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Sujet: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Jeu 5 Juin - 22:32
Les mots qu'on ne dit pas
"Il y a des mots qui brûlent mes rêves, tant d'interdits sur mes lèvres, que je n'avoue pas"
N'importe quel élève ou étudiant vous le dira, Poudlard la nuit a une toute autre saveur. Le soleil couché, les pas des préfets et autres professeurs résonnant dans les couloirs deviennent vos pires ennemies, le moindre bruit fait s’accélérer votre cœur de peur d'être prit en dehors de votre salle commune et d'en tirer une belle punition. Et c'est d'autant plus le cas à présent qu'un nouvel inquisiteur a passé les portes de la Fabuleuse en quête d'un dangereux criminel. Mais pour peu que vous échappiez à tous ces obstacles, je puis vous assurer que vous y découvrirez des facettes inattendu de certains de vos camarades d'école. Quoi que pour ma part, la seule facette à laquelle j'avais toujours eu droit était celle de gars comme ce crétin de Philleas Henddington, ou encore celle de Flynn Wilder tiens. Partout des crétins de la pire espèce, à première vue nés pour venir me pourrir la vie. J'en suis presque venue à me demander si ma sœur n'avait pas lancé une malédiction contre moi, qui pousserait les gens à me brusquer là où je ne désire au fond rien de mieux que leur indifférence. Du calme, de la tranquillité. Autant dire que lorsqu'on appartient à la maison des rouge et or c'est beaucoup demander. C'est pour ça que je traîne autant en salle d'étude le soir. Cette dernière est toujours ouverte, mais passé le repas du soir plus personne n'y va. J'y révise, j'y rêvasse. Qu'est-ce que ça peut bien faire au fond ? L'intérêt est seulement de m'éloigner des gens, plus particulièrement des filles de ma maison. Le peu d'entre elles que je côtoie m'ont vrillé le cœur, les autres me fatigue. A croire que le Choixpeau se plaît à rassembler les piles électriques ensemble sans penser une minute au ramdam que cela entraînera. J'imagine que c'était plus calme du temps où le pôle universitaire n'était pas là, mais que voulez-vous, il faut bien faire avec...
Accoudée à une table, je tourne mollement les pages de l'Histoires & Secrets des lignes de la main – Niveau III. Je dois connaître ce bouquin par cœur à force mais ne m'en lasse pas. Tant de choses à découvrir avec seulement quelques traces sur la peau, comment ne pas trouver cela fascinant ? La plupart des gens trouvent la divination stupide et sans intérêt. Ils n'y voient que des fabulations, et autant dire que je n'ai plus de quoi me plaindre de la foule quand viennent mes heures de divination renforcée. Tant pis, mes yeux volent entre les légendes et les reproductions de gravures nettes et précises que renferme l'ouvrage jusqu'à papillonner dangereusement. Quelle heure est-il au juste ? Il faudrait que je songe à retourner au dortoir mais mes jambes sont lourdes et une paresse sans nom m'a prise en grippe. Après dix minutes de torpeur, même mon bouquin ne m'intéresse même plus, je tombe de sommeil. La tête dans les bras, je cache mon regard de la mince lumière de la pièce et ferme les yeux. Passe une minute, puis deux, puis trois. Un murmure. Un écho. Lentement je me sens perdre conscience et ce qui me tend les bras me terrifie. Ça recommence, comme avec Flynn. J'entends, sent, voit, des choses bien trop réelles pour n'être que des songes, mais qui ne sont pas encore la réalité. Doucement, une ombre, une silhouette se dessine. Je déteste ces moments où ma conscience n'est pas encore éteinte mais durant lesquels mes rêves commencent déjà à prendre forme. Vient se calquer à l'ensemble encore informe la sensation d'un chatouillement qui me fait frémir, une plainte animale. Mal à l'aise, je me tortille dans mes propres bras sans plus savoir si je rêve ou non quand soudain, une douleur vive me fait redresser vivement la tête et crier au passage.
« Whaaaïe ! » Je me masse douloureusement la joue en découvrant dans le même temps la source de mon mal. « Lux, sale bête ! » Cette saleté de bestiole, toujours fourrée dans mes pattes ! Il lui prend quoi à ce foutu chat de venir me mordre comme ça !? Il ne devrait pas être avec Ja... Oh non. Je soupire bruyamment, me passant la main dans les cheveux. C'est chaque fois la même chose. La même rengaine qui se répète incessamment. Ce crétin qui se fourre dans de beaux draps et son chat, ou fléreur, ou je ne sais quoi qui s'en vient me trouver. Je n'essaie même plus de me défaire de son félin trop collant, ce dernier n'en démord jamais et est plus têtu qu'une mule lorsqu'il s'agit de son maître. Cependant, un détail m'inquiète. Aussi agaçant soit-il, Lux ne m'a jamais semblé aussi pressant, aussi tendu. S'il m'a souvent miaulé à l'oreille, jamais il ne m'avait attaqué, et la façon qu'il a de se presser et de mordiller mes chaussures ne me laisse rien présager de bon. Assénant comme s'il était en mesure de comprendre, je ramasse mes affaires que je fourre à la hâte dans mon sac et lui emboîte le pas.
« C'est bon, c'est bon, calme-toi, je te suis ! »
Je n'ai pas eu le temps d'éteindre derrière moi que déjà le voilà qui détale. Je fronce les sourcils. C'est pas bon ça, il est trop nerveux. Je me met alors à imaginer le pire. Dans quoi cet imbécile de Jake a-t-il bien pu se fourrer encore !? Je m'imagine déjà devoir aller taper à la porte des Serdaigle comme ce fut le cas une fois, mais c'est avec un certain soulagement que je le vois se détourner des escaliers pour poursuivre sa course à l'étage. Ne pas se faire chopper surtout, ne pas se faire chopper ! Je me stop net lorsque je vois où se glisse l'animal. Il revient, me fixe.
« Non, ça hors de question ! » Je parle à un chat. Je trouve ça complètement dingue, surtout pour moi qui n'ait jamais eu d'animal en dehors du hibou de la famille mais oui je parle à un chat. Et traitez moi de folle mais cette bestiole me réponds. Du moins à sa manière puisqu'à peine ai-je dit non et me suis-je arrêtée que le voilà qui feule et s'agite de nouveau. Par Merlin j'arrive pas à croire que je suis là, en plein milieu de la nuit devant l'entrée des toilettes des garçons. J'ai soudain une pensée pour Hodgson qui m'a récemment sauvé d'une lourde altercation dont je porte encore les marques. Si jamais il me trouvait là je n'aurai plus qu'à mourir de honte ! Mais déjà voilà Lux qui réitère ses plaintes et s'engouffre dans la pièce. J'hésite encore quand soudain, un gémissement met mes sens en alerte. Tant pis pour la fierté, le ridicule, la pudeur et tout ce qui s'en suit. Me précipitant, il me faut plusieurs minutes avant de trouver celui que je cherche, avachis sur le sol dans un état que je ne lui connais désormais que trop bien, Lux lui tournant autour. Je lève les yeux au ciel en le découvrant ainsi, la chemise débraillée, les cheveux à moitié trempé et l'allure guillerette. Contrairement à ce qu'il laisse croire Jake est loin d'être un imbécile... Sauf...Dans ce genre de situation. A mes pieds gisent quatre fioles vides. J'en shoote une de colère tout en pestant pour moi-même avant de fouiller dans mon sac à la recherche d'un mouchoir. Me concentrant autant que faire se peux malgré les paroles braillardes du Serdaigle dans mon dos, je change le tissu cellulose en serviette éponge que je passe sous le lavabo avant de venir m'agenouiller près de celui que je ne sais plus comment considérer. J'ai trop honte pour dire que cet abruti est mon ami mais c'est encore ce qui s'en apparente le plus.
« Tu peux pas t'en empêcher hein ? Quatre cette fois en plus ! » Lui crachais-je au visage d'une voix pleine de reproches. « Espèce de sombre crétin de Serdaigle complètement immature et inconscient, qui... » Je soupire. Ça ne sert à rien de s'énerver, encore plus de lui dire des trucs pareils alors que ça... ça... Ce n'est pas lui. Je finis par me radoucir, passe le linge frais dans sa nuque. Y'a aucun moyen de le faire redescendre sans passer par l'infirmerie alors tant pis, on fera comme d'habitude, même si ça signifie devoir passer la nuit avec lui assise dans les toilettes des mecs.
Il faut vraiment que j'apprenne à me faire des amis moins craignos sérieux.
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Dim 8 Juin - 16:33
Les mots qu'on ne dit pas
Réveil en sursaut. Je n'étais pas dans mon lit, et ce n'était même pas la nuit, mais bien le soir. J'étais dans cette fichue bibliothèque où je finissais par passer ma vie. Les recherches sur les meurtres de ma mère et celle de Rubens avaient été tellement fascinantes aujourd'hui que je m'étais endormi la tête la première sur le bouquin. Heureusement que je ne bavais pas en dormant sinon c'en était fini de l'ouvrage qui me servait d'oreiller.
La bonne nouvelle, c’était je ne faisais presque jamais de cauchemars sur la mort de ma mère lorsque je dormais si peu. Ce n'était d'ailleurs pas ce qui m'avait tiré de mon sommeil en urgence. Est-ce que je venais vraiment de rêver que j'embrassais Arya ? Les sourcils froncés et le regard perdu dans le vide, n'importe qui pouvait voir que j'étais perturbé au premier coup d'œil. Heureusement la plupart de mes voisins étaient occupés à déchiffrer un vieux grimoire ou à plancher sur leurs devoirs. En soupirant, je refermai l’ouvrage, décidant que je n’arriverai probablement plus à me concentrer là-dessus pour aujourd’hui. De toute façon, il était déjà tard. Et j’étais fatigué.
Et je n’aimais pas être fatigué.
Car qui disait fatigue, disait assoupissement, qui disait assoupissement disait généralement cauchemars. Il y avait des jours où j’étais prêt à errer toute la nuit sans boire une goutte –les jours où je voyais Callum, ou ceux où Bony m’entraînait dans ses conneries- et clairement ce soir n’en était pas un. Je fis un passage par la chambre pour récupérer mes petites fioles avant de partir à la tour d’astronomie, qui était un de mes endroits favoris pour picoler en toute tranquillité. Au passage, Lux m’avait aussi rejoint, sentant probablement ce qui se tramer. Ce fléreur pouvait parfois être pire qu’un parent, à contrôler mes faits et gestes. Il était d’ailleurs particulièrement doué pour me jeter « le regard désapprobateur ». Parfois je soupçonnais ce félin d’être en vérité un animagus, trop d’intelligence dans ce regard….
Comment avais-je finalement atterri aux toilettes ? Après avoir englouti plusieurs fioles, j’avais commencé à avoir chaud, beaucoup trop chaud. La meilleure idée qui m’était venue était alors de filer aux toilettes pour m’asperger d’eau. Naturellement, j’aurais pu aussi aller dans les douches mais enfin… On n’est pas toujours au plus fort de sa logique quand on est ivre.
Arrivé dans les toilettes, je crois avoir immédiatement passé ma tête sous le robinet, en foutant partout sur ma chemise, sur le sol, et probablement sur Lux aussi au vue du miaulement indigné qui vrilla à mes oreilles. L’avantage de la potion d’ivresse, c’était que contrairement à l’alcool, s’asperger d’eau froide n’en diminuait pas les effets. J’étais donc toujours aussi saoul, quoique plus frais et plus trempé, alors que je me redressais. J’hésitais à retourner à la tour d’astronomie, mais ça me semblait soudainement très, trèèèès loin. Le carrelage des toilettes n’était probablement pas la chose la plus confortable au monde mais enfin…. Ne disait-on pas que chaque endroit peut être un petit coin de Paradis ?
« Lux »
Gémis-je, lamentablement, tout en me laissant glisser contre le mur pour finir affalé au sol.
« Vas donc me chercher quelqu’un d’marrant qui picolera avec moi »
Genre… Némésis. Ah ouais, sauf que Némésis m’évitait, et si elle voyait Lux débarquer, elle était sûrement capable de lui filer un coup de pied pour l’envoyer valdinguer. Mauvaise idée. Bah, je faisais confiance à Lux pour me trouver ce dont j’avais besoin. C’était une brave bête. Et en attendant son retour, histoire d’être sûr de maintenir le niveau au top, je m’enfilais une autre petite fiole. Son cadavre alla rejoindre les autres, par terre, et je me fis une note mentale de les récupérer avant de partir car j’avais eu un mal fou à me les procurer mine de rien !
Combien de temps passa ? Aucune idée. Ca me parut long et… très court à la fois. Raisonnement de bourré ça. Et puis j’entendis une voix, de l’autre côté de la porte. Difficile de dire la voix de qui, ma perception était clairement altérée, et la voix déformée par la paroi qui nous séparait. Je ne comprenais d’ailleurs pas grand-chose à ce qu’elle disait. L’espace d’une minute, je paniquais. Etait-ce un professeur ? Le concierge ? Ce sursaut de stress me fit me redresser un peu, et mon cerveau turbinait déjà à toute allure pour trouver une excuse à mon état.
La porte s’ouvrit, les battements de mon cœur passant à au moins 10 000 à l’heure, je crus même que mon système cardiaque allait lâcher et puis… la pression retomba alors que mes yeux s’arrêtaient sur le visage dépité d’Arya.
« Putain ! Arya ! Tu m’as fichu la trouille de ma vie ! »
Oui alors, bon, certains diraient que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même puisque c’était moi qui avait demandé à Lux de me ramener quelqu’un mais… Merde quoi ! Prenant une grande inspiration, je me laissai à nouveau aller contre le mur, fermant un instant les yeux. Je les rouvris la seconde suivante, les dardant sur mon fléreur dont le regard passait d’Arya à moi et inversement.
