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 Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way>

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Kyle Melchior Lake
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MessageSujet: Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way>   Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way> EmptyJeu 24 Oct - 17:44

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Depuis l'incident de la Marque, plus rien n'était pareil. L'ambiance du château, les murmures dans les couloirs, l'attitude des professeurs, et leur discours. Et moi. J'avais changé. Je ne sauras pas dire exactement à quel moment, ni exactement en quoi j'avais changé. Mais j'avais changé. Il y avait ce malaise qui ne me quittait plus, et les regrets qui me nouaient la gorge. Pourquoi m'étais-je laissé embarquer dans cette mission aux funestes revendications? Pour les mauvaises raisons. Pour mon père. Pour racheter son amour qu'il ne se laissera jamais vendre. Et que je ne voulais même plus. Je pouvais me sentir passer progressivement d'un dégoût profond pour les autres, à un dégoût pour moi-même. Dans cette période de doute, je ressentais un besoin incontrôlable de voir une des personnes qui provoquait ce profond malaise en moi : Alan Davis. Son discours lors de notre dernière rencontre me perturbait plus encore à présent. Je voulais comprendre ce qu'il avait voulu dire. Ce combat contre moi-même qu'il avait évoqué, je n'étais pas prêt à le mener seul. Car il comprenait également un combat contre les autres. Un combat contre tout ce qui m'avait semblé juste et bon jusqu'à présent. Et la vérité était que j'étais terrifié. Et aussi dur que cela avait été à admettre, j'avais besoin d'aide, de soutien, et j'avais besoin de le sentir prêt de moi. De me dire que, si je devais tout perdre, je gagnerai peut-être au moins ça. Au moins lui.
Cela faisait 10 minutes que je restais debout devant la porte de ses appartements de professeur sans oser entrer. Je ne l'avais pas revu depuis notre dernière altercation dans les couloirs et notre conversation dans sa chambre. Qui avait plutôt été un monologue vu mon manque d'éloquence. J'avais plusieurs fois pensé à ce moment, où je prendrais mon courage par les couilles, ravalerait ma fierté et mon ego surdimensionnés, et irait, la queue entre les pattes, lui demander de l'aide. L'un de mes fantasmes comportait beaucoup d'embrassades, de sexe, et très peu de dialogue. Ce qui n'était pas raisonnable. Un autre de mes fantasmes consistait à demander de l'aide à Alan, le supplier de m'aider, lui dire que j'ai besoin de lui, que j'ai peur. A ce moment, il me prendrait dans ses bras, m'embrasserait et me dirait de ne pas avoir peur, et qu'il serait là pour moi. Ce qui était digne des rêves naïfs et stupides de pré-adolescente. J'avais aussi envisager le pire. Des rumeurs circulaient concernant Alan et une élève. Cette nouvelle m'avait retourné l'estomac. Le fait que l'enseignant s'était peut-être lassé de moi, et était passé autre chose n'était pas à ignorer. Mais rêver aux possibilités qu'engendrerait cette conversation ne mènerait à rien. Il fallait agir.
Je fermais les yeux, comptait jusqu'à 10, et toquais trois coups. Je rouvris les yeux lorsqu'un vague « Entrez » filtra à travers le bois épais de la porte. Je déglutissais, et sans me laisser le temps d'hésiter, entrais. J'entrais en me faufilant dans l'entrebâillement de la porte, comme lorsqu'on ne veut pas se faire remarquer. Je refermais la porte derrière moi et m'y appuyais, les mains dans le dos. Le professeur lâcha un « Mh? » interrogatif qui semblait questionner qui j'étais, ce que je faisais là et ce que je voulais. Je pris le temps de regarder Alan qui ne m'avait pas encore vu. Il était penché sur son bureau, sur ce qui semblait être des copies d'élèves qu'il corrigeait. Les sourcils froncés, concentré sur sa tâche. Une mèche de cheveux se détacha de derrière son oreille, et il la replaça distraitement d'un mouvement léger de la main. Ses mains étaient fines, douces et expertes. A les voir, il me semblait pouvoir encore les sentir parcourir mon corps. Je chassais de mon esprit ce genre de pensées qui me mettaient mal à l'aise, et prenais enfin la parole.

