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 Sois témoin du Deuil.

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Abel T. McMillan
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MessageSujet: Sois témoin du Deuil.   Sois témoin du Deuil. EmptyLun 27 Oct - 23:58

Euphemia est assise sur la table. Le regard versatile, et sa baguette facile.

Il frappe à la porte bleu et bronze, en haut de la tour des Serdaigles. La voix de sphinx s’élève. « En quelle année Nicolas et Pernelle Flamel se sont-ils épousés ? » Du tac-au-tac : « 1370 ». Il enfonce presque la porte dans son geste lent du bras, le regard droit. Les regards se tournent vers lui. Des regards étonnés. Aussi étonné que le jour où il est entré dans la grand salle avec Rubens Cassidy pour y pendre le petit-déjeuner. Les Serdaigles. Les Serpentards. Tous savent qu’il n’a rien à faire là. Et tous se demandent ce qu’i est venu chercher. Parce qu’à son regard, on sait qu’il n’est pas venu pour apprécier la décoration.

« Oh, c’est inhabituel. Ainsi donc quelqu’un a de l’intérêt pour lui ? »

Euphemia le regarde traverser la pièce, son sourire de bouddha sur les lèvres. Il était temps. Il gravit les escaliers. Le premier. Le deuxième étage. Le dortoir des filles. Il ouvre plusieurs portes, dérange plusieurs conversation sans même prendre la peine d’entrer pour vérifier si elle ne se cahce pas dans les coins. Il monte, monte, toujours plus haut. Et puis en ouvrant une porte, il la trouve. Elle est sur un lit, en pleine conversation avec d’autres, sans importance. Il s’approche, la prend par le poignet, sans douceur et la tire derrière lui en se retournant déjà sans un regard.

« Personne ne connait mieux Abel Theodore McMillan que moi. À part Caïn, peut-être. Encore ce qu’il soupçonne, je l’ai pour certitude. »

Il dévale les escaliers, en serrant trop fort. Comme cette fois où il a tenu son épaule, le jour de son anniversaire, pour arrêter Hell, pour lui témoigner son soutien, pour contenir la rage. Dans la salle commune, tous les regards les interrogent. Il est presque l’heure du couvre-feu, non ? Mais Abel ne garde le silence. Abel pousse la porte et l’enlève. Il enlève Silver Nott à son foyer d’accueil. Il court toujours plus bas. Mais sa main glisse, et ses doigts prennent les siens pour s’y mêler, comme pour demander à la fois pardon et à l’aide. Il ne se retourne pas. Va surement trop vite. Trop vite. Mais la marche qui semblait course était une marche vers l’extérieur, alors que le glas sonnait pour interdire leurs présence hors de leurs lit.

« Abel ne fait jamais attention à ce que ses lettres aient déjà été ouverte une fois avant que son destinataire ne les reçoive. Il ne cache pas non plus les colis qu’il a reçus depuis les six dernières années. Etant lui-même discret, il est presque impossible de se faire prendre quand on le suit au quotidien. »

Ils foulent le sol du parc, les graviers et les épines de sapins fanées. Les gris rochers trop lisses. Au loin le Lac qui dans son reflet noir de la nuit rappelle l’absence de leur maison à tous les deux. Ils continuent de dévaler. Dévaler encore. Il l’entraîne vers la forêt interdite. Sans ralentir. Comme de l’eau qui coule, il avance, chute inexorablement vers les bois maudits, merveilleux au printemps, implacable à l’aube de l’hiver. Le vent leur fait froid, mais il ne ralenti pas. Et sa main serre la sienne plus fort, plus fort encore.

Ils traversent l’orée comme on passe une porte. Les arches sont trop hautes, et le plafond n’existe pas. En ce lui il avait subi le pire. Et c’est pour ça qu’il savait. Qu’il savait que quoiqu’il arrive, ici, personne ne l’entendrait. Personne ne le verrait. Tout ce qui se passait ici y restait. Des légendes sur la Pierre de Résurrection à son propre viol. Alors pourquoi pas la vérité.

Sa main serre plus désespérément encore celle de Silver. Si elle voyait, est-ce que ça rendrait ça plus réel ? Si elle devenait le témoin vivant, pourrait-elle lui prouver que ce n’est pas un rêve ? Qu’il n’a pas besoin de le chasser le lendemain ? Eugenia avait-elle raison ? Avait-il raison ? Devions-nous juste porter nos vérités comme le Roi Bérenger Ier ? Qui est ma première Reine, et qui est celle que j’aime trop pour qu’elle soit là jusqu’à la fin ? Est-ce que je me meurs ?

Ils arrivent dans une clairière, plus silencieuse, froide et déserte qu’aucun lieu n’a semblé l’être en Poudlard, depuis ces jours d’agitation. Les couloirs grouillants les jours sont même bouillants de tension la nuit. Les fantômes n’ont plus de cachots pour festoyer en hantent les couloirs, pleurant leur imitation de la frénésie. Cet endroit, il était loin de tout, et même de la chaleur humaine. Il s’arrête nef in, comme un torrent qui trouve une place pour devenir un lac. Il lâche la main de Silver et se tourne vers elle, pose son front sur le sien en emprisonnant son visage entre ses mains glacées.


« Dis-moi juste demain que tout ça est réel. »

Il s’éloigne de trois pas, précipitamment. Son regard bleu plonge dans celui de cette fille qu’il n’aurais jamais du apprécié, mais qui a été sa seule bouée pour se sortir du mensonge, de la solitude. Cette rencontre douloureuse, gênante. Cette Silver. Cette femme qui par son simple sourire et par le simple fait de lui tendre un verre lui rappelle que peu importe le nom, ce n’est pas ça, vivre. Ce n’est pas passer son temps à faire les comptes de son père. À étudier d’arrachepied pour faire un métier dont il ne veut pas. À ignorer une sœur dont le seul crime a été d’être heureuse autrement avec un frère qu’il n’a pas osé aimer.

Il se détourne et marche vers le centre, en empoignant sa baguette. Elle ne le foudroie pas. Cela fait des mois que Silver ne l’avait pas vu avec une baguette à la main. Une baguette obéissante du moins. Il ne s’arrête pas, il ouvre les bras. Il y a quelque chose, au bout de sa baguette, qui coule tout seul, comme des souvenirs. Le vent en porte jusqu’à Silver. Ce sont des flocons de neiges.

