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 We can't tame the beast <Loki>

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MessageSujet: We can't tame the beast <Loki>   We can't tame the beast <Loki> EmptyMer 30 Juil - 16:25


We can't tame the beast.
Je retirais mon gant pour déposer ma chair contre l’écorce épaisse de l’arbre. Je sentis comme un frémissement l’emparer, comme si il se nourrissait de la chaleur qui se dégageait de mon être… Pourtant il n’y avait plus qu’amertume et frustration qui voguait dans mes rivières pourpres.  Mon regard scrutait un instant le chemin emprunté par la racine la plus noueuse, je cherchai ce creux caractéristique… «  Ah ! »  Jetant un rapide coup d’œil à l’arbre assassin je vins vider le contenu d’un sceau sur ce véritable réceptacle, observant les racines s’écarter lentement pour engloutir ce mélange étrange et terriblement sain pour l’arbre protecteur. Je m’éloignais soudainement, comptant dans ma tête avant le réveil de cet être violent et dépossédé de toutes autres instincts que celui d’abattre quiconque s’approcherait de lui et de son trésor dissimulé. Ce fut en sentant ses feuilles érafler ma jambe que je repris soudainement mon souffle : « Hey ! C’est comme ça que tu me remercies ! Tu peux te gratter que je t’apporte le second ! »  Je soupirais, observant mes mains salies par le contenu du sceau, laissant sur ma peau une odeur persistante d’un liquide qui avait coagulé et pourris dans un savant mélange de minéraux et nutriments pour ce meurtrier. Je soupirais avant de me glisser dans la serre pour nettoyer un minimum mes mains avant de m’éloigner vers la forêt interdite…

Le soleil venait à peine d’éclore, glissant ses rayons glacés sur un monde qui a perdu la tête durant cette nuit. Le danger rôdait à Poudlard, abattant l’une de ses cartes à la face du monde : un professeur avait perdu la vie avant même que je ne revienne mettre mes pieds dans cet illustre château. La frustration froide que déposait le fantôme de votre mari sur votre être n’était rien face à l’assurance nouvelle que de devoir s’acquitter de son rôle trop longtemps perdu. Je resserrais ma robe de sorcier autour de moi, avant de glisser mes doigts autour de ma baguette. Pénétrant dans l’antre de diverses créatures, je n’étais jamais trop prudente. Un sac en bandouillère sur l’épaule, je ne fis pas réellement attention au chemin que j’empruntais, bien trop habituée à présent, même si tout était différent sans la présence de Martin…  La respiration trop calme, je m’immobilisais lorsque je sentis une odeur que trop familière et prononcée… Je quittais le sentir tracé par le garde de chasse, utilisé que trop souvent pour rejoindre le cadavre d’un animal dévoré, barbaque délaissée, au bout de quelques minutes. Je plongeais mes doigts dans les restes, observant la teinture nouvelle de mes doigts. Le sang était encore chaud, palpitant sous mes pieds. La lueur de ma baguette s’approcha de la pauvre biche, venant glisser mes doigts contre ses paupières pour effacer la peur et la mort de ses prunelles câlines. Je me redressais et d’un mouvement de poignet les restes de ce véritable carnage pour emplir la panse de l’affamé, fut recouvert de fleurs et feuillages, s’enlisant pour être accueillis plus rapidement dans la sainte Terre.

Pauvre inconsciente que je faisais à suivre les traces de cette chose alors que la mort planait dans les airs. Mais on ne pourrait dire le contraire dans les couloirs du château, encore moins dans les couches de nos élèves. Poudlard, véritable havre de paix et de sécurité lorsque je n’étais qu’une pauvre gamine secouée par des mœurs que trop sains. Aujourd’hui, nul ne savait à qui on pourrait se fier et moi encore moins. Je n’étais ici, non pas véritablement pour enseigner à des élèves, bien que le titre de Professeur accolait mon nom mais pour découvrir ce qui se tramait dans les ombres mouvantes de la bâtisse. Bien que n’ayant fort peu d’heures de cours à donner, j’en avais tout juste assez pour m’heurter aux regards des feux souvenirs, valser sous la pupille carnassière d’un élève que je me gardais bien d’éviter, ou encore des sourires que trop faux de certains élèves. Si les agressions pourraient être perpétrées par n’importe qui, si le meurtre avait trouvé son meurtrier, il n’était à mes yeux qu’un minuscule engrenage dissimulé par tant d’autres. Ce soir là, de la magie noire a occulté l’esprit de cet enfant et il était improbable que des élèves et étudiants puissent faire une chose pareille, déposant dans ma gorge le goût âcre d’un souvenir déchiré par la mort et la guerre. Non. Nul ne voudrait qu’une guerre vienne secouer encore ce monde, je ne pourrais bailler aux corneilles et laisser le monde filer. J’étais, après tout, une né-moldu qui n’était présente dans cet univers seulement grâce à cette étincelle de magie qui avait cogner dans mon cœur, qui avait déposé un beau matin un parchemin cacheté de cire comme dans l’ancien temps, au bas de ma porte. C’est mon passé à moi, ma vie toute entière qui a basculé, découvrant un monde que nous avions tout, gamin, rêvé. Nous rêvions d’être des magiciens, des sorciers, les sauveurs d’une humanité dévorée par les conflits et les guerres. Mais ce monde n’était guère mieux, ayant son lot de peur et d’horreur.