« Monsieur Davis... Je – J'espère que je ne vous dérange pas? »
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Milo E. Burton
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MessageSujet: Re: Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way>   Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way> EmptyJeu 24 Oct - 22:42

I need you here, just to lead my way

Alan & Kyle

L’incident de la marque me restait gravé dans l’esprit, dans les tripes. Je ne savais plus quoi penser de ce monde, de cette paix. Tout était si… fragile. Nous nous étions pourtant battus avec tant de forces, avions tant sacrifié tant d’un point de vue humain que matériel pour obtenir justice. Pour que la paix retrouve ses droits sur le monde, et voilà qu’en une seconde, une personne dont nous n’avions pu retrouver l’identité malgré nos nombreuses recherches au sein des élèves avait tout balayé. Une seconde. Oui une seconde pour tout briser, pour semer le doute, la peur, la zizanie. Le chaos. Pour la première fois de ma vie je voyais ce conflit d’un autre point de vue.

Durant la guerre j’étais élève, j’étais soldat. A présent que les années avaient filé je me trouvais en haut de la rive et observait les choses avec une amertume, une appréhension nouvelle. Il ne se passait pas un jour sans que je ne maudisse toute cette situation. Nous autres professeurs, avions mis en communs nos maigres découvertes en un rapport que j’aurai pu désormais réciter par cœur, comme un gamin réciterait une poésie, tant l’évènement me secouait l’esprit. J’avais besoin de savoir. De trouver le coupable. Qui qu’il puisse être, élève ou non, majeur ou pas majeur, je réduirai à l’état de cendre celui ou celle qui s’était plus à troubler ce que nous avions eu tant de mal à construire. Que m’importait désormais la réputation, il fallait détruire le problème au noyau, à sa source. Si la personne qui avait agi était un élève, c’était justement à présent qu’il ou elle était à Poudlard que nous devions l’arrêter car une fois parti des murs du château, plus aucune autorité ne serait en mesure de l’arrêter.

Je soupirais, remontant mes mains à mes tempes que je massais de gestes lents et précis afin de tenter de m’apaiser. J’étais décidément trop tendu. La dernière fois que j’avais été dans un pareil état… Je me coupais net, regardant le mur en face de moi comme abruti par mes propres souvenirs. Oui, la dernière fois que je m’étais trouvé si tendu c’était quelques semaines après ma dernières altercation avec Kyle. Altercation durant laquelle je l’avais frappé avec tant d’ardeur que ce dernier en avait perdu connaissance, et que je n’avais eu d’autre choix que de le ramener à mes appartement. Ma tête se tourna alors presque automatiquement vers mon lit que je contemplais, nostalgique. Il s’était trouvé étendu là il n’y a pas si longtemps… Je l’avais bordé, soigné des blessures que je lui avais moi-même infligé. Combien de fois au juste m’étais-je retenu pour ne pas marquer ce corps à ma merci ce soir-là ? Assez pour qu’au final, après une nuit blanche et un réveil mouvementé, je ne finisse par réaliser quel était la source de notre problème. Quel était son problème. Et je m’étais alors juré de ne plus le toucher avant que lui-même ne me revienne. Mais il n’était pas revenu. J’avais attendu, chaque jour, chaque soir. Un signe, ou rien qu’un regard qui pourrait me faire sentir qu’il était prêt, que nous pourrions avancer sans plus avoir à nous malmener comme nous le faisions. Je ne voulais plus jamais avoir à faire apparaître des marques aussi importantes sur son corps. Oui, cela semblait peut-être paradoxal, mais bien que je ne prenais jamais tant mon pieds que lorsque je le dominais entièrement, avec ou contre son gré, il n’en restait pas moins que je me sentais de plus en plus frustré à l’idée de devoir le forcer. Le violenter un peu était excitant. Vivre en le forçant n’était drôle qu’un temps. Le temps du désir. Et à présent que j’avais pris conscience de l’ampleur de ce désir transformé en sorte d’amour malsain et encore incertain, je n’avais plus envie de rester dans le flou. S’il semblait aimer mes caresses, il ne me laissait les lui administrer qu’au prix d’insultes, de coups, de haine, et cela commençait à me fatiguer.