Il la lève. Il l’abat. Et il en sort un immense glacier qui va percuter la forêt à l’autre bout. Il fait un tour sur lui-même, et dans des gestes violents, il frappe comme par coups d’épée la clairière entière. Silver aurait été projeté contre les arbres si la glace ne s’était pas changée de flocon et en bourrasque de vent en s’approchant d’elle, formant comme une arche, rien qu’à sa place.

Il dresse un monolithe, monumental, au milieu du cirque de glace. Il s’arrête. Recules de quelques pas pour voir le haut de ce sapin de plus dans l’hiver. Puis il frappe encore. Le bloc semble éclater. Mais la seule chose qui éclate en flocon, c’est ce qui ne forme pas les volumes d’un corps immense, au visage d’Abel.

Au visage de Caïn.


« Il suffit de voir le tableau dans son ensemble, et c’est assez évident. Juste en le regardant, tout devient très clair. Il est tout le contraire de ce que je suis. Si j’ai choisi de ne vivre que pour moi-même et de saisir toutes les choses dont j’ai envie à l’instant où ça m’effleure, lui ne vit que pour les gens qu’il aime. Et contrairement à moi, il aime passionnément. »

D’un geste, il la fait voler en éclat. C’est comme une immense danse. Des pics de glaces se forme, et une bourrasque leur donne la courbe juste pour qu’on y reconnaisse les visages. Lève le bras. Tranche. Un homme d’un certain âge. Le père des McMillan. Tranche. Vole en éclat. Lève le bras. Tranche. Une Avery bien droite. Leur mère. Tranche. Vole en éclat. Billie. Vole en éclat. Anarchy. Vole en éclat. Arya. Vole en éclat.

« Je suis sûre que si un jour, tu fouilles un peu sa chambre, près de trente-trois tours, tu comprendras bien vite. »

Les flocons valsent. Ils forment des courbes de femmes, se mouvant comme une marche lascive et lente, et pourtant qui rappelle celle de celle avec qui Silver a été partisane de tous les délires, les meilleurs et les pires. Un visage se grave, une chevelure de glace, longue. Ondulée comme si la mer était toujours proche. Ce sourire, alors qu’elle tend les bras, presque maternelle, et prend son visage contre elle. Il se mord les lèvres. Vole un baiser à sa statue de glace. Et d’un coup de baguette, la fait voler en éclat. Comme une balafre dans le visage, et comme si c’était lui dont les yeux avaient été arrachés. On entend un cri. Un cri fou, indescriptiblement rageur. Alors que tout s’effondre.

« Alors qu’il a toutes les qualités d’un Poufsouffle, il s’est forcé à rencontrer les idéaux de ses parents. Il s’est forcé à ne plus revoir un grand-frère dont tout le monde a oublié les défauts, et s’est détachée de la femme qu’il aime le plus au monde. »

La vague de neige s’élève devant lui et il redonne un coup violent qui le change en glace. Tranche. Une forme vague de visage. Tranche, le visage de Hell, masculin. Tranche. Le visage de Caïn, plus vieux. Tranche. Leur père, plus jeune. Tranche. Un anonyme informe, les yeux et le nez effacés. Le hurlement reprend de l’ampleur. Le visage vole en éclat. Encore.

« Il ne veut pas briller. Il ne veut pas vraiment vivre. Il veut juste ne pas disparaître. »

En un geste, une nouvelle sculpture de glace apparait. Il point sa baguette sur la forme qui prend la place du visage, et tire. Anarchy, encore. Il tire de nouveau. Annabeth. Il tranche à la verticale. C’est son corps, plus parfaitement reproduit que personne n’aurait osé le faire. De loin Silver peut voir ses larmes, son visage détruit par les souvenirs. Détruit par le présent sans souvenirs. Sans amour en retour.

« Sa seule faiblesse est de ne pas avoir su s’éloigner de son jumeau. Si il n’était pas dans son ombre, peut-être qu’il aurait réussi à s’émanciper et à devenir un adulte sain. Mais il est resté dépendant de lui, par faiblesse. Par amour. »

Une autre forme spectrale brise l’œuvre ayant pour muse la jeune Leigh et s’impose à son exacte réplique en chair et en os. Il le disperse d’un coup de baguette et le mur de glace d’ne face se change en immense buste. Les traits sont plus précis encore que la première fois.

« Ni toi ni moi ne pouvons le juger, Silver. Il n’a pas raison, ni ne s’est trompé. »

Hell est belle, grande. Les bras ouvert. Il lance un Reducto pour la faire voler en éclat. Mais après que la neige soit balayée par le vent, elle est toujours là. À échelle d’homme. Taille de femme. À ses côté, toujours Caïn, imbattable, implacable. Il s’approche, inexorablement.

« Il a simplement choisi entre disparaître et détruire les gens qu’il aime au passage, et exister en dehors d’eux. »


Il s’arrête devant eux et s’agenouille, le visage taillé par des larmes et des rides du plus ancien des chagrins. Gravé dans sa chair comme gravé dans la glace éternelle. Les statue tendent les bras et le prennent entre eux, comme pour consoler un enfant. C’est si froid, si froid et pourtant… C’est ce que je désire vraiment.

« Si tu crois qu’il souffre, demande- toi à quel point il souffrirait si il se sentait responsable du dégoût de ses parents sur leurs enfants. »

Il se redresse, se laisse enlacer et embrasser par les imitations de glace, dans ce théâtre d’hiver. Il pleure, il pleure comme les adultes pleurent. Misérablement.

« Il n’est plus pour moi qu’un dossier classé. Quant à toi, si tu l’influence sur le choix qu’il fait à chaque seconde de sa vie, ne considère pas que tu le sauves. »

Et tout disparait, emporté par le vent. Il laisse tomber sa baguette sur le sol, et se prend la tête entre les mains comme par espoir de pouvoir se l’écrabouiller avec ses ongles. C’était ça, la vérité. C’était ça, la vraie douleur, qu’il ne ressentait que la nuit. C’est ça que tous les jours il garde pour lui, comme si ce n’est pas important. Tout vole et disparaît, dans les courbes du vent. La seule chose qui reste brisée, à la fin, c’est lui.

