Ce cours d’histoire était plutôt intéressant, mais mes pensées étaient ailleurs, j’avais plutôt hâte de savoir ce que me voulait Adrusia. Elle semblait de très bonne humeur et plutôt fière d’elle. J’avais réellement hâte de savoir ce qu’il se passait. Ce cours me paraissait tellement long. Non pas que je n’aime pas la matière, mais j’avais vraiment envie de sortir d’ici. Adusia est une fille de ma maison plus âgée que moi. Je l’ai rencontré un jour où elle m’a tendu la main après une séance de moquerie made in Serpentard. Depuis elle m’aide et me remonte le moral quand je ne vais pas bien. C’est vraiment une fille qui m’aide beaucoup, extraordinaire même je dirais.

Le cours se termine et je dans les premiers à sortir, l’envie d’assister au rendez-vous étant plus fort que le reste. Je fais semblant de ne rien entendre et je continue ma course rapide vers l’extérieur. Elle m’attendait au lac sans doute et une fois sur les lieux, je ne la vois pas. À la place, je vois arriver des Serpentard avec un grand sourire. Je recule un peu, mais je n’ai pas d’échappatoire. Je suis fichu… L’un d’eux prend la parole :

« Et bien, regardez qui voilà… Le trouillard des bleus. Y a pas ta copine pour t’aider cette fois ? »

Je ne réponds pas et tente de ne pas montrer que j’ai peur. Je n’aime pas du tout cette bande de mec, ils n’arrêtent pas de me chercher et je reste stoïque, comme à mon habitude. J’espère réellement qu’ils ne vont rien me faire et l’un d’eux s’approche. Je retiens mon souffle, tremblant presque sur place et je recule encore un peu. Il me chope par la cravate et me soulève, m’étranglant un peu au passage. Je ne sais pas ce qu’il cherche à faire, mais j’entends derrière lui :

« Sa copine arrive, on se casse. »

Il me lâche et je m’écroule sur le sol, donnant du lest à ma cravate devenue trop serrée pour ma gorge. Je respire à grande gorgée et le mec me dit :

« Tu as de la chance, mais elle ne sera pas toujours là pour te sauver, la Bizarrerie. »

Je suis toujours par terre, tremblant légèrement et ils s’en vont. J’ai juste le temps de me lever avant qu’Adrusia n’arrive. Elle me questionne sur l’identité des Serpentards, mais je ne sais pas quoi lui répondre alors je secoue la tête pour lui faire comprendre que ce n’est pas grave. Je suis encore un peu secoué, mais qui ne le serai pas à ma place. Depuis que ce Selwyn s’en ai pris à moi, les autres pensent qu’ils ont le droit. J’ai envie de me mettre à pleurer et j’ai peur qu’elle s’en rende compte alors je sors vite mon parchemin pour lui transmettre un message. Les lettres sont malheureusement un peu tremblantes, mon esprit n’est pas très clair après ce genre de traitement. Et encore, ils ont été gentils comparé à certaine fois. Je n’ose pas la regarder et sur le parchemin trône maintenant ce message :

« Personne. Que voulais-tu me dire ? »

J’espère vraiment qu’elle ne me parle plus de tout cela et je voulais oublier. J’ai des amis ici, mais aussi des détracteurs. Peu, mais c’est suffisant pour de plus en plus me rendre mal à l’aise quand je sors de la salle commune, presque le seul endroit tranquille où je peux enfin respirer.

Je veux la retenir, mais elle part en direction des étudiants qui s’en étaient pris à moi. Le fait de ne pas avoir de voix m’handicapait encore, car je ne pouvais lui hurler de rester ici et de ne pas me laisser seul. Elle semble décidée à leur faire comprendre leur douleur, mais je doute qu’elle les rattrape. D’ailleurs, je la voix revenir peu de temps après et elle ne semble pas de bonne humeur. Je doute qu’elle me laisse tranquille, mais je ne voulais pas la mêler à mes problèmes, j’étais assez grand pour les gérer et elle le savait. Malgré tout, cela me fait chaud au cœur qu’elle s’inquiète et je me concentre sur mon parchemin pour que s’inscrive dessus :

« Ne perds pas ton temps avec eux, je n’ai pas envie qu’on en parle, il ne s’est rien passé de spécial. Je préfère que nous parlions de ce que tu voulais me montrer. »

Mon sourire revient quand je relève la tête pour la regarder, je veux absolument qu’elle me montre. J’ai passé le cours à trépigner d’impatience, ce n’est certainement pas pour qu’elle ne me montre pas une fois celui-ci terminé. Je ne pus m’empêcher de rajouter :

« Franchement, ne t’inquiète pas, je te dirai leur nom la prochaine fois, je ne les connais pas tous. »

Ce n’est pas tout à fait vrai ni tout à fait faux. Je ne connais que le nom de famille de certains d’entre eux et je ne veux pas faire de délation, ce n’est pas dans mon genre de faire cela. Mon sourire était toujours présent et j’étais de nouveau content, il en fallait peu pour que ma joie revienne, je suis un éternel optimiste qui refuse de se soumettre et de déprimer. C’est sans doute ce qui fait ma force, toujours la tête haute même si les plus âgés me font peur, car je pense qu’ils sont bien plus forts que moi et si jamais l’un d’eux veut s’en prendre réellement à moi, je risque de le sentir passer. Mais là n’est pas le souci en ce moment même, j’attends avec impatience qu’elle me montre enfin ce qu’elle m’avait promis de me montrer.