Sujet: "Je cours, tous les jours !" Lun 31 Mar - 23:30
"Je cours, tous les jours !"
Feodora & Rubens - 2 Avril
C'était le rush dans la boutique de Derich & Bang. Une journée comme une autre mais les étudiants de Poudlard semblaient s'être donnés le mot pour envahir sa boutique et dévalisé les rayonnages. Plume, parchemin, encre, et dizaine d'objets magiques comme des rappeltouts, des jeux de baveboules et des potions de toutes sortes disparurent comme par enchantement des étagères. L'après-midi avait été longue et Feodora se félicitait d'avoir embauché ce garçon, Anarchy Selwyn, car son aide était précieuse et c'était un bon employé. Il conseillait les gens, donnait les bonnes informations et se montrait très commerçant. Bref Féodora n'avait pas à se plaindre. C'était une bonne façon pour elle de se ménager pour sa grossesse qui se développait à vue d'oeil et pour prendre un peu de temps pour elle.
Mais une autre nouvelle avait ravie la jeune femme dans la journée qu'elle venait d'avoir. Rubens Cassidy était venu à la boutique. Le petit Rubens ... Ce gamin avait le don de développer son instinct maternel à l'extrême et quand elle le voyait, elle était telle une mère poule qui voulait le prendre sous son aile et le cajoler. Il était passé avec une bande de Gryffondor et elle lui avait fait promettre de revenir dans la soirée, quand la boutique serait fermée, pour prendre un thé ensemble ! Cela avait fait un immense bien à la russe qui n'avait quitté son sourire depuis son départ. Ah les hormones ! D'ailleurs, Rubens ne savait pas encore pour sa grossesse et elle avait prévu de lui en parler car elle tenait beaucoup à lui et il méritait de savoir.
Et puis pour Rowan. Feo avait annoncé la disparition et les conclusions du ministère sur son mari à tous les professeurs présents à la soirée crêpe du professeur Wilkes-Rosier qui l'avait invité car il venait souvent acheté des potions de soins simples pour les courbatures ou les douleurs musculaires dans sa boutique. Mais est-ce que l'information avait filtré chez les élèves ? Pas sur. Surtout que l'interview que lui avait demandé un journaliste du nom de Stewart, n'était prévu que pour la semaine suivante. Après, sans doute que tout le monde sorcier serait au courant de sa situation mais en attendant ...
Féodora dit au revoir à Anarchy qui avait fini sa journée et se mit à nettoyer un peu sa boutique. Epouster les étagères, ranger les produits, récurer les allées. C'était son petit rituel du soir avant la fermeture, s'assurer que tout soit propre. Elle remettait aussi dans les rayonnages les produits en stock qu'elle avait vendu et qui manquait. Elle complétait aussi les alignements de potions qu'elle fabriquait le matin quand Anarchy gérait totalement la vente. C'était son petit moment à elle quand elle pouvait utiliser ses talents de potioniste pour créer et et inventer des breuvages nouveaux qu'elle prenait plaisir à préparer et à commercialiser.
Feo finissait de balayer et s'échappa dans la réserve pour en ramener une gros carton plein de fioles. Arrêter de porter des charges lourdes ... Surtout qu'il suffisait d'utiliser un simple sortilège plutôt que de se casser le dos ! Feo se frappa le front avec la paume et posa son carton avant de sortir sa baguette. Voila, tout comme un célèbre dessin-animé moldu, les objets volaient tout seuls et se rangeaient en bonne place sur les rayonnages et les étagères. Très bien, c'était fait et bien fait. Feodora profita d'avoir terminé ses tâches pour monter dans sa maison à l'étage pour préparer le thé pour Rubens. Elle était toute pimpante et galopait presque dans l'escalier d'impatience.
Sur la table, elle étala deux tasses de son service en porcelaine, sa théière, deux soucoupes, deux petites cuillères, le sucrier puis farfouilla alors que la bouilloire chauffait l'eau, pour sortir plusieurs boites de gâteaux, biscuits, muffins et autres petites douceurs. Elle allait quérir une boite à thé avec différents sachets qu'elle laissa ouverte aussi sur la table. Enfin, tout était prêt, elle retira son tablier, libéra un peu ses cheveux roux sur ses épaules, elle qui les gardait toute la journée relevés sur la nuque. Quelques minutes après, la sonnette retentit et Feodora se rua à la porte.
