ne énième nuit où le marchand de sable avait boudé son lit. L'insomnie avait toujours fait partie de son quotidien mais il fallait bien avouer que ces derniers temps s'étaient encore pire. Des cernes s'étaient installés sous ses délicats yeux, sa taille s'amincissait, si bien qu'il lui fallait de plus en plus de temps pour se préparer le matin. Pour cacher ces défauts que la nuit, l'inquiétude, lui apportait et faire croire à Poudlard que rien ne l'atteignait. Sa couette tomba au sol alors qu'elle basculait ses jambes nues dans le vide. Le contact froid du sol lui fit du bien, Eugenia se passa une main sur son visage tiré mais parfaitement éveillé, puis entreprit de réunir ses cheveux en une même masse. Des gestes inutiles mais qui lui permettait de garder son calme, de ne pas s'énerver face au silence de la nuit. Ce n'était pas correct, ses camarades de dortoir dormaient d'un sommeil profond alors que la plus part subissait des histoires aussi désagréable que les siennes. Haussant un sourcil elle lâcha sa tignasse blonde qui s'éparpilla tout autour de ses épaules et se leva en attrapant son uniforme. Entendre leur douce respiration l'énervait, les savoir à côté l'agaçait et aucun sort d'insonorisation ne pouvait lui faire oublier où elle était. Eugenia attrapa la jupe de son uniforme qu'elle enfila, elle y rentra dans un soucis de coquetterie le long tee-shirt noir qui lui servait aujourd'hui de pyjama et, pour ne pas avoir froid, elle passa par dessus la veste de l'uniforme. Ses chaussures dans les pieds, la baguette dans la main, elle se rendit dans la salle commune où elle ralentit le pas. Son regard clair s'arrêta sur l'entrée du dortoir des garçons, tentée d'aller réveiller Simon avant de baisser les yeux avec un sourire, elle l'embêtait bien assez et puis, elle avait envie de changer d'air. Eugenia n'aimait rien à Poudlard et, dans son top des lieux les plus détestés, la salle commune arrivait en premier. Sombre, sinistre, elle était morbide à souhait, aussi plutôt que de supporter une fois encore le lieux, elle choisit d'en sortir. Pas que le reste de l'école lui soit plus agréable à l'oeil mais au moins s'était moins glauque et, avec un peu de chance, la marche allait la détendre suffisamment pour qu'elle trouve le sommeil.
Elle s'amusa à regarder dormir les tableaux, parfois tentée d'en réveiller un pour le plaisir de le voir ensommeillé. Ses pas étant silencieux, le calme plat, lourd, du château donnait à Poudlard une autre image. Celle d'une école mystérieuse, pesante, quelque peu étouffante avec tous ces secrets cachés. Elle laissa ses pas la guider, prenant les escaliers, s'arrêtant à une fenêtre, jusqu'à, finalement, se retrouver dans l'aile des enseignants. Elle connaissait l'endroit par cœur, pour y avoir souvent rendu visite, de jour comme de nuit, au professeur d'artithmancie. Les noms étaient écris sur les portes, une invitation à toquer et elle s'amusa à les lire en prenant soin de commenter ceux qu'elle avait eu en cours. Un petit bruit attira son attention, un son sourd qui passait faiblement sous une porte. Curieuse, Eugenia s'approcha le plus silencieusement possible de l'appartement concerné et éclaira de sa baguette le nom sur la porte. Wallace Von Hammerschmidt, le professeur de légimencie. Pour ne pas être dans la bonne filière, elle n'avait jamais suivit ses cours mais elle le connaissait de vue comme de réputation. Un homme secret, un enseignant exigeant, sadique sur les bords, qui dégageait une aura sombre, pas loin de le faire passer pour un Mangemort auprès des plus impressionnables. Pourtant Eugenia savait qu'il n'en était pas un, qu'il avait même refusé le poste et que la clémence du Lord Noir l'avait laissé continuer respirer. Elle ne le trouvait pas impressionnant mais décevant. La main délicatement posée sur la porte, l'oreille attentive, Eugenia écoutait cette musique qu'elle aurait pu jouer. Si elle savait si long sur lui c'était parce qu'il avait travaillé au Magenmagot. Cinq brèves années de service qui avait suffit à lui faire croiser la route de Médéa Bogart, alors déjà en place au tribunal sorcier. Comme chacun la mère d'Eugenia avait remarqué le talent de la nouvelle recrue, sans être proche de lui, l'observant de loin, Médéa avait saisit tout le potentiel du sorcier. Elle en avait touché mot au Lord, sans aller jusqu'à dire qu'elle eut une quelconque influence elle restait une de ses plus farouche partisane quant à son recrutement. Aussi qu'elle ne fut pas sa déception quand elle apprit qu'il avait refusé l'offre ! Étudier la magie noir, avoir un esprit aussi affûté, pour quoi ? Pour rester cloîtré chez soit, à parfaire une connaissance qui ne sert pas et, pire, quitter le ministère pour s'installer à Poudlard. Voir tant de promesse déçue avait dégoûtée la jeune mère qui ne fit jamais un bon portrait du professeur à sa fille.
