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 Aujourd'hui est le jour où les masques tomberont

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Eugenia H. Bogart
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MessageSujet: Aujourd'hui est le jour où les masques tomberont    Aujourd'hui est le jour où les masques tomberont  EmptySam 4 Jan - 12:53


  • Serena B.P. & Eugenia B.
    « Le monde est un grand bal où chacun est masqué. »
    Vauvenargues


    - Oh ! Tiens, mais c'est une des saleté Bogart. T'as quoi là, dis moi ? Encore en train de comploter, tss, file moi ça, la mangemort.
    - Silencio !
    - .... !
    - Qu'est-ce que je vais te faire, hm ? T'enfermer dans un coin me semble être une excellente idée, qu'en penses tu ? Bon, qui ne dis mot consens.

    Aujourd'hui était une journée ordinaire, il ne faisait pas spécialement beau, la nuit n'avait pas été particulièrement désagréable et ses camardes n'étaient pas plus aimable. Rien de prévu au programme, elle se baladait dans les couloirs de la sournoise école le nez plongé dans une liste de chanson qu'elle aimerait jouer. Avec un peu de chance elle allait croiser Thalia, cela la sortirait de cet ennui qui l'avait prise dès son réveil. Qu'il était étrange que les rares moments de sa vie où elle pouvait se décharger du poids de son nom, étaient en présence de descendant de moldus. Quelle ironie. Quand ses pensées se perdirent à imaginer les réactions de sa mère si elle savait les mauvaises fréquentations de sa fille, elle bouscula le Gryffondor. Il ressemblait à tous les autres abrutis de sa maison, l'air suffisant, orgueilleux et si fier de sa blague. L'insulte coula sur la Serpentarde qui n'eut qu'un regard sur la liste qu'il venait de lui arracher de la main. Aussi vite qu'il lui avait prit la feuille, elle dégaina sa baguette et lança son sort avec habitude. Si facile, c'en est même pas amusant. Sans un sourire ou même une expression, regarda autour d'elle pour trouver une salle pas trop loin où elle pourrait y mettre l'abruti, pas loin, elle n'allait quand même pas se fatiguer pour lui. Son regard croisa alors celui de Serena Pendragon. Tiens, tiens, la merveilleuse préfète de sa maison vient d'assister à toute la scène ? Oups... Eugenia l'avait toujours ignoré, elle avait laissé couler tous ses mensonges, ses fous rires qu'elle ne méritait pas, ses amis qui auraient dû lui cracher dessus. Dans son estomac, elle portait le poids du secret des origines de la Pendragon et là, pendant cette simple journée si ordinaire, jamais il ne lui avait paru si lourd. Voilà huit longues années qu'elle étouffe dans cette école, trois années que sa chère cousine subit l'aveuglement de la préfète et une altercation vient rendre tout cela intolérable. Que vas-t-elle faire ? Tourner ses jolis talons comme la lâche qu'elle est ? L'engueuler pour avoir jeté un sort au Gryffondor ? Dans un geste spontané, Eugenia ne lui laissa pas le temps d'y réfléchir. Peut-être que l'insulte de trop qu'elle venait de subir y était pour quelque chose dans son acte. Peut-être que c'était dû aux rumeurs que Guillem lançait, de nouveaux mensonges qui l'enfonçaient encore un peu plus alors que l'autre princesse montait toujours plus vers la gloire. Peu importe, au fond, les raisons qui poussèrent Eugenia a attraper le bras de Serena, à la tirer loin des deux Gryffondors. Quand elles furent seules, la Bogart la lâcha et sans cacher son agacement, s'expliqua.

    - J'avais de très bonnes raisons de faire ce que j'ai fais, dit-elle en désignant de la main derrière son épaule là où se trouvait, il y a peu, les Gryffondors. Enfin bon, je pense que tu n'as pas vraiment ton mot à dire et puis tu serais sûrement passée devant moi, l'air de rien, en me laissant encaisser les si adorables insultes que nos camarades me lancent. Arrête moi si je me trompes, mais c'est ce que tu fais ordinairement avec les autres Bogart, non ?

    Eugenia se tut un instant, laissant le plaisir arriver, l'envahir avant qu'il ne s'évapore en même temps que les mots. Déguste cet instant où rien n'a changé, où tu as le pouvoir sur elle, observe ce visage lisse et hypocrite... Eugenia eut un sourire qui sonnait faux, d'un petit haussement d'épaule désinvolte elle fit quelques pas comme si elle la laissait là. Le moment est arrivé, oui je me suis juré de ne rien dévoiler mais ce n'est pas me trahir si j'en parles en privé, loin des oreilles indiscrètes. Il n'y a que nous deux, ma rancune et le mépris qu'elle m'inspire. D'un geste un peu lent, comme si elle réfléchissait, Eugenia se retourna vers Serena, se rapprocha d'elle et dit dans un amusement malsain évident :

    - Tu sais, pour une préfète tu n'es pas très loyale envers ta maison quand j'y pense. Tu devrais faire attention, Serena Bogart, cela pourrait se retourner contre toi. Oups... aurais-je dis Bogart ? Je voulais dire Pendragon bien sûr.



