Si l'roi des cons perdait son trône, y aurait 50 millions de prétendants [~Eug ♥]
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Haimon J. Bogart
Serpentard
Messages : 538 Galions : 350 Âge : 18 Classe : L1 Sécurité Magique Avatar : Jake Abel
Feuille de personnage Options : Niveau du sorcier : Double compte : Une furie, un alcoolique, un Indiana Jones
Sujet: Si l'roi des cons perdait son trône, y aurait 50 millions de prétendants [~Eug ♥] Dim 7 Sep - 19:54
Si l'roi des cons perdait son trône, Y aurait 50 millions de prétendants
Ça bourdonnait dans ma tête. Anticipation, excitation, peur, impatience, tout se mélangeait. Qu'allais-je devenir ? Je n'en avais pas la moindre idée. Et personne ne le savait. Pour la première fois, il n'y avais personne pour me dire "Tu feras ça, Haimon", "Tu finiras là, Haimon", "Tu iras ici, tu diras ceci, tu te comporteras ainsi". Oh bien sur, il y avait eu des "Tu finiras seul Haimon, quand tu auras tourné le dos à toute famille", mais il s'agissait plus de menaces qu'autre chose. Je n'avais rien dit, je m'étais contenté de sourire, ça avait du les rendre furieux. J'avais envie de leur répondre que quoiqu'il arrive, je finirai seul. Que ce soit parce que j'ai pris une mauvaise décision, ou simplement parce que je perdrai mon intérêt de pion, ils allaient finir par m'écarter. Me laisser moisir quelque part où je ne les humilierai pas trop tout en me promettant qu'on s'occuperait de préserver la réputation : autrement dit me rendre invisible aux yeux des autres et me laisser dans un coin. Comme si j'allais les laisser faire ! Nobody puts Haimon in a corner.
À côté je me demandais s'ils étaient déjà en train de préparer le couronnement d'Eren. Ça me faisait foutrement chier de jeter sur le devant de la scène ce faux j'ton, ce grand malade, mais la famille n'avait pas tellement d'autres options. J'entendais l'agitation dans la grande salle à manger à laquelle la petite pièce où j'étais était attelée. Il s'agissait d'un ancien fumoir où les hommes de la famille venaient parfois parler affaires autour d'une boisson forte. Mon choix s'était porté sur le whisky pur feu alors que j'arpentais en apparence calmement la chambre. Ma déclaration avait fait l'effet d'une bombe. Ceka avait commencé avec mon petit discours où j'avais, tout en politesses, jeté leurs 4 vérités à la famille, leur exposant notamment mon avis sur leur dirigisme à deux ronds qui allait finir par tous nous étouffer autant que nous étions plutôt que de nous tirer vers le haut, pour ensuite leur dire que je n'agirai plus jamais selon les ordres et les desiderata des uns et des autres, mais selon mes propres idées, qui différaient par tant de points des leurs mais qui étaient toujours prises dans l'intérêt général des Bogarts. Pas de chance, les hautes instances de la famille ne semblaient pas très enthousiastes face à cette tentative de Putsch. Je pense que personne n'avait cru que je m'exécuterais après la menace très claire "Haimon Jayden Bogart, range immédiatement ces sottises dans un coin de ta tête. Et apprends à te taire lorsqu'il le fait." En me vouant le lever de table, prêt à partir, j'eus également droit à la menace classique : "Si tu mets un pied hors de cette pièce maintenant, tu ne fais plus partie de cette famille". Sans doute se disaient ils : "Il aboie un peu fort, mais maintenant qu'il a vu qui était le maître, il va retourner bien gentiment à la niche. J'avais jeté à ma tante un regard à la fois décidé mais également sincèrement désolé. Je ne me sentais plus membre d'une partie de cette famille depuis bien longtemps déjà. Je voulus chercher Mafalda des yeux, m'excuser silencieusement, elle me comprenait si bien sans que l'on se parle, mais il y avait trop de monde, et ma vue commençait à se brouiller. Mon regard avait alors glissé dans la direction d'Eugenia, assise non loin de moi, mais les yeux n'eurent guère le courage de remonter jusqu'à son visage, j'avais trop peur de ce que je risquais d'y lire. Du soulagement, que je ne lui sois plus imposé ? De la déception, que je ne sois pas l'homme qu'elle avait espéré ? Du dégoût, que je claque ainsi la porte à toute ma famille ? Les options étaient multiples, mais aucune ne me plaisait. Alors que nos regards allaient se croiser, je détournai le mien. Je n'avais pas envie de voir la tête de quique ce soit d'autres, c'est donc à ce moment que m'éloignant de la table au milieu du murmure qui s'amplifiait parmi les convives, je quittai la pièce me rendant dans celle juste à côté où je faisais maintenant les 100 pas. Je savais qu'il allait falloir rassembler mes affaires rapidement car on n'attendrait pas longtemps avant de m'expulser, mais techniquement le gros était déjà empaqueté. Un Bogart est toujours préparé.
Je me demandai un instant s'il allait falloir que je change de nom, comme Serena... Après tout il n'était pas dit que les Bogarts aient envie de partager leur nom de famille avec un loser dans mon genre. J'avais pourtant encore de on affection pour ce nom que j'avais porté tant d'années et pour certaines personnes le portant encore. Mon cœur se serra en pensant à Mafalda et Eugenia. Accepteraient-elles encore de me parler ? Pour Maf, j'avais un certain espoir : elle était ma petite sœur et je comptais bien lui faire comprendre que malgré cette décision -qui n'avait pas été facile- elle restait la plus importante pour moi. Pour Eugenia en revanche, je me faisais peu d'illusion. Ses mots tournaient en boucle dans ma tête, annonciateurs de ce que nous deviendrons l'un pour l'autre à partir de ce jour : rien. C'était finalement ses mots qui m'avaient fait passer à l'acte. Elle avait raison : à quoi beau s'indigner, se plaindre.... Il n'y avait finalement qu'une décision à prendre. Fermant les yeux, j'entendis pour la énième fois la voix d'Eugenia me disant, lors de cette fameuse soirée à cœur ouvert, les mots suivants : Je t'ai dis que je te voulais sur le trône, il faut que je le répète combien de fois ? Tu ne peux pas faire les choses à moitié Haimon. Soit tu es complètement un Bogart, soit tu disparais et laisse ta place à Eren.