C'est un peureux mais il joue bien, pensa Eugenia en appuyant un peu plus sa joue contre la porte. Mauvaise idée, la porte finit par céder et s'ouvrir, dévoilant à l'enseignant l'espionne. Confuse mais pas assez pour rougir de honte, Eugenia se redressa tout en passant une main dans ses cheveux pour qu'ils soient bien ordonnés. Un léger sourire cordiale, sans chaleur, aux lèvres, elle prit la parole comme si sa visite était attendue. Vous jouez très bien professeur, cela m'étonne je ne vous imaginais pas musicien. C'est quel morceau ? Je ne l'ai pas reconnu, pourtant, je pense m'y connaître en musique. Elle ne trouvait pas le sommeil et lui non plus semblait-il, elle avait l'ennui facile et il lui offrait une distraction. Profitant de l'effet de surprise et laissant sa curiosité la guider, Eugenia entra dans l'appartement pour admirer le violon de plus prêt. Dans le pire des cas il ne voudrait pas d'elle et la renverrait dans sa maison avec quelques points en moins.
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Sujet: Re: Symphonie nocturne Ven 25 Avr - 17:22
Eugenia B. & Wallace Von H.
a nocturnal symphony
Un rythme. Saccadé, violent. Un cri déchirant dans la noirceur de ses appartements. Des notes vives, rapides, haletantes. Comme un appel à l'aide, profond, après tant d'années à subir, à se taire. L'archet semblait avoir pris vie, comme un prolongement de sa main, alors qu'il s'exécute, les yeux clos. Un rai de lumière, inondait son visage pâle, tourné délicatement vers sa compagne, la lune. Astre nocturne, abreuvant le paysage d'une clarté aussi soudaine que fascinante. Il avait toujours été étonnement facile de prendre la mesure, de glisser cet embout sur l'instrument à cordes, lorsque madame la nuit prenait ses aises. Un ciel d'encre, parsemé de diamants scintillants. Et lorsque que la mélodie prit fin, délicatement, le silence vint reprendre ses droits. Laissant planer une atmosphère légère et douce, voire mélancolique. Deux pupilles qui se rétractent sous le poids lumineux de l'astre. Une reflet glasz : à l'insection du bleu limpide d'un ciel d'été, d'un vert imitant celui du chat, du gris d'un temps nuageux. Un mélange détonnant, transcendant. Un mélange qui étonne, fascine, effraye. À l'instant présent, ils étaient fixés le tableau que ses appartements formaient en compagnie de la lumière. Instaurant des zones d'ombre, précises et délicates. Tranchant avec le rai blanchâtre qui s'était dirigé contre la fenêtre. Le silence était retrouvé, durant quelques instants. Le temps qu'une main aux longs doigts arachnéens ne s'empare du ballon rempli de vin, posé sur la table. Le temps qu'une gorge n'avale quelques lampées avant de remettre l'objet cristallin à sa place d'origine. Il était tard, peut-être même trop tôt. Allez savoir.
La musique avait toujours été une sorte de thérapie, un échappatoire. Une envolée vers d'autres cieux, depuis la terre ferme. Un moyen de s'enfuir, pendant quelques minutes, pendant toute une nuit parfois. Tant qu'il y a de la force dans le bras, de la réflexion sur les notes, de l'envie, de la peine. Un moyen de transmettre le maelström d'émotions qui parcourent cette silhouette. Un exutoire. Les dextres pâles, blafardes, reprennent l'instrument en main. L'archet est correctement placé, les paupières s'abaissent machinalement. Et le crissement des cordes reprend de plus belle. Une course-poursuite, endiablée. Une suite, une farandole. On ne s'arrête pas. Saccadé. Éreintant. À bout de souffle. Violence. Rapidité. Lourdeur. C'en est presque étouffant. L'air est chargé d'électricité. Il ne se rend même pas compte d'une ombre postée derrière la porte. Il ne se rend pas compte que la protection n'est pas activée. Parce qu'il était en colère, parce qu'il était triste. Qu'il ne voulait qu'être seul. Parce qu'un visage tournait encore devant ses yeux. Ce regard bleu et doux, les quelques rides qui encadrent des traits bruts. Ce visage qui ne sort jamais de sa tête. Constamment, incessamment présent.
