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 We're not cool, we are free, and we're running with blood on our knees [Hellico ♥]

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Haimon J. Bogart
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MessageSujet: We're not cool, we are free, and we're running with blood on our knees [Hellico ♥]   We're not cool, we are free, and we're running with blood on our knees [Hellico ♥] EmptyMer 22 Oct - 18:57



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Depuis mon retour en ces murs, j’avais une certaine tendance à traîner là où on m’y attendait le moins. La salle commune des Serpentards était devenue un endroit à éviter, évidemment. Entre Crétin Premier qui se pavanait comme s’il avait déjà rétabli la monarchie chez les sorciers  et qu’il était le premier roi depuis des siècles à gouverner, Eugenia qui incarnait à elle toute seule toute ma frustration, toute mon envie et tout mon désir, le tout en un seul regard, et tous ces abrutis aux dents longues qui voyaient en moi le paria avant le battant, le renégat avant le gagnant, je n’avais aucune envie d’arpenter les sombres couloirs décorés aux couleurs vert et argent. A quoi bon ? S’ils ne savaient pas ce qu’ils perdaient, ils ne comprendraient probablement pas ce qu’ils gagneraient. Négocier avec des abrutis ne faisait certainement pas partie de mes loisirs. Le temps, à défaut d’être systématiquement de l’argent, était une ressource précieuse que je ne souhaitais en aucun cas gâcher.

Les règles de mon nouveau jeu étaient limpides et faciles à appliquer : il s’agissait de trouver l’endroit où j’étais le moins susceptible d’atterrir, et de m’y terrer. Dernièrement, la volière m’attirait des scores de folie. Naturellement, Haimon Bogart n’avait pas de chouette, tout le monde le savait, ou presque. Je n’avais donc aucune raison de hanter ce lieu rempli de volatiles. Et pourtant, me voilà là, perché sur une sorte de meurtrière, les talons plantés dans la pierre alors que je maintenais un équilibre précaire pour ne pas passer par-dessus bord. Le suicide n’était guère à mon goût, même dans les moments les plus atroces et les moments les plus incertains, je n’avais pas envie d’abandonner ma vie au vide et au vertige. J’étais bien trop hargneux pour cela.

A califourchon sur mon ouverture fenestrielle, dos à la pierre, j’inspirais l’air frais de la fin de l’automne, du début de l’hiver. Les chouettes et les hiboux évitaient cette ouverture comme la peste, ayant compris qu’un animal pas assez plumé et trop poilu pour elles y avait élu domicile. J’aimais bien cette idée d’être l’exception qui confirmait la règle, et la tranquillité des lieux m’étais, je devais l’admettre, précieuse. Je me laissais un instant aller à fermer les yeux, mais ce ne fut qu’une brève expérience : lorsque les pieds ne touchent plus le sol, se priver de la vue conférait une impression de vertige assez grisante mais tout aussi dangereuse lorsqu’on était à une telle hauteur.

La désertion de la tour m’avait toujours fasciné : il s’agissait d’un endroit particulièrement agréable, et pourtant très peu fréquenté. La plupart des étudiants gardaient leurs messagers volants à portée de main, parfois même près de leurs dortoirs, si bien que même les épistoliers les plus assidus ne traînaient qu'épisodiquement par ici. Quant aux autres habitants de Poudlard, il fallait croire que la plupart d’entre eux préféraient le Quidditch lorsqu’il s’agissait de s’élever au dessus des autres. N’y avait-il donc qu’un rêveur comme moi pour jouer les Rapunzel dans la tour la plus haute du château ? Cette idée ne me déplaisait pas. Et puis, je n’allais pas me plaindre d’avoir trouvé un peu de tranquillité, s’isoler était devenue une chose compliquée depuis que mon visage méritait de figurer sur ces affiches de western ringardes, au dessus d’un mot équivoque : WANTED.

