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Sujet: It's more than I can stand [Danyell & Serena] Mer 9 Avr - 11:40
It's more than I can stand
« Mikaëla vient littéralement de souffler le Vif d'Or à Serena, c'est la fin de ce match époustouflant bien qu'amical dans lequel Gryffondor l'emporte 220 à 160 ! Merci à tous d'avoir suivi ce... »
Elle n'écoutait plus. Dans la tête de la Serpentard, la voix de la tonitruante Mary-Alma Whisp, élève de sixième année à Serdaigle et désignée comme commentatrice officielle des matchs à l'école n'était plus qu'un écho lointain lui bourdonnant dans les oreilles. Mâchoire crispée, nerfs à vif, jamais de mémoire on avait vu Serena Pendragon dans un tel état de colère. Et pour cause... Quelques minutes auparavant, tandis qu'elle se trouvait encore dans les airs, la jeune femme avait pressentie la victoire comme acquise. Bien qu'il se soit agit d'une rencontre amicale et non d'un match officiel, l'important était de vaincre, et au vue du score, les vert et argent distançais de pas moins de quatre-dix points leurs adversaires naturels, de quoi réjouir la jolie brune qui avait bien besoin de trouver enfin de quoi se trouver réconfortée après tous les derniers événements survenus, lesquels, d'ailleurs, elle en était certaine, était la cause de sa présente défaite.
Tout avait commencé lors du bal de Noël, trois mois plus tôt. Cette soirée, bien qu'elle s'y fut rendu au bras de son ami le plus cher, n'avait été qu'un enchaînement de catastrophes pures et simples. Entamée avec les provocations de son ex et les menaces habilement dissimulées d'Audric à l'encontre de son cavalier, la soirée s'était arrêtée pour Serena lorsque ce dernier s'était soustrait de sa présence pour s'en aller rejoindre une petite blonde de la famille Bellastrom tandis qu'un autre garçon, d'une toute autre sorte d'importance à ses yeux, en faisait de même pour rejoindre sa rousse cavalière, la laissant ainsi seule avec pour mission de réconforter celle qui n'était autre que la meilleure amie de... Sa pire ennemie. Et si Serena avait trouvé grâce dans les beaux yeux d'Idril Bowman ce soir-là, cela n'avait pas suffit à redorer sa soirée qu'elle avait achevée dans les larmes et dans les cris. Dans ceux d'une dispute. Puis dans ceux, beaucoup plus amers, que l'on pousse lorsqu'on a mal. Mal à en pleurer, mal en n'en plus savoir que le monde autour existe. Dans ceux que l'on ne pousse qu'une fois dans sa vie et qui vous font supplier la mort. Une agonie qui depuis lors n'avait jamais vraiment prit fin. Parce que cette marque à son bras ne la désignait pas comme une victime de sang-mêlé mais comme ce qu'elle était vraiment : une sang-pur cachée aux yeux de tous, de la même façon qu'elle cachait cette disgrâce depuis à l'aide d'un onguent secondepo. Parce que cette marque, continuellement la brûlait, la piquait, la lançait, la faisait souffrir de façon plus ou moins brute sans qu'elle ne parvienne vraiment à en contrôler la douleur. Le seul remède qu'elle avait trouver pour calmer ses maux était de passer son bras sous l'eau, mais n'étant pas un poisson et ne pouvant se soulager en pleine journée de risque de voir son maquillage dévoiler son malheur, ses moments de soulagement étaient brefs. Par ailleurs, c'était à cause d'une quinte de douleur plus forte que les autres que malgré son bras tendu et ses doigts frôlant le vif, près à s'en saisir, elle avait laissé échapper la victoire ce jour-là.
Mais s'il n'y avait que ça... Si seulement sa propre marque était sa seule peine à porter toute serait tellement plus simple... Il l'avait fait. Ce monstre, ce fils de chien avait osé mettre sa menace à exécution, et qu'avait-elle pu faire pour sauver son ami ? Rien. Comme d'habitude, face à Audric Saddler, elle ne pouvait rien. Elle n'avait pas pu lui sauter à la gorge après que ce dernier se soit presque vanté de ce qu'il lui avait fait et du pourquoi il l'avait fait. Elle ne pouvait pas plus l'empêcher de jeter le même sort à Guillem Von Hammerschmidt. Guillem... C'était bien simple, dès qu'elle pensait à lui, la culpabilité l'étouffer sauvagement à lui en donner la nausée. Faible. Elle avait été faible face à lui, préférant comme il le lui avait demandé abandonner sa prudence au profit de leur amitié. Elle l'avait pourtant si bien ignoré au début, pourquoi n'avait-elle pas su se montrer plus ferme ? Même question pour le retour des vacances. Elle se voulait son amie, et leur lien était sans conteste ce qu'elle avait de plus précieux et pourtant, cela, elle s'était refusé à le sacrifier pour le protéger lui. Quelle piètre amie elle faisait. Une Serpentard contre un Poufsouffle. Le fossé s'en trouvait d'autant plus creusé... A tout cela s'était ajouté le retour d'Anarchy, la pierre d'Anelore, le retour des Bogart dans sa vie. Rien, absolument rien ne lui avait épargné et tout ce qu'elle demandait, oui tout, c'était un moment de paix. Rien qu'un instant de pure jovialité. Mais même ça, elle pouvait se le carrer profondément sur le même rythme que la chanson des Gryffondor scandée sur le terrain. Autour d'elle, des mains amicales vinrent se saisir de son épaule, la réconforter,. D'autres au contraire, se pressaient pour lui demander par quelle sorte de miracle elle avait pu laisser s'échapper le Vif quand ce dernier se trouvait déjà presque dans sa main. Elle ne répondit pas. Dans des exclamations de joie non-retenue, le groupe des rouge et or leur passa devant, les narguant ou préférant ne pas leur adresser la parole. La brune ne jeta même pas un regard à celle qui avait été son amie la plus proche un jour et qui venait de savamment lui ravir la victoire. Elle entendit sa voix mais n'en saisie aucun propos. L'encourageait-elle à faire mieux la prochaine fois, la rassurait-elle sur son match plutôt bon dans l'ensemble ? Ou au contraire la dénigrait-elle ? Quelle importance cela pouvait encore avoir de toute façon... S'enfermant dans la pièce contenant le tableau stratégique des Serpentard, la vert et argent scruta ce dernier sans jamais cligner des yeux, crispant le poing de son bras mutilé jusqu'à ce que la marque de ses ongles s'en trouve incrustée dans sa chair. Et elle resta là, stoïque, inerte, sa vie comme mise sur pause jusqu'à ce que plus aucun son ne filtre dans le vestiaire. Alors seulement elle daigna se lever et quitter les lieux, non sans avoir rageusement effacer le tableau avant de partir. Désormais seule dans la pièce surchauffée, la née Bogart attrapa vivement son sac posé à terre et tira de ce dernier une serviette ainsi que ses vêtements de rechange qu'elle posa sur le banc de bois. Ôtant sa longue tunique aux nobles couleurs émeraudes et le pull la couvrant, se retrouvant ainsi là uniquement parée d'une brassière noire et du pantalon fin de son uniforme. Ses bottes enlevées à leur tour, pieds nus sur le sol frais, la jeune femme se sentit alors frémir en sentant un courant d'air caresser la peau de son ventre et de sa nuque découverts. Alors, sans doute dans une volonté de se presser pour gagner les caresses de l'eau chaude des douches lui tendant leurs bras, elle défit le reste de son équipement et s'apprêtait à tourner le dos quand soudain, une voix bien connue l'interpella par son prénom.
Par Merlin, rien ne lui serait donc épargné. Que voulait-il au juste, lui qui ne lui avait pas parlé depuis des semaines autrement que pour lui dire bonjour ? Que lui valait la chance d'être enfin de nouveau en la présence de celui qui, de toute évidence, lui avait largement préféré la talentueuse batteuse de son équipe le soir du bal ? Peut-être venait-il justement la mettre en garde contre les performances de sa flamboyante Emily dont il semblait si proche... Grignotée par la jalousie et l'amertume, d'autant plus que par sa fierté égratignée et la mise à mal de ses sentiments pour lui qu'elle avait ardemment chassé de son esprit depuis lors, la très populaire Serpentard répondit d'une voix qu'elle voulut indifférente mais qui ne le fut pas assez pour masquer entièrement son aigreur .
