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Sujet: Let it go, can't hold it back anymore [Eug'] Ven 18 Avr - 16:13
Let it go, can't hold it back anymore
★ Eugenia & Haimon
Je possédais mon lot de vices, mais l’alcool n’en faisait généralement pas partie. Oh certes, un verre de vin lors d’un dîner, une bièraubeurre partagé avec un ami, mais c’était à peu près tout. Personne ne me verrait jamais aux grosses soirées d’étudiants où certains finissaient plutôt mal. Je n’avais pas la moindre envie de m’infliger ce genre de choses –autant le déshonneur le moment venu que la fameuse gueule de bois le lendemain. Et pourtant, aujourd’hui, j’avais décidé à l’appel de l’alcool, le tout avec des étudiants que je connaissais peu, et appréciais tout autant. La compagnie n’importait pas, seul le résultat comptait, et le résultat escompté était atteint : j’étais sacrément ivre.
Transporté par les effets de l’alcool, je n’étais pas 100% sûr de comment j’avais effectué le chemin retour jusqu’à la salle commune mais enfin… L’essentiel était d’y être parvenu après tout. Le souci survint lorsque, arrivé devant notre grille, j’eus comme un… trou de mémoire. Mon doigt s’était levé, s’apprêtant à composer le fameux code me donnant accès à ma maison, mais rien ne vint. J’avais pourtant fait ce code des centaines, peut être même des milliers de fois, mais là, rien. L’alcool attaquait donc véritablement le cerveau, et tout particulièrement la mémoire.
Frustré et impuissant, je décidai d’attendre un peu qu’un compatriote Serpent pointe le bout de ses crochets pour me glisser derrière lui –et s’il refusait, je le provoquerais en duel, nom d’un petit Orvée ! Pas de chance pour moi, l’heure ne semblait pas propice aux retours dans les pénates. Techniquement je ne savais même pas l’heure qu’il était, impossible de savoir s’ils dormaient tous ou faisaient tous la fiesta. Sans doute un peu des deux.
Fatigué de faire le piquet je finis par m’adosser au mur froid des cachots pour me laisser glisser au sol, les jambes recroquevillées contre moi. Un jour ou l’autre, quelqu’un finirait par rentrer ou sortir. A moins que ma mémoire ne décide de coopérer de nouveau, ce qui serait nettement moins humiliant mine de rien. Alors que j’avais posé ma joue sur mon genou, commençant presque à m’assoupir dans cette position pourtant TRES inconfortable, j’entendis des bruits de pas sur le pavé. Je relevai la tête, les yeux pleins d’espoir… mais mes épaules s’affaissèrent dès que le nouvel arrivant entra dans mon champ de vision. Fantastique, phénoménal, sensationnel : Eugenia en personne se tenait devant moi. Il était dur de dire dans quel état elle était –ivre, sobre, fatiguée, énervée, heureuse- car ma vision était remarquablement floue.
▬ Oh, ma cousine préférée ! Enfin… en quelque sorte !
Fut la première chose que je lui lançai à la figure, la voix trop forte et guillerette pour que je sois dans mon état normal. Si on ajoutait à cela ma coiffure en pétard –moi qui m’appliquait toujours à dompter mes cheveux en quelque chose de présentable- et mes vêtements négligés…. Il ne fallait pas sortir de la cuisse de Jupiter pour comprendre que je n’avais laissé de côté mon self control habituel. Adieu les cravates, les pantalons bien droits et biens repassés, la cravate toujours nouée au plus près du cou : ce soir c’était t-shirt et blouson. J’avais emprunté le t-shirt à quelqu’un, je ne savais plus trop qui… Il était noir avec une choppe de bière au beurre et marquée « Tall, gold and Hogsmeade has some », bref, tout dans la finesse.
▬ J’ai comme un petit trou de mémoire…. Impossible de retrouver le code de cette fichue grille, je suis coincé ici depuis… en fait j’en sais rien, mais peu importe, mon lit m’attend, depuis le temps il doit même m’appeler désespérément
Et voilà un autre indice : Haimon Bogart, pipelette ? Pas dans cet univers. Sauf avec, bien sur, un petit coup de pouce. Et pour sûr le whisky pur feu était un sacré coup de pouce –à ce stade c’était même un coup de poing. L’alcool désinhibant, me voilà aussi bavard que… un truc bavard. Le tout pour dire des choses inintéressantes et donc la grande majorité des gens –encore plus des Serpentards, et encore plus eugenia- se contrefichait parfaitement. Mais au fond qu’importe : Eugenia étant là, et étant Serpentard, elle saurait se rappeler du fameux code… à moins qu’elle ne soit elle aussi bonne à rouler sous les tables en chantant des chansons paillardes ?
▬ Je suis sûr que tu vas pouvoir m’aider
Déclarai-je avec bien plus de certitude que je n’en avais probablement jamais mis dans une phrase.
▬ Ca changera de d’habitude tiens
Ajoutai-je, un grand sourire aux lèvres. J’avais, à ce moment précis, un air assez proche d’un bisounours. Et pourtant, mes pensées et sentiments à l’égard d’Eugenia étaient à des kilomètres des bisous ou des nounours. L’alcool rendait certes joyeux et désinhibait nos peurs de la honte nous faisant agir plus sous l’impulsion que la réflexion, mais il désinhibait aussi nos côtés les plus sombres, les peurs et l’amertume qui nous rongeaient secrètement. Je ne savais pas si c’était les effets du whisky qui commençaient à s’effacer ou si c’était tout ce que j’avais gardé sur le cœur sans jamais m’épancher qui se manifestait…. Mais je sentais de la colère montait en moi. En quelques minutes à peine, j’étais passé de « hahahaha je suis bloqué comme un boulet…. Haha heureusement Eugenia va me laisser rentrer » à une tempête tumultueuse qui s’apprêtait à venir secouer ma tête et mon cœur sans distinction. Mon regard s’était d’ailleurs assombri, comme l’aurait fait un ciel estival à l’approche d’un orage.
▬ Oh et en fait tu sais quoi ? Nan, je veux pas de ton aide
Renchéris-je presque immédiatement. Alors certes, elle ne m’avait pas offert son aide… Mais ce n’était pas grave, c’était une question de dignité –j’avais les neurones encore trop noyés dans l’alcool pour réaliser que niveau dignité c’était déjà bien bien rapé.
▬ Tu jubiles tellement à chaque fois que tu peux m’enfoncer que je suis sûr que tu trouverais un moyen sournois d’encore une fois m’en mettre plein la gueule pour ton bon plaisir ! On a jamais vu peste pareille ! J’aurais mieux fait d’me fiancer à Serena, tiens, elle au moins elle s’occupe de moi !
Les filtres avaient tous été levés, et je balançai vraiment tout ce qui me passait par la tête, que ce soit intelligent ou non, malin ou non, construit ou non. Globalement c’était essentiellement con, lourd et brouillon. J’avais, en sus du reste, élevé la voix, m’emportant comme le type colérique je j’étais mais que je me refusais ordinairement d’être. Je venais de vider ma valise, et pas de la manière la plus diplomatique qui soit. En fait ce que je risquais surtout de gagner, c’était Eugenia tournant les talons, m’ignorant, et rentrant dans la salle commune en dissimulant le code d’entrée à mes yeux. Ca aurait été amplement mérité, soit dit en passant. J’avais mes yeux toujours troublés par l’alcool fixés sur elle, comme la défiant de me snobber –je l’en savais pourtant bien capable.
n jour, elle allait finir bouffit, rougeâtre, si elle continuait à apprécier autant l'amertume de l'alcool. Pas qu'elle soit portée sur la boisson, elle savait ses limites tout de même, mais il fallait bien l'avouer, si elle connaissait justement ses limites c'était parce qu'elle avait souvent levé le coude. Ce soir était néanmoins une exception, elle s'était embarquée dans une soirée étonnante et amusante avec Néron Zabini qui l'avait conduite à boire plus que de raison, ça plus les joints – une première pour elle – et voilà l'énigmatique Bogart beaucoup moins intimidante. Eugenia rentrait en sautillant dans les couloirs, un sourire satisfait aux lèvres et une envie de parler avec tout le monde. Après tout pourquoi devait-elle toujours se taire ? Toujours garder ce poids sur son petit cœur, c'était lourd à la longue ! L'alcool avait fait fondre la glace qui l'enveloppait, lui donnant l'envie de dire toutes ses vérités, la dévoilant à Néron comme elle ne l'avait que très rarement fait mais maintenant il fallait se coucher. Alors qu'elle saluait une statue en entrant dans le sombre couloir des Serpentards, la demoiselle se mit à penser à la quiétude de son lit. Ah ! Un bon petit lit tout froid, austère, avec tout plein de gens autour. Eugenia souffrait d'insomnie depuis sa deuxième année, depuis qu'elle avait comprit que son nom lui vaudrait un statut de paria, alors autant dire que les longues nuits à regarder le plafond elle en avait fait son habitude. Par contre quand elle dormait avec quelqu'un elle trouvait le sommeil, apaisée par la présence réconfortante aussi elle avait prit l'habitude de s'inviter dans le lit de Thornquill. Ils n'étaient plus dans cette relation alors elle chercha une autre invitation ; un sourire s'élargit sur son visage, elle leva le bras en l'air en signe de victoire et informa un tableau endormit qu'elle allait dormir avec Perly. Clare elle bouge trop, vais dormir avec Perlyly, j'suis sûre qu'elle sera d'accord ! La demoiselle sautilla encore plus haut, toute contente à l'idée d'avoir trouvé un nouveau doudou. Elle ne va pas la réveiller, ça non, et elle ne piquera pas toute la couette, promis ! Ses talons résonnaient dans le couloir, sa voix murmurait une comptine difficilement reconnaissable mais tout ceci s'arrêta net quand elle remarqua Haimon. Affalé sur le sol, il semblait avoir décidé de passer la nuit ici. C'était gentil de sa part de vouloir monter la garde mais la salle commune était protégée par un grand mur. Inclinant la tête sur le côté, surprise, Eugenia ne sut si ses paroles étaient un compliment ou une insulte, si s'était un jeu des « top cousins ». Sauf aucun doute Ernest perdait mais lui, elle le plaçait où ? La devinette était difficile.
- Je ne suis pas certaine que tu sois mon cousin préféré...
Elle s'accroupit devant lui, ses yeux pétillaient et, à l'instar d'Haimon, son attitude criait son ivresse. Sa façon de parler, tout d'abord, enfantine, puérile, bien loin de ce ton distant ou moqueur qu'elle adorait. Elle avait également quelques mèches folles, comme si elle avait secoué la tête trop fort à un moment et sa robe était tachée de whisky. Eugenia ne s'étonna pas vraiment de la tenue d'Haimon, se faisant juste la réflexion qu'il devait mieux respirer sans sa cravate bien noué. Le tee-shirt la fit rire et la veste était plutôt sympa, d'un petit geste curieux elle tendit sa main pour la lui prendre mais il reprit la parole, la stoppant dans son élan.