J’avais rapidement compris qu’en tournant le dos à ma famille, je perdais aussi quelques alliés, voire amis. Il y avait bien Silver qui, fidèle à elle-même, n’hésitait jamais à s’afficher avec moi, quoiqu’en pensent mes détracteurs. J’étais ravi de la retrouver dans la même filière que moi. Nous étions binôme depuis nos premiers jours à Poudlard, je m’étais presqu’habitué à toujours l’avoir dans les parages durant les cours. Sa loyauté me touchait, même si je ne le disais pas. Du reste, il m’était compliqué de fréquenter Audric ou Eugenia. Eugenia pour des raisons assez évidentes, Audric parce que, comme toujours, il était surbooké. Ce type était un ministre avant même de le devenir officiellement, et je ne voulais pas m’imposer dans son programme, surtout pas après m’être déjà imposé dans sa maison familiale. Cela ne voulait pas dire que j'avais moins confiance en lui qu'auparavant, juste que je ne pouvais pas éternellement être le petit frère pot de colle. La « bonne surprise » de la rentrée, c’était Serena. J’en venais presque à me réjouir qu’elle ait perdu la mémoire : d’une part parce que ça lui offrait enfin cette tranquillité, loin de notre vie de famille mouvementée, qu’elle avait tant cherchée, d’autre part parce que nous n’avions finalement jamais été aussi proches. Elle était l’une des personnes avec qui je passais le plus de temps, et je devais admettre que j’appréciais de plus en plus sa compagnie. Dépouillée de ses tourments, elle était une jeune femme exquise, presqu'insouciante, et j'étais heureux de faire partie de sa phase de reconstruction. Elle avait besoin de repères, et si par le passé j'en aurais été un bien piètre, j'avais envie de croire que celui que j'étais devenu au fil de ces derniers mois était digne d'être un pilier pour quelqu'un. Et pour parfaire ce tableau, il y avait celle qui était récemment devenue un pilier pour moi. Tallulah de son prénom, même si je l'appelais rarement ainsi, préférant la taquiner gentiment sur ses talents divinatoires. Devin, je ne savais pas si elle l'était, divine, pour sûr. Si je disais cela à n'importe qui, on ne croirait très probablement totalement épris d'elle. Ce n'était pas le cas, mon cœur était encore prisonnier d'une certaine héritière Bogart qui ne semblait pas vouloir le relâcher. Avec Tallulah c'était encore tout autre chose, quelque chose d'inexplicable et d'étonnamment exaltant. Je ne saisissais moi-même pas tout à fait ce qui s'était immiscé en moi, mais je n'essayais pas de le combattre.

Un bruit du côté des escaliers et de l'unique entrée dans la volière me tira de mes rêveries et m'arracha le sourire contemplatif qui s'était emparé de mes lèvres à la pensée de ceux qui me faisaient tenir le coup. Prétendre que la vie de Prince Déchu était facile tous les jours était grotesque, mais se réjouir de ce qu'il me restait ou de ce que j'avais gagné était un énergisant sans pareil. J'attrapai ma baguette jusque là sagement rangée à ma ceinture, la tripotant pensivement, mais prêt à la brandir s'il le fallait. Je repassais d'ailleurs ma jambe pendant dans le vide de l'autre côté de la fenêtre, les pieds bien sur terre et en meilleur équilibre qu'il y a quelques secondes. Je n'étais habituellement pas de nature paranoïaque, mais lorsque vous êtes quelqu'un que l'on préfère voir hors du tableau, autant ne pas jouer les imprudents.

L'origine du bruit finit par pointer le bout de son nez. A priori, pas un ennemi, mais nos opposants pouvaient parfois prendre un visage bien inattendu, aussi, rien ne changea dans mon comportement : je ne baissai pas ma garde sans pour autant me crisper d'avantage. Je me contentai de l'accueillir avec un sourire. Je venais juste d'arriver, et déjà une visiteuse, la journée s'annonçait plus chargée que d'ordinaire. Je n'avais jamais véritablement eu l'occasion de lui parler, mais je savais qu'elle était proche de Silver, ce qui nous faisait au moins une alliée commune. Je l'avais vu quelques fois avec Loki également mais ne connaissais pas la nature de leur relation. Et nos relations communes se résumaient plus ou moins à cela à ma connaissance. Ah non, elle était sortie avec Eren semblerait-il, mais ça, à part qu'elle avait des goûts calamiteux en hommes, ça ne me disait pas grand chose sur elle. A moins qu'elle ne soit une de ces filles incapables de passer à autre chose, une groupie du morveux venue se pavaner sous mon nez parce que son idole m'avait usurpé mon titre ? Peu probable. Détestable comme il était, le fan club d'Eren ne devait pas crouler sous les inscriptions. Le mien non plus au demeurant, mais c'était nettement plus facile à vivre avec un ego de taille raisonnable.