Dernière édition par Eugenia Bogart le Mar 18 Fév - 22:16, édité 1 fois
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Serena B. Pendragon
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui est le jour où les masques tomberont    Aujourd'hui est le jour où les masques tomberont  EmptyMar 14 Jan - 14:28


Les masques tomberont


Qui a dit que les vacances de Noël vous rendent à l’école l’esprit serein et reposé ? Peu importe, celui qui a dit ça est un imbécile. Celui qui a dit ça peut se vanter d’une petite vie complaisante, certainement aussi heureuse que morne et banale. Une vie qu’au fond Serena Bogart enviait à bon nombre de ses camarades. Et c’était d’autant plus vrai à présent qu’elle ne pouvait plus regarder son bras sans voir la nausée et les larmes se pousser en elle pour ébranler son corps meurtri. Et s’il n’y avait que son corps… C’était bien simple, depuis cette terrible nuit du bal de Noël durant laquelle le sort s’était acharné sur elle, elle n’avait pas été capable de décrocher un vrai sourire. A personne. Un comportement que beaucoup de ses camarades, la rentrée à peine survenue, avaient trouvé bizarre. Comme de bien entendu sa petite cour personnelle l’avait entouré, la bousculant de questions auxquels ils trouvaient eux-mêmes les réponses. Ainsi donc, Serena Pendragon avait, pour la forme, connu une lourde déception amoureuse qui la privait de toute joie de vivre. Et bien qu’on se soit empressé de lui demander qui était « le salaud » qui l’avait ainsi condamné à broyer du noir, elle ne parvint à mentir que pour glisser un mou « Vous ne le connaissez pas ». Quelle parade ridicule. Quelle existence ridicule.

McCarthy avait au moins la chance de pouvoir s’écrouler et tomber en larme publiquement sans qu’on ne la regarde comme une folle. Tout le monde savait. Elle était « la martyre » de l’école, celle qu’on plaignait et qu’on caressait désormais malgré son caractère exaspérant. Mais non, elle, comme toujours, avait la tâche de devoir mentir. De devoir jouer la comédie. A tel point que par moment, elle se demandait quel était vraiment le masque entre celui de la sang-pur désabusé et celui de la « petite princesse de Poudlard ».  Qui était-elle vraiment au fond ? Le savait-elle seulement ? La cicatrice qui lui barrait le bras semblait vouloir répondre pour elle, mais n’avait finalement fait que soulever davantage de questions. Pour la première fois de son existence, la née-Bogart traînait ses rêves et ses ambitions comme un poids insupportable l’accablant assez pour la rendre incapable de donner le change. Pitoyable. Elle était pitoyable. Cependant, tandis qu’elle tournait au détour d’un énième couloir longé sans réel but, son regard se trouva sur une figure bien connue. Celle de sa très respectable cousine, Eugenia Bogart, qui de toute évidence semblait à nouveau la proie des quolibets déversés sur le nom de leur famille. Elle si douce et si distingué dans le grand manoir se montrait ici sous un jour nouveau. Sous celui d’une étudiante fatiguée nerveusement par les jurons non-mérités et qui semblait décidé à faire payer le prix de son insolence à l’importun qui s’était permit de la rabaisser. Serena la regarda faire, les yeux dans le vague.

Oui, même elle, elle l’enviait. C’était peut-être même la personne dont elle enviait le plus l’existence. Et pour cause… Eugenia appartenait à la branche principale de la famille, et comme si cela ne suffisait pas, avait été fiancée à l’héritier. Non pas que Serena ait un jour témoigné le moindre sentiment pour Haimon, mais il semblait à la brunette que cela faisait beaucoup de chance pour la même personne. Eugenia avait une beauté singulière mais appréciée. Dans le monde fermé des sangs-purs, on voyait en elle la future mère, la digne porteuse du sang des Bogart, celle qui prolongerait la pureté de son sang par sa seule existence. On s’inclinait poliment devant elle pour cette seule chance d’être née du bon côté de la famille. Personne n’aurait seulement songé à sacrifier son père pour sauver un membre plus « important », à elle. Enfin. Enfin elle retrouvait un peu de contenance. Un peu de haine. C’était bien le seul sentiment capable de lui faire ressentir la sensation d’être vivante ces derniers temps. Oui, elle détestait Eugenia. Parce qu’elle l’enviait, parce qu’elle aurait souhaité cette existence plutôt que la sienne. Tout semblait tellement plus simple lorsque l’on naissait du « bon côté », elle pouvait bien alors supporter de se faire embêter de temps en temps par les abrutis méprisants de la maison Gryffondor pour tout ça, non ? Soupirant, elle s’apprêta à continuer son chemin sans un mot, ni un regard de plus. Eugenia avait l’habitude de ce genre de traitement de sa part après tout. Depuis huit ans que les deux cousines partageaient la même maison et la même classe, la blonde ne lui avait jamais cherché des noises, ne lui avait causé aucun tort. Peut-être que comme Kyle Lake, Eugenia avait-elle été trop choquée de son mensonge pour oser le contredire. Peut-être s’en fichait-elle. Peut-être la protégeait-elle, bien que l’idée ait pu paraître aussi idéaliste que ridicule. Oui, Eugenia n’avait jamais causé de tort à sa cousine, mais cela semblait sur le point de changer quand, talons tournés, la jeune femme se sentit happée en arrière par la poigne de sa parente qui la traîna à sa suite loin des deux Gryffondor corrigés.  