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Sujet: Re: "Je cours, tous les jours !" Lun 7 Avr - 18:46
es bras chargés de paquets remplis de babioles et confiseries en tout genre, Rubens essayait de sonner comme il pouvait à la boutique de Feodora. Il était comme un jongleur qui se plantait en plein numéro, ses paquets menaçaient de s'écrouler mais il fallait qu'il rattrape le coup. Oscillant à droite puis à gauche, le garçon finit par essayer de faire tenir en équilibre le plus petit paquet sur le plus grand. D'un geste vif il attrapa la sonnette et tira dessus, le coup partit trop vite et quand son amie ouvrit la porte toute sa belle marchandise s'étala à ses pieds. Mince, se contenta t-il de dire en soupirant d'un air ennuyé, se penchant pour récupérer ce qui était à terre...et faisait tomber par la même occasion ce qui lui restait dans les mains. Ça n'arriverait pas si j'avais plus d'autorisation de sortie, dit-il en riant à Feodora tout en remettant en ordre ses achats qui n'étaient heureusement pas cassés. Il lui fit un large sourire amusé car elle n'ignorait pas que si le jeune homme sortait peu s'était parce qu'il avait tendance à envoyer par sa chouette les produits de la vendeuse. Le souvenir du jour où il avait réussi à envoyer un Rappeltout à sa sœur restait mémorable. Il avait débarqué dans la boutique mais n'y trouvant pas Feodora il avait grimpé quatre à quatre les marches menant à son appartement. Tout ça pour lui dire que son plan avait marché, que sa frangine avait pu profiter du cadeau pendant deux longues journées avant que le ministère n'intervienne par crainte qu'elle ne le montre à ses camarades (crainte injustifiée mais quand on connaissait le frère, on ne pouvait blâmer le ministère de faire son travail). Il avait écopé d'une interdiction de se rendre à pré-au-lard pendant un mois ainsi que de distribuer le courrier à la place des hiboux pendant une semaine, mais ça avait valu le coup ! C'était la première fois qu'il était entré chez elle, depuis l'expérience avait été souvent renouvelé pour son plus grand plaisir.
Il l'appelait « Feo » et la considérait comme une amie, pour ne pas dire qu'elle était plutôt comme sa mère. Lui qui n'avait qu'un très vague souvenir de la sienne, qui se nourrissait des histoires que son père lui racontait pour la faire revivre, trouvait chez cette femme adorable l'amour qui lui avait toujours fais défaut. Il ne connaissait pas grand chose de la vie de son amie alors qu'elle savait tout de la sienne. Fallait bien l'avouer, Rubens avait tendance à ne parler que de lui quand il était là, ses camarades, c'était comme si elle les connaissait personnellement. A part les secrets qu'on lui confiait, Ben brossait le quotidien de ses amis et même de ses ennemis à Feodora qui devait en avoir marre de l'entendre raconter ses disputes amicales avec Dany, les paris avec Néron ou tous les piques qu'il envoyait à la tronche des Serpentards qu'il croisait. Même ses projets médicomagiques ne lui étaient pas épargnés, même si là-dessus il était plus évasif car il ne savait pas comment ça allait tourner. En faite, dès que cela devenait plus délicat, plus sérieux, le garçon avait tendance à se montrer évasif. Son avenir ? Oh il sait ce qu'il va faire, le peut-il ? Ça, il ne veut pas y penser. Est-ce le mieux pour lui ? On y pensera demain...
Ça me fait plaisir de te voir ! Commença t-il en posant ses paquets par terre et en s'installant dans un fauteuil, merci pour le thé et les gâteaux, il en prit un qu'il engloutit, courir m'a donné faim !. Il en prit un second, son regard pétillait du plaisir d'être là, de l'avoir rien qu'à lui, t'as journée c'est bien passée ? Les affaires, ça a marché ? Il pouffa de rire en repensant à un truc, j'ai réussi à faire avaler une Bulles Baveuses à Dany, j'ai adoré sa tête ! Comme d'habitude il parlait sans réfléchir, se permettant seulement d'avaler avant d'enchaîner sur la phrase suivante, aussi,pour se faire taire, il but une bonne gorgée de thé.
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Sujet: Re: "Je cours, tous les jours !" Jeu 17 Avr - 18:17
Feodora ouvrit la porte sur Rubens qui était presque entièrement dissimulé derrière un monceau de paquets. Elle eut un sourire ironique lorsqu'il ficha tout par terre et alla se pencher pour l'aider à ramasser quand un haut-le-coeur la prit et elle s'excusa en l'invitant précipitamment à entrer alors qu'elle se ruait aux toilettes. Encore ses fichus nausées ! C'était usant et surement loin d'être fini, elle devrait sans doute s'armer de patience. Elle essuya sa bouche et se rafraîchit un peu à la salle de bain avant de rejoindre le salon où Rubens s'était installé sur le canapé, ses paquets entreposés au sol à ses pieds. Feodora se laissa tomber éreintée sur le divan au côté du Gryffondor et posa une paume sur son ventre. Elle n'avait pas le temps d'en placer une qu'il avait déjà englouti deux biscuits.
Amusée, elle croisa les jambes et le regardait lui expliquer avec un intérêt non dissimulé la bonne blague qu'il avait fait à ce fameux Danyell dont elle entendait parler à longueur de temps. Une Bulle Baveuse ... Oui c'était plutôt bien joué, elle eut même un petit rire en voyant les mimiques de Rubens. Il finit par avaler une gorgée de thé chaud et se calma un peu. Feodora adorait cette joie de vivre qu'il véhiculait, cet entrain immuable du personnage, c'était vivifiant. Avec son deuil et la nouvelle de sa grossesse, la russe avait besoin dans son entourage de personnes aussi dynamiques. Les adultes avaient l'empreinte de la guerre appliquée sur le corps et l'esprit, les souvenirs funestes les gagnaient et la méfiance était légion dans leur coeur. Ils étaient tous d'un immense soutien, mais il manquait de la légère insouciance qu'elle trouvait auprès de Rubens.