Entendant la porte qui s'ouvrait dans mon dos, je levai les yeux au ciel. Je n'avais aucun mal à imaginer qui cela pouvait être et pourquoi.
▬ Eren, si tu es là pour fanfaronner, ce n'est pas la peine. Préserve ta salive pour tes futurs complots, tu en auras besoin.
Ceci disant, je pivotai sur moi-même pour lui faire face avec toute ma nouvelle assurance qui avait éclôt alors que je sautais le grand pas, sauf que ce n'était pas Eren. Je ne pus retenir un léger haussement de sourcils et je faillis lâcher mon verre rempli du liquide brunâtre dans la foulée. Finalement je ne pourrai peut être pas éviter toutes les confrontations, mais je pensais que celle-ci n'aurait lieu que bien plus tard, à Poudlard. Et maintenant.... que pouvais-je lui dire ? Non. J'avais déjà bien trop parlé. Si elle était ici, c'était qu'elle avait quelque chose à dire à son tour.
ous les sorciers le savent, leur pire cauchemar se cache dans un placard du cours de Défense contre les Mal. Il n'est pas dans le tintement des couverts, dans les assiettes de porcelaine et dans les discussions rondes de bonnes formules. Il apparaît quand la peur vous cisaille, quand l'angoisse monte. Il ne peut naître quand votre cœur bat de la proximité des intimes, il ne peut apparaître quand votre cousin adoré vous fais rire, quand vos yeux n'osent glisser vers un promis, quand vous déguster un plat en vous promettant de vous échapper pour demander la recette. Instant de bonheur, quotidien qu'elle aime malgré tout ce qu'il implique. Eugenia Bogart, avancez-vous. Avoir treize ans et découvrir sa plus grand peur, avoir treize ans et entendre les rires moqueurs de ses camarades, sentir la peur non pas de l'Epouvantard mais qu'il apprenne ce qui est apparu. Avoir treize ans, être promise à un homme qu'elle aime depuis bien trop longtemps, et savoir que la pire chose qui puisse vous arriver c'est que ce mariage de princesse ne verra jamais le jour. Eugenia ? De quoi as-tu peur ? L'épouvantard change, première année de licence, rumeurs infondés qui l'agressent, elle serait la fille d'Elphias. J'ai peur de ce qui est faux. Rumeurs qui change le visage de l'épouvantard, les gens oublient mais pas elle, sans cette rumeur idiote elle serait sûrement encore effrayé de ne pas avoir l'avenir rêvé.
Haimon pose sa fourchette et prend la parole d'un ton qu'elle trouve délicieusement assuré. Elle l'observe et d'autre ont remarqué alors qu'elle s'imagine imperméable. Pas de remarques, pas de remontrances, sans commentaires les plus avertis ont compris mais que cette poupée aime celui qu'elle devra soutenir sied à leur plan. Elle sera plus docile, elle jouera son rôle, alors laissons la aimer si cela lui chante. Elle l'écoute et se perd à ses mots, elle comprend mais refuse, non, non, ne nous fait pas ça, ne me fait pas ça. Il balance avec cette autorité qu'elle lui a toujours trouvé, avec une assurance qui ne l'a jamais laissé de glace, qu'il refuse de continuer à jouer au petit pion. Qu'il a ses idées mais qu'elle ne correspondent pas à ce qu'on attend d'un Bogart. Il envoie tout ça à leur figure choquée, la sienne y comprise et, superbement, sort sans tenir compte des menaces. Elle lui a demandé de faire un choix et il l'a fait. Entre la famille et la liberté, il a choisi la liberté. Entre elle et l'extérieur, il a choisi l'inconnu. Elle n'écoute pas ce qui se dit, elle ne fait que regarder la porte par laquelle il a disparu. Eren lui parle, elle entend sa tonalité mais ne répond pas, sa main agrippe simplement la sienne et sert, fort, sert à lui faire mal. Ne me lâche pas, pas toi non plus. Elle ne quitte pas la porte, espoir qu'il revienne, qu'il comprenne qu'il a tord. Cinq ans Haimon, il ne te reste que cinq ans avant ton couronnement, tu ne pouvais tenir jusque là ? Il ne revient pas. « Qu'est-ce qui va se passer maintenant ? » Ses yeux, enfin, se détachent de la porte alors qu'elle retrouve la réalité. « C'est une véritable déception et je vous assure de comprendre ce qui lui ai passé par la tête. Il faut que rien ne s'ébruite, le faire revenir à la raison et tout redeviendra comme avant. C'est un adolescent, il va recouvrer la raison. Faust, je sais que ton fils existe, je ne suis pas sénile, mais Haimon a été présenté comme l'héritier auprès de toutes les familles, on ne peut pas changer d'avis comme ça, de quoi aurions-nous l'air ? Il faudra trouver une raison pour que l'on exclue, une bonne et convenable raison. Eren, sincèrement, comment te sens-tu vis-à-vis de tout ça ? » La voix mélodieuse, implacable, de sa mère n'était que des coups de couteau de raison. Elle n'a pas tord, s'il refuse de revenir alors ils devront justifier son départ. Ils inventeront une histoire qui le discréditera, il aura la paix, en bon paria qu'il deviendra. Eren, tu vas sauter sur l'occasion, elle est si belle. Incapable d'en entendre plus, de toute façon personne jusqu'ici n'avait pas quémander son avis, elle se pencha vers son cousin à qui elle offrit une bise sur la joue. Profite de ce moment, nous en parlerons ce soir. Pas de moquerie, pas de « je vais le faire revenir » car c'est si évident qu'elle va se battre. Elle a mal, meurtrit, vexée, déçue, elle ne veut néanmoins pas le voir partir. Elle refuse cette idée, aussi empoisonnée soit son cœur en cet instant, elle préfère se voir plus bas que la terre plutôt que ne rien faire pour le retenir. Elle va le faire réagir, c'est une erreur, une simple erreur, un coup de folie, rien de plus. Il va revenir.
- Eugenia, où vas-tu ? - Essayer de comprendre, mais si vous avez besoin de moi je peux attendre... - Non, vas-y. Nous n'avons pas besoin de toi, nous nous occupons de tout, mais dis nous s'il te semble obtus ou s'il te semble instable, il ne faudrait pas qu'il recommence. - D'accord. - Heureusement que nous avons un autre héritier potentiel. Quelle chance que nous avons que vous vous entendiez bien, cela nous évitera bien des tracas. Eren, tu es bien en dernière année n'est-ce pas ?