Ainsi donc, aujourd’hui, devant la portée de ses actes honteusement découvert elle avait eu besoin de se justifier. Elle avait semble-t-il une très bonne raison de faire ça. Serena la regarda, vide de toute expression. Elle en convenait, la raison était bonne, mais la méthode… Quel manque de tact. En un éclair, la préfète de Serpentard se souvint du mal qu’elle s’était toujours donné pour réprimander les quelques idiots qui s’en prenaient à la cadette de la famille Bogart, Mafalda. Si à première vue, Serena l’avait toujours ignoré, pour une raison inexplicable ou peut-être parce qu’elle était la plus jeune justement, il lui semblait intolérable de laisser courir de tels préjudices. Ainsi donc, elle avait joué les petits chefs de services avec les uns, user de ses charmes avec les autres, changeant à chaque fois de stratégie pour faire cesser les agressions à l’encourt de cette cousine qui lui ressemblait tant. Mais pour ce qui était d’Eugenia… Elle n’avait jamais rien fait. Elles avaient le même âge, et elle avait déjà sa dose de problèmes à gérer, certainement plus importants que d’apprendre à encaisser quelques vannes mal placées et réviser son maintien à table. Qu’elle se débrouille ! C’était peu cher payé pour la chance insolente que Serena lui prêtait. Cependant, bien loin de sembler de cet avis, la jolie blonde d’habitude si douce sembla définitivement sortie de ses gonds tandis qu’elle assurait d’une voix agressive qu’elle n’aurait rien fait de toute façon puisqu’après tout, Serena Pendragon ne faisait jamais rien pour venir en aide aux siens du haut de sa grande popularité.

Sans même chercher à s’en cacher, la brune leva les yeux au ciel. Il était hors de question de lui parler de Mafalda, elle n’y croirait pas de toute façon. Quant à elle et son foutu sourire grincé… On dirait qu’elle s’amuse de cette situation. Que d’évoquer le nom des Bogart devant elle lui fait prendre son pied. Et voilà que la préfète la regarde, la méprise. Un peu plus comme toujours. D’autant plus lorsque sa cousine se permet de remettre en doute sa loyauté envers sa maison, d’autant plus lorsqu’elle se permet de faussement se tromper de nom, évoquant ainsi pour la première fois et à voix haute dans l’enceinte de Poudlard le nom de Serena Bogart.

Laissant s’écouler de longues secondes nécessaires à laisser sa Némésis redescendre de ce piédestal non mérité qu’elle semble s’être attribué, Serena la regarde, visiblement aussi lasse que dédaigneuse.


- « Tu as fini ? »

Elle n’attend pas de réponse, s’approche à son tour de cette femme à qui elle rêverait d’arracher les yeux si elle n’avait pas dans le même temps cette petite voix au fond d’elle lui rappelant qu’elles partagent le même sang, et qui serait capable de la pousser à l’étreindre avec une affection qu’elles ne se sont pourtant jamais porté.  

- « N’avoir qu’à encaisser quelques insultes auxquelles tu ne prêtes aucun intérêt est un luxe qui ne te suffit plus Eugenia ? Tu voudrais en plus que je vienne te plaindre et que je punisse les vilains garçons qui t’embête ? » Minauda-telle d’une voix enfantine avant de changer du tout au tout pour un ton beaucoup plus méprisant. « T’es une grande fille que je sache, si t’as des emmerdes c’est à toi de les régler. Après tout, tu ne laisserais quand même pas une fille aussi « inférieure » que moi te défendre tout de même ? Non, vous autres héritiers Bogart valez mieux que ça »

Etonnant de voir comme quelques minutes perdues dans la colère peuvent faire ressurgir des années de rancœur. Elle savait bien de quelle façon la regardait les parents de l’agaçante Serpentard, ce qu’ils disaient d’elle. Dans leur monde où le sang prime sur l’Homme qui le porte, elle n’était qu’une moins que rien aux yeux de ceux se pensant supérieur, et qu’une opportunité bien que maigre d’intégrer la resplendissante famille Bogart pour les autres. En d’autres termes, d’un regard à l’autre, elle ne valait finalement pas mieux qu’un objet. La seule différence se traçant dans l’utilité qu’on en ferait. Un destin que contrairement à ceux partageant sa condition qu’elle refusait et qu’elle comptait bien faire payer.

« Et pour ta gouverne, je ne renie pas ma maison, j’applique les préceptes qu’elle m’a enseigné. Et si tu cherches à me nuire, je ne reculerai devant rien.  Maintenant ôtes toi de mon chemin. » Finit-elle par murmurer d’une voix sombre et menaçante qu’elle-même ne se connaissait pas. Si ce n’était pas le jour pour s’en prendre à Eugenia Bogart, le jour était encore moins importun pour Serena. Une équation de bien mauvaise augure qui ne présageait rien de bon…






     

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MessageSujet: Re: Aujourd'hui est le jour où les masques tomberont    Aujourd'hui est le jour où les masques tomberont  EmptyJeu 30 Jan - 18:27

    Serena B.P. & Eugenia B.
    « Le monde est un grand bal où chacun est masqué. »
    Vauvenargues