- Ah oui, le code... C'était quoi ? Lui demanda t-elle comme s'il allait se frapper le front, crier un « Merlin mais bien sûr ! » et ouvrir le passage. Ton lit t'appelle ? Moi c'est celui de Simsim' d'habitude mais là je vais embêter Perlyly, j'aime pas le mien, il est tout froid. Elle parlait sans réfléchir, sans même se soucier d'être écouté mais par contre elle l'entendait très bien. Quand il lui dit qu'elle allait l'aider, Eugenia fit un grand oui de la tête avant de se raviser et faire un non un peu trop virulent, elle avait changé d'avis, pas envie de l'aider, c'était pas drôle. Il poursuivit, plus moqueur et ses yeux clairs se froncèrent, c'était pas très sympa ça, vrai, mais pas sympa. Son air adorable la renfrogna encore plus, il l'amadouait avec son joli visage et en même temps il l'insultait, du Haimon tout craché ! Elle se releva pour lui passer devant et aller se planter devant le mur. Reste ici puisque c'est comme ça ! Et me fait pas cette tête ! Elle toqua à la grille mais évidemment rien ne se passa, elle reproduit le geste plusieurs fois, sans s'énerver, une moue boudeuse de plus en plus prononcée à mesure qu'elle échouait.
- T'as dis quoi là ?! Elle pivota sur ses talons et se rapprocha de lui pour planter deux yeux furieux dans les siens. Qu'il essaie de la faire fondre avec son air d'ourson ou se moque d'elle était une chose, mais qu'il lui préfère Serena ça jamais ! Son petit plaisir à le laisser croupir ici s'était envolé, remplacé par une jalousie mordante et une colère agressive. La Bogart n'avait jamais porté sa cousine dans son cœur, éprouvant à son égard un mélange complexe d'envie et de colère mais depuis leur dispute leur relation s'était dégradée. Eugenia savait qu'elles allaient devoir s'expliquer mais pour l'instant, elle était juste en colère contre Serena de l'avoir humilié et d'avoir ébranlé sa confiance en sa mère et, merci l'alcool, la microscopique partie « je vais essayer de comprendre Serena » avait été noyé. Mais pire encore que Serena, Eugenia ne supportait pas l'idée qu'Haimon ne l'épouse pas un jour. Elle lui en faisait voir de toutes les couleurs mais cela ne changeait rien au fait que cet homme était à elle, leur famille avait décidé les choses ainsi et si elle avait eu une éducation de petite reine c'était pour l'épouser, pas pour qu'il parte avec l'autre cousine. Elle était d'une nature très possessive et de toute façon il n'avait pas son mot à dire.
- Elle s'occupe de toi ?! Madame n'a pas assez de jolies choses dans l'école, il faut qu'elle te prenne en plus ?! S'exclama t-elle en écartant les bras comme si toute la beauté de Poudlard se résumait à ce sombre couloir, et ben vas-y, épouse la si elle est si parfaite ! Elle recula en mimant le geste de se laver les mains, rien à cirer ! Moi, je vais épouser Eren, c'est un homme, lui, il n'a pas besoin qu'une femme s'occupe de lui. Eugenia tourna le dos à Haimon, furieuse, avant de se raviser et de revenir se planter devant lui, et je te signale que tu ne m'épargne pas non plus ! Elle se mit à compter sur ses doigts chaque fait qu'elle énonçait sur un ton grave, tu me rabaisse aussi et avec plaisir. Tu sors plus ou moins avec Mikaëla – oui, la rumeur court vite, merci bien pour l'humiliation. Tu as gagné notre défi et ça m'étonnerait pas que tu ais triché. Maintenant tu te rapproche de Serena alors que tu dois bien savoir qu'on s'est disputé et qu'elle m'a agressé ! Je t'humilie peut-être avec plaisir mais je ne vais pas aller soutenir ceux qui s'en prenne à toi ! C'est encore pire ! Alors c'est qui le méchant ici ?
Haimon J. Bogart
Serpentard
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Sujet: Re: Let it go, can't hold it back anymore [Eug'] Ven 25 Avr - 21:04
Let it go, can't hold it back anymore
★ Eugenia & Haimon
Est-ce que j’avais volontairement cherché à provoquer et énerver Eugenia ? Peut être. Quand on me le demanderait, dans quelques jours, je répondrais probablement par un sourire énigmatique. Peut être, oui. J’avais, alors, eu envie de le dire, et je n’avais donc pas retenu mes mots. L’effet fut immédiat. La simple évocation de notre cousine commune, Serena, fit exploser Eugenia comme un feu d’artifice. Enervée et furieuse, elle était aussi jolie que ce dernier. Aussi colorée aussi, alors que la colère rosissait ses joues –à moins que ce ne soit l’alcool ?
Dans un haussement d’épaule lascif, je fis une petite moue. Saoul, j’étais toujours plus expressif, l’immobilité de mon masque de Bogart bien sage s’évanouissant soudainement.
▬ Rien à voir ! Je dis juste que quand je suis malade, même elle s’occupe de moi alors que toi… toi je sais même pas où t’étais. Mais ça t’aurait fait marer, j’suis sûr !
C’était d’ailleurs la prière muette que j’avais énoncé à ce moment là : pitié, qu’Eugenia ne me voit pas ainsi. J’étais alors persuadé qu’elle m’aurait soit ignoré, soit raillé, et je n’étais, dans mon état pitoyable –quoique différemment pitoyable de celui d’aujourd’hui !- pas prêt à encaisser cela. Aujourd’hui, avec le recul, j’étais toujours persuadé qu’Eugenia n’aurait pas passé 1 heure, peut être 2, à mon chevet.
Ses mots commençaient à m’irriter moi aussi, et je commençai à agiter mes mains en l’air pour faire signe qu’elle brassait du vent, parlait en l’air. Ce n’était pas le cas, et chaque mot s’incrustait dans mes oreilles et mon cerveau comme gravé dans la roche. Malgré l’ivresse, j’étais furieusement attentif et frustré, mais je refusais de le montrer. Pas de bol, mes sourcils froncés, ma moue digne d’un enfant de 6 ans boudeur et même mes paroles devaient trahir le véritable fond de mes pensées….
▬ « Ouais, super, épouse Eren. T’as toujours eu un faible pour les dégénérés t’façon, vous ferez un merveilleux petit couple, chacun planquera un poignard sous son oreiller, et ça sera à qui l’utilisera le premier… Ca va être funky funky votre petit ménage !
Ok. Pour que je me mette à utiliser une expression comme «funky-funky » il fallait VRAIMENT que l’alcool ait pris possession de mon cerveau. Sur le moment, l’expression m’avait paru… funky justement. Demain, j’aurais sûrement la furieuse envie de me coller des baffes. Mais demain était pour le moment très, trèèèès loin. Et la contre-attaque de ma future promise ne me laissait que peu de temps pour me projeter dans le futur.
J’ouvris la bouche, prêt à répliquer. Moi et Mikaela ? Techniquement, rien ne s’était passé entre nous… pour l’instant. Et je ne savais pas si quoique ce soit se passerait d’ailleurs. Je ne m’étais honnêtement jamais posé la question. La seule chose que je savais c’était que Mika était une des rares personnes qui me comprenaient ET avec qui je passais beaucoup de bon temps. J’étais bien avec elle, je n’avais pas l’impression d’être jugé à la moindre parole ou action, et je n’avais pas non plus éternellement l’impression d’être dans un duel. C’était reposant, agréable même. Mais de là à dire que nous avions une aventure… Oui, cela ne m’étonnait pas que les ragots aient déformé notre relation de la sorte. Cela ne voulait pas dire que c’était vrai. Je n’avais cependant pas envie de contredire Eugenia. D’une part parce que, l’alcool aidant, j’étais trop occupé à jubiler avec toute l’immaturité possible à l’idée qu’elle soit jalouse –parfois on pouvait se demander si j’avais véritablement 18 ans…- et d’autre part parce que nier me demanderait bien trop d’effort et d’énergie. Et de l’énergie, j’en avais peu, pour le moment.
A la place, je me contentais de rouler les yeux de manière exagérément théatrale, levant les bras en l’air. Un vrai clown à moi tout seul, dommage qu’Eugenia ne soit la seule spectatrice de mon numéro époustouflant –dommage… ou heureusement !
▬ Et alors ? Le jour où tu tu barreras avec Thornquill ou professeur-Mickael-Jackson sur un hypogriffe blanc tu seras bien contente que je sois occupé avec Mikaela plutôt que de vous foutre des batons dans rou…. Dans les pattes
Ok, je délirais sérieusement là, mais l’idée était là. L’idée était d’ailleurs basique : il s’agissait de lui renvoyer dans la figure ce qu’elle m’avait reproché. Un genre de « c’est pas moi, c’est toi ! » ou « c’est toi qui a commencé ! ». La dernière fois que j’y avais joué, je devais avoir 5 ans, c’était dire la haute volée de nos propos en cette merveilleuse soirée placée sous le signe de la maturité et de la sagesse. Nos parents seraient probablement diablement fiers de nous : nous vous présentons la future générale de Bogarts… Imaginez leur progéniture !
Ouais. L’idée de finir avec sa petite Maitika alors que sa chère et tendre promise se barrait avec le professeur le plus flippant de Poudlard ou n’importe quel Serpentard tordu –cela incluait donc Thornquill OU Eren- était le meilleur des scenarii possibles. A ceci prêt qu’il n’avait pas envie de céder Eugenia à quique ce soit. Encore moins à Eren. En fait, depuis qu’Eugenia avait prononcé ce prénom maudit, Haimon sentait son sang bouillonner. En temps normal, il feignait à merveille l’ignorance vis-à-vis de son cousin qu’il lui savait particulièrement hostile –disons pour faire simple que ce dernier essayait de se débarrasser de lui. Mais avec un petit coup de pouce du whisky, sa colère et sa peur dépassait son masque remarquable d’indifférence. Eren lui faisait peur, Eren le dégoutait. Et plus que tout, il détestait le fait qu’Eugenia puisse s’allier à lui pour lui faire du mal.
▬ Tu vois ? Depuis le début, j’étais sûr que l’idée de ma déchéance était ce qui te réjouissait plus que tout ! Ton association avec Eren en est la preuve ! S’allier avec celui qui complote comme un fourbe chacal dans l’ombre pour me faire chuter et disparaître…. HA ! Il n’y avait que toi pour faire ça hein ?
