Une nouvelle année scolaire commençait et ses sorciers fraîchement débutants dans sa matière promettaient d'être très hétérogènes. Alec avait déjà noté que certains montrait des facilités face à d’autres qui avait bien du mal à rester concentré ou bien à comprendre le fonctionnement du langage des runes. Il est vrai que ce n'était pas très simple au début mais le professeur comptait bien remédier à ce soucis, et si il le fallait donner des exercices complémentaires aux élèves trop à la traine.
Enfin pour aujourd'hui l'enseignement était terminé et Alec aurait bien aimé aller boire un verre. Se souvenant que cette envie n'avait pas du tout bien fini la dernière fois il pensa à demander à Leopold de l'accompagner. Il était clair que depuis l'accident le professeur de runes avait mit une distance entre eux sans s'en rendre compte. Il s'en voulait toujours de ce qu'il lui avait fait même si à l'infirmerie Leopold lui avait affirmer qu'il lui pardonnait. Alec ne comprenait pas comment on pouvait passer au dessus d'une telle attaque...Son bras qui lui faisait encore un peu mal, la cicatrisation de la chair était assez longue, était un bon rappel.

Rejoignant le quatrième étage et la salle d'étude des moldus, Alec frappa un petit coup à la porte avant d'entrer.

- Coucou ! Ca te dit d'aller boire un verre ?

Comme à l'époque de leur adolescence où ils allaient s'enfiler en cachette des bièreaubeurres.

Alec & Leopold Ҩ « Allez viens boire un petit coup à la maison »

Bouclé, ce premier jour de classe. Rangeant ses documents dans sa petite sacoche en cuir, Leopold n'était pas mécontent de cette première entrée en matière. Il avait pu mesurer combien enseigner lui avait manqué tant il avait mené ses cours avec enthousiasme et passion. Échanger avec les élèves avait été un plaisir, découvrir de nouvelles têtes tout autant, savoir que sa matière intéressait encore des curieux avait après tout quelque chose de rassurant... Cette année s'annonçait donc prometteuse et Leopold était positif. Il n'avait pas encore eu affaire à toute ses classes mais connaissant maintenant bien la plupart de ses élèves il ne voyait aucune raison de s'en faire. Non, vraiment cela s'annonçait de nouveau comme une belle année à Poudlard et il en tirait la plus grande satisfaction.

La classe était maintenant vide, on y entendait que les bruits de parchemins que le professeur rassemblait habilement et casait méthodiquement dans son sac. Un petit coup à la porte troubla cependant ce calme, sans relevé son regard aujourd'hui cadré de lunettes vers le battant de l'entrée, il annonça à voix haute.

- Entrez.

Un élève avait il oublier quelque chose ? Alors qu'il fermait son sac. La voix chaude et reconnaissable entre toute de son ami Alec lui décrocha un sourire alors qu'il relevait son regard vers lui. Il lui sembla qu'il se portait aussi bien que cette matinée, se qui le faisait penser que cette première journée de cours avait été positive pour lui aussi. Un petit coucou plus tard, Alec lui propose d'aller prendre un verre...

Cette proposition venait forcément réanimé en lui les souvenirs agité de cette soirée plutôt catastrophique ou Alec était revenu ivre à Poudlard. Il tachait d'oublier ce qui en avait décousu. Mais il ne voulait pas repenser à ça, à vrai dire la proposition était plus qu’intéressante et un bon verre pour conclure cette joyeuse journée en compagnie de son collègue lui ferait le plus grand bien.

- Avec plaisir, une proposition pareil ça ne se refuse pas.

Se dirigeant droit vers la sortie il posa sa main sur l'épaule d'Alec quand il passa devant lui en sortant de la salle et l'attendis sur le pallier de cette dernière pour refermer la porte derrière eux. Alors qu'ils se dirigeaient donc ensemble vers la sortie de l'école, Leopold posa l'inévitable question.

- Alors cette première journée de cours ? Les vacances n'ont pas eu trop raison de leur amour pour l'Etudes des runes et pour leur professeur ?

Petit sourire en coin de mise, Leopold aimait bien taquiner gentiment son collègue avec le fait que ses petites élèves semblaient parfois plus passionné par le physique avantageux d'Alec que par leurs déchiffrages des runes. Du moins pour ce qu'il en avait vu dans les couloirs... Il avait surpris un jour une conversation entre deux Serdaigle particulièrement animée à son propos et il n'avait pu résister à l'envie de les suivre, riant sous cape, en les entendant commenter combien leur professeur était attirant. Enfin sur ce point il n'allait pas démentir les faits. Qui le pouvait de toute façon?

Il aurait été étonnant que Leopold refuse d'aller boire un verre. Pour fêter ce premier jour de classe qui annonçait encore une longue aventure, plus ou moins paisibles. Si certains élèves étaient ravis de revenir mettre les pieds à Poudlard d'autres auraient bien volontiers prolonger leurs vacances. Pour Alec il n'y avait rien de différent, il passait toute l'année au sein du château. Son appartement de fonction était aussi sa maison. Après la guerre le professeur n'avait pas pensé à investir dans un logement et n'en ressentait pas non plus l'envie. Vivre à nouveau seul serait vraiment déprimant. Même si pendant les grandes vacances les couloirs de l'école étaient déserts Alec pouvait toujours discuter avec les fantômes des maisons ou bien avec les tableaux.
Pas vraiment des vacances très passionnantes par rapport à ses collègues. Leopold comme à son habitude était emplie de joie à la rentrée et s'amusait déjà à taquiner Alec. Ce dernier leva les yeux au ciel. Il était au courant que des élèves étaient pas insensibles à son charme mais contrairement à Alan il n'en profitait pas. Il y avait une barrière à ne pas franchir.

- Je ne peux pas te cacher à quel point j'ai hâte que ça soit la Saint Valentin...et toi alors ? Tu as aussi ton petit fan club !

Son ami avait son charme qui marchait très bien aussi sur les adolescentes. Alec avait déjà surpris ces dernières parler du professeur d'études des moldus. Il faut dire que Leopold gagnait aussi les coeurs par son humour et sa gaieté.

Alec & Leopold Ҩ « Allez viens boire un petit coup à la maison »

A la remarque de son ami sur la saint valentin Leopold ris de bon cœur, secouant légèrement la tête et continuant d'aborder un sourire amusé tandis qu'Alec évoquait son propre petit fan club. Il est vrai qu'il n'était pas peu fier d'attirer l'attention de ses élèves, il avait toujours aimé l'idée qu'il puisse plaire et séduire, bien que jamais ô grand jamais il n'ait tenté quoi que ce soit avec une de ses étudiantes! Seulement il aimait lire l'admiration dans leurs yeux, c'était là selon lui le plus beau remède contre ses angoisses personnel. Lire de l’intérêt dans les yeux des plus jeunes, sentir qu'on était pas encore totalement dénué de sens selon eux... Il est vrai qu'il s'amusait de l’intérêt un peu trop poussé de certaine jeune fille, mais ce n'était une sorte de jeux pour lui, un réconfort de se sentir encore jeune.

- Mes fans se portent pour le mieux, je songe officialiser la chose sous forme de réunion le mercredi soir d'ailleurs tu m'aides à trouver un nom de club ?

Dit il en plaisantant, imaginant si un être maladivement mégalomane pouvait tirer le vice jusque là et à quoi ressemblerais ce genre de club.

- J’espère que tu seras le premier inscrit.

Glissa t'il avec un clin d’œil avant de rire à nouveau, définitivement de bonne humeur en ce jour d'entrée des classes.