    Tour à tour hautaine, moqueuse et méprisante, sa cousine la toisait de ses grands airs de reine et, comble de sa bonté, lui dispensait quelques bons conseils. A l'image de Serena, Eugenia tourna les yeux, faussement ennuyée de toutes ces belles paroles sans profondeur. On dirait sa mère, non, pire, c'était un discours maintes fois répétés qu'elle lui ressortait. Fierté, suprématie du sang et, pour finir, une petite pique hargneuse. Magnifique, Serena, tu as bien appris ta leçon. Elle était tellement lasse d'entendre ce discours hypocrite, ces mots sans humanité et tellement faux, si profondément faux. Elle ne pouvait pas sérieusement croire qu'elle allait se sentir supérieur à elle seulement parce qu'elle était née dans la branche principale ? Comment pourrait-elle se sentir meilleure à elle, elle qui avait tout ce qu'elle désirait, elle qui pouvait vivre sa vie comme elle l'entendait. Elle imaginait chaque matin la « Pendragon » se réveiller le sourire aux lèvres, sa petite cours d'amis être là pour la servir, pour l'entourer, la soutenir ou rire. Elle, elle pouvait laisser son cœur à aimer, les élans de la passion, elle ne s'en protégeait pas. Chacune de ses journées était une belle aventure digne du meilleur des romans, alors qu'elle, à deux lits de ça, se réveillait le visage froid. Elle savait les regards qu'on lui jetait, elle devinait le mépris et la peur. Elle, ses seuls amis, elle va les cacher parce qu'elle craignait qu'on ne les lui arrache ; pour elle, aimer, était un sentiment interdit qu'elle ne pouvait envisager. Sa vie entière était cadrée, réglée, mais elle avait au moins l'honneur d'assumer ce qu'elle était ! Doucement les sentiments un instant envieux d'Eugenia se muèrent en cette haine farouche qui ne cessait de côtoyer son envie. Oui, elle avait tout les droits de se sentir supérieur à sa cousine. Mieux, c'était à cette dernière de s'écraser, de s’aplatir, car elle-même avait au moins eu le courage de son rang. Peut importe où tu nais, peut importe ta branche, du moment que tu assumais tes origines, ton destin. Serena a peut-être eu le plus beau cadeau de l'existence, la Liberté, mais elle au moins ne faisait pas honte à son père en reniant ses origines.

    Tu aime bien détourner les mots, ça doit être comme ça que tu as pu te construire ta petite cour. En mentant par-ci, en jouant avec tel autre. Je ne souhaite pas ta protection, mais plutôt de la gratitude car un mot de ma part et, pouf, adieu ta réputation. Je doute que tes amis apprécient le mensonge... Tu es peut-être une reine ici mais soyons honnête, à ta sortie de Poudlard tu n'es plus personne. La vérité se saura, les gens se détourneront et, bien, moi, je dirigeais la famille la plus puissante du milieu. Je ne veux pas dire mais à moins que tu ais prévue de te retirer du monde magique, je doute que tu ais un avenir. Profite bien de tes années d'étudiante, car tu peux peut-être me détruire ici en, comme tu dis en « ne reculant devant rien » mais dehors j'ai des armes bien plus puissantes. Un pied dehors et je t'écrase.

    Gravée dans la pierre, sa vie était tracée et, si elle l'acceptait difficilement, si elle rêvait de s'en échapper, elle n'allait pas laisser sa cousine avoir le plaisir de voir sa détresse. La laisser comprendre la réalité de ses sentiments complexes, lui faire deviner l'envie sous le mépris, était inconcevable. Mettez cela sur le compte de l'orgueil ou de l'immaturité de la jeunesse, quelle qu'en soit la raison, Eugenia se refusait à lui tendre la main.

    - Et puis, honnêtement, comment comptes-tu me nuire, Serena ? Ouh... vas-tu faire comme ton petit papounet et user de magie noir ? Quand j'y pense, c'est peut-être parce que tu avais honte de lui que tu as changé de nom ? Ce ne serait pas étonnant, être la fille d'un minable sorcier même pas foutu de servir à quelque chose, c'est dur.

    Bras croisé, le regard moqueur, elle s'avançait sur un terrain glissant dont elle maîtrisait mal les cartes. Quand elle avait retrouvé cette cousine mal nommé, Eugenia avait posé des questions sur l'histoire de Serena, l'air de rien, sans jamais lâcher qu'elle avait changé de nom. A force de questions et de fouiner dans les archives familiales, elle avait fini par apprendre que le paternel de Serena avait été arrêté pour usage de magie noire et mit en prison. C'était monnaie courante à l'époque mais comme l'avait souligné la mère d'Eugenia à sa fille, il était vraiment ridicule qu'un parent aussi éloigné se fasse attraper. Le pauvre, non seulement il ne brillait pas par son charisme, il n'était pas utile à la famille, mais en plus il la salissait en se faisant bêtement attraper. Il ne s'est même pas défendu, avait ajouté sa mère dans un ultime geste de mépris. De son côté, Eugenia ignorant la vérité était en accord avec ces paroles. Qu'un homme pratique la magie interdite était une chose mais qu'il se fasse attraper si aisément, qu'il se laissa faire quand on l'arrête et aille docilement à Azkaban en était une autre. Bien consciente qu'elle provoquait sa cousine, que ce sujet houleux allait forcément se retourner contre elle, Eugenia n'arrivait pas pour autant à s'arrêter. Trop de choses ces derniers temps lui étaient tombé dessus pour qu'elle arrive à contenir la colère froide qui l'habitait depuis l'enfance.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui est le jour où les masques tomberont    Aujourd'hui est le jour où les masques tomberont  EmptyMer 12 Fév - 19:04