« Et si tu tiens tant que ça à l’influencer ou à t’en mêler, prépare-toi à remuer le ciel et la terre. Les Perdants de la Guerre et ceux qui y sont associés ont le jugement facile, mais détestent être jugés. »

Il se prend lui-même dans les bras, et se perce comme un enfant perdu alors qu’il pleure, qu’il pleure, tout ce que son corps peut pleurer, enfin. Ce manque d’amour, ce manque de vie. L’absence. La préséance. Caïn toujours là, obsédant, Hell comme un horrible fantasme qui l’ignore chaque jour. Ce père et cette mère qui n’ont pas regardé son visage depuis des années. Ce frère qu’il n’a pas osé aimer.

« Si tu tiens tant que ça à ce qu’il soit heureux, il faudra ouvrir la vision de plus de personnes que tu ne le crois. »

Pas osé aimer…

« Mais quoi que tu fasses, tu n’auras ni raison ni tort. Tu n’auras fait que ce qui te semblait juste. »


« CALEB ! »

Il se vide, il se vide pour la première fois, de la vrai blessure qu’il a gardé tellement de temps sans même s’en rendre compte. Ce frère qu’il ne veut plus se souvenir avoir adoré comme tous les autres, ce frère qu’il a préféré occulter de sa mémoire d’un sortilège plutôt que d’envisager sa perte. Ce frère à qui il avait confié la prunelle de ses yeux, qu’il avait jalousé toute sa vie et qu’il a tenté d’ignorer toute sa mort.

Il l’a perdu. Il a perdu jusqu’au trait de son visage. Perdu ce qu’il restait d’amour. La seule personne qui malgré tout, malgré tout ce qu’il l’avait haï et jalousé, l’avait aimé comme un frère jusqu’à la fin, jusqu’à mourir comme un con de ses conneries à lui.

Le seul qui l’avait aimé sainement, et aimé quand même.


« CALEEEEB !! »

Et il ne se souvenait même plus de son visage.

« Considère cet éclaircissement comme un juste retour de l’an dernier. »

Tallulah ouvre les yeux. Les referme. Inspire. Rien qu’une vision. Une conversation. Entre deux jeunes filles. Une blonde et une albinos. Juste une conversation.
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Silver E. Nott
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MessageSujet: Re: Sois témoin du Deuil.   Sois témoin du Deuil. EmptyMer 29 Oct - 17:37

Abel & Silver
Je suis témoin de ton deuil. Sois témoin de mon aide.





Mal être persistant d'un corps bloqué dans un lieu où il ne se sent pas chez lui. Je n'aimais pas la tour des Serdaigle, rien ne me poussait à l'apprécier, à part peut-être les dizaines d'ouvrages que l'on pouvait y trouver. Et encore, j'avais plus envie de m'en servir comme de frisbees qui égratigneraient le visage bien trop prétentieux de Brennan que de les lire. Je n'en pouvais plus, je ne me sentais pas à ma place, la salle commune des serpents là où j'avais grandis me manquait terriblement. Ici tout avait un air aseptisé, j'avais l'impression de me trouver dans un hall d’hôpital entouré de rat de bibliothèque. Bien heureusement il y avait des personnes capable de me sortir de cette monotonie constante, comme Euphémia, Kris ou Phinéas mais ça ne changeait rien, je ne voulais pas être ici. J'étais séparé des miens, de mes amis les plus proches, de Audric, de mon frère. Je ne me sentais pas à ma place, et pourtant j'étais prisonnière de ces murs, qui semblaient de plus en plus étouffant, comme s'ils se rapprochaient de moi chaque jour un peu plus. Miss popularité coincé dans un endroit ne contenant, qu'à quelques exceptions, des gens qu'elle ne voulait pas côtoyer.

Allongée sur ce qui était mon nouveau lit j'étais en pleine discutions avec des filles de ma maison déplacées aussi ici. Enfin j'écoutais plus que je n'y participais, je tentais de faire passer le temps, je m'ennuyais, parfois je me perdais dans mes pensées, oubliant le quart de ce qu'elles m'avaient dis. Je me fichais de leur vie. Je n'en avais que faire de leurs histoires de cœurs. Et je ne voulais pas non plus répondre à leurs questions concernant mon couple. Un regard meurtrier plus tard la rousse baissait le sien et cessait de m'importuner. J'étais en train de m'assoupir lorsque je sentis une main s'enrouler autour de mon poignet. Abel...Abel ? Mais que faisais-tu dans le dortoir des Serdaigle à cette heure ? Et qu'est-ce que tu me voulais ? Tellement de question auxquelles je n'ai pas le temps de répondre puisque tu m'en m'emmènes je ne sais où à une allure folle. Je cours à ta suite, n'ayant pas vraiment le choix de toute manière, mon corps percutant au passage celui de Brennan, nos prunelles d'azur se rencontrant, nos haines s'entrechoquant alors que je continue de courir avec toi. Je n'ai pas le temps de réfléchir, pas le temps de penser, juste celui de faire attention à là où se posent mes pieds nus.

« Abel qu'est-ce qu'il se passe ? »

Pas de réponse. Juste celle de l’écho que me retransmets le couloir vide. Je serre tes doigts qui s'entrelacent aux miens. Je m'imagine tant de chose à la fois, ça part de tout les cotés, des missiles d'idées, de scénarios tous plus noir les uns que les autres. Pourquoi ne me regardes-tu pas Abel ? Pourquoi on prends la fuite de cette manière ? Qu'est-ce que tu caches ? Quels démons te hantent cette fois ? Dis moi. Je t'en prie dis moi. Regarde moi. Arrête toi. Vide ton sac, ton âme, ton cœur. Fuis pas comme ça. Tu peux être fort, si tu savais comme tu as la carrure, les épaules pour te dresser contre tout tes maux, tes démons. Tu te sous estime tellement. Tes vices ont-ils déraper ? Tes envies malsaines se sont-elles réalisés ? Tes ombres te t-ont-ils rattrapés ?