Sa mère ne s'occupe plus d'elle, c'est normal, elle a plus important à gérer. Normal, elle n'est que la femme qui devra épouser l'héritier. Tu te fianceras à la fin de ses études. Si la couronne change de maître, alors dans un an elle sera fiancée ? Pour ne pas dire mariée. Elle devra faire quoi ? Quitter Poudlard pour le suivre là où cela lui chante ? Peut-être acceptera t-il de la laisser étudier encore un peu... Non mais à quoi elle pense ? C'est complètement aberrant ! Eren à la tête de la famille c'est laisser carte blanche à toutes ses vendetta contre les moldus et dérivés sorciers ! C'est avoir un sadique, un coureur de jupon, un homme rétrograde qui ne lui correspond pas ! Haimon était trop bon, Eren est trop mauvais. C'est impossible que cela se fasse ! Elle dirait n'importe quoi pour justifier son absence d'objectivité. Eugenia n'ose pousser la porte, quelqu'un lui souffle que jusqu'à la fin de la nuit, jusqu'à ce que le sort d'Haimon soit fixé elle restait sa promise et qu'il était temps qu'elle agisse en tant que telle. Quelqu'un murmure que la quasiment feu fiancée n'est pas bien réactive. Elle savait que cela allait arriver mais pas si tôt, elle, mariée à Eren... Oh elle avait flirté avec lui, elle s'est amusé à le taquiner, à le provoquer mais de là à l'épouser... L'image d'une nuit de noce avec Eren s'imposa à elle, choquée non par l'image mais par le sentiment de trahir Haimon par le fait de l'envisager, elle poussa la porte pour entrer. Elle ne dit rien, elle pense à ce qu'elle a entendu, à tout ce que sa famille lui radote depuis l'enfance. Il la connaît par cœur mais elle n'en veut pas, elle refuse alors qu'elle se dit qu'elle est bien idiote. Idiote d'avoir oublié le principe de base, la source de son statut dans cette famille : elle n'est qu'une bonne à marier, elle n'a pas à envisager un mariage d'amour ou d'avoir le choix, elle devrait même s'estimer heureuse que ce soit probablement avec un ami. Cela pourrait être pire.
- Ce n'est pas Eren c'est sa future femme.
Dire qu'elle le foudroyait du regard était un euphémisme, pourtant elle restait calme. Trop calme. Son ton cinglant n'allait pas avec son regard fixe, avec son dos droit, si bien qu'elle rétablit un peu d'ordre dans son apparence en sortant sa baguette de sa botte. Le sort ne fut pas formulé, pas la peine de faire croire qu'elle n'était pas douée en sortilège, la pièce s'insonorisa alors qu'elle avançait vers lui. Qu'est-ce qui te prend ?! Tu.. t'as fais un choix c'est ça, hein ? Tu as bien cogité toute l'année et tu t'es dis que le moment était bien choisi pour retourner ta veste ? ' Oh merlin c'est merveilleux, Eren est invité à dîner et il y a même le père et le grand-père ! Chic c'est le moment parfait pour lui faire don de ma petite couronne bien trop lourde ! Ah mince j'ai plombé l'ambiance, pas grave je suis soulagé ! ' C'est à ça que tu pensais?! Le calme explosait, il avait l'habitude, ce n'était pas la première fois qu'il subissait ses discours à rallonge, sauf que cette fois elle n'avait pas l'excuse de l'alcool. Pour une fois elle parlait sans retenue, s'énervant rapidement, passant d'une émotion à l'autre, glissant sur ses sentiments comme on tourne une page. Naturelle, comme d'autres la connaissent, l'Eugenia qui enlève son masque, celle que ce foutu cousin qui fait sa publicité en ce moment connaît depuis toujours ! Tu ne pense qu'à toi ! Tu es un monstre d'égoïsme ! Un abruti ! un idiot ! un scrout ! un lâche ! A chaque insulte elle lui frappait la poitrine de ses maigres poings, sa tête se baissait alors qu'elle se sentait complètement perdre le contrôle. Il se passe quoi quand vous voyez votre peur se réaliser ? Elle le frappait, énumérant ce qui lui venait à l'esprit, les larmes perlant mais refusant de les laisser sortir, sursaut d'orgueil. Tu ne vaux pas mieux qu'Elphias ! Tu es ignoble ! tu m'as humilié ! Tu m'as vendu ! Tu me voulais pas avec Eren et bien c'est réussi, je vais l'épouser ! Tu aurais dû m'en parler. Tu aurais dû... Elle se calme, enfin, la tête appuyée contre sa poitrine et ses paumes posées faibles contre son torse. Il lui a craché au visage ce qu'il pensait, sans daigner la prévenir car elle n'en vaut pas la peine. Elle n'est qu'un outil, elle n'a pas d'importance. Elle a donné de l'importance à leurs disputes, à leur jeu malsain, elle a donné de l'importance à ses mots ce soir-là. Tu peux m’attaquer, me piéger, et même me blesser mais si tu me trahis, je t’arracherai le cœur. Elle a rêvé, fantasmé, ce n'était qu'un jeu pour lui et comme une idiote elle a cru que c'était réel. C'est lui qui l'a trahis, c'est lui qui lui brise le cœur et elle n'a même pas l'envie de lui briser le sien. Il y a quelqu'un d'autre ? Souffle t-elle comme s'il pouvait y avait une « autre », comment pourrait-il ? Il n'y avait rien entre eux, elle s'est imaginé que sous ses moqueries et sa jalousie se cachaient quelque chose, qu'il était comme elle, que cette nuit était une déclaration. Elle s'est imaginé heureuse, avançant de plus en plus avec l'idée qu'elle pourrait, un jour, l'épouser sans avoir envie de le trahir. Elle est minable de s'enquérir de ça, que de tout ce qui arrive en ce moment le plus affreux serait d'apprendre qu'il a trouvé meilleur parti qu'elle. Non, c'est faux. Le plus affreux, c'est qu'elle sache alors que sa question dépassait ses lèvres qu'elle serait capable de subir ses maîtresses plutôt que le voir la quitter. Après, serait-elle capable, elle, de tout quitter pour lui ? Ca, elle n'y pense même pas. Il va revenir sur sa décision.
