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 And nothing else matters [& Miam ♥]

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Malcolm J. Oddingen
Malcolm J. Oddingen
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MessageSujet: And nothing else matters [& Miam ♥]   And nothing else matters [& Miam ♥] EmptyDim 28 Sep - 11:28



So close, no matter how far
Forever trusting who we are


J’avais des palpitations, des papillons pleins le ventre, comme ces jeunes filles en fleurs se rendant à leur premier rendez-vous avec leur premier amour. J’admirais la structure de la maison, le bois des plinthes, la mauvaise herbe qui s’incrustait un peu partout, retardant le moment où mes doigts viendraient frapper à la porte, signalant ma présence. J’avais la frousse. Comme un enfant la veille de son départ à Poudlard : j’étais à la fois excité et inquiet. Je me retrouvai à regretter que Saucisson ne soit pas glissé dans la poche de mon blouson, ce petit serpent qui m’apportait tant de soutien sans qu’il ne le sache véritablement. Quand étais-je devenu si proche des animaux et si détaché des humains ? Quelque part entre l’accident de Maureen et aujourd’hui, je m’étais perdu, et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même.

J’inspirai profondément, cherchant en moi le courage de franchir le pas. J’ignorais sincèrement si j’avais tenu Maureen dans l’obscurité jusqu’ici pour le plaisir de lui faire la surprise, ou simplement pour me laisser la possibilité de renoncer si je le souhaitais. Tant d’années à s’écrire sans se voir… J’aurais pu transplanner chez elle pour la voir, pour la prendre dans mes bras. Oui, j’aurais pu. Et je ne l’avais pas fait. Ce n’était pas l’envie qui m’avait manqué, au contraire. Si j’avais toujours refusé de la revoir, c’était par peur de tout gâcher. Nous revenions de loin, tous les deux. J’ai cru pouvoir la faire mienne, un temps, et même si nous avions finalement cédé, j’ai su après qu’elle ne serait jamais pour moi. Lorsqu’elle perdit la mémoire, je compris que non seulement elle ne serait jamais à moi, mais qu’en plus le destin semblait vouloir me punir d’avoir malgré tout essayé de me l’accaparer. Alors il me privait d’elle, définitivement.

Et 10 ans plus tard, elle reprenait contact avec moi. Le sentiment de joie qui m’avait envahi ce jour là faillit me faire oublier mes bonnes résolutions, heureusement, j’avais un peu gagné en sagesse au fil des années. Puis ce fut le temps des lettres, incessantes, elles m’aidaient à m’accrocher à un passé que j’aurais du laisser filer, mais c’était plus fort que moi. J’aurais pu continuer ainsi pendant des années encore, me contenter de ses mots sur le papier et des sourires que je lui imaginais lorsque je lui contais mes mésaventures. Et puis le destin, une fois de plus, fit des siennes, m’envoyant à quelques lieues d’elle. Il devient parfois impossible de ne pas écouter les battements de son cœur et, mettant de côté ce que la raison me dictait depuis trop d’années, j’avais fait ce grand pas dans le vide, celui qui m’amenait sur le pas de sa porte aujourd’hui.

Ma main n’était maintenant plus qu’à quelques centimètres de la porte. Suspendue dans l’air et dans le temps, elle n’attendait plus que le Go du cerveau. Qu’allais-je lui dire ? « Surprise, c’est moi ! ». Trop banal. Pas assez fort. Les mots venaient déjà à me manquer alors que je ne l’avais même pas sous les yeux.
Je fermai les yeux, et laissai ma main s’abattre, légère mais ferme, sur la sonnette. Il n’y avait maintenant plus la possibilité de reculer.

