Les conséquences de notre voyage en Alaska...

Le 13 août 2014

Ma petite soeur,

Je ne sais pas quand tu vas recevoir ce message, j'espère assez rapidement. La chouette que j'ai choisie n'aime pas faire de longs voyages, mais c'était la seule qui voulait bien venir vers toi... Je crois que les autres se demandaient s'ils n'y avaient pas danger de ton côté... Tu sais comment sont ces petits oiseaux...

Je sais que je ne t'ai pas donné de nouvelles depuis plusieurs mois... Tu ne m'en as pas donné non plus alors je ne voyais pas pourquoi se serait à moi de faire le premier pas... Cependant, un événement dramatique s'est déroulé il y a quelques semaines et je devais t'en avertir...

Des Mangemorts ont retrouvé nos grands-parents maternels. Je ne sais pas comment ils ont fait... C'était des étrangers d'après leurs accents... Papa et moi, on n’était pas loin, on a tout vu. Maman était là aussi... Je ne sais pas si je dois te le dire...

Maman, grand-père et grand-mère sont morts... Les Mangemorts leurs ont demandé s'ils savaient où tu te trouvais. Qu'as-tu fais encore ? Papa et moi, on a eu le temps de fuir... J'ai été obligé de porter papa. L'amour de sa vie est mort devant ses yeux... Rose, il faudra vraiment que tu m'expliques ce qui se passe.

Papa et moi, on va bien. Nous nous cachons. Nous ne te dirons pas où, mais si tu veux nous répondre, la chouette qui t'a donné la lettre sera nous retrouver. Elle est intelligente...

Rose, j'espère sincèrement que tu es toujours vivante et j'espère que tu auras une explication logique à nous donner... Des Mangemorts chez nos grands-parents...

Je t'embrasse quand même,

Ton grand frère.

La lettre arriva quelques jours après le retour de Rose à Pré-au-Lard. Elle avait passé une partie de l’été aux côtés d’Alec en Alaska. Ils avaient eu droit à des Mangemorts qui voulaient leurs peaux. Chacun fut blesser et chacun avait utilisé une partie des Runes que seul les plus expérimentés de cet art pouvait utiliser. Pour Alec, les dégâts avaient été évités de peu, pour Rose, c’était autre chose… Sa magie avait été affectée. Elle était instable. Elle pouvait être très puissante, au risque de tuer l’Auror ou alors ne pas se manifester du tout… La blondinette ne regrettait pas son sacrifie. Elle avait réussi à  sauver le professeur de Runes et c’était tout ce qui comptait. Leur relation avait aussi changé au cours de cette aventure et Rose en était contente…

A son retour à Pré-au-Lard, elle avait remarqué qu’Annette n’était toujours pas rentrée de ses vacances. Rose savait que la rouquine était partie en vacances avec Leopold, le professeur d’études Moldues. La jeune Auror avait salué sa remplaçante et était monté dans sa chambre, suivit de son médicomage. Elle se demandait combien de temps elle devrait le supporter… Il lui fit boire ses potions et lui demanda de se reposer. La jeune femme fit calmement ce qu’on lui demanda parce qu’elle savait que sa santé était plus importante que tout.

Quelques jours après son retour, elle revit Alec, mais ils ne pouvaient pas discuter avec l’autre pot de colle qui suivait la blondinette. Elle lui promit alors de lui écrire une fois débarrassé de son chaperon. Elle ne savait pas combien de temps elle devrait rester avec ce Médicomage qui parlait souvent pour rien dire. Le soir même, il partit. Il décida que la jeune femme pouvait suivre des instructions simples pour ses potions. Tout en le remerciant, Rose se rendit compte qu’une chouette se tenait sur la tête de son lit… Curieuse, la jeune femme s’approcha de l’oiseau qu’elle ne connaissait pas. Une lettre. Ecrite par son frère. Quelque chose de terrible devait être arrivée. Tremblante, l’Auror ouvrit la lettre et la lut une première fois. Les informations ne montèrent pas à son cerveau… Elle la relut une deuxième fois… Des Mangemorts avaient retrouvé ses grands-parents maternels et sa mère. Tous les trois étaient morts… Son frère et son père avaient eu le temps de se sauver. La lettre tomba sur le sol. Rose sentit un millier d’émotions montés en elle. Ses genoux heurtèrent le plancher sans qu’elle ne s’en rendre compte. Un cri sortit de sa bouche. Les larmes se mêlèrent à ce cri. Puis plus rien. La jeune femme s’enferma dans un mutisme total.