Haimon J. Bogart
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Sujet: Re: Si l'roi des cons perdait son trône, y aurait 50 millions de prétendants [~Eug ♥] Mar 9 Sep - 13:46
Si l'roi des cons perdait son trône, Y aurait 50 millions de prétendants
Eugenia. Je ne savais pas si c’était du soulagement ou de la peur que j’éprouvais à la voir face à moi. S’il y avait bien une personne capable de me faire flancher, c’était elle. Ou peut être Mafalda. Mais je ne voulais pas flancher, pas maintenant, pas après avoir franchi autant d’étape. J’étais trop loin, si loin, pour baisser les bras. Et pourtant je sentais qu’elle n’était pas là pour me suivre au bout du monde : elle était là pour me raisonner. Et cela m’attristait.
Par respect, je la laissai malgré tout prendre la parole. Elle avait le droit, à son tour, d’exprimer ce qu’elle ressentait et ce qu’elle pensait, même si je savais qu’au fond une partie de ses mots étaient ceux de sa mère, de notre famille. Son regard m’électrisait tant il me foudroyait. Elle m’en voulait, je m’en doutais, c’était normal. Sa voix trahissait sa colère, ses gestes sa nervosité. Je n’arrivais pas à savoir si c’était le désespoir ou la rage qui l’emportait, je n’avais jamais été bon pour décoder les signaux qu’on m’envoyait. Ignorant les gestes, que je ne savais jamais interpréter, je décidai de me concentrer sur les mots. Et quels mots !
Egoïste ? Oui je l’étais. Mais ne l’étions nous pas tous ? N’était-elle pas égoïste elle aussi à me faire souffrir pour le plaisir de ses caprices ? N’étaient-ils pas tous égoïstes à tracer nos destinés selon leurs propres envies et non les notres ? Dans un monde d’individualistes, l’égoïste est toujours roi, et roi, c’était ma vocation, non ?
La voilà qui me frappait, et cela me rassurait, en un sens. La Eugenia que je connaissais n’en venait au moins que lorsqu’elle laissait ses véritables sentiments parler. Me rappeler qu’elle était humaine avant d’être un robot envoyé par notre famille pour me ramener à la raison me rassurait. Sentir sa main sur mon corps me donnait envie de la saisir et de la serrer contre moi, mais ce serait particulièrement mal venu.
J’attendis qu’elle se tut, qu’elle se calma, pour oser lui répondre.
▬ Oh j't'en prie Eugenia je n'abandonne personne, tu as entendu ce qui s'est dit , tu étais là
Soufflai-je, un air amer sur le visage.
▬ Je n'ai fait aucune demande inconsidérée. Je n'ai pas dit "je vous emmerde tous et vous laisse crever la gueule ouverte en essayant de vous dépêtrer de votre merdier". J'ai dit que je refusais de me faire dicter ma conduite alors que leurs décisions nous mènent droit dans le mur ! »
Le ton était dur, la voix était certaine. Je ne doutais plus de mes décisions, de mes idées, j’avais dépassé tout cela. J’étais maintenant persuadé du bien fondé de ma démarche, et de la folie de leurs plans. Ils avaient tort. Ils refusaient de l’admettre, et la loi du plus nombreux est toujours la plus forte, mais je le savais maintenant : ils avaient tort.
▬ Honnêtement, est-ce que tu penses qu'on leur doit le peu de progrès qu'on a fait depuis notre arriver à Poudlard ? Cette amélioration, c'est notre travail, nos efforts ! Je ne vois pas pourquoi on continuerait de jouer à Merlin-a-dit alors que nous sommes les mieux placés pour prendre les futures décisions. NOUS sommes au cœur de la société sorcière, NOUS sommes le futur de cette société, eux ils sont dépassés. Et ils le savent. Tout ce qui leur reste c'est leur emprise sur leurs marionnettes, sur nous, et je ne leur ferai pas ce plaisir
Je ricanai doucement. Moi aussi, je m’étais fait avoir. Moi aussi, je m’étais laissé aller à la léthargie cérébrale, je m’étais dit qu’il était plus confortable de laisser les autres penser pour moi. Un temps. On m’avait voulu roi ? Je les avais pris au mot. J’avais pris le pouvoir. Un bien mince pouvoir, un règne nié de tous, mais je savais au moins où j’allais, et pourquoi. La phrase d’Eugenia m’attrista un instant, et je baissai mes yeux bleus sur le sol. J’aurais du lui en parler ?
▬ Mais je t’en ai parlé Eugenia
Murmurai-je doucement.
▬ Et tu m’as répondu que nous n’avions pas le choix, que nos désirs n’avaient aucune importance, que nous devions rester à notre place
Je me souvenais encore de ses mots qui m’avaient électrifiés par leur véracité : c’était vrai. Nous en étions arrivés à un stade où il ne nous restait plus rien, pas même nos choix.
Sa tête sur ma poitrine, je fus tenté de tout laisser tomber. D’abdiquer, pour le simple plaisir de l’avoir contre moi, enfin. Je n’osai bouger. J’avais peur de l’effrayer, de la ramener à la réalité, de la voir s’enfuir en réalisant qu’elle était blottie contre moi, Haimon Bogart. J’aurais voulu la faire prisonnière de mes bras, mais je n’osais pas. J’osais à peine respirer. C’est d’ailleurs d’un ton prudent, contrôlé, que je repris la parole, espérant qu’elle resterait malgré tout collée contre moi. Ma voix était douce, mais pas moins résolué.
▬ Quand admettras-tu que nous sommes adultes maintenant, que nous sommes aptes à prendre les bonnes décisions, qu'ils devraient nous faire confiance et que la seule raison pour laquelle ils ne le font pas, c'est qu'ils sont trop avides de pouvoir pour laisser filer le peu qu'ils ont ?
J'aurais peut être du avoir l'air plus désolé. Mais je ne pouvais pas : j'étais animé d'une force, d'une flamme que je ne me connaissais pas. Toute ma vie j'avais été un pion, tant et si bien que j'avais failli oublier d'être un joueur. Maintenant que j'avais brisé ce qui faisait office de chaîne je me sentais pousser des ailes. L’infini des possibilités s’offrait enfin à moi et me faisait tourner la tête tant ça me comblait. Tant d’années perdues à croire les inepties dont on m’abreuvait. Il suffisait finalement d’un jour, d’une minute, d’une parole, pour que tout bascule. Je voulais qu’Eugenia bascule avec moi. Qu’elle réalise tout ce que nous avions manqué. Mais elle, elle refusait d’ouvrir les yeux.
