Le matin se levait à peine sur Poudlard et ses environs. L’automne venait de prendre ses droits sur l’été et les feuilles des arbres se coloraient doucement de rouge, de jaune et d’orange. Une saison qui annonçait les pluies et le vent, mais qui se permettait de faire croire aux habitants que l’été n’était pas totalement parti… Un oiseau se réveilla puis s’envola de son nid. De ses puissantes ailes, il prit son envol et vola jusqu’à l’une des nombreuses fenêtres du château. Poudlard était bien calme depuis quelques temps. Les mauvais esprits et les agressions avaient cessé depuis des années maintenant. Le Ministère avait réussi à reprendre le contrôle de l’école et y avait laissé quelques personnes hautement placés pour veiller au bon fonctionnement du château. L’oiseau se posa près d’une fenêtre. Il fut rejoint par une femelle qui regarda à l’intérieur de la pièce.

Un rayon de soleil vient chatouiller le visage d’une jeune femme blonde qui dormait dans le grand lit près de la fenêtre. Un sourire se dessina sur le visage de la blondinette. Elle se tourna sur le côté, gêné par une masse tout contre elle. Elle y passa sa main. Des mouvements dans son ventre accentuèrent son sourire. Elle ouvrit les yeux et vit l’autre silhouette qui était dans le lit. Un homme brun encore endormi pour l’instant. La femme s’étira puis se leva pour aller ouvrir la fenêtre. Sur le rebord de la fenêtre, les oiseaux n’avaient pas bougé. Ils n’étaient pas effrayés par l’humaine parce qu’elle leur donnait quelques fois du pain. Ce jour-là ne fit pas exception. Gardant une main contre son ventre, la blondinette attrapa un bout de pain et le tendit aux volatiles qui s’envolèrent immédiatement après avoir eu leur petit déjeuné. Une petite brise vient chatouiller le visage de la femme qui se retourna vers le lit avec l’intention de réveiller le beau prince qui était caché sous les couvertures.

« Debout mon beau professeur. »

Rose Carthew tira sur la couverture qui recouvrait Alec Hudson. Ce dernier laissa échapper quelques grognements de mécontentement. La jeune femme pouffa de rire et abandonna rapidement le combat. Elle ne pouvait pas se permettre de se battre contre le professeur de Runes, surtout dans son état. Elle décida de faire le tour du lit et de venir s’asseoir près d’Alec. Ce dernier avait le visage endormi et refusait d’ouvrir les yeux. Pour l’incité à se lever, Rose prit sa main et la posa sur son ventre pour qu’il sente le bébé bougé. C’était la meilleure façon de le réveiller. Doucement, le professeur émergea de son sommeil. Un sourire se dessina sur ses lèvres puis il se releva pour embrasser le ventre de la future maman. Rose passa ses mains dans les cheveux de son bel amour. Ils avaient attendu si longtemps avant d’être finalement ensemble…

Rose avait quitté les Aurors quelques temps après sa mission à Poudlard. Elle n’avait pas accompli la moitié de cette mission et elle ne se sentait plus autant impliquer qu’elle le pensait. Le professeur de Runes était toujours dans ses pensées. Elle voyagea pendant quelques années, pensant que tout cela pourrait disparaitre de sa mémoire. Elle recroisa Alec quelques semaines après son retour à Londres. Il ne l’avait pas reconnu sur le coup et Rose n’avait pas insisté. C’était lui-même qui lui avait dit qu’il n’avait pas de sentiments pour elle. Il devait déjà être passé à autre chose. L’ex Auror passa son chemin et fut surprise de voir arriver Alec quelques heures plus tard. La jeune femme habitait un appartement en plein centre de Londres. Le professeur l’avait reconnu, mais il avait évité de raviver les souvenirs. La jeune femme avait souri et lui avait dit que c’était du passé. Elle avait fait le deuil de cette relation et qu’elle aimerait beaucoup discuter avec le professeur.

La discussion s’était engagée et de fil en aiguille, la journée était passée rapidement. Le soir venu, Rose n’avait pas prévu de rester dans son appartement. Elle invita donc Alec dans un petit restaurant sorcier à quelques rues de chez elle. Les deux adultes burent et mangèrent ensemble. La blondinette réussit même à faire rire le professeur. Fière d’elle, elle avait espéré qu’il commence à faire son deuil de sa femme et son enfant. Elle savait ce qu’il avait vécu lors de la première guerre et elle en était toujours triste lorsqu’elle y pensait. Ce soir-là, ayant trop bu tous les deux, Rose proposa à Alec de rester chez elle pour dormir. Elle lui offrit de dormir dans son lit, elle-même prendrait le canapé. Cependant, Alec insista pour prendre le canapé et Rose finit par retrouver sa chambre. Ses pensées dérivèrent longtemps avant de sentir la présence du professeur dans sa chambre. Elle lui demanda si quelque chose n’allait pas. La suite resta très floue dans sa tête. Elle savait qu’ils avaient tous les deux discuté et s’étaient endormis aux petites heures du matin non sans se voler quelques baisers. Rose trouvait qu’Alec avait changé. Est-ce dut le fait que les choses étaient beaucoup plus calme dans le monde des sorciers ? Elle ne le sut jamais.

Les deux jeunes gens continuèrent de se revoir lorsqu’Alec n’avait pas cours. La plupart du temps, Rose faisait le déplacement, profitant de ses moments libres pour demander aux commerçants s’ils n’avaient pas de petits boulots pour elle. Elle revit aussi quelques sorcières qu’elle avait rencontrées lors de ses deux années de missions.

Les choses avec Alec allèrent beaucoup plus rapidement qu’elle ne le pensait. Après les quelques baisers volés, Rose se rendit compte qu’elle était toujours amoureuse du professeur. Ce dernier semblait plus sensible au charme de la jeune femme. Rose savait qu’elle ne pourrait jamais remplacer l’amour qu’il avait éprouvé pour sa femme. C’était une chose qu’elle avait accepté depuis longtemps. Puis, rapidement, on les vit ensemble dans Pré-au-Lard. Les nombreuses rumeurs qui circulaient sur eux ne les affectaient pas. L’ancienne Gryffondor était fière de se tenir au bras du professeur.