Allez, adieu les filtres, adieu la retenue. C’était ce qu’on appelait vider son sac, non ? Je n’aimais pas déballer mes faiblesses au grand jour, encore moins à Eugenia qui les soupçonnait déjà et qui s’en délectait probablement mais… quand la fureur prenait le contrôle, je ne pouvais plus faire grand-chose. J’étais quelqu’un de vif, de passionné. Un type au sang chaud. Quelque chose qu’on n’aimait pas bien chez les Bogarts. Retiens toi, qu’on me disait. Contrôle toi, qu’on me répétait. Apprends à cacher et faire taire tes émotions. Au diable les bon conseils ! Si le whisky me disait : vas, crie, lâche toi ! Alors…c’était ce que j’allais faire. Et demain je regretterai. Qu’importe, au fond, n’était-ce pas le lot de tous les Bogarts que de vivre avec le poids des regrets ?
ugenia restait persuadée qu'il avait apprécié que leur cousine s'occupe de lui et qu'il adorait se faire plaindre quand il avait un p'tit bobo. Évidemment qu'elle l'aurait laissé agoniser ! On est des Bogart, c'est pas un rhume qui va nous achever. Eugenia avait bien apprit ses leçons, dans leur famille s'était marche ou crève, aussi avec elle si tu es incapable de te soigner tout seul, tu ne mérite pas qu'on t'attende. Surtout les hommes. Un homme faible, qui se plaint aux moindres mal, qui a peur d'un rien ou qui rase les murs, ça avait le don de la mettre en boule. Eugenia était en train de buguer sur le fait qu'Haimon ait pu apprécier se faire soigner et ait été assez crédule pour souligner la gentillesse de Serena. Certes elle s'emballait, s'imaginait divers scénarii catastrophes - dans le plus affreux Haimon demandait Serena en mariage qui hurlait un oui strident mais uniquement à la vue du diamant - mais bon sang il avait été malade et se plaignait qu'elle n'aurait jamais pris soin de lui ! Heureusement qu'elle n'aurait pas prit soin de lui, il manquerait plus qu'il l'imagine en bonne petite infirmière dévouée ! L'alcool avait fait tomber chacune de ses barrières, lui dévoilant ses propres pensées sans la censure qu'elle avait tendance à s'imposer concernant Haimon. Elle ne l'avait jamais considéré comme faible, bien au contraire mais à priori elle se trompait. Son futur époux était un bébé qui adorait qu'on le cajole ! Entre Eren qui piquait des crises car sa mère dorlotait Serena, Ernest qui se fondait dans le décor comme s'il portait constamment une cape d'invisibilité et Haimon qui adorait qu'on s'occupe de lui au moindre bobos, ah ils sont beau les hommes de la famille ! Eugenia ne savait même plus si elle lui en voulait de s'être rapproché de Serena ou de son attitude. Allez savoir pourquoi ça l'énervait autant qu'il ne soit pas exactement comme elle l'imaginait, ça même l'alcool n'arrivait pas à lui ouvrir les yeux.
Funky ? Elle eut un regard perdu, cherchant d'où il pouvait tirer cette expression avant de s'énerver à nouveau, passant du calme à la colère en un claquement de doigts. A ses répliques il répondit en des gestes théâtrales avec des absurdités grande comme lui. Elle ? Se faire la malle avec Simon ou Heath ? AHA la bonne blague ! Eugenia lui répondit par le très mature geste de l'index qu'il était complètement fou. Simon avait sa propre voie à suivre, ses propres ambitions et si elle gardera éternellement le contact avec lui, elle n'allait certainement pas s'enfuir avec ! Quant à Heath, c'était une situation similaire mais elle n'eut pas le temps de répondre qu'il enchaîna sur Eren et elle fut soufflée par ses propos. Les yeux stupéfaits pour se remplir bien vite de colère. Il insultait le physique d'Heath, l'insultait elle de trahison, s'alliait à Serena et surtout, surtout, il se plaignait quand il était malade !
Wowowoh, nan mais on va se calmer sur la paranoïa ! Alors déjà oui, je t'aurais pas tenu la main à ton chevet, t'es loin d'être mourant à ce que je vois ! Et puis Serena a fait ça par intérêt, alors le "même elle" tu peux le mettre en veilleuse ! C'est bon, t'avais quoi ? Un petit rhume à te balader la nuit pour rejoindre ta pas très difficile Gryffondor ! En parlant d'elle, je ne vais pas m'enfuir avec Simon ou Heath - qui ne ressemble pas à Jackson ! Ils ont leur vie, j'ai la mienne, je vais pas lâcher la famille ! Pour une fois que je suis loyale, ce serait sympa de le reconnaître ! Et je n'ai pas un faible pour les dégénérés, d'abord ! ajouta-t-elle sur le tard d'un ton puéril . En plus tu ferais mieux de t'y faire, à mes deux "dégénérés" car ils vont rester un looong moment. P'tet même que je vais les inviter à un barbecue cet été, tiens. Le manoir sera plus folichon avec eux !
C'est sûr qu'Eugenia s'amuserait plus avec ses deux compères à la maison familiale mais imaginer que c'était le professeur d'Arithmancie et le distant Thornquil qui mettrait l'ambiance ça restait très conceptuel. Pourtant, sur le moment, rien que pour énerver Haimon, Eugenia imaginait très bien ses deux amis en joyeux lurons.
Mais t'as raison sur un point, je suis alliée avec Eren. Je lui donne juste ce qu'il faut d'information pour te faire peur, pour te freiner et pour que lui, il s'imagine t'avoir. Je joue sur les deux tableaux et j'adore ça, j'adore sentir le pouvoir que ça me donne sur vous deux. Mais je ne fais pas ça contre toi ! Ses yeux clairs s'assombrirent alors que sa voix montait, sensible à la colère qui allait s'exprimer. Pas de sérum de vérité sous la main ? Pour Eugenia Bogart prenez de l'alcool, une touche de peur et l'affaire est dans le sac. Je fais pas ça contre toi mais à cause de toi ! Tu es tellement... Rah ! Elle se passa les mains dans les cheveux en un tic nerveux avant de reprendre, tu es tellement prometteur ! Tu as le charme, l'intelligence, pour devenir quelqu'un de puissant et d'influent ! Je vois ton potentiel, je paries même ma chouette qu'avant ta sortie de Poudlard tu auras déjà commencé à restaurer notre nom et à nous préparer une place de choix dans le milieu ! Et ça te rend si détestable ! Je vois ça et je devine que tu n'as pas besoin de moi, si l'un de nous deux doit se barrer avec un autre ce sera toi ! Tu es le chef de la famille et un bon en plus ! Je ne mettrais jamais Eren à la tête des Bogart ! Lui comme leader ? Autant se tenir la main et hop sauter joyeusement du haut de la tour d'astronomie, ça irait plus vite ! mais toi.. toi... elle chercha ses mots avant de les trouver et de lui tapoter le torse d'un doigt accusateur. A côté de toi je ne suis qu'un faire valoir ! Je ne veux pas être ta femme si c'est pour rester dans ton ombre ! C'est pour ça que je t'insulte avec plaisir pour t'empêcher d'avoir confiance en toi, je complote contre toi, j'aiderais même n'importe qui si ça me permettait d'avoir un peu de pouvoir sur toi ! N'importe qui ! Je sens que je peux contrôler Eren mais toi non, tu m'échappes complètement et ça me rend dingue !
Eugenia était à bout de souffle, épuisée, assoiffée, d'avoir autant parlé mais elle ne le quittait pas du regard. Ses yeux semblaient noirs tellement elle le fusillait, le défiait de la contredire. Son corps tout en tension et la manière très agressive qu'elle avait eut de lui parler faisaient résonner son discours comme une longue insulte. Elle était furieuse qu'il ait osé douter de son implication dans leur famille, furieuse de le voir comme un homme et non comme un cousin, de le savoir talentueux, d'être jalouse de toutes ces femmes qui lui tournaient autour, de cette Mikaëla et la fille du club de potion dont Thornquill lui avait parlé. A l'instant présent, Eugenia crut qu'en faite, elle le détestait, que ce sentiment confus qu'elle n'avait jamais réussi à saisir était en faite une haine profonde. Enfin, elle était trop enivrée et shootée pour réaliser qu'elle venait de lui dire qu'elle n'avait, au fond, qu'une piètre image d'elle-même. Je ne suis qu'une poupée... et clairement je manque parfois de lucidité.
Haimon J. Bogart
Serpentard
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Sujet: Re: Let it go, can't hold it back anymore [Eug'] Mar 6 Mai - 18:25
Let it go, can't hold it back anymore
★ Eugenia & Haimon
▬ Je suis pas parano …
Grommelai-je avec la tête d’un enfant vexé à qui on dirait « sois sage pour changer ! ». Je n’avais pas envie qu’elle sache à quel point je cogitai –inutilement- dès que ça la concernait. Je voyais le mal et le menace partout et en tout le monde. Je la voyais discuter avec intel, et lui imaginer déjà des histoires rocambolesques. Ca m’en rendait malade… J’étais clairement paranoïaque, mais il était hors de question qu’elle le sache, je nierai tant que je le pouvais.
L’air boudeur se fit de toute façon rapidement la malle, laissant place à l’énervement brute et cru alors qu’elle me ressortait les arguments avec lesquels notre famille nous avait tant bassinée –au moins on pouvait dire que le message s’était bien imprégné !
▬ Justement ! Peut être que j'en ai marre des "Haimon s'est fait piétiner par un Hypogriffe... Orff, il s'en remettra !" "Haimon s'est pris un Avada Kedavra ... Boarf, rien qu'il ne peut surmonter !" Merde quoi ! C'est pas parce que vous voulez que je sois sans faille que miraculeusement je le serai ! Y a pas marqué Génie de la lampe, j'exauce pas des souhaits sur commande !
Ce que je pouvais détester qu'on ne porte de trop grands espoirs sur moi... Qu'on décrète que je suis le cheval gagnant et qu'on attende ma victoire à la course comme un du. Qu'on accueille mes victoires, mes avancées, comme la moindre des choses, et non comme le résultat de nombreux efforts. Je ne pouvais finalement que décevoir. Je ne me plaignais habituellement pas de cette situation, car j'avais été élevé ainsi : à toujours me surpasser et surpasser les autres. Je ne savais pas pourquoi entendre Eugenia me dire que j'étais supposé être un super héros me mettait dans une telle colère. J'eus un petit rictus à son commentaire sur mon rhume et Mikaela. Je ne savais pas quelle partie de la phrase me faisait le plus ricaner, mais je décidai de ne pas mêler d'avantage Mika à tout cela. Elle n'avait pas grand chose à voir avec le fond du problème à part peut être que c'était entre autre chez elle qu'il allait chercher le soutien qu'Eugenia refusait de lui apporter.
▬ Ouais c'est ça, un petit rhume
Répétai-je, sourire désabusé au coin des lèvres, levant les yeux au ciel alors que je repensais à cette fichue soirée où la fièvre m'avait dévoré jusqu'aux hallucinations. Je me demandai un instant ce qu'aurait fait Eugenia à ma place, mais chassai aussitôt cette pensée, la question impliquant de détailler mon état ce soir la, ce dont je n'avais pas la moindre idée. En attendant la blondinette pouvait apprécier ce moment particulièrement rare où j'acquiesçais à ses dires plutôt que de la contredire ou la provoquer –même si c’était clairement une approbation de contradiction… un genre de « Oui oui t’as raison ». Mais une Eugenia en colère allait plus vite que la musique, oubliant les microbes pour passer aux parasites –alias Rosier et Thornquill- allant même jusqu’à parler de les inviter à la demeure familiale. Bah voyons. Elle voulait pas non plus organiser une Rave Party et inviter des moldus à la maison non ?
▬ Parfait, fais moi parvenir une copie de l'invitation que je prévois de mon côté de m'exiler chez Mikaela ou Rosemary.
Répliquai-je sans chercher à cacher mon agacement sur le sujet. Cela me faisait bizarre d'appeler Rosy et Mika par leurs prénoms complets mais j'avais le sentiment que les petits surnoms n'avaient rien à faire la, et j'étais de toute façon trop occupé à imaginer avec horreur la scène de famille avec les deux intrus dans le paysage. Contrarié, je ne le restai cependant pas bien longtemps alors qu'un autre constat me sautait aux yeux : Heath n'aimait pas Simon. Je le savais pour en avoir personnellement discuter avec lui. Et l'image d'un Heath bondissant sur Simon pour lui refaire le portrait s'imposait soudainement à mon esprit, me déclenchant un fou rire. En temps normal je n'aurais pas ri de si peu mais... L'alcool favorisait l'hilarité, il fallait bien le dire. Il fallut attendre que mon rire se calme pour ajouter :
▬ Et pense à immortaliser le moment, Rosier et Thornquill qui se mettent sur la gueule ça promet d'être intéressant
Pas suffisamment intéressant pour que j'y assiste en direct, les récits de ma famille et les photos animées le seraient amplement suffisantes.