C'est le mouvement vif de la porte qui s'ouvre, avec fracas, qui tire l'homme ténébreux de son univers lointain. Le violon toujours dans les mains, il se retourne, le regard braqué sur l'intruse. Parce que c'en est une. Une jeune fille de sa maison. Eugenia Bogart. Une parente de la poupée de Poudlard. Serena. La même éducation en tout cas. Polie mais pas chaleureuse. Savoir rester digne en toute circonstance. La même que celle que celle qu'il avait reçu, en Allemagne. « Bonsoir, miss Bogart. » Sans aucune délicatesse, elle se met à parler. À poser des questions, complimenter sans réellement le penser. Pire, elle s'approche pour étudier l'instrument de plus près. « Sonate pour violon et piano n°9 de Beethoven. Le violon est un Guarneri. Puis-je savoir ce que vous faisiez devant ma porte, miss Bogart ? » Les Bogart sont épuisants. Curieux. Bornés. Sans gêne. S'imposant sans prendre les autres en considération. Il n'oublie pas la présence de Médéa Bogart lorsqu'il travaillait au Magenmagot. Un membre ayant confirmé la décision du Lord de lui envoyer une invitation à rentrer dans son cercle. « Cette manie de mettre son nez partout, bien propre à votre famille. Mais je vous en prie, faîtes donc comme chez vous, vous avez l'air d'avoir bien débuté. »
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Dernière édition par Wallace V. Hammerschmidt le Dim 8 Juin - 18:59, édité 1 fois
Eugenia H. Bogart
Serpentard
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ue voulez-vous, personne n'ose nous claquer la porte au nez, elle eut un petit sourire sans chaleur à son égard avant de poser à nouveau ses yeux sur le magnifique instrument. Il râlait mais il était bien incapable de la chasser. Après toutes ces années, l'enseignant serait-il toujours aussi faible ? Incapable de choisir un clan, incapable de refuser une intruse... Peureux. Elle aimait le sentiment de le déranger, l'idée qu'elle perturbait sa nuit et qu'il ne pouvait la chasser, qu'il allait devoir la supporter. C'était comme si elle avait prit l'avantage dans cette étrange situation, qu'elle s'imposait et qu'ils allaient suivre ses règles. Pas impressionnée par le charisme que certain lui trouvait, elle effleura le violon du bout des doigts comme la chose précieuse qu'il était. Elle n'avait pas ce respect naturel qu'on ses camarades pour le corps enseignant, professeur ou pas ce n'était que des hommes. Des hommes avec leur défauts, leurs vices et leurs faiblesses. Si elle avait été apeurée en s'abandonnant à Heath, effrayée par sa propre jeunesse, elle avait depuis acquis une nouvelle confiance en elle. Elle avait séduit un professeur, elle avait été aimé par lui, oui, Eugenia avait acquis en aimant de sa drôle de manière Heath le sentiment d'être au même niveau, si ce n'est au dessus, de ses enseignants. Aussi s'inviter de la sorte, avec autant de naturel et d'évidence, dans l'appartement de Von Hammerschmidt n'était pas le moins du monde gênant.
J'ai suivis la musique, lui dit-elle avec simplicité, n'ayant pas à se justifier de sa présence. Je connais mal le répertoire de Bethoveen, j'ai toujours eu un faible pour Wagner. Ses yeux délicatement posés sur l'instrument, elle regretta que le sien soit enfermé dans son dortoir, incapable d'en sortir même avec un accio car jouer avec un tiers, même lui, était toujours enrichissant. La musique classique est souvent décriée pourtant elle reste le meilleur vecteur pour exprimer la complexité de nos émotions. En tout cas, c'est une jolie sonate de ce que j'ai entendu finit-elle en relevant ses yeux clairs sur lui, osant un doux sourire.
Du plus loin qu'elle se souvienne, elle avait toujours eu un violon dans les mains. Le choix de l'instrument avait été imposé, de même que l'apprentissage, parce qu'une dame se devait d'ouvrir son esprit à l'Art, parce que cela faisait bien dans les salons que la petite héritière enchante ses invités. Pourtant, si elle a souvent maudit les choix que sa famille lui imposait, se mettre à la musique lui fut facile. Elle avait trouvé en la musique classique un soutien, une alliée, pour laisser porter cette voix qu'elle murait en elle. Sa mère lui imposait les partitions les plus calmes des grands répertoires, Eugenia apprenait secrètement les morceaux les plus agressifs. Ceux qui laissaient exploser leur rage, ceux où les instruments s'affrontaient au lieu de s'harmoniser. Les yeux fermé, un doux sourire, elle jouait sans vague mais en elle, ce n'était que rouge, émotions et danse. Elle crevait d'envie de jouer en laissant son corps envahir la pièce, débrider sa musique, la laisser rebondir sur les murs, jusqu'à ce qu'elle envahisse le corps de ses auditeurs. Alors, à l'abris, elle jouait dans la salle sur demande sa mélodie qu'elle taisait. Son répertoire s'était agrandit aux compositeurs contemporains, jamais aux artistes moldus malgré son envie de les écouter. Elle était en bon termes avec des mêlés ou né-moldu mais pas au point de faire ce genre de demande, ça lui semblait être une question trop personnelle, une demande trop intime. Les écoutait-il ? Sortait-il des sentiments battus ? Elle fixa un instant le professeur, s'interrogeant sur l'étendue de son répertoire avant de reprendre, pourquoi jouiez-vous ? Vous n'aviez pas de tisane pour faire venir le sommeil ? Elle eut un sourire amusée, voulant voir jusqu'où elle pouvait aller avant qu'il ne s'emporte. En même temps, elle désirait en savoir plus sur sa pratique de la musique, ça l'intriguait, lui plaisait, de pouvoir partager, ne serait-ce qu'une nuit, sa passion avec quelqu'un. Vous n'avez plus qu'un morceau à jouer avant de vous éteindre, une seule partition, vous prendriez laquelle ? Tout en parlant elle était allée s'appuyer contre le bureau, délicate, le ton sérieux brisé par une lueur amusé, un brin hautaine, dans la commissure des lèvres.