"Moi aussi ça me fait plaisir de te voir Rub' ! J'ai passé une journée très très longue. Je t'assure que je revis depuis que j'ai un employé pour m'aider. Je ne sais pas comment j'ai pu tenir auparavant ... M'enfin, j'imagine que Danyell a du moyennement apprécier ta petite blague. Tu sais qu'un jour, il va finir par t'en coller une si tu continue comme ça. Non pas que j'ai des doutes dans ta capacité à te défendre, mais fais attention quand même, hein ! Tu sais que je m'inquiète pour toi !"
Feodora s'approcha de lui et entoura ses épaules dans ses bras avant de poser une baiser maternel et sonore sur sa joue. Elle passa une main dans ses cheveux et l'ébouriffa un peu. Son sourire se cassa néanmoins car elle allait devoir lui parler de choses peu agréables. Mais elle n'avait pas vraiment le choix. Il fallait que ça sorte, et une fois que ça serait fait, elle serait libérée d'un poids. Et puis Rubens serait un soutien indéfectible pour elle. Son insouciance lui ferait du bien et soignerait sa peine. Elle se pencha un peu pour attraper sa tasse et un petit biscuit à la carotte -Merlin qu'elle adorait les carottes, ceci n'ayant rien à voir avec sa couleur de cheveux mais lui ayant valu pas mal de moqueries à l'époque- qu'elle croqua avec plaisir. La suite serait nettement moins agréable. Mais il fallait le faire, elle n'avait pas le choix.
"Rubens il faut que je te parle de quelque chose mon petit coeur. Je pense que ça va être un choc pour toi de l'apprendre mais je peux pas vraiment le cacher. Bientôt je ne pourrais la cacher à personne. Rubens, j'attends un enfant, je suis enceinte de Rowan ..."
Les larmes lui montèrent aux yeux alors qu'elle prononçait le prénom de son mari disparu. Il fallait aller jusqu'au bout maintenant qu'elle avait commencé, mais c'était tellement difficile ... A mesure qu'elle pensait aux mots qu'elle allait employé, les perles salées coulèrent sur ses joues sans qu'elle ne puisse s'en empêcher. Ses paumes se plaquèrent pour essuyer l'inondation mais c'était peine perdue. Elle décroisa les jambes et se pencha un peu en avant pour se plier en deux sur son ventre. C'est dans un murmure qu'elle parvint enfin à prononcer cette phrase qui sortait de sa gorge comme le poison qu'elle vomissait soir et matin à cette pensée.
"Mais Rowan est parti .. Il ... il ... il est aller en mission un matin et n'est jamais revenu à la maison. J'ai reçu une lettre du ministère au bout de trois semaines à l'attendre qui déclarait qu'il était déclaré perdu et tombé au combat. Je suis enceinte d'un enfant qui n'aurait pas de père, Rubens ..."
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Sujet: Re: "Je cours, tous les jours !" Sam 19 Avr - 20:30
Elle avait l'air fatigué mais avec son boulot, c'était pas très étonnant ! Le nez dans la tasse et un biscuit déjà prêt à se faire engloutir dans une main, Ben souriait à son amie de ses yeux pétillants. Il hocha la tête quand elle lui dit que son employé était efficace tout en reposant la tasse, la laissant parler mais prêt à lui dire qu'elle devrait se méfier de lui. Quand il avait entendu le prénom du fameux employé miracle, le Gryffondor était tombé des nues. Ce gars sympathique était l'ignoble créature qui avait terrorisé Poudlard ? L'élève renvoyé qu'il n'avait jamais vu mais dont le seul nom l'avait fait trembler ? Ce mec avait quand même agressé un de ses professeurs préférés ! Pas qu'il ne le souhaitait à ceux qu'il n'aimait pas, mais quand même, savoir qu'un type aussi sympa avait été humilié par un Serpentard ça avait fait froid dans le dos à Ben. L'ambiance était légère et les révélations pouvaient attendre, il n'était pas partit et aura donc tout son temps pour confesser le sombre passé de Selwyn. Après, si lui ne savait pas toujours quoi penser du trouble-fête, Feodora pourra se faire sa propre opinion.
T'en fais donc pas, Dany c'est mon frère, il osera pas me frapper, dit-il en riant alors qu'elle lui passa la main dans ses cheveux jamais très bien coiffé. Il souriait alors que le regard de son amie se voilait et qu'elle lui parla avec un sérieux qui n'annonçait rien de bon. Il reposa le biscuit, attentif à ce changement de comportement, un peu soucieux aussi car elle n'avait pas l'air bien. Plus elle parlait, plus il craignait la suite, le surnom maternel, la préparation à un choc mais la nécessité de révéler l'affaire. Ça devait être vraiment important si elle n'avait pas le choix. La nouvelle tomba. Ça aurait dû être rire, éclat de joie et applaudissement. Ça aurait dû être un feu d'artifice improvisé et un festival de prénom bien trop anticipé. Des centaines de questions auraient dû s'échapper des lèvres du garçon, il aurait dû lui dire qu'il n'était toujours à l'aise avec les enfants et tout de même lever la main pour un « prem's » au poste de parrain. Ça aurait dû être la plus belle nouvelle du monde.