« Qu'est-ce que tu veux Danyell ? »
Danyell L. Bishop
Poufsouffle
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Sujet: Re: It's more than I can stand [Danyell & Serena] Sam 12 Avr - 22:24
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Juste... Entrer. Une bonne fois pour toute, il n'avait pas attendu tout ce temps pour se défiler au dernier moment non de Merlin, décaler l'échéance n'arrangerait rien aux soucis et il en avait assez de reporter toujours au lendemain. A cette époque ou toute sa concentration aurait dû se porter sur ses études et ses choix, il ne pouvait penser à autre chose qu'à ses misérables soucis d'adolescent et rien ne l'énervait plus que de faire face à la vérité qu'ils occupaient bien plus ses pensées que cette licence dont il disait rêvé et qui lui échappait toujours un peu plus au vu des résultats désastreux qu'il avait décroché ces dernières semaines. Plus que jamais Danyell était dans le flou, se laissant trainer ou le vent l'emportait sans trop réagir. Il avait la sensation d'être une coquille vide et de trimballer sa carcasse dans l'indifférence général pendant que dans sa tête bouillonnait un milliard d'interrogations qui attendaient des réponses mais qui restait désespérément en suspens en attendant d'être résolu. L'une d'entre elle s'appelait Serena Pendragon.
Oui, Serena Pendragon était une énigme qu'il ne réussirait décemment à résoudre seul. Après une correspondance assidue pendant leurs grandes vacances puis des retrouvailles qui l'avait poussé à croire qu'il pouvait gérer cette relation autrement que sur papier, il fallait qu'il tente de mettre de l'ordre avant tout sur ce qu'avaient été ses attentes à partir de ce jour. Évidemment, elle ne l'avait pas laissé indifférent, jamais. Un coin de sa tête avait toujours espéré plus pendant que l'autre hémisphère, plus raisonnable, lui avait interdit d'imaginer que quoi que ce soit puisse arriver entre eux. Mais s'était-il satisfait sincèrement de son statut d'ami ? Avait-il sincèrement pensée un jour « bien sûr, ça fera l'affaire ! » sans arrière-pensée ? Était-ce seulement possible quand quelqu'un nous plaisait ? Puisque sous le charme, il l'avait toujours été, autant qu'elle l'avait toujours impressionné et peut être cela avait-il joué dans sa défaveur, à force de mettre Serena sur un piédestal, elle en était inévitablement devenue inaccessible. Mettre des mots et des pensées concrètes sur ce que représentait la Serpentard pour lui était donc des plus complexes mais il avait compris qu'il était tombé dans le piège quand la jalousie l'avait rongé le soir ou il avait cru comprendre qu'elle était bien plus intéressée par son ami Guillem que par lui. Oui, ce soir-là, il était tombé de haut. Par orgueil ? Par envie ? Égoïsme ? Sincèrement, il n'en savait foutrement rien à part que cela l'avait blessé. Aucune correspondance pendant les vacances de noël, et au retour de ces dernières... Le silence.
Froide était devenue leur relation, comme si ce qui était arrivé entre le mois de juillet et le mois de décembre n'avaient jamais eu lieu et que leur relation revenait au point zéro. Il ne manquait pas de se saluer, d'échanger de pures broutilles pendant le club de potion puisque c'était d'usage, mais cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas entendu son rire éclatant ni qu'il ne l'avait fait sourire. Il l'évitait et elle l'évitait, chacun avait sa raison et peut être que cela aurait pu s'en tenir à cela... C'était sans compter Danyell qui semblait résolu à comprendre d'où venait le malaise de l'autre côté. Lui au moins avait ses raisons d'avoir mis une distance certaine avec la jeune fille ! Mais elle ? Bordel, il avait quand même cru qu'elle tenait un minimum à lui, que tout ce qu'ils avaient échangé représentait quelque chose ! Revenait donc la question : qu'elles étaient tes attentes, et qu'elles sont-elles aujourd'hui ? En franchissant cette porte, en cherchant à savoir qu'elle était le problème, qu'attendait-il ? Qu'espérait-il ? C'est sans réponse qu'il poussa le battant des vestiaires après avoir expiré tout l'air qu'il avait dans ses poumons.
Le sang battait dans ses tempes et il mâchonnait nerveusement un chewing-gum inexistant pendant que son regard nerveux se baladait dans ce lieu encore inconnu de Poudlard. Ce n'était définitivement pas normal d'être dans un tel état d'anxiété pour si peu seulement le lâche qu'il était allait rarement au combat de cette manière. Oh, il était pourtant franc, un peu trop d'ailleurs, le moindre truc qu'il pensait, il le disait à voix hautes et chacun sait ce que Danyell Bishop ressent à votre encontre. Seulement aujourd'hui, c'était différent et comme tant de choses en ce moment, il n'arrivait à mettre le doigt dessus pour le comprendre mais une chose était certaine : la situation ne pouvait plus durer et il fallait qu'il sache ce qui était arrivé à la jeune fille dont le changement d'humeurs ne lui avait pas échappé et que cela l'inquiétait.
- Serena ?
Sa voix se répercuta dans le couloir avant de trouver un écho dans la pièce d'à côté : celle de la concerner qui lui répondit, non sans ressentiment, ce qu'il voulait. Le caractère emporté du Poufsouffle obtint encore une victoire sur le bon sens pendant qu'il se dirigeait vers la source de la voix à pas décidés.
- Non mais si c'est ce que tu veux je me barre tout de suite hein, il y a de problème moi je venais juste... !
Entrant dans la salle sans demander de reste, il se retourna alors vivement après avoir fait face à une Serena partiellement dévêtu, spectacle qui allait lui mettre bien des bâtons dans les roues dans son entreprise.
- Juste, bordel, me parle pas comme ça ok ? T'as dis qu'une phrase que j'ai quand même compris que t'avais pas envie de me parler, c'est franchement dur de surenchérir du coup, et qu'est-ce que je raconte sérieusement...
Il se désespérait. Vraiment, compliqué de faire plus cafouilleuse entrée. Portant une main sur le coin de son visage en osant un léger pivot, il demanda alors un peu trop piteusement de son gout.
- C'est bon ? Je peux ? T'es... Enfin tu sais quoi, je reviens plus tard sinon, mais je t'avoue que ça me ferait chier. Non pas que... Mais j'étais décidé là, tu comprends ?
Si franchement elle comprenait... Alors il fallait qu'elle lui donne le mode d'emploi pour saisir ses propres paroles.
Serena B. Pendragon
Serpentard
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Sujet: Re: It's more than I can stand [Danyell & Serena] Mer 16 Avr - 21:01
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De la tranquillité, voilà tout ce qu'elle pouvait être en mesure de réclamer. Et si la présence de Danyell, là tout de suite, lui paraissait comme un élément de trop dans la quête de cet état providentiel, l'emportement du jeune homme froissa définitivement le peu d'espoir qu'avait encore la brune de se détendre. Ainsi donc, à peine était-il entré dans son champs de vision qu'il avait crié, tonitrué, le tout sur un ton particulièrement désagréable et agressif et dans un méli-mélo de paroles qui bientôt firent arquer un sourcil à la Serpentard restée de marbre.
Si elle voulait qu'il se barre ? Son impatience grandissante combinée à son agacement certain auraient été ravis de lui crier que oui, qu'elle ne voulait pas le voir et qu'en effet, un peu d'air ne serait pas un mal. Cependant, alors que son regard couleur de ciel se promenait sur le dos tourné de celui pour qui elle avait tant tremblé, la jeune femme vit se ranimer en elle une étincelle, de celles qu'elle avait toujours ressenti en sa présence et qui mourrait d'envie de le traiter d'idiot, de lui dire que non, elle n'avait aucune envie qu'il parte, au contraire. Mais elle se garda bien de tout commentaire, notamment lorsqu'il lui demanda de ne pas lui parler comme ça. Elle leva les yeux au ciel. A quoi s'attendait-il au juste ? A ce qu'elle l'accueil bras ouverts alors qu'elle venait d'être humiliée sur le stade et que lui ne s'était pas franchement donné la peine de l'approcher ces derniers temps ? Bien sûr qu'elle avait sa part de responsabilités, et bien sûr qu'elle n'avait pas été foncièrement disponible depuis quelques temps, mais qu'on ose lui dire que ses raisons n'étaient pas suffisantes ! Ah mais oui, c'était vrai... Danyell n'en savait rien. Danyell n'en saurait rien. Et elle aurait beau se mordre la lèvre nerveusement et continuer à fixer son sac sans savoir si elle préférait le fiche dehors ou se jeter dans ses bras comme elle en avait toujours eu l'envie, elle ne saurait jamais lui donner une raison valable à son comportement, pas plus que lui ne pourrait expliquer pourquoi il était incapable de sentir quand une situation requérait de la douceur plutôt que son habituelle brutalité maladroite.