J’avais attendu, mais rien ne vint. Et je restais un homme. De ce fait, c’est le plus lâchement du monde que je m’étais servi des désirs de l’une de mes étudiantes envers moi pour assouvir les miens. Je m’étais perdu dans la cascade noire de la chevelure de Jackie Ryans comme un naufragé se serait accroché à une bouée de sauvetage, à la différence que malgré toute la passion que je mettais à nous satisfaire l’un et l’autre, cette dernière ne fut jamais à la hauteur de la frustration qui me tiraillait l’esprit. C’était lui que je voulais. Lui et sa foutu tête à claque. Lui et sa putain de mâchoire carrée, ses foutues lèvres serrées, sa sale façon de me regarder comme s’il pouvait m’être supérieur quand je le dominais déjà entièrement. Je me fis sursauter en entendant le bruit clinquant de mon poing s’écrasant sur mon bureau. Merde il fallait vraiment que je décompresse. Que je chasse tout ce merdier de ma tête. Kyle, la marque, les évènements d’Halloween à préparer. Rangeant toute ma paperasse dans ma serviette et mes mauvaises pensées dans un coin de ma tête, je vissais sur mes yeux une paire de lunettes carrées noires du plus simple appareil et entamait alors la correction des parchemins d’un devoir que j’avais omis depuis trop longtemps de corriger. L’expression figée dans la concentration nouvelle que je demandais à ma tête, je n’entendis même pas les quelques coups qui cognèrent contre ma porte, trop absorbé par le tissu de conneries que pouvaient écrire un seul élève dans une seule phrase. Remettant en place l’une de mes mèches qui ne cessait de me taquiner le visage depuis plusieurs minutes, je m’interdisais soudain le moindre geste en entendant derrière moi une voix semblant issue d’un rêve. Ou plus précisément d’un fantasme. La bouche légèrement entrouverte de surprise, je tournais lentement le visage vers mon visiteur impromptu et le dévisageait gravement avant de finalement parvenir à réaliser qu’il se trouvait bel et bien devant moi lorsque sa voix aux intonations tatillonnes me demanda si je le dérangeais.

Aussitôt je me détendais, comme si sa seule venue venait de résoudre chacune des tensions qui me nouaient le dos jusqu’à présent. Soupirant, m’étirant légèrement au passage, je retirais alors mes lunettes et mit un brin d’ordre à mon bureau que je ne quittais pas tout en lui répondant sans le regarder derrière un sourire taquin.


- « Disons que même si c’était le cas, il est un peu tard pour demander »

Je tournais enfin la tête vers lui, et lui fit signe d’approcher un petit sourire amical en coin. Bon sang, simplement le voir me détendais complètement. Je me sentais si serein que j’en oubliais tout le reste : mes soucis, mes copies, mes angoisses. Tout disparaissait en même temps que je savourais lentement l’idée de l’avoir enfin devant moi, à ma portée. Et par ailleurs, je sentais soudain naître en moi ce petit fourmillement d’excitation qui me poussait à le taquiner davantage alors que je le devinais gêné au possible. De ce fait, alors qu’il se trouvait près de moi comme l’aurait fait toute personne debout près d’une autre assise, je me redressais d’un bond qui sembla le surprendre, me plaisant à évaluer la maigre distance entre nous pendant que je continuais sur le même ton.

- « Est-ce qu’il y’a… Quoi que ce soit que je puisse faire pour toi ? » Demandais-je le plus innocemment du monde malgré la débandade de pensées honteuses se bousculant derrière mes faux airs.



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Kyle Melchior Lake
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MessageSujet: Re: Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way>   Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way> EmptyDim 10 Nov - 20:56