Ne la voyant ni écrire, ni chercher un oiseau à la patte duquel attacher un courrier, j'haussai les sourcils, continuant de jouer avec ma baguette du bout des doigts.

▬  Ne t'embête pas pour moi, j'admire juste la vue

Une façon de dire que si elle attendait que je parte et d'être seule pour s'occuper de sa missive, elle allait probablement attendre longtemps. Je ne comptais pas partir tout de suite. Mes plans de la journée se résumaient à rendre visite à Tallulah dans son bureau, mais je ne pouvais le faire qu'en fin d'après-midi, lorsque les cours étaient terminés. Et nous étions à peine en fin de matinée. Les étudiants n'allaient pas tarder à se ruer dans la grande salle pour s'en mettre plein la panse. Une raison de plus pour vêtir mon manteau de solitude tout en haut de ma tour et de ne pas en bouger.


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Dernière édition par Haimon J. Bogart le Dim 30 Nov - 19:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: We're not cool, we are free, and we're running with blood on our knees [Hellico ♥]   We're not cool, we are free, and we're running with blood on our knees [Hellico ♥] EmptyLun 27 Oct - 21:05



Libère moi.  
Tâche mon plumage du sang de nos tortionnaires, je glisserai dans tes doigts l'arme d'or qui saura le faire flancher.  


J'ai toujours rêvé d'être libre. Je pensais que je l'étais, lorsque je riais aux éclats avec Caleb. Je pensais que je l'étais lorsque nous avons abandonner les notre pour quitter le monde et vivre de nos passions. Qui pourrait se vanter de tout avoir plaquer, tout abandonner, vivre sur des économies, finir dans des motels miteux, un cadre digne de film d'horreur et fini sur les plus grandes scènes de divers pays ? Qui pourrait se vanter d'avoir tout claquer, vivre son rêve et de réussir ? Je n'en connais pas beaucoup… Et je me pensais libre lorsque je tournoyais sur cette scène et que ma voix s'élevait pour eux, pour moi, pour lui, pour tout le monde, pour ces gens venu pour nous, réuni pour un message, une idéologie. La force et le courage, la liberté et l'amour, toutes ces choses qui bercent les vies d'ados, tous ces messages trop matures, ces valeurs universelles qui traversent les âges et les mondes. La musique pour communiquer, les mélodies pour ressentir, nous étions un groupe sorcier qui se produisait aussi sur des scènes moldus. On continuera encore. Parce que jamais je ne renoncerai à cela. Je me pensais libre aussi lorsque j'ai fumé la première fois. Je me pensais libre aussi, lorsque j'ai sniffé le première fois. Dieu que j'étais libre lorsque je dansais dans cet autre univers, multicolore et si beau. J'entendais les saveurs, je sentais les sons, putain, c'était si bon. Je ne m'étais jamais sentis aussi libre. Pourtant, j'étais captive de mon corps. Prisonnière d'un monde et de règle, qui même en les ayant quitté, largué, balancé, elle vous retombe sur le coin de la gueule. Captive de mes émotions, de mes rancœurs et d'une vie toute entière.