« Sérieusement ? Je te demande quelqu'un de fun avec qui lever le coude et tu me ramènes Arya? »
Lâchai-je, une note dubitative dans la voix. Non parce que je savais à quoi m’attendre avec elle : elle allait me faire la morale. Elle en profita pour shooter une des fioles et je grimaçai : d’une part parce que je sentais qu’elle n’était pas de bonne humeur, d’autre part parce qu’elle avait probablement cassé ma fiole.
Et lorsqu’elle finit par s’accroupir à mes côtés, ce fut effectivement pour me sortir mes 4 vérités. Je plissai le front, fronçai les sourcils, jetant au passage un regard accusateur à Lux qui m’avait ramené ma mère au lieu de me ramener mon pote, métaphoriquement parlant bien sûr. J’attendis qu’elle se calme, parce qu’elle finissait généralement par le faire, frissonnant légèrement alors qu’elle passait son mouchoir humide dans ma nuque –déjà trempée, au demeurant.
« Piapiapiapia, arrête donc d’être la tue-l’ambiance de service et prends en une, de fiole ! »
Répliquai-je, tout en me doutant qu’elle allait m’envoyer bouler. Au moins, j’aurais tenté ! Et puis elle serait sûrement de meilleure humeur avec un petit coup dans le nez –ou en tout cas pas de pire humeur. Haussant les épaules, adoptant ma moue de gamin coupable comme je le faisais souvent pour échapper à ses foudres –et notez bien que ça ne marchait d’ailleurs jamais- je décidais de tirer ma meilleure carte : le détournement de sujet.
« J'ai rêvé de toi »
Lâchai-je donc, tout sourire, alors que Lux s’installait sur le sol, ne nous lâchant pas de ses yeux perçants, comme pour nous surveiller. Je m’apprêtai à élaborer l’histoire du rêve en question, avant de me souvenir de la chute, et de froncer les sourcils. Ouais, non. En fait ce n’était peut être pas une si bonne idée de lui parler de ce rêve. Même pas du tout. Elle allait me prendre pour un barj, dans le meilleur des cas.
« Mais le rêve n'était pas super intéressant »
Ajoutai-je donc immédiatement, agitant ma main dans le vide comme pour le chasser de la conversation. L’art de détourner le sujet vers un sujet qu’on veut aussi détourner… La potion d’ivresse avait quand même ses défauts. J’espérais juste qu’Arya mettrait ce genre d’incohérences sur le compte de mon ivresse. Attrapant une des petites fioles dans ma poche de pantalon, je l’agitai sous son nez.
« Alors, tu m’accompagnes ? »
Et d’ajouter, l’air de rien.
« Si tu ne la bois pas, c’est moi qui la bois »
Et ça, ça devait bien la convaincre de se joindre aux festivités, non ?
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Mer 11 Juin - 14:24
Les mots qu'on ne dit pas
"Il y a des mots qui brûlent mes rêves, tant d'interdits sur mes lèvres, que je n'avoue pas"
Est-ce seulement possible pour un homme d'être aussi intelligent étant sobre et aussi foutrement con une fois ivre ? En ce point Jake ne cesserait jamais de m'étonner. J'avais beau savoir pourquoi il le faisait, je ne comprenais décidément pas ce qu'il trouvait de si satisfaisant à se trouver dans un tel état au beau milieu de l'école. Heureusement pour nous qu'il ne buvait pas vraiment, se contentant finalement de jouir des effets d'un filtre plutôt que d'un véritable alambique. Cependant le problème restait fatalement le même et tous les sermons, toutes les discussions que nous avions pu avoir à ce sujet n'avaient finalement abouti à un meilleur résultat. Jake était ainsi. Un véritable électron libre, le genre d'homme qui fait ce qui lui chante quand bon lui semble sans se préoccuper de ce qui l'entoure. Pas même de mon humeur. Pensait-il sincèrement me dérider en me proposant de boire avec lui ? J'avais déjà une réputation bien assez lamentable comme ça sans besoin d'ajouter camarade de beuverie ou alcoolique en devenir sur ma liste.
Tentant de le rafraîchir tant bien que mal, je le vis me tendre sa moue adorable de petit garçon prit en faute. Je détestais quand il faisait ça ! Ça me rappelait constamment la bouille d'Abigail quand je le punissais et qu'il tentait de me faire abdiquer la sanction. En outre si ce genre d'expression était attendrissante sur le visage poupon de mon petit frère, voir un homme de mon âge se prêter à ce jeu m'agaçait. Poussant sa joue du bout des doigts, je râlais après lui.
« Arrête ça un peu, t'es ridicule! »
Maladroitement, tentant de m'y prendre sans trop le toucher, je défis les bouton du haut de sa chemise, desserrant sa cravate pour laisser de l'air à sa gorge. Et fidèle à son habitude, ce fut à ce moment que Jake opéra son fameux tour du changement total de sujet. Rêver de moi ? A voir le sourire qui ornait son visage j'étais prête à parier que dans ses songes j'avais le rôle le plus ridicule qui soit. Celui du porte-manteau ou de la chimère. Peut-être m'y voyait-il en tenue de clown, mais la gravité qui succéda à sa première expression me fit froncer les sourcils à mon tour. Pas si intéressant. Bouai... Sans doute cet idiot venait-il de s'en rappeler et préférait ne rien dire pour éviter de me vexer. Pour le coup, ce type est tellement tordu que je n'en voulu pas savoir davantage sur les gamineries qu'il pouvait me prêter dans ses songes. Au moins les siens étaient-ils sans doute drôle ou moqueur. Le genre de rêve que j'aurai volontiers troqué avec ces visions incessantes qui venaient hanter mes propres nuits. Le genre de rêve que j'aurai préféré à cette situation cauchemardesque qu'il venait de poser sous la forme d'un dilemme : le laisser s'enfoncer un peu plus encore dans l'ivresse ou m’enivrer moi-même. C'était là le choix qu'il m'imposait
Je le fixais alors de l'air le plus désapprobateur du monde, comme si rien de ce qu'il n'avait pu me demander jusque lors n'avait été aussi insensé que ça. Je jetais ensuite un œil à la fiole tendue. Je ne pouvais en aucun cas le laisser s'enfiler une nouvelle dose de cette merde liquide, mais avait sans doute encore moins l'envie de finir comme lui.
« Qui s'occupera de toi si on est ivres tous les deux, idiot... ! » Lui arrachant le flacon des mains, je le vis sourire bêtement comme s'il pensait m'avoir vaincu, comme si la victoire était assurée, et me délectait légèrement de voir son expression fondre lorsqu'au lieu de vider le contenu du litre entre mes lèvres, je glissais ce dernier dans la poche de ma jupe, comme l'on confisque un jouet dangereux à un enfant. Oui, mon amitié avec Jake se résumait la plupart du temps à ce puéril substitut de baby-sitting qu'il ne méritait même pas au fond sachant qu'il fut un temps où lui-même ne s'arrêtait jamais pour me venir en aide lorsque je me faisais attaquer dans les couloirs. Ba, quelle importance... Je n'avais pas besoin d'un chevalier en carton dans son genre, pas plus qu'il n'avait besoin de moi au fond. Aussi euphorique fut-il, il ne s'était jamais vraiment mit en danger jusque lors. Finalement j'étais seulement plus tranquille en pouvant m'en assurer moi-même. Ainsi, nous restions là assis contre le mur des toilettes comme deux cons. Il fallait qu'on parle. Qu'on se trouve un sujet de discussion qui ne finisse pas en dispute. Autant dire que du coup les choix étaient limités, mais je finis par rebondir sur ce qu'il avait dit plutôt, pas par réel intérêt mais pour nous occuper. Après tout, le temps qu'il décuve, on en aurait sûrement pour une bonne partie de la nuit.
« Bon alors raconte, c'était quoi ton rêve pas intéressant ? » Je le vis se tendre, l'air de vouloir éviter le sujet. Décidément vu sa tête, je n'allais certainement pas apprécier. J'imaginais déjà le pire, des trucs du style « j'ai rêvé qu'en fin de compte t'étais un mec » et autres trucs de ce genre pas du tout agréable à entendre. Cependant je n'avais aucune autre idée de conversation me venant, alors, sans trop y réfléchir, je finis par balancer l'air de rien.
« Si tu me raconte, je t'accompagnerai la prochaine fois et sans faire la rabat-joie, ok ? »
Non mais quelle blague. Me prendre une cuite avec Jake... Sans parler du fait qu'à dire ça je l'encourageais dans son vice là où je n'avais jamais voulu que l'en tirer. Bah, de toute façon, c'est pas comme si mes petites remontrances avaient jamais eu le moindre effet sur lui. Je pouvais bien lui prendre la tête et l'engueuler comme sa mère, Jake avait la tête trop dur et se foutait bien que ça me plaise ou non de le voir se foutre en l'air ainsi. Alors si au moins pour ce soir j'arrivais à repousser l'échéance avec des promesses qui ne seraient sans doute pas tenues, grand bien nous fasse.
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Mar 24 Juin - 19:44
Les mots qu'on ne dit pas
« Lux, Lux s’occupera de nous ! »
Lançai-je, avec la force et le désespoir du dernier argument sur terre.
Avec l'alcool, je devenais naïf : lorsqu'elle accepta ma petite fiole, le sourire victorieux s'installa avant même qu'elle n'en avale le contenu. Alors forcément lorsque je vis disparaître ma précieuse potion dans sa poche, c'était comme si le monde s'effondrait - le monde de bisounours en tout cas. Le reste semblait relativement stable encore.
« Tricheuse ! Rends la moi ! »
M'exclamai-je comme un enfant alors que je me redressais un peu pour bondir sur Arya et reprendre mon bien. Avec toute la maladresse du monde je perdis mon précaire équilibre et m'étalai comme un sac à patate sur la pauvre lionne. Résultats des courses : la petite fiole était toujours bien à l'abris dans la poche de la brune et la brune en question me servait dorénavant de matelas de fortune. Roulant sur le côté pour lui rendre sa liberté je poussai un petit grognement d'inconfort alors que j'essayais de me relever de ma mission qui fut un échec total. Ma chute avait du faire peur à Lux car il avait reculé et nous fixait maintenant avec un air suspicieux. Je continuai de me mouvoir avec toute la grâce et la distinction d’un éléphant épileptique pendant quelques secondes encore, le temps de retrouver ma position initiale –assis par terre avec un semblant d’équilibre- avant de me calmer à nouveau.
Ouais. Tout ça pour ça. Je n’avais pas avancé d’un centimètre –ni figurativement, ni littéralement- mais j’avais perdu une fiole dans la bataille. Ma dernière, par ailleurs. Je n’avais plus qu’à vivre sur mes réserves. La bonne nouvelle, c’était que vu mon état, les réserves intérieures étaient encore conséquentes. La mauvaise, c’était que ma sainte ni touche d’amie était désespérément sobre et que mon dernier espoir de la faire passer du côté alcoolisé de la force s’était envolé dans sa poche.
« T’es nulle »
Fis-je remarquer, au passage, un air boudeur faisant facilement oublier que j’avais déjà 21 sur le visage. L’alcool m’infantilisait, entre autres effets pervers. Sur le moment, ça ne me paraissait pas nécessairement une mauvaise chose. C’était même plutôt mignon, un grand enfant, non ? A en croire l’air désabusé d’Arya, elle ne semblait pas du même avis que moi. Elle devait même être en train de se dire quelque chose comme « qu’est-ce que j’ai fait au monde pour hériter d’un ami comme ça ? ». Je la connaissais trop bien. Je savais même ce qu’elle pensait. Généralement, en tout cas.
Je croisai les bras, bien décidé à montrer mon mécontentement de toutes les façons possibles, juste au cas où le message n’était pas encore passé. Savait-on jamais, hein ! Je fus tiré de mes démonstrations de bouderie par la voix de ma baby sitter désignée volontaire, et j’en oubliai presqu’instantanément que j’étais censé faire du boudin. Oh non ! Pas le rêve ! Pourquoi est-ce qu’elle le remettait sur le tapis, ce fichu rêve ? Ce n’était qu’un rêve. Qui en a quelque chose à faire des rêves ? Personne ! Personne ne croit aux rêves. Parce que ça ne veut rien dire un rêve. Rien du tout. Si ça voulait dire quelque chose, je rêverais de me taper Scarlett Johansson… ou de devenir un alchimiste de grand renom. Pas d’embrasser Arya. D’autant qu’Arya avait un goût prononcé pour les losers, j’en savais quelque chose, et je n’avais pas envie de tomber dans la case des losers !
J’allais l’envoyer avec agilité sur les roses, lorsqu’elle insista une nouvelle fois, s’essayant maintenant aux pots de vin pour m’amadouer. Je plissais les yeux, doutant fortement qu'elle tienne cette promesse là. J'étais saoul, pas arriéré, j'arrivais encore à distinguer une fausse promesse d'une vraie, particulièrement avec une Arya que je savais prête à tout pour atteindre son but. Et d'ailleurs si je répondis à sa question ce n'était en aucun cas parce que j'espérais la voir m'accompagner dans ma prochaine escapade alcoolique, mais plutôt parce que ne pas répondre me paraissait suspect au possible !
« Je... Euhm... On... »
Wow. Comment pouvais-je être à la fois le type qui arrivait à convaincre toute une école qu'il était quelqu'un qu'il n'était pas réellement et offrir un si piètre jeu d'acteur pour taire un secret ? C'était pathétique. Autant se balader avec une pancarte « Je mens. Totalement et complètement. Et mal en plus du reste. » Allez Jake, réfléchis, un rêve normal, simple, sans sens caché, sans trucs bizarres. Un truc dont tous les mecs rêvent… Enfin non, peut être pas. Un truc dont tu pourrais rêver, toi et ton esprit tordu et noyé dans l’alcool.