Les secondes avant que la porte ne s’ouvre me parurent une éternité. J’eus 15 fois l’opportunité de tourner les talons et de déguerpir, mais je restai planté là, les mains un peu moites, les battements du cœur affolés.
Et la porte s’ouvrit. Au premier coup d’œil, je n’eus aucune difficulté à la reconnaître. 17 ans plus tard, elle avait si peu changé. Evidemment, elle avait muri, était devenue plus femme qu’adulescente, mais je reconnaissais dans ces yeux clairs le même éclat qu’à l’époque, je devinais à ses fossettes ce même sourire qui m’avait à l’époque envoûté. Solaire, elle dégageait toujours cette lumière qui m’avait aveuglée et contre laquelle je m’étais brûlé.

▬ Miam…

Fut tout ce que je parvins à murmurer. J’avais terriblement envie de la serrer dans mes bras, mais l’énorme bouquet de Lys Volants –un spécimen aussi fascinant que magnifique – m’empêchait de le faire, et j’étais de toute façon trop figé pour bouger. J’avais fini par croire que le jour où je la reverrai n’arriverait jamais, et me voilà subitement submergé par une émotion presque étouffante. Ma gorge s’en serrait alors que je me mordais la lèvre pour empêcher mon sourire de s’élargir d’avantage et de me donner un air encore plus idiot que celui que je devais déjà porter.
J’essayais de garder des gestes mesurés pour ne pas l’effrayer. Voilà tant d’années que nous ne nous étions ni vus, ni touchés. Allait-elle prendre peur si je l’enlaçais avec toute la tendresse que j’éprouvais pour elle et que je taisais depuis tout ce temps ? Probablement. Contrôle toi, Liam. Ne gâche pas ce moment pour un battement de cœur raté.

▬ Tu m’as tellement manqué

Susurrai-je, d’un ton à peine audible, lui tendant les fleurs que j’avais ramenées de bien loin. Les lys volants avaient cette particularité de rester en bouquet une petite dizaine de joueur, avant que les pétales de la fleur ne s’envolent, comme des papillons, pour retourner s’implanter quelque part dans la nature. A l’instar du Phoenix, cette jolie fleur ne se laissait mourir que pour mieux renaître. Cette plante me faisait penser à Maureen par bien des aspects, mais aussi un peu à notre relation. N’osant toujours par la prendre dans mes bras, j’attendais bêtement qu’elle ne prenne le bouquet, espérant comme un imbécile que ses doigts effleureraient les miens au passage.

Notre premier contact en 17 ans de séparation…


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MessageSujet: Re: And nothing else matters [& Miam ♥]   And nothing else matters [& Miam ♥] EmptyJeu 2 Oct - 23:31



And nothing else matters.  

Je ne sais pas qui tu es. Tu es là dans mon crâne. Ne résiste pas, me disait-elle. Laisse tes souvenirs revenir Maureen, tu en as besoin. Combien de fois avais-je regardé Liliya sans comprendre, sans faire l'effort de comprendre ? Beaucoup trop. Je me sens vide. Déchirée, arrachée. L'alcool n'y fait rien et la présence de mon fils au creux de mes bras n'atténue par cette horreur. Plongée, figée, tu es là sous mes yeux et j'ignore, je ne sais pas. Ton sourire me fait mal, ton étreinte me déchire. Qui es-tu ? Dis-le moi, je veux savoir, j'en ai besoin. Un prénom soufflé, fragment de souvenir. Killian. Je fouille toutes ces photos que l'on m'a ramené. Photos de familles, d'amis, de ma vie. Rien. Tu es nulle part. Jamais. Je te cherche sans te trouver. C'est Alan qui me souffle les premières réponses, c'est mon inconscient éclaté qui fait le reste. Je te vois dans cet autre monde, qui m'happe et me tient captive sans quémander mon avis. N'importe où, n'importe quand. Un monde qui me tue à feu doux, puisant dans mon énergie pour me faire vivre dans le passé. Faible, vacillante, il n'y a que l'alcool pour fermer les portes à ces souvenirs que je ne désirais pas. Mais ce soir, je veux tout savoir… Le verre se fracasse et mes main tremblent de manque. Je veux savoir pourquoi je me sens si mal d'oublier cet homme, je veux savoir qui il est… Qui est cet homme contre lequel je me vois m'énerver, contre lequel je me serre et pour le lequel je souris bien trop…