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Sujet: Re: Symphonie nocturne Dim 8 Juin - 19:38
Eugenia B. & Wallace Von H.
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Un sourire éclaire furtivement son visage à la dernière réplique de la délicate blonde. Insolence angélique. Doucereuse. Elle n'était pas la seule à maîtriser cet art, loin de là. Sous le jeu des rais lumineux, son visage anguleux, ses traits ciselés étaient mis en valeur avec cent fois plus de magie qu'à l'accoutumée. Le nacre de sa peau était presque translucide sous la luminosité lunaire, ses yeux de chats beaucoup plus clairs. D'un geste de bras, il déposa son violon dans son étui sombre, avant de s'asseoir dans son fauteuil. Il croisa les jambes rapidement, son regard miroitant dans l'ombre. « Que les choses soient très claires, Miss Bogart. Vous êtes dans mes appartements parce que je l'ai décidé, sinon quoi vous seriez déjà renvoyée dans votre dortoir avec des points en moins pour intrusion dans les appartements d'un professeur, additionnés à quelques heures de retenue. » Puis, son verre se remplissant en quelques secondes, il le mit à sa bouche, lapant quelques gorgées qui réchauffèrent les parois de sa gorge. « Mais vous me distrayez beaucoup, Miss Bogart. J'ai toujours apprécié l'observation minutieuse des êtres qui m'entourent. » Quiconque aurait pu l'attester, sans aucun doute possible. L'homme sombre avait toujours posé ses yeux sur les silhouettes plus étranges et variées que les autres. Sur les charismes fascinants au premier abord, les sourires polis, les regards profonds et sans le moindre intérêt pour quoi que ce soit. Ceux qui intimident, intriguent. Toujours.
« Wagner ? Je constate que vos goûts musicaux sont nettement supérieurs à ceux de la majeur partie de cette école. » Malgré l'hostilité de la jeune fille, le masque qu'elle semblait vouloir constamment déposer devant son visage, il ne pouvait qu'apprécier son goût pour la musique classique. Et il ne pouvait qu'ajouter un point dans son tableau mental quant à sa description de celle-ci. Même si le compliment final ne touche pas la moindre corde dans sa cage thoracique. « La musique d'aujourd'hui ne possède aucun attrait à mes yeux. Une multitude de sons discordés qui s'alignent les uns après les autres, dans le simple but de rester incognito dans notre esprit. Commercial. » Aucun changement d'état, toujours la même et morne manière de s'exprimer. Le ton toujours aussi calme, presque entêtant. Il avait toujours été déstabilisant pour le reste du monde.
D'aussi loin qu'il se souviennent, il avait toujours joué du violon. Depuis sa tendre enfance. Avant l'amoncellement de nuages qui s'étaient étendus sur son existence. On lui avait explicitement demandé de jouer d'un instrument, quel qu'il soit. Une exigence familiale pour respecter les lois qui régissaient les familles de sang-pur. Des héritiers aux connaissances parfaitement ingurgités, apprises. Aux manières irréprochables, aux réactions minutieusement contrôlées. Il fallait acquérir tant de choses dans tant de domaines. La géographie, l'arithmétique, les langues, la magie, l'art du savoir vivre. Pourtant, il n'avait cessé de vouloir la liberté, l'insouciante. Celle qu'on avait remplacé par des remontrances à chaque faute, à chaque erreur. Alors il avait choisi le violon. Parce que l'instrument l'avait intrigué, de sa forme et des sons qu'il avait pu créer en tirant doucement sur les cordes. Puis une question qui vint troubler ses souvenirs. « Cinquante points en moins pour insolence envers un professeur, Miss Bogart. » Il n'avait pas haussé la voix. Il avait même déclaré ces quelques mots avec un plaisir évident. Un sourire narquois arquait ses lèvres pleines et roses. Il décroisa les jambes, termina le liquide doré qui languissait au fond de son verre à pied. « De plus, la tisane ne possède sur moi, aucun effet. Le sommeil est quelque chose dont je n'ai que peu besoin, c'est la seule chose que je vous dirai. » Un seul morceau à jouer avant de s'éteindre ? Il se leva, élégamment. Époussetant ses habits avec une lenteur exagérée. « Mmh. » Passant un doigt sur les meubles, appréciant leur texture, il s'approcha de la jeune femme. Il n'avait jamais réellement pensé à cette question. Parce qu'il n'avait jamais songé à sa propre mort. Pas besoin. Aucune inutilité. « Je pense que j'aurai laissé mon archet me dicter ma conduite, je l'aurai laissé s'exprimer librement pendant mes derniers souffles. Et vous ? Auriez-vous choisi quelque chose de spécial pour un évènement comme celui-ci ? »