« Tu... Embrassais... »
Non, non, mauvais départ… Recule. Recommence. Non, ne recommence pas ! Ca sera encore plus louche ! Finis ! Dis un truc, vite !
« Lux ! C'est ça, tu embrassais Lux ! »
Un sourire vint trancher mon visage d'une oreille à l'autre tant j'étais fier de ma trouvaille. Un peu moins ivre et avec du recul, j'aurais roulé des yeux d'exaspération tant ce faux rêve sonnait... Faux ? Oh et au fond... Quoi de plus crédible qu'un rêve trop ridicule pour être inventé ? Ouais, tout compte fait, c’était pas mal comme invention. De toute façon j’étais bourré comme un coin, Arya le savait, elle allait probablement juste se dire qu’un pauvre type comme moi ne pouvait QUE faire des rêves aussi crétins que celui-là.
« Vous étiez très mignons tous les deux... D'ailleurs de tous tes petits copains il est clairement le meilleur choix »
J'essayais d'avoir l'air railleur plus que désapprobateur même si de fait je devais surtout avoir l'air bien ivre. Et puis... Ce n'était pas comme si c'était la première fois que je critiquais ses précédents mecs. C'était aussi mon rôle en tant qu'ami de la prévenir lorsqu'elle faisait des choix déplorables ! Il se trouvait que, par hasard, elle ne faisait QUE des choix déplorables. Et j’avais beau le lui répéter, ça ne l’empêchait pas de réitérer sans cesse les mêmes erreurs. Parfois j’en venais même à me demander si elle ne faisait pas exprès de sélectionner le Crétin du mois juste pour me faire grogner… mais ce serait partir du principe que la demoiselle faisait tout en fonction de moi, ce qui n’était clairement pas le cas. Je pense même qu’au contraire elle essayait de faire le plus de choses possibles complètement détachées de moi… pas de bol, le destin semblait toujours vouloir nous ramener l’un vers l’autre. Et quand ce n’était pas le destin, c’était Lux. Mais Lux et son 6eme sens, c’était en quelque sorte mon destin… Et voilà que je repartais dans des considérations d’homme ivre.
Cette constatation me rendit inexplicablement grognon –moi qui étais de si bonne humeur il y a quelques minutes à peine- et je décidai sans raison apparente de me recroqueviller sur moi-même dans mon coin de salle de bain. La chemise humide commençait à me tenir froid, mais les couvertures ne couraient pas vraiment les carrelages des toilettes.
« Et tu sais quoi ? Tu m’énerves ! »
Hein ? Comment ? D’où est-ce que ça sortait ? Aaaah mais… si, si, il y avait une suite parfaitement logique à mon raisonnement. De 1, elle m’énervait à toujours choisir des mecs débiles et méchants –ouais, je n’étais toujours pas passé à autre chose. De 2, elle m’avait pris ma dernière fiole, et là j’avais très envie d’en remettre une petite couche, histoire de ramener la joie de vivre et de faire taire cette espèce d’amertume qui m’avait soudainement envahi.
« Rends moi ma fiole ! T’en feras rien de toute façon… »
Grognai-je, enfonçant ma tête dans mes épaules dans l’idée d’encore plus me recroqueviller sur moi-même, sans doute dans l’espoir de grappiller un peu de chaleur. Pourquoi il ne foutait pas le chauffage dans ces foutus toilettes ? Le carrelage était glacial, ma chemise aussi, l’eau aussi… et Arya aussi, tiens ! Même pas capable de m’faire un p’tit câlin pour me réchauffer. Fallait quoi ? Que je me roule à ses pieds en la suppliant pour avoir un peu de chaleur humaine ? Non mais zut aussi ! Elle le voyait bien que je me transformais en glaçon, non ?
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Mar 1 Juil - 21:26
Les mots qu'on ne dit pas
"Il y a des mots qui brûlent mes rêves, tant d'interdits sur mes lèvres, que je n'avoue pas"
Comment avais-je pu être assez naïve pour croire que je pourrai lui confisquer sa précieuse élixir sans en subir les conséquences ? Décidément, dans la catégorie des imbéciles de service, Jake était et resterait toujours le lauréat en titre, décrochant la palme avec brio ! Pour preuve, plutôt que de se tenir tranquille et d'éventuellement râler après son triste sort comme l'aurait fait tout bon ivrogne qui se respecte dans une situation semblable, lui avait préféré me sauter littéralement dessus, me coupant net la respiration sous la pression du poids de son corps désormais affalé sur moi. C'est que malgré le peu d'effort qu'il devait faire pour s'entretenir, il n'était pas dénué de muscles cet imbécile, de quoi rendre sur le coup inutile toute tentative de crier ou de pester. Rien à faire, cette buse de Jugson m'empêcha tout mouvement avant que ne lui vienne la brillante idée de se relever de lui-même, me laissant enfin le loisir de lui exprimer le fond de ma pensée.
« Mais qu'est-ce qui va pas chez toi sérieux !? »
J'avais en horreur qu'on me touche, qu'on me tripote. Pensez bien du coup que recevoir toute la délicatesse éléphantesque de Jake sur moi n'avait pas été une partie de plaisir. Non, ça n'en était vraiment pas une, en témoignait ma chemise que je tentais de remettre en place du mieux que je pu tout en essayant d'ignorer vaillamment la teinte cramoisi qui devait désormais orner mes joues devenues brûlantes. De honte ou de gêne. Peut-être les deux. Ajoutez à cela ses bienveillantes paroles m'assénant que j'étais nulle, et voilà qui vint parfaire ce tableau idyllique que j'aurai préféré oublier. «Et toi t'es qu'une truffe ! », me contentais-je de répondre, visiblement piquée au vif par ce qui venait de se passer. Taux de répartis zéro, mais après tout je m'adressais à un type complètement à côté de ses pompes. Je pouvais bien trouver l'insulte la plus élaborée qui soit qu'elle ne le toucherait pas plus que ces trois pauvres mots mal choisis. Pourquoi, Merlin, pourquoi avait-il fallu que je reste traîner dans la salle d'étude ce soir ? Si je détestais la cohue des dortoirs de ma maison, au moins cette dernière avait-elle l'avantage de ne pas être accessible à cette maudite boule de poils qui désormais, nous dévisageait de son petit air désapprobateur. Je lui tendis un rictus, l'air de lui demander s'il voulait notre photo, avant de tendre un peu mieux l'oreille vers ce que mon Serdaigle d'ami pouvait bien avoir à me dire. Je lui avais demandé de me raconter son rêve faute d'avoir trouvé mieux comme sujet de conversation pour le tenir éveillé et surtout, faute de savoir comment le tirer de la bouderie dans laquelle il s'était enlisé. C'est que ça pouvait durer un moment avec lui, et que mine de rien, contrairement à ce qu'on aurait pu croire en nous voyant constamment nous chamailler dans les murs de l'école, je n'aimais pas me disputer avec lui. Je n'aimais ça avec personne à vrai dire, mais dès qu'il s'agissait de Jo', d'Isaac ou de Jake, tout prenait une dimension plus forte, tout devenait soudain plus important.
Concernant l’enivré du groupe, je devais reconnaître avoir encore du mal à affirmer publiquement mes sentiments à son égard, mais en ce qui me concernait j'avais cessé de me voiler la face depuis un bout de temps. Il m'énervait. Vraiment, il ne cessait jamais de m'enquiquiner mais je devais reconnaître que les jours sans lui étaient moins drôles, moins supportables. Peut-être étais-je un brin maso en ce sens, mais il m'était difficile de m'imaginer pour de bon une semaine, voir moins encore sans nos joutes quotidiennes. Me plaindre de lui était devenue une habitude, mais la plus étrange au fond était celle d'avoir appris à aimer ça. En quelques sortes... Enfin, Jake sembla vouloir répondre, du moins eut-il du mal à formuler quelque chose de cohérent. Je m'apprêtais à me moquer de lui, peu habituée que j'étais à le voir perdre ainsi ses moyens, quand soudain, sa réponse fit s'arrêter le temps en moi. Il avait rêvé de moi. De moi embrassant... Mes yeux s'arrondirent comme des billes alors même que le sang vint affluer à mon visage, faisant tambouriner mon cœur comme un fou dans ma poitrine. Je regrettais aussitôt d'avoir pensé que son rêve bizarre ne pourrait être qu'un truc absurde qui aurait pu détendre l'atmosphère, voyant dans l'air gêné qu'il avait l'annonce d'un nom qui n'allait forcément pas me plaire. Ce dernier vint pourtant, et Merlin m'en soit témoin, je crois ne m'être jamais sentie si ridicule. Lux. Non mais sérieusement ! Je répétais, un sourcil levé et l'air totalement abruti, comme si ce qu'il venait de dire n'avait aucun bon sens. (Ce qui de fait n'était pas le cas d'ailleurs...)
- « Lux ? T'as vraiment rêvé que j'embrassais ton chat ? » Je soupire. « Non mais n'importe quoi... »
Oui, c'était vraiment n'importe quoi son rêve, mais je devais admettre que pour le coup, j'aurai donné ce que j'avais de plus cher pour pouvoir me vanter de faire ce genre de rêve. Les miens plutôt du genre...Cauchemardesque et par dessus tout prémonitoire. De quoi vous pourrir la vie. Et à ce moment, je levais les yeux au ciel, croisant les bras à mon tour en soufflant suite à la remarque qui suivit. Et allez, ç'aurait été étonnant que le sujet ne soit pas abordé ce soir sachant qu'il fallait toujours qu'il mette les pieds dans le plat. Je n'étais pas douée pour les relations amoureuses. Mes piètres expériences ne m'avait apporté que de la douleur ou de l'indifférence, de l'ennui en tous les cas, m'offrant dans le même temps une super réputation de boulet. Je n'oublierai jamais ce soir du bal de Noël durant lequel j'avais entendu derrière moi des compliments vite chassés par des paroles bien moins flatteuses dès lors que les auteurs avaient remarqué qui j'étais. En gros, je faisais fuir les mecs bien et attiraient ceux n'ayant rien de mieux à faire de leur vie que d'embêter les autres. Une vraie vie de rêve comme on dit. J'aurai aimé ne pas relever, mais même si je méprisais mes...exs ? Sans doute bien plus que Jake ne le ferait jamais, sa façon de me rappeler à mes échecs était si peu délicat que je ne m'empêcha pas de répliquer visiblement vexée :
« Ça te va bien de me donner de leçons... Je te signale quand même qu'à ce sujet t'es vraiment pas mieux que moi ! »
Et allons bon... Voilà que le ton est monté. Ce n'était pas ces types que je défendais, au contraire, j'aurai pu passer des heures à m'étendre sur le pourquoi ces garçons étaient idiots ou malsain, mais plutôt que de ressasser j'aimais mieux oublier. Et puis je n'aimais pas qu'on me rappelle sans cesse mes erreurs. Je ne savais entendre que ça auprès de mes parents, de mes sœurs, si même mes amis s'y mettait j'allais finir par devenir dingue. Et en parlant de dingue, voilà Jacob qui soudain cri et tonitrue que je l'énerve avant de se recroqueviller dans son coin, me laissant là, la bouche entrouverte de stupeur. Je râle laissant une exclamation de surprise et d'indignation sortir d'entre mes lèvres. Non mais je rêve, c'est moi qui l'énerve !? Quant à sa foutue fiole, pas question de la lui rendre, ou alors autant que je foudroie à l'aide de ma propre baguette tout de suite. J'attends, le silence se fait. Tout doucement ma propre colère retombe tandis que j'attends, un mot, un geste de sa part. Est-ce que tu es vraiment blessé Jake ? Une moue dubitative prend place sur mes lèvres. J'ai bien du mal à imaginer l'avoir vexé avec si peu sachant qu'en temps normal nous nous envoyons des mots bien pire que cela sans que cela n'égratigne notre amitié. Mais dans mon calcul j'ai sans doute oublié de prendre en compte le fait que Jake est ivre. De même que s'il l'est ça n'est pas pour rien. Je me rappelle alors doucement au comment ça a commencé, lui et moi. A ce sentiment de profonde tristesse que je ressentais chez lui. A quoi bon serrer la vis et jouer les donneuses de leçon, ce n'est sans doute pas ça qui lui rendra l'envie de s'en sortir. Je le regarde longuement ainsi sans pouvoir détacher mes yeux de son dos tourné. Et plus les minutes filent plus la culpabilité me dévore. Je le vois qui tremble, qui se tend et se recroqueville.
« Jake ? »
Je l'appelle en douceur, d'une voix sans doute bien trop charmante pour être la mienne, mais tant pis. Il ne réponds pas, je recommence, une fois, deux fois. Je le vois hausser les épaules. Ou peut-être était-ce frisson... Dans le doute, je laisse mes épaules s'affaisser, visiblement abattue par cette tournure inattendue qu'on prit les choses, puis fouille dans mon sac à la recherche de ma baguette que je ne trouve qu'au prix de longs efforts dans le Bronx de mon sac. J'ôte ensuite le pull de mon uniforme avant de me rapprocher de lui. Doucement. Comme l'on tente d'offrir sa confiance à un animal sauvage. Agenouillée à son niveau, lorsque nous sommes assez proches pour que je sente contre mon ventre la chaleur de son dos, je passe finalement mon pull, misérablement trop petit autour de ses épaules et murmure ma baguette à la main un sort pour l'agrandir. L'effet est instantané bien que cela ne soit pas encore assez grand pour Jake. Enfin, au moins désormais le vêtement lui recouvre-t-il le dos. J'attends. Il ne semble toujours pas vouloir réagir. L'appelle. Pas de réponse. Soupirant pour la énième fois, je me gratte la tête, regarde dans tous les coins de la pièce. Je déteste quand tu fais ça. Je déteste quand tu boudes, quand on se dispute. S'il te plaît arrête de jouer avec moi si c'est bien là un jeu pour toi. Et alors même que je déteste ça, je finis par céder. Par éprouver ce besoin qu'il est le seul à savoir me faire ressentir, hormis peut-être Abigail. Ainsi, je passe mes bras autour de son cou, appuyant ma poitrine dans son dos tout en laissant ma tête reposer contre la sienne. La chaleur qui se forme alors sous ce contact me fait frissonner tant elle contraste avec le froid que je n'avais senti jusque lors. Et je l'appelle, encore une fois de cette même voix douce et suppliante.