Les jours suivants, Rose ne sortit pas de sa chambre. Refusant de manger, elle ne prit que ses potions. Une lettre fut glissée sous la porte de sa chambre. Elle ne la lut que deux jours plus tard. C’était l’invitation à diner d’Alec. Elle ne lui répondit pas. Elle n’avait envie de voir personne. Pourtant, le professeur de Runes aurait pu être là pour l’aider, mais la blondinette ne voulait pas le déranger avec ses histoires. Il faut dire qu’il avait lui-même perdu sa femme et son enfant pendant la première guerre. Inutile de le lui rappeler.

Trois jours s’écoulèrent depuis qu’elle avait lu l’invitation du professeur. Il allait sans doute s’inquiéter. La blondinette passa devant le miroir qui se trouvait près de la porte de sa chambre. Son visage était creusé par le manque de sommeil et le manque de nourriture. Ses yeux étaient cernés, encore plus que d’habitude. Une bonne douche ne lui ferait que le plus grand bien. Soupirant, Rose prit tout de même le temps de boire ses potions avant d’aller dans la petite salle de bains. Elle enleva ses vêtements, ces mêmes morceaux de tissus qu’elle portait depuis des jours. Elle n’était que le fantôme d’elle-même. Elle se glissa dans la douche et actionna l’eau. La chaleur du liquide lui fit tout de suite du bien. Après quelques minutes passées sous la douche, elle sortit. Elle eut tout juste le temps de se sécher qu’elle entendit qu’on tapa à la porte. Haussant les sourcils, elle attrapa un débardeur et un bas de survêtement qu’elle enfila en vitesse. Qui pouvait venir la voir ? Les cours n’avaient pas encore reprit et Robert Hilliard lui avait permis de se reposer pour se remettre de sa dernière aventure. La seule personne qui pouvait venir la voir c’était…

« Alec. »

Elle alla lui ouvrir la porte et son cœur sauta dans sa poitrine. Ils ne s’étaient pas revus seul à seule depuis des jours maintenant. Rose regretta tout de suite d’avoir choisi les premiers vêtements qui se trouvaient près d’elles. Elle croisa les bras contre sa poitrine et l’invita à entrer. Elle referma la porte et l’invita à s’asseoir sur le seul fauteuil de la pièce. Elle remarque tout de suite qu’elle avait oublié de ranger la lettre que son frère lui avait envoyée. Les larmes lui montèrent aux yeux sans qu’elle ne puisse les arrêter et se mirent à couler sur ses joues. Elle détourna la tête et murmura :

« Je crois que je ne suis pas présentable aujourd’hui. »

Ses tremblements reprirent de plus belle. Elle s’assit sur le lit et s’efforça de respirer pour calmer ses sanglots. Elle leva son regard rougit par les larmes vers Alec et lui dit :

« Je suis désolée de ne pas avoir donner suite à ton invitation… J’ai appris une mauvaise nouvelle… »

Les conséquences de notre voyage en Alaska...

Rose se maudissait intérieurement. Ses sentiments prenaient le dessus sur la raison et ce n’était pas bon du tout pour elle. Depuis qu’Alec était entré dans la pièce, elle semblait sur le point d’exploser. Les choses avaient changé entre eux. L’Auror semblait être moins froide, voir plus du tout (surtout ces temps-ci). Lorsqu’elle s’assit sur le lit, elle sentit que le professeur fit de même. Elle s’excusa de ne pas être au top aujourd’hui. Les doigts d’Alec essuyèrent doucement les larmes sur les joues de la jeune femme avant de sourire doucement. Malgré elle, l’Auror sourit aussi. Il était rassurant de voir que le professeur retrouvait un peu de son sourire. Il rajouta que si elle voulait parler, il était là. La jeune femme posa une main sur celle qu’Alec avait posée sur sa joue. Elle posa de nouveau le regard sur la lettre que son frère lui avait envoyé. Elle lâcha la main d’Alec puis s’étira pour attrapa le bout de papier sur la petite table. Elle le tendit au professeur, incapable de lui expliquer le contenu.