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Eugenia H. Bogart
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aussant évasivement les épaules, elle ne lui répondit pas. Certes, il avait la main, s'il voulait, n'empêche que quelque chose en lui la retenait. La musique ? L'inconnu ? Aucune idée, elle allait y réfléchir en parallèle de leur étrange soirée, laissant les questions et suppositions affluer dans son esprit à mesure que le temps passera. Comme toujours. Parce qu'elle aimait réfléchir sur autrui, analyser, retenir, pour mieux dresser des portraits un peu plus fin à chaque rencontre des habitants de Poudlard. Ah voilà la réponse, elle eut un sourire et inclina poliment la tête, il semblerait donc que ce cher professeur de légimencie aimait perfectionner son art sur les autres. Ah, quel dommage que sa matière ne soit pas ouverte à tous... enfin, il aurait sûrement foule si c'était le cas. Merci. Dit-elle sobrement, Wagner était mésestimé et pourtant, quelle puissance, quelle subtilité dans ses partitions. Sans le vouloir, ou alors lisait-il en elle, il répondit à ses interrogations sur la musique contemporaine. Méfiance. Réflexe, habitude devenue coutumière depuis le premier soir où il lui avait apprit l'occlumentie, elle érigea ce qu'elle aimait appeler ses barrières mentales. Allait-il le sentir ? Elle n'était pas très puissante, voilà seulement un bon mois qu'elle s'entraînait, mais elle y mettait du cœur à l'ouvrage. Tout était bon pour masquer ses pensées, du simple « bonjour » au conversation les plus subtiles, mais hors des instants partagés avec Heath, elle ne subissait aucune attaque qui rendait son entraînement vraiment productif. Allait-il le remarquer ? Difficile à cerner. Ton impassible, morne, si elle n'avait su son histoire il aurait été une énigme.
Vous lisez en moi, professeur ? Je me demandais justement si vous aimiez les artistes contemporains, quel qu’ils soient, elle eut un sourire en coin, amusé, s'interrogeant sur lui alors qu'elle reprenait avec moins de malice. Vous êtes dur... Il y a du bruit disparate, il y a du commercial mais il y en a d'autre qui sont plus unique, qui ont leur patte. C'est... différent, un autre aspect de la musique. Si vous voulez me prêter le votre, je peux vous faire une démonstration.
Elle eut un petit sourire aimable, sans briser son masque qui ne voulait tomber, elle eut néanmoins dans le regard un éclat plus doux, vraiment intéressé par l'idée de partage. Sa main blanche voltigea en un mouvement circulaire du poignet vers le violon, invitant l'homme à accepter la proposition alors qu'à son écoute, elle se mordit la lèvre inférieur d'amusement alors qu'il jubilait de faire baisser son sablier. C'est Silver qui ne va pas être contente, elle, elle s'en fichait un peu des points à la fin de l'année. Insolence ? je ne fais que poser des questions... S'il voulait la déstabiliser, cela échoua. Toujours aussi à l'aise, Eugenia subit les points comme une pelure sur son uniforme. Qu'est-ce que c'était d'autre qu'une réputation dont elle n'avait que faire ? Tant que les autres ignoraient d'où venaient la perte, elle n'avait pas à s'en faire. Peu rebelle, elle avait fait quelques actes répréhensibles qui n'étaient rien face à ce que d'autres faisaient, si bien qu'elle avait réussi l'exploit de faire sa scolarité sans entacher son dossier d'heures de retenues. Il semblerait que nous avons un autre point commun, outre la musique, ajouta t-elle en référence au peu de sommeil necessaire, avec un doux sourire en baissant légèrement le regard sur le verre. Outre la musique, outre la manie d'étudier les autres, outre ce masque d'impassibilité qu'ils arborent tout deux... C'est une bonne réponse. J'aurais joué le finale du Crépuscule des Dieux ça me semble approprié mais à vous entendre, je pense que vous avez raison... surtout que seul mon morceau aura moins de force, ajouta t-elle sur le tard dans un éclat de rire cristallin. La fin du crépuscule, l'instant où le monde s'éteint pour mieux renaître, elle ne voulait pas de la mort du héros, elle s'en fichait bien, non, elle aimait l'idée de terminer son existence sur l'idée que sa mort, ce qu'elle avait accomplit, quelque part, allait permettre au monde de se poursuivre. Après tout, l’apocalypse n'était qu'une phase dans le renouveau.
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Sujet: Re: Symphonie nocturne Mer 2 Juil - 15:57
Eugenia B. & Wallace Von H.