Les masques tomberont


Où se situe la barrière que forment nos limites ? Où se trouve le point du non-retour entre ce que l'on est encore en mesure de supporter et ce qui nous fait perdre totalement pied ? A première vue, la fille d'Andromeda et Duncan Bogart s'était toujours admise une grande marge dans les propos qu'elle pouvait supporter. Il le fallait bien quand autour d'elle se faisaient critiquer de nombreuses personnes parmi lesquelles certaines partageaient son sang. A travers eux, c'est également elle qu'on insultait sans qu'elle ne puisse le contredire. Au contraire, il avait fallu apprendre à sourire tout en serrant les dents, il avait fallut hocher la tête quand ses mains la démangeait. Tant d'effort nécessaire au prix de son influence présente, nécessaire à se construire une réputation qu'elle n'aurai jamais du avoir, une liberté qu'elle n'avait pas vraiment.

Car derrière les apparences joviales de la merveilleuse petite Serpentard dévouée à tous et parfaite en tous points se cachait un revers de la médaille bien moins glorieux. Une soumission de tous les instants auprès du pire des hommes, un devoir de mentir, une peur continuelle de se voir un jour découverte. Oui, derrière le portrait idyllique qu'elle dressait d'elle-même, Serena Pendragon était avant tout Serena Bogart. Une femme fière et pourtant écroulée par la fatigue et que l'agression sordide dont elle avait été la victime deux semaines auparavant ne faisait rien pour arranger. De ce fait, elle voulu prendre congé de sa parente un peu trop éloquente en ce jour, lui intimant une discrète menace dans le cas où cette dernière aurait eu dans l'idée d'insister. Ce que contre toute-attente elle fit malgré le fait que son aînée lui tourna déjà le dos...

Ainsi donc aux yeux d’Eugénia, elle lui devait de la gratitude. Oui, à première vue cela semblait acceptable, de la gratitude, car elle lui en était en effet bien reconnaissante d'avoir gardé le silence jusqu'à présent. Cependant le ton monta. Des menaces ? Ainsi donc Eugénia se sentait enfin prête à déverser les secrets de sa cousine à son monde ? Les yeux clairs de la jeune femme roulèrent : qui pourrait croire une telle calomnie à présent ? Quand elle s'était lancée dans la partie, Serena ne l'avait pas fait à moitié. Elle avait pour les autres des parents bien différents des siens, une histoire de famille lui étant propre, une vie dont personne n'oserai douter. Et quand bien même tout serait révélé, il lui restait encore une carte précieuse, bien que peu ragoutante. La pitié. Après tout qui résisterait aux larmes d'une malheureuse enfant ayant souffert de son propre mensonge toute une vie pour son seul désir de prouver qu'elle n'était pas quelqu'un de mauvais ? Oui, elle avait depuis toujours sa comédie bien en tête, son rôle au bout des lèvres, connu par cœur et sur le bout des doigts. Par ailleurs ce rôle n'en était pas vraiment un au fond, il était réel à quelques détails près dont elle se garderait bien. Et quand la grande Eugénia Bogart de son plus cinglant mépris voulu lui faire remarquer qu'une fois sortie des murs de Poudlard cette comédie prendrait fin, la jeune femme ne put s'empêcher un rire léger et franc.

« Ah oui, c'est ce que tu penses ? Que tu m'écraseras ? » Demanda-t-elle d'une voix bien trop enjouée et d'un sourire enjôleur tout en se retournant vers sa mal-nommée cousine. Un rire soupiré s'échappa de ses lèvres. « Tu es stupide. Tu fais la fière en brandissant fièrement ta chance que ta naissance t'as donné mais crois-moi Eugénia, tu as tort de sous-estimer ceux qui se construisent d'eux-même. Je n'ai pas, moi, la chance de pouvoir porter mon véritable nom mais celui que je me suis choisi, crois bien qu'un jour il sera sur toutes les lèvres. Y comprit sur les tiennes ! »

A mesure qu'elle avait parlé son sourire s'était peu à peu amoindri pour ne plus laisser que cet expression de profond dégoût affiché. Que croyait-elle cette petite pimbêche ? Qu'elle pouvait tout se permettre par sa naissance ? C'était facile, oh oui si facile de se prétendre grande quand rien dans ses actes ne pouvait justifier ce statut. Fort bien, Eugénia lui offrait la preuve que son mépris ne s'était pas trompé de cible. Ces Bogart, cette famille, cette maudite branche principale qui se croyait tout permis, qui lui avait tout pris et continuait de s'en vanter allait un jour s'en mordre les doigts. Elle s'était toujours juré de faire payer le retour de sa souffrance à ses principaux ennemis. Faust Bogart, l'homme pour lequel son père avait été accusé prenant le top de la liste, suivi de près par son propre père et accessoirement patriarche du clan, Lancaster Bogart. Oui, elle avait promis le pire à ces hommes tandis qu'à contrario, et bien qu'elle n'ait jamais éprouvé que du mépris pour Eugénia et Haimon, Serena s'était toujours tenue d'une quelconque haine à leur encontre. Son indifférence n'était que le fruit d'une jalousie mal placée, mais au fond, tout comme elle n'avait pas choisi de naître à la place, eux n'avaient pas choisi la leur. Si elle les enviaient, elle n'avait pourtant jamais nourri le moindre projet allant à leur encontre. Cela changea cependant lorsque la blonde ouvrit de nouveau la bouche, évoquant le pire.