***


La plume est maladroite. J'ai peur de mal comprendre, peur d'être à côté. Peur que ces souvenirs ne soient que fiction, imagination, pur délire. Calligraphie parfois tremblante, lettre hésitante. Je ne suis pas morte, j'ai perdu la mémoire. Tu le sais, Killian, tu es mon mentor, n'est-ce pas ? Toi aussi tu connais les règles, le prix de la sécurité du pays… Des excuses. Je pense ne jamais avoir eût envie de t'oublier. C'est maladroit, c'est confus, c'est douloureux et presque adorable. Je suis perdue, je me souviens d'un tas de chose, j'ai l'impression que l'on m'impose une vie qui n'est mienne. Je n'ai pas le choix et on m'attends. Mais toi, pouvais-je écrire, j'ai la sensation que c'est différent. Je change de sujet soudainement. Comment vas-tu ? Où es-tu ? A quoi ressemble ta nouvelle vie ? Racontes moi la vérité, la tienne, je veux oublier mon quotidien, tu t'en doutes bien. Devines ce que je ne dis pas, comme l'espoir que me répondes un jour.

***


10h21. La sonnette retentis. Encore sous les draps, je lève mon nez de mon roman moldu, fronçant légèrement les sourcils. Je m'extirpe de la chaleur rassurante de mon lit, laissant l'air dévorer ma peau d'un frisson violent. Je n'attends personne aujourd'hui. J'attrape ma robe de chambre, longue et légère, blanche et soyeuse, pour dissimuler à demi ma tenue de nuit et surtout me couvrir. J'avance, pieds nus, un sourire se glissant sur mes lèvres. D'ici, je vois les couleurs des fleurs. Je devine la provenance exotique de cette merveille. Un instant, je me demande comment tu as pu faire livrer une chose pareille sans l'abîmer et surtout d'aussi loin… Tu voyages beaucoup, jamais aux mêmes endroits. Je t'envie et je vis depuis 7 ans tes voyages à travers tes mots, tes croquis, tes photos, ces choses que tu glisses dans mes lèvres.
Je déverrouille la porte, un sourire aux lèvres. Mes mains effleurent les tiennes pour attraper le bouquet pour te libérer. Mais ce mot, ce surnom me fige. Comment m'as-tu appelé ? Je relève la tête, mon regard croisant le tiens. «   Killian ? » Mes yeux s'écarquillent, et je sens mon cœur s'emballer. J'attrape le bouquet pour le poser à l'intérieur. Ne m'en veux pas pour ma spontanéité.. Je reviens, d'un pas léger, fondant sur ton corps avec une facilité déconcertante. Mes bras passent autour de ta nuque. Serre-moi, Killian. Brise moi dans tes bras ou ne me lâches jamais. J'étouffe dans tes bras, mon cœur bat trop vite, trop fort, et je sens mes pommettes rougir à tes paroles. Toi aussi.Toi aussi, tu m'as manqué, et tu le sais. Alors je n'ose pas le dire, je n'ose pas me brûler les yeux face à toi. Je n'ai pas le droit de le dire.  «   Qu'est-ce que tu fais ici ? » Je e veux pas bouger, non, ne rentres pas, laisse-moi encore un peu m'imbiber de ton odeur. Mais je fini par m'arracher de ton étreinte, de tes bras, pour te voir et te regarder. C'est bien toi, mais comment est-ce possible ? Suis-je en train d'halluciner, d'être spectatrice d'un nouveau souvenir ?