Arrivés bientôt dans le hall d'entrée, les deux amis empruntèrent rapidement le sentier qui les conduirait à Près au Lard. Toujours aussi guilleret, Leopold pris la parole non sans une pointe de nostalgie.

- Dire qu'avant on prenait la route pour Pré au lard plus ou moins légalement... Ca me manquerait presque cette peur de se faire coincer. C'était quelque chose.

Son large sourire n'avait pas disparu et ses yeux brillait de malice et parlant comme si il avait dépasser la soixantaine... Pourtant c'était un fait, il lui semblait que jamais plus il ne pourrait ressentir ce sentiment adolescent, cette peur qui faisait monter en flèche l'adrénaline. Il avait beau s'amuser de tout et profiter il lui semblait qu'il serait compliqué de trouver un sentiment qui se rapproche de celui ci...

Lorsque Leopold évoqua le fait de vraiment créer un club en l'honneur de sa personne, Alec le regarda comme si il était fou. Bien évidemment son ami plaisantait, encore heureux car il n'aurait pas cautionné ce genre de comportement tout à fait ridicule. Pour s'amuser Alec se mit à chercher un nom, souriant face à l'espoir de Leopold.

- Bien sur ! Je serai même le vice président !

Répliqua t - il avec un faux engouement.  Le seul club dont faisait partie Alec était celui du cercle des moldus disparu.  Créé en mémoire des pauvres non sorciers tué pendant la guerre, dont sa femme. Il fallait encore qu'il pense à elle après toute ces années, c'était plus fort que lui.
Heureusement la sortie du château pour arriver sur la route menant à Pré-au-lard  fit naître en lui une autre nostalgie. Tout comme son collègue cela lui rappelait la belle époque de leur jeunesse. Alec de souvenait des escapades avec Leopold ou Tiger en mission commando pour aller au village sans se faire repérer.  Aujourd'hui il n'y avait plus ce goût de risque, d'aventure.

- C'est vrai que ça me manque...Tu te souviens de Betty ?

Betty la commère qu'elle était appelé, incapable de garder quoique se soit pour elle. Elle balançait aussi bien des faits réels que imaginaires.  Elle avait été la porteuse d'une rumeur comme quoi Alec et Leopold filait en douce à l'auberge pour faire des cochonneries dans une chambre.  C'était au moment où les gens pensaient que son ami était gay.

- Je me demande ce qu'elle fait maintenant,  je la voit bien paparazzi

Alec & Leopold Ҩ « Allez viens boire un petit coup à la maison »

Le temps avait beau être grisâtre, laissant présager une averse  dans la nuit, le cœur de Leopold était léger. Faire ce bout de chemin avec Alec ne pouvait que lui rappeler la belle époque, la belle oui, le professeur d’Etudes des moldus se rappellerait à jamais de ses années d’études à Poudlard comme étant les plus belles de sa vie. Trop grand nostalgique, peut-être, quelque chose le faisait affirmer qu’il ne pourrait connaitre plus doux moments que ceux qu’il avait passé là-bas. L’innocence était encore là, aucun ne pouvant prévoir les sombres années qui allaient tacher à jamais l’existence de chacun. Revenir ici en tant qu’enseignant lui permettait de garder un certain contact avec la jeunesse mais le temps semblait passer de plus en plus vite ce qui restait assez inquiétant. Enfin… Il n’avait aucune envie de penser à ses angoisses ce soir, mais ressasser un peu ces années envolés lui faisait quelque part du bien.

A l’évocation de Betty, Leopold ne put s’empêcher de rire.

- Oh Betty, Betty… Sacré Betty…

Murmura-t-il, les yeux remplis de malice en repensant aux traits du visage de la pire commère que l’école ait pu connaitre. C’est à elle qu’ils devaient cette rumeur qui les avait imaginés en couple et ils s’en étaient toujours amusés depuis.  C’est que ces bruits de couloirs ne les avait jamais quitté et pour dire quand ils avaient eu des petites amies ces dernières semblait elle-même parfois des fois douter d’eux à cause de leurs plaisanteries douteuse, mais qu’importait alors…

- Oui quelque chose me dit qu’elle ne peut que faire ça aujourd’hui, quoi que je me méfierais de ses scoops si j’étais son employeur. Enfin, je ne peux que saluer son imagination débordante.

Il n’avait plus jamais eu vent d’elle après leur départ de Poudlard… Il pouvait donc tout imaginer quant à son compte, même malheureusement le pire. Cependant il chassa rapidement cette pensée qui le faisait croire que Betty avait pu être entrainée par les mauvaises personnes. Non sincèrement il préférait l’imaginer dans une vie de famille stable, peut-être même s’était-elle trouvée une nouvelle passion et avait délaissé son gout du commérage pour une autre activité plus enrichissante.

- J’espère que tu as bien pensé à réserver une chambre d’hôtel cette fois ? Ce que j’ai pu être frustré quand tu oubliais… !

Lança t’il, taquin,  jouant de cette rumeur qui voulait qu’ils s’en aillent à l'époque faire de vilaines affaires dans une chambre de prè au lard. S’ils savaient… Les deux amis étaient beaucoup plus occupés au bar avec des sorcières parfois d’âge mur. Si il leur était arrivé une seule fois de prendre une chambre c’était bien pour s’écrouler directement ivre mort sur le lit.

De longues années passés à Poudlard, à rire de tout et de rien. Surtout de leurs propres bêtises. Leopold avait beau avoir deux ans de moins que lui, il n'en restait pas moins que sa scolarité passé avec le dorénavant professeur d'étude des moldus avait été des plus amusantes. Sa jeunesse entouré de Tiger, de Wallace et de Leopold n'avait pu qu'être une joyeuseté. Contrairement à ce dernier Alec n'avait pas été un élève extraordinaire avec des résultats optimales. L'ancien serdaigle s'était toujours contenté du minimum, préférant nettement faire la fête, sortir en douce pour aller à l'auberge vider quelques verres et s'amuser avec les filles.
Les gens, justement à cause de cette Betty, avait pensé que le jeune Primrose et Hudson avait plus qu'une simple amitié. Alec se rappelait encore comment Tiger le charriait là dessus. Il n'avait jamais su ce que Wallace avait pensé de tout ça, toujours silencieux dans son long manteau de sorcier.

- Un peu trop débordante si tu veux mon avis...

A l'époque ça les avaient amusés tous les deux cette histoire sur leur compte mais aujourd'hui si de nouvelle rumeur venait à naître pas sur que Alec trouverait cela drôle. Il n'était pas aussi dur là dessus que lors de la soirée avec Leopold où ce dernier l'avait embrassé mais il avait mûri. La perte de sa femme et de son fils l'avait endurcie, trop peut être dirait certains. Mais là, Alec, malgré le temps gris, se sentait bien, assez bien pour sourire à remarque de son ami.

- Oh oui t'en fais pas...j'ai même commandé des petites surprises...

Glissa t-il avec un clin d'oeil avant de donner une tape amicale dans l'épaule de son interlocuteur. Maintenant sa main dessus, Alec parcourut la distance qui les séparaient, posant ses lèvres sur celles de Leopold. Aussi rapide qu'un papillon, il n'en restait pas moins que le professeur de runes l'avait fait. Regardant son collègue avec un sourire en coin, il souffla.

- Je t'en devais un, il me semble...!