Nous en revenons alors à cette fameuse question : où se situe notre limite ? Celle de Serena se tenait en tout ce qui pouvait toucher de près ou de loin à son père. A cette figure d'amour infini dont on l'avait séparée et qu'on laissait mourir à petit feu, sans regret ni remord, dans les murs du pire endroit que porte cette terre pour des crimes qu'il n'aurait pas eu, ne serait-ce que l'idée, de commettre. Le choc fut rude, la colère palpable. En une seconde, Eugénia était parvenu à faire ce que personne n'avait jamais réussi jusqu'à présent: aliéner Serena Pendragon. Cela n'était même plus comparable à un ressentiment négatif et humain. Non, ce qui le tenait à la gorge à présent était une force contre laquelle l'intéressée elle-même ne pouvait rien. Une rage destructrice qui jeta le voile sur la conscience de la brune qui grinça un mince « La ferme... » entre ses dents tandis que sa cousine poursuivait sur sa lancée, déblatérant sans pudeur des infamies à propos de la personne à qui Serena avait voué sa vie. Ses mains commencèrent à trembler, sa respiration à se fondre et alors qu'Eugénia Bogart acheva son discours en qualifiant Duncan Bogart de minable sorcier, le sort en fut jeté.

« LA FERME !! » Hurla la voix de l'aînée qui sans nulle baguette ni contrôle d'elle-même dégagea alors une aura violente qui projeta brutalement l'impétueuse contre le mur d'en face. Un « boum » sonore se fit entendre, bientôt suivi d'un lourd gémissement de douleur, signe que le crâne de la jeune femme avait tapé droit dans la pierre. Un signal qui en n'importe quelle circonstance aurait sonné l'alarme dans l'esprit de la renommée Pendragon, lui faisant stopper tout geste. Il n'en fut rien. Tout avait disparu : sa conscience, son attention, sa patience. Quelqu'un pourrait bien arriver et les voir faire, elle n'en avait cure et déjà s'en venait au chevet de sa parente déjà fort mal en point dans l'idée d'achever le travail. Son bras sur lequel était gravé le rang de son sang la brûlait vivement, comme si on l'avait brûlé au fer, faisant trembler davantage encore ses gestes sans pour autant l'empêcher de décocher une claque vive et sans merci sur le visage de la belle Eugénia qu'elle força par le menton pour que cette dernière la regarde droit dans les yeux. Accrochant ce regard aussi bleu que le sien, assuré que son interlocutrice avait encore un tant soit peu de conscience pour écouter, elle s'obligea alors à rétablir les choses selon son point de vue :


« Chienne !! Comment... Peux-tu oser parler ainsi de mon père sur ce ton !? Comment ?!! » Elle respirait avec difficulté, s'obligeant à se contenir malgré elle pour formuler des propos corrects plutôt que de se contenter de battre à mort sa cadette déjà fort amochée. « Duncan Bogart est le sorcier le plus noble que n'ait jamais porté cette famille et ma plus grande fierté ! LE SEUL à avoir eu assez de courage et de loyauté pour faire passer les siens avant une prétendue quête de pouvoir perdue d'avance ! Tu parles de magie noire sans même savoir que Duncan Bogart ne l'a jamais pratiqué, sans même savoir qu'à l'heure à laquelle je te parle, mon père est emprisonné entre les murs d'Azkaban, forcé d'avoir endossé les crimes de ton cher oncle Faust et tout ça pourquoi ? Parce que nous sommes des descendants d'Isaac et non de Priam ! Parce que nous avons le même sang dans nos veines mais qu'il fut un jour décidé que le vôtre valait mieux ! »

A mesure que filaient ses paroles, Serena avait enfoncé un peu plus ses ongles dans la chair de sa parente agonisant sous sa main, forçant un peu plus la pression chaque fois que cette dernière semblait manquer d'attention. Qu'importe ce qu'on avait dit à cette chienne pour qu'elle vienne à en tenir de pareilles insultes, la préfète des vert et argent s'était donné pour mission de rétablir une vérité que l'héritière Bogart n'était pas prête d'oublier.

« La voilà votre grandeur ! Mon père ! A servi a sauvé la peau de TON côté de la famille. Mon père ! Aujourd'hui se meurt, seul, loin des siens, dans la douleur et la tourmente par la faute de TES parents. Alors puisque tu évoquais la gratitude que je te devais, la voici Eugénia. J'espère que tu sauras t'en rappeler »

Desserrant enfin sa prise tremblante du visage de sa parente, la jeune femme se redressa alors, contemplant de sa hauteur la silhouette de sa cousine rudement blessée. Son cœur dans sa poitrine battait une cadence menaçant de lui faire elle-même lâcher prise quand dans le même temps, sa marque n'en finissait plus de la lancer. Aucun bruit ne venait en leur direction mais cela allait arriver d'un instant à l'autre. De ce fait, c'est sans plus de cérémonie que, le visage déformé par un rictus fou de douleur et de rage, la Serpentard tourna les talons, tentant d'avancer au rythme le plus soutenu quand ses jambes n'étaient désormais plus que coton.