Les semaines passèrent et Rose emménagea chez Alec, au château. Elle avait également trouvé du travail dans la petite boutique de Feodora. Elle avait accouché de son enfant quelques temps après l’arrivé de Rose à Poudlard lorsqu’elle était encore une Auror. La blondinette lui avait promis qu’elle serait toujours là pour elle. C’était ce qu’elle avait fait. Ses journées étaient rythmées entre le travail et les moments de tendresse avec Alec. Elle vivait enfin une vie normale. Son pire cauchemar semblait avoir disparu dès qu’elle eut entamé ses quelques années voyages… La vie aux côtés d’Alec n’était pas tous les jours facile, mais elle arrivait à tout gérer. Il avait toujours peur qu’elle meurt à ses côtés, mais elle ne faisait plus son métier et c’était déjà une bonne chose.

« Tu es perdue dans tes pensées mon amour. »

Rose sursauta. Elle avait encore du mal à s’habituer à ses marques d’amour de la part d’Alec. Il la regarda d’un air inquièt. Elle lui sourit doucement. Est-ce qu’un jour, elle aurait pu penser être ici, dans les bras de celui qu’elle avait toujours aimé et porter son enfant ? Les choses n’étaient pas toujours faciles, mais elle y ferait face. La bague à son annulaire prouvait ce qu’elle avançait…

Londres, juillet 2018. Un train arriva en gare avec un léger retard. Des passagers pressés descendirent du wagon. D’autres personnes, des touristes pour la plupart, sortirent du train en discutant. Parmi ces personnes, une jeune femme blonde descendit du train. Un sac sur son épaule, la blondinette respira longuement. La ville de Londres lui avait manqué. C’était là qu’elle vivait depuis quelques années. Une jeune femme brune lui faisait de grands signes. La voyageuse sourit à pleine dents. Il n’y avait que Sara Anderson pour venir accueillir sa meilleure amie, Rose Carthew. Cette dernière avait envoyé un hibou à son amie pour lui dire, qu’après deux ans de voyage, elle rentrait à la maison.

« Rose ! Te voilà enfin ! Comme je suis contente de te voir ! »

Sara appuya sa phrase par un câlin bien mérité. Rose le lui rendit avec plaisir. Elle avait beaucoup changé au cours de ces deux ans. La blondinette souriait plus facilement. Elle avait beaucoup travaillé sur ses sentiments et ses émotions. Elle avait aussi oublié deux hommes qui lui avaient brisé le cœur. Elle revenait grandit.

« Je suis contente de te voir aussi Sara ! Tu m’as tellement manqué ! J’ai tant de choses à te raconter ! »

Rose attrapa la main de sa meilleure amie et l’entraina vers la sortie de la gare. L’appartement de la blondinette n’était qu’à quelques mètres. Elle avait hâte de retrouver ses repères. Son hibou Sparwaki lui manquait. Sara l’avait gardé avec elle pendant ses deux ans. Parfois, il s’envolait pendant plusieurs jours pour retrouver sa maitresse, mais il revenait toujours vers Sara. Les deux jeunes femmes arrivèrent rapidement chez Rose. Sara lui tendit la clé de son appartement.

« Tout est propre et ranger. Je suis venue tous les jours depuis deux ans. »

Rose écarquilla les yeux. Sa meilleure amie était vraiment incroyable.

« Tu n’étais pas obligé ! »

« Ça m’a fait plaisir et puis, c’était comme si tu étais à mes côtés. »

La brunette lui sourit faiblement. C’est alors que Rose comprit que son absence avait au moins affecté quelqu’un. Elle prit sa meilleure amie dans ses bras et lui dit :

« Je suis désolée d’être partie aussi longtemps, mais j’avais vraiment besoin de m’éloigner de l’Angleterre. »

« Je comprends. »

Elle était l’une des seules personnes à comprendre. Lorsqu’elle avait donné sa démission au bureau des Aurors, la plupart de ses collègues avaient essayé de la faire changer d’avis. Son échec à Poudlard pouvait être oublié si elle réussissait une nouvelle mission. La blondinette avait refusé. Ce n’était plus son métier. Elle était partie du Ministère la tête haute. Puis, elle avait annoncé à Feodora, Ethanaël et Sara qu’elle partait pour quelques temps en voyage. Elle voulait oublier ses échecs professionnels et sentimentaux. Sara la fit sortir de ses pensées.

« Quelqu’un t’a envoyé une lettre par la poste Moldu. Il n’y a pas d’adresse d’expédition. »

Curieuse, Rose inséra la clé dans la serrure et déverrouilla la porte. Sara suivit sa meilleure amie jusqu’au salon où régnait une ambiance de bien-être. Rose laissa tomber son sac sur le canapé puis s’assit sur ce dernier.

« Rien de mieux que d’être chez soi »

Sara pouffa de rire et se dirigea vers la cuisine. Elle avait préparé des petits gâteaux avant l’arrivée de Rose. Elle prépara le thé puis apporta le tout au salon. Elle prit le soin de placer la lettre qu’avait réçu Rose sur le plateau. La blondinette regarda l’enveloppe, mais ne reconnut pas l’écriture.

« Je la regarderai tout à l’heure. Il est possible que ce soit une lettre de mes grands-parents maternels. »

Puis, elle se lança dans la narration de son voyage. L’ancienne Gryffondor avait visité beaucoup de pays : La France, l’Allemagne, la Norvège, l’Inde, la Chine, le Japon, l’Australie, les États-Unis et le Canada. Elle lui raconta ses différentes aventures et ses différentes découvertes sur les autres cultures. Sara lui posa un tas de questions auxquelles Rose répondit avec plaisir. Sara regarda sa montre Moldu et étouffa un cri de surprise.