Quelques secondes passèrent avant que Rose ne puisse parler de nouveau. Son sentiment d’impuissance l’envahi de nouveau. On regrettait toujours certaines choses dans notre vie, mais s’il y avait quelque chose que Rose regrettait plus maintenant, c’était de ne pas avoir eu le temps de revoir sa mère. Ses grands-parents Moldus lui manquaient aussi… Maintenant, elle ne pourrait plus les voir… Les larmes revenaient à la charge et la jeune femme posa ses mains contre son visage.

« Je… Je ne sais pas comment je vais faire… »

La pièce bougea autour d’elle et elle se rappela qu’elle devait calmer ses émotions si elle ne voulait pas que sa magie la tue sur place. Tout en s’efforçant de contrôler ses sanglots, elle vit Alec reposé la lettre sur la petite table. Il garda un silence comme s’il cherchait les mots pour réconforter sa jeune amie… Rose leva ses yeux rougis vers le professeur avant de se lever et d’aller boire un verre d’eau. Elle revient vers Alec avant de tourner en rond dans la pièce. Jouant avant ses doigts nerveusement, elle s’arrêta de marcher et plongea son regard dans celui de son ancien professeur et lui dit :

« Je… Je ne sais pas comment ils ont fait… Pour les retrouver… Maintenant, mon frère pense que je suis celle qui a tué ma mère et mes grands-parents… »

Elle revient s’asseoir près d’Alec qui n’avait pas bougé. Elle posa une main contre la cuisse du professeur et regarda la lettre posé sur le meuble en face d’eux. Ses mains tremblaient, elle sentait sa magie s’agité en elle. C’était comme si son sang devenait plus épais, mais c’était seulement une sensation désagréable. Rose ferma les yeux avant de murmurer :

« Je ne pensais pas que nos conséquences feraient autant de dommages collatéraux… Je commence à comprendre ce que tu as ressenti lors de la première guerre…»

Elle rouvrit ses yeux enfin de regarder la réaction d’Alec. Il n’avait pas parlé depuis un moment, elle espérait qu’elle ne l’avait pas replongé dans ses souvenirs de guerre…

Les conséquences de notre voyage en Alaska...

Le visage d’Alec changeait à mesure qu’il lisait la lettre. Rose le vit serrer ses poings avant de s’effondrer de nouveau. Elle ne savait pas comment elle allait gérer cette nouvelle. Elle ne savait pas ce qu’elle allait répondre à son frère. Elle ne savait même pas si son père et son frère allait pouvoir lui pardonner. Elle devait expliquer ce qui s’était passer, mais si la lettre tombait entre de mauvaises mains ? La chouette que lui avait envoyée Jonathan était toujours près de la cage de Sparwaki, mais Rose ne se décida pas à lui répondre. Elle savait que les jours s’étaient écoulés à une vitesse trop lente pour que son frère puisse comprendre qu’elle avait besoin de temps. Dans quelques jours sans doute, elle allait sans doute avoir une nouvelle lettre remplie de reproches sans doute…

La seule personne à qui elle voulait vraiment parler de cette histoire était son père, mais ce dernier avait sans doute du mal avec la mort de sa femme et pensée que sa fille aurait pu être la source de ce meurtre devait lui être insupportable… Tout le monde savait que le métier d’Auror était dur et surtout éprouvant pour les familles de ces sorciers d’élites. Rose ne s’était jamais préoccupé de savoir si sa propre famille était en danger jusqu’à maintenant… Les Mangemorts d’Angleterre avaient tous été arrêté pour la plupart, mais ceux des autres continents sévissaient encore. Si l’on apprenait que des Mangemorts étaient de retour alors que le Seigneur des Ténèbres étaient mort, les choses allaient devenir beaucoup trop compliqués pour tout le monde. Alec lui dit alors qu’il lui aurait volontiers épargné cette peine. La jeune femme lui sourit doucement en venant s’asseoir de nouveau à ses côtés.