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Il aurait pu, s'il avait voulu. D'un claquement de doigt, l'envoyer dans le sombre couloir pour son insolence à demi-dissimulée. Faire disparaître le délicat sourire qui remontait ses lèvres. Mais il trouvait enfin un adversaire digne de l'intéresser. Au niveau musical, s'entend. Une âme qui pouvait correspondre à la sienne sur les accords mélodieux et les harmonies qui traversent leurs pauvres oreilles maltraitées. Confortablement installé dans son fauteuil en velours sombre, les jambes élégamment croisées, il ne faisait qu'attendre. Attendre la prochaine réplique, qu'elle soit constructive ou non. Parce que cela le divertissait, après de nombreuses semaines sans un évènement ayant un tant soit peu d'intérêt. Bien que les récentes agitations du château aient une importance cruciale pour la sécurité et le bien-être des élèves, cela ne faisait que rajouter à la pression constante qui semblait s'être établie dans l'école. Un jeu de pouvoir, de manipulation, d'effroi, qui se construisait lentement dans les divers étages, à travers les moindres esprits un peu trop faibles pour y répondre vigoureusement. Il pouvait se concentrer sur d'autres amusements, son jardin secret pouvait le rester autant qu'il l'aurait décidé. Et se remercier d'avoir étudié sa matière favorite avec tant de profondeur qu'il en était arrivé à être considéré comme un maître dans l'art de la légilimencie. Comme le fut feu Severus Rogue, ancien professeur de potions et héros de la dernière guerre sorcière. Un sourire amincit ses lèvres pleines à la sensation d'une barrière érigée. Il pouvait ressentir les défenses qu'on lui opposait, alors même qu'il n'avait rien tenté contre la personne elle-même. Peur ? Angoisse ? Anxiété. Même si le mal n'habitait pas son âme, il ne pouvait s'empêcher d'apprécier la tension qu'il exerçait sur ses élèves. Cette aura mystérieuse qui lui avait toujours collé à la peau. Peu glorieuse, il ne le savait que trop bien, mais qui lui conférait un certain respect, une prestance. Envié, détesté, il ne pouvait qu'accepter. Il n'était pas là pour amuser la galerie mais pour enseigner ce qu'il savait et veiller à la sécurité des élèves du château.
« Je suppose que vous ne laisseriez pas lire en vous, Miss Bogart. » Prenant appui sur ses longues jambes, il se leva, contournant la table basse composée d'un large plateau vitré, pour s'approcher de la jeune fille. Il avait envie de jouer, lui aussi. De pouvoir poser ses cartes, sans jamais laisser entrevoir celui qu'il possédait entre ses mains. Ses boucles retombaient délicatement sur son visage blafard, sur ses pommettes aiguisées. Il penchait son visage sur celui de la jeune fille aux cheveux de blé, dardant celle-ci de son regard de glasz. Soufflant quelques mots avec une langueur vicieuse et un plaisir certain. « Parce que vous ne savez pas à quel point je pourrais me perdre dans tout vos précieux souvenirs. Si profondément que vous vous souviendriez de mon passage aussi longtemps que votre existence vous le permets. » Puis il se retire de son espace vital, tournant sur lui-même pour faire quelques pas en direction de la fenêtre. « Un battement de vos cils et je me serai infiltré si loin dans vos esprit que votre misérable barrière aura éclaté en un millier d'éclats. » Il lève ses traits aristocratiques vers la lumière phosphorescente de l'astre lunaire, appréciant sa rondeur et sa blancheur ecclésiastique. Il a toujours nettement posé la barrière entre l'élève et le professeur, avec qui que ce soit. Et il n'avait jamais apprécié que l'on y pose un pas de plus. Tout le monde devait rester à la place qui lui avait été imposée. L'insolence et l'insubordination étaient des choses qu'ils ne supportait pas. « Je n'ai jamais réellement pris le temps d'écouter la musique classique contemporaine. Je suis assez conservateur des précieuses choses qui nous ont été léguées par l'histoire. Mais si vous avez quelque chose à me conseiller, faîtes, Miss Bogart. Je suis toute ouïe. » Cette effrayante manière qu'il avait de passer du tout au tout, juste pour observer la surprise et l'étonnement sur les visages. Passer d'une menace à peine contenue, d'un chantage vicieux et mauvais à la décontraction la plus totale. Il avait observé, les réactions les plus infimes de la sorcière à la chevelure d'or pâle. Il savait quasiment à qui il avait à faire, mais il se réservait toujours. Nous avons tous des ressources insoupçonnées et elle n'était pas une exception à la règle. Mais il saurait répondre si elle venait à l'attaquer, quelque soit le sujet. Parce qu'il était certain que quelque chose tournait son esprit, à son propos. Il sentait un flux s'agacer et s'avancer pour reculer dans son esprit, sans avoir même à y entrer. Et il ne le ferait que si urgence il y avait. Une violation de l'esprit était quelque chose de condamnable et il n'en avait pas envie. La menace suffirait.