▬ Une autre ?
Répétai-je, incrédule. J'eus presque envie de rire à cette allégation. Mais j'étais bien trop tendu pour rire, et à la place mon visage se tordît en une drôle de grimace : ma bouche souriait alors que mes sourcils s'infléchissaient dans une mimique inquiète. Elle pensait que je plaquais tout pour une autre fille ! Comment pouvait-elle penser cela ? Comment pouvait-elle ignorer à quel point j’avais fini par devenir fou d’elle ? Je secouai la tête, ne sachant plus que penser.
▬ Eugenia….
Murmurai-je, ne sachant pas moi-même ce que j’allais dire après cet appel presque désespéré. J’avais tant à lui dire, à lui avouer, mais je n’osais pas, trop effrayé d’un rejet. Qu’avais-je à perdre, au juste ? Probablement pas grand-chose. Dans la pièce d’à côté, les nouveaux arrangements de fiançailles devaient déjà aller bon train, et j’imaginais parfaitement Eren dégainant ses cartes de visite préparées il y a si longtemps, et gardées précieusement pour le jour où.
▬ Tu ne comprends pas
Déclarai-je, factuel. Et je ne pouvais pas lui en vouloir. Objectivement : Eugenia n’était pas prête. Elle n’était pas prête à admettre que toutes ses années, elle avait construit quelque chose, qu’elle s’était préparée à l’avenir, à sa façon, qu’elle s’était protégée, qu’elle s’était bâti un avenir au-delà de ce que la famille lui imposait. Elle n’était pas prête à se dire qu’elle avait peut être fait tout cela pour rien, qu’elle avait tant de sacrifices, alors qu’un petit insolent comme moi voulait juste tout chambouler.
▬ Je veux de devenir quelqu'un parce que j'ai de l'ambition et pas parce qu'on me dit de le faire
Etait-ce trop demandé ? Pour tous ces gens, de toute évidence, oui. Pour moi, ça me paraissait être la première des libertés. N’y avait-il pas une foutue constituion stipulant qu’on naissait de demeurait libres et égaux en droit ? Alors où était ce droit ? N’avais-je pas le droit d’avoir mon libre arbitre et, si on me le refusait, de taper du poing sur la table ?
▬ Je ne fais pas cela pour une amourette, comme tu sembles le croire
Enchaînai-je, secouant doucement la tête de droite à gauche. J’avais saisi ses épaules et je l’avais éloignée de moi, non pas parce que l’avoir contre moi me dérangeait, mais parce que je tenais absolument à ce qu’elle lise la détermination dans mes yeux.
▬ Je veux me marier avec toi parce que j'en ai envie et pas parce qu'on l'a programmé pour nous
Ce que je venais de dire me coûtait… beaucoup. C’était admettre quelque chose que je n’avais jamais admis avant. Une faiblesse. Quelque chose que j’avais toujours préféré taire. Mais contrairement à ce qu’on avait essayé de me faire croire par le passé, nos faiblesses ne faisaient pas de nous des êtres inférieurs : cela faisait de nous des hommes, point. Un homme, c’était tout ce que j’aspirais à être. Pas un pion, pas non plus un Dieu. Juste un humain. Et je voulais qu’on accepte cela. Qu’Eugenia accepte cela.
u es naïf, il ne te laisserons pas faire... change d'avis, excuse toi Haimon, c'est le mieux à faire. Ils vont te détruire, ils vont te faire ce qu'ils ont fait au père de Serena : inventer une histoire qui te discréditera. Ils vont fermer des portes, s'ils ne t'envoient pas à Azkaban... Tu n'imagines pas ce dont ils sont capables, ils sont toujours actifs, mère a travaillé sur le procès de Lake... elle peut facilement créer des preuves prouvant que tu as travaillé avec lui.
Sa tête ne quitte pas sa poitrine, sa voix calmée n'est qu'un flot calme et linéaire. Son ton la fait frissonner, elle entend et comprend, elle sent l'appel qu'il formule. Eux, l'avenir sorciers, Eux, l'avenir de la famille. Elle entend, écoute, comprend mais ne voit pas les choses comme lui. Il a une confiance qui lui semble absolue en sa propre décision alors qu'elle, tout ce qu'elle remarque, ce sont les cognards qu'on lui mettra dans les jambes. Ne voit-il pas que leur famille ne va pas le laisser faire sa petite vie tranquille ? Qu'une carrière au ministère n'est plus qu'hypothèse ? Puis... elle refuse. Elle refuse de prendre le pouvoir de cette façon, elle refuse de ne pas avoir le septre loyalement donné car, même s'ils ne sont que des pantins, même s'ils retournent ses propres paroles contre elle, elle reste dévouée aux siens. Elle ne peut pas les rabaisser, oui ce n'est pas la plus belle des vies mais après tout c'est la leur, après tout ce n'est pas si ignoble. Elle a trop donné pour qu'un coup d'Etat précipité gâche ses chances. Impossible de prendre un tel risque. Silencieuse, elle écoute et se vexe qu'il ne la voit que comme une jolie poupée qui obéit. Il ne peut pas savoir. Comme les autres, il la voit comme la blonde qui ne se la ramène que très rarement dans la salle commune. La fille au carnet d'adresse bien remplit qui obéit à sa mère. Elle se vexe alors qu'il ne peut pas savoir qu'elle a une marque sur le corps. Gage qu'elle appartient au club des grands méchants de ce monde, qu'elle a choisi de s'allier aux plus sanglants pour ne pas perdre sa place dans le milieu des sangs-purs, qu'elle a fait ce choix en reniant volontairement, sabrant, ses propres opinions. A un moment on fait un choix, mes envies ne correspondaient pas à mes obligations. J'ai choisi