« Je n’avais pas vu l’heure ! Je dois y aller ! Bon retour parmi nous ! »

Elle embrassa sa meilleure amie sur la joue et partie rapidement. Rose ne put s’empêcher de sourire. Lorsque sa meilleure amie partait aussi rapidement, c’était parce qu’il y avait un homme derrière tout ça. L’ancienne Auror se leva avec l’intention de verrouiller la porte d’entrée et rangea ses affaires. Elle prépara ensuite un bol de soupe et alla le boire dans sa chambre. Elle se rappela par la suite qu’une lettre l’attendait au salon. Elle fit demi-tour et s’installa dans le fauteuil le plus près.

En attrapant la lettre, Rose se dit qu’il était impossible qu’elle vienne de ses grands-parents maternels. Ses parents leurs avaient sans doute dit qu’elle était en voyage. Elle déchira doucement le papier de l’enveloppe. Une odeur de parchemin s’éleva de la lettre. Tremblante, elle commença à la lire.

«

Chère Rose,
J’espère que tout va bien pour vous. Je sais que ces deux années n’ont pas été facile pour vous. Vous allez surement vous demander pourquoi je vous écris. Vous avez raison de vous poser cette question. J’ai découvert que vous entreteniez des sentiments pour le professeur Hudson. Comment ? J’ai mes sources. Vous devrez oublier cet homme, il n’est pas fait pour vous. Vous risquez de le regretter si vous ne faites pas ce que je vous dis… »

Rose haussa les sourcils. Cette personne semblait très proche d’Alec Hudson, mais il y avait prescription. La lettre datait de septembre 2016.

Haussant les épaules, l’ancienne Auror prit son bol de soupe et le bu. Elle passa à la cuisine, jeta la lettre puis nettoya son bol. Pourquoi cette lettre se trouvait-elle chez elle  et surtout comment la personne avait-elle trouvé son adresse ? Rose fut surprise de ne pas ressentir une grande tristesse en pensant à Alec Hudson. Son voyage l’avait véritablement changé. Elle avait pris le temps de faire face à ses sentiments et elle s’en portait mieux. Rose se dirigea vers la salle de bains, enleva ses vêtements et se glissa sous la douche. Une fois passé sous l’eau, elle enfila une nuisette et alla se coucher en compagnie de Sparwaki qui était très heureux de revoir sa maitresse. Cette dernière s’endormit en posant la tête sur l’oreiller, oubliant la lettre datant de deux ans.

Le lendemain matin, Rose se leva de bonne humeur. Elle avait prévu d’aller sur le Chemin de Traverse pour acheter quelques livres. Elle n’avait plus de travail, mais elle avait suffisamment d’économies pour se permettre de petits achats. Elle pourrait lire pendant quelques temps. Après un rapide petit déjeuné, Rose attrapa son sac, y glissa sa baguette magique et son porte-monnaie, puis sortit. Le soleil vient lui chatouiller le visage. Elle salua un voisin et se dirigea vers la station de métro la plus près. Pour se rendre sur le Chemin de Traverse, Rose devait prendre le métro jusqu’à son terminus puis trouver le Chaudron Baveur. Les 20 minutes de trajet furent rapide puis elle sortit de la rame et se dirigea vers la sortie. L’éclat du soleil l’aveugla légèrement. Elle marcha pendant quelques minutes et arriva devant le Chadron Baveur. Regardant autour d’elle, Rose entra dans le bâtiment sans se faire remarquer. Elle n’avait pas perdu ses vieux réflexes d’Auror. La blondinette salua les quelques sorciers qui se trouvaient au bar puis sortit à l’arrière du bâtiment. Elle sortit sa baguette magique et tapota le mur en brique. Ce dernier se décala et laissa une ouverture assez grande pour laisser passer la jeune femme. Un large sourire illumina son visage. Elle était chez elle.

Bien qu’il soit tôt, le monde des sorciers bougeait déjà beaucoup. Rose regarda les vitrines de chaque boutique. Depuis qu’elle était une sorcière, elle n’avait jamais prêté attention à tout ce qui se trouvait dans les boutiques. La plupart du temps, elle allait directement à l’endroit où elle avait besoin d’un objet.

La curiosité de Rose l’emmena finalement devant la boutique de livres. Elle avait hâte de voir toutes les nouveautés. Elle entra, salua la gérante et alla se perdre dans les rayons de livres. Pendant plus d’une heure, elle chercha plusieurs livres puis trouva finalement son bonheur. Elle paya son du à la vieille dame qui fut heureuse de la compter parmi ses clientes. Rose sortit de la boutique, son sac rempli de livres. Elle décida de s’arrêter chez un glacier. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas pris le temps de se poser cinq minutes. L’ancienne Auror passa sa commande et alla s’installer sur la terrasse, à l’ombre d’un parasol. La jeune femme promena son regard sur la foule qui se promenait sur le Chemin de Traverse. Le monde des sorciers étaient fascinant. On pouvait trouver des sorciers du monde entiers. Puis, une silhouette se détacha de la foule. L’ancienne Auror secoua la tête. Ce n’était pas possible. La serveuse revient avec sa commande et Rose lui paya les trois mornillles que lui coutait la glace. La silhouette n’était plus visible. Déstabilisée, la jeune femme fini sa glace et prit le chemin du retour.

Rose arriva chez elle, perdu dans ses pensées. Elle entra dans son appartement, accueillit par Sparwaki. La jeune femme retrouva le sourire et vient le caresser.

« Tu ne devineras jamais qui j‘ai cru voir sur le Chemin de Traverse. »

Sparwaki lui mordilla doucement le doigt pour lui faire comprendre que ce n’était sans doute rien. Rose alla s’asseoir sur le fauteuil le plus près et sortit un livre de son sac. C’était un livre sur les Runes. Elle n’avait jamais renoncé à cet art. Au cours des quatre dernières années, elle avait utilisé cet art plus d’une fois. Elle arrivait à apprendre rapidement les nouvelles notions. Pendant plusieurs heures, elle resta plongée dans son livre, levant la tête que pour aller manger. Peu après 15h, on frappa à sa porte. Rose leva les yeux de son livre. Qui pouvait bien venir la voir. Elle avait seulement averti Sara de son retour… Se levant du fauteuil, pieds nus et en robe, Rose posa son livre sur la petite table basse et se dirigea vers l’entrée.