Mais enfin, de tous les gens après qui le Poufsouffle semblait en avoir, elle était bien la seule jusque là avec qui il ait toujours fait preuve d'autant de tact. Si elle connaissait par cœur ses élans brusques à l'encontre de son entourage, c'était la première fois qu'ils étaient directement dirigés à son encontre. Car lorsqu'elle l'avait rencontré, malgré ses hésitations, tous ses gestes et tous ses mots avaient été tendre envers elle. Car dans chaque lettre qu'elle avait reçu de lui, bien que les propos furent oisifs, ces derniers étaient malgré tout teintés de chaleur. Et que dire du reste de leurs entrevues ? Pas l'une d'entre elle n'était porteuse du nuage sombre qui s'affaissaient désormais sur eux, et son seul mauvais souvenir avait finalement été de le voir partir comme un voleur avec une autre le soir du bal. Deux jaune et noir qui l'avaient salement laisser tombée en quelques minutes, à se demander si la loyauté était vraiment une particularité Poufsoufflienne. Mais enfin, à bien y réfléchir, il ne lui devait rien. Pas plus qu'elle ne lui devait quoi que ce soit. Pourquoi alors cela faisait-il si mal de se trouver dans cette position ? Qu'attendait-elle seulement de lui ? Et surtout, pourquoi n'arrivait-elle pas à se défaire du dessin de cette silhouette rousse à ses côtés ce fameux soir ? Elle avait pourtant bien mieux à faire, bien plus important à penser. A l'aube de ces heures noires grondant et de tous les malheurs qui pouvaient s'abattre, n'avait-elle vraiment rien de mieux à faire que de se préoccuper des états d'âmes de ce garçon, de ses propres états-d'âmes à elle ? Bien sûr que si, et pourtant, bien que la raison lui eut ordonné de le congédier, prétextant n'importe quel coup de fatigue ingérable sur le moment, elle ne parvint à retenir une nouvelle pic :
«Non désolé, là je t'avoue que j'ai du mal à comprendre ce que tu viens faire ici, d'autant qu'on ne peut pas dire que tes propos soient limpides !» Idiote. Mais quelle idiote elle était par Merlin ! Levant une main vers son visage, se pinçant l'arrête du nez, la jeune femme prit une courte inspiration avant de maugréer. « Et merde, désolé, je suis désolée ! C'est pas... C'est pas ce que je voulais dire, t'as le droit d'être là, de dire ce que tu veux... » Était-elle plus exaspérée par son comportement ou par le sien ? La réponse semblait bien vague et ne trouverait sans doute pas de réponse. Cependant, il fallait admettre que si lui était déjà tendu, se montrer aussi vive à son encontre n'arrangerait rien. S'il s'était énervé s'était sans nulle doute à cause du ton qu'elle employé en le découvrant dans la pièce. Et si elle souhaitait réellement retrouver un tant soit peu de sa gentillesse et de son bon fond, encore fallait-il qu'elle les mérite. De ce fait, c'est d'une voix redevenue soudain bien plus calme et quelque peu suppliante qu'elle l'interpella.
« Danyell... Danyell, s'il te plaît !»
N'ayant toujours vu que sur son dos, elle soupira doucement, reposant sa serviette et ses changes sur le banc avant de s'approcher de lui. Sa main attrapant le bras du Poufsouffle, elle força ce dernier à se retourner et ainsi à la regarder, lui faisant réaliser dans le même temps qu'effectivement...Cela faisait une éternité depuis la dernière fois qu'elle avait eu l'occasion de le voir de si près. Et si cette remarque lui brûla le visage, elle n'en resta pas moins déterminée à effacer cette mauvaise entrée en matière.
« Je suis désolée vraiment, c'est juste... Je suis dégoûtée d'avoir perdu le match, j'étais énervée et... J'aurai pas dû, pardon... vraiment » Elle tourna les yeux, légèrement gênée de ce qui allait venir. «Tu te plantes, c'est pas que j'ai pas envie de te parler, au contraire, et... Je sais pas du tout ce que t'étais apparemment décidé à dire ou faire mais c'est bon ça va et je t'écoute.»
C'était bien là la seule info qu'elle avait à peu près compris dans le raisonnement en vrac du septième année, il était décidé à dire ou faire quelque chose, maintenant. Restait à savoir de quoi il s'agissait et prier pour que ses propos n'entraînent pas la née-Bogart dans une nouvelle saute d'humeur.
Danyell L. Bishop
Poufsouffle
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Sujet: Re: It's more than I can stand [Danyell & Serena] Sam 19 Avr - 16:41
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On lui aurait donné une fenêtre, il aurait sauté. Non vraiment, il se sentait tellement misérable sur le moment qu'il se demandait encore pourquoi il n'avait pas pris ses jambes à son cou. Pourquoi fallait-il toujours, toujours, qu'il laisse ses émotions dépassées son bon sens ? Bien sûr, il ne s'en étonnait plus, il était à prévoir qu'au vu des circonstances et de l'entretient à venir, il allait forcément s'énerver à un moment ou à un autre et imaginer le contraire aurait été être tout à fait naïf. Seulement il aurait tout de même souhaité faire une entrée un minimum plus glorieuse... Qu'on puisse le prendre au sérieux pour une fois. Ce genre de schéma devenait tellement redondant qu'il se mettait à attendre désespérément voir venir le jour où il réussirait à sortir de cette spirale infernale, pour le moment cela devenir juste épuisant et Danyell se demandait comment son entourage proche trouvait encore la patience de le supporter. Il n'était cependant pas temps de s'épancher sur ses états d'âme, il était décidé et voulait une réponse, il voulait savoir pourquoi Serena se comportait de la sorte et s'enquérir de son état qui l'inquiétait.
Quelque chose se brisa cependant quand elle lui répondit durement. Oh, il le méritait peut-être, mais il ne pouvait s'empêcher d'être froissé par ce ton froid qu'il ne lui connaissait pas. Il était tout à fait facile de l'attaquer sur sa manière de s'exprimer toujours un peu bancal voir totalement incompréhensible et s'il était le premier à se jeter la pierre dans la matière, il ne supportait pas qu'autrui lui fasse une réflexion à ce propos. C'était idiot, totalement puéril, mais on ne pouvait de toute façon dire que Danyell brillait par sa maturité. Il trouvait ce coup bas, bien qu'il ne soit pas certain qu'elle sache que faire une remarque à ce propos soit un de ses points faibles il lui en voulut profondément. Mauvaise idée que d'être venu ici, très mauvaise idée... Aussi était-il décidé à partir sans demander de reste avant qu'elle ne l'interpelle à nouveau pour présenter ses excuses.
Un entretient était parfois synonyme de montagne russe et visiblement, il en était aujourd'hui monté à bord. Décontenancé par cette nouvelle prise de parole qui lui affirmait qu'il pouvait dire ce qu'il pensait, Danyell resta un instant immobile alors qu'il enfonçait ses mains dans ses poches, tournant toujours résolument le dos à son interlocutrice. La voix de Serena redevint douce et il en voulut à son cœur de s'emballer pour si peu et tandis qu'elle l'invitait enfin à lui faire face, il se laissa faire, la mine renfrognée mais rongée aussi par une certaine culpabilité. Il n'osait pour le moment l'affronter aussi était in résigné à regarder le sol quand bien même il s'était enfin tourné vers elle, il écouta pourtant attentivement ce qu'elle avait à lui dire et en conclut qu'elle était manifestement au moins aussi compliquée que lui. Haussant les épaules, il finit par faire un geste vague de la main qu'il ne réussit à justifier sur le moment avant de reprendre.
