autant? Quel intérêt y trouve-t-elle? Nina ne se trouvait pas si intéressante que ça alors pourquoi? Toute ces questions tournaient en boucle dans la tête de la jeune blonde. Parmis ce flot de questions, une pensée simissa, la pensée que Euphémia s'entendrait très bien avec Sherlock Holmes ou un des personnages d'Agatha Cristy, cela lui arracha un léger sourire.
Lorsqu'elle s'en rendit compte, elle se ressaisit et son visage changea, elle prit son air le plus froid, le plus glacial et fixa un bref instant la jeune fille en face.

Je l'ai pas ouvert avant parce que j'avais pas envie. Je peux encore faire ce que je veux quand même. Faut croire que je suis pas comme tout le monde. En plus, les gens “en général” me foutent la paix, tu vois. Je suis pas observé par quelqu'un à chaque pas que je fais.
Et tu vas voir, écoute bien, étrangement aujourd'hui, 25 novembre 2014, je me sens plutôt agacée, je me demande bien qui peut autant me taper sur le système...


Malgré le calme que Nina avait réussit à récupérer, une certaine pointe d’hostilité était encore présente dans sa voix. Elle ne hurlait plus mais elle se fichait tout autant de gêner quelqu'un en parlant trop fort. La jeune fille resta impassible, celle d'en face gardait un léger sourire. Un silence s'installa entre les deux filles. Euphémia était toujours avec ce sourire qui paraissait presque bienveillant et Nina avait ce visage froid qu'elle arbore habituellement même si l'on pouvait apercevoir sa curiosité prendre le pas sur ses autres émotions. Une curiosité dont la jeune fille en face d'elle le déclencheur. Elle se posait, comme d'habitude, tout un tas de questions.
Malgré sa curiosité, elle gardait en tête toutes les sorties, toutes les possibilité de retrait. Elle avait prévu son itinéraire pour s'assurer fuite. Un silence s'installa, les deux jeunes filles, ne bougeaient pas, ne parlaient pas, Nina observait à son tour celle qui la regardait depuis tout ce temps. Elle ne savait pas réellement comment interprété son sourire qui semblait bienveillant. Euphémia était donc une énigme pour elle. Cela ne la dérangeait pas tant que ça, elle y trouvait une certainement forme de plaisir et de divertissement. Depuis longtemps, Nina était attirée par la psychologie humaine, et grâce à cette fille, elle avait une nouvelle entrée sur la question qu'elle s'était posée il y a de cela un moment: “Comment comprendre les autres?”
Plus elle regardait la fille en face d'elle plus elle trouva des similitudes. Elle ne poussait pas le vice jusqu'à mémoriser autant d'informations sur quelqu'un mais Nina supposait que tout cela était pour pouvoir répondre à la même question.
Finalement, sa curiosité fut plus forte qu'elle. Pour elle Euphémia ressemblait à ces livres qu'elle ne veut pas lire mais une fois la première page commencé, elle veut en connaître la fin. Le regard de Nina descendit sur la sacoche de la jeune fille, elle interrompu le silence qui devait déjà faire 1 ou 2 minutes.

T'as griffonner un truc dans ton carnet, tout à l'heure, c'était quoi?

Euphémia fut légèrement surprise de la question (s'en doute pensait elle que Nina fuirait encore)  mais en même temps satisfaite de celle-ci. Son sourire s'agrandit légèrement.

   


   
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Euphemia A. Grave
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MessageSujet: Re: Ne me suis pas, je te fuis   Ne me suis pas, je te fuis EmptySam 3 Jan - 17:33

Sauf que ce n’était pas de la surprise. Certes, Euphemia s’était attendue à une possibilité de fuite. Mais ce que Nina prit pour de la surprise était en fait une satisfaction certaine et calme, bouche fermée et yeux grands ouverts. Elle avait parlé. Avait même montré un début d’intérêt pour les activités de l’enquiquineuse de première.

Un schéma récurant. Mais ce n’était jamais la même personne.


« Je repose ma question en omettant ma présence et le désagrément visible qui en découle. Tu as très peu de micros expression, ce qui fait que je ne suis même pas capable de déterminé si oui ou non la perte du dortoir des Serpentards t’affecte plus qu’une fin de livre mal arrangée. »

Elle ressort calmement son carnet et lui tend, puis va s’assoir sur un banc… Non, en fait, va monter sur un banc pour s’assoir sur la table. Elle sort sa baguette, une minuscule baguette de douze centimètre en pin argenté, et fait sans même bouger les lèvres trois ou quatre petit gestes sur la table, comme un maestro qui bat la mesure. Et après moins de vingt secondes, la grande porte accoucha d’un service à thé pour deux qui se jetaient droit vers la table et qu’elle amorti d’un wingardium leviosa silencieux. Tout élément ensembles, cela s’entend, avant de tous les poser en douceur sur la table et de servir ce qui semblait être un thé blanc très sucré dans des petites tasses aux bords ciselés peintes d’or et de vert pâle.

« Si tu retrouves la page sur laquelle je l’ai noté, je te lis la ligne que je viens d’écrire. »

Sauf que si Nina ouvrait sur une page au hasard, elle aurait posé les yeux sur un amas s’encre qui se superpose encore et encore jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place pour rien écrire ou dessiner, ou même jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de blanc du tout.

« Celui-ci est un vide-tête. C’est à peu près le huitième de ce qui se passe dans ma tête. Pour en avoir des lisible par tout le monde, il faut faire des propres, et ils sont tous dans ma chambre. La ligne que je viens d’écrire n’attendra peut-être jamais ma chambre. »

Illisible. Pas de numéro de page, ni même de titre. Aussi bien rangée que la Salle sur Demande aux Objets Perdus. Selon la légende. Euphemia garda ce sourire doux et avenant en tendant à Nina un tasse chaude, mais pas brûlante. Pourtant la théière brûlait toujours. Et Euphemia observait le moindre geste de son sujet d’observation.

« Te trouves-tu curieuse ? Pas étrange. Intéressée. »

C’est difficile de refréner ses questions. Pourtant c’était nécessaire. Pour ne pas perdre d’information, il fallait aller lentement. Très lentement. Et Euphemia prendrait le temps qu’il faudra, pas plus, pas moins, pour comprendre cette boîte de Pandore, quoiqu’elle contienne.

« Celui-là, elle désigna la tasse, est le meilleur pour rester éveillé. »

Pour faire une nuit blanche, thé blanc. Pur une nuit noire, Thé noir. Ou bien une bonne tisane au miel, avec des feuilles de plantes soporifiques… Ou d’animaux soporifiques. Comme les mottes d’herbes qui vous perdent dans les collines si vous ne retournez pas votre veste.

Et Euphemia n’avait heureusement aucune réticence à retourner sa veste.

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