« Jake...Allez viens, on rentre... S'il te plaît »
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Ven 4 Juil - 17:52
Les mots qu'on ne dit pas
« Oh bah ça va hein c’pas comme si j’avais fait exprès ! »
Grognai-je, avec toute l’élégance d’un pochtron campagnard, l’accent rustre en prime. A l’écouter on aurait cru que je m’étais jeté sur elle… Ok, c’était techniquement ce que j’avais fait, mais c’était avant tout parce qu’elle avait eu la terrible idée de me substituer ma fiole. Techniquement, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même.
« Crois moi que si j’avais décidé de me jeter sur quelqu’un j’aurais choisi quelqu’un de plus confortable que toi… Sérieusement tu bouffes desfois ? »
Oui parce que le moins que l’on puisse dire c’était qu’Arya n’était pas le matelas le plus moelleux qui soi. La demoiselle était toute fine, et j’étais 2 fois plus large qu’elle… Heureusement d’ailleurs, si elle trouvait un mec plus fin qu’elle je m’inquièterais sincèrement de l’état de santé de ce type là. En attendant, bien décidé à manifester toute ma frustration et mon mécontentement à la demoiselle, je ne me gênais nullement pour la traiter de nulle. Sa répartie n’avait d’égale que le haut niveau de mes propres répliques, puisqu’elle me répondit que j’étais une truffe. Haussant les épaules d’un air égal, ma réponse fut immédiate :
« Au moins je suis bon »
Ouais. Si on aimait les truffes, ça allait de soi, mais je connaissais un sacré paquet de gens qui s’en régalaient. Je faillis ajouter « et cher », mais la notion de cherté pour un humain sonnait très étrange. Je me contentai donc de ma vanter de mes qualités gustatives à travers sa comparaison avec une truffe. Si je n’étais pas parfaitement ivre sur le moment, j’aurais pris le temps de me foutre une baffe mentale pour débiter de telles conneries. Au moins, j’étais à fond dans mon rôle de boulet, même Adrusia, qui semblait sans cesse remettre en doute l’authenticité de ma connerie, se laisserait convaincre. Pas de bol, elle n’était pas là. Pourquoi n’étais-je jamais débile lorsqu’il le fallait ?
Pourtant avec Arya, je me surpassais sans cesse, me voilà même à inventer des rêves aussi bizarres que ridicules pour éviter de devoir lui dire la vérité. Et au vue de la tête que la demoiselle tirait et du commentaire qui suivit, mon mensonge semblait d'ailleurs plutôt convaincant. J'étais à la fois fier de moi -comme quoi parfois il en fallait vraiment peu- et à la fois indigné qu'elle ne critique mon rêve.
« C'est un rêve ! »
Protestai-je, comme si ce simple fait pouvait justifier le contenu loufoque et improbable de celui-ci.
« Tu t'attendais à quoi franchement ! »
Non mais zut quoi ! Elle n'allait quand même pas critiquer mes rêves ... Même s'ils étaient faux. Non parce que hein… Arya qui critiquait MES rêves, c’était inacceptable. Par contre moi qui critiquais ses exs c’était… mon devoir d’ami, oui Madame. C’était presque criminel de ne rien lui dire alors que je pouvais l’aviser de mes précieux conseils. Elle devrait s’estimer heureuse de m’avoir comme ami plutôt que d’afficher sa mine vexée. Nos échanges étaient un éternel match de ping pong, et personne ne laissait tomber la balle. Nous nous la renvoyions, infatigablement. Dès que l’un reprochait quelque chose à l’autre, l’autre s'empressait d'assurer le retour de bâton. Entêtés, nous l'étions tous les deux sans aucun doute, et cela nous jouait parfois de drôles de tours. Que je sois ivre ou parfaitement sobre, ça ne changeait strictement rien à la donne, je m'acharnais toujours à trouver quelque chose à lui redire, comme si admettre qu'elle avait raison était au dessus de mes forces.
De ce fait, je ne pus que grimacer lorsque, se défendant, elle me retourna le commentaire sur mes aventures amoureuses. Si Arya n'aimait pas qu'on parle des siennes, je n'étais pas non plus enchanté à l'idée que le sujet dérive sur mes histoires. Ah qu'il était beau le palmarès de Jacob Jugson ! Entre la fille qui me tombe dans les bras puis qui m'ignore, celle qui tente de me séduire pour Merlin seul sait quelle raison -l'éventail des possibilités allant de "m'accrocher à son tableau de chasse" à "m'humilier"-, l’amie avec qui j’avais tout gâché à cause d’un dérapage sexuel, l’ex petite amie pour qui j’en pince encore mais qui m’enverrait bien volontiers brûler en enfer … Ouais, j’étais mal barré sentimentalement parlant. Mais finalement, si on ne s’en tenait qu’aux véritables relations, je n’en avais eu qu’une seule. Cela dit elle constituait à elle-seule un véritable fiasco qui pesait aussi lourd que plusieurs ruptures réunies en termes de « j’ai râté ma vie d'adolescent ». C’était dans ce genre de moments que je me souvenais POURQUOI je n’avais jamais eu envie de m’engager dans une relation amoureuse. Techniquement, si j’étais devenu moine, je n’en serais pas là aujourd’hui. Bon pour cela il faudrait peut être commencer par être croyant, cela dit.
« Oui bah j'ai qu'une seule ex et c'est pas une cassos ... C'plutôt moi le cas entre elle et moi »
Je me renfrognai un peu à l'évocation non nominale de Nika. Dans le top 10 des sujets qui me rendait maussade, elle passait derrière mon père, la mort de ma mère et les terreurs nocturnes, mais elle restait malgré tout plutôt bien classée. Je ne pouvais techniquement pas lui reprocher grand chose, mais j'avais pourtant du mal à endosser toute la faute moi-même. Évidemment d'un point de vue parfaitement objectif, je ne pouvais pas nier ma responsabilité, mais de ne pas nier à assumer, il y avait un pas. Cette histoire, Arya la connaissait bien, mais je ne lui en avais jamais véritablement donné les détails, ayant trop peur qu'elle ne prenne le parti de Nika-et elle aurait raison de le faire. Elle me prenait suffisamment pour un cas pour ne pas lui donner plus de raisons encore de le faire.
À court d'argument ou de reproche, j'optai pour la solution de facilité. Me fermer au monde et particulièrement à elle, me faire tout petit pour rentrer dans une coquille ou un cocon, retrouver la pression rassurante de mes propres bras tremblants.
L’ennui avec mon Moi Pochtron, c’est que c’était une vraie pochette surprise : un coup il avait l’alcool euphorique, un coup l’alcool dramatique, parfois les deux dans la même soirée, à quelques minutes ou secondes d'intervalle. Imprévisible et incontrôlable. Pour sûr pas la meilleure compagnie qui soit.
Cela dit, depuis le temps qu'Arya me connaissait, on ne pouvait pas dire qu'elle n'était pas prévenue. Desfois je me disais qu'elle sous estimait ma capacité à être un parfait con, à moins qu'elle ne soit juste résolue à n'attirer que ça, des cons. Qu'importe finalement, le résultat était le même. Bercé par le froid qui me mordait la chaire et l'alcool qui faisait tanguer mon cœur et mes idées, je dus perdre la notion du temps. Des absences, des blancs, qui se faisaient de plus en plus réguliers. Était-ce un effet secondaire de la potion ? Difficile à dire. J'avais toujours été mon propre cobaye, me souciant peu des répercussions. J'avais tendance à me dire que tout valait mieux que les cauchemars. Et maintenant qu'on me mettait face à mon propre cerveau lobotomisé, je n'en étais plus si sûr. J'eus un léger tressaut, froid ou angoisse, je n'aurais su dire.
J'eus à peine le temps de m'insurger un peu plus contre le manque flagrant d'empathie et de compassion d'Arya à mon égard que je sentis quelque chose sur mes épaules. Sortant de ma transe je pivotai la tête pour identifier ma couverture de fortune. Je faillis rire en voyant son vêtement ridiculement petit sur mon dos, mais déjà la lionne, pensant à tout, avait lancé un sort pour l'étirer. Je fis une petite moue enfantine supposée vouloir dire "Bonne idée, mais ce n'était pas ce que j'attendais". Je n'étais habituellement pas quelqu'un de capricieux mais étonnamment avec Arya je me transformais en le pire enfant pourri gâté que Poudlard ait connu. Et comme elle répondait positivement à mes caprices, je persévérais, immuablement.
Et puis l'inespéré arriva. Le froid que la petite laine d'Arya n'avait pas su apaiser sembla doucement se dissiper. Un long frisson vint secouer mon échine alors que la sensation réconfortante de la chaleur humaine s'insinuait en moi. Je n'étais pas quelqu'un de très tactile, même si je n'en étais pas non plus au stade d'Arya qui détestait le contact, mais lorsque j'avais le blues, je devenais une vraie peluche, dépérissant dés qu'on se refusait à me câliner. Je fermai les yeux, profitant silencieusement de ce moment de tendresse que j'avais réussi à lui soutirer dans toute ma fourberie.
Elle m'appela et je poussai un petit soupir de bien être, presqu'un ronronnement, en guise de réponse. J'avais peur de réinstaurer cette étrange dualité entre nous si je brisais le silence maintenant.
... Sauf que si je ne parlais pas, j'allais très clairement m'endormir, et si Arya était prête à faire un effort, je doutais qu'elle n'apprécie de jouer les matelas. Je me forçai à rouvrir les yeux, même si mes paupières me criaient de les laisser en paix, et mon corps me soufflait de le laisser gentiment repartir dans sa transe, dans son petit cocon.
« J'ai bien cru que tu allais me laisser mourir de froid »
Soufflai-je doucement, sans animosité aucune, plutôt une touche de soulagement dans la voix. Nous étions ainsi, tous les deux : toujours réticents à faire un pas vers l'autre, mais toujours les premiers à voler au secours de l'autre lorsque nous avions réellement besoin l'un de l'autre. N'importe qui n'étant pas nous devait probablement trouver notre relation particulièrement chaotique et malsaine. Je nous soupçonnais moi-même parfois d'être un peu masochistes, mais enfin, ça ne regardait que nous. Et mon crétin de fléreur visiblement, vu la façon dont il nous observait...
« Dis donc Lux va être jaloux »
Plaisantai-je, repensant au rêve que j'avais prétendu avoir fait.
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Jeu 17 Juil - 23:56
Les mots qu'on ne dit pas
"Il y a des mots qui brûlent mes rêves, tant d'interdits sur mes lèvres, que je n'avoue pas"
Dire que j'avais le visage en feu eut été un euphémisme. J'avais beau hurler de tout mon être à l'intérieur « Ce n'est que Jake », il n'en resta pas moins que la pression de mon corps sur le sien qui ne devait que nous réchauffer, à présent me consumait entièrement, de même que je resserrais un peu plus mon étreinte comme pour me donner le courage de ne pas y mettre un terme en l'entendant soupirer de bien être. Et voilà, encore une fois, comme d'habitude, je l'avais honteusement laissé gagner. C'en était presque injuste cette facilité qu'il avait à me faire céder au moindre de ses caprices de cette façon. Cela m'énervait. J'aurai du profiter de notre position pour l'étrangler, après tout, c'était là sans doute ma seule chance de pouvoir avoir le dessus sur lui physiquement. Malheureusement, plutôt que d’exécuter mes drôles de desseins, je restais là, le gardant blotti contre moi, enfouissant à mon tour mon visage dans son cou, apaisée par notre proximité malgré la gêne qui en découlait. Sans doute que partis comme nous l'étions, j'allais finir par m'endormir sur lui. Ba, il ne l'aurait pas volé ! Pour toute les fois où j'avais eu moi-même à le traîner jusqu'à la salle sur demande ou l'infirmerie pour pouvoir le coucher. Car oui le désavantage lorsque l'on se fait des amis tels que Jake et issus d'autres maisons que la nôtre, c'est que l'accès au dortoir devient plus difficile. A cette pensée, j'en vins à me dire que de toute façon, jamais je n'aurai mis les pieds dans un dortoir empli de garçon, pas même pour lui, mais puisque je me trouvais là agenouillée dans leurs toilettes en pleine nuit, au fond, sans doute fallait-il en déduire que j'étais bien plus téméraires que je ne voulais bien me l'avouer...