Rubens lui attrapa les épaules et avec une force que personne ne lui connaissait, il l'attira contre lui. Le grand gaillard d'un mètre quatre-vingt trois, avec son visage d'enfant et ses manières de gamins, la serra fort, sa tête posée sur celle de Feo. Que dis-t-ton dans ces cas-là ? Quels mots sont suffisant pour éponger une telle peine ? Absolument aucun. La tenant fermement d'une main et caressant son dos de l'autre, il inspira puis expira avec douceur et murmura dans un léger sourire : ça va aller. Il avait les larmes aux yeux, sa gorge nouée de larmes l’étouffait et son torse était comprimé mais aucune larme ne coula. Rowan est un mec génial et tu auras un enfant génial, peut-être un peu zarb' mais ça, t'avais qu'à pas vendre des trucs aussi cool dans ta boutique. Il parlait d'une voix souriante, osant la blague dans ce moment de douleur parce que c'était à ses yeux l'unique façon d'affronter le drame. Le présent lui avait échappé mais de toute manière il refusait l'imparfait. Ce serait officialiser à voix haute la mort de l'Auror, ce serait enfoncer un clou dans la douleur de Feodora. Laissons donc l'imparfait sur le palier encore un peu, gardons Rowan vivant le temps que les larmes cessent. Il ne pensait pas vraiment, agissant toujours par instinct, mais ce n'était pas très important, il comprenait tellement bien ce qu'elle vivait. Il sentait que sa propre douleur à avoir perdu cet homme qu'il n'avait malheureusement pas assez connu n'était rien face à celle de son amie ; il devinait qu'aucun mot ne la réconforterait, que seul le temps, la patience et énormément de volonté seront les seuls remèdes. Rubens la serra un peu plus fort. Il avait vu son père afficher des photos de Meredith, sa mère, dans le salon alors que jusqu'ici la famille Cassidy se moquait de ces gens qui vivaient avec des disparus. Il se rappelait les crises de colères, puis de larme, les inquiétudes à ne pas réussir à élever ses enfants correctement puis la fierté de les voir tous si équilibrés. Elle n'était pas loin l'époque où Benny avait surprit son père en train de parler seul dans la cuisine. Il voulait la faire revivre, sa si chère épouse. Une dizaine d'année plus tard et la douleur était encore là, aucune relation n'avait comblé le trou dans son cœur, il s'était noyé dans l'éducation de ses trois enfants et la compagnie maternelle de la grand-mère n'avait pas suffit à pousser Tom Cassidy à retrouver une vie à lui.
Il se rappelait son père mais lui dans tout ça ? Ses sœurs ? Rubens avait gardé le sourire pour ne pas être un poids de plus, Olive avait grandit trop vite et Cora avait prit de la distance. Le premier pour le rire, la seconde en mère et la dernière qui surveille que tout va bien. L'absence de sa mère, Rubens n'y avait pensé que très tardivement mais, à y regarder, il comprenait que beaucoup de ses aventures étaient liés à son décès. Il s'était oublié pendant longtemps, écoutant son père quand il déprimait ou acceptant de regarder des photos alors qu'il ne voulait pas. Il aimait les histoires qui rendait Meredith si vivante mais pas les photos, il ne voulait pas la voir, ces histoires s'étaient encore un peu loin, un peu abstraites, mais les photos... Il était trop présent à la maison et si absent à l'extérieur. En primaire il commençait déjà à décrocher, s'enfermant dans des amitiés pas toujours correct mais la chance l'empêcha de mal tourné. Poudlard aussi. Il se mit à parier très jeune, à fumer juste pour s'intégrer avec les moldus qu'il avait connu gamin avant que cela devienne une forme de consolation. Toute sa tristesse, il l'avait enfouit au plus profond de lui sous d'immense rire et ça semblait avoir fonctionné. Même si Cora n'était pas dupe, qu'elle voyait les bêtises de son frère et le blâmait parfois pour ça, qu'elle comprenait que s'il fuyait autant ses responsabilités et toutes tâches qui impliquait de grandir, c'était parce qu'il n'avait pas prit une seule fois une décision sérieuse. Que grandir lui foutait les jetons, qu'il crevait de peur à l'idée de devenir adulte sans une mère pour lui dire que c'est okay, il peut prendre cette voie. Au moins son père le voyait toujours comme un gamin pas toujours malin, aux idées à la con mais qui grandissait pas trop mal. Que ces préjugés, il allait finir par les abandonner et qu'il allait faire de hautes études, n'importe quoi, s'il a un master il sera fier de lui. Son père avait l'air vieux, fatigué mais pour ses enfants, il s'accrochait. Rubens avait juste peur d'être lui, de s'assumer dans ses idées, dans ses prises de position. Il s'était oublié enfant à vouloir réconforter tout le monde et, maintenant que ces gens n'avaient plus besoin de lui, il était perdu face à lui-même.
T'es forte Feo, t'es forte et tu vas t'en sortir ça j'en doute pas. Mais t'es pas invincible. T'as le droit de pleurer, d'être triste, de baisser les bras. T'as le droit d'être en colère et de m'engueuler si je fais pas les choses bien et même si je les fais bien, hein. C'est grave ce qui arrive, t'as un enfant dans le ventre mais faut que tu pense à être triste... mais pas avec le petit. S'te plait, soit très triste pendant neuf mois, soit ignoble, méchante ou idiote, t'as neuf mois pour ça et après profite du mini Rowan et sourit tous les jours. Il se tut avant de reprendre dans un sourire, surtout qu'il va avoir Poudlard devant les yeux, ça va pas être de la tarte de le surveiller. Il sourit à l'image et ajouta sur un ton plus joyeux, en la poussant gentiment afin qu'elle se redresse, Tu vas voir, je vais te peindre une chambre pour marmot à rendre jaloux tout le quartier, ils auront tous envie de faire des gosses après ça.