Tu sais ce que ca fais de mater la personne que tu aimes le plus sur cette Terre, crever à tes pieds, convulser avant de rendre son dernier souffle ? Tu sais ce que ca fais d'être seul ? J'aimerais que oui, tu le saches, putain, parce que sinon, tu vas rien comprendre, tu vas t'en foutre. Et tu en as le droit, il est même fort probable que tu t'en fiches, mais je m'en fou. Parce qu'il est pas question de mon frère, il est pas question de cette famille que t'as lâché comme je l'ai fais des années plus tôt. Il est pas question de toutes ces personnes qui t'ont tournés le dos, qui affirment autant de fois que quiconque le réclamera, que tout est de ta faute, que c'est toi le problème, l'erreur, la chose incontrôlable. Ils comprennent pas notre problème, ils comprennent pas ce que l'on veut. Je veux être libre et faire mes propres choix. Je veux être libre et voler de mes propres ailes. Je m'en fou, si j'me pète la gueule, je m'en fou si je perds des plumes, j'apprendrai de mes échecs. Mais je ne répondrais pas tel un pantin, un automate, un enfant formaté à des ordres sans saveurs, à des actes stupides, qui ne m'appartiendront jamais.
Mais il est même pas question de ces personnes que j'ai fini par détester, la chair de ma chair, le sang de mon sang. Les mêmes éclats d'or dans les cheveux, les mêmes éclats dans les yeux. Non, c'est pas la famille, c'est rien de tout ça. C'est juste la liberté. La liberté. C'est juste briser mes dernières chaînes, me débarrasser de cette lame coincée entre mes côtes depuis trop longtemps. Je veux la retirer, Haimon, tu comprends pas. Je l'ai oublié pendant des années, je l'ignorais, je ne la sentais plus. Et puis il est là, il est revenu comme un faucon, un vautour affamé qui attends que ça… Il me blesse toujours, et j'en ai marre d'être faible, tu comprends ? J'en ai marre d'eux tous, j'ai besoin de finir tout ce que j'ai commencé… Me liberer. Enfin. Leur faire comprendre qui je suis, et surtout ce que je ne serais jamais : leur jouet.

Mais je ne sais plus quoi faire. Je l'admet, je l'avoue, j'ai besoin d'aide. On ne me l'impose pas, c'est moi qui vient la chercher, la trouver. Te trouver. Mais t'es introuvable. Juste une ombre qui s'efface, qui se faufile, véritable anguille. C'est frustrant, surtout lorsque je te cherche. Mais j'ai des écho, et je comprends un peu, j'abandonne. Jusqu'à ce que l'envie se transforme en besoin. Je n'ai rien à faire aujourd'hui, si ce n'est terminer quelques devoirs. Alors ouais, je te cherche, parce que tu fuis les repas, je l'ai vu.

Alors lorsque je déboule dans la volière, je m'arrête, je fige lorsque je te vois enfin. Mirage, espoir, hallucination, je n'en sais rien. Oui, j'ai passé des heures à te chercher, et il ne m'est jamais venu une seule seconde à l'esprit de réfléchir à ce que je pourrais bien te dire. Bonjour, moi c'est Hell, ca fait deux semaines que j'ai arrêté de comploter contre ma famille. Foutaise.
J'inspire calmement, mes mèches blondes caressant mes joues légèrement rosies. Mes yeux bleus s'accrochent à toi. Haimon, c'était un prénom, c'était un nom, une silhouette. Mais je n'avais jamais réellement pris le temps de t'observer, et surtout pas d'aussi prêt. Le charme Bogart, cette beauté destructrice et tentatrice face à laquelle on devrait se détourner au lieu de rester, comme moi, à observer. Tu leur ressembles à tous sans leur ressembler. Il y a cette assurance dans ta manière de te tenir. Cette désinvolte qui traduit une certaine lassitude. Mais cette lueur au fond de tes prunelles qui me prouve que t'es pas si différent d'eux. T'as pas baissé les bras… T'as juste pris les choses en main.
Et comme face à tout autre Bogart, je me sens minuscule. Cette assurance qui vous porte et vous élève. Ton regard qui glisse sur moi, tes quelques paroles qui m'arrachent un léger sourire, haussant légèrement un sourcil. « Je te cherchais… » Et comme j'ai l'air étrange et illuminée en disant ca. Je souris, baissant mon regard un instant, mal à l'aise. « Enfin, je veux dire… » Non, c'est clairement ça, que j'ai voulu dire. « J'ai… J'aurais besoin de ton aide. » Pour éradiquer ta propre espèce. Comme c'est mignon. Je me mord la lèvre inférieure, relevant mon regard vers toi. Je suis capable de chanter devant des milliers de personnes, capable d'embrasser le premier venu, de sortir et faire des conneries plus grosses que moi, d'insulter un homme qui fait deux têtes de plus que toi…. Mais demander de l'aide… Le demander à un Bogart… Etrangement, j'ai l'impression de marcher sur ma propre fierté. « Tu vas me trouver tarée, et au fond… Je m'en cogne assez… Mais j'ai cru comprendre… Qu'on avait une… Personne en commun qui… » Me casse les couilles. Juste envie de lui faire ravaler sa fierté, le foutre plus bas que Terre. Le voir tomber, l'observer de haut. L'ignorer, tout simplement. J'inspire un peu et souffle, la prunelle trouble, l'assurance à mile lieues. « .. Nous pourrissais la vie. » Je cherche ton regard, ton intérêt. Putain, prends ma main et laisse moi marcher à tes côtés, juste le temps d'unir nos forces et le foutre à terre. Je m'en fou du reste. Je veux pas faire de mal à sa fiancé, ton ex-tienne, ta cousine et que sais-je encore.  « Eren. » Tel est le nom maudit. Je fronce un peu les sourcils.