Sa voix soudain coupa court au silence, me glissant avec taquinerie qu'il pensait bien que j'allais le laisser mourir de froid. Je me figeais. Espèce de saleté de troll ivre de Serdaigle, il n'avait donc attendu que ça en fait ! L'envie de l'étrangler me revint, sans doute plus palpable encore. Puisqu'il parlait de mourir, j'allais le tuer moi-même cet espèce de... Et voilà. Comme d'habitude. J'avais à peine bouger, mais cela avait été suffisant pour entrevoir son visage apaisé et ce petit sourire en coin plein de malice qui était aussi agaçant qu'attendrissant, et en véritable mollusque que j'étais, j'oubliais mon pique de colère aussi vite qu'il ne m'était apparu. Je soupirais bruyamment en guise de première réponse à ses paroles, puis répondit d'une voix mêlant la lassitude à l’espièglerie :
« C'est pas l'envie qui me manque, mais j'arrive jamais à te laisser tomber au final. Tu le mériterais pourtant, sale type... »
Comme pour lui faire comprendre malgré ses ressauts d'ivresse que mes paroles n'étaient pas sérieuses, je renforça à nouveau ma poigne, faisant mine de l'étrangler tout en me laissant m'avachir un peu plus dans son dos avant d'en revenir à notre position initiale, non sans avoir émis quelques rires de cette passade. C'était assez fou quand je prenais le temps d'y penser, de pouvoir entretenir ce genre de relation avec... lui. Au bout du compte, à première vue, nous passions tout notre temps à nous dénigrer, à nous insurger l'un contre l'autre, ne manquant jamais une occasion de râler et pourtant... Pourtant... A dire vrai, cet imbécile pouvait sans doute se vanter d'être la seule personne, non seulement à Poudlard, mais dans toute l'Angleterre à pouvoir me pousser à faire ce que je faisais avec lui. Comme si soudain, tout mon mal être n'existait plus, comme si soudain, tout était plus naturel, plus drôle, plus tendre. Oui, notre amitié était vraiment bizarre en fait. A se demander si ce qu'on aimait n'était pas seulement le fait de se flageller l'un l'autre. Pour autant, il aurait été mentir que d'affirmer que je n'aimais pas Jake. Non, au contraire. Il m'énerve, tout le temps. Tout ce qu'il dit et fait semble avoir été finement pensé pour me faire sortir de mes gonds mais à contrario, il me suffit de voir son petit sourire en coin pour comprendre que derrière les chamailleries se cache surtout un mode d'expression tout aussi gauche que le mien. Alors oui sans doute ai-je tort de toujours lui céder, cela ne doit faire que gonfler son côté capricieux, mais je ne voudrai voir ce dernier disparaître pour rien au monde. Ainsi, lorsqu'il me fit entendre au vue de la façon dont son fléreur nous regardait chahuter que ce dernier allait être jaloux, c'est sans trop réfléchir que je répondis du tac-au-tac.
« Juste pour ça ? Eh ben, je me demande ce qu'il ferait s'il me voyait en train de t'em...»
Coupure. Nette. Vite, se rattraper ! De t'em... De t'enlacer, de t'emballer, de t'envoyer, de t'entendre... Rah non. Pas de fin de phrase, on recule tout de suite, et surtout on ne dit plus rien. Non mais ça va pas là-haut, à quoi tu pensais ma pauvre Arya !? T'es tombée sur la tête ou quoi ? Riant nerveusement, je finis par détacher mes bras de son dos, m'écartant pour venir m'adosser au mur à une distance assez raisonnable pour ne pas laisser entendre que je prend la fuite tout en étendant mes jambes sur le sol. Bon sang, j'y crois pas... Je dois être tarée. C'est ça, lui me sort qu'il rêve de moi embrassant son chat et moi je... Je déraille complètement.
« Bref, va vraiment falloir que tu le dresses à t'amener à l'infirmerie un de ces quatre, ce serait sacrément pratique. Et au passage si tu pouvais arrêter de faire des rêves bizarre ce serait cool parce qu'au fond je suis certaine que ce sac à puces sait même pas qu'on parle de lui en ce moment. Ou peut-être que si, d'ailleurs. D'ailleurs tu... »
Allons bon, dans le genre grillée on ne fait pas mieux. Pour information, me voir balancer un flot de paroles aussi inutiles que dénuées de sens est la preuve parfaite par A + B que je suis en train de m'emmêler les pinceaux, en d'autres termes que je me suis entièrement fourrée dans les branches du saule cogneur. Fermant les yeux, adossant ma tête au mur, je ne fais même plus attention à ce qui m'entoure. Je voudrais dormir. Que lui dorme. Ou simplement revenir deux petites minutes en arrière pour éviter à mon visage les belles couleurs rouges qu'il est en train de prendre. Crétin de Jake, et crétin de chat !
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Lun 21 Juil - 22:10
Les mots qu'on ne dit pas
J'avais réussi à dérider Arya et, je devais le dire, j'en étais plutôt fier... En plus d'être content. J'aimais cette complicité qu'on pouvait avoir entre deux confrontations. J'aimais la voir sourire et plaisanter, j'aimais l'entendre rire. Je me sentais insouciant à la voir s'amuser. Mon rire se mêla d’ailleurs au sien lors de nos chahuteries et de sa pseudo tentative de meurtre. Bref, l’humeur était au beau fixe jusqu’à ce que finalement, au tour d’une phrase, Arya ne se fige comme une statue. M’emquoi ? Je ne pouvais pas nier que le premier mot qui me venait à l’esprit commençait bel et bien par m’em et finissait par brasser… J’aurais, bien sur, pu penser à plein d’autres mots… embobiner ? Emmerder ? Encenser ? J’ignorais si c’était le rêve de ce matin qui me travaillait ou si c’était juste la suite logique des choses, mais aucun de ces mots ne traversa mon esprit.
Vous la connaissez cette impulsion aussi bizarre qu'impossible à contrôler, celle qui vous prend au ventre lorsque quelqu'un prononce le mot "chocolat" "bain chaud" ou "pizza" et soudainement, il n'y a rien au monde que vous ne vouliez plus que ça ? Votre corps entier le réclame comme un besoin, une addiction. J'ignorais jusqu'alors que cette sensation était possible pour ... Ça. Un mot qu'elle n'avait même pas prononcé en entier et qui pourtant faisait son effet.
Mais non, Jacob Archibald Jugson ne se contentait pas de s'imaginer engloutir une pizza, il s'imaginait embrasser une de ses meilleurs amis. Le silence s'était posé sur notre petit duo mais l'air blanc d'Arya m'échappait totalement alors que la scène se déroulait sous mes yeux... Enfin dans ma tête, plutôt. Je me voyais déjà m'emparer de ses lèvres, m'agripper à sa tignasse aussi indomptable qu'elle. Je n'étais clairement pas le garçon le plus entreprenant qui soit mais l'alcool me conférait une fougue jusque là inconnue. Je ne me voyais pas juste lui voler un baiser chaste, je me voyais posséder ses lèvres jusqu'à ce que l'air vienne à lui manquer. Je me voyais... Minute. De quoi parlait-elle maintenant ? Mes oreilles et mon esprit avaient tous deux loupé le coche et j'eus un mal fou à restituer ses paroles. Et ça ne suffit pas à me ramener de ma transe.
Avant que je m'en rende compte je m'étais rapproché d'elle, réduisant à nouveau l'espace entre nous, attiré vers elle comme un aimant. Ce syndrome de la pizza me faisait perdre la tête. Non, Arya me faisait perdre la tête. N'était-ce pas elle qui, la première, avait évoqué cette possibilité ? Ok, mon imagination avait clairement fait le reste et maintenant j'avais chaud. Très très chaud. Et ce n'était pas à cause de son pull sur mes épaules. Et ça ne me donnait pas moins envie de dévorer ses lèvres.
Et puis, au dernier moment, à la dernière seconde, au dernier centimètre, le visage furieux de Némésis vint gâcher la fête. L’image de mon amie dans une colère noire venait de s’interposer dans mon esprit, me coupant net dans mon élan. Fichue conscience qui, même noyée dans l’alcool, arrivait toujours à me pourrir l’existence. J’avais beau être parfaitement ivre, je comprenais sans problème le message qu’elle essayait de me passer : tu as déjà gâché une amitié avec les ravages de l’alcool, tu veux vraiment recommencer ?
Il fallait dire que répéter en boucle les mêmes erreurs, c’était un peu mon fort. Mais il était vrai que je n’avais pas la moindre envie de répliquer la même histoire avec Arya, l’épisode Némésis m’avait suffit. Coucher ensemble parce que nous étions trop bourrés et ne plus savoir comment se regarder dans les yeux… pas exactement l’histoire d’amitié dont tout le monde rêve. D’autant que si perdre Némésis avait été difficile, je savais que perdre Arya serait carrément insoutenable. Je n’avais juste pas envie de tout risquer sur une envie. D’autant que je me savais peu chanceux au jeu ET en amour, alors parier aussi gros n’était probablement la meilleure qui soit.
Et là… je regrettais d’avoir bu autant. Ou si peu. Si j’avais bu un peu moins, je ne me serais probablement pas retrouvé à vouloir l’embrasser –même si j’en rêvais visiblement la nuit. Si j’avais bu un peu plus, je l’aurais embrassé sans hésiter, avec une fougue que je ne me connaissais pas, sans me poser de question. Et elle aurait tout mis sur le compte de mon état d’alcoolémie, on aurait pu passer outre. Là, j’étais ivre, et elle le savait, mais elle m’avait tant de fois saoul qu’elle pouvait probablement distinguer quand j’étais mort bourré et quand j’étais, comme maintenant, plutôt sur la pente de la sobriété.
Naturellement, s’arrêter là était probablement la solution la plus sage –et nom d’un p’tit gobelin, je n’étais pas à Serdaigle pour rien, la sagesse ça me connaissait non ?- mais il allait tout de même falloir que je trouve une raison hyper plausible au fait que mes lèvres étaient maintenant inadmissiblement proches des siennes. Réfléchis Jake, réfléchis ! Tu as réussi à inventer un rêve pourri pour te sortir d’une mauvaise passe, tu peux le refaire ! En attendant d’avoir une raison hyper plausible, je n’osais pas vraiment bouger, restant beaucoup trop proche d’elle. Son parfum, délicat, m’emplissait les narines, me faisait oublier l’odeur d’alcool que je devais moi-même porter. Mes yeux bleus n’osaient pas chercher les siens, me demandant si j’allais y trouver de la peur, du dégoût, de l’interrogation, de la gêne… Oh les possibilités étaient infinies !
A court d’idées je finis par dévier ma trajectoire –geste parfaitement naturel après avoir passé de longues secondes, peut être même minutes, à léviter à quelques millimètres de ses lèvres, n’est-ce pas ?- pour venir déposer un baiser sur sa joue, pas très loin de la commissure des lèvres, mais pas trop proches non plus. Me reculant, j’enchaînai immédiatement, ne me laissant pas le temps de paniquer, de réaliser que j’étais pathétique, ou de lui laisser le temps de parler :
« Ca c’est pour toujours prendre soin de moi-même quand je suis dans les pires états »
Oui, détourner la conversation sur des remerciements ça me paraissait pas mal. Maintenant que je lui avais dit ça, elle ne pouvait pas décemment me dire quelque chose comme « Attends t’as quand même pas pris mon idée comme une invitation », si ? Il fallait dire que je m’étais emporté un peu tout seul sur les interprétations… Allons quoi ! La prochaine fois qu’elle me dirait qu’elle est tombée sur le livre du kamasutra à la biblio je lui sauterais dessus ? Stupide, Jake, tu es stupide. Un idiote, dirait Nika, et elle n’avait sûrement pas tort.
« Et Lux ne peut pas me traîner à l’infirmerie, autant de kilos de muscle et de sex appeal c’est trop lourd pour lui »
Oui, voilà ! Remettons en nous à l’humour pour détendre l’atmosphère ! Ca avait diablement bien marché avant, pas de raison que ça foire cette fois-ci. Naturellement, jusque là, je n’avais jamais essayé d’embrasser Arya…. Ce qui devait faciliter les choses, ou au moins ne pas les empirer. Mais qu’importe. On n’allait tout de même pas se prendre la tête sur quelque chose qui n’avait PAS eu lieu, n’est-ce pas ?
« Et pour les rêves, crois moi, je m’en passerais ! Je pourrais rêver d’un truc plus sympa genre… genre…. Une jolie demoiselle en maillot de bain. Ou sans maillot de bain. Enfin tu vois quoi… un truc de mec… Bref je me comprend. »
Ouais. Rêver d’embrasser sa meilleure amie, c’était probablement aussi un truc de mec, mais un truc de mec pas bien dans sa tête. Et rêver de sa meilleure amie embrassant son fléreur c’était… le pire rêve de l’histoire des rêves inventés. Mais au moins, elle avait l’air d’y croire !
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Mer 23 Juil - 23:35
Les mots qu'on ne dit pas
"Il y a des mots qui brûlent mes rêves, tant d'interdits sur mes lèvres, que je n'avoue pas"
A l'heure où je pensais que ma gêne n'aurait pu être plus grande que celle que je ressentais présentement, voici que sans crier garde, Jake s'en était venu tout chambouler, tout foutre en vrac. Et comme il était doué pour cela mon bel ami, à croire qu'à ses yeux rien n'était faisable si cela n'avait pas le moindre impact sur l'éventail pourtant restreint de mes émotions. La tête reposée contre le mur, un sentiment terrible m'entravant la gorge, j'avais parlé pour ne rien dire. Encore et encore, désireuse de chasser par un flot de paroles superflu les affres d'une honte trop mal dissimulée, et c'est à cet instant précis que le temps s'était arrêté. Sur ma phrase imbécile non achevée, sur mes yeux ronds de surprise devant la soudaine proximité séparant désormais de peu son visage du mien. Nous n'avions jamais été si proche. Pas à mon bon souvenir, et que je sache, je n'aurai sans doute jamais permit que cela arrive. Certainement pas en public. Pourtant, comme si le temps s'était arrêté sur sa douce entreprise, mon visage prisonnier entre la pierre et son souffle brûlant n'omit pas le moindre signe de résistance. Je le regardais, ébahie, comme si je posais ce soir les yeux sur lui pour la première fois.