le devoir. Une marque mais si ce n'était que ça. Audric, Annabeth et toi qui te vante en ce moment, Eren, nous formons l'élite de demain. Un an. Il y a exactement un an et quelque jour Eren lui présentait Audric, cet homme qui la fascine depuis longtemps, cet homme envers qui elle n'a pas confiance car bien trop proche de Serena... Elle le rencontre, Eren joue les entremetteurs et malgré eux se nouent une amitié. Joli trio de génies du mal où elle se sent à sa place, où elle ne joue plus, enlevant son masque. Se révélant à elle-même, Eugenia y est drôle, légère, cynique ; elle y est attentive, observatrice et désinvolte. Elle peut parler de gestion du monde, ne plus cacher qu'elle voit ses camarades de classes comme des petits pions. Elle l'a protégé d'Eren, lui, ce traître qui veut la lâcher. Unique sujet de dispute, elle n'a jamais lâché le morceau qu'un jour les Bogart régneront et que, Eren, devrait se contenter d'une couronne en carton. En juin elle lui en a même offert une. Annabeth rejoint le clan, heureuse, elle se sent enfin bien. Bien, simplement bien. Bien d'avoir autour d'elle des personnes cher à son cœur, même si elle s'est battue pour faire valoir la présence d'Annabeth, elle est satisfaite et sent que tous ses sacrifices paient. Les bases sont là : les Bogart, Saddler et Lake sont alliés. Elle peut ajouter sans risque les Nott, Carrow à l'équation, les Lockheart finiront pas comprendre à qui ils doivent allégeance. Elle ne peut plus prendre ses décisions aussi facilement, elle va devoir commenter cette soirée avec Eren, savoir comment gérer le départ d'Haimon... Ce n''est pas difficile, elle n'a qu'à aider à inventer une histoire qui l'écrasera. Elle ne peut pas lui parler de l'alliance, son esprit est hermétique, c'est un secret tabou, elle use de toutes son occlumentie pour que jamais il ne sache que cela fait bien un an qu'elle assoie ses ambitions. Ses effort paient et lui voudrait qu'elle gâche tout ça ? Qu'elle envoie balader sa famille, sa mère qui la toujours soutenu, qui lui a apprit comment créer tout ce réseau ? Je peux trahir n'importe qui. Je l'ai fais et je le referais. Enfin... je suis une menteuse... je ne peux pas trahir ceux qui ont fait de moi ce que je suis, je ne peux trahir une mère aimante.
Sa tête ne bouge pas, sa baguette toujours serré dans sa main gauche, son autre main appuyée contre son torse, elle refuse de bouger. Ne me quitte pas. Elle refuse de s'éloigner, risque qu'il disparaisse, ici l'on peut transplaner. Elle se sent ridicule d'avoir laisser échapper sa question, sa peur qu'il y ai bêtement une fille – ou un mec elle gardait le doute – qui lui ai ravit Haimon. Idiot, ton ambition tu viens de l'assassiner. Il se détache d'elle, il va partir et elle n'est toujours pas foutue de savoir ce qu'elle doit dire ou taire. Ses yeux s'accrochent au sol alors qu'il la prend pas les épaules, l'obligeant à le regarder. Ses yeux clairs dans les siens, elle espère ne pas paraître trop vide. Espère qu'elle n'a pas l'air désespérée, ni vexée ; espoir foutu, elle ressemble à une fille au cœur brisé.
Quoi ? Ses yeux s’écarquillent, s'agrandissent, lueur d'espoir, étoiles dans le bleu de ses iris. Sa bouche s'entrouvre, sa main se soulève. Bonheur brute qui disparaît aussi vite qu'il est arrivé. N'oublie pas ton statut, Eugenia. Je veux devenir quelqu'un parce que j'ai de l'ambition et pas parce qu'on me dit de le faire. Si facile... Tu n'es pas idiot Haimon, prend moi et garde un pied dans la famille. Ta sœur, tu ne veux pas la blesser, ta sœur est si jeune encore. Je te suis, je chute avec toi. C'est bien trop incertain... trop complexe... comment vas-tu t'y prendre ? Hein, dis le moi, comment vas-tu t'y prendre pour asseoir tes ambitions maintenant que tu es seul ? Elle n'arrive pas à revenir à sa déclaration, sa main est retombée, elle refuse de s'y repencher. Son esprit se bloque. Il n'est pas sincère... Si il l'est et elle le sait... ignoble créature, Heath lui a apprit l'occlumentie et quelque base de légimencie. Pas douée, laissant des marques, elle n'est véritablement douée qu'en occlumentie. Néanmoins, plongée dans une telle incertitude et lui, là, si mis à nu, elle ne peut s'empêcher de pousser son esprit vers lui. Il est sincère. Tout aurait été plus simple s'il se jouait d'elle.
Explosion. Ca sonne comme une déclaration. Ca sonne comme une demande. Ca sonne comme le projet le plus abracadabrant qui sort. Folie. Absurde. Feu brûlant dans sa douleur. Elle ne veut pas le voir souffrir. Elle ne veut pas qu'il chute à cause de sa précipitation, il les sous-estime, vraiment, il les sous-estime tous. Il est en train de se pendre lui-même, d'installer sa propre sentence, sa baguette sur sa tempe. Il construit sa propre route mortuaire, il ne vont pas le laisser faire. Haimon.... Elle se mordille la lèvre, elle doit protéger ses arrières, elle doit le prévenir, vas t-il comprendre ? Il a l'air si buté. Il parle de l'épouser elle parce qu'il le désire mais c'est impossible, comment faire si ce n'est en s'enfuyant avec lui ? Elle ne peut pas... elle ne peut pas tout quitter... elle ne veut pas le voir échouer mais elle ne peut l'aider à creuser sa tombe... Elle doit le protéger. Pulsion.