« Je sais… Mais ce qui s’est passé, c’est entièrement de ma faute. Je ne pensais pas que les Mangemorts allaient retrouver ma famille… »

Elle regarda son ancien professeur se levé pour reprendre la lettre qu’il avait posé. Il semblait se perdre dans ses pensées. Rose joua nerveusement avec ses doigts, jetant un coup d’œil autour d’elle. Voilà des jours qu’elle n’était pas sortie de sa chambre. Voilà des jours qu’elle se vidait de toutes les larmes de son corps sans pouvoir s’arrêter. Voilà des jours qu’elle sentait le regard absent de son frère charger de reproche. Alec lui dit alors qu’elle allait devoir expliquer ce qui s’était passé, que leur relation ne devait pas rester ainsi. Rose se leva à son tour, contourna la table pour prendre la lettre des mains d’Alec. Elle leva vers lui un regard infiniment triste avant de lui dire :

« Ma relation avec mon frère est bancale parce que c’est de ma faute. Depuis mon agression en cinquième année, ma confiance envers les hommes n’est pas au beau fixe. C’est différent avec toi… » dit-elle alors qu’elle vit la bouche du professeur s’ouvrir pour la couper dans son monologue. « Le soucis, c’est que mon frère n’ai jamais cherché à comprendre ce qui pouvait s’être passé et je n’ai pas eu envie de l’embêter… Maintenant, je ne peux pas lui dire directement ce qui s’est passé en Alaska. Il s’est caché avec notre père. Je crains que père ne soit dans un état tellement lamentable que mon frère ne puisse le laisser tout seul… »

Elle marcha un peu dans son appartement, rangeant quelques vêtements qui trainaient par ci par là puis quelques livres. Elle regarda l’heure sur la petite horloge près de la cuisine. Elle devait encore une fois reprendre ses potions. Elle regarda par-dessus son épaule, puis attrapa les trois potions et un verre avant de revenir vers Alec. Elle s’assit sur le lit et déboucha le premier flacon. Elle en versa une partie dans un verre, retient sa respiration et but le contenu. Une grimace de dégout traversa son visage.

« Je crois que je vais jamais m’y faire… »

Elle attrapa l’autre potion, la but et fit la même chose pour la suivante. À chaque fois, son ventre essaya de refuser le produit, mais elle s’obligea à avaler le tout. Si sa magie devait lui ôter la vie, elle voulait avoir tout essayé avant… Rose posa le verre sur la petite table et regarda son ancien professeur et lui dit :

« Le retour à la vie au château ne t’as pas perturbé ? »

Elle eut un petit sourire. Elle avait connu Alec alors qu’il enseignait que depuis très peu de temps à Poudlard. Elle se souvenait qu’il restait souvent au château pendant les vacances. Elle ne se rappelait pas l’avoir vu à Londres une seule fois. Elle croisa ses jambes sous elle avant de poser ses coudes contre ses genoux et attendit la réponse de celui qui faisait battre son cœur…  

Les conséquences de notre voyage en Alaska...

Lors qu’Alec lui dit que ce n’était pas de sa faute, Rose eut un petit sourire. Elle savait qu’il essayait de la réconforter du mieux qu’il le pouvait, mais la jeune femme allait devoir faire son deuil par elle-même et cela pouvait prendre du temps. Il faut dire que l’avis très tranché de son frère sur ce qui s’était passé ne l’aidait pas beaucoup. Lorsque Rose expliqua la situation entre son frère et elle, Alec lui dit alors qu’ils devaient lui donner rendez-vous même s’ils devaient l’attendre pendant longtemps. Il rajouta qu’elle ne devait pas rester dans cette situation et qu’il était sûr que cela lui ferait du bien ainsi qu’aux membres restant de sa famille. La jeune femme secoua la tête, la panique monta en elle comme la lave dans un volcan.