Rose ouvrit la porte et se figea. La silhouette qu’elle avait vu dans la foule ce matin même se trouvait devant elle. Voilà maintenant deux ans qu’elle ne l’avait pas vu. Reprenant ses esprits, Rose sourit doucement et lança :

« Professeur Hudson, quelle surprise ! Entrez je vous prie ! »

Rose referma la porte et invita Alec Hudson à la suivre au salon. Le professeur semblait légèrement changé. Son visage était plus enjoué qu’il y a deux ans. La jeune femme le fit asseoir sur le canapé et alla préparer du thé.

De son coté, Alec Hudson se demanda s’il avait bien fait de venir la voir. Il se souvenait très bien de ce qui c’était passer deux-trois ans auparavant. Rose lui avait avoué ses sentiments. L’année suivante, il ne l’avait pas croisé. Il savait qu’elle était toujours à Poudlard, mais il était évidant qu’elle l’évitait. Puis, elle était partie sans rien dire à personne.

« Je peux savoir ce qui vous emmènes professeur ? »

Rose revenait avec deux tasses de thé. Elle en posa une devant Alec puis alla s’asseoir sur le fauteuil. Alec remarqua le livre devant elle. C’était un livre sur l’étude des Runes. Le professeur eut un petit sourire. La blondinette le remarqua et lui répondit :

« J’ai peut-être abandonné mon métier d’Auror, mais pas les Runes. C’est beaucoup trop intéressant. »

Elle lui fit un clin d’œil et bu une gorgée de thé. Alec la regarda pendant un moment. Il la trouvait changé. Qu’avait-elle fait pendant ces deux ans ? Il l’imita en buvant une gorgée de thé puis il se décida à lui répondre :

« Je me demandais ce que vous deveniez. Vous êtes partie si vite de Poudlard il y a deux ans… »

Un sentiment de culpabilité envahi le professeur. Il savait qu’il était en partie responsable. La jeune femme se contenta de lui sourire.

« Ne vous inquiétez pas pour moi. J’ai en partie oubliée ce qui s’est passé. »

C’était vrai. Elle avait passé plus de deux ans pour se reconstruire. Maintenant, elle était beaucoup plus poser. Les sujets de conversation entre les deux adultes commencèrent à défiler. Deux ans était passés et chacun avait quelque chose à raconter. C’était comme s’ils avaient été de vieux amis depuis toujours. Le soir tomba et Rose n’avait pas l’intention de rester chez elle.

« Je vous invite à diner professeur. On pourra continuer notre discussion. »

Alec approuva d’un signe de tête et se retrouva dans le petit restaurant sorcier à quelques pas de chez Rose. D’après cette dernière, le restaurant n’était vu que par les sorciers. Les Moldus qui passaient devant ne voyaient qu’un bâtiment abandonné. Rose salua les propriétaires et entraina le professeur vers une table éloignée. Alec regarda la jeune femme brillé sous la lumière des bougies. C’était une personne différente qui se tenait devant lui. Depuis le début de l’après-midi, elle n’avait pas reparlé des sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Il commençait à se demander s’il n’avait pas rêver cette partie de leur rencontre des années auparavant. La soirée se passa plutôt bien. Ils enchaînèrent les couples de vin. Vers 23h, Rose lança :

« Il sera impossible pour vous de rentré à Poudlard dans cet état. Je vous invite à rester chez moi. Je dormirais sur le canapé. »

Alec protesta pendant quelques minutes puis réussit à avoir le canapé. Après avoir payé, les deux adultes rentrèrent chez Rose. Cette dernière était accrochée au bras du professeur. Alec sentit tout de suite que le geste de la jeune femme était différent. C’était plutôt un geste amical. Ils arrivèrent chez Rose en un seul morceau. Rose récupéra un oreiller et une couverture dans son placard et les déposa sur le canapé.

« Bonne nuit professeur. Si vous avez besoin de quelque chose, n’hésitez pas, faites comme chez vous. »

Rose salua Alec d’un geste de la main et retourna dans sa chambre. Elle enfila un nuisette et se glissa sous les couvertures. Elle éteignit la lumière à l’aide de sa baguette magique, mais ne ferma pas les yeux. Ses retrouvailles avec Alec la rendaient heureuse. Elle avait compris que les choses avaient changé. L’ancienne Auror allait fermer les yeux lorsqu’elle sentit la présence d’Alec dans sa chambre. Elle se redressa et lui demanda si quelque chose n’allait pas. Il avait seulement envie de discuter. Rose pouffa de rire et l’invita à venir s’asseoir sur le lit. Ils reprirent leur conversation. Passant d’un sujet à l’autre, Rose sentait qu’Alec se rapprochait d’elle à chaque mouvement. Puis, sans avertir, il posa ses lèvres contre celles de la jeune femme. L’alcool aidant peut-être, Rose se laissa faire. Un sourire se dessina sur ses lèvres.

« Je pensais que vous ne partagiez pas mes sentiments professeur ? »

Elle vit le visage d’Alec changé de couleurs et elle éclata de rire. Pour ne pas l’embarrassé plus longtemps, Rose lança un autre sujet de conversation puis la fatigue commença à se faire sentir. Les deux adultes s’endormirent chacun d’un côté du lit, des images plein la tête.

Le lendemain, Rose se leva après Alec. Ce dernier était déjà parti. Une pointe de déception dans le cœur, la jeune femme remarqua un mot sur un livre qu’elle n’avait pas acheté la vielle.