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Sujet: Re: "Je cours, tous les jours !" Dim 27 Avr - 19:29
Feodora subit l'assaut de Rubens qui fondit sur elle en une fraction de seconde. Elle ne put qu'encaisser le choc et respirer avidement le parfum de la tignasse fruitée qui remuait sous son nom en rythme avec la respiration du garçon. Elle avait vu son regard se décomposer mais comme d'ordinaire, Rubens était un jeune homme plein de vie et sa réaction avait été des plus spontanée, pour ne pas dire brusque. Il lui rappelait tellement Alan d'une certaine façon. Ces deux là auraient pu être ses fils, l'aîné et le cadet, si brun l'un que l'autre, si bourrin et joviaux, si plein de vie et d'entrain. Ce n'était pas le genre de réflexion qui ferait avancer quoi que ce soit, mais dans son coeur, c'était tout comme. Comme si Rubens allait avoir un petit frère somme toute.
Il tâcha de la rassurer comme il pouvait, mais entendre le prénom de Rowan prononcé ainsi commençait à devenir trop lourd pour elle. Les larmes coulaient sur ses joues sans même qu'elles ne les sentent passer par ses yeux. Comme si son canal lacrymal était directement à une petite flaque sur le tee-shirt de Rubens où s'accumulait toute cette eau, toute cette peine, en fait. Elle vit le garçon tâcher de rire en se rappelant les bons souvenirs avant que la mélancolie l'envahisse à son tour. Elle devina sans peine à quoi il pensait. Lui même avait perdu sa mère très jeune, et avait été élevé tant bien que mal par un père asphyxié par la souffrance du deuil et des soeurs trop jeunes pour devenir des mères. Sa paume dans son dos la réchauffait et elle se dit que c'était en face d'elle, dans ses bras, une autre victime de la mort.
Les mots de Rubens vibrèrent ensuite dans son cerveau. Elle avait beau les avoir entendu mille fois depuis l'annonce de la disparition de Rowan, le bien qu'ils lui procuraient dans la bouche de Rubens était inouï, inespéré. Dans un sens, il lui donnait l'autorisation d'être triste ce que beaucoup de ses amis lui avaient refusé et qu'elle se refusait elle-même pour son bébé. Rubens était jeune encore, son esprit n'était pas ouvert à tous les détails qui se compliquaient une fois l'âge adulte atteint et dépassé. Ce n'était pas qu'une histoire de volonté ni d'autorisation, c'était plus compliqué que cela. Elle n'avait pas le droit de faire subir à cet enfant une telle détresse émotionnelle. C'était une grossesse bien trop précieuse, un cadeau de la vie, un miracle qu'elle n'espérait plus. Avaler sa souffrance et la digérer longuement pour ne l'expulser que dans des années, ça ne lui faisait pas si peur que cela. Elle se sentait prête à tout pour son bébé.
Feodora s'éloigna un peu de Rubens et posa une paume maternelle sur sa joue. Il était tellement adorable avec sa ferveur, ses idéaux de jeunesse et ses boucles brunes. Elle l'aimait si fort. Délicatement, elle prit sa main dans la sienne et la posa sur son ventre. C'était symbolique, il ne sentirait pas grand chose encore, son bébé était plus petit qu'une noix à l'heure actuelle. Le moindre de ses mouvements restaient imperceptibles encore, même pour elle qui le portait. Mais il fallait qu'il sente par lui même. Il fallait qu'il comprenne.
"Ce n'est malheureusement pas si simple, Rubens. L'amour d'une mère pour son enfant, ça n'a pas de limite et ça commence à la seconde où tu sais que la vis palpite juste là au creux de ton ventre. Tu sens, tu perçois cette chaleur. C'est une vie, une vie qui dépend de la mienne, pour se nourrir, se développer et naître. Malgré tout mon chagrin, toute ma peine, toute ma détresse je ne peux pas lui faire subir cela. Cet enfant est tout ce que j'ai toujours désiré. Je l'ai attendu durant des années sans qu'il ne vienne. A présent qu'il est là, je ne veux pas gâcher une seule seconde. Il mérite tout mon amour, je ne peux pas l'en priver sous prétexte qu'on m'a pris mon mari. Lui n'a rien demandé de tout cela. Il grandira déjà sans père, autant que sa mère ne commence pas à l'élever par la défaillance. Tu comprends Rubens ? Si je m'abandonne à ma peine, j'abandonne cet enfant. Je ne peux pas faire ça !"
Mais malgré le sérieux de leur conversation, l'humour n'était jamais loin avec Rubens. Il la mit directement en garde sur le potentiel de son bébé à être tenté par les bêtises avec le château magique si proche de sa maison. Il proposa même de venir l'aider à repeindre la chambre d'ami pour en faire une magnifique chambre de bébé. Feodora eut un sourire sincère.
"T'inquiète pas pour ça, je compte sur son grand frère pour le surveiller. Lui qui connait toutes les combines, n'est ce pas ? Et tu seras heureux de savoir que tu pourras échapper à la corvée de peinture. Avec Howard on a prévu de faire des petits travaux dans la maison. Tu vois, pour rendre le tout plus ... supportable. Je dois faire le tri avec les affaires de Rowan, je ne pourrais pas m'en sortir sinon !"