« Pas question ! Cela risquerait de rendre les choses encore plus difficiles… »

Elle se dirigea ensuite vers ses potions qu’elle devait reprendre. Rose sentait le regard d’Alec sur elle. Elle savait qu’il cherchait sans doute une solution à son problème, mais il était peu probable qu’elle réussisse un jour à avoir une nouveau santé. La jeune femme entendit son ancien professeur qu’il trouverait la solution. Elle se retourna vers lui et lui dit :

« Ne t’inquiète pas pour moi. Si ma magie me fait défaut, je trouverais toujours quelque chose à faire. Peut-être que le métier d’Auror n’est pas fait pour moi… »

Un faible sourire étira les lèvres de la blondinette avant qu’elle ne demander à Alec si son retour à Poudlard l’avait perturbé. Elle était sûre que ce n’était pas le cas. Leur aventure en Alaska avait laissé des traces et les avaient sans doute traumatisé pour quelques temps des voyages dans les pays étrangers… Alec lui répondit qu’il n’avait jamais été aussi ravi d’être à Poudlard et qu’il ne partirait plus de sitôt. Rose éclata de rire. Le professeur vient l’embrasser sur la joue avant de partir à la recherche de quelque chose dans les différents meubles de la pièce. La jeune femme haussa les sourcils, mais ne fit rien. Elle n’avait rien à cacher.

Alec revient quelques secondes plus tard avec un bout de parchemin, une plume et un encrier. Avant même que le professeur n’ouvre la bouche, Rose savait déjà ce qu’il allait lui demander. Il lui dit qu’elle allait écrire à son frère et par la suite, ils allaient sortir dehors parce que la jeune femme manquait cruellement de couleur. Rose voulu protester, mais au final, elle se dit qu’il avait sans doute raison. Elle devait écrire à son frère. Elle attrapa donc le parchemin et la plume pendant qu’Alec posa l’encrier sur la petite table. L’Auror plongea la plume dans l’encre et commença à écrire :

« Mon cher frère,
Ta lettre ma beaucoup bouleversé. Tu as en parti raison : C’est de ma faute. Je ne peux pas t’expliquer ce qui s’est passé dans cette lettre parce qu’on pourrait l’intercepter. Je te propose un rendez-vous près de l’endroit où l’on allait lorsqu’on était tous les deux à Pré-au-Lard plus jeune… Je t’y attendrais vendredi à 18h. J’espère que tu seras là. Prends soin de papa et de toi. Rose. »

Une lettre simple, sans émotions apparentes. Elle savait que si son frère la lisait, il allait se dire qu’elle n’était pas affectée par le décès de leur mère, chose qui était fausse. Elle se relut avant de plier la lettre et d’appeler la chouette que son frère avait envoyé. Elle attacha le mot à sa patte et lui dit de retrouver Jonathan Carthew. L’oiseau s’envola par la fenêtre ouverte et plongea la pièce dans un silence. Rose se retourna pour regarder Alec. Ce dernier l’invita à sortir.

« Je préfère me changer… Je ne suis pas présentable. »

Elle attrapa un jeans et un débardeur puis enleva les vêtements qu’elle portait. Elle ne se changea pas dans la salle de bains ou derrière le paravent, mais elle s’en fichait. Alec l’avait déjà vu en sous-vêtements en Alaska... Elle attrapa sa baguette magique plus par habitude, enfila des ballerines avant d’aller se positionner devant le professeur de Runes.

« Je suis prête. »

Rose l’invita à sortir de la pièce avant de refermer la porte et de la verrouiller. Ils descendirent les escaliers en silence, traversèrent la taverne avant de se retrouver dehors. L’air était agréable. Rose n’était pas sortie depuis son entretien avec Saul Steadworthy. Elle regarda les feuilles des arbres qui avaient commencé à changer de couleurs. Le changement. Un changement s’était effectué entre Alec et Rose et la jeune femme se demandait s’il était éphémère ou permanant… Tout en marchant, Rose dit :

« Je crois qu’il faut qu’on parle… De ce qui s’est passé en Alaska… entre nous deux.. Non ? »

Les conséquences de notre voyage en Alaska...