Je grimace lorsque je marche sur le gravier,un peu plus encore lorsqu'il s'agit des épines des sapins. L'odeur automnale me prenant de plein poumon. Notre course folle continue, mes pieds nues rencontrant l'herbe sèche du parc. Mais où vas-ton ? Qu'est-ce qu'on fait ? Je veux savoir. Je veux que tu parles putain. Mes cheveux volant derrière moi, au rythme de nos pas. La brise fraîche me gifle le visage et le reste de mon corps à peine recouvert. Un short et un débardeur, en début de soirée, au mois d'octobre, en Écosse. Je vais mourir de froid. Je ne sais pas ce que tu as, je veux savoir. Je veux t'aider. Seule source de lumière, ce quartier de lune que le lac reflète ainsi que ses comparses les étoiles. Mais l'ambiance reste sombre, lourde, inquiétante. J'avance sans savoir où je vais, je suis seulement cette énigme, cet ami qui me brise presque les doigts, qui se dresse tel un mur, dur et muet.

La forêt se dresse devant nous alors que nous nous enfonçons dedans. Je n'ai pas peur d'elle. Je n'ai pas peur de ce qu'elle cache. Je crains ce que toi tu me dissimules. Est-ce si horrible pour que tu veuilles que seuls les ténèbres de cette forêt puissent nous entendre ? Mais as-tu vraiment besoin de parler ? Je commence à douter. Je ne sais plus sur quel pied danser, que faire, quoi penser, quoi m'imaginer. Des branches griffent mes jambes, d'autres mes bras, le souffle commence à me manquer. Qu'est-ce que tu me fais faire à la fin Abel ? Nous traversons les tapis de feuilles séchés, mais nous ne voyons que le noir, pas le patchwork de couleur doré, ocre, vermeille que les bois ont à nous offrir.

Notre cadence se fait moins rapide, nous finissons par nous stopper. Je me courbe légèrement en avant pour reprendre mon souffle, qui est désormais totalement haché. Je vais te tuer Abel Theodore McMillan. Je relève doucement mes yeux pour observer l'étrange clairière, si vide, si morte, dans laquelle nous nous sommes arrêter. Je n'ai pas le temps d'en voir plus que mes yeux rencontrent les tiens, tes paumes contre mes joues, le froid contre le froid, front contre front alors que mes mains se glissent sur les tiennes. Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce que c'est que cette détresse que je trouve dans tes prunelles ? Cette terreur, cette tristesse mais surtout cette lassitude.

« Tout est toujours réel Abel. »

Tu te détaches, tu t'arraches à moi, j'ai encore plus froid. Tout est toujours réel. On ne peut pas vivre dans des illusions, nous ne vivons qu'à travers les actions bien trop vraies que nous commettons. Nos pensées suivent la même ligne directives. Nous sommes acteurs de nos vies. Tout est vrai. Même ce qu'il y a de plus faux en nous, nos pires mensonges sont vrais. Peinture de l'affreuse réalités de nos vies. Si nous devions faire le portrait de nos existences, je crains que nos tableaux ne soient pas bien colorés Abel. Même le mien. Un amas de couleur sombre, du noir, du bordeaux, du marrons, et une tâche doré, une seule, qui éclate le tout en plein milieu de la toile. Le tout est de savoir trier, de savoir ce que nous voulons montrer aux autres, gardant les terribles réalités pour nous, les coincer, la cacher, les enfermer, les étouffer.

Je ne bouge pas, je suis spectatrice, non plus actrice. Tu te mouves, tu bouges, tu sors ta baguette et tes mouvements semblent t'emporter avec eux. Véritable architecte, créateur tu mets tout en place, alors que je restes stoïque, contemplative, curieuse, presque interloqué devant le spectacle que tu m'offres. Dômes de neiges, de glaces, l'hiver s'installe doucement dans la nuit, la neige est reine à son tour, véritable royaume de solitude.

Caïn. Ton jumeau. Véritable miroir de ton enveloppe charnelle. Et pourtant je le reconnais. Je le vois dans cette éclat qu'il a dans les yeux qui brillent à travers les flocons, la manière donc ses traits sont placés, bien plus fermes, bien plus dur, plus détachés que les tiens. Pourquoi tu me montres ça ? Pourquoi me montres-tu ton frère ? Je n'ai pas le temps de parler qu'il explose en un milliers de perles de neiges. Tes parents. Nouvelle cascade enneigé. Cette Poufsouffle que Hell a embrassé, je n'ai pas le temps de m'y attarder qu'elle disparaît dans une tornade. Anarchy. Mon meilleur ennemi. Celui que je protégerais quand il ne me voit pas. Que j'insulterais quand il sera là. Mais tu le brises lui aussi. Comme cette McMillan, si discrète, si bizarre que tu éclates. Véritable puzzle qui fonds à mes pieds.

Tu te perds dans ta folie, dans ta fureur, tu explose, frappe, brise, casse. Tu te libères, tu te délivres et pourtant tu t’enchaînes un peu plus à ta peine. Hell, Annabeth... Tu te fais du mal. Tu es masochiste Abel. Tu abats sur ton corps de violent coups qui font saigner un peu plus ta chair. Mais je ne le vois pas ton sang, il coule à l'intérieur, comme mes larmes quand je suis touchée. Les tiennes je les vois, elles brillent sur ta peau pale comme la glace que tu viens de faire sortir de terre. Elles font un véritable ravage sur ton derme. Je suis spectatrice de ce spectacle affligeant, qui me prends aux tripes. Je n'aime pas te voir comme cela Abel. Tu ne mérites pas tout cela. Tu mérites tellement plus. Mais tu te le refuses. C'est de ta faute si tu n'as pas plus, si tu n'es pas plus fort. On ne n'est pas avec de la force de caractère, on se la crée. Tu n'écoutes que ce que tu veux entendre. Tu suis cette voix fluette qui te murmure que tu n'y arriveras pas. Alors que c'est faux ! Tu le peux !

Et tu hurles ce prénom. Ce visage inconnu, au prénom qui m'est étranger. Caleb. Je ne sais pas qu'il est. Je ne suis pas sur de vouloir le savoir. Tu le vomis son patronyme, tu vomis tout ce que tu ressens pour lui. Tu le hais, tu le détestes, tu l'aimes, tu l'adores, c'est tout ça à la fois. Tes sentiments sont une pelote d'une laine qui s'est emmêlé au fil du temps, ses nœuds on ne peut les défaire, alors tu arraches la laine, le fil tu le coupes, mais tu te blesses en même temps.