« Rose,
Merci pour la magnifique soirée. Voici un livre qui devrait vous intéressez…
Au plaisir de vous revoir,
Alec »

Un sourire illumina son visage. Finalement, les choses avaient changé pour tout le monde…

Voilà maintenant quelques semaines que Rose et Alec s’étaient retrouvés. Chacun n’avait pas oser envoyer une lettre à l’autre de peur de le déranger. Pourtant, les sentiments avaient changé depuis leur dernière aventure commune… L’Alaska en 2014 avait laissé des traces psychologiques pour les deux sorciers. Pour Rose, sa magie était toujours très instable. Elle devait sans cesse prendre des potions pour l’aider à survivre dans le monde des sorciers… Lors de son tour du monde, elle n’avait pas vraiment eu besoin d’utiliser la magie, mais maintenant qu’elle était revenue à Londres, vivre sans magie lui paraissait presqu’impossible. Elle n’en avait parlé à personne. Elle devait suivre son traitement depuis ce fameux été dans le froid de l’Alaska. Elle avait dit à Alec que sa magie pourrait faire des siennes, mais jamais elle ne lui avait dit, lorsqu’ils sont revenus en Angleterre que c’était aussi grave. Un Médicomage l’avait suivi pendant des semaines et lorsqu’il avait compris que la jeune femme pouvait enfin se débrouiller seule, le jeune homme avait pris congé, à son plus grand soulagement. Il n’était pas facile de suivre une sorcière qui était une Auror. Rose avait continué sa mission, mais par la suite, elle avait démissionné par peur que ses sentiments commencent à prendre le dessus sur ce qu’elle avait promis à Alec… Un tour du monde et deux ans plus tard, elle était de retour dans son pays.

Sa rencontre avec Alec quelques semaines plus tôt avaient réveillés des sentiments qu’elle pensait avoir perdus… Lorsqu’elle l’avait vu, elle s’était dit que le passé était le passé et qu’elle pouvait très bien nouée une douce amitié avec le professeur de Runes. Cependant, le soir même, ses convictions étaient parties en fumée lorsqu’Alec l’avait embrassé. Elle avait blagué lorsqu’il l’avait embrasser, mais au fond d’elle, son cœur battait à une vitesse pas possible. Lorsqu’elle s’était réveillée le lendemain matin, il était parti. Cependant, il lui avait laissé un mot et un livre. Un sourire avait illuminé son visage et la journée même, elle avait dévoré le bouquin. Elle oublia de manger et de prendre ses potions, si bien que le soir même, son hibou Sparwaki du venir vers elle pour lui rappeller qu’elle avait un traitement à faire et à suivre. La jeune femme rigola et écouta son animal de compagnie. C’était la seule présence dans sa vie pour le moment. Ses pensées se dirigèrent vers Alec. La rentrée scolaire avait recommencé depuis quelques jours maintenant et elle se demanda si le professeur de Runes avait changé depuis leur dernier baiser… Sur un coup de tête, la jeune femme décida de se rendre à Pré-au-Lard pour en avoir le cœur net. Elle voulait aussi revoir Feodora et Annette qui l’avait si bien accueillit même si elle n’avait pas confiance envers les Aurors. Maintenant qu’elle ne faisait plus partie des rangs, Rose trouvait que l’attitude de la rouquine avait changé. Elle ne lui en voulait pas, loin de là. La maternité l’avait aussi changé. L’ancienne Auror avait appris sa grossesse lors de son retour d’Alaska en 2014. Elle avait été très contente de voir que Feodora ne serait pas la seule maman de Pré-au-Lard… Rose attrapa la cage de Sparwaki et son sac de voyage et transplana dans le village sorcier près de Poudlard. Elle avait espéré ne pas attérir trop loin et heureusement, sa magie décida qu’elle avait été sage ces derniers temps…

Une fois à Pré-au-Lard, la blondinette se hâta vers l’auberge les Trois Balais qui n’avaient pas changé du tout. Un sourire traversa son visage et elle poussa la porte avec une pointe de nostalgie.

« Bonjour Annette ! »

La rouquine était fidèle au poste et était derrière son bar. Un petit garçon se promenait autour des clients qui se tenaient près du bar. Il ressemblait beaucoup à un professeur de Poudlard, Léopold Primrose, chose normal puisqu’il était le père. Rose salua l’enfant avant d’aller faire la bise à la maman. Cette dernière lui dit alors qu’elle avait l’air radieuse et l’invita à prendre place dans la chambre numéro cinq. Des souvenirs remontèrent dans l’esprit de l’ancienne Auror. La première fois qu’elle avait pris une chambre dans l’établissement, c’était le même numéro. Un sourire d’Annette lui fit comprendre que ce n’était pas un hasard. Tout en la remerciant, Rose monta les escaliers en écoutant le petit garçon de son amie lui dire ses dernières aventures. Arrivée devant la porte de la chambre, le petit Primrose lui dit alors qu’il devait aller aider sa maman et repartit vers les escaliers. Rose sourit pour elle-même avant d’insérer la clé dans la serrure de la porte et de la déverrouiller.

La chambre n’avait pas vraiment changé. Elle était restée assez simple, mais le lit avait été changé. Il était beaucoup plus grand que dans les souvenirs de l’ancienne Auror. Fronçant les sourcils, elle se demanda si la propriétaire de l’auberge n’était pas au courant de la petite soirée qu’avait passé Rose et Alec ensemble… Après tout, ce dernier était ami avec la rouquine. Haussant les épaules, la blondinette dépose ses affaires et la cage de Sparwaki avant d’ouvrir au petit hibou qui se dirigea vers la fenêtre. Sa maitresse lui ouvrit la fenêtre et elle le vit prendre la direction de la voilière de Poudlard. Rose sourit pour elle-même avant de descendre dans la salle principale de l’auberge et avertir Annette qu’elle sortait.

Sur le chemin qui menait au parc de Poudlard, Rose prit son temps. Sa baguette magique dans sa poche, elle ne pensait pas à être toujours sur la défensive. Elle avait juste envie de faire une surprise au professeur de Runes. Elle arriva rapidement devant la porte du château. Certains élèves la regardaient de travers comme si elle était une ennemie. Elle croisa l’un des professeurs du château et lui demanda si elle pouvait monter voir le professeur Hudson. Le professeur lui donna sa permission à condition qu’elle rentre chez elle avant que les portes du château soient fermées. Rose lui promit d’être sortie avant le repas du soir et monta le grand escalier jusqu’au troisième étage et prit la direction de la salle de cours d’Alec. Elle attendit patiemment la fin des cours devant la porte de la salle de classe. La sonnerie retendit et les élèves soulagés sortirent de la classe. Rose se redressa, salua quelques visages connus deux ans plus tôt puis frappa doucement à la porte.