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Je grinçais des dents en silence lorsqu'Alan précisa qu'il était de toute manière trop tard pour savoir si je le dérangeais ou non. Je décidais néanmoins d'ignorer son commentaire. La raison de ma présence ici n'était pas d'entrer en conflit avec lui. J'étais déjà en conflit avec trop de choses à la fois. Il représentait à cet instant précis, cette bouée qui était censée me permettre de garder la tête hors de l'eau. A son signe de tête, je m'approchais enfin de lui. Une fois proche de son bureau, je restais là, sans vraiment trop savoir quoi faire à présent. Lorsqu'il se leva d'un bond, je ne pus retenir un léger sursaut. Bon sang, qu'est ce qu'il lui prenait? Je ne pus que remarquer son léger sourire en coin, que je devinais être de la satisfaction. Il devait jubiler de me voir venir à lui comme ça. Surtout avec cet air de chien battu sur le visage. Cette pensée m'exaspérait, je n'étais pas vraiment venu ici pour m'agenouiller devant lui non plus. J'avais besoin de compagnie. Rien de plus. Non? De compagnie réconfortante. En fait, au final, je pensais que c'était assez simple : j'avais besoin que quelqu'un me prenne dans ses bras. Une étreinte sincère. J'avais terriblement besoin de ça. Je l'aurais bien juste pris dans mes bras comme ça sans prévenir, mais je me serais surement fait jeter aussitôt fait. Ou pas. Mais je n'aurais pas supporté si c'était le cas, alors il était préférable de s'abstenir. A présent debout, il me dominait de sa hauteur à nouveau. Ce simple fait de le voir debout devant moi me rappelait à quel point j'avais envie de cet homme. Cette façon qu'il avait de se tenir, penché vers moi, ce contrôle obsessionnel qu'il avait pour les choses me plaisait bien plus que je ne voulais le laisser penser.
A sa question, je me rendais enfin compte que je le fixais, le regard dans le vide, et détournais les yeux. Je les laissais plutôt contempler sa main droite, posée sur le bureau. S'il pouvait faire quelque chose pour moi? Au fond, ce n'était pas compliqué, je voulais juste qu'il me rassure. Comme un gamin avait besoin d'être rassuré un soir d'orage. J'avais envie qu'il me prenne dans ses bras et qu'il me dise que tout allait bien se passer. Que changer avait du bon. Que c'était bien. J'aurais tellement aimé être une personne normale à cet instant précis. Un monsieur toutlemonde. Une personne normale, amoureuse d'une personne normale. Pas un élève amoureux de son professeur. Pas un élève fils de mage noir, amoureux de son professeur chef de la résistance. Tout ça était tellement compliqué. J'aurais voulu pouvoir juste parler avec lui, j'aurais juste voulu que l'on puisse être ensemble sans penser au reste, sans avoir à se poser tout un tas de questions chiantes et dérangeantes. Je soupirais, et passais une main dans mes cheveux. Il fallait être honnête, et je n'étais pas très fort dans ce domaine. Je fuyais son regard, que je plantais quelque part sur le mur derrière lui, plutôt satisfait que le bureau soit au moins entre nous.

« Je sais pas trop... J'avais envie... Merde, je sais pas, j'avais juste envie de vous voir. De vous parler. Mais maintenant que je suis ici j'me sens con. Donc je sais pas. »

Je fronçais les sourcils, irrité par mes propres réflexions. C'était vrai, là maintenant tout de suite, je me sentais vraiment con. Stupide. Ridicule. Et vulnérable. Tout ce petit cocktail n'était pas vraiment agréable. Et je jetais un coup d'oeil discret à la porte, me demandant si en fait, le plus simple n'était pas de partir. De fuir. Encore.

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MessageSujet: Re: Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way>   Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way> EmptyDim 17 Nov - 22:31

I need you here, just to lead my way

Alan & Kyle

Fidèle à son habitude, je m’attends à ce que Kyle m’envoi promener, à ce qu’il me provoque. Je jubile de le voir venir à moi en sachant que dans quelques secondes il fera mine de le regretter amèrement. J’aime à le voir dans tous ses états, à voir ce froncement adorable de colère sur son front lorsque je le malmène. Il a beau être constamment en train de me fuir, cela a beau me blesser à la longue, cela fait désormais un moment que j’attends pouvoir le voir alors je me satisferai avec joie ne serait-ce que de ses plaintes agaçantes. Et cependant, je me retrouve confronté alors à une facette de lui à laquelle je ne m’attendais absolument pas. Une hésitation. Des paroles frustrées, sincères, qui m’avouent sans détour qu’il voulait me voir, mais qu’il se sent désormais con. Certainement par la faute de ma provocation. Je perds aussitôt mon petit sourire en coin et le troque contre un air grave. Peut-être a-t-il simplement retenu la leçon de la dernière fois où je lui demandais de cesser de me fuir, mais… Je ne sais pas. Quelque chose me dit qu’il y a bien plus. Qu’un véritable trouble secoue celui que mon corps entier qualifie comme son amour. Je fronce légèrement les sourcils et attrape alors son menton entre mes doigts pour que ses yeux fuyant viennent se plonger dans les mains. Je blêmis de le sentir proche, de le sentir troublé. Je blêmis en me remémorant ses mots, en réalisant qu’il voulait vraiment me voir et me parler.