- Ouai, désolé pour le match, j'ai entendu que... Enfin bref voilà, c'est franchement pas le bon moment pour venir mais j'avais pas imaginé que tu serais dans cet état-là.
Réponse qui manquait terriblement de niaque à son gout, raclant sa gorge, il se redressa légèrement, sortis ses mains de sa poche pour les frotter l'une contre elle et releva enfin les yeux. L'air dépité de Serena lui serra le cœur et c'est bien maladroitement qu'une de ses mains vint tapoter son épaule dans un mouvement qui se voulait être de solidarité. Il osa à peine la laisser poser quelques secondes avant de reprendre.
- Bref, ouai, je disais quoi... Oui, euh... C'est rien, t'excuse pas, j'ai envie de dire que j'ai pas non plus été franchement délicat non plus donc c'est bon. Match nul, pour celui ci. Maintenant ce que je devais te dire...
Reprit t'il alors qu'il semblait ne réussir à tenir en place. Avec une entrée en matière pareille Danyell ne savait plus très bien comment annoncer sa motivation première de venir la voir. Secouant la tête, il l'attrapa alors par le poignet pour la forcer à venir s'asseoir sur le banc. Il ne savait pas très bien en quoi cela allait les aider de se retrouver assis, mais visiblement, c'est comme ça qu'on procédait, au moins cela l'obligeait à rester un minimum immobile ce qui n'était pas une mauvaise chose.
- Je m'inquiète en fait.
Lâcha-t-il alors qu'il triturait ses doigts à défaut de pouvoir s'agiter dans tous les sens. Il fallait bien qu'il démarre quelque part, non ? Et c'était un fait, il s'inquiétait et cela passait avant sa petite contrariété adolescente qu'elle l'ait ignoré tout ce temps.
- Je m'inquiète vraiment pour toi. Alors me demande pas pourquoi. Enfin si t'es tout à fait en droit de me le demander, mais... C'est juste que j'ai l'impression que t'es distante ces derniers temps, que t'es pas toujours tout à fait celle que j'ai connue même si dis comme ça c’est complètement con, alors tout bêtement je suis venu te voir. C'est ce que font les gens, je crois, quand ils s'inquiètent.
Il se mordit la joue pour éviter d'en rajouter plus, l'anxiété le poussait à parler pour ne rien dire et il allait très vite divaguer si elle ne le coupait pas ou s'il ne s'en chargeait pas lui-même. Poussant un soupir en posant son dos contre le mur, le regard toujours droit devant lui, il croisa ses bras avant de tourner la tête vers la direction ou Serena n'était pas assise. Il aurait voulu rajouter si c’était de sa faute mais le monde ne tournait pas autour de sa personne et il n’avait pas envie qu’elle lui réplique quelque chose pareil. Non, maintenant il fallait juste attendre sa réaction, voir si elle avait quelque chose à lui dire, à affirmer ou démentir.
Serena B. Pendragon
Serpentard
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Sujet: Re: It's more than I can stand [Danyell & Serena] Mer 23 Avr - 10:37
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Avait-elle donc été tellement loin qu'il n'osait même plus la regarder en face ? Alors que la jeune femme se rongeait les sangs vis à vis de son propre comportement envers Danyell, la réaction de ce dernier ne parvint pas à la rassurer. Les mains bien vissées dans ses poches, le regard plongé vers le sol, il était évident à ses yeux que de toute manière, elle aurait beau chercher à se montrer aussi douce qu'elle le pouvait, lui n'oublierait pas la dureté de ses premiers mots. Peut-être même lui en voulait-il pour ça... Bien malgré elle, la Serpentard s'impatientait, et ne fut pas remise de cet état lorsque le Poufsouffle assura qu'en effet, il avait bien mal choisi son moment pour venir, agrémentant son discours du fait qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle puisse être aussi touchée par cela. Et ces mots la laissèrent interdite.
A quoi s'attendait-il dans ce cas ? Comment se comportait Serena Pendragon dans ce genre de situation au juste ? Pleurait-elle auprès de ses camarades ? Non, aussi douée fut-elle pour jouer son rôle, elle ne s'était jamais abaissée à jouer les écervelées chouinant à tout bout de champs à la moindre contrariété. Continuait-elle de sourire en assurant qu'ils feraient mieux la prochaine fois ? Sans doute, mais à vrai dire, elle était tellement nerveuse, frustrée et en colère contre tout ces derniers temps que même avec la meilleure volonté du monde, cette réaction lui paraissait tout aussi absurde que la première option. Quoi alors ? Qu'attendait-il d'elle, lui qui finalement n'était que l'ami d'une femme factice ? Qu'elle qu'en fut la réponse, les questions s'envolèrent dès lors que Danyell accepta de se redresser. De la regarder. De la toucher, quoi que le contact fut bref et bien plus gênant qu'apaisant. Oui, là, rivée dans le doux regard couleur noisette du jaune et noir ne cessant de piétiner, l'air de chercher ses mots, elle sembla soudain se rappeler de toutes ces choses qu'elle avait volontairement mis de côté, presque oublié dans la débâcle de tous les derniers événements survenus. De toutes ces choses qui expliquait finalement à elles seules pourquoi Danyell Bishop était un jour devenu spécial à ses yeux. Peu de temps pour s'attarder en réflexion cependant, déjà, le jeune homme voulait en arriver au véritable but de sa visite. Sentant la poigne du garçon autour de son poignet, elle se laissa guider jusqu'au banc où ils finirent assis l'un près de l'autre dans une ambiance qui tout à coup sembla redevenir pesante aux yeux de la Serpentard. Allons bon, tous les signes avant-curseurs de l'interrogatoire étaient désormais réunis. Quelque peu agacée, elle imaginait déjà toutes les questions qui allaient bien pouvoir surgir d'entre les lèvres du Bishop, des questions qui tourneraient autour de cette distance entre eux, du pourquoi elle se montrait soudain si agressive quand tous ne l'avaient toujours connus que si douce et sereine. Sauf que loupé, loin de démarrer avec un sujet qui fâche, les premiers mots du brun furent portèrent de l'inquiétude qu'il ressentait à son égard. Parce qu'elle était distante, parce qu'elle n'était pas tout à fait celle qu'il avait connu, du moins était-ce ainsi qu'il le ressentait.
Ainsi, l'agacement fit place à la culpabilité, et la culpabilité laissa place à une envie foudroyante de se laisser aller. Pourquoi pas de crier, de pleurer. Tout ce que venait de dire Danyell, bien qu'elle eut conscience de n'avoir à faire qu'à des paroles censées dans une bouche amicale, lui donnait férocement envie de lâcher prise car à tout ceux qui s'était légèrement inquiété de son état, à tout ses faux amis constituant sa cour, elle avait tenu le même discours que lui avait involontairement soufflé Lysander Parkinson à la rentrée des vacances de Noël. Une peine de cœur. Danyell ne goberait jamais un truc pareil. Par ailleurs, elle s'étonna que ce dernier n'y fasse aucunement mention. La preuve qu'au moins la rumeur n'avait pas atteint ses oreilles, une petite étincelle de chance dans le chaos qu'était devenu son existence ces derniers mois. En tous les cas, qu'allait-elle répondre ? Qu'est-ce qui pouvait justifié un tel état ? Elle ne pouvait certainement pas dire être stressée par les examens ou par les stages, après tout, c'était une situation qu'elle avait toujours su gérer avec brio, et ce n'était un secret pour personne que Serena Pendragon au vue de ses notes n'auraient jamais besoin de s'inquiéter pour la poursuite de ses études. Dans ce cas, que restait-il à la simple et banale adolescente qu'elle était qui puisse justifier mieux que la vérité ce revirement ? Passé les peines de cœur et le stress des examens, qu'est-ce qu'un étudiant lambda pouvait redouter au point de changer radicalement ? Il n'était pas question d'aller accuser qui que ce soit de lui faire du tort, le Poufsouffle pourrait être capable de s'en aller le trouver. Peut-être pouvait-elle alors sortir la carte Joker du « J'ai perdu un proche » ou du « J'ai des soucis d'ordre privé. », mais cela, même les professeurs n'y croyaient plus, alors autant dire qu'il était inutile de faire gober un truc aussi gros au brun se tenant à ses côtés et qui, de toute évidence, avait de nouveau fuit son regard.