Cela dit, si j'étais moi même d'humeur plutôt rigolarde après avoir imaginé cette scène -il m'en fallait peu parfois sachant qu'il y a 5 minutes je m'énervais sur Eugenia- ma cousine semblait elle plutôt sujette à la fureur. Même à travers le filtre flou de l'alcool, je voyais ses beaux yeux s'assombrissent comme un ciel orageux. J'étais en train de me demander si j'allais être victime d'un ouragan ou d'une pluie torrentielle lorsqu'elle reprit la parole. Et ce qu'elle dit ne pouvait que me surprendre, pas tellement pour son contenu -quoique un peu quand même- mais parce qu'elle admettait ce contenu. Sauf erreur de ma part, tout l’intérêt d’une stratégie c’était de ne pas la révéler… Mais bon, ce soir j’étais un ivrogne de première, alors une erreur de ma part n’était pas la chose la plus improbable…
S’en suivit…. Une sacrée tirade.
On pouvait toujours compter sur Eugenia pour rabattre mon clapet. Je l’observais avec des yeux ronds –et troubles, merci le whisky pur feu- n’osant trop rien dire. Je la laissais prendre la mesure de tout ce qu’elle venait de dire tout en essayant de mon côté d’assimiler tous ces messages. Je n’étais pas certain qu’elle réalise vraiment qu’elle venait de déballer tout son sac. Moi-même, je ne le réalisais pas. Je fronçais d’ailleurs les sourcils, commençant à me demander si ce n’était pas l’alcool qui me jouait des tours. Ce n’était pas impossible…. Mais c’était tout de même une drôle d’hallucination si c’était le cas. Je sentais que ma respiration était plus bruyante que d’habitude, mais je ne savais pas si c’était l’effet de l’alcool ou bien le souffle court de la soufflante que je venais de me prendre.
Il y avait tellement d’informations, tellement de compliments mêlés de reproches mêlés de critiques que je ne savais plus quoi faire de quoi. Déjà en temps normal et en pleine possession de mes moyens, je n’étais pas franchement certain d’être capable de faire le tri des informations rapidement et efficacement, de sorte à pouvoir répondre quelque chose de pertinent. Je plissai les yeux, comme essayant d’activer mes neurones noyés dans le whisky… c’était laborieux. Je finis par lâcher un petit rire aux échos d’amertume.
▬ Tu me contrôles bien plus que tu ne le penses…
Ouais, bon. Ca non plus ce n’était pas quelque chose que j’étais censé dire. L’ennui avec l’alcool, c’était que l’option « filtrer ses pensées » ne semblait plus au menu du jour. Son regard était tellement insistant, tellement pesant, que j’étais obligé de détourner les yeux. Il n’y avait pas grand-chose à regarder dans le coin, alors c’est sur son ventre que mon regard s’était figé –j’étais encore suffisamment sobre pour savoir que lorgner sur sa poitrine était peu correct. Le temps de reprendre un peu de self control et je relevai mes yeux clairs vers elle, les plongeant dans les siens sans hésitation. J’y lisais toujours de la colère et une sorte de passion… manque de chance, cette passion ne m’était pas destinée, et elle ne le serait probablement jamais.
N’avais-je vraiment pas besoin d’elle ? Je n’en étais pas si sûre. Elle me voyait comme quelqu’un de fort et d’indépendant, mais j’en étais très loin. Les autres, ma famille, étaient mon huile de moteur. J’étais bien moins égoïste que quiconque n’aurait pu le deviner. Ce que je faisais, je ne le faisais pratiquement que pour ma famille. Certes, en leur rendant service, je me rendrais service, mais je voyais au-delà. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’étais altruiste, car honnêtement, à part ma famille, le sort de la plupart des gens m’était bien égal. Et j’avais besoin d’Eugenia. J’avais besoin qu’elle me challenge, qu’elle me pousse vers le haut à sa façon, qu’elle me soutienne, qu’elle m’accompagne. J’avais besoin d’Eugenia, mais notre relation actuelle me faisait plus de bien que de mal, je devais l’admettre.
Je finis par esquisser un sourire un peu triste, accompagné d’un lent hochement de tête.
▬ J’ai surtout l’impression que tu te fais une drôle d’image de moi
Si je devais résumer : j’étais un homme fort, talentueux, qui n’avait pas besoin d’elle et qu’elle ne pouvait pas contrôler. Bizarrement, ce n’était pas la définition que je donnerais de moi. Bourré comme un coin, saoul comme un cochon, titubant et incapable de se rappeler du code de la salle commune, je me sentais plus pathétique que fort. Quant au talent… notre dernier duel avait bien du la convaincre que je n’en possédais pas tant que ça, dumoins pas en sa présence. Le reste était discutable. Est-ce qu’elle pouvait me contrôler ? Ne me contrôlait-elle pas déjà à sa façon ? J’agissais, bien trop souvent, en fonction d’elle, c’était déjà beaucoup.
▬ Et putain… n’essaie pas de m’faire croire que tu n’agis pas contre moi alors que ça me rend malade ce que tu fais !
Ma voix avait perdu sa colère depuis bien longtemps déjà, je n’avais même plus la force de me mettre en colère. Eugenia et moi, nous ne parlions jamais de nous. Nous parlions de choses sérieuses concernant les autres, concernant nos plans, nos stratégies parfois, mais jamais de nous, de notre relation. Et ça me troublait plus que ça ne devrait, ce qui me laissait d’ailleurs croire que je devais commencer à désaouler. Mais pas assez pour me souvenir du code de la salle commune, naturellement, la fuite n’était pas pour tout de suite.
la voir si expressive, c'était à se demander comment Eugenia arrivait à être de marbre au quotidien. Tour à tour, elle fronça les sourcils de scepticisme, roulant des yeux face à son p'tit mélodrame, pour se vexer qu'il éclate de rire en parlant de ses deux amis. Elle n'aimait pas du tout l'idée qu'il aille passer les vacances avec ses deux traînées, n'appréciait pas que la rivalité entre Heath et Simon l'amuse autant, pour résumer tout ce que je disais Haimon l'exaspérait. Pinçant les lèvres pour ne pas en rajouter une couche, qui l'aurait sans aucun doute fait mourir de rire sur place, Eugenia se garda bien de lui dire qu'elle espérait bien qu'un jour, pour elle, ils seront de grands amis. Un jour viendra où tous ses proches pique-niqueront dans le parc ! Y aura des petits pâtés, des boissons et aussi un grand drap rouge à carreaux blanc avec... Elle secoua un peu sa tête pour arrêter d'imaginer ce tableau idyllique, pas le moment. N'empêche qu'il devrait faire des efforts avec eux, ils étaient quand même plus intéressant que sa Gryffondor et sa Serdaigle ! Il avait vraiment des goûts détestables ! Elle était une boule de nerf, lui envoyant ses quatre vérités dans la figure sans se rendre vraiment compte de ce qu'elle disait.
Ce ne fut que lorsqu'il lui répondit qu'elle se détendit un tantinet, surprise, intriguée, par ce qu'il venait de dire. Ça marchait ? Elle avait réussi à percer sa coquille suffisamment pour le soumettre ? Il disait ça d'une drôle de façon qui lui serra la poitrine, mais c'était peut-être dû à une envie de vomir, elle ne savait pas trop. Il détourna son regard sur son ventre, elle le suivit pour voir ce qui clochait – elle avait une tâche ? - mais ne vit rien de neuf, il m'évite ? C'était étrange, il avait comprit qu'elle avait raison ? Qu'il n'était qu'un abrutit égoïste bien trop doué pour qu'elle l'épargne ? Elle l'avait vexé et il boudait ? Elle n'en savait foutrement rien ! Quand elle l'insultait, il répliquait ou il l'ignorait mais il n'avait pas ce petit air... Puis il releva ses yeux clairs sur elle et elle frissonna, il était passé de l'incertitude à une assurance qui manqua de la faire flancher. Voilà, c'était ce regard, cette attitude, qu'elle détestait et aimait tout à la fois. Sa force, sa droiture, le rendait admirable mais c'était aussi ce qui la rendait, elle, si inutile !
Il gâcha tout avec son sourire triste.
Elle l'écoutait et ça ne lui plaisait toujours pas, c'était à n'y rien comprendre et heureusement pour elle qu'elle ne réfléchissait plus sinon elle aurait été bonne pour une migraine. Il avouait qu'elle le contrôlait, que ce qu'elle faisait le rendait dingue, elle avait du pouvoir sur lui ! Elle avait un ascendant alors pourquoi elle ne jubilait pas complètement ? Eugenia se renfrogna, elle aimait savoir que toutes ses magouilles, ses insultes à répétitions, ses mensonges, avaient fini par payer. Laisse la joie t'envahir, profite de ta réussite. Elle avait gagné. Petit à petit l'idée fit son chemin dans son esprit noyé. Continue comme ça, il va craquer. Je vais le mettre à genoux, je peux le briser. Ses yeux clairs sur lui, elle se taisait, le regard toujours aussi perçant. Je ne vais pas avoir cette vie pourrie, je ne serais pas la pauvre épouse bonne à sourire. Il ne me dira jamais non, il satisfera tout mes caprices, il m'acceptera auprès de lui. Je serais plus qu'une femme de l'ombre. Oui, je vais avoir droit au chapitre ! Et ensuite ? Mes méchancetés seront des habitudes, jamais il n'aura confiance en lui, lentement je vais faire en sorte qu'il ne pense plus par lui-même. Contrôle, toujours avoir le contrôle. Nous allons laver notre nom, lui offrir une place de choix dans le monde. Nous allons avoir un fils que j'élèverais pour qu'il prenne la place du père. Il ne verra rien venir car il ne pourra plus penser. Alors, quand il y aura ce fils bien en place, quand ma famille n'aura plus besoin de moi, je disparaîtrais. Elle eut un sourire mauvais à cette pensée, je vais disparaître, m'offrir un ticket pour la liberté et faire, enfin, quelque chose pour moi. Je vais lâcher enfant, mari, pour des dragons, pour de l'exotisme et ce sera le plus cadeau que je puisses m'offrir. Avec éliminer les Rosenwald, mais ça, c'était une autre histoire.