« Je n'apprécie pas la manière dont vous vous exprimez à moi, Miss Bogart. Même après le couvre-feu, je reste votre professeur et non un vulgaire camarade de classe. Tenez-vous correctement. Je pense que vous le savez très bien, nous venons du même genre de famille après tout. Respect de l'étiquette et de la hiérarchie. » Il s'était retourné, se reposant en un équilibre stable sur le rebord intérieur de la fenêtre. Les bras croisés sur son torse fin, voire maigre. Il n'avait jamais été d'une constitution sportive et pleine. Plutôt noueuse, à son humble avis. Mais passons. Si il avait imaginé terminer ses derniers souffles sur une création personnelle, comme il l'avait toujours préféré, elle aurait choisi quelque chose d'intense, de réel. Le Crépuscule des Dieux. Intéressant. « C'est un excellent choix que le vôtre, je ne peux que respecter vos envies comme vous avez respecté les miennes. Un thé ? Un scotch ? Je suppose que ce n'est pas très respectable venant de ma part, mais tout ce qui se déroule dans ses appartements ne l'est pas non plus à la base, n'êtes-vous pas d'accord, miss ? » Il fit apparaître une tasse en porcelaine, peinte à la main et un verre en cristal. Elle était maître de son choix, après tout.
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Eugenia H. Bogart
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Feuille de personnage Options : Niveau du sorcier : Double compte : Rubens Cassidy & Callum Hodgson
ien sûr que non, elle ne va pas lui ouvrir son esprit et ce même si elle sait pertinemment qu'elle ne tiendrait pas deux minutes face à lui ! Plutôt mourir qu'abandonner, plutôt creuser un sillon dans ses souvenirs que cesser de résister. Il l'a sentit. Ses maigres défenses, il les as sentit et elle crève d'envie de lui demander de lui apprendre, de rétorquer, rebondir, de trouver LA réplique qui lui donnera l'envie de lui apprendre. Si mes défenses sont si faibles, renforce les. Heath est là, affectueux et si doué, si talentueux mais avide de savoir, de pouvoir, elle en veut plus. Si mes défenses sont si faibles, professeur, apprenez moi à les rendre indestructibles. Comment l'obliger ? Elle ne sait rien, fière de ne pas avoir été éjectée, satisfaite plus qu'elle ne l'avoue de parler musique avec un connaisseur, elle n'est pour autant pas assez maligne pour savoir le prendre. Que dire à un homme qui a refusé la main tendue du Seigneur des Ténèbres ? Elle est la fille de la femme qui l'a recommandé, elle est l'héritière d'une famille qui méprise la sienne pour tellement de raisons... Elle ne sait comment le prendre mais sa volonté ne vacille pas. Baisser les bras face à une grande entreprise n'est pas dans son tempérament, elle a plus difficile à faire que convaincre un enseignant et, puis, ce caprice qui la traverse pourrait bien s'envoler demain. Non, elle ne va pas baisser les bras, elle va essayer mais sans s'y brûler, au cas où il refuse, au cas où elle change d'avis. S'il entrait en elle, verrait-il ? Absolument tout. Elle ne peut se le permettre... trop dangereux... pourtant la soif de savoir ne s'amoindrit pas sous la raison. Apprenez moi, j'en veux plus, toujours plus. Parce que savoir est la clef. Que je suis un coffre à secret qui doit être verrouillée. Apprenez moi.
Il aime ça, lui être supérieur, savoir qu'il pourrait s'il le voulait l'ébranler entièrement. Faire exploser son masque de poupée de porcelaine d'un simple battement de cil dans son esprit. Jubilez, vous aimez dominer mais qu'en faites vous, de votre pouvoir ? Rien. Absolument rien, sombre lâche. La pensée flotte en elle, le sentiment de mépris aussi, indissociablement lié à la sensation que dans ce jeu malsain qui se noue malgré eux elle lui reste supérieur. C'est bien beau d'etre un légimence, encore faudrait-il que cela soit utile, sombre pleutre. Et après l'invitation qu'elle accepta d'un sourire agréable ajouté d'un hochement de tête, il la remis à sa place. Idiot. Il lui donne tellement de perche pour se faire battre... mais elle ne la prend pas, le provoquer n'était pas bien malin pourtant ça aurait été si facile. Oui, le respect des étiquettes étaient importants et elle oubliait en cet instant qu'elle avait à faire à un professeur, peut-être mais la hiérarchie... Idiot. Je suis bien au dessus de toi, tu es peut-être enseignant mais c'est tout ce que tu es. Tu n'es personne dans ta famille, dans notre milieux, personne. Ouvre les yeux, tu n'es rien alors que je suis l'héritière des Bogart. Encore cinq ans, peut-être moins et je dirigerais la famille de Salazar Serpentard alors que toi, sombre aveugle, tu seras toujours un simple enseignant. Mépris, tutoiement hautain, elle cache ses sentiments sous son masque et derrière ses maigres barrières. Habitude, il peut bien le savoir, elle s'en moque, elle sait qu'elle a raison.