Je te laisse entrer, fermant la porte derrière nous. Pourquoi mon cœur se serre-t-il ? «   Je croyais que tu étais à Madagascar !?… Je… Tu t'en souvenais ? » Presque gênée, je regarde les Lys Volants… Cette traversée des Jardins Botaniques Sorciers de Paris, toi et moi, en attente de nos directives et cette plante qui n'avait pas encore éclos. Je voulais la voir mourir, je voulais la voir revivre, aussi cruelle que j'étais, je voulais voir cet instant poétique de mes yeux et de mon vivant !
Mes souvenirs de toi étaient étranges et trop forts. Tu es un homme et je suis seule, je me pensais faible. Folle, je l'étais oui. Incapable de tuer mes sourires lorsque je lisais tes lettres, les espérant bien trop souvent. Déçue, presque blessée lorsque tu m'oubliais. Tu étais là, sans l'être et c'est ta présence que j'ai fini par désirer à mes côtés lorsque Callum n'était pas là. Je n'étais qu'un animal blessé, sans défense, alors que toi, tu étais si loin pour une raison que je préfère ignorer.

Debout dans l'entrée avec toi, maladroite, j'en oublis les règles de politesse. Je t'observe sans oser réellement te regarder dans les yeux et souffle : «   Tu es juste incorrigible. Je m'inquiétais. » Un mois sans de tes nouvelles, c'est long. Mais j'étrangle, je noies la vérité dans le reste. «   Tu veux boire quelque chose ? » Je vais dans le salon lentement, me posant sur le canapé avec toi. Je n'ai pas eût l'occasion de te parler de mon divorce… Trop récent. Et cet homme, sur l'une des rares photos où Kris et moi sommes accompagnés, ce n'est pas Howard.
C'est vide ici, bien calme, trop bien rangé. Le tempête qu'est mon fils n'est pas ici. Toujours ailleurs. Toujours en colère.

crackship by Callum
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Malcolm J. Oddingen
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MessageSujet: Re: And nothing else matters [& Miam ♥]   And nothing else matters [& Miam ♥] EmptyDim 12 Oct - 21:56

 


So close, no matter how far
Forever trusting who we are


Je me sentais comme le soir même de mon premier bal de Noël à Poudlard : fébrile, excité, angoissé. J’espérais juste que le dénouement serait plus heureux que cette fameuse soirée où j’avais fini avec du jus de citrouille plein le pantalon, ce qui n’avait pas manqué de faire rire toutes les filles de première année, dont celle pour qui j’avais, à l’époque, le béguin. Et la vie étant une boucle moqueuse, nous y revoilà avec celle qui avait volé mon cœur. Ce n’était pas la même qu’à l’époque, naturellement, mais c’était malgré tout l’histoire qui se répétait. Sauf que cette fois-ci, c’était des sentiments vieux de 20 ans que je me traînais en guise de baluchon.

Passer de l’écrit au réel avait toujours été quelque chose de difficile, personne n’échappait à cette règle. L’écrit était un univers à lui tout seul, un univers merveilleux où il fait généralement bon vivre, un univers que le réel vient parfois, souvent même, bouleverser. Tantôt en bien, tantôt en mal. C’est un peu comme jouer sa vie à pile ou face, mais ça, toi comme moi nous y étions habitués. Ce que j’ignorais à l’époque, c’était que passer du réel à l’écrit était également une épreuve. Cela dit, à ce moment là, j’étais trop heureux d’apprendre qu’elle était vivante et qu’elle semblait avoir trouvé un nouvel équilibre loin de cette guerre qui nous avait tous déchiré pour penser au reste. Maintenant que nous nous apprêtions à repasser de la correspondance au face à face, je me demandai s’il fallait considérer cela comme un pas en avant ou en arrière.