« Bonjour professeur Hudson. »

Un grand sourire s’afficha sur le visage du professeur de Runes. Le cœur de Rose rata un battement. Elle fit quelques pas jusqu’à lui avant de tendre une main vers lui et d’attraper l’une des siennes. Pendant un moment, les deux adultes se regardèrent puis Rose rompit le silence :

« Votre journée s’est bien passée ? J’avais envie de passer vous voir… »

Rougissant légèrement, l’ancienne élève baissa le regard avant qu’Alec ne le lui relève à l’aide d’une légère pression sous le menton.

« Ma journée s’est très bien passée, merci. Je suis content de vous voir ici. Je pensais avoir une lettre de votre part au cours des dernières semaines… »

Ce n’était pas un reproche, mais Rose s’en voulu quand même. Elle n’avait pas pensé lui écrire et lui non plus n’avait pas pensé en apparence. La jeune femme allait parler lorsqu’Alec lui dit :

« Ce n’est pas grave, il est vrai que je ne vous ai pas écrit non plus… Venez, on va monter à mon appartement, je vais poser mon sac et nous irons boire un verre au Trois Balais qu’en pensez-vous ? J’imagine que vous avez pris une chambre chez Annette ? »

L’ancienne élève approuva d’un signe de tête avant de suivre Alec jusqu’au septième étage, dans les couloirs menant aux appartements du personnel. Rose n’y était venue que deux fois et les choses n’avaient pas vraiment changé. L’appartement d’Alec n’avait pas changé non plus. Il était peut-être un peu plus chaleureux que la dernière fois où Rose y était entré… Le professeur posa son sac avant de refermer la porte et d’offrir son bras à la jeune femme qui s’y accrocha volontiers. Ils descendirent les escaliers sous les murmures des élèves et des professeurs qu’ils croisèrent. Le couple ne semblait pas déranger par les rumeurs et les ragots. Ils traversèrent le hall du château et pris le chemin de Pré-au-Lard. Le silence qui accompagnait leurs pas des deux adultes en disait long sur ce que chacun pensait. Du coté de Rose, elle se demandait encore comment elle pouvait ne pas succomber au charme du professeur. Du côté d’Alec, il se demandait si Rose avait toujours des sentiments pour lui… C’était sans doute le cas. Cette fois, si le sujet revenait sur le tapis, il pourrait lui dire que les sentiments pouvaient sans doute être partagés… Alec se sentait bien en la compagnie de la jeune femme. Depuis leur dernière aventure en Alaska deux ans plus tôt, les sentiments du professeur envers son ancienne élève ont changé. La voir plusieurs fois en danger et même ayant failli mourir, le professeur ne pouvait plus se résoudre à rester loin d’elle…

Les deux sorciers arrivèrent devant le bâtiment puis Rose poussa la porte. Annette eut un petit sourire en les voyants et leur apporta son cocktail spécial pour les amoureux. Alec lui fit la bise avant de la remercier et s’apprêtait à lui payer les consommations lorsqu’elle lui dit que ce n’était pas nécessaire, que c’était offert par la maison. Le rouge aux joues, le couple plongea chacun de leur côté le visage dans leur verre. Installés dans un coin tranquille, personne ne pouvait les déranger. La discussion s’engagea assez rapidement et la soirée était bien entamée lorsqu’Annette arriva avec un plat de son cru. Elle ne voulait pas laisser mourir de faim son couple préféré… Les deux tourtereaux mangèrent avant qu’Alec ne raccompagne Rose à sa chambre en parfait gentleman qu’il était…

« Merci pour cette soirée Rose… »

« Vous voulez entrer deux minutes ? Promis, je ne vais pas vous gardez en otage. »

Elle lui fit un clin d’œil avant de lui faire signe d’entrée. Alec remarqua tout de suite que c’était la même chambre qu’elle avait occupée lorsqu’elle était encore Auror. Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’il vit que le lit avant été changé. Rose remarqua que le regard du professeur était porté sur le lit et haussa les épaules en disant :

« Je crois qu’Annette pense que j’ai pris du poids… Elle a changé le lit. »

Le rire franc d’Alec éclata dans la pièce et le cœur de Rose rata une fois de plus un battement. Il était si doux de l’entendre enfin rire. La jeune femme s’approcha de lui et lui tendit de nouveau une main vers lui. Leurs doigts s’entremêlèrent, leurs visages s’approchèrent doucement, leurs regards se perdirent l’un dans l’autre. Chacun se demandait si l’autre accepterait le baiser qu’ils avaient tous les deux imaginer… De sa main libre, Rose glissa ses doigts dans les cheveux d’Alec en l’attira vers elle et leurs lèvres se rencontrèrent enfin. La chaleur envahit leurs corps instantanément. Alec souleva doucement son amie du sol et l’emmena vers le lit. Leurs baisers commencèrent à se faire de plus en plus pressants, de plus en plus passionnés… Rose se redressa sur le lit pour enlever son haut, se retrouvant seulement avec son sous vêtement. Alec en fit de même et rapidement, tous leurs vêtements se retrouvèrent sur le sol. La nuit se passa dans la folie, la passion et l’amour. Aucun des deux ne pensa aux conséquences que pourraient avoir leurs actes. Chacun ne comblait qu’une pulsion trop longtemps contenue…