Qui était cet homme? Cet homme au regard couleur de ciel me scrutant prêt à commettre l'irréparable ? Jake avait disparu, ce ne pouvait être lui. Chacune de nos journées était rythmée par de longs moments dédié à nos seules entrevus. Comme happés par une routine dont ni l'un ni l'autre n'avions jamais vraiment voulu nous défaire, nous étions ensemble à tous les repas, marchions ensemble jusqu'à nos différentes salles de cours, perdions notre temps. Toujours ensemble. J'avais quotidiennement l'occasion de le regarder, de l'apprendre, d'écouter et de voir. L'occasion également de lui reprocher mille et une bêtises et immaturités dont il était le maître, au point de toujours me faire douter de mon attachement sincère à son égard. Comment en ces conditions aurais-je pu seulement manquer cette fascination tremblante qui m'animais alors ? C'était impossible. Jake était mon ami le plus proche, quoi qu'il m'en coûte de l'avouer. Jake n'était pas laid, mais il n'avait jamais été si magnifique. Jake savait attirer l'attention sur lui, bien qu'il détesta ça, mais n'avais jamais été si enivrant. Non, Jake n'était... Que Jake. Sans rien de bien particulier, sans rien qui ne puisse être en mesure de faire trembler mes mains comme ces dernières tremblaient maintenant, sans rien qui n'aurait pu me faire oublier dans l'instant ô combien la proximité, surtout avec un garçon, me dérangeait. Oui, ce n'était que Jake. Alors par Merlin expliquez moi ce désir aussi aberrant qu'absurde de fermer les yeux, de me tendre sous lui. Expliquez moi cette envie brûlante qui soudain me consume, me crispe et me tord comme si soudain, tout l'univers venait de trouver son sens en la seule idée de l'attirer à moi, de le toucher, de le sentir. Entre deux reprises de mon souffle devenu court et me manquant cruellement, je glisse son prénom, d'abord pour l'appeler, comme si le nommer avec pareille douceur avait seulement pu suffire à le réanimer, puis, mes barrières cédant, je ne murmure son nom que comme une façon de me rappeler à qui je tend soudain mes lèvres, à qui je m'offre sans résistance. Sans doute pour toute personne extérieure aurais-je seulement l'air stoïque, pourtant je les sens, mes lèvres qui s'entrouvrent, ce mouvement presque imperceptible me guidant vers lui. Je n'ai sans doute plus aucune idée de ce que je suis en train de faire, animée par la seule idée que je le veux. Aussi étrange et incroyable cela semble-t-il.
Rien ne vient pourtant qu'une sensation, plus terrible et choquante que toutes les autres, celle-la même que l'on pourrait ressentir devant une claque monumentale prise en pleine figure. Au baiser que je me sentais prête à offrir ne se substitut fatalement que la caresse de ses lèvres sur ma joue, et son visage, redevenu soudain lui-même, m'affirmant avec tendresse que cet enchaînement ayant manqué de me faire commettre la pire incongruité n'était en fait que le témoignage d'une reconnaissance sincère pour mes efforts à toujours le soutenir quoi qu'il en coûte. La bouche entrouverte de surprise et de cette humiliation douloureuse que je ne peux même pas me permettre de lui reprocher, je l'entend, le vois redevenir... que Jake. Un humour à deux gallions, une remarque égocentrique et voilà que le brasier qui enflammait mon désir quelques minutes auparavant se transforme alors en une rage sans nom. J'ai envie de me lever. De me lever et de partir sans plus lui décrocher un mot. Je ne veux plus ni le voir, ni lui parler.
Qu'importe que sa bise n'ait été que l'objet d'un bon sentiment un peu naïf, on a pas idée de faire ça à quelqu'un ! Aucun mec normalement constitué ne s'approcherait avec tant de lasciveté vers les lèvres d'une fille pour simplement lui faire une bise à la con et la remercier ! Oui je sais que ce n'est que Jake et que je n'ai aucune raison valable de m'énerver, que ce dernier n'est qu'un crétin de premier envergure et qu'il a pour couronner le tout le quotient émotionnelle d'une poêle à frire mais cela ne l'excuse en rien et par la barbe de Beedle le Barde je vais vraiment finir par le cogner s'il ne la ferme pas ! Me parler de rêves érotiques il trouve ça vraiment marrant cet imbécile !?
J'enrage, mais enrage seule, la mine déconfite. Je ne peux pas lui crier dessus au risque de passer pour une folle. Quoi qu'encore, étant donné nos rapports, je pourrais bien agir ainsi et me parer d'une réputation plus exubérante encore qu'elle ne l'est mais il faudrait bien plus tard lui expliquer d'où avait pu me venir cette soudaine colère, et plutôt crever que de lui avouer un jour que s'il ne s'était pas défilé, je l'aurai... Je l'aurai ! Tant pis pour le self control, cette fois je craque pour de bon...
« Et si au lieu de rêver de tes poufs en maillot de bain tu te contentais de dormir comme le font tous les autres à l'heure qu'il est ? Crétin !! »
Bon... Dans un sens, la bonne nouvelle, c'est qu'étant pudique par nature je pourrais toujours mettre sur le compte de ma timidité et de ma gêne le fait de m'énerver comme ça après lui pour trois mots qui en temps normal devraient me faire rire. Au mieux il me prendra pour une fille encore plus coincée qu'il ne le pensait, au pire... Bah, de toute façon qu'il pense bien ce qui lui chante. Me redressant sur mes jambes, attrapant d'un geste brusque la lanière de mon sac que je jette sur mon épaule, je tonitrue sur un ton peu agréable que je vais moi-même m'en aller retrouver mon dortoir malgré ses gentils remerciements si savamment prodigués. Je m'énerve pour rien, et cela m'énerve encore plus. Si j'en ai après lui, j'en ai bien plus après moi. Et ce n'est pas près de se calmer car alors que je pivotais, lui tournant le dos pour la première fois, voilà qu'un son de verre claquant sur le sol me fait me retourner aussi vite. Tombée de la poche de ma jupe, la potion d'ivresse confisquée s'en vient rouler sur le sol, et allez savoir pourquoi alors, tandis que ma main se refermait sur la fiole, plus rapide que celle de Jake qui de toute évidence n'avait pas perdu le désir de récupérer son bien, je débouche cette dernière bien en évidence devant lui et en avale le contenu d'une traite, lui jetant au passage un regard très fier.
« Voilà, comme ça au moins, pour toi la fête est finie ! »
Un petit sourire en coin, juste le temps de voir son expression se tordre de surprise et me voilà prête à repartir. Oh la volonté y était pour sûr ! Mais idiote que je suis, je pensais que si Jake avait besoin d'autant de doses, c'est que son filtre ne devait pas être si fort. Rectification, si Jake en prend autant, c'est simplement parce que ce troll doit y être trop habitué. Pour ma part, je n'ai même pas le temps de penser me retenir à la moindre prise que mes jambes se délient sous moi, me faisant retomber lourdement sur mes genoux qui de toute évidence n'apprécient pas le traitement du tout. Une chaleur étouffante s'en suit, mais qu'importe ce que je crois sentir autour de moi, chaleur ou douleur, je ne suis plus apte à me focaliser que sur les traits de la pièce qui tournoient autour de moi, m'obligeant à fermer les yeux à mesure que tout tourne. La dernière de mes réfléctions un tant soit peu intelligible, je la garde pour moi : à savoir que Jake est un crétin. Mais qu'au pays des crétins, c'est bien moi la reine...
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Jeu 24 Juil - 17:31
Les mots qu'on ne dit pas
Avez-vous déjà vu... Une relation en dents de scie ? Maintenant... Oui.
Entre Arya et moi, ça avait toujours été les montagnes russes, mais généralement pas en un si court laps de temps. Là nous étions passés de l'énervement au rire, du rire à la colère en quelques minutes à peine. Et le pire... C'était que je savais que ma part de responsabilité était grande.
Elle ne disait rien, mais son visage, et particulièrement ses yeux, parlaient pour elle. Elle avait l’air furieuse, ses yeux étaient meurtriers, son silence pesant. Je n’osais plus rien ajouter, j’avais l’impression que le moindre mot ne ferait qu’aggraver la situation. Je savais qu'Arya n'était pas quelqu'un de tactile, c'était même plutôt le contraire ! Mais de là à s'énerver de la sorte... J'avais l'impression d'avoir commis un crime de la pire espèce. Si elle réagissait de la sorte pour un simple baiser amical, j'avais probablement bien fait de ne pas pousser le vice plus loin… Si j’avais osé lui voler un baiser, elle m'aurait probablement foudroyé sur place.
Je finis par baisser les yeux pour ne pas affronter sa colère si criante quoique pour l’instant muette. Mes mains, oui, c’était très intéressant des mains. Tremblaient-elles ? Un peu. Pas de peur… voir Arya enragée ne m’effrayait pas, je n’aimais juste pas cela. Peut être de froid… quoique j’avais plutôt chaud. Ou alors … il s’agissait des émotions qui s’étaient chamboulées en moi il y a quelques instants à peine. Je refusais d’y accorder plus de réflexion… et de toute façon, Arya venait de briser le silence qu’elle avait elle-même laissé s’installer.
Je grognai un peu de me faire disputer de la sorte.
« T’en sais rien, si ça se trouve ceux qui dorment rêvent aussi de pouffes en maillot de bain… »
Probablement même. Ah, les hormones à ébullition. A bien y réfléchir, ils devaient même sûrement plus en rêver que moi. Je n’étais pas exactement l’exemple même du type régi par sa testostérone… C’était même un peu le contraire. Le type avec le moins de vie sentimentale et sexuelle de l’école, oui, c’était probablement moi. Dans le top de Poudlard, j’arrivais juste derrière les premières années qui n’avaient pas encore eu l’occasion de croiser Dame Puberté.
Qu’importe, au fond, je sentais bien que le problème n’était pas là, même si je n’étais pas non plus certain de savoir où il se trouvait. A ce stade je n’avais plus qu’à appeler tous mes problèmes « Charlie » et jouer à retrouver le bonhomme rayé rouge et blanc…. Je jetai un regard de chien battu à Arya, espérant qu’une fois de plus, elle me pardonnerait ce qu’elle me reprochait et que je n’étais pas certain de saisir, et ne me laisserait pas tout seul à mon sort. Pas de chance pour moi, la belle ne semblait plus d’humeur au pardon. Ignorant superbement mes supplications silencieuses, elle se redressa, rassemblant ses affaires –à l’exception de son pull, toujours sur mes épaules, qu’elle avait probablement oublié. Très clairement, elle était sur le départ. J’avais du déclenché la goutte d’eau faisant déborder le vase, même si je ne savais pas comment.
J’abandonnai rapidement l’idée de la retenir : plus têtu que moi, ça existait, et c’était Arya. Si elle avait décidé de ma laisser en plan, je pouvais bien m’accrocher à ses cheville comme un boulet qu’elle s’en irait quand même d’une manière ou d’une autre. Mais lorsque, s’éloignant, elle fit tomber par maladresse le bien qu’elle m’avait précédemment chapardé, l’optimisme revint, me laissant entrevoir la possibilité d’une fin de soirée…. Toujours aussi pitoyable, mais plus imprégnée, et dont je me rappellerai par conséquent moins. Je regardai mon espoir de réconfort après qu'elle ne m'ait abandonné tomber de sa poche et rouler presque jusqu'à moi. Mon bras s'était déjà tendu, ma main prête à se saisir de la fiole, mais mon bourreau fut plus rapide à me la subtiliser pour la 2ème fois. Une grimace de déception s'installa sur mon visage jusque là réjoui. Arya ne manqua pas de le gratifier de son air victorieux, visiblement particulièrement contente de m'abandonner ET de me laisser à sec. Ce à quoi je ne m'attendais en revanche pas, c'était à ce qu'elle ne se l’avale cul sec. A peine avais-je compris son intention que ma bouche s’ouvrit, prête à l’arrêter dans sa folie, mais elle fut trop rapide pour moi.
Je restai un instant la bouche béante, immobile, presque figé, comme si je m’attendais à ce que la potion ne la transforme subitement. Il n’y eut d’abord rien, mais rapidement, je vis à son expression que quelque chose ne tournait pas rond –ou, en l’occurrence, tournait trop rond. La seconde qui suivait, la voilà qui se retrouvait soudainement à genoux devant moi, l’air étourdi.
« Alors quoi, tu viens t'agenouiller pour demander mon pardon ? »
Ironisai-je, dans un rire nerveux, ne réalisant pas encore tout à fait à quel point ma potion pouvait avoir de l'effet sur quelqu'un d'autre que moi. Pour tout dire, PERSONNE n'avait jamais pris cette potion. Même Némésis et Bony, qui m'accompagnaient parfois dans mes beuveries, avaient toujours leur propre boisson. Il fallait dire que cette potion magique, que j'avais conçue et testée sur moi, était 100% adaptée à mes besoins. Déjà, elle était faite pour un homme. Pour quelqu'un qui avait une certaine carrure et un certain poids. Quelqu'un d'habitué à l'alcool. Et quelqu'un qui savait la doser, accessoirement. Arya ne remplissant aucun de ces critères, il n'était qu'à moitié surprenant qu'elle ne résiste pas du tout aux effets de ce breuvage inoffensif en apparence. Qui plus est, elle l'avait bu trop vite.
Réalisant enfin l'effet que la potion avait sur elle, je la vis fermer les yeux avec un air absent. À ce train là, elle allait perdre tous ses repaires et son équilibre au passage. Anticipant une chute probablement douloureuse -le carrelage comme matelas, testé et non approuvé !- je le redressai comme je pus, passant mon bras autour de ses épaules pour la maintenir. Au moins, si maintenant elle s'effondrait, c'était sur moi.