La porte s’ouvrit et mon cœur en profita pour faire un bond. Tu es là et tu me débarrasses de mes fleurs comme si j’étais un vulgaire livreur. Je n’ai encore rien dit, et tes yeux ont sauté sur le bouquet sans s’attarder sur mon visage, tu ne m’as pas reconnu. Je sais la fascination que tu as pour les Lys Volants, je ne t’en veux pas de laisser ton regard se noyer dans leur beauté envoûtante plutôt que sur un parfait inconnu. Comment aurais-tu pu deviner que je viendrai les livrer moi-même ? Mes mains tremblent un peu alors que je laisse les fleurs me glisser entre les doigts, je sais que d’un moment à l’autre nos yeux vont se croiser, les miens doivent ressembler à ceux, timides, d’un petit garçon. Et lorsque ça arrive, immédiatement, elle m’interpelle par mon prénom. Mon vrai prénom. Je réponds par ce drôle de surnom que je lui avais trouvé : Miam. Puis je me mets à rire un peu, évacuant la nervosité.

▬ C’est Liam maintenant, du coup

Mais ça, tu le sais. Je n’avais pas manqué de le lui dire dans les lettres afin d’éviter une surprise un peu trop brusque si le jour de nos retrouvailles devait arriver –et j’avais visiblement été bien inspiré. Je savais que si tu m’appelais Killian, c’était plus par instinct qu’autre chose, par habitude. C’est souvent ainsi avec les gens que l’on connait depuis très ou trop longtemps : les habitudes ont la vie dure. Ce n’était pas une habitude qui me déplaisait, j’adorais toujours autant entendre mon prénom prononcé par ta voix, légère, chantante. J’aimais de toute façon beaucoup trop de choses te concernant pour mon propre bien.

Elle disparait un instant pour aller s’occuper des fleurs. Je reste planté sur le perron comme un idiot n’osant pas franchir le pas de la porte sans y être invité. Trop peur de dépasser d’autres limites sans en avoir l’autorisation. Avais-je l’autorisation de t’aimer encore depuis toutes ces années ? Avait-on besoin d’autorisation pour cela d’ailleurs ?
Tu étais déjà de retour et te voilà en train de me serrer contre toi. J’espère que malgré la proximité tu n’entends pas trop les battements de mon cœur qui pourraient me trahir, et je referme mes bras sur toi, mais avec douceur. Je n’ai pas peur de te briser, je sais que tu es quelqu’un de fort, peut être de plus fort que moi d’ailleurs, mais j’ai bien plus peur de m’y perdre, je reste prudent. Histoire d’avoir l’air un peu désinvolte malgré tout, je glisse ma main dans tes cheveux et les ébouriffe un peu.

La question évidente finit par tomber : la raison de ma présence ici. J’ouvris la bouche, me demandant comme expliquer ça de manière courte mais complète mais tu me devanças, m’invitant à rentrer. Excellente idée, à discuter sur un coin de perron, j’avais un peu trop l’impression d’être de passage, d’être une passade. Quand tu m’invitas chez toi, c’était symbolique pour moi. Un peu comme si tu me réinvitais officiellement dans ta vie, même si je savais que j’allais chercher un peu loin. Je te suivis, et en profitai pour regarder un peu ton entrée et ce que je voyais des autres pièces. Je ne savais pas pour combien de temps j’étais là, j’aurais bien voulu rester une éternité. Quoiqu’il en soit, j’ôtai mon blouson qui me tenait un peu trop chaud dans ton chez-toi. Deux autres questions suivirent, me rappelant à l’ordre : je ne t’avais toujours pas répondu. Je ne savais pas par où commencer, alors je suivis ton regard des yeux pour m’arrêter moi aussi sur les Lys Volants et j’esquissai un sourire.

▬ Ton visage de sale gosse impatiente était difficile à oublier

Murmurai-je, tendre et taquin à la fin au souvenir de ces bons moments passés ensemble. Nous en avions vécu des choses tous les deux, c’était ce qui faisait la force de notre relation malgré le temps et la distance qui étaient venus entre nous.

▬ Ils devraient s’envoler d’ici 4 ou 5 jours

Précisai-je, sachant que Maureen ne voudrait probablement louper ce moment pour rien au monde. Il y avait quelques signes avant-coureurs trahissant l’évènement, de quoi s’y préparer et s’assurer que l’on soit présent pour ne pas manquer cet instant magique.
L’information délivrée, j’en vins enfin à la question principale cachée derrière toutes les autres. Que faisais-je ici ? J’avais gardé la surprise suffisamment longtemps, il était maintenant temps d’informer ma tendre amie.