Le lendemain matin, les yeux fatigués, Rose se réveilla doucement. Les couvertures du lit étaient entassées entre leurs deux corps. Leurs vêtements jonchaient le sol. Un sourire se dessina sur son visage. Les choses avaient réellement changés en quelques années. La patience était toujours récompensée. La jeune femme se leva doucement du lit sans réveiller Alec puis attrapa sa robe de chambre avant de s’enrouler dedans. Elle venait de se rappeler qu’elle n’avait pas pris ses potions. Anxieuse, elle espérait que le professeur n’allait pas se réveiller avant qu’elle ait fini… Se dirigeant vers la petite salle de bains, la jeune femme sortit trois flacons de la petite armoire et en déboucha une. Elle prit le verre qui trouvait près de l’évier et versa la première potion dans ce verre. Elle inspira profondément, bloqua sa respiration et avala le contenu visqueux. Grimaçant, la jeune femme ne vit pas qu’Alec, ayant enfilé son pantalon, se tenait derrière elle. Ce dernier ne bougea pas. Il la regarda boire les trois potions avant de se manifester. Il passa doucement ses mains contre le ventre de sa jeune amie avant de l’attirer contre lui. Il lui murmura :

« Pourquoi ne pas m’avoir dire que tu étais malade ? »

Rose posa le verre avant de lui faire face. Son visage trahissait une tristesse qu’elle s’était promis de ne plus faire paraitre. Elle caressa doucement la joue de son amant avant de soupirer et de lui dire.

« Je ne l’ai dit à personne… Tu te rappelles notre aventure en Alaska ? On a failli y passer tous les deux… Je me suis sacrifiée pour ne pas que tu meurs… À Ste-Mangouste, je t’avais dit que ma magie serait sans doute instable… C’était beaucoup plus profond. Je dois continuellement prendre ses potions pour être sûre de ne blesser personne si j’utilise ma magie… »

La jeune femme baissa la tête pour cacher les larmes qui venaient de perler le coin de ses yeux. Alec resserra son étreinte puis lui demanda :

« Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? »

« Parce que le moment ne s’y était pas prêter… et puis, j’avais un Médicomage qui me suivait tous les jours lorsque je sortais… Il pouvait me contrôler si je perdais le contrôle. Maintenant, avec ses potions, je peux faire de la magie… mais j’ai peur. »

Rose se détourna du professeur de Runes. Elle n’avait jamais regretté d’avoir des sentiments pour lui, ni même d’avoir sacrifié sa magie pour lui. Elle avait abandonné sa carrière d’Auror pour essayer d’oublier tout ce qui s’était passé pendant deux ans. Maintenant, elle se sentait bien, même si elle n’était plus totalement la même…

Alec regarda la jeune femme. Il savait qu’elle avait dû faire un lourd sacrifie pour le sauver quelques années plus tôt, mais il n’avait jamais compris que c’était aussi profond. Il n’avait jamais vraiment fait attention aux sentiments que lui portait la jeune femme. Aujourd’hui, il se rendait compte que c’était sincère. Il regarda les flacons de potions. Une d’entre elles semblait être très puissante. Si Rose avait peur de faire de la magie, il pouvait le comprendre… Il s’approcha d’elle, posa une main rassurante sur son bras.

« C’est normal que tu es peur… mais il faudra bien qu’un jour, tu te serves de nouveau de ta magie. Tu es une sorcière douée qui a besoin de retrouver confiance en elle… »

Il ne savait pas quoi dire de plus pour la rassurer. Elle seule pouvait retrouver ce qui lui manquait pour stabiliser sa magie et essayer de vaincre la malédiction des Runes… Il lâcha son bras avant de lui dire :
« Je dois y aller, j’ai cours dans une heure. On se voit ce soir ? »

Rose se retourna vers lui et vient l’embrasser passionnément. Alec la rattrapa au passage et la souleva doucement pour la serrer contre lui. La jeune femme murmura contre ses lèvres :

« Bien sûr que l’on se voit ce soir… J’ai passé une super nuit… »

Alec posa doucement la jeune femme au sol avant de l’embrasser sur le front et de récupéré le reste de ses vêtements.

Depuis ce soir-là, Rose et Alec se voit presque tous les jours. La jeune femme réside toujours au Trois Balais et aide parfois Annette lorsque cette dernière a besoin d’aide. Les deux femmes sont devenues assez proches. Rose se dit que le hasard faisait bien les choses…

Un mois s’écroula depuis le fameux soir. Le couple que formaient Alec et Rose fut victime de nombreuses critiques et rumeurs, mais les deux amoureux ne s’en préoccupaient pas. C’était comme si tous les deux vivaient dans une faille temporelle… La journée, Alec donnait ses cours et Rose s’occupait comme elle le pouvait. Le soir, ils se retrouvaient pour manger ensemble et passé la soirée à continuer à apprendre à se connaitre. Les semaines défilèrent et un mois passa. Noël et les vacances allaient bientôt arriver. Rose devait voir ses parents, mais elle n’avait pas envie de laisser Alec à Poudlard… Elle se promit d’y réfléchir.

Puis un matin d’automne du mois de novembre, Rose le leva avec la sensation que quelque chose clochait. Elle regarda le calendrier qu’elle avait accroché près de la porte. Son cœur fit un bon… Comment avait-elle pu être aussi inconsciente ? En se levant du lit, elle se sentit bizarre… Elle avait promis à Annette de venir prendre le petit déjeuner avec elle, peut-être serait-elle de bons conseils ? C’était sans doute rien du tout et puis, elle avait déjà eu du retard… La blondinette se leva et alla se préparé. Elle enfila un jeans et un pull rose pâle. Elle coiffa ses cheveux en une queue de cheveux lâche puis descendit.

Annette avait déjà dressé la table et son petit garçon était déjà assis devant la table. Il mangeait avec appétit. Il leva les yeux vers Rose et lui fit un signe de la main avant de replonger dans son petit déjeuné. Rose chercha Léopold du regard. Il devait sans doute être déjà parti… Tant mieux ! Elle n’avait pas besoin qu’Alec sache qu’elle n’allait pas bien du tout… Annette remarqua tout de suite le visage très pâle de la jeune femme. Elle lui demanda :

« Tu vas bien ? Tu as une tête à faire peur… »

Rose se força à sourire avant de lui répondre.