Quelque chose sonne en moi. Une sorte de notion de bonheur qui dans le même temps n’arrive pas tout à fait se réjouir en vue de l’expression douloureuse qui lui orne le visage. Je murmure son nom, l’interpellant avec douceur histoire de m’assurer que j’ai bel et bien son attention. Nos regards se croisent donc à nouveau, et cette fois, sentir ses yeux dans les miens me fait complètement chavirer. J’ai envie… J’ai envie de l’embrasser. De le prendre dans mes bras. De mettre nos deux corps à nus et de le presser contre moi afin que la seule chaleur qui puisse me couvrir soit la sienne. Où est passé l’hostilité que je ressentais vis-à-vis de lui ? Où est passé cette putain de fougue qui n’a pas été foutu de retenir les poings que j’avais écrasé sur sa joue ? Où est cet élan de désir simplement physique qui m’avait poussé à le prendre dans ma propre salle de classe ? J’ignore toutes les réponses à ses questions, ma seule certitude étant la tendresse qui m’étouffe en le voyant si fragile. Quelle peut être la cause qui trouble ainsi mon amant ? Mon homme à moi. Rien qu’à moi, possessif que je suis, incapable de supporter qu’un autre le touche. Tant d’interrogations, aucun élément de réponse, et je ne suis même pas certain de vouloir les entendre. Alors, dans un geste que je ne prends pas le temps de mesurer, je l’attire brusquement à moi. Ma main se loge dans ses cheveux et l’incite à poser son front sur mon épaule tandis que mon bras libre vient s’enrouler autour de lui pour le presser contre moi. J’enfouis mon visage dans ses cheveux qui me chatouillent doucement le nez et hume sans trop le vouloir ce parfum enivrant qui m’a toujours privé de raison. Je glisse dans ce geste un
« Désolé… » qui demande pardon pour ma première réaction. Je n’ai pas été assez attentif à son expression lorsqu’il est entré. Lorsqu’il a foulé le seuil de mon appartement.

Je me sens soudain aussi con que lui de ne pas avoir su remarquer d’entrée de jeux que là n’était pas le moment de jouer. Je ne sais pas quoi lui dire, j’hésite entre un million de mots sans être seulement capable d’en trouver un. Mais quand je sens ses petites mains venir s’accrocher au tissu de ma chemise, tandis qu’il se tend sous mon étreinte, ma langue se délit naturellement, lui confessant un aveu me brûlant les lèvres :



- « Moi aussi j’avais envie de te voir… J’ai toujours envie…besoin de te voir. De te parler. Et si tu as l’impression de te sentir con rassures-toi nous sommes deux. Oui… » Ma main tenant sa tête glisse et s’en vient caresser son visage tandis que je l’incite à redresser un peu la tête pour coller mon front au sien avant de glisser dans un souffle.
« …On est tous les deux maintenant. »

Je sens son souffle près de mon visage et aussitôt mon désir de blottir mes lèvres contre les siennes refait violemment surface, mais je me retiens. Je me retiens. Lutte comme un dingue pour ne pas craquer et précipiter des retrouvailles qui semblent déjà si difficiles. Le brusquer est inutile, dans tous les sens du terme. Il est là maintenant. Près de moi. Je ne devrai pas pouvoir en espérer plus, et devrai plutôt me contenter de la joie déjà acquise. Alors, je renferme le tout et ne me concentre plus que sur sa demande.

- « Quoi que tu veuilles dire ou faire, tu peux considérer que ce soir tu as tous les droits. Je t’écoute. » Et c’est vrai. C’est une sorte de façon de lui dire « merci d’être venu ». « Merci d’avoir enfin fait ce premier pas que je m’étais interdit de faire ». Quoi qu’il veuille, je le lui céderai. A moins qu’il ne me demande de le laisser partir. C’est bien la seule chose qui désormais soit au-dessus de mes forces.  