▬ J’étais il y a Madagascar lors de ma dernière lettre, c’est vrai

Avouai-je dans un hochement de tête. Dernière lettre qui remontait il y a maintenant plusieurs semaines déjà. Je ne lui avais pas écrit durant tout l’été, période durant laquelle je m’étais installé et j’avais réglé toute la partie administrative de mon changement de mission. Je ne pouvais, de toute façon, pas lui écrire durant ce temps sans gâcher ma surprise.

▬ Le ministère a besoin de moi à Londres, pour des recherches

Expliquai-je, évitant les détails. Ce n’était pas que je ne voulais pas lui en parler, c’était que je voulais aller à l’essentiel. Nous aurons, plus tard, tout le temps du monde pour discuter des petits détails, des moindres broutilles.

▬ Alors je me suis dit que c’était l’occasion de tenter une nouvelle expérience. J’ai obtenu un poste de conférencier à Poudlard

J’esquissai un petit sourire, presque timide, alors que je la dévisageai, mes doigts fermement serrés sur mon blouson.

▬ Je vais donc passer un peu de temps dans le coin

C’était dit avec une sobriété qui m’était devenue habituelle, alors qu’intérieurement, il y avait l’adolescent fougueux en moi qui sautillait comme un enfant surexcité. L’idée de passer du temps ici, auprès d’elle, avait quelque chose de stressant et d’excitant à la fois. C’était troublant, tout simplement.

Tu me murmuras que tu t’inquiétais et je répondis par un sourire désolé. Une surprise de ce genre justifiait-elle une inquiétude ? L’idée me paraissait bonne, lorsque je l’ai eue. Ne trouvant rien à répondre à cela, je me contentai de la suivre dans le salon où elle me guida, continuant à zieuter avec plus ou moins de discrétion les alentours, essayant de m’imprégner de sa nouvelle vie, espérant sans doute que cela me ferait rentrer dans son univers, comme si je pouvais juste me fondre dans le paysage et dans les photos. Oh, naïveté.

▬ Non merci

Refuser la boisson, une manière bien maladroite de m’assurer qu’elle allait rester assise à mes côtés sur ce canapé, et pas fuir dans la cuisine pour s’affairer. Je suis un enfant. Posant la veste sur mes genoux, je me penche un peu en avant, attrapant sa main dans la mienne, la serrant doucement entre mes doigts.

▬ J’espère que tu ne m’en veux pas trop pour les cachoteries, je voulais te faire la surprise…

Maintenant que c’était mis en mots, je me sentais un peu bête. Dans ma tête, ça avait toujours semblé un peu grandiose, presque comme dans un film. Finalement, je n’étais qu’un fantôme du passé, qu’un correspondant voyageur qui se pointait sur le pas de sa porte avec plus d’espoirs que son petit cœur ne peut en porter.
J’esquissai un nouveau sourire en demi-teinte, étouffé par ma propre nostalgie.

▬ Je me suis dit que pour que tu y passes autant de temps, Poudlard et ses environs devait être un sacré coin de paradis. On pourrait presque dire que tu m’y as appâté

Ce qui, pour sûr, était mieux que la vérité brute. Je n’avais pas besoin de cacher l’affection que je lui portais, notre passif commun justifiait bien des choses, j’avais juste besoin de lui cacher… tous les autres sentiments que j’avais à son égard, et si par lettre il était aisé de dissimuler toute une gamme d’émotions, cela se compliquait nettement lorsque mes yeux étaient plongés dans les siens.

▬ Si tu as un peu de temps à l’occasion, je compte sur toi pour me montrer les coins sympas


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MessageSujet: Re: And nothing else matters [& Miam ♥]   And nothing else matters [& Miam ♥] EmptyVen 31 Oct - 3:10




     



« and nothing else matters »
J'aimerai pouvoir revenir en arrière et tout refaire, lorsque toi et moi nous étions un nous.  