Je bouges enfin, moi qui m'était effacé parmi mes statues de glace je m'avance vers toi, je m'agenouille. Je me fiche du froid, de la neige, des feuilles qui collent sur mes jambes. Je vais t'aider. Je suis ton épaule, je suis celle qui sera toujours présente, celle qui comprends ce que tu veux lui cacher, celle qui sera la même quand tu m'ordonneras d'aller voir ailleurs. Ai-je déjà obéis ? Non. Mais ce soir tu me réclames, c'est toi qui viens à moi pour une fois et non moi qui m'imposes comme à chaque fois.

« Je suis là. »

Je le répètes, mes mots se perdent dans le silence, résonne parfois, parfois dans un souffle, parfois plus fort. Je t'arraches à cette étreinte que tu t’octroies à toi même. Je fonds dans tes bras, je te serres contre moi, je t'étouffes, je m'en fiche, je te brises les os, je m'en fous, je te serre. Pleure contre moi, vide toi, retire cette putain de peine de ton être, laisse là s'échapper, vomis la. Salis mon débardeur, noie ma peau, je m'en tape. Je suis la. Je t'abandonnerais pas.

« Tu n'es pas faible. Tu es humain. »

Un humain qui se refuse de l'être, qui agis comme un fantôme. Un humain qui se flagelle, qui se bride, qui se torture. Qui s'enferme lui même. Mais je vais te les briser tes chaînes, je vais te libérer de toi même. Envole toi. Tu es un aigle pas un moineau. Grandis. Je te recule un peu de moi, mes traits t'observant avec fermeté, mes doigts glissant sur ta peau pour retirer tes larmes traîtresses. Je les laisserais pas te consumer et te brûler, ces perles salées.

« Oublie les tes démons, échappe toi, libers toi. »

Nous sommes au seuil de nos avenirs, nous sommes acteurs, nous devons enfin prendre les bonnes décisions, cessez de nous auto-détruire. Nous ne sommes plus des enfants. Nous sommes grands désormais. Le froid que tu as instauré dans cette clairière, c'est celui qui réside en toi.

« Regarde ce paysage comme il nous ressemble, nous pouvons le modifier tu sais. Changer les choses. Nous sommes les maîtres, pas les victimes. »

Comprends-tu ce que j'essaie de te dire ? Que tu peux tout détruire, puis tout reconstruire. Tu peux le faire, dépasser tout tes tourments. Tu es plus forts qu'eux, balaies les, écrase les. Tu es fort Abel.


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Abel T. McMillan
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MessageSujet: Re: Sois témoin du Deuil.   Sois témoin du Deuil. EmptySam 1 Nov - 15:42


« Je ne peux pas ! »

Ça va me tuer. Un jour je vais pas pouvoir me réveiller et je vais juste mourir, Silver ! De fatigue, de folie, de colère, de dégoût, de désir, de chagrin, n'importe quoi, mais je vais mourir ! Mon cœur va exploser !

Je suffoque dans tes bras, suffoque dans mes propres larmes. Je craque. Annabeth, Annaebth… Que me fais-tu ? Que me feras-tu ? Et mes souvenirs, mes souvenirs amputé, ce quelque chose qui saute, d’une part à l’autre de ma tête, quand je pense à Caleb, sans pouvoir l’aimer, sans pouvoir mettre le doigt sur mon frère… et quand son nom s’efface, il me manque une présence, quelqu’un, quelqu’un pour me dire que c’et pas grave. Que ce ne sont jamais que des filles. Que c’est juste la vie. Qu’il faut grandir. Qu’on est heureux quand même.

Il me manque, il me manque plus qu'Anarchy, et je ne peux pas dire son nom, il me manque et je ne vois pas son visage. J'ai tout donné à Euphemia. Mais la nuit ça revient, ça revient avec un grand bruit d'éclair et à chaque orage, il me manque, il me manque, et j'ai son nom dans la tête, pour quelque secondes, quelques heures...

Ma tête va exploser, mes yeux vont pleurer du sang et je vais broyer mes mains à force de frapper contre le mur sur lequel je me trouve acculé.


« Si je change, qu’est-ce que je vais encore détruire ? »

Si attaché à ce qui m’est cher dans cette vie misérable, où dans mon malheur je peux serrer contre mon cœur une amie fiable telle que toi, où je peux regarder de loin ma sœur, où mon frère peut me toucher jusqu’à m’en rendre malade, dans ce monde où malgré toute la douleur, il y a des choses que je ne peux lâcher… C’est misérable, et c’est ma vie. Et j’ai peur de la perdre, de passer à autre chose. De passer, tout simplement.

J'étouffe, j'étouffe complètement tous les jours de ma vie en me disant que demain je vais comprendre et je dirai merci, mais ça ne vient pas. Ça ne vient pas Silver, et je ne suis pas heureux. Si je fais un pas de travers je tombe, et je fais tomber ceux que j'aime avec moi ! Si je dis la vérité ils vont souffrir, et moins j'en dis, plus j'implose.

Que quelqu'un arrête le temps ! Je n'en peux plus, je n'y arrive plus !
Que quelqu’un arrête le temps.

J'en ai assez de vivre des nuits blanches à angoisser seul, assez de serrer des femmes qui ne comblent pas le vide et assez de me faire baiser par des hommes qui ne me font même pas assez de mal pour oublier !

J'en ai assez de ma vie !

Que quelqu’un arrête le temps.

Je hais ma mère ! Je hais mon père ! Je hais Caïn, je hais Hell, Je hais Caleb, je hais Billie, Je hais Anarchy, je hais Annabeth, je les hais tous... Je les hais tous ! TOUS ! Je les hais, je les hais, je les hais, je les hais !

Que quelqu’un arrête le temps.

Je suis fou.
Complètement fou.
De rage. De désespoir. De chagrin.
Je suis ivre.
De rage. De désespoir. De chagrin.
Je suis mort.
De rage. De désespoir. De chagrin.
Je ne suis.
Que rage. Que désespoir. Que chagrin.