Lorsque Rose lui dit que le métier d’Auror n’était peut-être pas fait pour elle, Alec haussa la voix et lui assura que ce métier était fait pour elle. La jeune femme lui sourit doucement. Bien sûr, elle aimait beaucoup être au service des autres et les protéger… Cependant, avec ce qui s’était passé en Alaska, elle n’était plus sûre de vouloir faire passer les autres avant sa propre vie… Elle n’avait pas envie de mourir bêtement. Concernant son acte pour sauver Alec, il était nécessaire et elle ne le regrettait pas. Il y avait des choses comme ça qui faisait que la jeune femme changeait d’avis.

Rose rédigea son papier, l’accrocha à la patte de la chouette avant de la voir s’envoler. Elle se changea puis sortit de la chambre en compagnie d’Alec. Ils traversèrent l’auberge avant de se retrouver dehors. Pendant quelques instants, un silence les envahi. Eux seuls pouvaient comprendre ce silence si apaisant et parfois, si angoissant. Rose décida de briser ce silence. Elle avait tant de questions à poser au professeur de Runes… Depuis leur aventure en Alaska, les choses avaient changé, mais l’Auror avait l’impression que quelque chose n’était pas tout à fait clair… C’était compliqué à expliquer… La jeune femme sentait que ses sentiments devenaient de plus en plus forts pour le professeur… Par contre, elle ne savait pas du tout ce que pensait Alec. Elle savait pertinemment qu’il ne partageait sans doute pas ses sentiments même si les derniers gestes posés par le professeur pouvaient faire penser le contraire. Elle lui dit alors qu’ils devaient parler d’eux, de ce qui s’était passé… La jeune femme marcha quelques pas avant de se retrouver devant le cadavre d’un arbre brulé. Un petit sourire illumina son visage avant de disparaitre. C’était ici que Rose avait sauvé pour la première fois la vie d’Alec. Leur relation avait bien mal débuté et pourtant, quelques mois plus tard, les voilà de nouveau devant ce même arbre… Elle retient son souffle bien malgré elle lorsqu’Alec lui répondit. Il lui dit qu’il n’allait pas nier qu’il l’avait embrassé, qu’il avait répondu à ses avances, mais c’était sans arrière pensé. Le cœur de Rose se serra, mais elle ne le fit pas voir. Il ajouta qu’il ne l’aimait pas de la même manière qu’elle et lui avoua qu’il n’était pas sûr de le pouvoir un jour. L’Auror s’obligea à respirer de nouveau, de façon un peu plus brusque que d’habitude. Elle fit quelques pas, mais dû s’appuyer contre un arbre parce que sa tête tournait. Elle s’obligea à respirer calmement de nouveau. Ce n’était pas le moment de se retrouver de nouveau à Ste-Mangouste… Elle releva la tête et s’approcha du professeur. Elle chercha le regard de celui qu’elle aimait et y plongea son propre regard. Elle posa une main contre la joue d’Alec avant de lui dire :

« Je me doutais bien que tu allais me dire ça… Je pense que je l’ai toujours pensé… »

Elle lui sourit doucement avant de faire un pas en arrière. Le visage du professeur allait sans doute hanter ses pensées pendant des mois, voire des années, mais il était sûr qu’elle ne pourrait pas le faire changer d’avis…

« Je t’ai dit en Alaska que je te laisserais tranquille si c’est ce que tu voulais… Je ne sais pas si je pourrais le faire… Je… »

Elle joua nerveusement avec ses doigts. Est-ce qu’elle devait se l’avouer et lui avouer qu’elle ne pouvait plus rester seule ? Qu’elle ne voulait plus être obligée de croiser les doigts chaque fois qu’elle se sentait partir à cause de sa magie ? Ils avaient tous les deux vécus des moments compliqués et elle voulait qu’il soit à ses côtes pour les surmonter…

« Je m’étais promise de ne plus tomber amoureuse… mais je crois qu’on ne peut pas contrôler ça… »

Rose tourna le dos à Alec pour regarder le soleil au-dessus des arbres entourant l’auberge. Elle se sentait bien seule depuis leur retour à Poudlard, mais elle ne pouvait pas lui imposer sa présence.