La joie malsaine d'Eugenia était teintée d'amertume, une tâche dans sa joie qui la souillait. Difficile de jubiler quand au frontière de ton esprit une mauvaise nouvelle plane. Qu'est-ce qui clochait ? Elle se rapprocha un peu de lui, sans cesser de le regarder, l'interrogeant du regard. Qu'est-ce qu'il y a chez toi qui m'empêche d'apprécier ma réussite ? Je te l'ai dis, je dois trouver un moyen de te contrôler... et il semblerait que j'ai réussi. Proche de lui, elle ne cessait d'interroger ce visage énigmatique, je suis assez fière de moi mais pas assez... Elle repensa à ce qu'il venait de dire, à son alitement, à ses lamentations comme quoi on attendait trop de lui, à sa douleur de la voir si hargneuse... et ça fit tilt. C'était tellement évident qu'elle éclata de rire, mais bien sûr ! Un paradoxe de Bogart, une faille dans le système, Eugenia releva ses yeux sur lui en se mordillant la lèvre inférieur, plus amusée que dépitée par sa révélation avant de reprendre la parole sur un ton autoritaire. Tu vas cesser de te plaindre, comme toi j'ai une pression sur les épaules mais je ne me plains pas ! Tu t'imagines quand même pas être le seul à faire des efforts ? J'aurais aimé entrer dans l'équipe des Quidditch, mais non, l'héritière à cheval sur un balai ce n'est pas correct ! J'aurais aimé être en filière créatures magiques mais non, je dois me coltiner la médicomagie car ça sied mieux à mon rang. Tu crois que je pense vraiment que les sangs-purs sont au dessus du lot ? Non ! Mais je donne le change car si je veux que nos compères nous considère je n'ai pas le choix. On va les côtoyer, on va les inviter chez nous, alors oui, je fais semblant de détester Idril ou Vincent alors que lorsque je les retrouve je me sens enfin moi-même ! Je n'ai pas à parler de vous quand je suis avec eux et Merlin que ça me fait du bien de vous oublier !
Sa colère remontait, une douleur rouge longtemps retenue qui, enfin, explosait. Cesse de te morfondre tu n'es pas le seul qui n'ai jamais entendu le mot « merci » ! Et puis ça m'énerve que tu te plaigne ! Je ne me fais pas une fausse image de toi, c'est TOI qui ne le vois pas ! Tu es impressionnant, charismatique et je ne vais pas me répéter ! Tu DOIS l'être Haimon, tu dois l'être car sinon... Elle se tut, les mots au bord des lèvres, son cœur s'était emballée, son souffle s'était fait difficile mais elle n'avait pas réussi à le dire. Épuisée, ne tenant que grâce aux nerfs, Eugenia se sentait dessoûler et cela rendait tout cela plus intense, plus important. Je ne ne dois pas le dire, être heureuse de savoir que je le contrôle un peu, que j'y arrive. Se satisfaire de cela, oublier le paradoxe. Ne pas penser qu'elle avait en horreur la faiblesse, ne serait-ce parce qu'elle aurait aimé que son père soit plus fort et survive. Je veux te priver de ta confiance, mais je ne veux pas te mépriser. J'ai besoin que tu sois comme je te vois... et puis tu t'ennuierais si je ne t’embêtais pas, dit-elle pour se rattraper, même si ça n'avait pas vraiment de lien avec le reste. Comment pourrait-elle avoir un époux à l'image de ses fantasmes et en même temps avoir l'ascendant sur lui ? Tout ce qu'elle aimait chez lui, elle s'acharnait à le détruire et pourtant, elle osait se plaindre qu'il ne soit pas toujours fort ? Doux paradoxe qui va faire de leur mariage le plus tordu de l'histoire des Bogart, champagne !
Haimon J. Bogart
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Sujet: Re: Let it go, can't hold it back anymore [Eug'] Lun 2 Juin - 19:08
Let it go, can't hold it back anymore
★ Eugenia & Haimon
Je voyais bien que ce que je disais l'énervait et j'en étais particulièrement fier ! Il n'y avait aucune raison qu'elle ait cet effet sur moi et non l'inverse. Il était juste dommage que je ne sache pas quelle partie de mes conneries l'agaçait, sinon j'aurais pu encore plus en jouer pour la faire enrager.
Je me doutais bien que la partie où je fuguais chez Mika ou Rosy ne lui plaisait pas bien, mais franchement, est-ce qu'elle croyait SINCÈREMENT que si elle invitait ses deux tarés d'amis j'allais rester là à supporter l'arrogance de l'un et les grandes leçons de morale de l'autre ? Non merci ! Encore, si elle avait invité Vincent... Elle ne savait probablement pas que j'étais moi aussi ami avec Monsieur 30 Millions d'amis Magiques et je ne comptais d'ailleurs pas le lui dire, mais au moins j'aurais bien ri.
Et puis du rire, je passai rapidement à un air plus sinistre. Avec l'alcool qui courait dans les veines j'avais perdu l'espoir de maintenir un masque d'indifférence, laissant la moindre émotion tordre mes traits. Ce qui me rassurait un peu, c'était que de toute évidence Eugenia était atteinte du même mal que moi.
J'étais à des années lumière de m'imaginer ce que ma cousine me réservait comme sort dans ses plans futurs. Sur ce point là, nous étions très différents, et mes désirs d'avenir étaient bien moins écrasants et dominateurs que les siens. J'étais ambitieux, certes, mais l'ambition n'était pas nécessairement synonyme de règne absolu selon moi. Ironiquement, j'avais toujours plus eu un profil plus protecteur que destructeur contrairement à ce que beaucoup de gens pensaient. Il l'était par exemple bien plus cher de protéger Mafalda que d'avoir l'ascendant sur Eugenia, si je devais choisir.
Et alors que j'exprimais tranquillement mon mécontentement sur ma situation actuelle, la voilà qui éclatait de rire, me jetant son mépris infini à la figure. Je ne pus d'ailleurs retenir un roulement de yeux agacés. À croire que c'était plus fort qu'elle. Et ce fut à ce moment que le flot de paroles commença, inévitable et inarrêtable. J'avais des choses à lui dire, à lui répondre, tellement de choses, mais j'avais l'impression de vouloir arrêter un torrent avec une malheureuse brindille. J'attendais une brèche, une pause, et lorsqu'elle arriva, je la saisis avant qu'elle ne recommence.
▬ Et tu te crois plus forte à ne pas te plaindre et tout garder pour toi ? Pauvre cloche ! C'est pas comme si je ne savais pas déjà tout, c'est pas comme si j'ignorais ce que tu penses, et c'est certainement pas en fermant ta gueule que ça disparaîtra !
Est-ce que je venais vraiment de dire "pauvre cloche"? Je me découvrais un tout nouveau vocabulaire avec l'aide de l'alcool. Je m'en réjouirais nettement plus si je n'étais pas concentré sur mes tempes qui pulsaient furieusement au rythme de mes battements de cœur devenus fous. A peine avais-je terminé que c’était reparti. Visiblement, j’avais réussi à vraiment la remonter, elle était pire qu’une cocotte minute en train de siffler. Et elle devenait toute rouge, comme si elle était sur le point d’exploser –à moins qu’elle ne SOIT en train d’exploser ? Les mots se perdaient tant ils affluaient, et je ne pus que bondir sur son prochain silence pour en caser une.
▬ Sinon quoi ?
Repris-je, un air de défi sur le visage, comme si je la mettais à l’épreuve de me menacer de quoique ce soir.
▬ Sinon t'as peur que je foute tout en l'air et que tu doives faire tes adieux au pouvoir ?
Enchaînai-je, un sourire mauvais sur les lèvres, me complaisant subitement à la réduire à un être avide de pouvoir et de contrôle. J’ignorais si c’était tout à fait vrai ou carrément faux, et j’étais de toute façon trop saoul pour faire des accusations pertinentes, il était plus simple de céder à la facilité.
▬ À moins que ça t'emmerde juste de ne plus avoir de bonne excuse pour être avec moi ? C'est sur qu'après ça ferait tâche de m'inviter à ton barbec avec tes deux prétendants
J’avais balancé ça avec l’arrogance qui me caractérisait bien souvent, avec une assurance certaine, comme si je croyais mordicus à chacun de mes mots. J’étais pourtant très loin d’être persuadé de mes dires, mais ça ne m’empêchait pas de me montrer très assertif. Tout était dans le paraître, et l’alcool me donnait des ailes de ce côté-là, je devais bien le dire.
Et voilà qu’Eugenia recommençait à pipléter ! La vache ! Je ne m’étais jamais rendu compte que ma cousine était SI bavarde auparavant ! Ah minute… peut être était-ce parce que nous n’échangions jamais plus que des piques d’ordinaire ? Oui, c’était sans doute ça. Avions nous déjà eu une discussion aussi longue auparavant ? Je n’en étais pas certain. C’aurait été nettement moins difficile à suivre si je n’avais pas autant d’alcool dans le sang… Cela dit sans cet alcool, nous n’en serions probablement pas là non plus. Quoiqu’il en soit, elle commençait à me perdre avec ses complots divers.
Mes yeux fixés sur ses lèvres, j’essayais de bloquer celles-ci par la pensée. Pouvait-on lancer un Petrificus Totalus SEULEMENT sur des lèvres ? Minute… il y avait un sortilège pour ça, pour faire taire les gens. Qu’est-ce que c’était déjà ? Impossible de retrouver son nom… ou même sa formule. Surtout sa formule en fait. Plissant les yeux et fronçant les sourcils, je continuais ma prouesse télépathique avec obstination, mais le résultat n’était pas probant. Pas du tout même.
Alors lorsque, la seconde suivante, je me penchai vers elle avec un mélange de douceur et de maladresse –mais ça c’était la faute du whisky pur feu, bien entendu-, posant mes lèvres sur lesquelles je sentais encore le goût de l’alcool sur celles trop agitées de cette furie qui me saoulait de paroles, cela me parut d’une logique imparable. Et pour cause, la demoiselle s’arrêta de déblatérer !
Je me sentais grisé mais je ne savais pas si c'était parce que j'étais saoul ou la proximité avec Eugenia.. Et honnêtement je n'avais pas envie de lancer le débat, préférant me laisser porter. Le temps de faire ce constat et mes mains s'étaient déjà échappées de leur position sage, le long de mon corps, pour venir se perdre dans les boucles folles de ma cousine. Le contact entre nos lèvres me sembla durer une éternité mais je savais que ça n'avait duré que quelques petites secondes en réalité. Ma promise ne s'était toujours pas dérobée à mon baiser, ce que je trouvais étonnant, mais je devais encore bénéficier de l'effet de surprise. Je n'allais pas en bénéficier longtemps ceci dit... À contre cœur, je finis par briser le contact, me reculant suffisamment pour la voir.
Sentant qu'un genre de malaise s'était installé dans l'air, j'esquissai un sourire presque insolent :
▬ Tu ne t'arrêtais plus de parler
Ainsi justifiai-je ce que je venais de faire. J'ignorai si j'étais convaincant ou si j'avais essentiellement l'air d'un imbécile en train de se débattre avec sa timidité mais enfin... Ce qui était fait était fait. Et mon petit sourire satisfait sur mon visage laissait entendre que j’étais particulièrement fier de ma technique.
lus il parlait, plus elle s'énervait. C'était bien simple, quoi qu'il dise ça la rendait encore plus encline à l'enfoncer ! Emportée par ses propres émotions, elle balançait tout ce qu'elle avait trop longtemps retenu comme elle aurait déposé son linge sale devant lui. Démerde toi avec ça, Haimon ! Encaisse mes idées, mes mots et fait avec ! Elle aurait pu continuer toute la nuit, ses barrières s'étaient effondrées, l'étrange griserie qu’entraînait la vérité, le plaisir de parler sans penser, la poussait à toujours avouer. L'alcool se calmait mais cela n'avait plus tellement d'importance, assez pour qu'elle évite le sujet fâcheux de son père ou d'Elphias, elle était néanmoins trop lancée pour se taire complètement. Pour une fois elle s'exprimait ! Sans retenue, sans réfléchir aux conséquences, elle était libre de cracher ce qu'elle avait sur le cœur et qu'est-ce que ça lui faisait du bien. Elle avait caché tellement de chose, de secrets, de désirs, tellement d'envie qu'elle avait enfouit en elle pour devenir la jolie poupée des Bogart que maintenant que la boîte de Pandore était ouverte, elle ne pouvait la fermer. La saveur de la liberté dépassait tout ce qu'elle connaissait.