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MessageSujet: Re: Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way>   Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way> EmptyLun 18 Nov - 19:09

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Je ne compris pas réellement ce qu'il se passait lorsque le professeur m'attira soudain vers lui avant de plonger son visage dans mes cheveux. Surement une de ses pulsions soudaines à vouloir se rappeler qu'il pouvait disposer de moi quand bon lui semblait même lorsque je n'en avais pas envie? Je me préparais à me crisper, je n'avais pas vraiment la tête à m'envoyer en l'air aujourd'hui, pas même avec lui. Mais lorsque j'entendis ce « Désolé », sincère, simple et murmuré dans notre étreinte, je me retenais de ne pas flancher. Je réalisai alors enfin que son étreinte n'étais pas avide, mais tendre. Lentement, comme si j'avais peur que ce simple geste ne mette instantanément fin à ce moment qui me paraissait bien trop beau pour être vrai, je vins l'entourer de mes bras à mon tour. Doucement, je refermais mes mains sur sa chemise afin de ne pas perdre prise. Afin de m'assurer qu'il était bien là, et qu'il n'allait nul part. Heureusement, le visage d'Alan était toujours enfouis dans mon cou, car mes yeux étaient recouverts d'une épaisse parois liquide, que je retenais tant bien que mal. Comment avait-il pu savoir que cette étreinte était tout ce dont j'avais besoin aujourd'hui? Les mots qu'il prononçait me parvenaient, agrémentés de points d'interrogations. Était-ce véritablement en train de se passer? Tout ce qu'il me disait, était presque identique à ce que j'avais pu imaginer de mieux. Je ne pouvais m'empêcher de questionner mes sens. Ça y'est, je perdais la boule pour de bon. Je devenais fou, et je m'imaginais des choses que je prenais pour la réalité.
Lorsqu'il vint relever mon visage du bout des doigts, afin de poser son front contre le mien, je fermais les yeux pour ne pas qu'il y lise les émotions que j'essayais de contenir. « On est tous les deux maintenant ». Je rouvris alors les yeux brusquement à ces paroles. Ça ne pouvait pas arriver. C'était impossible. Je n'étais pas censé avoir le droit à ce genre de choses. Avoir le droit de me sentir accepté par quelqu'un. Et pas juste accepté, désiré. Je crevais d'envie d'y croire, et m'en empêchais en même temps. Non? Oui? Pourquoi? C'était bien trop facile, les choses n'étaient jamais faciles. J'étais le méchant de l'histoire, et les méchants n'ont jamais de happy endings. De croire qu'en effet, Alan Davis serait à présent à mes côtés était surréaliste. Et pourtant, le fait d'y penser me retourna la poitrine, et je resserrais mes bras autour de lui comme pour ne pas m'écrouler. Et il était bien là. Dans mes bras, une main autour de ma taille, et son souffle contre le mien, il était là. Et il ne semblait pas avoir envie de me fuir, ni de me rejeter.
Je décidais de mettre de côté les questionnements et de juste apprécier les choses telles qu'elles me semblaient être : simples, et parfaites. C'était tout ce que j'avais voulu, et tout ce dont je rêvais en passant cette porte était en train de se produire. Il fallait que je me détende. Que je lui fasse confiance. Son invitation à m'exprimer m'incite à me détendre, et à faire exactement ce pour quoi j'étais venu : demander de l'aider. Du soutien. N'importe quoi auquel me raccrocher dans cette lutte que j'avais décidé d'entreprendre. J'écartais mon visage du sien, et plantais mon regard dans le sien comme pour y lire un nouvel encouragement à me lancer, et c'est exactement ce que j'y trouve. Je fermais les yeux et ouvrais la bouche pour parler avant de la refermer. Je ne savais pas par où commencer. La tournure qu'avaient pris les évènements m'avaient troublé et j'avais du mal à retrouver le fil de mes pensées. Je décidais alors de juste laisser le tout sortir sans plus de manières. Les yeux toujours fermés, je savais que si je les rouvrais et tombais sur son regard fixé sur moi, je n'y arriverais pas.