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Sujet: Re: "Je cours, tous les jours !" Sam 3 Mai - 18:08
l n'était pas bien, tendu, un peu tremblant aux souvenirs qui se baladaient dans son subconscient et pourtant il s'efforçait de sourire sans perdre sa franchise. D'être là pour elle, tout simplement. Elle prit sa main qu'elle posa son ventre et il l'imagina grossir, devenir rond comme un ballon et ça lui pinça le coeur. C'était injuste. Pour elle, pour le petit, pour Rowan... c'était incorrecte, pas normal et, égoïstement, il ne put s'empêcher de penser que la vie s'acharnait autour de lui. Il avait grandit sans sa mère mais il avait aussi poussé avec des points d'interrogations au-dessus de sa tête. Qui était l'assassin ? L'homme encapuchonné avait un nom, une famille qu'il avait peut-être côtoyé. Etait-ce un Mangemort ou un simple tueur qui profita de la guerre ? Avait-il été emprisonné ou lézardait-il au soleil ? Le temps avait espacé les semaines où Rubens s'était posé ces questions, il ne pourra jamais savoir. A moins d'un miracle, qu'un idiot se vante que son père ou son oncle ait buté une moldue juste pour le fun, il ne saura jamais. Le pire c'était de ne pas savoir. La main posée sur le petit ventre, il lui souhaita de savoir. Même si ça sera dur, même si ça fera peur, il voulait que le petit de sa Feo sache ce qui était arrivé à son père. N'importe quelle histoire, même la plus ignoble, plutôt qu'ignorer. Merde, il avait de nouveaux les larmes aux yeux.
Il releva ses yeux sur elle en enlevant sa main. Ses mots étaient pleins d'espoir, de petit bonheur à offrir mais il avait du mal à y croire. Ca lui semblait simple, à Feo, de sourire tous les jours pour son enfant, de se donner à lui sans penser un instant à elle, ça serait formidable mais y arrivera t-elle ? Il voulait le croire. Espérer qu'il y aura un parent qui se sacrifiera pour son enfant, qui ne lui imposera pas ses souffrances comme son père avait fait. Il eut un doux sourire pour elle ainsi qu'un hochement de tête un peu maladroit, qu'ajouter ? Il n'osait pas commenter de peur de la froisser, de dire encore quelque chose de simpliste... ou de lui faire comprendre qu'il ne la croyait qu'à moitié. Alors il partit sur les blagues, car il n'y avait qu'elles qui savaient vous faire affronter l'adversité. Aussi parce qu'il ne savait pas être longtemps mélodramatique, que les moments de tristesses ce n'était pas son fort. Etait-ce parce qu'il avait grandit avec un deuil qui n'aura jamais vraiment de fin, mais le Gryffondor aspirait à être heureux. Vraiment heureux. A jouir de l'existence, de ses expériences, quitte à bien se planter parfois... Il était de ceux que la mort avait rendu amoureux de la vie, il se sentait comme un devoir de profiter de chaque minutes, de ne rien laisser passer. Il rejetait les tristes souvenirs aussi fort qu'il le pouvait, même s'il fallait avouer que ces derniers temps ça devenait difficile.
Elle l'appela grand-frère et il eut un sourire franc. Voilà quelque chose qui lui réchauffait le coeur alors que ses propres démons remontaient. Il aimait l'appellation, le titre, savoir qu'il allait pouvoir s'occuper de ce bout de chou. Il aimait bien les gosses et il lui rendait bien, enfin, il les aimait tous sauf ce morveux de Wood mais c'était différent. D'ailleurs est-ce que ça allait faire pareil avec le bébé de Feo ? Est-ce qu'il allait faire un amalgame avec Meg comme pour le bébé de sa cousine ? Non, non, ça allait se passer normalement. Il allait être le meilleur grand-frère du monde, il va lui apprendre tout ce qu'il savait, lui montrer ses trucs... Ca allait être génial, joyeux et y aura pas d'association d'idée douteuse.
Je serais le meilleur des grands frères ! Il eut un sourire, sa peine restait sous jacente et il se doutait que c'était pareil pour elle. Ils partaient sur un autre sujet, similaire mais tourné vers l'avenir et, comme elle ne souhaitait pas s'appesantir sur sa douleur, il respecta son choix en orientant la conversation, ce qui fut particulièrement facile. Ouf pour la peinture, mais Howard... c'est Howard Travers ? Le prof des Lois magiques ? Il parait que ces cours sont dingues mais géniaux et qu'il a combattu Voldemort alors que c'est un sang-pur ! Et que c'était un Gryffondor ! C'est vrai ? Trop cool il va venir ici... je vais t'aider avec la peinture !