Ses mains ne peuvent la retenir, elle les repousse sans les sentir. Sa main gauche lâche sa baguette alors que libre elle vient lui agripper l'arrière de sa nuque. La droite l'empêche de se prendre le mur de plein fouet, se fichant que son corps contre lui ait eu assez de violence pour le faire reculer. Ses lèvres rencontrent les siennes, passionnée, désireuse, elle le retient, le coince entre elle et le mur pour que plus jamais il ne lui échappe. Intense. Rapide. Passionnée. Effrénée. Elle goûte ses lèvres assoiffée alors que son cœur s'emballe comme jamais il ne l'avait fait, elle se fout de sa raison, elle sent juste qu'il s'échappe et qu'elle peut prendre sa main. Le convaincre de rester est superflu, elle le laisse partir s'il l'emmène avec elle. Prête à gober n'importe quoi, prête à continuer à l'aimer encore et encore, elle se laisse aller à ses sentiments. Tu es la femme d'un seul homme. Les mots sont superflus, elle n'aurait pu être plus explicite. C'est toi que je veux, plus qu'un royaume, plus qu'eux c'est toi qui gagne. Toujours, au bout du chemin, tu remportes la mise. Et alors qu'elle laisse son désir l'emporter, Eugenia sent au fond d'elle que sa mère a parfaitement réussi son éducation. Elle et sera l'héritière dévouée des Bogart, la femme de l'ombre, celle qui en coulisse orchestre les journées de son époux. Elle va le laisser repartir, elle va tirer des ficelles, ensorceler des courriers, modifier des trajectoires. Sa main sur sa nuque, son pouce qui le caresse, son autre main qui touche sa taille. Sa famille la croira de leur côté, le monde s'imaginera que les deux promis se sont séparés , qu'il ne vaut plus rien alors qu'elle, dans son dos, dans les coulisses du grand monde, trouvera le moyen de le relever. Ils vont t'écraser Haimon, qu'importe, je trouverais le moyen de faire de toi le plus grand dirigeant que cette famille puisse avoir. Non, que l'avenir puisse accueillir.
Haimon J. Bogart
Serpentard
Messages : 538 Galions : 350 Âge : 18 Classe : L1 Sécurité Magique Avatar : Jake Abel
Feuille de personnage Options : Niveau du sorcier : Double compte : Une furie, un alcoolique, un Indiana Jones
Sujet: Re: Si l'roi des cons perdait son trône, y aurait 50 millions de prétendants [~Eug ♥] Dim 12 Oct - 10:03
Évitons les regards Le temps d´un baiser Dans les bras du hasard On verra bien après
Je secouai la tête, un sourire d’excuse collé à mes lèvres. Et plus elle parlait, plus mon air désolé s’assombrissait. Ce qu’elle disait était probablement vrai, mais je savais aussi qu’elle était prête probablement à tout pour me retenir. Ne l’avait-elle pas dit elle-même ? C’est moi qu’elle voulait sur le trône. Pourquoi, je n’en savais trop rien. Pourtant je savais qu’elle affectionnait Eren, contrairement à moi qui n’avais qu’un mépris infini pour sa personne –avec, malgré tout, une petite touche de pitié. Pour moi Eren était un dégénéré qui méritait d’être enfermé par anticipation, non pas pour ce qu’il avait fait, mais pour ce qu’il ferait probablement un jour. Je n’avais cependant aucun regret à lui laisser ma place, et ce pour 2 raisons : la première, c’était que j’étais certain qu’il n’avait pas besoin d’une couronne fictive sur la tête pour agir de manière stupide et dangereuse, alors lui laisser le trône ne changerait pas grand-chose. La seconde, c’était qu’en le mettant au cœur de la mascarade, je savais que tous les regards seraient tournés vers lui et qu’il serait beaucoup plus surveillé qu’il ne l’était auparavant. De toute façon ce type là avait la finesse d’une boule de plomb géante dans un labyrinthe fait de porcelaine, n’importe qui le verrait venir à des kilomètres.
Naturellement, Eugenia ne semblait pas du même avis que moi. Elle savait de quoi notre famille était capable, elle savait que je deviendrai une cible mouvante dès qu’ils m’auraint officiellement nommé ennemi public numéro 1. Je ne pouvais pas dire que je ne craignais pas la suite, ce serait mentir, mais j’étais certain que l’auto-conviction et l’auto-motivation étaient encore mes meilleures armes dans cette bataille. Je ne devais pas me laisser démoraliser, pas maintenant, pas alors que j’avais ENFIN sauté le pas. Mes doigts se resserrèrent imperceptiblement sur ses épaules tremblantes. J’étais heureux de lâcher prise sur cette partie de ma vie, sur tout, à l’exception d’Eugenia et Mafalda. Deux personnes à qui il m’était difficile de tourner le dos. J’aurais voulu que ce moment reste suspendu dans le temps : ce moment où je commençais déjà à avoir un avant-goût de la liberté mais où je pouvais encore m’accrocher à mon aimée. Mais je savais que ce n’était qu’une question de minutes avant que quelqu’un ne vienne m’expulser de la demeure manu militari.
▬ Pas ici
Murmurai-je, penchant la tête sur le côté alors que je ne la lâchai pas des yeux, en réponse à sa question pour avoir plus de précisions sur mes plans à court et moyen termes.
▬ Les murs ont des oreilles
Ici plus qu’ailleurs, je l’avais remarqué. Dans ces vieilles bâtisses abritant fantômes et familles aussi grandes que compliquées, un secret ne restait jamais secret trop longtemps, une information ne mourrait jamais de sa belle mort : oubliée dans un coin. Ici, le moindre murmure devenait hurlement, je ne le savais que trop bien. Je savais que mon chemin serait long et difficile, probablement encore plus que ce à quoi je m’attendais, alors inutile de me torpiller par avance. Je savais d’ores et déjà comme se déroulerait mon exil : en deux temps. Une première phase où il me serait permis de fomenter, de cogiter, de préparer, tout en faisant profil bas. Il ne fallait pas qu’on me soupçonne de la moindre idée rebelle. Il fallait qu’on me croit faible, abandonné, laissé pour mort. Ce n’est que dans la seconde phase de mon plan que je pourrais véritablement agir, et je savais que cela n’arriverait pas avant plusieurs années au moins. J’y étais préparé. A tout. A la solitude, à la vie de paria, aux lapidations psychologiques, à l’enfer vers lequel on me pousserait. Tout, sauf me séparer d’Eugenia. Oh bien sûr je n’étais pas idiot : je savais ce qu’abandonner ma place dans la famille signifiait. Je ne m’attendais pas à ce que mon ex-promise ne fasse une croix sur tout ce qu’elle avait et était sur le point d’avoir pour un abruti rêveur dans mon genre. Je ne pouvais pas dire que je ne l’aurais pas souhaité, mais enfin, je savais que le monde dans lequel nous vivions tenait plus des Happy Tree Friends que des bisounours, et je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas jouer les fugitive. Honnêtement, on a tous un jour rêvé de jouer les Bonnie and Clyde, mais ce n’est pas pour autant qu’on saisit l’occasion lorsqu’elle se présente. Je jetai malgré tout un pavé dans la mare. Je pensais déjà connaître la réponse, mais je m’en voudrais probablement toute ma vie de ne pas avoir prononcé ces mots si je ne le faisais pas maintenant. Je lui ouvrais mon cœur au risque de la laisser le briser. Si je n’avais pas des années de maîtrise de moi, je serais probablement rouge pivoine et fébrile. Je n’en étais honnêtement pas très loin malgré tout… Mes yeux ne la quittent plus, guettant sa réaction avec anticipation. Réaction à laquelle je ne m’attendais pas vraiment. Le bruit de la baguette tombant au sol eut à peine le temps de me faire sursauter, Eugenia était déjà trop proche.