Levant une main vers sa nuque, elle massa doucement cette dernière sans piper mot. Où était-il donc son flegme à mentir, cette petite étincelle d'imagination qui l'avait toujours sorti des situations les plus cocasses ? Partie bien loin à première vue... Mais il fallait bien répondre.
« Tu devrais pas t’inquiéter comme ça Danyell... » Murmura-t-elle d'un ton bien plus las qu'elle ne l'aurait voulu, fixant à son tour un point imaginaire se trouvant à l'opposé d'eux. « Je veux dire... Je comprend pourquoi tu as cette impression et je suis désolée de te causer du soucis mais... Y'a pas de raison vraiment particulière. J'ai pas envie d'être distante c'est juste que j'ai beaucoup de boulot là et sans doute trop d'activités extra-scolaires à gérer. En fait je crois... Que je suis juste fatiguée de tout ça. »
Enfin, ça lui était revenu. Sans besoin de calculer, elle était parvenu à tenir un discours presque plausible bien que le ton morne qui fut le sien puisse manquer de convaincre son interlocuteur de la véracité de tels propos. Oui, elle avait bel et bien le sentiment d'être tirée d'affaire. L'ennui fut sans doute que ses dernières paroles, bien que Danyell n'auraient pu en saisir le double sens, étaient en réalité plus vraies qu'elle-même ne voulait bien se l'admettre et que, de ce fait, cela lui fit tirer sur un fil rouge qu'elle avait toujours bravement ignoré jusque-là.
« Le Quidditch, le journal, ce rôle de préfet, le club de potions, le club de duel en plus des cours... C'est pas que je trouve ça désagréable d'être aussi impliquée c'est juste... Juste que j'en arrive à un point où je ne sais même plus pourquoi je fais tout ça, pourquoi je m'épuise à longueur de temps... » Ses yeux perdues dans le vague, elle préféra s'arrêter de suite. La boule qui doucement se formait dans sa gorge laissait amplement pressentir son malaise sans qu'elle n'ait besoin d'en rajouter. Et bien qu'elle tenta de rester forte et impeccablement neutre, la façon qu'elle avait de se tenir les mains parlaient finalement d'elle-même. Oui, ce n'était qu'un tout petit point, sans aucun doute le plus infime de ses soucis, mais au moins pouvait-elle se vanter de ne pas avoir complètement menti à celui qui avait eu le courage de venir la trouver pour lui faire connaître son trouble. Par ailleurs, elle tourna enfin la tête vers lui, bien que lui se soit détourné d'elle. Et Serena Bogart parla alors, dure et inflexible.
« Je suis désolé si ça te déçoit ou si ça t'inquiète... Mais finalement je ne suis peut-être pas une fille aussi bien que tu l'imagines. » Elle murmura, à peine audible. « Bien au contraire... », puis s'adossa à son tour contre le mur. Voilà. Cela au moins, c'était dit. Et de cette façon, peut-être auraient-ils à s'éviter des sujets aussi fâcheux que le bal de Noël ou la rentrée des vacances d'hiver. Ce serait toujours ça de gagné.
[
Danyell L. Bishop
Poufsouffle
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Sujet: Re: It's more than I can stand [Danyell & Serena] Dim 27 Avr - 16:12
It's more than I can stand
Tout ça était tout à fait bizarre. Il ne savait pas s'il était en train de correctement s'y prendre, mais a priori, en son sens, et pour le moment, il avait l'impression qu'il s'en tirait plutôt bien. Après un premier dérapage tout à fait honteux, il avait au moins réussi à lui faire entendre la cause de sa venue et la raison de son inquiétude. Rare étaient ces moments où il réussissait à se poser et à parler « le plus simplement du monde » comme décriraient certains, aussi saluait-il sa propre performance. Quelque fois après tout, entre deux injures adressé à sois même, on pouvait aussi se faire quelque compliments... Malgré tout, il n'en restait pas moins nerveux. Triturant ses doigts, il peinait à rester en place et quand bien venir se poser sur ce banc lui avait donné une bonne assise, il n'en restait pas moins perturbé de se retrouver si près de la Serpentard. Des semaines qu'ils n'avaient pas échangé plus que des banalités, voilà qu'il avait la sensation de retrouver partiellement la relation qu'ils avaient pu construire il y a quelques mois avant que le silence ne se charge de la détruire. Il ne savait pourtant pas trop quoi espérer, imaginant difficilement qu'ils réussissent à sortir de cette salle en reprenant comme au bon vieux temps. On ne mettait pas à carreaux des non-dits si facilement, cela se saurait, mais si au moins les choses pouvaient un minimum s'arranger...
Alors il l'écouta aussi patiemment que son caractère emporté le lui permettait. Mains liens, coude posé sur ses genoux, il fixait le sol alors que son pied s'agitait pour manifester parfois une certaine anxiété. Elle lui assurait donc qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter ? Qu'elle n'avait jamais cherché à mettre de la distance ? Conneries. Il voulait bien croire à son histoire de boulot, il n'avait jamais su à vrai dire comment elle arrivait à gérer autant de chose à la fois et n'avait pas manqué de formuler plusieurs hypothèses à ce propos souvent sans queue ni tête, mais était-ce une excuse suffisante pour justifier son impression qu'elle l'ignorait royalement ? Évidemment, il était loin d'être en reste. Lui non plus n'avait pas forcément cherché, jusqu'à aujourd'hui, à renouer le contact avec elle. Est-ce qu'il n'y avait vraiment que ça ? Qu'une lassitude d'un quotidien surchargé ? Avait-elle donc décidé d'évincer de sa vie les quelques « détails » qui lui prenaient trop de temps pour se consacrer à ses autres activités jugées plus essentiels ? Cette idée ne lui plaisait pas franchement et le confrontait à l'idée que, peut-être, elle ne tenait pas à lui autant qu'il l'avait cru un jour. Raisonna en lui les mots de Melchior et Charlie qui avait voulu lui faire entendre qu'il croyait toujours le monde contre lui alors qu'il n'en était rien, lui, l'idiot Danyell Bishop qui ne voulait rien croire sinon ce qu'imaginait son cerveau maladivement paranoïaque. Il chassa très rapidement cette pensée, posant son dos contre le mur en se laissant un peu glissée sur le banc, mine renfrognée et un tantinet blessé.
Il ne put s'empêcher de tiquer bruyamment quand Serena suggéra qu'elle n'était pas la gentille fille qu'il pensait, il détestait ça et déjà échauffé par ce qu'il avait cru comprendre de son explication, il n'était pas certain de pouvoir supporter sa remise en question. « Tu parles d'un ami ! » aurait souligner narquoisement certain, mais après tout ceux qui faisaient partie de son entourage savaient bien comment il était, assez pour ne pas se formaliser de son manque de délicatesse.
- Bah je sais pas, ménage toi, arrête de te prendre la tête avec autant de truc.
Il avait été plus froid qu'il ne l'aurait souhaité, mais il ne s'en excusa pas. Croisant ses bras, il souffla un instant avant de lui jeter un bref coup d'œil.
- Je veux dire ça tiens qu'à toi de faire le tri dans ce dont t'as besoin et ce dont tu peux franchement te dispenser.
« Visiblement je fais partie de la deuxième catégorie » s'empêcha-t-il de formuler à voix haute.
- A quoi ça te sert en plus ? J'ai jamais compris ! Encore ça te ferait plaisir de faire ça, mais visiblement même pas... Je pensais, je sais pas moi, que t'aimais bien. Me dit pas que tu fais ça pour prouver quelque chose à qui que ce soit ? Non parce que si c'est ça arrête tout de suite. Je veux dire, ouai ouai c'est bien d'être impliqué et tout mais bon, c'est bon, à ce niveau-là t'as plus rien à prouver crois-moi, alors arrête de te rendre malade. Ça va deux secondes de porter autant de médailles, mais si ça joue comme ça sur ton comportement...
Il regrettait déjà cette dernière phrase et il ne put s'empêcher de fermer les yeux après avoir poussé un soupir bruyant.
- Après tu m'expliqueras un de ces quatre comment t'en viens à la conclusion que t'es pas une fille bien, mais bon...