Et puis tu t'ennuierais si je ne t’embêtais pas. Ta vie serait tellement morne...
BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP.
Silence radio, calme plat, le vide total. Abyssal, intergalatique, même. Elle n'arrivait même plus à respirer, à fermer les yeux, elle ne pensait plus alors que la seconde d'après il passait ses mains parfaites dans ses cheveux et qu'elle sentait son corps réagir. Elle se sentit attraper son tee-shirt pour le rapprocher d'elle, répondre à son baiser avec un désir qui n'avait rien d'innocent, si bien que tout son être frissonna de l'absence quand il s'écarta alors que son esprit n'avait toujours pas reprit connaissance. Sa première pensée fut pour se dire qu'elle était prête à devenir bavarde tous les jours s'il le fallait. La seconde pour confirmer ce que lui avait apprit Néron quelques heures plutôt, Haimon savait y faire. La troisième se mourut quand elle repensa à ce qui venait de se passer. Eugenia attrapa ses cheveux pour les passer sur le côté, avant de remettre une mèche derrière son oreille, retrouver contenance était difficile. Un trou béant dans sa poitrine, son cœur qui palpitait irrégulièrement, sonnant une étrange mélodie qui semblait dire « allez, on recommence », Merlin c'était désagréablement formidable. Elle crevait d'envie de lui sauter dessus mais elle ne pouvait pas, pas lui, quand même pas ! C'était... c'était... c'était le manque qui l'avait fait réagir, les compliments qu'elle avait confessé qui lui étaient monté à la tête ! Il avait l'air insolent, moqueur même, tout heureux de son coup. Elle se mordilla les lèvres en un réflexe qu'elle ne remarqua même pas, son petit air supérieur l'agaçait mais ne faisait qu'accentuer son envie de reproduire la scène. Une simple fois, pour lui montrer que je peux le faire ? Pour reprendre le dessus, parce qu'à chaque fois qu'il l'attaquait elle avait besoin de reprendre la main. Parce qu'après ça, ce n'était plus simplement son esprit qui s'emportait contre lui mais son corps qui voulait également le dominer. Elle n'en savait rien, elle ne pensait plus, son esprit s'était évanouie et, à part quelques petits soubresauts de vie, il semblait bien mort. Il avait un petit côté timide, mêlé à son insolence, si bien qu'elle ne savait ce qui primait. Il ressentait quoi là ? Il s'en foutait, ça ne l'avait pas perturbé ? Pourquoi ça la perturbait d'ailleurs ?! Foutue manque, c'était ça, plus de Simon, plus d'Heath et la voilà qui embrasse à tour de bras Néron, Haimon... vous êtes en manque d'affection, faites vous plaisir, Eugenia fait sa tournée !
On devrait aller se coucher, je vais rentrer. Le code, rappelle toi le code ! Le premier mouvement c'est... Il a les lèvres étonnamment douce, c'était délicat... Le code ! Puis c'était... calme... c'était bizarre en faite... non... différent. Je, alors, oui, bref, c'était sympa de discuter avec toi... ça nous change ! Ajouta t-elle en souriant avec une timidité maladroite, une rougeur aux joues qu'elle maudissait. On dirait une pauvre pucelle devant son premier béguin, je ne vaux pas mieux qu'une greluche qui bafouille ! Elle sentait chaque parcelle de son corps, chaque cellule qui vibrait, qui lui chatouillait la peau et son souffle qui s'était calmé n'avait pas comblé le poids sur sa poitrine. La gêne s'installait alors qu'elle n'arrivait même pas à soutenir son regard, c'était tellement ridicule ! Elle avait aimé un enseignant, avait connu l'extase dans les bras d'un homme pour le plaisir de défier son promis qui dormait un peu plus loin. Quelques instants plus tôt, elle flirtait ostensiblement avec Néron, l'embrassait, pour un peu d'information sur Haimon. Elle n'avait rien d'une sainte-nitouche mais là, franchement, c'était à s'en poser la question ! C'était rien, que dalle, nada ce qui venait de se passer ! DEDRAMATISE ma fille ! Eugenia, Helena, Madeleine, tu vas te calmer, il t'as embrassé le monde ne va pas s'écrouler ! Ignore le, voilà ! Elle eut un sourire timide qu'elle maudit alors qu'elle effleurait sa main, lui procurant un agréable frisson qu'elle réprima, alors qu'elle soufflait un Bonne nuit. Et, sans plus attendre, elle se détourna de lui pour se rapprocher de la porte. S'en aller, ne pas lui donner le plaisir de surenchérir – elle n'en aurait pas été capable de toute façon – mais lui faire croire que cela l'avait juste un peu perturbé. Un tout petit peu, rien de bien extraordinaire. Fermant les yeux pour retrouver dans les tréfonds de sa mémoire le code, elle sentait qu'elle espérait de tout son être qu'il ait la folie de la tirer vers lui. En un même temps, elle le maudirait de le faire et, dans la foulée, s'en voudrait également. Au fond, mieux valait-il peut-être en rester là, avant que tout ça ne devienne encore plus compliqué... comme si leur histoire n'était pas assez tordue. Enfin, voilà le code. La porte s'ouvrit, dévoilant une salle commune vide et silencieuse, doucement, sans se précipiter car elle tenait à avoir un air impassible et digne jusqu'au bout... mouais, manque total de crédibilité, entre son air timide, sa main qui jouait avec une mèche, elle avait bien perdu de sa superbe. Gauchement, elle entra dans la salle commune.
Haimon J. Bogart
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Sujet: Re: Let it go, can't hold it back anymore [Eug'] Mer 9 Juil - 20:57
Let it go, can't hold it back anymore
★ Eugenia & Haimon
Morne … morne ! C’était vite dit ! Je n’avais pas franchement l’impression de m’ennuyer dans la vie… Et si Eugenia y était probablement pour beaucoup, elle n’était pas la seule à me tourmenter. Entre Serena, Eren, Nora, Nemesis, Rosie, Anarchy et Rubens, les gens en liste pour bousculer ma tranquillité étaient aussi nombreux que motivés. Cela dit, je n’avais pas tellement envie d’argumenter, de peur de me ridiculiser en laissant ma langue fourcher … ça arrivait un peu trop souvent à mon goût quand l’alcool faisait des siennes.
A la place, j’optai pour l’option « embrasser la belle ». Je m’étais attendu à recevoir la claque de ma vie, un sortilège, ou juste à me faire repousser, et je dus admettre être particulièrement surpris qu’elle me laisse l’approcher. Sans doute l’alcool avait-il endormi sa vigilance. Quoiqu’en soit la raison, j’en profitai. J’aurais pu me soustraire à cet enchantement étrange au bout de quelques secondes, le but, celui de la faire taire, était déjà atteint.
Mais non. J’étais bien, tout contre elle, la chaleur irradiant de son corps venant caresser le mien, à moins que ce ne soit que moi qui commençai à avoir chaud. Ses lèvres étaient douces, parfumées aux divers alcools qu’elle avait pu ingurgiter, mais peut être était-ce les miennes ? Mes mains dépassaient déjà mes pensées, et je ne saurais dire si j’étais plus étonné par mon côté aventureux ou de ne toujours pas m’être fait rejeter. Alors lorsque ses mains s’agrippèrent à mon t-shirt, je faillis véritablement perdre pied dans la réalité, la plaquer contre le mur le plus proche –il n’était pas bien loin, juste derrière moi pour être précis- et partir un peu plus à l’exploration de son corps. Tout était dans le « faillis ». Difficile de dire si c’était un éclair de raison ou si j’étais juste trop ivre pour mettre mes pensées à exécution, quoiqu’il en soit, je mis un terme au baiser.
Embarrassé, ne sachant plus où me mettre ni quoi faire de mon corps qui me semblait soudainement étranger, je décidai de donner le change en justifiant mon geste parce ce qui était à la fois la vérité toute crue –après tout, j’avais bel et bien initié ce baiser pour la stopper dans sa courante verbale- et un mensonge éhonté. Car ce qui avait commencé dans une perspective pratique avait bien failli déraper en étreinte passionnelle. Ce n’était pas comme si mon attirance pour Eugenia était nouvelle, loin de là. Derrière nos disputes et notre défiance, je n’avais pas manqué de noter à quel point elle était devenue une femme forte particulièrement séduisante. Et au-delà de l’attirance physique, j’aurais été un parfait hypocrite de nier que j’avais des sentiments pour elle. Et pas franchement des sentiments familiaux…
Oh bon sang ! Fallait-il que je sois bien saoul pour admettre cela, ne serait-ce qu’à moi-même. A combien de personne avais-je réellement parlé de ma relation avec Eugenia ? Ca ne se comptait pas sur les doigts d’une main… à moins qu’on vous ait coupé tous les doigts puisque le chiffre s’élevait à un joli et rond zéro. Personne. Personne ne savait. Même Bella. Même Loki. Ce n’était pas que je ne me fiais pas à eux, j’avais en eux une confiance aveugle. Mais comment avouer à autrui ce qu’on n’arrive pas à s’avouer soi-même ? Pour sûr, j’aurais préféré la détester ou bien n’en avoir rien à faire d’elle, mais la réalité était toute autre, et je devais composer avec. Je m’en serais bien volontiers passé, moi qui vivais en ce moment même une histoire passionnelle et secrète avec Ebony, me retrouvant tiraillé entre mes sentiments pour ma cousine, et ma relation épanouissante avec la Gryffondor pour qui j’éprouvais une tendresse certaine. De quoi devenir fou. Heureusement que l’alcool était là.
La voix d’Eugenia me ramena dans une réalité moins plaisante que celle dans laquelle je me noyais quelques minutes auparavant. C’était terrible, d’être lucide. Si on devait aller se coucher ? Oh oui, probablement, ça serait mieux pour tous. J’hochai péniblement la tête, incapable de formuler une réponse digne de ce nom. Son commentaire me fit lever le sourcil. Euh… Sympa de discuter avec moi ? Ah bon ? Je secouai la tête, incapable de raisonner. Avions nous véritablement discuté ? Plus que d’habitude pour sûr. Entendait-elle par là qu’elle voulait qu’on communique plus ? Au delà des échanges de moqueries habituels, au-delà des affrontements verbaux ou visuels ? Etions nous seulement capable de parler sans avoir un coup dans le nez ? Trop de questions, si peu de réponses.
▬ Bonne nuit
Répétai-je, comme hanté, la voix lointaine.
Qu’importe le fond, l’essentiel, sur le moment, c’était qu’avec le rosissement de ses joues, elle était anormalement mignonne. Mignonne ? Quel drot de mot. Eugenia Bogart n’était pas mignonne. Elle était superbe. Par bien des manières. Combien temps s’était passé ? Je n’en avais aucune idée, mais elle était toujours là. Et elle me souhaitait Bonne Nuit. Si elle pensait que j’allais rester là, perdu et éperdu, recroquevillé sur moi-même, elle se mettait le doigt dans l’œil.