C'est aimable à vous, un thé s'il vous plait. Elle préférait le scotch mais l'alcool, maintenant, mauvaise idée. Un thé était parfait et d'un sourire polie elle l'en remercia. Doucement elle se rapprocha du violon, ne pouvant refuser une si belle invitation et, doucereuse, elle prit la parole alors que ses doigts fins se saisissaient de l'instrument. Je ne voulais pas être aussi impertinente, un peu peut-être mais pas trop... Elle coula son regard vers lui, se taisant, le jugea avant de reprendre en reportant son regard sur le violon. Je trouve simplement dommage de fermer son esprit à des choses qui pourraient être enrichissantes, ce n'est là qu'un point de vue mais certes, je ne suis qu'une élève. Elle prit avec plus de fermeté l'instrument qu'elle positionna comme il le fallait, son regard s'était fait un peu plus dur, plus incisif, laissant entrevoir la flamme passionnée qui l'habitait. Je suis impertinente, provocatrice, avide ; je fus curieuse, légère, simple. Vous n'avez pas besoin de légimencie, la musique parle pour moi. Vous n'avez peut-être pas besoin de vous inviter dans mon esprit pour me cerner, peut-être, tant mieux en tout cas, je suis un labyrinthe de contradiction. Un mélange de désirs inavoués, d'amours défendus et de violence insoupçonnées. Je suis milles masques, me plaisant à être ce que tous veulent voir, poupée, amie, amante, ennemie. Je manipule et mens comme je respire, je ne suis qu'un mensonge après tout.
Elle laissa ses mains choisirent le morceau, n'imposant rien, laissant son instinct parler car elle avait longtemps compris qu'il ne fallait rien forcer sous peine de produire d'épouvantables notes. Finalement, le morceau qui sortit de son archer, de ses doigts, était loin de ce qu'elle avait soupçonné. En proposant, elle avait pensé à ces artistes qui faisaient hurler leurs violons, qui se défoulaient mais en cette nuit, en cet instant qu'elle partageait avec un homme au savoir qu'elle convoitait sans cesser de le mépriser, ce fut sûrement le morceau le plus intime qu'elle puisse offrir. Donnez lui un violon, vous saurez qui elle est. Pauvres fous qui lui parlez, elle ment, en note, jamais. La douceur du morceau n'avait d'égal que sa retenue, une émotion sensible, précieuse, délicate. Des notes clair, enrobées, remplis de nuances qui ne perdaient en rien leur clarté. Un peu plus aiguë, un peu plus sourd. Un appel, redondant mais la supplique ne cesse d'argumenter. Plus profonde, plus intense, l'archer s'éternise pour rendre les notes plus longues, plus prenantes, elles les enveloppent et viennent ensuite éclores. Brèves, revenues à leur point de départ. Pause. Les paroles aux bords des lèvres, elle n'en dit rien, accélèrent, satures les cordes, un dernier crissement et tout s'arrêtent. Un morceau d'une grande simplicité par rapport à ce qu'elle a joué mais qui, dans cette simplicité justement, présente bien plus d'émotion, d'intensité, qu'une vague histoire alambiquée d'un compositeur lointain. Heureusement qu'il n'y connaît rien en artiste contemporain, manquerait plus qu'il sache les paroles du morceau. Un morceau sensible, mystérieux et si clair à la fois, un morceau qui souligne que finalement, sous ses mensonges, qu'à la base de sa personnalité et de son histoire, se cache un absent. You're not aware, Your hands keep still, You just don't know that I am here. Say my name.
Within Temptation, je ne vous dis pas le nom du morceau, pour que vous cherchiez un peu et vous perdiez dans leurs partitions, dit-elle avec un air amusé, en coin, qui détonnait. Un bref éclat d'amusement sincère, sans magouilles, du bonheur éphémère mais intense, plus réel que tout ce qu'elle pouvait éprouver quand elle jouait aux marionnettistes avec ses camarades dans les couloirs de Poudlard. Elle eut envie de le taquiner sur l'étiquette, sur son côté vieux jeu mais n'en fit rien, allant simplement reposer le violon avec délicatesse avant de prendre le thé. Réchauffant ses doigts, elle eut un aimable sourire de contentement. Oui, ce n'est pas conventionnel mais je suis contente de faire votre connaissance, professeur. Il est bien dommage que ma pauvre filière de médicomage soit fermée à votre enseignement, mais c'est ainsi. Elle but une gorgée, du bout des lèvres pour ne pas se brûler alors que le liquide encore bouillant réchauffait sa gorge. Brûlée, tant pis, c'est meilleur ainsi. Pour revenir à la musique, ce n'était en rien du classique, même s'il y a l'inspiration. Certains parlent de « métal symphonique », je ne suis pas convaincue mais je n'ai pas d'autres noms à donner. Un silence, une gorgée, elle l'observe, n'ayant pas peur des silences.