« J’ai besoin de toi à mes côtés. Voilà c’est dit… »

Elle voulut se cacher, elle voulut partir en courant vers le lac et s’y jeter dedans. Elle savait qu’elle se rendait vulnérable en avouant tout ça. Elle savait qu’elle risquait gros avec son métier. Elle espérait que personne n’avait entendu ce qu’elle venait de dire, ce n’était pas le moment que ses « ennemis » s’en prennent à elle… Elle était beaucoup trop faible…

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Les paroles de Rose sortaient trop facilement… La jeune femme se demandait si quelqu’un n’avait pas pris le contrôle de son esprit. Mais ce n’était pas le cas, elle savait ce qu’elle faisait, c’était elle qui disait tout ce qui venait d’être dit. Alors qu’elle lui dit qu’elle avait besoin de lui, elle sentit la main d’Alec se posé sur son épaule. Le contact lui fit tout de suite du bien, mais elle savait aussi que c’était éphémère. Elle n’était sans doute pas prédestiner à vivre une jolie histoire d’amour… Alec l’obligea à se retourner vers elle avant de lui dire qu’il resterait à ses côtés, mais seulement en tant qu’ami. Il lui fit un sourire, ce genre de sourire qui nous fait sentir encore plus mal. Elle voulut se dégager, mais elle n’en eut pas la force, elle lui dit simplement :

« Ne t’en sens pas obliger… »

Elle sentit la main du professeur se glisser dans la sienne avant de leur faire reprendre la promenade. Si Rose avait été en état, elle aurait sans doute retiré sa main et aurait fui le professeur. Son cœur était en mille morceaux, mais elle ne pouvait se résoudre à rester seule une fois de plus. Le décès de sa mère et de ses grands-parents étaient encore très frais pour qu’elle puisse le surmonter. De plus, avec ce que venait de lui dire Alec, elle se demandait si elle allait remonter la pente rapidement… Elle savait qu’elle y arriverait, mais il risquait de passer plusieurs mois avant qu’elle ne retrouve cette capacité à s’enfermer sur elle-même… Alec s’arrêta brusquement, obligeant Rose à faire de même. Il semblait perdu dans ses pensées. Il lui dit alors qu’il pensait avoir trouvé quelque chose contre sa magie instable, mais qu’il devait vérifier quelque chose… Rose retira sa main de celle d’Alec avant de faire quelques pas plus loin. Est-ce qu’elle voulait de son aide ? Elle ne savait pas. Est-ce qu’elle était prête à prendre le risque de retrouver sa magie, mais que les choses ne soient plus comme avant ? Elle ne savait pas non plus. Elle lui dit alors :

« Ne prends pas de risque pour moi. »

Elle se retourna vivement vers lui tout en marchant. Elle avait envie là maintenant de faire quelque chose pour lui faire changer d’avis. Les paroles du professeur de Runes résonnaient encore dans ses pensées. Etre là qu’en tant qu’ami. Ce n’était pas possible pour Rose. Ce n’était pas possible qu’elle le croise dans les couloirs du château avec cette impression que tout n’est que désordre et anarchie dans sa vie… Elle approcha son visage au plus près du celui du professeur…

« Non, je n’ai pas envie que l’on reste qu’ami… Je n’ai pas envie de te voir t’autodétruire. Je n’ai pas envie que tu restes seul pendant de longs moments alors que la plupart de tes collègues passent du bon temps. Je suis là ! Je suis là pour te changer les idées ! Tant pis si ça ne fonctionne pas ! On aura essayé ! »

Elle fit reculé Alec vers un arbre, le plaquant contre avec toute la force qui lui restait. Son visage était encore plus pâle qu’avant. Elle sentait sa magie redevenir une matière instable. Elle s’énervait, elle laissait ses émotions l’envahir, il fallait qu’elle réussisse à se calmer. Alec coincé contre l’arbre, elle posa ses mains contre ses épaules et l’embrassa fiévreusement. Elle sentait la fièvre remontée en elle, cette même fièvre qui avait failli l’emporter en Alaska. Mais elle s’en fichait. Elle était là, avec Alec. Elle voulait lui faire comprendre qu’elle ne le laisserait pas tomber, qu’elle serait toujours là pour lui. Ses jambes tremblèrent. Ses forces la quittaient rapidement. Elle était réveillée depuis trop longtemps, ses crises d’insomnie ne l’aidaient pas. Elle s’accrocha à Alec comme s’il était le dernier espoir qu’elle avait.