Mais ne pouvait-il pas tout simplement se taire ?! Pourquoi n'arrivait-il pas à se retenir, à faire preuve d'un peu plus de douceurs quand s'en était nécessaire ? Mais non, rien à faire, quand la colère prenait le dessus, il pouvait se montrer infect parfois. Ce n'était même pas dans le but de faire du mal à Serena, au contraire, il voulait juste lui mettre la vérité en face des yeux : si elle était crevée et fatiguée par tout ce cinéma, pourquoi n'y mettait-elle pas fin ? Bien sûr, il était question d'engagements et de tout ce bazar, mais s'en était aussi une de bon sens.
- Le truc du bal t'as pas aidé aussi forcément, j'ai entendu deux trois trucs mais bon, ça non plus je pige pas bordel. Si ça aussi ça a joué dans la balance pour justifier le fait que tu me parles plus dis le moi franchement, parce que je t'avoue que je peine à comprendre le délire ! C'est quoi, c'est le fait que je sois un pote de Guillem ? Je veux dire, ouai ok ,mais... C'est bon hein, j'aurais été assez grand pour me faire une raison.
Ou comment mettre les pieds dans le plat comme un chef. Il n'avait pas eu envie d'aborder ce sujet, mais il lui avait échappé bien malgré lui. Il avait bien vu ce soir-là, le regard de Serena sur son camarade, la déception qui en avait suivi quand il avait quitté le petit groupe pour s'en aller au bras de Toadelynn Bellastrom. La suite, tout le monde la connaissait... Les deux étaient en couple, et on prêtait une peine de cœur à Serena pendant les vacances. Il n'avait jamais cherché à se renseigner la dessus, il avait juste cru comprendre qu'il s'agissait bien de ça. Fin de l'histoire.
- Oublie ça, ok ? J'ai pas envie d'en parler, et toi non plus j'imagine. Désolé, d'accord, désolé.
Conclut, il en agitant ses mains, se relevant alors sans trop savoir pourquoi. Empêtré à nouveau dans une situation qui lui échappait, un scénario bien trop prévisible...
Serena B. Pendragon
Serpentard
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Sujet: Re: It's more than I can stand [Danyell & Serena] Jeu 8 Mai - 20:00
It's more than I can stand
« Close enough to fall inside, close enough to kill »
Hallucinante était la capacité qu'avait Danyell Bishop de pouvoir en quelques minutes la faire passer de la désolation et l'attendrissement à une colère profonde. Certes, sa marque avait été un élément perturbateur des plus incontrôlables en ce qui concernait son humeur et il allait sans dire que depuis que cette dernière lui entravait le bras, plus rien n'allait. Ses nerfs, à fleur de peau, lui murmuraient des mots fielleux qui la poussait à rejeter les gens, à rejeter la sympathie. Elle-même se trouvait plus...mauvaise, moins enclin à passer outre certaines choses de la vie quotidienne. Oui, le moins que l'on puisse dire, était que cette marque avait une influence terrible sur ses réactions ainsi que sur ses sentiments, et les réponses tranchantes du Poufsouffle assis à ses côtés semblaient peu compatibles avec cela. De ce fait, ce fut lèvres pincées et sourcils froncés qu'elle l'entendit la blâmer sur le fait qu'elle se prenait la tête avec autant d'activité, incapable de faire le tri entre l'essentiel et le superflu. Elle entrouvrit la bouche, la referma aussitôt, la mine fermée.
Espèce d'abruti! cria sa conscience à son interlocuteur. Oh oui, c'était sans doute très facile pour un type ayant la vie si aisée de se défaire en quelques mots de ses activités, de changer de voie comme il l'entendait. Forcément, lui n'avait pas d'épée de Damoclès toute prête à faucher sa vie pour un refus, lui n'avait pas à vivre dans le secret, ni à tout faire pour se faire apprécier de gens dont il n'avait cure. Oui ce devait être tellement facile une vie comme la sienne : des devoirs, des potes et rien d'autre. Une bouffée de haine la gagna irrésistiblement, chassant sans vergogne les sentiments de tendresse sincère qu'avait toujours été les siens, la rappelant à ce que la présence d'Eugénia, quelques mois plus tôt lui avait également fait ressentir. Haine, jalousie, colère. La liste s'étendait à n'en plus finir, tout comme les paroles de Danyell qui vinrent lui brûler les joues, menaçant de faire exploser de rage la Serpentard au bord de l'abysse. Me dit pas que tu fais ça pour prouver quelque chose à qui que ce soit ?, arrête tout de suite, à ce niveau-là t'as plus rien à prouver à personne. Il avait tort. Elle le détestait. Plus il parlait, plus elle le détestait. Et quand il lui souffla qu'un de ces quatre il faudrait qu'elle lui explique en quoi elle n'était pas une fille bien, un léger rictus mauvais se dessina sur la visage de la brune se pavant de l'idée qu'elle le lui prouverait bien de suite à l'aide de quelques injures bien placées. Par chance, l'influence qu'exerçait sur elle son fléau n'avait pas encore assez porté atteinte à sa patience pour qu'elle ne puisse plus tenir sa langue. Il n'en fut pas de même pour ses jambes. Se redressant vivement sur ces dernières, c'est en faisant les cent pas, la mine agacée et les bras de nouveaux croisés sur sa poitrine qu'elle attendit la fin des hostilités. Bon sang, par Merlin, pourquoi n'était-il pas comme tout ces autres bouffons qui la prenait en douceur par la taille ou les épaules en lui disant que tout irait pour le mieux ? Pourquoi ne faisait-il pas parti de la brillante équipe de looseurs qui savaient si bien venir la trouver pour lui glisser que si elle en ressentait le besoin, eux étaient là pour pallier à sa fureur latente ? Sans doute parce qu'au fond, elle n'aurait jamais tant tenu à lui s'il avait fait parti de ceux là, mais enfin, pour l'heure, la conclusion de Danyell fut le coup de grâce porté à sa patience déjà fortement ébranlée.
Et pour cause, lorsqu'il évoqua le truc du bal son cœur avait manqué un battement. En une seconde, une seule, tout le raisonnement de la vert et argent s'était porté naïvement, sous l'effet de la surprise, sur l'idée qu'il savait ce qui lui était arrivé et sur la peur qui en découlait. En une seconde, elle avait injurié la liste de trois seules personnes tenues au courant, son bourreau compris, et les incendia comme jamais. En une seconde, elle avait cru pouvoir se laisser fondre dans ses bras, mais cette seconde, comme toute bonne seconde qui se respecte fut un laps de temps si court que tout ce qu'il en résultat cette dernière passée fut un flot de déception mêlée de colère envers elle-même et envers lui. Bien sûr que non, il ne savait pas. Il ne savait rien au fond, n'en saurait jamais rien. Comment aurait-il pu seulement savoir ? Non, ce dont il parlait était de ce dont tout le monde avait entendu parler, de la malheureuse petite peine de cœur de Serena Pendragon. La jeune femme fit claquer sa langue à son palet. Sérieusement, elle n'avait aucune envie de devoir se lancer dans les molles explications habituelles, d'autant plus que se rappeler du bal, s'était également se rappeler de quelle adorable façon Danyell l'avait fuit au profit de sa rouquine de cavalière. Malheureusement, dès lors que le jaune et noir eut prononcé le nom de Guillem, lequel faisait désormais parti de la liste de son vocabulaire tabou depuis que par sa faute, ce dernier avait été agressé, et qu'il eut enchaîné en lui demandant de laisser tomber et d'oublier tout ce qu'il venait de dire, la barrière qui retenait encore sa furie se brisa, laissant place à un ton haussé, colérique et qui n'avait plus rien de tendre.
« Oh mais non, au contraire Danyell, parlons en du bal puisque ça a l'air de tant te tenir à cœur ! Et par Merlin, comme ça tu auras tout le loisir de me dire ce que Guillem fout au milieu de cette conversation parce que là je dois avouer que si toi tu ne piges rien, je suis plus grand chose à l'affaire non plus tu vois ! T'es là, en train de me balancer avec toute ta superbe et habituelle tendresse combien je suis idiote de m'acharner de faire tout ce que je fais si ça me fatigue pour venir ensuite pleurnicher sur le fait qu'on se parle plus alors qu'à mon sens, tu n'as même pas du te poser les bonnes questions avant d'en conclure que tu comprenais rien ! ».