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MessageSujet: Re: We're not cool, we are free, and we're running with blood on our knees [Hellico ♥]   We're not cool, we are free, and we're running with blood on our knees [Hellico ♥] EmptyDim 30 Nov - 20:34



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Je l’étudiais, et je n’essayais même pas de m’en cacher. La tête un peu baissée, mes yeux ne la lâchaient plus, suivant ses gestes, analysant ses expressions. Elle avait piqué ma curiosité à partir du « je te cherchais ». Me chercher ? Pourquoi ? Nous ne nous connaissions pas, ou à peine. Elle savait nécessairement qui j’étais, nous les Bogarts, nous étions connus comme le loup blanc, et pas en bien. Je la connaissais aussi nécessairement, elle était une star, à sa manière. Mais de là à me chercher… quelque chose m’échappait. Les précisions ne tardèrent pas à suivre. Mon aide ? Je me demandais ce qui lui faisait penser que j’allais lui accorder. Je n’avais pas exactement une réputation de bon samaritain, c’était même plutôt l’inverse. Mais je ne dis rien, me contentant de la fixer, attendant qu’elle développe.

Le développement ne tarda pas non plus. Elle n’eut pas franchement besoin de prononcer le nom maudit pour que je sache de qui elle parlait. Des gens qui me pourrissaient la vie, il n’y en avait pas 150.  Il y en avait certes quelques uns qui ne me rendaient pas la vie facile–et bizarrement tous leurs noms de famille commençaient par Bo et finissaient par Gart- mais pour aller à parler de pourriture… un seul visage me venait en tête, un qui me donnait envie de grimacer ou de vomir, selon mon état de sérénité.
Malgré tout, et surtout malgré l’évocation de ce sinistre clown que j’avais envie d’étrangler avec son nœud papillon à poids, un sourire s’installa sur mes lèvres alors que, presque par automatisme, le cynisme s’invita sur ma langue :

▬  J’espère que tu ne vas pas me demander de lui organiser son enterrement de vie de garçon…

Mes yeux brillaient maintenant d’une lueur presque maléfique. Plus que piqué ma curiosité, elle l’avait prise par la gorge, et tiré à elle. Les interrogations me consumaient déjà, mais je n’avais pas envie d’avoir l’air trop empressé, trop enthousiaste. Rien ne disait qu’il ne s’agissait pas d’un bête piège, je préférais tâter un peu le terrain avant de me ruer tête baissée dans cette invitation au complot.