Pressant son corps contre celui du professeur, elle chercha à le faire réagir. Il avait sans doute besoin d’une présence à ses côtés et tant pis si ce n’était pas régulier. Le vent joua dans ses cheveux. Elle descendit ses mains contre les bras d’Alec et glissa ses mains contre les poignets du professeur. Elle l’obligea à poser ses mains contre ses hanches. Réagir, il devait réagir ! Il devait comprendre qu’il était sa bouée de sauvetage !

Puis d’un coup, l’esprit de Rose redevient normal. La jeune femme s’éloigna du professeur, se demandant ce qu’elle venait de faire… Sa tête tournait, ses jambes tremblaient, une chaleur inexplicable l’envahit. La fièvre. Rose s’appuya contre l’arbre le plus près, cherchant à retrouver ses esprits, ne regardant même pas Alec pour savait si la situation l’avait fait réagir ou pas…

Les conséquences de notre voyage en Alaska...

Aucun mouvement de la part d’Alec, aucun sentiment. Le professeur n’avait même pas réagit, mais Rose savait qu’elle venait d’aller trop loin, de franchir la limite qu’elle n’aurait pas du franchir… La jeune femme s’éloigna du professeur avant même qu’il n’ait eu le temps de lui parler, de la repousser comme une vilaine chaussette… Elle ne leva pas les yeux vers celui qui avait été son professeur, mais elle savait qu’il était en colère. S’accrochant à l’arbre le plus proche, Rose vit du coin de l’œil qu’Alec n’avait pas bougé. Il allait lui demander ce qui venait de lui prendre, ce qu’elle avait derrière la tête, elle le savait. Elle savait aussi que sa magie devenait de plus en plus capricieuse et elle ne savait pas si elle allait survivre assez longtemps pour supporter le poids de ses sentiments… Alec ouvrit finalement la bouche pour lui dire qu’il ne savait pas à quoi elle jouait, mais il ajouta qu’il était mieux qu’ils mettent une barrière entre eux. Rose se crispa lorsqu’elle l’entendit utiliser de nouveau le vouvoiement. Elle ne voulait pas lui montrer qu’elle se détruisait intérieurement depuis quelques minutes maintenant. Ses forces commençaient à la quitter. Non, elle n’allait pas mourir sur place, mais elle allait être très faible… Elle se retourna vers le professeur avant de lui dire froidement :

« Très bien professeur. Vous ne me verrez plus dans les parages. »

Le vouvoiement pour ne pas lui montrer qu’il venait de finir de fissurer sa carapace. Il n’avait pas besoin de le savoir. De toute façon, les choses allaient sans doute changer encore une fois. Planté devant elle, Alec lui dit qu’il n’était pas son ami, mais simplement un collègue. Il ne voulait plus qu’il soit déranger. Serrant les poings, la jeune femme sentit les larmes lui montés aux yeux, mais elle refusa de donner raison.

« Parfait ! Partez-vous réfugiez dans vos livres et vos cours ! Je n’ai pas besoin de vous ! »

Elle se tourna de nouveau vers l’auberge, le paysage tournant autour d’elle. Ses vertiges devenaient de plus en plus présents. Elle devait reprendre de nouveau ses potions. Sans regarder si Alec avait disparu vers Poudlard, Rose entra dans l’auberge, fuyant le regard de tous ceux qui se trouvaient dans la pièce. Elle monta les escaliers à une vitesse qu’elle ne se connaissait pas puis entra dans sa chambre à la vitesse de l’éclair. En entrant dans sa chambre, elle sentit une vive douleur vers son ventre. Elle laissa exploser sa peine et sa colère, lâchant un cri qui aurait fait fuir beaucoup de gens. Les verres en cristal explosèrent sous l’effet de la magie et du cri… Au loin, on se demandait sans doute si quelqu’un n’avait pas été assassiner…