Ton rire nerveux… Il éclate, me caresse et je souris faiblement, presque gênée. « Liam. » C'est vrai. Killian est mort, maintenant c'est Liam. C'est dur, je ne m'y ferrais jamais, j'ai l'impression. Mais encore faut-il que tu restes ici longtemps pour que je m'y fasse. Le malaise s'installe, je n'ose pas demander comment de temps tu seras ici. Certainement juste de passage, comme d'habitude. Cela a toujours été comme ça. Incapable de te poser, toujours en action, en mouvement. Mais mon sourire s'agrandit encore, illumine les traits fins de mon visage et fait pétiller ce regard mort depuis trop longtemps. Un léger rire s'échappe, doux et cristallin de mes lèvres. Moi, une sale gosse ? Impatiente !? « Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! » Mes lèvres s'étirent, dévoilent mes dents quelques secondes. Dieu que j'ai pu être insupportable ce jour là, à râler parce que nous devions attendre, je déteste cela, attendre ! Et quelle fut ma déception de ne pouvoir voir cela… Je me redresse, reposant mon regard sur les fleurs. Durant la semaine, les Lys vont s'envoler, filer. Je l'espère un instant, qu'ils se logeront dans jardin… Avoir une telle merveille chez moi, que je pourrais contempler… J'en rêverai. Mais il n'y a rien d'exotique ici, encore moins le temps.

Je t'écoute, sage et silencieuse, bien trop calme. Comme si les années m'avait volé ma bonne humeur, mon franc parler et ma langue. Moi qui était si bavarde, moi qui ne cessait de plaisanter et tentait, sans cesse de créer des sourires sur les lèvres de ces gens bien trop enrubanner dans leur grisaille. Tu parles de Londres et je me mets à espérer. Dis-moi combien de temps tu resteras ici, combien de temps je pourrais te voler ici, pour savourer ta présente et perdre cette sensation que d'être un fantôme ici. C'était dur de revenir, tu sais… Toutes ces personnes, tous ces souvenirs… Mais ils sont tous partis. Feodora. Annette, Leopold. Alan. Howard, peut-être. Tu n'imagines pas à quel point c'est dur… D'affronter leur colère, leur peur, leur question si nombreuses pour finalement les voir partir. J'imagine que j'ai mériter cela. Ils étaient là, le jour de mon enterrement. T'imagines-tu ? Peut-être étais-tu là, toi aussi, je ne sais plus si tu avais été mis dans la confidence ou pas… Je ne veux pas savoir à quel point j'ai pu te faire du mal.

Mais lorsque tu mentionnes Poudlard, j'ai bien du mal à ne pas masquer ma surprise, cette joie d'enfant qui obtient ce qu'elle désire, une véritable gosse capricieuse. Tu n'es pas à l'aise je le vois, tu es timide et je ne me rappelle plus si cela a toujours été le cas. Je me souviens de tes sourires, je me souviens de nos réflexions et nos peurs. Je me souviens de nos entraînements et lorsque tu te moquais de mon manque d'endurance au début, mais je n'ai jamais baissé les bras. Je me suis battue, toujours. Mais je ne dis rien, t'observant serrer tes doigts sur le blouson. Tu vas être là un peu, je me mords la langue, me retenant de demander encore…
Le silence retombe, mon sourire aussi, baissant mon regard un instant. Pourtant mes prunelles reviennent aux tiennes lorsque tes doigts se déposent contre les miens. J'ai l'impression d'être une enfant malade, une enfant capricieuse à qui l'on explique quelque chose. Et pourtant, je les serre mes doigts contre les tiens, et je souris faiblement à tes paroles. Comment pourrais-je t'en vouloir ? Je me suis inquiété, mais tu es là, bel et bien là, sain et sauf et jamais je n'aurais cru une chose pareille. Pour une surprise, cela en est une. Presque extraordinaire. Je ne pensais jamais te revoir, toi qui était perdu dans les confins de tes forêts exotiques…