Je ne suis pas fort. Pas la nuit. Je glisse tes doigts dans tes cheveux et pleures. Tu es la sœur que j’aurais dû avoir. Si je t’avais aimé toi, Silver, si je t’avais aimé à temps, est-ce que ma vie aurait été différente ? Si j’avais pu aimer ma sœur comme j’ai besoin de toi, aurais-je moins souffert ? En toute innocence, je brise ton corps sur le mien. Je hurle trop, trop fort. Mes illusions. Mes désillusions. Mes espoirs, mon désespoir. Non, je ne peux pas changer. Pas changer sans me détruire. Apprends-moi, Silver, à renaître. Apprends-moi à être en laissant passer la vie, les gens. Apprends-moi à être maître. À me libérer des ombres sous mon lit et dans mon placard fermé. Sortir de mon monde étriqué et dire Adieu, Adieu à tout ce que j’aime avec tout ce que je déteste en moi. Fais-moi changer.


« Euphemia… »

Rends-moi mes souvenirs… Que t’ai-je fais promettre en échange ? Je te le rends, très volontiers. Et je reprends mon frère. Rends-moi mon frère que je puisse le pleurer. Rends-moi mes larmes et ma douleur pour que je puisse enterrer ma vie, ma vie sans Hell. Que je puisse enfin me souvenir de ses mots, enfin me souvenir de ce qu’il a fait pour me guider un tant soit peu. Je t’en prie, rendez-moi la force qu’a eu notre ainé de ne plus jamais se plier.

Cet idiot qui s’est détruit d’un coup de trop dans le nez. Ce salaud. Comment s’appelle-t-il, encore ? Qui est-il ? Qui est-il pour moi ?
Ai-je eu un frère ?
Pourquoi ça fait mal, de voir un inconnu mort ?

Je n’arrive pas à m’en sortir.

Je prends ton corps aussi fort que tu prends le mien. Tu es réel. Tangible. À mon échelle. Ce n’est pas moi que tu brises, que tu étouffe. Tu me libères. Tu me ramène sur terre. Merci, merci… À l’infini.

« Merci… »

Ma voix brisée par les larmes, par ton étreinte précieuse, par ce monde indifférent. Tu es la preuve que je suis là. Je veux changer. Laisse-moi changer…

Si d’un regard on pouvait endormir quelqu’un…

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MessageSujet: Re: Sois témoin du Deuil.   Sois témoin du Deuil. EmptyDim 23 Nov - 20:54

Abel & Silver
Je suis témoin de ton deuil. Sois témoin de mon aide.





Étreinte baignée du désespoir que tu laisses entrevoir. Mais nous sommes les seuls témoins de ce deuil, de ce moment qui n'appartiens qu'à nous. Il n'y a plus que nous, tes larmes et la glace, qui durcit nos cœurs, gisant un peu partout autour de nous. Tes larmes se transforment en perles glacées, nos corps serrés l'un contre l'autre les font fondre. Le feu, la chaleur, qui s'oppose au givre et au froid. Ça nous correspond tellement bien tout un tas de contradictions, d'éléments contradictoires, qui ensemble ne veulent plus rien dire mais qui avec nous prennent tout un sens. Nous sommes compliqué, tout terminons irrémédiablement dans le drame, nous ne savons faire autrement. C'est peut-être notre nature qui nous fait ainsi, je ne sais pas, en tout cas j'ai l'impression que c'est un motif répétitif dans notre relation. Quand nous ne nous entretuons pas dans des piques bourrés d'acidité et de moqueries sous-jacente, nous finissons par relever le menton de l'autre pour qu'il garde la tête de l'autre. Tu l'as fais une fois pour moi, je le ferais toujours pour toi.

Beaucoup considèrent que les Serpentard ne ressentent rien à part de la haine, je pense qu'il suffirait de peindre cet instant pour démontrer le contraire. Que verraient les gens ? Trop de chose pour qu’ils puissent y croire. Deux personnes, un paysage, et pourtant tellement d'éléments à relever, tout un tas de détails qui accrocheraient les yeux et l'attention, qui révéleraient nos facettes cachées. Ce garçon si froid en apparence, que l'on penserait détaché de tout, incapable de ressentir quoi que soit. Et ici totalement perdue dans les bras de cette fille, il se libère, il se vide, il sanglote, tressaute, pleure. Il n'est plus ce bloc de glace qu'il a fait exploser avec la force de son désespoir, il a éclaté en même temps. Et cette fille, si souriante d'habitude, qui ne se laisse abattre par rien, ni les mots, ni les gestes. Elle est là les genoux nus enfoncé dans cette neige mélangé à la terre alors qu'elle le soutient. Qu'un éclair bien trop compatissant envahit ces prunelles, ses mains s'accrochant au dos de sa chemise. Ils sont chacun désespéré à leur manière, tout deux touchés d'une manière qui leur est propre. C'est ainsi le portrait peu glorieux que l'artiste peindrait de ces deux individus qui ne sont glorieux que dans leurs frasques.

Tes mots glissent dans mes oreilles alors que je te serre un peu plus. Je maintiendrais ta tête hors de l'eau, je ne te laisserais pas sombre, tu ne couleras pas dans mes bras. Laisse moi être ton radeau, ta bouée, celle qui te traînera vers la terre promise, vers l’île de notre sauvegarde à tout les deux. Je t'y tirerais s'il le faut, j'y déploierais toute mes forces, mais j'y arriverais. Tu seras sain et sauf sur la rive une fois que j'aurais réussis.

« Tu n'as pas besoin de changer, juste d'avancer pour tout reconstruire. Juste d'aller de l'avant. »

Changer qui tu es ne te permettras pas de devenir un autre. Ta véritable nature finira toujours par te rattraper, comme tes problèmes d'ailleurs. Tu ne peux pas les fuir, tu ne pourras le faire indéfiniment. Il faudra bien que tu les affrontes, que tu deviennes enfin un roc. Sinon tu t'ancreras dans ta haine et dans ta tristesse et tu en deviendras véritablement fou. De douleur, de tout. Tu dois te libérer, tu dois te délivrer, devenir un homme libre, un homme où le poids de ces maux ne pèsera plus sur ses épaules. Je voudrais que tu deviennes par tes propres moyens, par ta propre volonté cet homme là Abel. La haine ne te fait pas vivre, c'est seulement ce qu'elle te laisse croire. Elle est un bon motivant pour la plupart des choses, mais à trop forte dose elle ne sert qu'à nous tuer à petit feu.