Plus tard, elle repenserait la scène en se désespérant d'avoir commis pareille atrocité bien que cela ne se solderait sans doute que par une belle bosse et un choc émotionnel. Plus tard encore, elle découvrirait sur le bout de ses ongles des petites traces brunes de sang séché. Enfin, viendrait le remord qui la grignoterait de l'intérieur, la peur de se savoir capable de cela, sans baguette et quand jusqu'à présent, le peu de menaces qu'elle n'avait jamais formulé s'étaient sommées par des paroles en l'air. Le dégoût de soi irait de paire, mais enfin, pour l'heure, c'est à l'abri de tout regard malvenu que la fille chérie de Poudlard s'en retourna à la chambre qu'elle avait occupé durant toutes les vacances et dans laquelle elle se laisserait choir jusqu'au lendemain.






     

© charney

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Eugenia H. Bogart
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui est le jour où les masques tomberont    Aujourd'hui est le jour où les masques tomberont  EmptyMar 18 Fév - 22:15

    Serena B.P. & Eugenia B. « Le monde est un grand bal où chacun est masqué. »Vauvenargues


    Quand on ne maîtrise pas un sujet, on s'abstient d'en parler. On se renseigne, on multiplie les sources pour arriver à se faire une opinion qui ne saurait être remise en question. C'était une évidence, une attitude élémentaire qui n'aurait pas dû échapper à Eugenia. Elle, si bien éduquée, si patiente dans la vengeance et si douée pour apprendre ce que tous cachent, comment avait-elle pu faire l'erreur d'aborder le sujet du père ? Elle avait cru sa mère, quand elle lui avait raconté l'histoire de Serena elle n'avait pas un seul instant remit en question ses belles paroles. C'était sa mère, elle n'avait aucune raison de lui mentir, non, elle ne lui avait pas mentit. Elle ne pouvait pas lui cacher des vérités aussi essentiel, connaître sur le bout des ongles l'histoire des Bogart, savoir qui aimait qui, qui avait fait quoi et comment untel avait connu machin était indispensable à la femme qu'elle allait devenir. Comment pourrait-elle être la nouvelle figure de proue de la famille si on lui cachait des informations ? Non sa mère n'avait pas mentit. Le père de Serena était un couard inutile qui avait été d'une stupidité affligeante, un sorcier dont le nom ne méritait même pas d'apparaître sur l'arbre généalogique.

    Eugenia bavassait sur l'avenir incertain de Serena, s'amusant de l'aveuglement dont sa cousine faisait preuve. Son silence à l'école ne voulait pas dire qu'elle continuerait dans le beau monde, tant que se taire servait ses intérêts elle continuerait... mais il fallait qu'elle ouvre les yeux, le nom de Pendragon sera éphémère, comme une belle fleur dont on aura attendue l'éclosion avec impatience pour mieux l'oublier une fois la chose faite. Pas un instant elle ne douta de ses paroles et, encore moins, ne s'imagina provoquer une telle fureur. Aussi, quand elle s'emporta Eugenia eut un sourire moqueur qui se crispa bien vite. La violence du sort la propulsa tête la première contre le mur, pas assommée mais blessée, elle restait hagarde face à ce qui venait de se passer. Sa main s'ensanglantait au contact de sa blessure, sa respiration était courte, saccadée ; les lèvres entrouvertes, hésitante entre hurler et répliquer, elle n'eut pas le temps de mettre de l'ordre dans ses pensées que sa cousine lui attrapait le visage. Les yeux écarquillés, fous, de Serena grondaient de colère alors que les siens criaient sa peur. Il n'y avait plus d'orgueil, de jeu hautain et de médisance chez Eugenia, effrayée elle eut la pensée que sa cousine allait l'achever. Lui offrir un allé simple pour l'Enfer, dans un endroit éternel où elle n'aura de cesse de se repentir de toutes ces vilaines paroles.