Son simple me toucher me faisait totalement dérailler. Elle était ma drogue, mon speed, mon extasie. Elle pouvait presque faire vaciller ma volonté, dissoudre mes résolutions. Contre sa peau je n’avais plus envie de jouer les fiers à bras, plus envie de mordre ma liberté à pleines dents, je voulais rester contre elle et me noyer dans la passion qu’elle réveillait chez moi. Ses lèvres avaient le goût de l’interdit et du longtemps désiré. Ma propre effervescence était trop brute, trop franche pour être simulée ou contrôlée : j’avais envie d’elle, qu’elle soit mienne un court instant. Mes doigts se perdent dans ses cheveux, s’y mêlent, s’y entremêlent, s’y nouent, comme pour ne plus jamais en être séparés.
Entre deux souffles chauds, entre deux respirations haletantes, les pulsations se calment un peu, je ferme les yeux et j’inspire. Je ne voulais pas oublier ce moment privilégié passé avec elle en le noyant dans un plaisir tout aussi vif sur le moment qu’il ne serait douloureux lorsque j’en serai privé. Je voulais profiter de sa présence, m’en imprégner, pour pouvoir m’y rattacher lorsque je me sentirai perdu ou seul contre tous. Je voulais partir d’ici avec pour dernier souvenir le parfum d’Eugenia, la mélodie de son souffle, l’image de cette jeune femme fragile sous sa carapace.
▬ Je comprends…
Murmurai-je, réalisant qu’elle ne partirait pas avec moi. Que c’était trop lui demander. Que c’était trop de pertes pour elle pour si peu de gains. J’étais un fou inconscient, Eugenia était quelqu’un de beaucoup plus prosaïque que moi. Toutes ces années à se répéter que c’était ainsi et pas autrement avait fini par la ronger, pendant que moi, comme un imbécile, je rêvais. Et à force de rêver, j’avais fini par perdre les pédales, probablement.
Je pressai mes lèvres sur son front, comme si j’avais peur de ne plus jamais la revoir. Peut être serait-ce le cas, après tout, je doutais que la grande famille Bogart ne tolère que le paria tourne autour de la future femme de l’héritier. Nous serait-il possible de nous retrouver malgré tout ? En avait-elle seulement envie ? Je l’ignorais. Je n’étais pas dans sa tête, j’aurais voulu l’être. J’aurais voulu me rassurer en m’assurant qu’elle ne voulait pas juste me sortir définitivement de sa vie.
▬ Ce n’est pas grave. A la place de Bonnie and Clyde on pourra toujours jouer Romeo et Juliette
Chuchotai-je, un sourire dans la voix. Une plaisanterie idiote, voilà ce que je lui offrais. J’espérais qu’elle comprendrait ce que j’essayais de lui dire derrière mes mots désinvoltes. Une supplication muette, la formulation de mon espoir de la revoir. Que je ne voulais pas la perdre. Nous ne nous étions jamais véritablement appartenus lorsque nous étions fiancés : nous étions unis par un devoir moral auquel nous avions tous deux cherché à échapper, en allant batifoler un peu partout, tout en surveillant jalousement l’autre. Maintenant que cet enjeu n’existait plus, je voulais qu’elle comprenne que si je la voulais, ce n’était pas parce que les maîtres du jeu l’avaient exigé, mais bien parce que mon cœur me le dictait. J’étais passé d’une tyrannie à l’autre : d’une famille dictatrice à la dictature de mes sentiments. Quel progrès !
Longue inspiration avant d’instaurer, à contre-cœur, une distance physique entre nous. Mes doigts ont du mal à lâcher les siens, traînant jusqu’au bout pour continuer à effleurer sa peau.
▬ S'ils nous voient ainsi après mon incartade tu as plus à perdre qu'à y gagner
Déclarai-je, reprenant soudainement un air sérieux. Je sentais que la fin était proche, que le temps était compté. Qu’on lui avait laissé un certain délai dans cette pièce, avec moi, que ce délai passé, je n’étais plus toléré ici, et encore moins auprès d’elle. La protéger, voilà ce qu’il me restait à faire. Je lui avais laissé le choix de tout plaquer et de partir avec moi. Ce n'était pas ce qu'elle désirait, alors inutile de l'entraîner dans ma chute.
Je fis cependant un dernier pas en avant. Impossible de partir ainsi. Mes doigts vinrent frôler ses joues, osant à peine les toucher, alors que je venais déposer un baiser doux, presque chaste, sur les lèvres.
▬ Tu vas me manquer Eugenia. Prends soin de toi s'il te plait
Ce paraissait incroyable sur les lèvres à son sujet après toutes ces années à se tirer dans les jambes, et pourtant... Elle allait me manquer. Terriblement même. Je n'étais pas certain de pouvoir véritablement la côtoyer maintenant que j'allais devenir l'homme à abattre. Oh bien sur, Eugenia avait toujours été douée pour voir qui elle voulait sans que cela ne se sache -à part par ceux qu'elle voulait garder informés bien sur- mais elle allait probablement avoir bien d’autres choses en tête à la rentrée que de renouer avec son ex fiancé.
Je fus en un sens soulagé de quitter la demeure familiale par moi-même, sans être raccompagné au bout d’une baguette. J’avais, au préalable, eu le temps de déposer une lettre à l’attention de Mafalda, elle que je n’avais pas eu l’occasion de voir avant de partir. Alors que je m’éloignais, quelques minutes plus tard, de la grande bâtisse, je ne me retournai pas une seule fois. Je n’avais pas besoin de cela pour savoir ce que je laissais derrière moi.