Alec & Leopold Ҩ « Allez viens boire un petit coup à la maison »

Un peu trop débordante, certes, mais en un sens ils n'avaient jamais nier et avait trouver amusant de prolonger la rumeur alors il ne lui en voulait pas tant que ça. De toute manière ils se moquaient bien à l'époque des ragots, quoi qu'encore aujourd'hui Leopold n'y prêtais guère attention. Il aimait même être au centre de certaines histoires, de certain "on dit", cela caressait son égo qui lui faisait dire qu'il était heureux tant qu'il suscitait une certaine curiosité chez les élèves en stimulant leur imagination. Il avait franchement rie en apprenant certaines histoire le concernant et bien que dans certains cas il les niait pour éviter de n'affoler la population la plupart du temps il laissait couler, jouant adroitement avec son image. Personne ne pouvait vraiment réclamer le connaitre finalement, tant ce dernier jonglais avec une facilité déconcertante avec tous les "on dit" et faisant raisonner certaines rumeurs à sa guise.

La preuve. Encore aujourd'hui il taquinait Alec avec ces rumeurs, quelque part pourtant il se rappelait que lors d'une soirée tout ça s'était terminé à l'infirmerie et qu'il n'était donc peut être pas le bienvenue de continuer sur cette lancée. Enfin, stopper là toute l’ambiguïté de leur relation à cause d'une mésaventure lui paraissait absurde, cela creuserait futilement un fossé entre eux et rendrait peut être Alec plus coupable que de raison. Déjà qu'il avait tendance à s'auto fustiger au moindre faux pas... Il fut donc ravie en entendant son ami lui renvoyer la balle, répondant à ses taquineries avant de lui donner une petite tape amicale. Leopold tourna alors son visage vers son collègue, au même instant ce dernier posait ses lèvres sur les siennes.

Ce fut bien furtif, à peines finalement si elle s'étaient effleurés, mais il l'avait fait. Les billes qui servaient de yeux à Leopold fixait maintenant Alec avec toute la surprise du monde, cherchant une explication. Celle ci tomba "il le lui devait".

- Bien, nous sommes en quelques sortes quitte c'est ça...?

Répondit il d'un air étrange. C'est que tout cela était bien bizarre, certes il avait commencé! Mais en y pensant bien ils se connaissaient depuis maintenant 19ans et jamais ils n'avaient poussé le jeu aussi loin, répétant à deux reprises ce geste pas aussi anodin en un laps de temps de deux mois. Réajustant la monture de ses lunettes, il tacha de sourire pour ne pas prendre la chose trop gravement. Après tout, tout cela n'était qu'une blague mais il était assez étrange de voir le Alec d'aujourd'hui faire le premier pas. Il ne manquerait plus qu'ils finissent par franchir une limite à force de mettre la barre toujours plus haut. Non... Non l'idée lui parut trop absurde, un rire nerveux plus tard il finit par reprendre.

- Ca démarre sur les chapeaux de roues dis moi, je me demande bien ce que me réserve les dites petites surprises de la soirée! Allons-y!

Annonça t'il, concluant en français avec un accent prononcé avant de reprendre sa route, voulant éviter qu'Alec ne s'aperçoive d'une quelconque gêne.

Son baiser furtif avait l'air d'avoir déstabilisé le grand Leopold. Ce qui était assez drôle à voir, lui qui prenait tout à la légère ne s'attendait surement pas à ça de la part d'Alec. Ce dernier était assez fier d'avoir réussi à surprendre son ami.

- Voilà nous sommes quittes

Leopold avait beau lui sourire comme si tout allait bien, Alec voyait que ce simple baiser semblait avoir lancé les rouages du cerveau de son collègue. Impossible cependant de deviner ce à quoi celui ci pensait tellement son esprit était trop encore enfantin. Mais que Leopold ne s'inquiète pas leur amitié ne basculerait jamais au dessus, même pas en rêve. Surtout depuis ce qui s'était passé ce fameux soir où son ami avait éveillé la flamme en lui. Une situation très gênante pour le professeur de runes, et le fait que son baiser ne lui ai rien fait ressentir était une bonne nouvelle. Avoir des sentiments envers Leopold serait vraiment le pire des désastres compte tenu de son état actuel.
Tout ceci n'était qu'une vague plaisanterie entre de vieux amis, qui s'amusait encore des rumeurs lancés à leur sujet. Rien de bien traumatisant et il n'y avait personne dans les environs pour en témoigner.

- Tu verras bien mon petit chérie!

Alec connaissait aussi quelques mots en français, c'était une belle langue il fallait le dire et Londres était remplis de touristes venue de France. Leur si belle Angleterre semblait beaucoup plaire aux habitants de l'autre côté de la Manche.
Le professeur suivit son camarade de métier, levant les yeux au ciel lorsqu'une petite goutte vint s'écraser sur son visage avant d'être suivi par d'autres. La pluie avait fini par venir et cela rappela à Alec la fois où ils étaient revenus tous les deux trempés à Poudlard. Une averse les avaient surpris sur le chemin du retour et il avait alors été difficile de retourner au dortoir sans mettre de boue partout.
Sortant sa baguette de son manteau, il fit apparaître une bulle de protection au dessus d'eux en guise de parapluie. Heureusement le village se dessinait non loin devant eux et c'est avec soulagement que Alec put enfin abaisser sa baguette une fois au sec dans l'auberge. A cette heure ci elle était déjà bien remplie, une "heure de pointe" comme disait les moldus.

- Va nous trouver une place je vais chercher les boissons ! Comme d'habitude ?

Demanda t-il à Leopold, élevant la voix par dessus celles des autres clients.

Alec & Leopold Ҩ « Allez viens boire un petit coup à la maison »

Non décidément il y avait quelque chose de bizarre la dedans. C'était pousser le jeu un peu trop loin, ou alors peut être se prenait il la tête pour rien... D'ailleurs Alec avait l'air drôlement fier de lui et bien moins perturbé que ne l'était Leopold. Étrange quand on voyait les conséquences que son baiser à lui avait eu sur son collègue avant les grande vacances. Cette soirée avait vraiment été un désastre mais comme tout ces souvenirs dérangeant il avait tout fait pour oublier, passez le cap et avancer, quitte à faire comme si cela ne s'était jamais produit. De toute manière il était inutile de revenir sur cette épisode gênant, Alec avait l'air de se sentir mieux et même ces vacances avaient l'air de lui avoir fait le plus grands biens alors pourquoi ruminer tout ça ?

Son regard était un peu plongé dans le vague quand Alec le rattrapa en l'appelant "mon chéri". Il ne pu s'empêcher de sourire, il avait toujours aimé le français et trouvait cette langue très attirante mais il ressentait encore cette gêne étrange et dérangeante, nouvelle aussi, et d'ailleurs il ne l'appréciait guère. Enfin! Balayant son embarras d'un revers de main, il décida de faire comme si de rien n'était. Comme toujours.

D'ailleurs une pluie fine ne tarda pas à pointer le bout de son nez et pour répondre à cela Alec forma un bouclier de protection au dessus d'eux. Yeux rivé vers le ciel, Leopold admira un long moment les gouttes de pluies frapper la bulle transparente au dessus de leurs têtes, ballet élégant et spectacle assez poétique. Il pariait qu'Alec avait lui aussi pensé à ce soir ou ils étaient rentré trempé à Poudlard, ils n'avaient même pas cherché à se proteger de la tempête ce soir lui, profondément amusé par l'averse qui leur étaient tombé dessus. Il hésita un moment à lui demander d'abaisser sa baguette pour qu'il se fasse tremper ce soir aussi, mais c'était sûrement un peu idiot alors il garda le silence. Mais déjà Pré Au Lard se dessinait au loin et quelques pas plus tard il se retrouvait devant Les trois balais.

Dés qu'ils ouvrirent la porte, de la buée vint se coller aux verres de ses lunettes si bien que Leopold du les ôter l'espace d'un instant alors qu'Alec l'invitait à trouver une place.

- Comme d'habitude.