▬  Je suis surpris qu'on ait poussé tes errances vers moi, je ne pense pas être une grosse menace pour lui en ce moment

C'était, techniquement, à la fois parfaitement vrai et parfaitement faux. Certes, je n'étais, en apparence, pas une menace, Eren ne m'avait d'ailleurs probablement jamais autant sous-estimé. Mais je pouvais devenir une menace. Je comptais le devenir. Je ne voulais juste pas dévoiler toutes mes cartes à la première venue, préférant feindre la faiblesse pour le moment. Prêcher le faux pour savoir le vrai, la base de la manipulation. Non pas que j’avais dans l’idée de manipuler cette demoiselle, mais tant que je ne pouvais la classer avec certitude dans le groupe des alliés, elle allait par défaut dans le groupe des potentiels ennemis. L’instinct de survie, que voulez vous…

▬  Je n'ai jamais su dire si les ennemis de mes ennemis étaient véritablement mes amis

Commentai-je, les yeux brillants, animés d'un intérêt nouveau. C’était une manière légère, presque plaisante, de dire que je ne savais pas trop quoi attendre d’elle.
Que des gens abhorrent ou méprisent Eren, cela ne m'étonnait pas, après tout il était haïssable et méprisable. Ce qui m'intéressait généralement, c'était POURQUOI ils avaient développé ces sentiments haineux, et qu'est-ce qu'ils souhaitaient en faire. Je n'allais certainement pas apporter mon aide à quelqu'un souhaitant lui faire une blague vicieuse mais somme toute inoffensive, c'était à mes yeux une perte de temps absolue. Quite à associer mes forces à quelqu'un, autant frapper un grand coup. Et un coup utile, de préférence. Pour les blagues de mauvais gouts, il y avait assez de misérables plaisantins aux 4 coins du château pour ne pas moi aussi me mettre à cacher des algues mordeuses dans les draps et des seaux d’eau sur les portes.

▬  Mais je suis tout ouïe, en quoi puis-je t'être d'une aide quelconque au sujet de ce morpion ?

Mieux valait la jouer finaude, la laisser venir et m'exposer ses plans, idées ou aspirations. Inutile de me lancer d'entrée de jeu dans une tirade exposant le fin fond de ma pensée sur le sujet Eren. D'autant que rien ne me disait que cette jolie demoiselle n'était pas une sbire envoyée par Eren lui-même pour tâter le terrain et savoir si je représentais un danger sérieux pour lui et son futur. Autant qu'il reste persuadé qu'il était tout puissant. C'était en se surestimant et en sous-estimant les autres que les plus grands avaient chuté, il n'y avait pas de raison pour que les fouines comme mon cousin échappent à cette règle. Je n’attendais pas d’elle un plan infaillible à base de cartes et de gadgets juste… une première estimation du sort qu’elle lui réservait. Eren se réjouissait sûrement de s’unir à Eugenia pour le meilleur et pour le pire, il n’avait juste probablement encore aucune idée du ou des visage(e) que pouvait avoir Le Pire…

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MessageSujet: Re: We're not cool, we are free, and we're running with blood on our knees [Hellico ♥]   We're not cool, we are free, and we're running with blood on our knees [Hellico ♥] EmptyLun 22 Déc - 17:59




     



« Libères moi. »
Tâche mon plumage du sang de nos tortionnaires,
je glisserai dans tes doigts l'arme d'or qui saura le faire flancher.  
Tes prunelles luisent fixement. Elles me sondent et me transpercent. Mais pourtant je relève encore la tête, mes orbes glacées s'accrochent aux tiennes. Ma fierté contre la tienne, ma pudeur aux douves, mes délicates lèvres closes mais pourtant si habiles à craquer le venin de la vipère que je ne suis pas. Parfois, je me demande pourquoi je revête les couleurs des Gryffondors. Je n'ai pas leur courage, je suis une véritable anguille qui se faufile sur la roche, putain de veuve noire qui tisse se toile pour abattre ses crochets sur sa victime… Et je n'en ai jamais eût de victime. Je n'en veux qu'une seule. Un seul but pour déchirer ce costume qui persiste à me faire porter. Je veux qu'il ouvre les yeux, qu'il comprenne que je ne lui appartiens plus. Je veux inonder sa bouche du goût amer de la honte, de la haine, de cette défaite que je vais lui claquer à la gueule. Mais ce n'est pas mon quotidien comme vous autres. J'ai besoin d'un allié de taille. Quelqu'un qui sait. Et il te hait. Je le sais. Il ne cessait de parler de toi à une époque. Et rien n'a changé.