Il y a encore quelques semaines c'est moi qui me laissait aller dans tes bras, c'était ma détresse qui s'échapper. Celle d'une fille tombé amoureuse contre son propre gré de celui qu'elle n'aurait jamais du côtoyer. Comme si on choisissait ces choses là. Et désormais je l'ai, il a cédé, les murs que nous avions érigé entre nous on était détruit. Ça me fait presque mal que mon bonheur t'ait éclaté à la gueule de cette manière. Tu ne le mérites pas. Tu es quelqu'un de tellement bien Abel, et c'est d'ailleurs pour cette raison que je suis encore là. Que je te serres toujours aussi fort dans mes bras, que je te laisse me briser les os dans cet étreinte trop forte pour nous deux. Nous nous fondons presque l'un dans l'autre.

Je ne comprends pas pourquoi tu parles d'Euphémia, la jolie et tellement étrange Serdaigle. La tombe. Celle qui en sait plus sur tout le monde que le reste des élèves. Celle à qui j'ai confié bien des choses. Toi aussi tu as dus lui parler, lui dire des choses quelle seule peut entendre. Elle ne juge pas elle analyse, c'est ce qui pousse à vouloir lui confier ce qu'on oserait dire à d'autres, que l'on soit proche ou non d'eux.

Je fais reculer ton visage lorsque tu me remercies. J'essuie tes larmes de rage et d’affliction, plantant mon regard compatissant et pourtant si inflexible dans le tien. Je n'ai pas l'habitude de faire ce genre de chose, d'être là pour soutenir et aider, pour consoler. Je suis celle qui mets les gens dans tes états de ce genre, pas celle qui essuie les joues baigner de larmes. Et pourtant là je le fais. Parce que toi tu comptes, parce que toi tu es différents de ceux qui m'entourent. Tu fais partis de ce peu de personne que je peux compter sur les doigts d'une main, pour qui je ferais absolument tout.

« Tu n'as à me remercier Abel. »

Je suis là pour toi, je te l'ai promis et je te le promets une nouvelle fois aujourd'hui. Je te le répéterais autant de fois que tu le veux si ça te permets de le croire un peu plus fort. Si t'accrocher à cette promesse peut te permettre de t'aider, de te sortir de ce mauvais pas.

« Devenir plus fort ne signifie pas changer, tu peux le faire en restant Abel. Montre leur que tu peux tous les écraser, passer outre leurs coups, que tu peux les écraser. On peut être tellement plus fort que tout ceux qui nous font du mal. »

Puis d'autre scénarios qui me mettraient dans un état pas possible se dessinent dans mon esprit, prennent forme dans mon crâne. Des images qui me feraient te haïr, te détester d'avoir fait ça, que je ne comprendrais pas même au vu de ton état. Mes yeux se durcissent un peu alors que je souffle quelques derniers mots.

« Promets moi de ne pas faire de connerie. Je veux pas que tu te laisse t'enfoncer dans la douleur. T'as pas le droit tu m'entends ? Tu restes et tu combats ? Ce soir c'est la seule fois où tu baisses les bras, la seule soirée de répits que je te laisse. »

Je ne supporterais pas de perdre un ami comme toi.

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MessageSujet: Re: Sois témoin du Deuil.   Sois témoin du Deuil. EmptyLun 22 Déc - 23:31

« Ce soir c'est la seule fois où tu baisses les bras, la seule soirée de répits que je te laisse. »

N’es-tu pas trop bonne avec moi, Silver ?

Emmitouflés près d’un âtre dans d’épaisses couvertures, Abel et Silver terminent de faire fondre le froid qui les as envahie. La tenancière avait ouvert la porte à deux jeunes gens trempés et glacés, en plein milieu de la nuit, malgré le couvre-feu. L’un porte une cravate verte, l’autre un short et un débardeur. Ils ont les mains glacées. Le visage rouge. Le garçon un peu plus que la fille, mais elle n’était pas épargnée par un hiver avancé qui ne pointait pas le bout de son nez. C’était comme si il avait plus ou neigé sans que personne ne s’en soit aperçu à Pré-Au-Lard.

Les deux jeunes gens ne se tenaient pas la main. Ils n’ont pas dit un mot. Et elle n’a pas dit un mot non plus. Elle a simplement ouvert, et est partie chercher de quoi les réchauffer, et les as installés devant l’âtre en leur recommandant de ne pas faire de bruit pour ne déranger personne. Ils promirent en silence, et restèrent là, jusqu’à ce qu’elle soit partie.

Les goutes tombent de leurs cheveux. Ils s’installent comme des ados. Le sommeil ne vient pas.


« Caïn m’a lancé un défi stupide. »

Je renifle et essuie mes cheveux en tentant de capter un maximum e la chaleur. Mais aller plus près brûlerait ma peau. En fait je pense que je suis déjà trop près. Mais j’ai eu tellement froid, toute la nuit, toute ma vie, que je n’aspire qu’à rester ici, pour toujours. Je fuis demain comme personne.

« On a l’habitude… De… S’échanger les noms des filles qu’on rencontre. Quand il en rencontre une mignonne, il s’arrange pour qu’on se rencontre. Moi j’ai juste besoin de lui dire, ou de lui montrer. Elles savent pas toutes. »

Il se frotte les bras en se frottant le visage.

« Quand il a su que j’étais ami avec toi… C’est con, mais il a parié qui de nous deux coucherait avec toi en premier. Avant que tu ne sortes avec Audric, tu semblais quelqu’un d’accessible. »

Je ferme les yeux et inspire.

« C’est stupide, je sais. »

Je me recale les bras sur me genoux, expire l’air froid, tente d’évacuer l’irrésistible choc thermique qui m’empêche de tomber dans la torpeur.

« J’ai jamais eu envie. J’ai eu envie avec tellement de gens que je ne trouvais pas aussi beau ou attirant que toi. Mais toi, je sais pas. C’est juste bizarre d’y penser. »

Tout dans sa tête est une tempête en suspension. Arrêtée grain par grain. En fragile et lent équilibre. Il lui faut du temps. Pour simplement laisser ses lèvres s’ouvrir et le flot couler, un flot aux couleurs moins sombres que quiconque ne l’aurait cru.