Répondit il avec un sourire nostalgique avant de se mettre en quête d'un endroit libre. Il salua ça et là des connaissances à lui, serrant des mains vigoureuses et faisant la bise aux plus jolies, mais plus la soirée avançait plus il se rendait compte que quelque chose n'allait plus très bien. Impossible de mettre le doigt dessus, il préférait donc mettre ce petit coup de mou sur le compte de la fatigue. Il trouva finalement une table près d'une petite fenêtre et n'hésita pas à murmurer un sort pour nettoyer la crasse qui recouvrait le meuble. Il avait toujours été un peu maniaque et même si pour certain cela donnait une sorte de "charme" à l'endroit, il n'avait jamais pu supporté la saleté.

Alors qu'il prenait place en attendant Alec, ses yeux se baladèrent vaguement vers la clientèle qui l'entourait avant que son regard ne se pose sur une jeune femme qui venait d'entrer. De suite, il se tourna, cherchant à devenir invisible et espérant sincèrement qu'elle ne l'ait pas remarqué. Il avait eu une aventure avec elle et cela avait été aussi court que catastrophique si bien qu'au moment ou Alec revint vers la table, il attrapa un pan de sa chemise pour l'inviter à rester debout un instant et ainsi le dissimuler de la jeune femme.

- Ça ne sera pas long, je ne voudrais pas gâcher la soirée alors je nous évite une rencontre fâcheuse.

Assura t'il en regardant son ami, vérifiant très rapidement que la concernée ne l'avait pas vu avant de revenir vers Alec et de lâcher sa chemise, l'invitant tout de même à rester encore un instant debout.

- Merci !

Finit il gaiment en attrapant sa peinte et en la pointant vers son collègue pour trinquer comme si de rien n'était.

Laissant Leopold choisir une table, Alec se chargea d'aller chercher leurs boissons. Avoir trainé tant d'années avec le professeur de moldus avaient permis de le connaître bien, presque par coeur même. Il restait bien sur quelques petites choses que Alec ignorait, comme la vie privée de son ami mais c'était son choix de garder ça secret.
Les deux verres en mains Alec retourna parmi les tables afin de repérer Leopold. Ce dernier avait choisi d'être près d'une fenêtre. Combien de temps restaient t-ils à l'époque à regarder les passants pour faire des commentaires dessus ? Trop sans doute. Tout sourire, Alec rejoignit son ami, sans l'idée de pouvoir poser ses fesses mais son collègue le retint par un pan de sa chemise. Il le regarda en haussant un sourcil, se demandant bien de quelle rencontre fâcheuse il voulait parler.
Une illumination traversa alors le visage du plus vieux, un sourire se dessinant au coin de ses lèvres.

- Oooh...Monsieur a eu des aventures désastreuses...

Il lui donna sa peinte et trinqua avec lui. Ca ne le dérangeait pas de l'aider à se cacher mais bon Alec aurait bien aimé aussi pouvoir s'asseoir.

- On a qu'à faire croire qu'on est ensemble et elle viendra pas te voir...j'ai peur de devenir un arbre à rester debout

Proposa t-il, à demi-sérieux. Après avoir fait leur échange de petit bisou ça ne pouvait pas vraiment être pire. Et puis ici personne ne faisait attention à eux tellement il y avait de monde.

Alec & Leopold Ҩ « Allez viens boire un petit coup à la maison »

Le sourire qui illumina le visage d’Alec lui fit comprendre qu’il avait compris, comme un gamin pris la main dans le sac Leopold adopta un air un peu renfrogné, baissant des yeux honteux vers sa peinte avant de soupirer doucement. C’était quelque chose d’assez étrange, s’il n’y avait jamais eu aucuns tabous entre les deux amis à l’époque mais depuis leurs retrouvailles ils ne s’étaient pas tellement parlé de leurs récentes histoires d’amour. Enfin Leopold n’avait pas touché mots à son collègue sur les dites « aventures désastreuses » puisque depuis la mort de sa femme Alec, lui, ne semblait avoir côtoyé d’autres femmes. Bon, bien sur son ami était au courant pour sa seule liaison sérieuse depuis qu’ils étaient professeur, celle avec la belle Evannah Addams, directrice de Poufsouffle, qui avait duré deux ans. Mais depuis rien, que des aventurettes sans saveur et strictement rien de sérieux, et si il semblait s’en convenir parfaitement au fond l’horloge qui tournait sans l’attendre lui faisait peur. Il se demandait sincèrement si il finirait pas trouver la bonne et si dans le cas où il la trouverait il n’allait pas fuir, comme toujours.

- Je ne te le fais pas si bien dire…

Marmonna t’il après avoir trinqué avec son ami, gouttant au doux alcool qui coula dans sa gorge et réchauffa son corps engourdis par la froideur de l’extérieur. Penchant légèrement la tête pour s’assurer qu’elle ne l’avait pas aperçu, Alec suggéra de se faire passer pour un couple afin qu’il ait la paix. Arquant un sourcil surpris, il répondit alors d’un ton désabusé.

- Alec, même quand on ne fait rien le monde entier nous croit en couple de toute manière.

Secouant légèrement la tête il l’invita à s’asseoir. Ce petit jeux était stupide et si Rosae voulait lui parler et bien il se devait s’assumer ses actes, lâche qu’il avait toujours été avec les femmes a toujours s’en aller avant que les choses ne se corsent. Ses sourcils étaient toujours froncé, comme si quelques choses continuait de le contrarié et il du reboire une gorgé de son verre avant que son visage ne s’adoucisse.

- Après tout il faut que je commence enfin à assumer certains de mes actes. Mon dieu j’ai l’impression de grandir en disant ce genre de chose ça ne me plait pas du tout.

Continua-t-il en riant doucement avant de regarder par la fenêtre, le regard ailleurs. Des petites gouttes d'eau venaient frapper les vitres sales du bar et il sembla trouver ce spectacle fascinant. Il cherchait surtout à reprendre un peu de constance après ce petit coup de mou qui ne lui plaisait guère.

- Le monde entier ? Carrément ?

Reprit Alec en haussant un sourcil. Bien évidemment il supposait que Leopold exagérait pour montrer à quel point leur relation ambigüe n'avait pas besoin de faire semblant pour exister. Mais si son ami ne voulait pas faire le couple il n'allait pas le forcer. Après tous c'était ses mésaventures à lui et non pas celle du professeur de runes. Ce dernier put enfin s'asseoir après l'autorisation de son collègue et gouta à sa boisson. Le Whisky lui réchauffa la gorge descendant dans ses tuyaux, c'était délicieux, encore plus de se retrouver à une table avec un bon ami. Leopold dont le visage était déformé par des sourcils froncés avant de s'adoucir après avoir bu une gorgée de son verre. L'alcool avait toujours un bon effet. Alec fut étonné par les paroles sages que vint tenir son ami. Lui qui avait toujours agi avec immaturité semblait soudain prendre conscience que il était temps d'agir comme un adulte.

- Ce n'est pas assumer tes actes qui te fera pousser des rides Leo....le temps passe peu importe ce que tu feras...Mais j'avoue que si tu deviens un adulte responsable l'année sera très ennuyante ! J'apprécie le personnage que tu es même si...j'ai pu laisser croire le contraire...