    Elle écoutait sa cousine lui balancer au visage ses vérités, sa version de l'histoire. Son père qui s'était sacrifié pour sa lignée, les mensonges inventés par les Bogart pour l'incriminer, c'était Faust le coupable, pas Duncan mais c'était ce dernier qui se mourait à Azkaban pendant que l'autre vivait la belle vie. Elle mentait ! Elle mentait ! Effrayée mais pas incapable, Eugenia voulut dégager son visage mais Serena renforça sa prise en lui enfonçant ses ongles dans le menton. Tu mens ! Voulut-elle lui hurler mais aucun mot ne venait. Elle mentait... Elle entendit plus qu'elle ne vit sa cousine s'éloigner, elle s'en foutait. Réagit Eugenia, réagit ! D'un point rageur elle frappa le mur de toutes ses forces, comme si son doux visage ne suffisait pas, putain elle m'a eu ! La garce ! Elle n'était plus que colère contre elle-même, pour s'être laissée dominée par cette princesse, pour avoir été mise dans cet état ! Réagit ! Elle se releva mais sans se précipiter, il était trop tard, Serena était loin et elle n'allait pas s'humilier à la rattraper. Doucement la douleur se fit plus froide, plus profonde, plus saccadée aussi. La respiration haletante, appuyée d'une main contre le mur, elle se refusait à comprendre la situation. Elle mentait... c'était une sacrée bonne sorcière voilà tout... Ça, la rumeur... Eugenia se remit à frapper ce fichu mur à s'en déchirer le poignet, putain elle ne ment pas ! La vérité était lourde, brûlante, elle lui faisait l'effet d'un rasoir raclant sa gorge. Tout son être se déchirait sous cette confession, sa mère lui avait raconté une histoire bidon pour qu'elle se sente supérieur à la lignée de Serena. La technique avait fonctionné, la malléable gamine qu'elle était s'était rapprochée de son cousin pour créer une belle alliance qui n'aurait jamais vu le jour si elle avait su la vérité ! Le dégoût de Serena à l'encontre de la lignée principale prenait sens, c'était d'une limpidité évidente, sa propre famille avait détruit volontairement la sienne. Au nom du sang on lui avait arraché son père et au nom de ce putain de sang on l'obligeait à épouser Haimon ! Un nouveau coup lourd sur le mur qui s'imprégnait de rouge.

    Il n'y a rien de pire que de se sentir proche de son ennemi. Cet instant où toute la haine que vous lui portez ce heurte de plein fouet à la compassion vous déstabilise, vous ébranle, dans tout votre être. Les émotions d'Eugenia étaient confuses, incertaines, un instant elle haïssait sa cousine pour cette vérité et de l'autre elle la comprenait, elle la comprenait tellement que ça la bouffait. Et au milieu de tout ceci il y avait sa mère. Médéa, l'ombre obsédante d'Eugenia, la femme qui n'avait de cesse de l'entourer de ses bras maternelle, l'unique être en qui elle avait foi. Elle était là et tout l'amour que sa fille lui portait se trouvait ternit par cette révélation, égratignée la peinture dorée de Médéa prenait des teintes rougeâtres alors que le doute s’immisçait en elle. Tout ce qu'Eugenia avait fait, c'était pour sa famille. Toutes ces envies qu'elle avait étouffées dans l’œuf, c'était parce que sa mère lui avait demandé. Ses rebellions étaient silencieuses, elle se satisfaisait des coups dans le dos, d'un amant qui ne fut pas Haimon, d'amitiés interdites... Elle acceptait une filière qu'elle n'aimait pas, évitait des clubs dans lequel elle se serait épanouie car il y avait la réputation familiale en jeu. C'était dès Poudlard que les relations, réputations, se nouaient, elle ne pouvait pas se permettre de tout gâcher par ses caprices. Oui, malgré son vif désir d'émancipation, malgré son envie maladive envers tous ceux qui goûtait la saveur sucré de la liberté ainsi que ses projets pour l'atteindre sans entacher son nom, Eugenia avait un profond respect pour sa mère et ne pouvait imaginer qu'elle se soit joué d'elle.

    Lui avait-elle mentit ou était-ce Serena qu'on avait fourvoyé ? Si oui, jusqu'où sa mère avait poussé le vice du mensonge ? Elle voulait faire d'elle une belle et docile poupée, une femme pour un dirigeant et une liaison entre les famille, une chose dévouée à la lignée principale qui n'aura pas la folie de s’intéresser aux secondes branches. Laissons les croupir Eugenia, ils ne sont bon qu'à nous servir... Pas le temps pour eux, mais laissons leur des miettes pour qu'ils nous servent, une reine a besoin d'une cour et de chaire à canon... Elle fixait le couloir où Serena avait disparu, la fatigue prenant le relais sur la tension. Il fallait qu'elle lui reparle, qu'elles s'expliquent, peu importe le prétexte qu'elle choisira mais elle finira par lui reparler. L'orgueil blessé elle jura de ne plus jamais se laisser avoir mais le besoin vital de comprendre, de faire la lumière sur ce qui s'était véritablement passé était bien plus important qu'un orgueil. Ce dernier attendra sa vengeance, elle saura faire regretter son emportement à Serena mais pour l'instant elle avait des questions à poser.

    Des élèves s'exclamant à sa vue la tirèrent de sa rêverie. Il ne fallait pas qu'elle reste là, mauvais pour l'image. A l'infirmerie il lui posera des questions et elle n'avait pas le cœur à mentir, elle ne voulait pas non plus s'humilier dans sa salle commune. S'afficher de la sorte devant Haimon ou Simon était trop déshonorant, elle allait leur en parler, probablement, mais elle le fera avec dignité. C'est alors qu'elle pensa à lui, il était toujours là pour elle, lui, il la comprenait d'une façon que personne d'autre ne pourrait. Eugenia Bogart se redressa, elle se coiffa en lissant ses cheveux du plat de ses mains salis et son uniforme fut remit correctement, un visage inexpressif, le regard froid, elle se sentait redevenir maîtresse d'elle-même. En elle la colère continuait de gronder, le bouillon des émotions ne cessait pas, oui elle était bien redevenu totalement maîtresse d'elle-même. C'est sur un air décidé qu'elle se rendit jusqu'aux appartement du professeur Wilkes-Rosier sans même un regard pour ces élèves qui la dévisageaient.

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