Ce fut en marchant sur des traces d’une terre lissée par le poids d’une bête traînée que je m’arrêtais, observant autour de moi. Je me revoyais gamine lorsque j’accompagnais mon père à la chasse, l’observant abattre ce qui nous servirait pour confectionner divers mets. Je me souviens encore du cri que je poussais lorsque je courais vers la bête abattue ou qui respirait encore. Des couinements et de la respiration sifflante qu’elle donnait encore au monde avant qu’une lame ou un craquement sonore ne vienne abréger ses souffrances. Un flash, un heurt et je fermais les yeux, me crispant toute entière. Je sentais la mort dégueulasser mes lèvres, je me souvenais de cet accident de voiture qui avait tué mes parents, m’abandonnant moi et mes frères et sœurs dans un monde d’adulte que j’ai trop rapidement empoigné.  «  Ta bonté te perdra, pauvre Cartwright. »  J’humectais mes lèvres, observant les alentours avant de changer de direction, suivant mon intuition ou des traces que je m’inventais sûrement. Quoi qu’il en soit, mes pas faisaient craquer écorce morte, brindilles trop fines sous mon poids, évitant grosses racines… Ce fut en grondant un peu que je passais en dessous de l’une d’entre elles, étouffant un gémissement de dégoût lorsque mes cheveux vinrent s’attraper dans des toiles épaisses d’araignées. «  Ah, non, non, non, pitié…»  Je me débattais pour retirer ça, laissant un frisson de dégoût me prendre toute entière, le souvenir des caresses infectes des pattes d’araignée sur la peau. Je me laissais encore à un autre bruit d’aversion totale avant de me détourner de l’arbre pour avancer. Je m’arrêtais bien vite, lorsque sous mes yeux s’étendait une autre scène de sang et de violence. «  Bordel… »  Cette fois-ci je n’osais approcher, retenant mon souffle, alors que mes entrailles se broyaient en moi. Je m’emplissais de la respiration douloureuse de la bête avant de m’approcher sortant une lame du sac en cuir, m’agenouillant à ses côtes. Mes doigts glissèrent dans le poil poisseux, évitant à tout prix de poser mon regard sur la chair déchiquetée de l’animal, livrant au monde l’intérieur de ton être, inondant l’humus d’un élixir nauséabond. «  Je vais pas te faire de mal… Je suis désolée... »  Je vins appuyer la lame de tout mon poids au dessus de l’omoplate du futur cadavre, à la base de son cou, tranchant ses artères. Je retirais vivement le métal de sa chair meurtrie, ensanglantée jusqu’à la garde, observant l’animal s’apaiser rapidement. Je restais là, comme morte moi aussi un moment, ma robe s’imbibant lentement de cette odeur bouchère, encrant dans mon derme une ombre de mort qui semblait tuer les lueurs au fond de mes yeux. La sensation persistante d’être épiée par des prunelles luisantes, je resserrais mes doigts contre mes armes, avant de mettre la main au sol. Je me relevais, faible sur mes jambes, incapable de terminer cette ronde dans la forêt. Je vins essuyer une larme de rancœur, la sueur de la peur sur mes pommettes, signant la mort sur ma peau laiteuse, avant de retourner vers l’entrée de la forêt.

Bientôt arrivée, les arbres se faisant de plus espacés, ne laissant pourtant que de faibles faisceaux de lumières transpercer ce monde ombré. Je m’arrêtais, exultant, la sueur ayant pris possession de mon corps. Posant le sac contre un énorme rocher, je m’extirpais de cette robe de sorcier qui était bonne à jeter, tirant sur le tissu de mon débardeur que je ne fis que tacher un peu plus. Simplement drapée de tissu moldu, les jambes serrées dans un tissu de coton confortable pour marcher je jurais en luttant contre le tissu. Ce fut pourtant un craquement que me fit me redresser, inondant les alentours d’une lumière éphémère, ma poitrine se soulevant. Cette même cuisante sensation, désagréable et délicieuse, magnétique et effrayante venait courir sur ma peau, éveillant soudainement bien trop de chose, des souvenirs, des regards croisés et le contact interdit de tes crocs dans ma chair. Un frisson d’horreur me secoua, alors que mes prunelles claires fendirent la présence indésirée. «  … Vous devriez être dans votre… dortoir à cette heure-ci, Mr. Grey… back. »  Ne t’approche pas de moi, pitié. Je resterai droite face à toi, même si mon être entier me conjure de fuir cette aura méprisante, ton âme entière qui pourtant faisait courir dans mes veines une envie intolérable, planer dans mon esprit les cauchemars qui m’ont empoigné et transcendé toute une nuit durant… J’essuyais la lame contre le tissu de ma robe, les enfournant tout deux dans le sac que je remis à mon épaule, te laissant passer devant… Hors question d’avancer en t’ayant derrière moi… Je n’étais pas folle.


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