Je souris à tes paroles et souffle : «  Poudlard a changé. » Un coin de paradis.. Peut-être à l'époque… J'en viens à désirer de fuir tout cela, partir voyager, partir avec moi, mais tout à changé. Maintenant, je suis une mère célibataire, je suis professeur et surtout, je suis encore et toujours Membre de la Brigade Spéciale du Terrorisme et de la Sécurité du Monde Magique… Comme quoi, tout et rien ne change. Mais maintenant, je suis seule, sans toi. Peut-être qu'un jour accepterais-je de faire ce que tu as fais… Former quelqu'un. Je ne sais pas si je le supporterai. Il n'y a qu'un seul binôme dans mon crâne, et c'est toi.
Je serre un peu plus mes doigts contre les tiens, je souris et souffle : «  Cela sera avec plaisir. » Mon pouce caresse ta pouce lentement, presque instinctivement. Comme pour m'assurer que tu étais bel et bien là. Cela me semble totalement irréel. «  Je suis heureuse de… Je fronce les sourcils un peu, souriante, taquine certainement. … d'avoir servis d'appât ! Et je te ferrai découvrir la bièrraubeurre du coin ! Tu comprendras enfin ce qu'elle avait de différent avec celle de la France ! » Que de souvenirs.

Je fini par me lever. «  Je vais me changer, j'arrive. » Abandonner ma robe de chambre et mon short pour quelque chose d'un peu plus approprié. Je suis rapide comme à mon habitude, enfilant un jean, un chemisier, en profitant pour aller mettre un coup de brosse dans mes boucles blondes et à peine de maquillage.
Je reviens, et j'ai envie de te demander pourquoi tu as été appelé à Londres, mais tu es toujours dans la Bridage. Je n'ai pas à savoir sur quelles autres affaires sensibles tu vas travailler. Et c'est affreux. Avant nous pouvions en parler, avant, c'était moins dur. Avant, nous étions là pour surveiller les arrières de l'autre. «  Il y a eût un éboulement à Poudlard il y a quelques jours… Les gnomes se rebellaient. Tu l'imagines ca ? Tout le monde était dans la Gra--- Salle de Bal. Ils auraient pu tuer tout le monde… » Je reviens m'asseoir à tes côtés, un peu plus détendu, passant mes doigts dans mes cheveux. Non, définitivement, je n'ai pas l'habitude de ce genre d'entrevue avec toi. Trop… Normal. Nos soirées nous les passions à manger de la pizza et de la bière alors que nous finissions par terre et sur le canapé, nos rapports. Après une mission trop dure. Nous les passions dehors à courir, s'entraîner, à filer des personnes et se faire passer pour d'autres personnes, à cueillir les informations qu'il nous fallait. Nous les passions dans un parc à engloutir des sandwich avant de filer encore. Jamais se poser. Ce genre de visites n'a jamais existé entre nous. Alors cela me fait étrange.

Je me tais, et relève mon regard vers toi. Curieuse, douce, je demande, presque innocente : «  Un conférencier… Cela vient souvent à Poudlard ? … » Je souris. Je m'imagine déjà te traîner du côté de la forêt Interdite. Je suis sûre que tu adorais. Je souffle taquine, tu sais que j'y suis professeur, mais de quoi… «  Tu sais que j'y suis professeur de Soins pour Créatures Magiques ? … Leur ancien professeur a finalement pris la retraite. Tu me connais… Entre passer mes journées dans une salle pour parler de mythes ou être dehors à papouiller des bêtes… Ils ont des hippogriffes, tu verrais ! Je suis sûre que ca te plairais, tu devrais t'y arrêter un jour… » Je me tais, consciente de trop parler, parler pour combler le silence, le vide. Je n'aime pas ça. Plus maintenant. Pas lorsque le silence rime avec malaise.



     
WILD BIRD
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