« C'est malin ... »
Chuchotai-je. J'étais moi-même plus proche que jamais de la sobriété, et voilà que les rôles s'inversaient. L'occasion pour moi de prendre la casquette du moralisateur... Sauf que je n'étais pas très doué pour cela. Baissant mes yeux vers elle, j'attendais quelques secondes pour voir si elle allait ouvrir les siens, mais ça n'avait pas l'air au programme. Tapotant sa joue gentiment du bout des doigts, la caressant presque, je murmurai :
« Hey, t'endors pas comme ça, sinon tu vas te réveiller ivre »
Les miracles de la cryogénisation de l'ivresse : endormez vous ivre, réveillez vous ivre, malgré les 6 heures de temps écoulées. Et même si la voir débarquer en cours saoule serait hilarant, je ne pouvais pas la laisser se mettre dans un tel pétrin ! Je faillis lui faire la plaisanterie de "si tu ne te réveilles pas je serai obligé de te faire le baiser de la belle au bois dormant" mais vu sa réaction la dernière fois qu'on a causé de baiser... Je n'étais pas sur qu'elle serait bon public. J’avais cela dit une autre idée en tête… L’alcool désinhibait, non ? N’était-ce pas l’occasion rêvée pour lui tirer les vers du nez sur tout ce qu’elle refusait habituellement de me dire ? Etait-elle assez saoule pour cela ? Sinon elle risquait de m’envoyer sur les roses, et pas avec des pincettes.
« Dis … tu m’fais la gueule ? »
Tentative aussi risible qu’immature d’amener le sujet vers ce qui m’intéressait. J’avais honte de sonner comme un gosse de 8 ans, mais je n’avais véritablement rien de mieux en stock. Comme quoi, en bonne voie de sobriété ou pas, Jacob Archibald Jugson restait Saint Crétin.
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Mar 26 Aoû - 15:05
Spoiler:
Désolé, c'est pas terrible ;w;
Les mots qu'on ne dit pas
"Il y a des mots qui brûlent mes rêves, tant d'interdits sur mes lèvres, que je n'avoue pas"
Par Merlin, quels démons avait-il distillé dans sa misérable potion pour que celle-ci me lance à ce point ? Perdue, pressée par un tournis de tous les diables, je ne prêtais plus aucune attention à notre nouvelle proximité, bénissant seulement l'appui que m'offrait désormais ses épaules. Avec la plus grand difficulté, je tentais de me redresser, de recouvrer un état stable mais le chuchotement de Jake à mon oreille traduisait toute l'impuissance qui me liait à présent. Transplaner était une chose des plus désagréable, mais cela avait au moins l'avantage de ne durer qu'une seconde. A présent, j'avais le sentiment que chacune de mes cellules était prise dans un tourbillon délirant les liant et les déliant sans que je ne puisse rien faire pour y remédier. Mon seul moment de maigre répit se trouvait dans le moment où je fermais les yeux, à la manière d'une malade cherchant à tout prix dans le sommeil l'apaisement de ses maux. Pas de bol, à chaque fois que Morphée m'effleurait, la main de Jake sur mon visage s'en venait m'en tirer, me prévenant au passage que mon état ne serait pas soulagé même après sommeil. Je gémissais de douleur, m'agrippant désespérément à son épaule pour ne pas tomber, pour ne pas dormir, me répétant sans cesse combien j'étais idiote, priant le ciel de me ramener cinq malheureuses minutes en arrière pour m'empêcher cette pure bêtise. Ma tête reposait désormais dans son cou, en bonne couche d'infortune qu'il était devenu. Je retrouvais alors en lui un délicieux souvenir quoique honteux dans lequel par un soir de détresse, un homme m'avait également porté avec délicatesse contre lui pour apaiser ma douleur. Ma lèvre dessina un léger sourire, il disparut après que la main de Jake m'ait encore rattrapé au bord de l'inconscience.
Soudain, sa voix qui jusque lors n'avait été qu'un murmure embrumé s'en vint de façon très distincte en moi, me demandant à sa façon si je lui tenais rancoeur. Il n'en fallut pas plus pour éveiller mes sens jusque lors trop déroutés pour se concentrer sur quoi que ce soit d'autre. J'en revins au souffle de sa bouche si près de la mienne, au bleu de ses yeux dans les miens. Le visage brûlant désormais des rougeurs revenues au galop, je fronçais les sourcils, me radoucit, redevient dure. Honte et colère se mêlent à l'infini mais rien ne vient pourtant et de toute évidence, mon élocution a fondu sous l'acidité du breuvage ingurgité. Passant mon bras resté ballant autour de sa nuque, je l'enlace donc pour toute réponse, le pressant avec force. Avec ce qui me reste de force tout du moins, tout en secouant négativement la tête.
Non, évidemment que je ne te fais pas la tête. Je pourrai passer ma vie à crier après toi que rien de toutes les bêtises que tu feras ne m'inciteront à ne plus vouloir te voir, te parler. Qu'importe les disputes, tes erreurs et les miennes, nous sommes amis. Sais-tu seulement ce que cela veux dire pour moi ? Combien de temps j'ai attendu pour te trouver ? Peut-il vraiment penser sincèrement que je sois jamais capable de mettre fin à ce qui nous lie ? Idiot. Tu n'es qu'un idiot Jake. Le pire de tous, mais je ne te voudrais jamais différent de ce que tu es. C'est peut-être ça le plus con au final. Passer mon temps à râler après lui mais aimer malgré tout chaque aspect de sa personnalité. L'aimer lui. Tout simplement. Je voudrais me redresser, embrasser sa joue comme il l'a fait avec moi. Dire que je lui en ai voulu de ne pas m'avoir... A croire que mon célibat me frustre inconsciemment pour que j'ai désiré une chose pareille, alors qu'au fond, c'est bien lui qui est le plus dans la raison. Je tente de relever la tête, une fois. Deux fois. Rien ne vient. Alors, fatiguée, incontrôlable, je finis par presser mes lèvres sur la seule parcelle de peau que ma bouche puisse atteindre : celle de sa nuque toute chaude. Je la caresse, la cajole, me pressant toujours plus contre lui. Un sourire me vient alors. Oui, Jake est mon meilleur ami. Le meilleur. J'aime Isaac, mais c'est bien lui que je préfère. Cela m'euphorise, me donne envie de rire aux éclats, de l'embrasser plus encore, de l'étreindre à jamais. J'ai dans la tête tous ses moments de tristesse, toute cette rage, toutes ces bagarres, tous ces chahuts. Il m'a semblé que le monde entier n'était qu'hostilité avant lui, que je ne saurai jamais trouver personne sur qui m'appuyer, personne à qui parler de façon simple. Et pourtant je suis là, complètement avachi dans l'étreinte de ce garçon qui me fait rire, qui me met en colère, me donne envie de l'exploser contre un mur ou de simplement traîner dans un couloir. Et il voudrait que je lui en veuille ? Je ne suis pas si ingrate malgré mes élans de colère et ma bouche lentement se défait de la frustration de n'avoir su frôler la sienne en se contentant de sa peau. Ma conscience est désormais bien loin, aveugle et muette, pieds et poings liés à n'en pouvoir me retenir de mordre tendrement le lobe de mon ami avec provocation. C'est que mine de rien, ce bel imbécile m'a fait sauté le cœur, à mon tour de l'en punir. Du moins en ai-je confusément l'idée avant qu'une nouvelle vague d'un tournis euphorique ne me reprenne, me faisant rire sans aucune raison dans ses bras, me faisant lui glisser d'une voix polissonne que sans doute personne avant lui ne m'avait jamais entendu.
« Crétin, tu sais bien que je t'aime trop pour pouvoir te faire la gueule. Par contre... »
Me mouvant soudain sur lui en une gymnastique toute contrôlée (Du moins est-ce ma perception, car sans nulle doute la gravité me faisant défaut rend-t-il le spectacle bien moins gracieux d'un point de vue extérieur...), mes jambes viennent alors entourée sa taille sans que mes bras ne se soient lassés d'entourer sa nuque. Un sourire en coin, je me mord la lèvre, très fière du plan qui me vient. Et Jake peut bien balbutier à sa guise avec cet air de parfaite incompréhension désormais peint sur le visage, il ne m'échappera pas cette fois ! Ne prêtant pas la moindre attention à l'impudeur de cette nouvelle position, je fais tomber la sentence. « Si tu me refais un coup pareil Jacob Archibald Jugson, je t'enferme dans un puits rempli de lutin de cornouailles en rut ! » Ces mots lancés, voilà que mes mains quittent son cou pour venir chatouiller savamment et tour à tour côtes et taille de mon ami désormais prisonnier de la torture. Et peu importe le fait que ses tortillements me donne encore plus l'impression d'être une toupie humaine en pleine ronde, ce satané Roméo de pacotille mérite une leçon !
Ce que je suis en train de faire au juste ? Plus la moindre idée. Conséquences ? Connaît pas ce mot là. Pourtant, loin, très très loin dans les tréfonds de ma conscience je ne sais pourquoi mais quelque chose me dit qu'un moment ou un autre je vais finir par regretter ce que je fais à présent sans le moindre mal.
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Ven 12 Sep - 20:15
Les mots qu'on ne dit pas
Les mots de ma meilleure amie la rassurèrent quelque peu. Concrètement, nous ne nous étions jamais fait la tête très longtemps… Les disputes pleuvaient entre nous, et nous avions régulièrement des désaccords, mais ça ne durait jamais, comme si nous savions tous les deux que nous avons besoin l’un de l’autre. Comme toujours, la bouderie fut avortée avant même qu’elle ne dégénère, même si dans ce cas je soupçonnais la potion d’ivresse d’y être pour quelque chose. Qu’importe ! Je me sentais bien dans ses bras, blotti contre elle, son parfum m’enivrant alors que je fermais les yeux.
Ce à quoi je ne m’attendais pas du tout, ce fut la suite des évènements. D’une Arya calme, câline, presque taquine, elle passa à une espèce de gymnaste survoltée qui me prenait plus ou moins pour une barre de pole dance. J’étais trop stupéfait pour l’arrêter ou pour réagir, me contentant de l’observer avec des yeux ronds alors qu’elle s’accrochait à moi tel un koala. Heureusement qu’elle était légère, sinon nul doute que je me serais écroulé au passage ! Et la voilà qui se mordait la lèvre comme… comme…. Comme quelqu’un tentant de me séduire ? Non non non non ! Jake, chasse cette idée de ta tête sur le champ ! Heureusement, la demoiselle choisit ce moment précis pour reprendre la parole, m’empêchant de m’inventer d’autres scénarii totalement improbables.
« Mais quel coup… »
Commençai-je, me demandant ce qu’elle avait à me rapprocher. Je n’eus pas le temps de considérer d’avantage la question puisque Arya était passée à l’attaque.
Si j’étais chatouilleux ? Diablement ! Il ne fallait pas être un expert en chatouille pour me réduire à sa merci avec cette fourbe technique ! D’ailleurs, il suffit à Arya de quelques secondes de supplice pour me faire rire aux éclats. Mes abdos me faisaient un mal de chien, mais ça ne m’empêchait pas de continuer à me tordre dans tous les sens, essayant d’échapper à ses doigts. Gigotant dans tous les sens, mes bras happant l’air pour essayer de l’arrêter, jusqu’à ce que finalement mes mains n’arrivent à se saisir des siennes pour les arrêter. Haletant, cherchant à retrouver ma respiration, je maintins mon emprise sur ses poignets de peur qu’elle ne recommence.
Mais qu’est-ce qu’elle faisait ? L’hilarité passée, je réalisais que ma meilleure amie était inadmissible ment proche de moi. Surtout pour elle, qui détestait généralement la proximité, alors que foutait-elle [i]enroulée autour de moi[i/] comme un serpent ? Et voilà que les bouffées de chaleur s’invitaient à la fête… Après avoir cru mourir de froid un peu plus tôt, j’étais sur le point de prendre feu, de devenir une véritable torche humaine –d’ailleurs s’est bien connue, être imbibé d’alcool aide à l’embrasement.
J’avais presque réussi à ranger dans un coin de ma tête l’épisode du baiser, à l’enfermer dans une petite case comme on en avait tant, nous les hommes, dans notre cervelle, à fermer à clef et à expédier la clef loin très loin, mais cette soudaine proximité changeait un peu le cours des choses. D’autant qu’à l’avoir aussi proche de moi, ce n’était pas exactement un baiser qui s’emparait de mon imagination que je trouvais beaucoup trop fertile par rapport à d’habitude. J’avais terriblement envie de la faire glisser de mon dos et de la plaquer au sol, de lui voler ce baiser que je n’avais pas osé chapardé un peu plus tôt, de glisser mes mains fébriles sur son cou, ses épaules me semblant parfois si frêles, sa poitrine que je n’avais osé remarquer jusque là, sa taille fine, ses hanches un peu étroites pour une fille et….
REMBALLE TES HORMONES SIMONE. Ouais, se répéter des phrases aussi ridicules aidait à ne pas penser à… eh bien à elle. C’était dans ce genre de moment que je me disais qu’au-delà d’éviter les cauchemars, l’alcool avait un autre bienfait : stopper les pensées, justifier les actes. Lorsque j’étais saoul, je pouvais aisément mettre mes idées bizarres et mes pulsions sur le compte de l’ivresse. Là, je n’avais juste aucune excuse. Il ne me restait que ma sobriété en approche pour admettre une réalité que je n’avais pas spécialement envie de voir jusque là. Ce n’était pas comme si ma vie était DEJA super compliquée hein, non, j’avais bien besoin de sentiments confus envers ma meilleure amie, pour le fun….