« Depuis quelques jours, je ne me sens pas très bien… Je mange presque plus, mais c’est passager ne t’inquiète pas, je… »

La jeune femme n’eut pas le temps de finir sa phrase. Son estomac venait de se retourner et des nausées ne tardèrent pas à pointer le bout de leur nez. La jeune femme courut jusqu’à l’évier du bar et déversa le peu de son repas de la veille qu’elle avait réussi à avaler. Annette accourut à ses côtés et l’aida à se relever une fois la nausée passée.

« Je ne crois pas que ce soit passager… »

Rose releva son regard vers Annette qui lui souriait à pleines dents. Elle ne comprenait pas…

« Je ne comprends pas… »

La rouquine lui passa un verre d’eau pour qu’elle nettoie sa bouche. Elle chercha les mots justes. La propriétaire du Trois Balais savait que Rose avait quelques soucis de santé par rapport à sa magie, mais cela n’avait rien à faire. C’était un évènement beaucoup plus heureux.

« Tu ne comprends pas ? Pourtant, ce n’est pas difficile à comprendre… »

Annette lui montra le petit qui se tenait devant la table sans se préoccuper des adultes. Rose se releva brusquement et passa une main contre son visage. Ce n’était pas possible. Pas maintenant. Qu’allait penser Alec ?

« Mais Annette… J’ai peur de la réaction d’Alec… Tu imagines, il a déjà perdu son fils et sa femme… S’il ne voulait pas de cet enfant ? »

La rouquin obligea la future maman à venir s’asseoir. Elle comprenait ses interrogations puisqu’elle avait vécu les mêmes lorsqu’elle avait annoncé sa grossesse à Léopold. Cependant, elle connaissait bien Alec. Il avait changé depuis qu’il était avec Rose. Patiemment, l’ainée expliqua ce qu’elle pensait de la réaction d’Alec. Rose se détendit un peu, mais sans plus. Elle devait lui dire. Un mois et demi seulement après avoir retrouvé le professeur, voilà qu’ils allaient devenir parents… Rose se demanda alors si elle devait continuer de prendre ses potions pour stabiliser sa magie… Elle se promit d’écrire à Ste-Mangouste dans la journée. Puis un sourire illumina son visage.

« Être maman à mon âge… Oh Annette, je suis contente, mais j’ai peur… J’espère qu’Alec sera du même avis… »

La barman prépara un cocktail sans alcool pour la jeune femme. Cela l’aiderait sans doute à faire passer les nausées. La blondinette la remercia, mais ne toucha pas au verre. Annette le lui posa directement dans la main et l’obligea à boire. Les effets se firent tout de suite sentir. Rose retrouva quelques couleurs. La remerciant, elle put manger un bout de pain avant de remonter dans sa chambre et d’écrire une lettre à Ste-Mangouste en urgence. La journée semblait passée à une vitesse trop lente pour être réelle. Tournant en rond dans sa petite chambre, la jeune femme décida d’aller chercher Alec après ses cours. Elle en avertit Annette et partit en direction du château. Le temps était radieux comme s’il lui disait que la nouvelle allait plaire au professeur de Runes. Rose voulait bien le croire, mais elle avait peur que le fait qu’elle lui annonce cette grossesse maintenant ne le replonge dans une tristesse que lui seul pouvait comprendre. C’est anxieuse que la jeune femme arriva devant la salle de classe d’Alec. Elle joua avec ses mains en attendant la fin du cours. C’était le dernier cours de la journée. La sonnerie se fit entendre et Rose sursauta. Les élèves passèrent devant elle en la saluant puis elle entra dans la salle de cours. Alec se tenait près de son bureau, rangea ses livres. Il leva la tête vers elle lorsqu’il l’entendit et lui sourit. Elle s’approcha doucement de lui en prenant une bonne inspiration et lui demanda :

« Ta journée s’est bien passée ? »

« Très bien, et toi ? Tu es un peu pâle… »

L’inquiétude se faisait ressentir dans la voix du professeur. Rose lui sourit doucement avant de lui dire :

« J’ai quelque chose à te dire… mais ce n’est pas facile… »

Elle joua avec ses doigts nerveusement. Comment apprendre une si belle nouvelle à cet homme qui avait tout perdu lors de la première guerre ? L’ancienne Auror choisit de s’asseoir sur une chaise avant de poser une main contre son ventre. Alec crut que l’entité runique était revenue vers sa douce et il s’agenouilla devant elle tout en posant une main contre la sienne. La jeune femme sourit doucement avant de se lancer :

« Ce n’est pas ce que tu penses… Je vais bien. Cependant, je crois que dans quelques mois, il faudra t’habituer au fait qu’on soit trois… »

Son regard chercha celui du professeur qui s’était figé devant elle. Rose sentit la main d’Alec tremblé sur la sienne et de son autre main, elle emprisonna la main du professeur pour le rassurer. Dans la tête d’Alec, tout se bousculait. Si avec sa première femme, il n’avait pu qu’adopter un enfant parce que cette dernière était stérile, aujourd’hui, Rose lui offrait une seconde chance. Le professeur de Runes n’avait jamais complètement fait son deuil même après le meurtre de l’un des Mangemorts… L’ancienne Auror chercha à comprendre sa réaction.

« Dis quelque chose… »

Alec se releva brusquement et souleva sa jeune amie au passage. Il l’embrassa doucement sur ses lèvres avant de lui demander :

« Depuis quand le sais-tu ? »

« Depuis ce matin… Annette se trouvait avec moi… »

Rose sourit doucement et se sentit partiellement soulagée. La réaction de son professeur était bien différente de ce qu’elle avait pensé, mais elle était heureuse. Le jeune homme lui dit alors :

« Tu préfères une fille ou un garçon ? »

La nouvelle traversa le château à vitesse grand V. Bien sûr que les futurs parents avaient peur. Rose avait peur que sa magie ne tue le bébé et Alec avait peur de perdre l’enfant et la maman, mais tous les deux savaient qu’il n’y avait plus autant de danger qu’il y a 18 ans… enfin presque.