Profitant de son éclat de conscience, je me faufilai moi aussi dans la salle commune, mais je n’avais pas la moindre envie de regagner mon lit. Son pas était lent, probablement ralenti par le whisky. Le mien était incertain, guère mieux. Nous aurions pu nous quitter là, sur un silence précédé par un bonne nuit. Nous aurions pu ne rien ajouter, oublier que nous étions tous les deux ivres. L’alcool amplifiait-il l’existant ou bien construisait-il sur du néant ? Toute la nuance de cette soirée résidait dans cette question. L’alcool nous rapprochait-il trompeusement, ou ne soulignait-il que ce que nous renions obstinément ?
J’aurais pu la laisser filer, c’eut été la solution de facilité, mon option de prédilection dès qu’il s’agissait d’Eugenia. A la place, mes doigts tremblants mais néanmoins fermes se s’enroulèrent autour de son bras, l’empêchant d’aller plus loin, de s’échapper dans le dortoir des filles, loin de mon emprise.
▬ Tu peux m’attaquer, me piéger, et même me blesser
C’était dit avec passion, avec une franchise inhabituelle pour, quelqu’un comme moi, qui étais toujours dans la maîtrise de ce qu’il dit et ce qu’il fait. Mes barrières étaient tombées. Je ne savais pas si mon regard était fou, intense, ou juste parfaitement noyé dans l’alcool. Sans doute un astucieux mélange des deux qui devait me donner un air particulièrement illuminé. Je m’en fichais. Il pourrait y avoir un témoin, deux témoins, une foule de paires d’yeux indiscrets braqués sur nous, que je ne me retiendrais pas.
▬ Mais si tu me trahis, je t’arracherai le cœur
Ma main se desserrai un peu, et ce ne fut qu’à cet instant que je réalisai que j’avais du presser assez fort, peut être même enfoncé mes ongles, pourtant juste naissant, dans sa peau de porcelaine. Je ne maîtrisais pas tout à fait mes gestes, j’en avais conscience. J’espérais ne pas l’avoir effrayé, mais avoir marqué mon message malgré tout. Mon visage était sérieux, pas de sourire en coin moqueur, comme à mon habitude. J’avais avant tout l’air déterminé, transporté. Je voulais qu’elle sache l’effet qu’elle avait sur moi. Je voulais qu’elle sache qu’à force de me pousser à bout, j’allais dépasser les bornes. Et si arracher son cœur était la dernière chose que je ferais, ça m’allait. Naturellement, avec un petit coup de sobriété dans les gencives, mon discours risquait d’évoluer un peu. Mais aujourd’hui, à ce moment précis, son visage de poupée de porcelaine criminelle sous mes yeux, rien ne me paraissait plus important que de la posséder.
chaque ami qui lui parlait de ses histoires de cœur, Eugenia avait imaginé de loin à quoi elle pourrait ressembler en « mode amoureuse ». Un rêverie romantique lointaine, le genre fantasme que je ne vivrais pas mais vous m'y faites penser alors je me laisse aller à imaginer. C'était toujours la même rengaine, elle était belle, indomptable, fougueuse. Aimant comme elle faisait l'acte, fougueuse, passionnée mais n'arrivait pas à s'imaginer en « couple » au quotidien. Agacée, elle finissait par balayer l'image et recommençait à plaindre ses amis englué dans ses tourments sentimentaux. … Pourquoi elle n'est pas indomptable, fougueuse et tout le bataclan qui va avec le kit « héritière qui dominera le monde » – ou du moins son mariage, sa famille et l'Angleterre ?! Si elle pourrait fondre elle le ferait ! Son cœur bat à cent à l'heure, elle ne cesse de jouer avec ses cheveux comme une midinette et, pire, n'a qu'une envie : aller se confier à Silver et Annebeth sur ce qui venait de se passer ! Si la première risquait d'apprécier, la seconde allait plutôt l'envoyer boulet, les conversations girly s'étaient pas son truc... d'ailleurs c'était pas le sien non plus ! Et rebelote, elle s'énerve toute seule... formidable. Il entre. Elle l'entend marcher derrière elle, son dos se tend, ses jambes se raidissent et elle a cette agréable tension en bas du ventre. Une rougeur aux joues, elle se mord la lèvre inférieur, espère puis se maudit. Décidément, elle va avoir mal au crâne à être aussi perturbée. Il lui touche le bras et c'est repartit pour le bal des sentiments. Un peu simple, elle regarde cette main, son bras qui se meurtrit sous sa poigne. Il lui fait mal, elle ne comprend pas comment il a pu passer d'un baiser à une poigne aussi agressive, il lui fait mal alors elle tire son bras sans réussir à se dégager. Parce que l'ivresse lui fait aimer sa poigne alors qu'en elle, tout son désir pour lui s'éveille à son visage fermé, à cette force sur son bras. A ce sentiment qu'il la domine, tout son corps, ses sentiments, tout se bouscule pour se répercuter sur sa poitrine. Tu peux m’attaquer, me piéger, et même me blesser. Sa voix ferme, assurée, la paralyse alors qu'elle sent se jeter sur elle une lourde vague de chaleur. Une affirmation intense qui précède une suite et, la voilà, la conclusion. La lourde conclusion qui lui fait prendre une douche chaude, brûlante, qui éveille en elle tout son instinct de domination, tout ces instants qu'ils ont partagé à se chercher, à surenchérir l'un sur l'autre, toute ces colères qu'elle éprouve quand il ose la toucher, reviennent en elle...
Merci. Merci de m'avoir attrapé le bras, merci de ta faute qui me laisse une marque et de ces mots brûlants. De me remettre les pendules à l'heure. J'ai toujours mal supporté les moments où tu me touchais, quand tu me prenais le visage entre tes mains sans délicatesse, même si ironiquement tout ça me poussait un peu plus vers toi. J'ai conscience de mon corps, du désir aiguë qui s'empare de moi à chaque fois, de mon envie de te pousser sur le fauteuil, là, tombe en arrière devant moi, écrase toi sur moi. Je ne suis pas tombée amoureuse de cet homme, non, ironiquement je sais que ce n'est pas cet aspect de toi qui m'a chamboulé mais qu'importe, c'est lui qui me permet de garder les pieds sur terre. Douce ironie, Haimon. Chiche. Il l'a ébranlé plus qu'elle ne veut l'avouer. Alors qu'elle se rapproche de lui, lentement et qu'elle vienne poser sa main sur son torse, elle murmure à nouveau sans le regarder, chiche. Pas un jeu, pas un soupçon d'amusement dans sa voix, elle est sérieuse à sa façon. Sent-il son cœur battre plus fort qu'il ne le devrait ? Perçoit-il la nuance dans ses yeux, ces pétillements où se mêle son admiration et son désir ? Il parle comme un hériter, non comme un chef, il en a l'attitude et Merlin qu'elle adore en cet instant être insupporté par ce trait de caractère.Son souffle est plus difficile, il lâche son bras et ça l'ennuie, alors elle ouvre la sienne pour lui attraper le sien. Non, finalement sa main s'arrête et ses ongles effleurent la peau de son bras gauche, descendant toujours plus bas, vers sa main dans lequel elle finit par y entrelacer timidement ses doigts. Caresse affectueuse qui se mue rapidement en une étreinte plus forte, à lui faire mal. Oups, réflexe. Elle enfonce ses ongles puis le lâche, une marque, pour que toutes celles qui viendront ensuite sache que tu m'appartiens.
Elle allait reprendre la parole, lui répondre avec flamme puis elle releva son regard sur lui. Eugenia eut le souffle coupé, une seconde et elle déglutit. Lentement son esprit associait les mots aux gestes, nuançant ses propres sentiments imperceptiblement. Ça sonnait comme une menace, son regard criait son désir pour elle. La passion qu'elle lit est fausse ! Il joue avec elle ! Elle se fourvoie, se trompe, se... non ! Trop beau pour être vrai, elle étouffe, massacre, écrase, la bouffée de bonheur qui l'avait envahit sous son regard brûlant. Quelle dégénérée, il la menace, elle ne le veut que plus encore. Résiste moi, je te poursuivrais. Donne toi, je me lasserais. Il a un éclat de passion, elle fond. NON NON ET NON ! Elle le repoussa, sans force, elle appuya sur son torse pour le rejeter loin d'elle. Faute d'y arriver, elle attrapa son tee shirt de ses poignets délicats et l'attira vers elle. Soit digne de ton statut et ça n'arrivera pas. Je ne veux pas d'Eren et je veux que notre nom soit resplendissant. Idiot, jamais je ne te trahirais, que je vais te soutenir, si toi même tu ne me trahis pas. Parler affaire, voilà, ça c'était parfait. C'était son domaine ! Le souffle pourtant court, l'indécision qui disparaissait sous sa détermination, mais aussi sous son emportement, la passion à peine voilée qu'elle maudissait. Elle eut envie de lui dire que ses amants, au féminin et masculin puisque d'après Néron Haimon était de tout les bords, étaient une trahison. Mais ouf, elle se tut et c'est un peu tremblante qu'elle le lâcha. Demander des conseils à Nika ou Silver, l'amoureuse timide n'est pas bien loin et cela ne lui sied pas du tout, du tout. Elle le lâche, pivote, marche à reculons, si tu me trahis ce n'est pas simplement ton cœur que je vais briser Haimon, c'est toute ta vie qui y passera. A son instar la passion se lisait en elle, voilée par la rougeur de ses joues, menaçante dans sa détermination mais un peu distraite par lui, puisqu'elle se tapa contre le fauteuil. Tu ne peux pas m'attaquer, me piéger ou me blesser mais merci pour ton autorisation, c'est sympa de ta part, finit-elle sur un sourire amusé qu'elle se maudit d'avoir, écarquillant les yeux brièvement à son propre babillage. Glousse et tape lui dans le dos tant que tu y es ! Sotte, elle resta gauchement plantée, jouant à nouveau avec une mèche de cheveux, la tête légèrement inclinée, avant de lui souffler : je ne suis pas capable de te tourner le dos... et plus fort, en se détournant de lui, tu peux compter sur moi. Heureusement qu'il ne vit pas son visage, qu'il n'entendit pas son coeur battant, son effarement et, surtout, qu'il ne sache pas qu'elle était en train de vainement tenter piétiner les vagues de bonheur qui ne cessait de monter en elle.
Haimon J. Bogart
Serpentard
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Sujet: Re: Let it go, can't hold it back anymore [Eug'] Ven 1 Aoû - 16:19
Let it go, can't hold it back anymore
★ Eugenia & Haimon
Elle s'empara de mon t-shirt et à ce moment là je n’avais qu’une envie : qu’elle en profite pour me voler un nouveau baiser. Pas de chance j’eus, à la place, droit à l’énumération de ses desiderata. Je ne pus retenir un roulement d’yeux. Je lui parlais sentiments, je lui parlais tripes, je lui parlais passion et elle me répondait... Business, stratégie. C'était tellement Eugeniesque de faire cela. En temps normal, j'aurai glissé sur ce sujet de prédilection chez les Bogarts avec sérieux et dévotion. Mais là... J'étais encore suffisamment imprégné d'alcool pour laisser parler mon impulsivité et mon côté passionnel.
