Une odeur âpre monta délicieusement jusqu’aux narines du jeune homme tapi dans l’ombre. Sa Maitrise de la magie aurait pu en éblouir plus d’un, faire apparaitre ainsi deux tasses d’un thé noir au délicat parfum vanillé, dire que Simon Thornquill était un amateur de thé serait d’ailleurs certainement excessif, mais il avait grandement appris sur le comportement humain et c’était rendu compte qu’une tasse de cette boisson chaude libérait les langues, les esprits et les cœurs.
Un mince sourire ce dessina sur le visage étrange du serpentard. Il avait attendu ce moment, calculé, réfléchit, tel l’oiseau de proie qu’il était et qu’on avait élevée ainsi. Sa proie quel nom barbare et pourtant grisant, Angélique Casilon, cette jeune française, envoyée à Poufsouffle arrivée en cours d’année pour des raisons obscurs qui n’avaient pas longtemps échappé à Simon. Elle était entrée dans l’équipe de Quidditch de sa maison au poste de batteur, ce qui, pour une jeune fille de sa carrure, était plutôt étonnant. On la disait étrange, mauvaise en sortilège et pourtant habile avec sa baguette, ne cessant de tirer avec avidité sur sa « cibaguette » comme elle l’appelait. Angélique avait attiré son attention, par de nombreuses démarches de sa part dans le château, et notamment par son choix de cavalier pour le bal de Noël, personne ne lui avait donc indiqué qu’Ernest Rosenwald était un mouton noir ? C’était un choix plutôt malvenu pour faire son entrée dans le petit monde étriqué de Poudlard, mais elle avait tout fait brillement pour que le regard de Simon se pose sur elle. Il c’était renseigné il savait tout ou presque sur elle et il comptait bien jouer les sorciers charmants pour se lier à elle.
Une nouvelle piéce allait se mettre en place dans le jeu, s’il jouait bien son coup.
Qu’allait donc faire une jeune pouffy de cinquième année seule dans l’emphithéatre à une heure ou tous ses autres camarades parcouraient le parc ? Simon avait bien une idée, voir plusieurs, mais il se garderait bien de les exposer à quicinque.
Ravalant son sourire triomphale, Simon se dirigea vers les lourdes portents en chêne de l’amphithéatre, une tasse dans chaque main. Il avait laissé passé trois minutes entre l’entrée d’Angélique et la son arrivée c’était bien assez.

« - Oh ! Excuse moi mais … » Simon feignit la surprise, pourtant il tenait bien deux tasses dans ses mans, c’était là que tout son plan ce jouait.

« - Je me suis trompé, j’ai cru voir entré quelqu’un d’autre. » Comment pouvais-t’on confondre Angélique Casilon avec n’importe qui, mais son regard de prime abord surpris – il était plutôt bon comédien finalement – se mua en l’intérêt réel que lui inspirait le joli minois de la jaune et noir.

« - Tu es Angélique c’est ça ? » Le serpentard c’était entrainé à prononcer ce prénom à la française, donnant ainsi de la douceur à sa voix et à son expression.

Doucement le Thornquill entra dans la pièce, un pas après l’autre, à tâtons, gardant ses yeux clairs sur le visage de la jeune femme, face à face, comme le ferait une connaissance, un ami, un proche. Simon laissa la porte se refermer derrière lui. Ils étaient seuls, n’importe qui aurait pu mettre en garde la jeune sorcière de fréquenter le Serpentard, il était de notoriété publique qu’il était exaspérant intelligent, hautain et intriguant, il ne parlait à personne sans avoir une bonne raison de le faire, et ceux qui le connaissaient auraient pu dire que son air aimable envers Angélique n’avait rien d’anodin.
Mais personne ne l’avait vu entrer et Angélique ne connaissait pas encore ce garçon après tout. Tout jouait en sa faveur, tout allait fonction à merveille, il le savait, il le sentait, et par Merlin que c’était plaisant d’avoir un peu à mettre son nez dans les affaires des autres de temps en temps.