Si Feodora voulait se changer les idées, elle ne pouvait pas mieux faire que de parler d'un ancien résistant enseignant une matière aussi importante pour le jeune lion. Rubens n'avait jamais parlé à Monsieur Travers mais il avait toujours été attentif quand ses camarades de maison le citaient, parfois il posait des questions - ou plutôt il en avait beaucoup posé mais avait cessé quand on avait commencé à le regarder bizarrement. Non il n'était pas un fan, ou du moins ce n'était pas ainsi qu'il se voyait. Rubens avait l'admiration facile, il suffisait de lui présenter un sang-pur non serpentard qui avait été du bon côté pour que tout de suite il s'emballe. Il n'y avait qu'à l'entendre parler de Monsieur Hudson pour comprendre que Ben avait besoin de héros pour se construire. Pour le professeur de droit c'était différent, Rubens zieutait autant sur l'homme que sur la matière. Changer les Lois du monde la magie lui plairait. Il s'imaginait bien écrire toutes les Lois qui légitimeraient la magie pour les moldus, débattre avec ses collègues, taper du poings sur la table et finalement convaincre tout le monde que sa Loi était indispensable. Rubens n'avait évidemment jamais pris le temps de se renseigner sur la réalité de ce métier si excitant. En plus, si ça se trouve, elle ne parle pas du prof mais d'un gars du village. Il fit un sourire à Feo, prit un gâteau et lui en tendit un, le nuage noir de la douleur planait au dessus de sa tête, aussi il croqua avec force dans le biscuit.
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Sujet: Re: "Je cours, tous les jours !" Mar 24 Juin - 14:49
Feodora perçut les larmes à travers les yeux voilés de Rubens. Elle savait qu'il tenait à elle, presque comme à une mère, et qu'il prenait extrêmement à coeur tout ce qu'elle vivait. Pour cela que c'était encore plus difficile de lui annoncer les choses. Car autant ses amis, ses proches, avaient connus la guerre, les temps difficiles, les annonces sur Potterveille de ceux qui étaient tombés au combat ce jour, tout ce folklore autour de la dernière série d'affrontement et notamment la grande bataille de Poudlard, Rubens, lui, n'était qu'un gosse. Un gosse relativement préservé jusqu'alors des atrocités de la guerre et cette peur, cette angoisse qui rampait au sol et remontait entourer les chevilles avant de se glisser à l'intérieur de soi pour croître. Cette anguille qui se nourrissait du mal et de la noirceur et qui en faisait son venin.
La souffrance de cette époque sombre n'avait nulle pareille et en mère protectrice elle ne voulait pas y exposer ses enfants. Qu'ils soient de sa chair ou de son coeur, Rubens comptait à ses yeux comme un aîné espiègle et elle refusait de lui vomir son angoisse au visage alors qu'elle devait le protéger. Lui qui répondait toujours avec humour, il restait mutique et Feodora se figeait avec effroi. Elle ne voulait pas, non elle refusait de le faire souffrir. Surtout pas pour elle. Sa vie, elle l'avait choisi, le risque, elle le connaissait depuis toujours. Epouser un Auror signifiait savoir lui dire adieu chaque matin en ne sachant si on le reverrait le soir. Elle avait aimé Rowan malgré cela, elle avait vécu toutes ses années à son côté en endurant cela.
Pour Rubens, tout ce qu'elle pouvait faire au final, c'était sourire et faire de son mieux pour qu'il se réjouisse de la nouvelle sans trop se laisser à penser au passé. Elle serra fort sa main dans la sienne et se mit à pencher la tête. Elle but une gorgée de thé et éclata de rire. Si maintenant Howard se mettait à vendre du rêve ainsi !
"Oui Howard Travers ! Tu veux que je te raconte son histoire ?"
Feodora se redressa un peu et prit quelques gâteaux qu'elle trempa doucement dans son temps. L'histoire d'Howard. Ca sonnait un peu mère-grand qui raconte le petit chaperon rouge, mais elle était sur que ça remonterait un peu le moral de Rubens et le sien. Quoi que ce soit une histoire triste, c'était un bel exemple de la force de vivre des résistants. Et puis Howard était son ami, l'un de ses plus chers amis alors pourquoi ne pas partager cela avec Rubens ? Déjà qu'il se plaignait sans cesse qu'elle ne parlait jamais d'elle ... Ce serait chose faite comme cela !
"Howard, je le connais depuis Poudlard, il avait un an de plus que moi. On a toujours été les meilleurs amis du monde, même s'il était à Gryffondor et moi à Serdaigle. Mais c'était un brave type, et quand j'étais jeune, j'ai toujours été plus ou moins amoureuse de lui je pense. Ca a été "mon premier" petit copain si on peut dire, du moins ma première expérience. Je savais que je lui plaisais mais déjà à l'époque, il avait des vues sur Maureen. Maureen, c'était l'une de mes plus proches copines. On a vécu de si belles choses ensemble. Elle partait souvent avec moi en Russie l'été ... Maureen Catwright, Merlin ait son âme ! C'était la petite préférée d'Howard et finalement, il s'est déclaré. Ils se sont mariés en sortant de Poudlard, même si la famille Travers refusait que leur héritier se mêle à "du sang-impur". Quoi qu'il en soit ils se sont battus pour leur amour. Moi, pendant ce temps, j'ai été avec Leopold -le professeur Primrose je pense que tu le connais- puis avec Rowan. Au final, on s'est marié presque au même moment. Mais .... Mais Maureen est morte à la guerre. C'est un parent d'Howard qui l'a tué et c'est lui qui l'a retrouvé. Il me l'a amené et je l'ai déclaré comme morte. J'étais une des seules à savoir qu'elle portait un enfant. A ce moment, j'ai respecté son secret et je suis restée la meilleure amie d'Howard pour le soutenir toutes ses années, sans jamais le lui avouer. Je me dis parfois que j'aurais peut être du lui dire. Quoi qu'il en soit, je m'estime plus heureuse que lui car au moins, j'aurais toujours ce petit être qui grandi en moi, qui vient de Rowan ..."