Termina t-il d'une petite voix, baissant le regard sur son verre, sa culpabilité revenant au galop. Elle était toujours là malgré les vacances, les mois passés depuis ce fameux soir où tout avait dérapé de la plus mauvaise des façons. Alec se sentait terriblement mal d'avoir ainsi maltraiter son ami qui n'avait fait que de vouloir l'aider, de le sortir de sa tristesse

Alec & Leopold Ҩ « Allez viens boire un petit coup à la maison »

Le monde entier c'était peut-être exagérer un chouia les choses, certes. Mais après tout cette remarque n'était pas dénué totalement de sens, du moins elle ne l'aurait pas été à une époque où tous leur prêtait une relation. En tous les cas il doutait que de jouer au couple avec son collègue le tire franchement d'embarras, il aurait dans tous les cas des comptes à régler si la demoiselle remarquait sa présence et il doutait fortement que de lui avouer des penchants homosexuel l'aiderait en quoi que ce soit. Alec avait de drôles d'idées parfois... Mais il notait tout de même dans un coin de sa tête cette proposition qui pourrait peut-être, qui sais, lui servir un jour.

Baissant ses yeux vers son verre en faisant danser le liquide couleur ambre au fond de ce dernier, Leopold releva son regard vers Alec quand celui-ci repris la parole. Certes, une ride ne se dessinera pas à chaque acte qu’il assumerait… Mais dans sa tête s’était toujours dessiné l’idée que le jour où il prendrait la vie trop sérieusement cela serait fini pour lui. Il n’aimait en tous les cas absolument pas cette idée que le temps leur échappait et il du boire une gorgée de l’alcool pour éviter d’angoisser sur ce fait qu’il l’avait toujours tétanisé. Au diable cette horloge qui tournait toujours dans sa tête, un rappel constant que le temps s’écoulait, la plus grande peur de Leopold Primrose celui qui ne ne voulait pas vieillir.

Cela l’ennuyait tout de même d’entendre Alec lui dire que si il devenait un adulte responsable cela serait ennuyant car cela sous entendait fortement qu’il était, très logiquement, irresponsable, et autant dire qu’il n’aimait pas cette idée. Il aimait qu’on le voie comme quelqu’un d’un peu libre, d’un peu fou, surtout original et un peu lunaire, mais pas irresponsable. Irresponsable renvoyait une idée tout à fait négative et il se jugeait plutôt censé dans le fond. Des décisions graves il en avait déjà pris mais après tout il est vrai qu’il avait aussi fuis beaucoup de responsabilité… Il fallait donc qu’il fasse avec, qu’il vive avec l’idée qu’Alec le voyait comme un éternel adolescent. Ce qu’il cherchait après tout, non ? Alors pourquoi quelque chose le chiffonnait quand il entendait ça ? En tous les cas son collègue lui appris qu’il aimait ça chez lui, et ce qui suivit lui apprit très clairement qu’Alec n’était pas passé à autre chose depuis leurs mésaventure dans son appartement.

Son regard était toujours braqué vers les yeux bleus d’Alec qui s’étaient baissés piteusement. Leopold soupira légèrement avant de reprendre.

- Tu n’es toujours pas passé à autre chose ?

Son ton laissait entendre un certain mécontentement, une gentille réprimande et il but une gorgée de whisky avant de poser son verre, prendre une inspiration et se pencher un peu sur la table, cherchant le regard de son ami et posant sa main sur son poignet.

- Parlons-en si tu crois que ça peu te faire du bien, vu que visiblement tu n’arrives pas à croire que j’ai oublié cette histoire rouvrons le dossier. Mais Alec vraiment c’est fatiguant, on dirait que tu cherches à me faire dire que je t’en veux alors qu’on sait tous les deux que ce soir-là tu n’étais pas toi-même. Et je suis passé à autre chose, vraiment, alors fait de même s’il te plait, je t’ai déjà pardonné ce qui s’est passé maintenant essaye de te le pardonner à toi aussi.

Sa voix restait posée et maitrisé, il voulait surtout qu’Alec comprenne. Il ne voulait pas que son ami reste avec cette histoire en tête, qu’il ne puisse s’empêcher d’associer son visage à cette mésaventure et que cela, quelque part, n’ébranle leur amitié. Pourtant pouvait-il-lui en vouloir de ne pas réussir à passer à autre chose… ? Lui qui ne s’était jamais pardonné certains actes malgré que les principaux concernés lui assurent qu’il n’y était pour rien. Cela les conseils étaient toujours plus faciles à donner aux autres qu’à appliquer pour sois même.

- Je savais très bien que tu n'irais pas jusqu'au bout.

Assura t'il plus doucement en resserrant légèrement sa prise sur son poignet comme pour le réconforter.

Les paroles de Leopold ne firent qu'accentuer encore plus la culpabilité d'Alec. Celui ci se sentait à présent coupable de se sentir coupable d'une chose qui apparemment échappait à son ami. Il aurait aimé pouvoir faire comme lui, tourner la page de cette épisode mais la force de continuer il fallait croire que Alec ne l'avait plus depuis longtemps. Un moment noir marqué en plus à l'encre indélébile dans son esprit de veuf.

- Je suis désolé...

Souffla t-il, passant aux mains qui tenaient ses poignets aux visages de Leopold. Ce dernier lui assurait qu'il savait que Alec ne serait pas allé jusqu'au bout. Le professeur de runes se retira de la prise et avala le reste de sa boisson. Il n'était pas aussi convaincu que son interlocuteur sur sa bonne foi. Si il n'avait pas eu ce sortilège, Leopold ne serait plus de ce monde à l'heure actuelle, il en était certains.

- Tu as tort...tu ne sais pas ce que...cette folie est capable de me faire faire...

L'idée d'aller boire un verre avec son ami lui avait semblé être une bonne chose mais finalement Alec se rendait compte qu'il ne méritait pas d'être là. Leopold avait beau lui répéter qu'il ne lui en voulait pas, ça restait là, dans son esprit et Alec était persuadé qu'un jour ça recommencerai.

- Ca serait plus prudent...qu'on arrête de se fréquenter...

Son regard croisa celui de son interlocuteur et penser qu'il ne pourrait plus voir ce visage joviale lui donnait envie de vomir. Il sentait ses nerfs craquer petit à petit, l'eau monté à ses yeux et il se redressa vivement de sa chaise.

- Excuse moi !

Courant presque à travers l'auberge, Alec sortie du bâtiment, la pluie venant se mêler aux larmes qui coulaient sur son visage. Le mauvais temps avait limité la sortie des sorciers, laissant le professeur de runes seul dans la rue trempée. Il marcha quelques secondes avant de se mettre à taper rageusement à l'aide de son poing sur un mur réveillant son bras blessé. Alec s'en moquait et continuait de frapper encore et encore.

Alec & Leopold Ҩ « Allez viens boire un petit coup à la maison »

Pourquoi s’excusait-il ? Il venait de lui faire comprendre qu’excusé il l’était entièrement ! Leopold fronça légèrement les sourcils en réaffirmant sa prise, tout ce qu’il voulait ce soir c’était passé une bonne soirée avec son ami comme au bon vieux temps, il en avait assez que la culpabilité ronge Alec et il voulait lui faire comprendre une bonne fois pour toute qu’ils devaient aller de l’avant. Malheureusement son collègue ne semblait pas entendre cela de la même oreille et alors qu’il relevait son visage vers lui en se dégageant de son emprise, vidant son verre d’un trait, il lui affirma qu’il avait tort. Défait, Leopold observa le visage de l’ancien Serdaigle sans savoir quoi dire. Cette folie dont il parlait il l’avait lu dans ses yeux ce fameux soir. Elle l’avait effrayé, il s’était posé un milliard de questions à son propos avant de remettre le tout sur le compte de l’alcool, préférant croire que plus jamais Alec ne commettrait quelque chose de pareil. Seulement le concerné semblait en douter, et à ce moment-là il fallait agir.  Mais alors qu’il allait répondre, Alec lui assura qu’il fallait mieux qu’ils arrêtent de se fréquenter.

