Ma discussion avec Néron, je l’avais un peu mise de côté dans ma tête. Ce n’était pas que ça ne m’intéressait pas, c’était juste que j’avais TROP de choses en tête en ce moment –et en ce moment durait depuis…. Un peu trop longtemps. C’était fatiguant d’avoir tant de choses à charge : les études, les devoirs, les clubs, la famille, la vie sociale… Je n’avais qu’une seule envie : prendre un peu de bon temps. Pas de chance pour moi, ce n’était pas exactement le bon moment puisque j’étais en plein travail de groupe avec quelques autres Serpentards partageant mon cours de potions. Après nous être faits jeter de la bibliothèque –il faut dire qu’il y avait dans le lot de beaux crétins, dont un qui ne s’était pas gêner pour renverser notre mixture d’essai sur les bouquins empruntés- nous cherchions un autre endroit pour travailler tranquillement.
L’un deux suggéra alors d’aller dans la salle sur demande, ce qui n’était pas une si mauvaise idée que ça. J’étais un peu étonné que TANT de gens la connaissent, mais après tout… en 7 ans de Poudlard, tout finissait par se savoir. Arrivés au 4eme étage, celui qui avait eu l’idée insista pour être celui qui allait « invoquer » et donc façonner la salle sur demande. Seul souci : le type avait beau passer et repasser devant le mur concerné, aucune porte n’apparaissait. J’étais sérieusement en train de perdre patience, mais pas suffisamment pour prendre sa place et lui dévoiler le « truc ».
J’étais tellement absorbé par ce qui se passait sous mes yeux –voilà qu’un autre le poussait, lui disant qu’il allait tenter- que je ne pus que être surpris lorsque, sorti de nulle part, une demoiselle blonde et plantureuse s’avança vers nous en… m’appelant ? Les yeux de tous mes camarades se tournèrent vers elle comme un seul homme, la dévorant du regard, à deux doigts de se mettre à baver. Pour ma part, j’avais des yeux ronds, à la fois parce que je ne connaissais absolument pas cette demoiselle –au demeurant charmante- mais aussi parce que c’était bien la première fois que quique ce soit implorait mon aide à Poudlard. Ca ne m’empêchait pas d’apprécier son physique très… avantageux, cela dit, mais j’étais tout de même un peu bousculé.
▬ On se connait ?
Fut la première chose que je trouvai à dire, ne comprenant toujours pas d’où elle tenait mon prénom. En voyant le regard envieux de mes compatriotes, je compris qu’ils étaient en train de se dire que je chipotais pour pas grand-chose, et que savoir d’où la demoiselle savait mon prénom était le dernier de leurs soucis.
L’ennui, c’était que j’étais de nature méfiante. Une nénette bien foutue qui sort de nulle part pour vous mettre le grappin dessus, de manière générale, c’est louche ! Mais quand en plus vous vous appelez Haimon Bogart, c’est au-delà de suspect…. C’est presque impossible. Je faisais flipper la moitié des nénettes de l’école –sans raison à part que mon passé n’était pas joli-joli et que je n’avais pas pour réputation d’être le mec le plus sympathique de l’école- et à bien y réfléchir les seules personnes qui m’appréciaient véritablement étaient… spéciales dans leur genre. J’étais moi-même plutôt sélectif. Et si je reconnaissais pleinement les qualités visuelles de cette poupée aussi jolie qu’une sirène, elle ne me semblait pas excessivement vive d’esprit…. Alors peut être était-ce sa façon de parler et d’agir, ou alors le fait qu’elle puisse penser que j’étais l’homme de la situation.
▬ Et oui à quoi au juste ?
Enchaînai-je, fronçant carrément les sourcils sous le regard désemparé de mes collègues qui n’auraient probablement pas hésité longtemps. Mais un Bogart ne dit pas oui à n’importe quoi ! Se faire rouler dans la farine a été notre lot pendant des années, il était temps de reprendre les choses en main. Je soupçonnai un de mes ennemis, type Eren, de m’envoyer sa plus jolie poupée pour me prendre sur le fait du flirt et l’utiliser contre moi avec Eugenia, ou quelque chose de cette trempe.
▬ Qui es tu d’ailleurs ?
Et même si mes collègues n’aimaient pas bien le ton que je prenais avec elle –la voix un peu charmeuse malgré tout- je sentis qu’ils approuvaient la question, eux aussi plutôt curieux de savoir quel était le petit nom de la jouvencelle qu’aucun d’entre nous n’avaient jamais vu jusque là. C’était assez étonnant en y repensant : nous étions tous là depuis 7 ans, et pour sûr, vu ses « arguements », elle n’était pas en première année, donc pas nouvelle. Comment avions nous tous pu passer à côté d’une belle plante ? On se posait tous la même question.
« Tu es en quelle année ? »
Finit par demander un des types de mon groupe de travail, frustré que je ne me renseigne pas suffisamment au nom de tous.
To be continued ...