Mais qu’est-ce que je foutais ? Est-ce que j’avais totalement déraillé ? Ca y est, les cauchemars et l’alcool avaient eu raison de ma matière grise, et je plongeais droit dans la folie. J’envisageai même l’option « se fracasser violemment le crâne sur le carrelage », tout en sachant que ça n’arrangeait pas grand-chose. Que me restait-il comme option ? Pas grand-chose. Je n’allais certainement pas profiter de la vulnérabilité d’une demoiselle ivre. Bordel, je n’allais pas profiter de ma meilleure amie surtout ! Jacob Jugson, ôte toi cette idée de ta tête tout-de-suite. Mais c’était chose difficile alors qu’elle était aussi… collée à moi.
Maintenant que ses mains n’étaient plus nouées sur ma nuque, il était plus facile de la déloger. Mes doigts vinrent chercher ses pieds, collés à mon dos, pour les écarter et la forcer à reprendre une position plus…. Moins… Mieux pour moi. Délicatement, mes mains se placèrent de chaque côté de sa tête pour l’obliger à m’écouter et me regarder alors qu’un sourire attendri s’emparer de mes lèvres.
« Arya… tu es très, très saoule »
Déclarai-je, ne sachant pas si elle s’en rendait compte elle-même. Je ne m’attendais pas à ce que ma potion la fracasse à ce point, mais de toute évidence ma douce Arya était partie loin, très loin. Je laissai glisser mes doigts le long de sa chevelure, dont je n’avais jamais véritablement noté la douceur jusque là, jusqu’à laisser les pointes m’échapper. Mes paumes retombèrent sur ses épaules qui semblaient d’autant plus fragiles depuis que l’alcool les avaient ébranlées.
« Je pense que tu as besoin de dormir… »
Seul souci, Arya étant chez les Gryffons et moi-même chez les Aigles, il m’était impossible de l’emmener dans sa salle commune. A moins qu’elle ne me donne le mot de passe. Se souvenait-elle seulement du mot de passe ? Et comment faisait-elle habituellement lorsque j’étais le saoulard ? Ma mémoire d’ivrogne me faisait défaut de ce côté-là.
« Est-ce que tu te souviens du mot de passe de ta salle commune ? »
Tentai-je, tout en songeant que vu son état, les chances étaient minimes. Si elle l’avait en tête, je pouvais toujours rentrer avec elle, tenter de l’amener jusqu’à son lit –en espérant que le dortoir des filles n’étaient pas enchantés, évidemment- et partir après… Oui c’était la plus sage des décisions ! Bien plus que : la laisser dormir contre moi et espérer que personne ne nous retrouve là au petit matin. La sagesse, c’était censé être notre fort, à nous les Serdaigles… non ?
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Mar 23 Sep - 1:19
Les mots qu'on ne dit pas
It's a quarter after one, I'm totally drunk And I need you now
Aussi bancale et irréfléchi qu’ai pu être mon plan, ce dernier est parfait. Jake est à ma merci. Il rit et se tord comme un poisson hors de l'eau pour tenter de s'extirper à la torture mais rien n'y fait, je suis impartiale. Totalement inconsciente de ce que je fais et du pourquoi je le fais, mais j'en semble complètement satisfaite. Autant dire que je ne peux en demander plus en vue de mon état. Par ailleurs, Jake ne tarde pas à me faire remarquer ce dernier, insistant bien sur le très comme pour essayer de me faire réaliser quelque chose. Je le dévisage d'un regard de biche que je ne me connais pas à moi-même. Minauder ? Quelle horreur ! C'est pourtant bien ce que je suis en train de faire lorsqu'il me demande soudain le mot de passe de ma maison. Le mot de passe ? Je le regarde, fixement, cherchant dans la proximité de nos visages la connexion me permettant de comprendre la question. Mot de passe. Salle commune. La matière grise totalement pétrifiée, je crois me rappeler d'une énigme, puis me souviens vaguement qu'en tant normal, l'histoire de l'énigme est liée à mes propres escapades pour ramener Jake chez les Aigles. J'étouffe un rire venu d'on ne sait où en lovant ma tête dans son cou. Par Merlin, de mémoire d'homme, on aura certainement jamais vu Aryanedëlle McMillan plus câline et tactile que ce soir. Mais la présence de Jake y est également pour beaucoup,expliquant au passage le fait que plutôt que de faire le moindre effort pour me souvenir du mot de passe de ma maison, je me permet la demande la plus honteuse et la plus téméraire qu'il m'ait été donné de formuler.
« Tu préférerai pas qu'on dorme ensemble pour une fois ? Ici ou ailleurs, on s'en fout, juste toi et moi, aller dit oui !»
Je le supplie du regard. Rit. Le dévisage à nouveau et rit de plus belle. La tête complètement sonnée j'ondoie entre des phases de calme et de pure euphorie, ces dernières étant préférables à l'allumeuse en laquelle je semble me transformer dès lors que mon sourire et mon rire idiot s'estompent. Les joues de Jake sont plus rouges qu'à l'accoutumé. T'es en train de le foutre en rogne me glisse malicieusement ma conscience, fait que je trouve soudain des plus plaisants. Aucune envie de cesser, au contraire. Je suis sans aucun doute en train de le saouler level max. mais rien ne semble me faire plus plaisir que de voir cet air faussement gauche et son visage rougir plus encore d'un ras-le-bol qu'il contient pourtant à merveille. Cela me donne d'autant plus envie de le titiller. Mes doigts glissent alors vers ses mains, s'emmêlent à ses doigts et ramènent ces derniers contre mes joues, mimant ainsi son geste protecteur qu'il avait formé un peu plus tôt, m'extasiant en un murmure tendre :
« T'es brûlant... »
Je viens loger mon visage contre cette paume chaude, y glisse mes lèvres, l'embrasse furtivement. Sous le contact des mains de Jake, c'est tout mon visage qui s'embrase et mon souffle qui se perd. Moi qui ne regardais plus que ses mains me tournent alors vers ses yeux et y plongent lascivement. Je me rappelle alors. Oui ça y est, je me souviens pourquoi j'étais tellement en colère tout à l'heure, pourquoi j'ai finalement voulu partir, pourquoi j'ai fais la connerie de m'enfiler cette foutue fiole qui me fait perdre totalement contact avec le reste du monde, avec ma nature-même. Ce crétin a fait germé en moi une envie inassouvie, une frustration indécente et incompréhensible. C'est de cela aussi que je me vengeais en le chatouillant, mais mon audace redorée par le fait que mon cerveau soit mit sur off, je suis bien décidée à prendre ma revanche d'une toute autre manière. Déjà bien assez proche, je ne cesse pourtant de me rapprocher. Mes mains ont quitté les siennes, viennent se loger sur son visage. Je murmure, « Jake... », sens son souffle se mêler au mien. Un mouvement de recul. Mais mon bel ami tu es désormais le prisonnier de mon alliance formée avec le mur et tu ne t'échapperas pas. Cette idée me donne envie de rire niaisement à nouveau mais la chaleur de sa bouche si près de la mienne m'empêche de craquer, me rend soudain bien nerveuse. La chaleur de sa peau sur laquelle je m'appuie dans mon ascension me pique le bout des doigts, son parfum m’enivre. Merde, je n'avais jamais remarqué comme son parfum était agréable, n'avais jamais pris le temps d'admirer les angles bruts de sa mâchoire dont mes doigts redessine les lignes. Lentement mes yeux se ferment. Je crois le sentir qui se tend sans en avoir la certitude. Ma tête me tourne. Je ne sais plus soudain pourquoi mes yeux se sont fermés mais le noir qui m'entoure m'engloutis soudain brutalement. Je sens vainement mes mains retomber, mes lèvres qui frôlent les siennes. Je n'ai même pas la force de les y presser, ma conscience s'en est allée. Ma tête retombe sur son épaule, entraîne le reste du corps dans sa chute heureusement amortie par celui de mon meilleur ami. Black out total, je m'endors comme une masse laissant Jake dans une situation qui, sans que j'ai le temps de la savourer, me laisse entrevoir l'espoir que cet épisode de l'arroseur arrosé lui mettra assez de plomb dans la tête pour que moi-même je n'ai plus jamais à le traîner mollement à travers les couloirs vides de l'école.
Yuki Shuhime & Aloysia
Spoiler:
Je te laisse conclure comme tu voudras (dormira, dormira pas ensemble )
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Sujet: Re: Les mots qu'on ne dit pas | Jake & Arya Mer 8 Oct - 18:21
Les mots qu'on ne dit pas
Je devais être rouge, terriblement rouge, alors qu’elle me demandait, m'implorait presque de dormir avec elle. Etait-ce possible d’être aussi ivre ? Etais-je aussi sans gêne lorsque je me saoulais aux potions d’ivresse ? Tant de questions ne trouveraient pas de réponse… En tout cas certainement pas ce soir, Arya n’étant clairement pas en état d’y répondre. Dire que j’avais tellement insisté par le passé pour qu’elle se joigne à mes beuveries… Maintenant, je n’étais plus si sûr de le vouloir à nouveau. Cette fourbe de Lionne avait du le faire exprès pour me traumatiser à vie et me dissuader ! Cela dit… elle se donnait beaucoup de mal pour cela si tel était le cas.
« Arya… »
Grommelai-je, grognon qu’elle se montre aussi frivole elle qui d’ordinaire était la première à jouer les prudes.
« On est pas des hippies… On va pas dormir sur le carrelage des WCs… »
A la voir me quasi-supplier de dormir avec elle, je fus partagé entre l’envie de la serrer dans mes bras et de la bercer et celle de lui coller une pichenette sur le front pour la faire taire. A mi-chemin entre l’enfant et la séductrice, la Arya bourrée était une créature mystérieuse à laquelle je n’avais pas encore eu droit jusque là, et pourtant nous nous connaissions depuis de longues années maintenant. Et la voilà qui se mettait à se gausser, essayant de regagner son sérieux, échouant, devant mes yeux perdus. Où essaie-t-elle d’en venir ? Qu’essaie-t-elle de faire ? J’ouvris la bouche, prêt à lui signaler que j’allais la traîner de force au lit si elle continuait, mais sa réaction me prit de court. Elle venait de s’emparer de mes doigts, les mêlant aux siens, les collant contre ses joues.
Je serrai les dents pour ne pas répondre à son commentaire. Evidemment que j'étais brûlant, elle n’arrêtait pas de se trémousser sous mon nez, dévoilant en elle une sorte de succube que je ne lui aurais pas jamais devinée. Je voulus retirer mes doigts, lui refusant cette emprise qu’elle avait soudainement sur moi, mais elle me coupa une nouvelle fois l’herbe sous le pied. Je m’immobilisai tout entier alors que ses lèvres partaient à l’assaut de la peau sensible de la paume de ma main, je crus même retenir un instant mon souffle. Je ne saurais dire comment, mais ses mains parvinrent à se frayer un chemin jusqu’à mon visage sans même que je ne m’en rende compte, son visage beaucoup trop proche du mien, ses lèvres à quelques centimètres des miennes murmurent mon prénom et m’envoûtent, comme si je ne l’étais pas déjà assez.
J’étais littéralement suspendu à ses lèvres, luttant contre la petite voix qui me rappelait qu’on ne profite pas d’une demoiselle ivre, grignoté par l’envie alors qu’elle m’avait à peine touché, frôlé, consumé par un désir pas tellement nouveau mais récemment attisé. J’étais prêt à renoncer à mes bonnes résolutions, à m’abandonner à sa douceur fragile, je m’imaginais déjà effleurer sa peau d’abord distraitement, puis de manière un peu plus sensuelle… Et c’est ce moment précis que ma jolie sirène décida de faire un plongeon, tête la première sur mon épaule. Je sursautai un instant, surpris par cette approche pour le moins originale, avant de réaliser qu’elle venait tout simplement de s’endormir sur moi.
Je restai là, immobile, figé, sidéré. Elle venait de s’assoupir alors qu’elle était sur le point de m’embrasser. Pire qu’un faux plan, que de poser un lapin, ou que de coller un vent… Arya venait de filer une vilaine claque à ma dignité.
Je fus tenté de laisser cette idiote toute seule dans les toilettes, juste histoire de lui faire comprendre ce que c'était de se faire planter au moment fatidique, mais je n'étais pas assez mesquin pour cela. D'autant qu'elle était dans les toilettes des hommes, et que c'était au moins un peu ma faute si elle avait fini dans pareil état. Poussant un long soupir bruyant -qui ne réveilla par ma belle aux toilettes ronflant pour autant- j'essayais de me glisser jusqu'au mur afin d'au moins pouvoir m'y adosser, le poids mort toujours avachi sur moi.
« Crétine… »
Murmurai-je, mais ce n'était pas comme si elle pouvait m'entendre. Mon dos rencontra la froid du mur carrelé alors que ma tête se laissait tomber en arrière. Ressemblaient-elles à cela, toutes ces nuits qu’elle avait passé à s’occuper de moi alors que je m’en souvenais à peine ? Peut être l’avait-elle fait exprès, pour inverser les rôles et me faire comprendre ce qu’elle subissait depuis tant de temps. A ceci près que moi je ne faisais pas semblant de l’embrasser ! Ce n’était pas exactement l’envie qui me manquait … mais même saoul, le Serdaigle en moi n’oubliait jamais la voie de la raison. Vous connaissiez la mémoire sélective ? Je vous présente la Sagesse sélective, qui sévit un peu quand ça l’arrange…
J'eus quelques minutes pour m'apitoyer sur mon sort et sur la nuit blanche qui m'attendais dans une position très inconfortable, avant de... M'endormir. A croire que toute la fatigue accumulée s’était déversée sur moi sans que je ne m’y attende. Étrangement, ce fut une nuit paisible, épargnée par les terreurs nocturnes. Et le lendemain, tout était oublié.