Incompréhension. Les yeux noirs de Leopold s’écarquillèrent tant il fut surpris par cette initiative absurde. Il n’eut le temps de protester que déjà son collègue s’était redressé, s’excusant à nouveau et se traçant un chemin à travers les tables jusqu’à la sortie. Il y a encore deux minutes Alec lui proposait de jouer au couple et il lui demandait maintenant qu’ils ne se voient plus ? Qu’on l’excuse sur le fait qu’il n’arrivait plus à suivre, attrapant son verre qu’il finit à son tour d’un trait, il se redressa en remettant son long manteau beige et tacha à son tour de se frayer un chemin vers la sortie. Croisant le regard de Rosea dont le si doux visage se crispa dans une expression de mécontentement profond, il fit un virage dans sa trajectoire pour l’attraper par les épaules et lui assura.

- Je suis désolé, tellement désolé, nous en parlerons à un moment plus convenus.

Et sans demander de reste, il la lâcha avant de sortir des Trois Balais, s’enfonçant dans la ville sous la pluie battante. Il n’eut que quelques pas à faire avant de voir un Alec hors de lui donner des coups de poings contre le mur, sans aucune précaution Leopold attrapa brutalement son ami pour le tourner vers lui, le coinçant contre le mur en le maintenant par le col.

- Arrête ça tout de suite.

Lui ordonna-t-il presque d’un ton froid, son regard trahissant cependant sa profonde inquiétude.

- Mais qu’est ce qui te prend Alec ? Qu’est-ce que je peux faire ? Et ne me dit pas que de partir est la solution, tu me demandes d’être mature je te demande d’en faire de même, si tu as un problème il faut le régler et ce n’est pas seul que tu arriveras à quoi que ce soit.

Continua-t-il toujours aussi sérieusement, maintenant Alec pour l’empêcher de fuir comme lui aurait pu le faire.

Malgré la douleur Alec continuait de marteler le mur. Ses phalanges qui commençaient à saigner sous les coups ne l'arrêtaient pas. Il passait peut être pour un fou mais peu importe il préférait évacuer sa rage et sa douleur de cette façon plutôt que de s'en prendre à quelqu'un.
Sans comprendre comment il se retrouva plaqué contre le mur, le visage de Leopold apparaissant dans son champ de vision. Ce dernier lui ordonnait d'arrêter, lui demandant ce qui lui arrivait. Même le concerné ignorait la réponse à cette question. Alec était totalement perdu, ignorant la personne qu'il était à présent. Tout ce qu'il avait construit pour devenir un homme lui paraissait lointain. Se foutre en l'air, l'idée lui était passé par la tête plusieurs fois mais jamais il n'avait eu le courage de le faire.

- J'en sais rien...je sais pas, je sais plus...

Alec savait qu'il avait besoin d'aide mais depuis le début il refusait les mains qu'on lui tendait pour le soutenir dans son deuil difficile. Il ne voulait pas perdre les seuls amis qu'il lui restait à cause de tout ça. Le professeur de runes attrapa le poignet de la main qui le maintenait contre le mur pour la dégager. Tenant toujours Leopold il l'attira contre lui, ses lèvres prenant possession de celle de son interlocuteur avant de les laisser pour enfouir son visage dans le cou de Leopold.
Ses bras entourant la taille de ce dernier, des larmes coulaient sur les joues d'Alec. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pleuré depuis aujourd'hui, gardant sa tristesse au fond de lui, le vase venait d'être ébranler et menaçait de se rompre.

Alec & Leopold Ҩ « Allez viens boire un petit coup à la maison »

Ou était passé Alec Hudson ? Ce camarade toujours joyeux, jamais mélancolique, le premier de la file pour plaisanter, le premier aussi à dédramatiser chaque situation critique ? Loin, très loin, la guerre le lui avait ravi à jamais et il fallait se faire à l’idée qu’Alec ne serait plus jamais ce camarade-là. Le regard fou et perdu de son collègue cherchait à s’accrocher à quelque chose et il était plus que douloureux d’assister à cela, et de se sentir totalement impuissant et de n’avoir aucune solution pour sauver son ami. La situation lui avait échappé si vite qu’il se demandait encore comment cela avait-il pu être possible, qu’un revirement pareil ait pu avoir eu lieu. Lui qui avait donc l’habitude de rendre tout léger était ce soir démuni, n’avait même plus le cœur à en rire et fixait gravement l’ancien Serdaigle en espérant trouver les mots. Mais les mots il ne les trouva pas, pas plus qu’Alec qui balbutiait qu’il n’en savait rien.

Desserrant alors légèrement sa prise quand Alec chercha à le faire lâcher, son ami attrapa alors son poignet et une fraction de seconde plus tard leurs lèvres se rencontrèrent. Encore une fois il n’eut absolument pas le temps d’anticipé ce geste fou, il garda ses yeux grand ouvert incapable de répondre, complétement abasourdis par la tournure des évènements qui étaient définitivement en train de lui échapper. Il garda la même mine surprise et prise au dépourvus quand le visage d’Alec vint se loger au creux de son cou, ne resserrant l’emprise autour de lui que par un réflexe qui lui échappa lui aussi. A quoi est-ce que cela rimait ? Pourquoi ? Pourquoi diable venait-il de lui offrir un pareil baiser ? Il n’était absolument pas question de jeu à l’heure actuelle, alors quoi ? Alec n’avait tout de même pas perdu la raison au point d’embrasser un ami sans réfléchir, ce n’était pas le genre d’attention que l’on avait comme ça sur un coup de tête, du moins dans de pareil circonstance. Se redressant légèrement, il resserra un peu plus convenablement son étreinte alors que le corps d’Alec était secoué de sanglots.

- On va trouver une solution Alec.

Furent les premiers mots qui franchirent ses lèvres. Il fallait se mettre à l’évidence douloureuse que son ami était en train de sombrer dans la folie et qu’il fallait sûrement avoir recours à des procédés difficile.

- Seulement il va falloir que tu acceptes qu’on la cherche ensemble ou avec l’aide de quelqu’un. Tu ne peux pas rester comme ça, je t’assure ça me tue.

Continua-t-il les dents serrées en le gardant près de lui.

- Je veux te retrouver une bonne fois pour toute, tu entends ? Et il va falloir que tu cesses tout de suite de croire que c'est impossible et que tu te pardonne bon dieu Alec, que tu te pardonnes et que tu te donnes le droit d'avancer !

Lança t'il en attrapant son ami par les épaule, le forçant à se déloger de son appuie et à le regarder dans les yeux. Il aurait aimé pouvoir lui dire qu'il avait la force pour deux pour pouvoir l'aider dans cette démarche mais Leopold aussi avait ses faiblesses et surement l’égoïsme le faisait croire qu'en plongeant complétement pour aider Alec il allait lui aussi replonger et ne plus se relever. Il était prêt à énormément de chose pour aider son ami, seulement il ne voulait pas lui aussi tomber de nouveau dans le gouffre, il deviendrait alors totalement inutile pour Alec alors peut être devait il garder une certaine distance afin de se protéger et pouvoir l'aider comme il se devait. Il avait besoin d'une aide extérieur, et cela risquait d'être compliqué à lui faire entendre.

- On est d'acord sur le fait que tu ne peux pas rester comme ça n'est ce pas ?

Conclut il en cherchant ses yeux, posant sa main sur sa joue pour le forcer à le regarder.

Le pauvre Leopold ne devait sans doute rien comprendre de ce qui passait par la tête de son ami. Ce dernier hélas, n'était pas prêt de lui fournir le mode d'emploi. Alec était aussi paumé que son collègue, pleurant contre le professeur d'étude des moldus tel un enfant. Jamais il ne s'était aussi senti au plus bas de son état mental. A Poudlard il avait beau faire le fort, marcher droit mais ce n'était qu'une apparence. Au fond Alec n'était qu'un homme brisé en milles morceaux dont la glue n'était pas assez forte pour le recoller. Sa vie avait volé en miette et ces dernières continuaient de s'émietter petit à petit jusqu'à ce que tout s'envole. Tout n'était qu'une question de temps.