« J'ai... J'ai peur, Monsieur Davis. Non, j'ai pas peur, je suis... terrorisé. J'ai peur de n'être qu'une médiocre copie de mon père. J'ai peur de n'être que ça, et je ne veux pas. Je ne veux pas être comme lui. Je ne veux pas être tout ça. Toute cette haine. J'ai peur de ne pas être comme lui aussi. J'ai peur de penser ce genre de choses. J'ai peur de changer, et j'ai peur de tourner le dos à tout ce que je croyais être vrai. J'ai peur de tout ce que ça veut dire, et de tout ce que je vais perdre si je prends cette décision. J'ai peur de changer. Putain, j'ai vraiment très peur de changer. Je sais plus ce que je dois croire, ou ce que je dois défendre. J'ai peur d'être complétement paumé sans ce but qui était censé me guider toute ma vie. »

Je ne m'étais pas vraiment arrêté pour respirer, et je commençais à être sérieusement en manque d'oxygène. J'avais balancé le tout à toute vitesse et, au fil de mes paroles, m'étais agrippé inconsciemment de plus en plus à sa chemise. Je rouvrais enfin les yeux. Je scannais à nouveau son regard, comme si je voulais deviner d'avance ce qu'il pensait de tout ça, de tout ce que je disais. Peut-être qu'il ne me croirait pas. Qu'il croirait que je mens et qu'il s'énerverait. Mais je ne pouvais plus m'arrêter de juste, enfin, libérer mon esprit de ce poids que je trainais depuis la Marque, depuis peut-être plus longtemps, peut-être depuis sa rencontre. Depuis que je l'aimais, et que toutes ces idéologies de sang-pur n'avaient plus vraiment de sens. Je n'arrivais à lire dans ses yeux qu'une sincérité touchante, et je me penchais vers lui, pour blottir mon visage dans son cou afin qu'il ne puisse pas voir la larme qui m'échappa et vint rouler le long de ma joue. Toutes cette tension qui semblait me quitter progressivement me faisait enfin réaliser à quel point j'avais été tendu ces derniers mois, et mes nerfs semblaient incapable de gérer cette soudaine sensation agréable de réconfort.

« J'ai tellement peur, et tout ce que je voulais en venant ici, c'était vous parler de tout ça. Je voulais vous dire que j'avais compris ce que vous m'aviez dit la dernière fois. Et que je veux changer. Je voulais savoir s'il était trop tard. Si j'avais encore une chance. Si je perdais tout, est ce que vous seriez là? Ou est-ce que j'aurais perdu ça aussi au passage? »

J'enfouissais mon visage un peu plus dans son cou. Ce n'étais plus une, mais deux, trois, quatre, des larmes qui roulaient sur mes joues. Je contrôlais cependant ma respiration, et j'espérais au plus profond de moi qu'il ne remarquait pas mon trouble. La dernière chose que je souhaitais était inspirer de la pitié. S'il devait en effet être là pour moi. S'il devait m'accepter près de lui, ça devait être parce qu'il en ressentait l'envie, et non parce que je dégageais quelque chose de pathétique.

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MessageSujet: Re: Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way>   Alan & Kyle <I need you here, just to lead my way> EmptyMer 27 Nov - 23:22

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Alan & Kyle

Sentir Kyle se tendre sous moi est un supplice, l’entendre me confier enfin son trouble est pire encore. Je ne m’attendais pas à cela, avais le sentiment que quoi qu’il ait eu à me dire cela ne concernerait qu’un sujet bateau, le genre de choses qui préoccupe énormément les gosses de son âge mais qui est tout à fait superflu à mes yeux. Cependant, à des kilomètres de ça, j’entends soudain Kyle me parler de son père, me ramenant subitement à une réalité que je n’avais que trop oubliée jusqu’à présent. Les Lake. Des sangs-purs, et loin de faire partis des enfants de chœurs. Il parle. Parle trop. Parle trop vite au point que j’en perds le fil tout en ne comprenant que trop bien de quoi il est question. Kyle ne veut pas être comme son putain de père Mangemort. Kyle a peur. Kyle souhaite quitter ce monde de haine tout en étant dévoré par la peur de se jeter à corps perdu dans un monde emplis d’idéaux contraire à ceux qu’on lui a enseigné. Toutes ses paroles sont à la fois une profonde douleur et un vif soulagement. J’en entends tellement à son sujet dernièrement…

Je mentirai si après ce que m’a confié Annabelle je jurais ne pas avoir craint qu’il soit dans les mauvais camps, mais tout ce qu’il dit me rassure. Me détend. Et quand après avoir repris difficilement son souffle, une nouvelle rasade de paroles s’échappe de sa bouche, déjà je ne tiens plus. Ma raison s’est échappée de mes doigts aussi rapide que ne le sont les mots de mon amant. De mon amour. Mes mains de part et d’autres de son visage, je m’en viens capturer ses lèvres avec une douceur qui m’étonne moi-même. Je ne me rappelle même pas avoir déjà offert quelque chose de si doux à quelqu’un mais à vrai dire, je n’en ai strictement rien à foutre. Le garçon que j’aime est là, dans mes bras. A peur. Qu’importe si je dois passer pour le pire des cons, qu’importe si après ça il recommence à me repousser comme il en a toujours eu la sale habitude : ce soir je serai son soutien. Droit et infaillible dont la voix ne trahira qu’assurance et force.