Tu souris et tu ouvres enfin la bouche. Tu ne déverses que du cynisme. Oh, et même cela pourrait très bien m'aller, si il me permettait de le mettre plus bas que terre, l'humilié devant la crème des familles de sang pur. J'ai déjà été renié. Je me contrefous des conséquences que cela aura sur moi, mon visage, mon nom, ma famille. Qu'ils se démerdent.

J'hausse néanmoins un sourcil en entendant la suite et je réponds bien trop franchement, te coupant presque la parole : « Personne ne m'a poussé vers toi… Et mes errances je les garde pour moi. J'ai souvenir, fut un temps, lorsqu'il était encore à Durmstrang… » Ecole où j'ai fais ma scolarité aussi. Poudlard n'était pas de mon choix. Seulement une obligation pour catalyser ma mauvaise énergie disait-on après la mort de mon aîné. « … Il n'avait que ton prénom comme seule chose à écraser… Du moins, plus que les autres. » Puisqu'il est bon de rappeler qu'Eren ne considère personne si ce n'est sa propre personne. Mais toi, tu étais plus que ces insectes, comme il se plaisait à les appeler. Tu étais une vermine qui lui pourrissait la vie, même en étant loin de toi. « Et absolument rien ici… Ne m'a prouvé que cette situation avait changée… Bien qu'il ai obtenu ce qu'il désirait. » Le trône des Bogart. L'homme qui tiendra d'une main de fer les intérêts, les économies de la famille. Lui qui guidera les autres. Lui qui devra s'imposer face aux autres et se faire respecter par les siens avant même de réussir à conquérir le reste.

Tes prochaines paroles me tirent un sourire ou soupire, je ne saurais trop le dire. C'est bien trop prévisible. Vous êtes tellement au plein cœur des dramas, des complots que vous ne savez plus à qui se fier si ce n'est vous-même. C'est d'un pathétisme incroyable. Je serais tellement fatiguée face à cela. Je me suis toujours tenue bien loin de ces histoires, des problématiques puériles de ces familles mais pourtant par ce geste je vais me plonger moi-même en plein cœur des histoires de la famille la puissante d'Angleterre. Où est MA logique à moi, bordel ?! Je veux m'en prendre à la personne qui sera un jour, la personne la plus influente d'Angleterre. Je ne dois pas rater mon coup. Je veux qu'il n'ait aucun moyen de riposter. Après cela, je signe définitivement l'arrêt de ces conneries. Il ne sera plus rien à mes yeux si ce n'est qu'une pourriture qui a imploser sous son égocentrisme. Et toi.. Toi, tu vas m'aider. J'ai besoin de ton aide.
Ta dernière question me laisse silencieuse un instant. Je te fixe sans rien dire. Dois-je canaliser toutes les horreurs qui me traversent le crâne ? Je fini par répondre, bien plus bas, dans un souffle, taisant à peine cette envie de détruire. Ce n'est pas du sadisme c'est autre chose… Une envie de vengeance. « Je veux… Qu'il réalise à quel point il est mauvais de sous-estimer certaines personnes… Je veux qu'il soit humilié devant tout le monde… Il te haït. Et moi je connais sa plus grande faiblesse. » Silence. Rien n'est donné, rien n'est fait. Mon regard est déterminé et planté dans le tien. J'ajoute, lentement : « Je veux simplement qu'il s'en souvienne. » Que cela reste gravé en lui trop longtemps. Que je lui rende la pareille, que je me libère de cette colère qui ne fait que s'embraser lorsqu'il s'approche et m'heurte trop violemment.  



     
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