Il aurait aimé pouvoir assurer comme Leopold qu'une solution existait. Oh Wallace lui avait déjà proposé d'extraire les souvenirs pour le faire aller mieux mais Alec refusait d'oublier sa femme et son fils. Même si ça lui brûlait les entrailles il ne pouvait pas les jeter par la fenêtre. Son but n'était pas non plus de blesser ses amis et pourtant Leopold venait de le dire lui même qu'il le tuait, que son état le tuait. Son interlocuteur le délogea de son épaule, les yeux rougies d'Alec cherchant à fuir le regard de l'autre.

- Je n'y arrive pas Leo...j'essaye je te le jure..c'est trop fort...

Il ne pouvait pas rester dans cet état, c'était très clair mais Alec ne voyait pas ce qu'il pourrait faire pour arranger les choses. Il faisait en plus des actions bizarres comme embrasser son ami, une pulsion soudaine assez gênante. Heureusement Leopold n'avait pas aborder la chose. Ce dernier avait posé sa main sur sa joue, une chaleur rassurante dans ce corps engourdi par le froid.

- Et selon toi...que devrais je faire Leo ? Je sais que tu m'en veux pas...que tu mets mon attaque sur le dos de l'alcool, ce qui n'est pas totalement faux...Mais je tiens beaucoup à toi et de t'avoir fait du mal, même involontairement, me débecte...

Il soupira, passant une main dans ses cheveux trempés par la pluie qui continuait de tomber depuis tout à l'heure. C'était loupé pour être au sec sur le chemin du retour.  

- Je pensais faire une année sabbatique loin d'ici...au pôle nord peut être...pour me changer les idées, m'éloigner de tout ca...De mes souvenirs, du monde magique...

Avoua t-il à voix basse. Se retrouver à devoir fréquenter les progénitures des mangemorts, des coupables qui avaient ruiné sa vie ne l'aidait pas du tout dans son affaire. Revenir parmi les sorciers il y a 13 ans n'avaient été peut être pas sa meilleure résolution.

Alec & Leopold Ҩ « Allez viens boire un petit coup à la maison »

Que pouvait il lui dire sinon d'essayer plus fort ? De ne pas lâcher prise et de continuer sans jamais baisser les bras ? Malheureusement rien, il lui semblait qu'aucun de ses mots ne pouvaient guérir ses blessures les plus profonde et à part lui offrir son soutiens, lui montrer qu'il serait toujours présent quoi qu'il arrive, il ne savait que faire. Aussi il se sentait misérable, lui qui voulait toujours aider tout le monde, démunis pour la première fois et forcé de se rendre compte que la situation le surpassait. Alors quand Alec lui demanda ce qu'il devait faire, il ne sut que dire, incapable de trouver une réponse satisfaisante à cette question désespéré.

- Alec…

Tenta t’il quand ce dernier évoqua que le fait de lui avoir faire du mal le rendait fou, ne donnant pourtant suite à ce début de phrase, baissant légèrement les yeux et les fermant un instant en inspirant. Il ne pouvait pas lui en vouloir, pour la simple et bonne raison que lui-même ne s’était jamais pardonné certains agissements, certaines décisions qui avait couté si cher à ses amis les plus proches. Alors comment pouvait-il se permettre de lui faire la morale ? Lui qui n’arrivait plus à regarder en face celle qui fut sa meilleure amie et qui faillit perdre la vie par sa faute ? Oh ça ne l’était pas selon elle, pourtant Leopold ne s’était jamais pardonné ce qu’il lui était arrivé durant la guerre. Mais il ne voulait pas penser à ça, pas ce soir. Fronçant les sourcils en passant une main sur ses yeux fatigués, il releva ensuite la tête vers le ciel et se mit à côté d’Alec pour se ranger sous la gouttière. Lui qui voulait faire comme au bon vieux temps, rentrer mouiller de la tête aux pieds au château, c’était gagné. Malheureusement les rires qui devaient accompagner cette escapade n’étaient pas au rendez-vous…

Son ami lui avoua alors ses projets à voix basses. Son désir de s’en aller loin pour oublier son passé, couper les ponts pour l’aider à aller de l’avant. Resserrant son manteau avant de plonger ses mains dans ses poches, il fixait un point invisible devant lui, le regard dans le vague.

-  Si tu crois que cela peu t’aider je ne suis pas en droit de te retenir.

Dit-il lui aussi à voix basse, même si le ton employé laissait sous entendre que cette idée ne l’enchantait guère. Il soupira finalement, posant le derrière de son crane contre le mur qui lui faisait dos.

- Je ferais tout pour que tu retrouves le sourire, si accepter que tu t’en ailles fait partie des étapes qui pourrait t’aider à aller mieux alors je devrais m’y faire. Chacun a eu une approche différente pour oublier, moi j’ai fui, fais comme si rien ne s’était passé et ce n’est sûrement pas la meilleure des solutions…

Concéda t’il en esquissant un sourire, tournant la tête vers son collègue avant de conclure.

- Mais réfléchis y bien, ici il y a des personnes qui peuvent t'aider et pour moi ce n'est pas un travail qui peut s'accomplir seul.

C'était absurde, s'exiler ne l'aiderait en rien, Alec le savait parfaitement. Un souvenir poursuivait la personne, peu importe où elle allait, c'était impossible d'y échapper. Le professeur de runes pourrait aller s'enterrer sous terre que rien ne changerait. La solution n'était pas par là, il avait tout simplement aucune idée du chemin à faire pour s'en sortir. Alec savait qu'il avait des amis sur qui compter, qui le soutiendrait dans sa tâche quelle qu'elle soit, Leopold en était le parfait exemple.
Son ami avait aussi apparemment eu des problèmes et avaient décidés de les fuir pour oublier. Alec cherchait de quoi il parlait, ça ne pouvait pas être juste de ses conquêtes comme la fille de l'auberge.

- Qu'est ce que tu fuis Léo ?

Il avait changé de sujet, s'intéressant à son ami depuis des années et qui au final lui dissimulait des choses. Du domaine de l'amour ou autre, Leopold était en fait quelqu'un d'assez mystérieux malgré tout sous son air jovial. Alec avait quitter le mur pour se mettre en face de son ami, son visage marqué par la pluie affichant un air inquiet. Si le professeur de runes ne pouvait pas s'aider lui même c'était différent pour les autres. A présent il ne s'agissait plus de lui mais de Léo, et si son coup de folie était bien venu pendant quelques minutes il était totalement partie.

- Je sais que tu me caches des choses mais si tu as des problèmes ou besoin de parler d'un truc je suis là  

Il leva les yeux vers le ciel et haussa les épaules avant de rajouter.

- Enfin dans un endroit plus sec c'est peut être mieux...une chambre ca devrait aller non ?

Alec n'était pas contre non plus de se sécher parce que mine de rien un sorcier ça pouvait attraper un rhume même si leurs potions étaient plus efficace que les médicaments moldus pour le soigner.