Ça y est, le sort était jeté. A présent qu'elle se laissait aller à sa colère et aux autres maux lui serrant gorge et ventre, la née-Bogart pu sentir sa peau se serrer sous le maquillage qu'elle portait, la marque lui traversant la peau battant comme un cœur à vive allure, crispant ses doigts engourdis. Et plus elle se laissait aller, plus la marque faisait mal. Plus la marque faisait ressentir sa présence physique.
« Et surtout comme ça tu pourras me dire ce que tu entends par le fait que tu es, semble-t-il assez grand pour te faire une rais... !! » Des cris qu'elle avait lancés ne restait plus que le silence. Au silence qui l'avait coupé dans sa propre phrase, ne lui laissant que cette expression de profonde perplexité sur son visage tandis qu'elle contemplait le brun toujours assis devant elle et dont l'expression trahissait la désapprobation qu'il devait ressentir à se faire enguirlander de la sorte. Répéter les mots de Danyell avait semble-t-il été bénéfiques car dans cette phrase, il lui sembla qu'elle venait de découvrir quelque chose qui jusque lors lui avait échappé, bien que cela ne fut pas du tout cohérent avec ce qu'elle pensait savoir jusque lors. Mais enfin, elle se rapprocha, encore et encore, jusqu'à pouvoir sentir ses genoux frôler ceux du Poufsouffle encore assis. Bien qu'ayant les bras ballant, elle joua avec ses doigts, les faisant se mouvoir lentement pour en chasser les sensations gênantes procurées par son mal, et ses paroles furent sans appel. Malgré le ton désormais calme dont elle usa, ce dernier trahissait à nouveau, plus que de l'agacement, comme une sorte de désolation probante.
« Ce que t'as entendu... par rapport au truc du bal...t'as vraiment cru que le seul rapport entre ça et toi c'était Guillem ? Tu t'es vraiment dit, au vu de ce qui s'est passé entre nous que la seule chose qui me poussait à plus te parler c'était le fait que mon meilleur ami se mette en couple ? » Elle se mordit la lèvre. Il y avait derrière tout cela un mensonge si énorme à cacher, des événements tellement monstrueux qu'il lui sembla honteux tout à coup de reprêter attention à des sentiments banals et surtout, de mêler Danyell à ses petits états d'âme. Cependant, elle avait vraiment détester le voir partir avec Emily Mortimer, avait vraiment eu mal de le voir se paver d'une de ses congénères Poufsouffle sans même penser lui demander à elle de l'accompagner. Elle avait promis à Guillem lors du gala Pencroff qu'elle lui offrirait sa main à leur prochaine occasion de danser, cela ne signifiait pas pour autant qu'elle avait jurer ne pouvoir danser qu'avec lui. Elle qui avait été si heureuse de retrouver son ami alors, se trouva pourvu d'une bien vilaine amertume.
« Toi t'es pas du genre à te remettre en question, hein ? » Demanda-t-elle, amère. « T'es qu'un abruti Dan' ! T'es vraiment qu'un bel abruti...»
Elle se mordit l'intérieur de la joue, ses yeux profondément plantés dans les siens, à cette distance toujours si déraisonnable. A présent qu'elle avait gentiment exposé son petit point de vue, elle aurait du se sentir plus légère, mais à bien y réfléchir, sachant qu'elle-même été allée au bal avec Guillem, lui aurait très bien pu lui reprocher ce qu'elle-même avait à reprocher à Emily. Si elle était jalouse, pourquoi lui ne le serait pas ? Si elle avait mal, pourquoi lui ne serait-il pas énervé aussi ? Ils étaient idiots, l'un et l'autre. Idiots et orgueilleux, mais il avait eu raison au moins sur un point tout à l'heure : il ne tenait qu'à elle de faire le tri entre ce dont elle avait besoin et ce dont elle pouvait se passer. Et bien qu'elle ne fut pas certaine d'avoir besoin de Danyell Bishop, il lui sembla clair qu'à ses yeux, il était de ceux dont effectivement, elle ne pourrait se passer. Alors, elle acheva sa phrase en un murmure. « ...et moi aussi. »
Dès lors, ses mains qu'elle avait jusque lors garder en retrait s'en vinrent à sa rencontre, se posant avec aisance, comme si cela avait été des plus naturels, dans la nuque du garçon dont elle n'avait su quitter le regard. Lentement, sa tête suivit le mouvement, descendant vers cette bouche pleine qui lui avait causé tant de colère jusque là pour venir en embrasser la commissure avec douceur. Non elle ne l'embrasserait plus vraiment. Elle l'avait déjà fait le jour de leur rencontre, et à présent ne serait plus en mesure de souffrir un refus. Sans doute son mensonge de cœur brisé allait-il bientôt devenir une réalité, et s'il restait encore une chose à sauver entre eux, ce devait être fait maintenant, mais elle n'en prendrait pas le parti. N'en ferait pas plus que les mots qu'elle lui glissa en un murmure faible et hésitant.
« Ce soir là, je voulais seulement que tu restes avec moi. Qu'on reste... ensemble. »
A cet instant, plus que jamais, une envie folle de fuir lui serra le ventre. Non pas que ce semblant de déclaration lui eut fait peur mais il lui sembla qu'en tous les cas, ce dernier serait vain et qu'il était d'une pure évidence que toute cette histoire n'amènerait rien de bon. Elle ne voulait pas le perdre. N'avait jamais eu que son amitié bien qu'elle ait tant espéré plus, pourquoi avoir ressenti le besoin de gâcher tout cela ? Peut-être parce qu'inconsciemment, l'idée d'être à jamais ignorée de lui reviendrait à tourner une page définitive sur le peu de tranquillité qu'elle avait jamais su construire. Cependant, alors que lentement, elle s'écarta de lui, prête à partir si la situation s'y prêtait, la sensation chaude d'une main sur son bras la ramena à sa position initiale. A celle-là même qui, de là où elle se trouvait, lui faisait ressentir la douceur du souffle de Danyell Bishop contre sa peau frissonnante.
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Sujet: Re: It's more than I can stand [Danyell & Serena] Dim 18 Mai - 22:07
It's more than I can stand
Tout ce qui semblait normal aux yeux des autres ne semblait parfois avoir aucun sens à ceux de Danyell Bishop. Sûrement la situation aurait réclamé de lui un peu plus de compassions, de douceur, mais de sa bouche ne sortaient rien d'agréable et il s'embourbait toujours un peu plus dans un flot de paroles regrettable et dur qu'il ne semblait pouvoir contenir. Seulement... Il était en colère. En colère car il ne comprenait pas, ne maitrisait rien et ne savait fichtrement pas comment allait se conclure cet entretien. Il était venu ici pour avoir des réponses, maintenant qu'il les avait ne pouvait-il pas s'en contenter ? Sûrement ces dernières avaient ouvert une brèche vers d'autre questionnement qu'il ne pouvait pas laisser plus longtemps en suspens, est-ce que cela justifiait pour autant son état actuel ? De son gout, oui. Pour une fois, il n'avait pas envie de s'en vouloir d'être honnête ou cassant, il en avait assez de tenir ce rôle, de tenir rigueur à cette culpabilité bidon qui lui bouffait la vie. Qu'on joue cartes sur table, sans regret ni remord à la clé. Il essayait de se persuader que crever l'abcès était le mieux à faire et qu'en sortant de cette pièce, ils sauraient tous les deux à quoi s'en tenir. Voilà, c'était le meilleur des scénarios qu'il pouvait imaginer, c'est tout ce qu'il leur souhaitait.
S'il s'en tenait donc à la ligne conductrice de ce cahier des charges, il se devait d'aborder le sujet du bal. Déjà parce que cela le démangeait depuis bien longtemps et surtout parce qu'il avait la sensation que le malaise avait démarrée là-bas. Il voulait bien croire à son excuse de surmenage, moins au fait qu'elle n'avait rien à dire sur cette soirée aussi était-il bon de mettre les choses aux clairs. Il l'avait fait de manières des plus maladroites qui soit, certes, et dans un premier temps, il n'avait absolument pas eu envie de déblatérer autour de ce sujet seulement maintenant qu'il était mis sur la table, il se persuadait qu'il avait bien fait. Il avait présenté ses excuses, tenter de lui faire promettre de ne pas lui en tenir rigueur, mais au fond... Il avait envie qu'elle rebondisse sur ce qu'il venait de dire. Beaucoup trop compliqués comme garçon, c'était désespérant.