Elle essuya un sanglot qui coula sur sa joue et pencha encore la tête en caressant doucement son ventre avec nostalgie.
"Mais en soit tu as raison, les cours de droit magique du professeur Travers sont parfaits ! Et c'est le plus fort des Gryffondor, après toi, Ruby !"
Feodora s'approcha de Rubens et passa une main fouineuse dans sa tignasse rebelle, ébouriffant les boucles brunes du garçon.
Messages : 593 Galions : 510 Âge : 19 ans Classe : L1 Justice Magique, au plaisir de créer ensuite des lois qui évinceront les sangs-purs de mon monde parfait ♥ Avatar : Robert Sheehan
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Sujet: Re: "Je cours, tous les jours !" Mer 9 Juil - 19:52
pinant du chef il l'invita prestement et sans attendre à lui raconter la vie d'Howard. Une biographie exclusive du professeur, la chance ! Il ignorait qu'elle le connaissait aussi bien, si ça se trouve, elle connaissait aussi l'histoire du professeur Hudson ? Impatient, il posa sa tasse pour s'installer sur le canapé, jambes croisés et dos bien calé sur un coussin, puis reprit sa tasse qu'il but à petite gorgée, captivé avant même qu'elle ait commencé. Et quelle histoire... Il avait toujours eu une imagination débordante, qui l'avait la plus part du temps desservit mais là, alors qu'elle comptait l'histoire du professeur Travers, Rubens s'en fut gré d'arriver à imaginer aussi facilement les scènes. Feodora et l'enseignant un peu plus jeune, une vision comique d'eux dans leurs uniformes respectifs qui le fit sourire, amis, complice, un peu comme lui avec Penny sans aucun doute. Puis la surprise, elle était amoureuse de lui ? Il se retient un air plus moqueur et taquin, dis donc Feo... pas pudique, plutôt le premier à faire des blagues sous la ceinture alors qu'il n'y avait jamais goûté, il ne put néanmoins s'empêcher d'ouvrir de grands yeux en comprenant ma première expérience par j'ai perdu ma virginité avec lui. Imaginer sa Feodoroa, sa mère quasiment, avec le professeur de droit... glauque, putain d'imagination, l'image va lui revenir à chaque fois qu'il croisera l'enseignant ! Autre question vitale qu'il se maudit d'avoir, elle avait quel âge ? Il ne voulait pas savoir en faite et heureusement qu'elle poursuivait son récit sans l'attendre car il n'eut pas à s'interroger sur le côté « enfant pas sage » de Travers et Feodora. Elle embraya en expliquant qu'en faite, il ne l'aimait même pas ! Mais... mais c'était pas sympa ! Il comprenait un peu, lui-même était sortit avec plusieurs filles qu'il n'aimait pas mais il n'avait jamais couché avec ! Il se plaisait à se décupabiliser en se disant qu'il n'avait pas été ignoble à ce point, bien qu'au fond il sache pertinemment qu'en vérité, il avait le romantisme dans la peau à ne vouloir que la fille qu'il aime. Y avait une limite à maintenir, clairement Travers avait joué avec Feo et pas qu'un peu ! Une amie à Feo ! Il ne connaissait pas Maureen mais ne la trouvait pas très loyale et plus elle parlait, plus l'image idyllique d'Howard s'effritait.
La suite fut plus sombre, il perdit son sourire, son insouciance moqueuse face au meurtre de Maureen, à imaginer la douleur, culpabilité, rage qu'à dû éprouver le professeur Travers. Elle était enceinte, comme Feo, sauf qu'elle, elle ne mettra jamais son fils au monde. Encore une nouvelle injustice née de la guerre, de la stupidité des sangs-purs. Ceux-là... Une nouvelle preuve qu'il ne fallait pas leur faire confiance, qu'ils étaient pourri jusque dans la moelle... Elle continue, il laisse sa colère, rancune, nourrir une haine déjà existante... C'était une histoire très triste, deux amours différents, un professeur d'étude des moldus qu'il ne verra plus du même œil, deux amous déçus. Elle en pleure, la douleur du souvenir, la douleur de sa réalité qui doivent se mêler et, maladroitement, il caresse son épaule. Sa joie qu'il trouve forcé la fait revenir au sujet initial, il ne la croit pas mais accepte sa chaleur avec bonheur, si bien que comme un gamin, sans honte, il s'en va poser sa tête sur son épaule.
Il a dû être terriblement malheureux... Quand je serais au ministère, je vais changer tout ça, ils ne pourront plus nous faire de mal. Sa voix était sourde, différente de celle qu'elle lui connaissait, sans joie, sans sollicitude, compassion. Il releva son regard vers elle et sur un ton avec plus de compassion ajouta, en faite tout est toujours de la faute des sangs-purs. Un bref instant il la regarde puis baisse la tête et, bien calé contre elle, profite du câlin en repensant à tout ce qu'elle venait de dire. Assimilant la nouvelle image de l'enseignant qui se formait dans son esprit, un homme moins idéal, plus humain, non plus un résistant avec un métier formidable mais un homme qui avait eu son lot de malheurs. Tu connais l'histoire du professeur Hudson ? Sa voix revenait briser le silence, sourde, pensive, lourde des mauvaises nouvelles de la journée.