Alec semblait s’être calmé à tel point que personne n’aurait pu soupçonner qu’il y a de cela à peine deux minutes il s’acheminait à donner des coups de poing violent au mur ou même qu’il l’avait embrassé, ce qui avait de quoi déstabiliser son ami. Depuis le début de cette soirée son collègue était imprévisible, instable, il n’arrivait à prévoir aucunes de ses actions et cela le déstabilisait grandement, ne sachant plus sur quel pied danser. Il y avait-il eu un déclencheur de cette bipolarité qu’il lui découvrait ce soir ? Car il ne pouvait mettre la chose sur un autre compte que celui d’un trouble psychique indéniable, lui confirmant que son ami avait besoin d’aide. Mais maintenant que devait-il faire ? Jouer encore une fois le rôle de celui qui n’avait rien vu et qui allait laisser passer ? Ne pas poser plus de questions et se dire que ça passerait ? Et si un jour cela était fatal à son ami ?

Ce dernier vint lui faire face, plantant son regard clair dans le sien et lui demandant calmement ce qu’il fuyait. Il ne voulait pas inverser les rôles, il n’avait pas envie de s’allonger dans le canapé pour lui parler de sa vie alors que le souci majeur ce soir c’était le comportement d’Alec. Il y a de cela quelques minutes il lui affirmait qu’ils devaient s’éloigner, maintenant il lui demandait de se confier… Que quelqu’un lui donne la solution, lui ne suivait plus rien et il détestait que les choses lui échappe à ce point. Enfonçant ses mains dans les poches de son manteau sans quitter son ami du regard, il esquissa une sorte de sourire en haussant les épaules et approuva d’un signe de tête quand son collègue lui assura qu’il était là s’il voulait parler. Oh il n’aimait pas le ton solennel que prenait cette conversation surréaliste… Et il n’était pourtant pas au bout de ses surprises quand Alec lui proposa de prendre une chambre. Tentant au mieux de s’en sortir avec humour, le professeur lui confia un brin joueur.

- Oh Alec je t’avouerais que je ne suis plus certain d’avoir le cœur à découvrir les petites surprises que tu m’as promis plus tôt.

En matière de surprises il avait après tout eu sa dose ce soir, en fin de compte il ne lui avait qu’à moitié mentis… Sortant ses mains de son manteau et les frottant l’une contre l’autre avant de souffler dedans il reprit un brin frigorifié.

- On devrait reprendre la route du château puisque l’idée de retourner prendre un verre me parait en être une mauvaise… Rentrer sous la pluie, frigorifié et trempé de la tête aux pieds, ça ne te dis rien ? Douce nostalgie, tu auras raison de moi un jour !

Lança t’il, chantonnant, quittant son abris pour aller sa planter au milieu de la rue, recevant de plein fouet la pluie tonitruante qui tombait du ciel. Il en rit cependant, tendant sa main vers son ami pour l’inviter à le rejoindre.

- Le feu de cheminé du grand salon nous attends, on y sera mieux crois-moi.

Aussi, il préférait que son ami soit en un lieu sûr et il n’y avait lieu plus sûr que Poudlard. Mais il ne pouvait lui présenter les faits de cette manière… Il se rendait alors compte qu’encore une fois il avait fui sur tous les sujets, le concernant lui, concernant Alec et les concernant eux. Une habitude, on ne les change pas…

Comme d'habitude Leopold ne répondit pas à sa question. Une habitude qui agaçait parfois Alec mais ce dernier ne se sentait pas la force d'insister pour ce soir, plus tard il reviendrait là dessus. Et franchement il préférait voir son ami sourire plutôt que de le voir triste. Chose que évidemment Alec était la cause ces derniers temps ci cause de ses soucis mentaux. Le professeur de runes se promit de faire de son mieux pour que son état s'améliore et cesser d'inquiéter ainsi les autres.

- Dommage ça sera pour une autre fois...

Répondit il avec une moue jouant la déception. Penser à autre chose que à ses problèmes c'étaient aussi rentrer dans le jeu de son ami. Jusqu'à atteindre son lit Alec en avait finit pour aujourd'hui avec ses lamentations. En plus de ça sa main lui faisait mal à force d'avoir cogner et son bras blessé n'était pas sans douleur non plus.

- Comment oublier vu comment on s'est fait engueuler par le concierge d'avoir tout sali

C'était drôle aujourd'hui de se retrouver à travailler à présent indirectement avec un concierge. Alec pouvait voir à quel point ce job n'était pas facile tellement les enfants étaient pas soigneux du tout.

- Allons y mon ami !

Lanca t-il en français avec son bel accent anglais. Un feu de cheminée les attendaient gentiment.

- Le premier arrivé devra expliquer pourquoi Poudlard est tout boueux !

Alec se mit alors à courir en direction du château tout en riant tout seul.

Un éclat de rire plus tard, Alec s’en était allé en courant après avoir évoqué les colères de Rusard le concierge de l’époque qui ne les avait pas à la bonne, lancé un pari amusé et lui avoir fait part de sa déception sur le fait que ce ne serait ce soir qu’il lui en ferait voir toutes les couleurs. Enfin… Pourquoi n’arrivait il pas à se réjouir du fait que son collègue semblait soudainement aller mieux ? Il aurait dû rebondir sur cette joie, l’accueillir à bras ouvert et jouer le jeu ! Mais non, un court instant Leopold resta sous la pluie à voir la silhouette du professeur s’éloigner vers le château avec l’entrain de leurs quinze ans. Le souci était là, si Alec avait l’air d’aller mieux ce n’était qu’une apparence, il voulait bien croire aux coups de pieds qu’on s’infligeait mentalement pour se ressaisir mais pas aux guérisons miraculeuses. La même question alors : Que faire ? Question qu’il lui avait posé plus tôt, à la limite du désespoir car incapable de trouver la réponse.  Finalement ils n’avaient encore que survoler le problème et ce n’était pas la une solution convenable. Il était à parié que dans les jours à venir, une goutte viendrait à nouveau faire déborder le vase et Alec allait peut être se faire de nouveau du mal et si c’était le cas il allait s’en vouloir amèrement. Pour le moment il avait été la première victime, mais si cette folie qui semblait doucement consumé son ami s’abattait sur quelqu’un de plus faible ? De moins au courant ? D’un élève par exemple qui n’aurait rien demandé… Alec était-il seulement capable de s’en prendre à un de ses élèves ? Le simple fait de se poser la question inquiétant grandement Leopold.

Il finit par courir à la suite de son ami, ses vêtements trempés l’empêchant légèrement de se mouvoir comme il l’aurait souhaité. Peut-être devait-il lui-même en parler à quelqu’un d’autre pour connaitre son avis sur la question, Wallace… ? Même si l’idée de lui demander son avis sur un problème qu’il peinait à résoudre le débéquetait, question de fierté, il allait peut être devoir la mettre de côté juste pour cette fois. Après tout dans l’école il lui semblait qu’ils étaient ceux qui le connaissait le mieux, avec qui ils avaient partagé tant, alors…

Soit, il lui en parlerait. Il réalisait cependant qu’il avait peur que la conclusion à tout ça soit que son ami doive passer par la case St Mangoust, détruit par l’idée qu’il ne pouvait pas l’aider complétement et que l’aide dont son ami avait réellement besoin le surpassait peut être lui-même. Il voulait bien fuir ses soucis, mais ceux qui impliquait quelqu’un de son entourage et qui était bien ancré dans l’actualité c’était finalement impossible. Mais ils trouveraient, il en était certain... Il lui restait assez d'optimiste pour être persuadé que les choses allaient s'arranger et qu'Alec allait enfin retrouver sa force d’antan. Tant que cet espoir la existait il n'avait rien à craindre.

C'est donc en essayant de se vider la tête qu'il continua de courir pour rejoindre le château le plus rapidement possible car il n'avait nullement oublié le défi que son collègue lui avait lancé et si il y avait bien une chose qu'il pouvait faire ce soir c'était le relever. Aussi ce n'était pas lui qui donnerait la moindre explication !