▬ Le nom. Le nom... Le nom ! Et le pouvoir ! Tu n'as que ça a la bouche ma parole
Rien de neuf sous le soleil en vérité. Ce qui était neuf, c'était Haimon Bogart remettant en cause le fondement même de ce qu'il était devenu. Ah que c'était ironique ! Avec un peu de recul je me serais moqué de moi-même, mais j’étais pour le moment trop occupé à me laisser emporter par la marée d’alcool.
▬ Et qu'est-ce que tu feras quand tu auras un joli nom, bien poli, bien brillant, du pouvoir à n'en plus savoir qu'en faire, et que tu ne seras pas plus heureuse, peut être même moins ?
Malgré la portée de mes mots, ma voix était calme, posée, comme si j’étais en parfaite maîtrise de moi-même ce qui clairement n’était pas le cas. Avec l'alcool je devenais philosophe. Mais ces pensées amères ne sortaient pas de nul part, elles résultaient d'une longue remise en question. Des questions qui m'assaillaient un peu trop souvent dernièrement : et si on faisait fausse route ? Et si on s'était trompés des le départ ? Et si on finissait comme nos parents, nos oncles, nos tantes : malheureux et aigris ?
Elle rendit sa liberté à mon t-shirt et je me surpris à regretter qu’elle ne continue pas à s’accrocher à moi, dissimulant ma déception d’un air effronté que je maîtrisais à merveille. J'esquissai un sourire indéchiffrable en réponse à sa menace. Oh, je la prenais parfaitement au sérieux. Eugenia Bogart était parfaitement capable de me rendre la vie misérable. Elle le faisait déjà parfois sans même que je l'ai trahie... Mais il n'était pas impossible qu'elle même se soit sentir trahie. La communication était si compliquée entre nous que nous devions sans cesse nous reposer sur des suppositions. C'était fatiguant et voué à l'échec, mais encore une fois, c'était tout ce que nous connaissions.
▬ J’y compte bien
Répondis-je, provocateur, comme souvent. Si je me laissais impressionner par la moindre de ses intimidations, j’aurais fini comme un petit enfant apeuré.
▬ Depuis quand est-ce qu'Eugenia Bogart a besoin d’autorisation ?
Répliquai-je du tac au tac, plus amusé qu’autre chose qu’elle ne se moque de moi. J’en avais l’habitude, et plus l’alcool s’évaporait, plus nos échanges se rapprochaient de ce qu’ils étaient d’habitude : une joute verbale, et c’était à qui écraserait le plus avec notre meilleure arme : nos mots. On sentait cependant que l’ivresse était encore dans l’air, nous rendant plus vulnérables, plus sensibles, plus fous et plus ardents.
La Eugenia qui tortillait ses cheveux dorés, soufflant plus que ne parlant, me fixant plus que ne me dévisageant, dégageait une fragilité certaine lui donnant un charme inédit. Mais lorsqu’elle m’assura qu’elle ne pouvait pas me trahir, je ne pus retenir un léger froncement de sourcils.
▬ Vraiment ?
Demandai-je, une touche de suspicion dans la voix, alors que je la dévisageais avec un sourire à peine perceptible. Le doute était constatable dans mon attitude, comme si je remettais sa parole en question –ce que je faisais, d’ailleurs.
▬ Même lorsque tes intérêts et ton ambition seront mieux servis par un autre ?
Car ne nous voilons pas la face : Eugenia était une jeune femme ambitieuse et avide de pouvoir. C'était ce qui plaisait d'ailleurs à beaucoup de ses prétendants. Personnellement, j'aimais sa force de caractère et admirais son ambition, le "côté "j'écrase tout le monde pour arriver à mes fins" me plaisaient nettement moins. Certains diraient sans doute que je n'étais guère mieux, mais ce n'était pas tout à fait vrai. J'étais têtu et déterminé, pour sur, mais incapable de faire totalement fi du sort des autres. C'était, je le savais, ce qui me perdrait probablement un jour. Et potentiellement face à Eugenia ou Eren... Ou les deux réunis, puisque tel était le désir de mon cher cousin.
Je savais qu'Eugenia ne faisait jamais rien sans rien. Elle ne traçait pas sa route alors qu'elle était déjà dessus : elle la traçait en avance sur une carte détaillée, et une fois sur la route elle suivait le plan qui, elle le savait, la mènerait exactement où elle le voulait. Dès lors où je perdrai mon capital "ascension vers le sommet", elle me tournerait probablement le dos. Et je savais que ça arriverait, car les hommes-pions comme moi finissent nécessairement par atteindre leur apogée et chuter. La question était en fait : préférais-je chuter maintenant, ou dans 20 ans, au sommet de ma gloire ?
Je n'avais pas encore répondu à cette question. Elle me hantait quasi en permanence depuis des mois déjà, et tous mes problèmes semblaient y revenir. Quel homme veux-tu devenir Haimon Bogart ? Et es-tu prêt à perdre Eugenia ?
ais la question ne se pose même pas. Petite voix, douleur dans le ton et incompréhension dans le regard. La question ne se pose pas. Elle n'a pas le choix, sa dévotion est une évidence, aussi forte soit son envie de faire valdinguer ses ambitions. J'ai tout sacrifié pour en arriver là, tellement de chose. Je ne peux pas faire marche arrière. L'alcool aidant, elle a perdu de sa froide détermination. Le masque a fondu, elle n'est plus que naturel. Une jeune femme blessée, endoctrinée, qui voue son existence à barrer la liste des choses à faire de Médéa Bogart. La question ne se pose pas, ce que je veux, ce que toi, moi, on veut, ça n'a pas d'importance. On a tous notre rôle à jouer, chacun sa place, car tout a été décidé à la naissance. Au moins, on peut épargner Mafalda. Sourire, éclair de bonheur dans ce discours fataliste qui est devenu son mode de vie depuis si longtemps ; éclair de bonheur tiré de cet instinct maternelle qui vit en elle, détail de sa personnalité méconnu qui la rend soudainement plus douce. Elle, on peut lui offrir une belle vie.
Eugenia se rapprocha de lui, besoin qu'il comprenne. Elle se rapproche et effleure sa main avant de se raviser et d'entourer sa propre poitrine de ses bras. Difficile de l'approcher alors que son cœur s'emballe, que le rouge lui monte aux joues et qu'elle sent ce regard suppliant lui monter aux yeux. Comprend moi, tu le peux, je sais qu'au fond, tu me comprend. Impossible d'ajouter quelque chose, que dire ? Il marque un point, elle a évidemment envisagé de meilleurs partis. Pourtant il n'y a que lui qui compte, lui seul l'irrite d'une étrange façon, lui seul revient dans ses pensées alors qu'elle s'acharne à n'y voir qu'un rappel de leur union inévitable. Pour lui elle a couché, pour lui elle a brisé ses promesses, tout pour le faire souffrir, tout pour l'écorcher alors qu'elle se laissait tomber amoureuse. Alors que stupidement elle s'enfonçait dans des sentiments de plus en plus profond. La violence de ses propos étaient à la mesure de son affection. Alors oui elle a envisagé Eren et bien d'autres mais c'était pour se sentir libre de son choix, c'était pour le faire souffrir, c'était un gage de sa liberté. Rien d'autre. C'est une possibilité mais ne voit-il pas que ce n'est qu'affaire de politique ? Ne comprend t-il pas qu'il compte vraiment ? Elle le veut sur le trône, nul autre que lui. Même dans les bras d'un autre je me considérerais toujours comme ta promise... souffle t-elle, à mi-voix, le regard baissé vers le sol, espérant sincèrement que cette confession à mi mot n'a pas atteint ses oreilles. Silence, il faut que je me taise, que j'éteigne mes paroles et calme l'engrenage de ces sentiments qui s'envolent. Je ne contrôle plus rien, murés si longtemps, ils sont libre de s'épanouir en moi. Le cœur s'emballe, je ne comprend pas, je ne veux pas comprendre alors je me focalise sur d'autres émotions. Elle releva ses yeux pour les planter dans les siens et, d'une voix plus ferme, reprit la parole avec agacement. Je t'ai dis que je te voulais sur le trône, il faut que je le répète combien de fois ?
Compartimenter ses émotions devenaient compliquées, elle n'arrivait plus à discerner la raison des sentiments aussi elle lui tourna le dos pour reprendre contenance alors que le rouge envahissait ses lèvres. Volte face, pulsion poussé par ce besoin dévorant qu'il comprenne sa situation, qu'il se mette à sa place pour une fois. Comprend moi, a t-elle envie de lui hurler mais c'est chancelante, manquant de conviction, qu'elle parla. Je vois souvent Idril et on parle voyage, dragon... Quand notre nom sera lavé j'aimerais partir loin. Si j'étais née dans une autre famille j'aurais été zoologue et... tout cela n'a pas d'importance. Le ton s'était fait plus précipité à mesure qu'elle parlait, plein de frustration si bien que sa fin de phrase sonna comme un glas. La question ne se pose pas.
Pourquoi tu ne comprends pas ? Si notre vie est un telle fardeau lâche l'affaire et change de nom comme Serena ! Sans hurler elle s'était rapprochée de lui, plus assurée, se sentant dans son droit, bien là où elle devait être. Ne pouvait-il donc pas saisir qu'elle avait eu ses rêves, ses envies mais qu'elle avait fait un choix. Elle avait choisit de devenir l'héritière ! Parce qu'il le fallait, parce que c'était son devoir en tant que fille de Médéa et d'Oreste ! Parce qu'elle a besoin de lavé leur nom ! Parce qu'elle le doit à son père ! Elle n'était pas une lâche comme sa cousine, elle était de celle qui n'abandonnait pas ! Aussi difficile soit le chemin elle réussira à remplir ses obligations et alors, seulement à ce moment là, elle s'autorisera à penser à elle-même. Alors elle deviendra égoïste mais en attendant, elle avait un rôle à jouer. Tu ne peux pas faire les choses à moitié Haimon. Soit tu es complètement un Bogart, soit tu disparais et laisse ta place à Eren.
Merlin que l'envie de l'embrasser était forte, irrésistible, déjà nostalgique de leur bref échange. Son corps était attiré comme un aimant et, pire, elle avait envie de lui comme aucun autre. Envie de s'unir non par un animal désir mais parce que c'était lui, parce que ses pulsions pour la première fois se mêlaient à ses sentiments. Violence éclatée dans son sein, elle crevait d'envie de lui prouver l'étendue de son attachement, toute la confiance qu'elle mettait en lui. Poussée comme jamais auparavant, elle recula, effrayée par ses sentiments. Demain elle accepta l'éventualité de l'aimer, après demain elle comprendra qu'elle l'aimait depuis qu'il l'avait fait rire alors qu'ils n'étaient que des enfants. Des jours passeront et elle comprendra ce qu'elle avait toujours nié. Les semaines s'égrèneront alors qu'elle acceptera ce sentiment, le découvrira, pour le rejeter, non, pour s'amuser à le briser parfois. Pas qu'elle n'en voudra pas, elle assumera d'aimer Haimon Bogart mais elle aura toujours ce plaisir de se prouver, avec d'autres flirt, qu'elle peut s'enfuir loin de lui. Des flirts, pour le rire, simplement des flirts car elle ne pourra s'offrir plus, rien de plus ne la tentait si ce n'était lui. Sa main effleure finalement la sienne, au revoir sensuel imprononcé alors qu'elle disparaissait dans l'obscurité de son dortoir, soufflant un simple bonne nuit, à demain, Haimon. inaudible.
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