Seulement compliqué... Il était loin d'être le seul à l'être. Quand Serena s'insurgea, perdant toute tendresse pour ne faire entendre que sa colère, il resta debout et abattu, incapable de rétorquer quoi que ce soit. Comment ça, Guillem n'avait rien à voir dans cette affaire ? Ne devait-il pas avoir sa place au centre de l'intrigue au contraire ? Déglutissant avec difficulté en serrant doucement ses poings pour éviter de s'emporter, il fronça les sourcils en la voyant s'agiter comme une démente et se débattre contre sa propre rage. Par sa faute ? Venait-il vraiment de plonger lui-même Serena Pendragon dans une pareille colère ? En tous les cas, elle l'embarquait dans une véritable attraction à sensation, en un tiers de seconde, il était attendri puis finalement furieux, aurait voulu trouver les mots justes puis se ravisait au plus vite de formuler quoi que ce soit. Ce qui était certain, c'est qu'il était incapable de gérer cela en se laissant aller à un pareil emportement aussi se rassit-il, plongeant son visage entre ses mains, crispant ses doigts et soufflant comme dans l'espoir d'extérioriser toutes les tensions. Et puis elle y arriva, à cette simple phrase qu'elle sembla comprendre aussi vite qu'elle la répéta, cette simple phrase qui voulait tout dire et qui lui avait échappé plus tôt. Le fait qu'elle s'y arrête lui vrilla le cœur et Danyell n'osa pas relever la tête, restant dans cette position qui lui offrait le confort de ne pas se confronter tout de suite à son regard. Sous ses mains contractées, il sentit le feu lui monter aux joues et il ferma un instant les yeux sans savoir trop ce qu'il devait invoquer pour que la suite ne soit pas trop douloureuse.
Qu'elle parle, bon dieu qu'elle parle ! Comme tout à l'heure, sans s'arrêter ! Mais qu'elle ne le laisse pas comme ça sans lui offrir le moindre commentaire sur la chose. Il surprenait son cœur à frapper sa cage thoracique avec tant de violences qu'il aurait presque été certain que c'était le seul bruit qu'on discernait à cet instant. Se faire une raison oui. Passer à autre chose, oublier ces sentiments qu'il avait nourris pour elle, cette espèce de fantasme tordu auquel il avait cru un instant pouvoir donner vie. C'est le chemin qu'il essayait de faire depuis quelques mois maintenant, depuis qu'il avait compris que c'était foutu et qu'il n'aurait jamais dû croire que quelque chose puisse exister. Qu'allait-elle penser de lui maintenant ? Elle avait très certainement compris de quoi il en retournait, allait-elle le congédier en reprenant ce ton doucereux qu'on lui connaissait si bien ? Allait-il avoir droit au coup du « tu sais, tu es un ami avant tout, je ne veux pas briser ça, tu comprends ? » ? Il avait envie de lui gueuler de ne rien lui répondre au final, de lui dire que de toute manière, c'était régler cette histoire et qu'elle n'avait pas à s'en faire. Oui, voilà, si elle ne voulait plus entendre parler de lui, il s'y tiendrait, qu'elle se concentre sur les études, sur ces activités qui lui pompaient tout son temps, mais qu'elle oublie cette espèce de confession à demi-mot surtout.
Il les sentit alors, ses jambes contre ses genoux. Elle était debout devant lui, mais il était résigné à garder la tête basse. Rouvrant cependant les yeux et s'acheminant à fixer le sol en priant pour qu'elle ne remarque pas son désarroi, il frotta ses mains sur son pantalon en rougissant de plus belle quand il eut l'audace de relever légèrement les yeux. Ces jambes nues ne pouvaient en aucun cas apaiser son désarroi aussi cola t'il son coude contre son genou, repliant ses doigts en poing et posant sa joue contre ce dernier en préférant s'intéresser aux dalles qui jonchaient le sol. Oui, voilà, les compter pour passer le temps. Mais impossible de dépasser le chiffre 3, sont esprit était bien trop embrouillé et il n'arrivait à rien.
Enfin, elle l'utilisa, ce terme « meilleur ami » pour désigner Guillem et une brique sembla lui tomber sur le crâne. Quel con. Quel sombre con. Quel... Se mordant l'intérieur de la joue en s'insultant de tous les noms, sa respiration se fit plus forte et plus difficile, c'était officiel cette fois il voulait se barrer et mourir de honte dès qu'il aurait franchi le seuil de la porte.
Oui, oui sur ce coup-là, il lui donnait raison aussi continua t'il a observé le sol, espérant presque de disparaitre à force de silence. Et pourtant... Sans qu'il ne puisse foutrement comprendre ce qui se passait, il sentit les mains de la jeune fille se glisser derrière sa nuque et quand il releva les yeux pour comprendre ce geste, il vit son visage fondre vers les siens jusqu'à sentir les lèvres de la jeune fille se poser si près des siennes. Qu'on lui explique, vraiment, qu'on lui explique parce qu'il n'y comprenait plus rien. Il n'eut même pas l'occasion de profiter de cette tendresse tant elle l'avait pris au dépourvu, il devait avoir un visage d'idiot alors qu'il cherchait cette fois à lire dans ses yeux qu'elles étaient ses intentions. Et alors, un nouveau coup de massue. Ces mots qui ne trouvèrent aucun sens à ses oreilles le percutèrent de pleins fouets, aussi au moment où elle chercha à le fuir, il la rattrapa en entourant son fin poignet de ses doigts pour la ramener vers lui. Il ne parla pas tout de suite, interdit, surpris par la tournure des événements et ne cherchant vainement la réponse à la question : que faire ?
- Écoutes, il va falloir que tu sois plus clair.
Ce fut les premiers mots qui franchirent ses lèvres, aucune colère, juste de l'incompréhension et un brin de naïveté déconcertant.
- Je veux dire, je... Enfin je sais pas là j'ai... Écoutes, écoutes, c'est compliqué, d'accord ? Je veux pas me faire de fausses idées ou bien... Non c'est pas ça mais écoutes !
Reprit-il un peu plus fermement sans trop savoir pour autant, ce qu'il voulait lui faire entendre.
- Guillem... Enfin pour Guillem, moi j'ai juste cru que... Bordel je me sens con maintenant de dire ça, c'est juste que la manière dont tu l'as regardé ce soir-là, et puis le fait que vous y alliez ensemble enfin... Pour moi c'était clair qu'il se passait un truc entre vous ! C'est tout j'ai... J'ai rien imaginé d'autre, même si ça c'est déjà assez. Je...
Bougeant légèrement sans trop savoir comment la tenir dans ses bras ni s'il était bon se faire le moindre geste qui pouvait le plonger dans un certain embarras, il opta pour passer ses bras autour de sa taille sans que cela ne donnât l'impression que cela soit naturel.
- J'aurais bien voulu passer plus de temps aussi avec toi ce soir-là, c'est ce que je veux dire.
Il l'avait dit. Voilà. Et alors qu'il osait enfin la regarder sans sourciller, sans détourner le regard ou être agiter de tic nerveux, il osa porter une de ses mains sur sa joue dans un geste empli de maladresse avant qu'il ne se ravise
- Tu peux le répéter hein, je suis un abruti. Enfin encore faut il que j'ai bien compris...
Se pinçant ses lèvres en grimaçant doucement à l'idée qu'effectivement, il n'avait rien saisis de se qu'elle avait dit, il se demanda s'il aurait l'audace de séparer les quelques centimètres qui séparaient leurs bouches pour conclure cette entretient de manière claire puisqu'il ne pouvait pas réclamer à quelqu'un de l'être s'il ne l'était pas lui même. Seulement la chute lui paraissait bien trop douloureuse et la honte bien trop difficile à assumer si finalement, ce n'était absolument pas se qu'elle recherchait.
- Je t'aime bien Serena, je veux dire, tu comptes pour moi. Mais vraiment. Tu comprends...?
Ajouta t'il la gorge serré. Dé jeté, c'était fait. Plus qu'à attendre la sentence maintenant.
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Sujet: Re: It's more than I can stand [Danyell & Serena]