- « Calme-toi Kyle ! » Criais-je, autoritaire, mon baiser à peine rompu avant de venir lui en tirer un autre qui semble lui couper le sifflet une bonne fois pour toute. « Ecoute-moi attentivement : Tu n’es pas ton père, et personne ne peut t’obliger à agir de la mauvaise façon. D’ailleurs… »

Je lui tends un sourire amusé pour éviter de le faire paniquer alors que je lui rappelle une évidence aussi amusante que glaçante : « …J’espère bien que ton désir soit de changer. Imagine ce que je serai obligé de te faire si tu venais m’annoncer être un Mangemort en devenir ».

Je ne suis pas certain que ma remarque pourtant dite avec légèreté le détende et me claque mentalement aussitôt pour avoir relevé pareil détail à un tel moment. Cependant cela me paraît être l’évidence, et je ne me sens capable de faire autrement que de lui rappeler que malgré toutes ses craintes et toutes ses peurs, le seul camp que je lui permets de rejoindre est le mien. Une réflexion assez hypocrite quand quelque secondes avant je lui assurais que personne ne pouvait l’obliger à agir contre sa volonté… Cependant, comme toujours en ce qui le concerne, je m’octroie le droit d’être le seul à pouvoir disposer de lui comme bon me semble. Personne ne peut le soumettre contre sa volonté. Hormis moi. Personne ne peut lui faire de mal. Hormis moi. Personne ne peut le faire jouir. Hormis moi. La liste des exceptions que je m’offre envers lui ne connait pas de fin, et traduit relativement bien la possessivité exacerbant qui me tort le corps lorsqu’il s’agit de lui. De lui dont je finis par me détacher légèrement tout en le gardant à portée de bras. Je reprends dans le même temps mon sérieux, peu désireux de lui faire oublier que je suis l’épaule qu’il réclame.

- « Tu sais Kyle… Il n’est jamais trop tard pour changer. En bien ou en mal. La seule chose qui importe… » Je plante mon regard dans le sien comme pour mettre un peu plus le doigt sur les paroles qui vont suivre. « C’est que quoi que tu décides, la seule chose qui ne changera jamais, c’est que je serai à tes côtés. Pour te protéger ou pour te botter le cul selon tes choix mais toujours… »

Je marque une légère pause, coupant ma phrase avant d’en avoir trop dit. Avant de ne paraître trop mielleux. Putain mes mots ressemblent à ceux d’une mauvaise série B des années 90 et pourtant je n’ai paradoxalement jamais été aussi sincère en ce moment que je ne le suis avec lui. Ça me dégoûte. L’homme éperdument amoureux que je suis me dégoûte et se sent faible quand dans le même temps il ne trouve sa force que dans le regard de Kyle. Je n’ai rien vu venir. Ni ma faiblesse, ni mes sentiments. Je me sens comme un équilibriste sur le fil du rasoir, réalisant petit à petit que la relation que je désire avec lui pourrait me porter mille fois plus préjudices que toutes mes discrètes petites baises actuelles. Si tout le monde à Poudlard sait qu’Alan Davis a les mœurs légères, si je ne trompe personne en ce qui concerne mes relations avec certaines de mes élèves, il n’a pourtant jamais été question d’aimer. Jamais question d’engagement. Pourtant, pour ce gamin terrorisé devant moi, je serai prêt à tout même au pire. Prêt à affronter les regards accusateurs et les reproches les plus acerbes. Pour lui, je me sens prêt à me battre jusqu’à la mort, mais il n’en saura rien. Je ne suis pas prêt de lui avouer un truc pareil ! C’est déjà un miracle que j’arrive à finir ma putain de phrase…

- « Je serai toujours près de toi. »

Pensez-vous que j’ai touché le fond ? Je crois ne plus en avoir aucun doute.





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