« Je me retrouve fiancé à une cousine que je connais à peine. Je suis incapable de me calmer à chaque fois que Hell fait un pas vers moi. Je ne suis pas sûr de qui de Caïn ou moi oblige l’autre. Je sors avec Annabeth alors que je m’entendais bien avec elle, aussi bien qu’avec toi. Avant tout ça. Juste parce que je la trouve belle, ou bien juste parce que je sais que celui que je suis ne lui suffit pas. »

Je n’ai plus de larme à pleurer. Je m’emmitoufle dans ma couverture et mes songes, mes idées flottantes. Je voyage lentement à l’intérieur, à travers, comme si le temps avait été arrêté.

« Je me retiens tout le temps de regarder derrière-moi, ou de coller le dos à un mur, de peur qu’Anarchy réapparaisse. »

Je masse mes tempes. Inspire expire. La crise passe lentement. Douloureusement. Mais elle passe, à coup de temps qui s’arrête.

« Qu’est-ce que tu ressens quand tu es avec Audric ? Quand tu penses à Audric ? »

Je gratte le sol du bout de l’ongle, je retire mes lacets, lentement. J’essaye. Méthodiquement. Minutieusement.

« Est-ce que tu as peur quand tu penses à lui ? Où est-ce que c’est juste moi qui deviens fou ? »

Un lacet de défait. Passons à l’autre, très lentement. Tr-s doucement. L’eau semble aller plus profond dans le corps et le sol. L’eau est attiré vers le centre de la terre, et serre dans les grottes. L’air nous fait attraper des rhumes, et la chaleur brûle. Des sensations. Engourdies. Perdues. Retrouvées. Ignorées.

« Parfois j’aimerais que les Bogart et les autres aient gagné la guerre. Si je m’étais marié avec Eugenia, ou aurait été tellement plus simple. Eugenia ne me fais pas me sentir menacé. Ni coupable. »

La voix est douce. Un murmure audible par Silver seule. Un murmure agréable de jeune homme, qui parfois résonne comme une voix d’enfant. Quand un enfant parle longtemps, longuement, sans s’arrêter, à un adulte de confiance. Un peu pour se plaindre, un peu pour blâmer les autres. Surtout pour tenter de sortir du cercle vicieux de « pourquoi moi ? » et chercher, chercher encore, à travers le temps arrêté, la chaleur de la cheminée, la nuit.

« Pourquoi est-ce que j’ai tellement besoin qu’on s’occupe de moi ? »

Se remettre en question. Poser la bonne question. N’avoir de réponse que le silence. Mais ce n’est pas grave. Il faut juste que ça sorte. Que ça sorte une fois pour toute.

« Parfois je pense à Elle… Et j’oublie complètement que c’est ma sœur. Ou même que c’est une femme. J’oublie jusqu’au son de sa voix, et j’aimerais juste qu’Elle soit là. Et la seconde d’après, je me rends compte que ça signifie que je ne l’aime sans doute pas. Et que je n’aime sans doute pas Caïn. Je veux juste qu’ils m’aiment. Je veux juste ne pas me sentir seul. »

Parler, sans fin. Parce que ça n’a enfin plus d’importance. Pas une question d’argent, ni une question de bien paraitre. Faire ce qui doit être fait, nettoyer case par case sa tête, à coup d’eau chaude ou d’eau froide. Le visage brûlé, par le froid puis par le feu. Les yeux baissés pour ne pas être effrayé du chemin qu’il reste à parcourir.

« Je pense que je n’ai jamais aimé Caleb. Je crois qu’il manque quelque chose à propos de lui, mais d’aussi loin que je me souvienne, j’aiappris très tard u’il était notre frère. Pour moi c’était juste notre baby-sitter. Et quand j’ai réalisé que c’était notre frère, je me suis senti seul. Parce qu’ils étaient tellement mieux tous les trois. »

Je pose mes chaussures trempées près de la cheminée. Tant pis si elles fondent. Brûlent. Demain je rentrerais à Poudlard comme un Noah.

« J’ai juste eu besoin d’être aimé, et j’ai jamais été foutu d’aimer les gens correctement. Neckwood est partie pour ça. Parce que je donnais l’air d’en avoir rien à battre. »

J’essuie une larme. Une ridicule larme d’amertume.

« Je vais faire la même avec Annabeth. Et ça me fais chier. Ça me fait chier parce que même infoutu d’aimer les gens correctement la moindre connerie qu’ils font me fait plus mal qu’à eux-mêmes. »

Je passe ma main dans mes cheveux. De l’eau goûte encore un peu. Et mes yeux brûlent, dans leur couleur d’océan profond, en reflétant la flamme rougeoyante. Toi aussi, Silver. Tu es très belle sous cet éclairage. Mis tu ne me fais pas envie. Tu es à tomber par terre, mais je n’ai pas envie. Pas envie de toi. Pas envie d’un nous. Je veux juste être là, et que tu sois là. J’ai besoin d’un être qui ne soit ni en moi ni au tour de moi, à sucer ma vie. J’ai besoin de toi.

« J’aimais Neckwood. Je crois que c’est la seule que j’ai jamais aimé sainement et j’ai même pas pu lui dire une seule fois. Et maintenant je ressens plus rien. Je ressens que j’ai envie de tous les buter. D’Anarchy à Caïn, de Billie à Annabeth. En passant par Hell et Caïn. »

Je ferme les yeux et m’allonge, les cheveux vers les flammes, la tête et l’épaule posée sur le parquet. Je me tiens comme un enfant. Et je n’ai plus de compte à rendre.

« Qu’est-ce que tu ressens avec Audric ? »
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MessageSujet: Re: Sois témoin du Deuil.   Sois témoin du Deuil. EmptyMar 23 Déc - 19:19

Abel & Silver
Je suis témoin de ton deuil. Sois témoin de mon aide.





On nous croirait arriver dans un conte moderne, qui cherche sa morale sans la trouver. Les deux adolescents, trempés, qui frappent à la porte d'un foyer, à peine habillé. On nous croirait arriver d''un autre monde, un autre univers. Pas dans cet automne chaleureux, plutôt venu des contrées glacées et enneigées. Bien que nos vêtements n'indiquent pas du tout ça. C'est nous, tout un tas de contradictions, de choses qui ne se côtoient pas assemblées ensemble. Nous nous éloignons de ce qui nous pèsent, de ce qui nous déchirent, nous tirent vers le bas, pour se retrouver, pour se parler. Cheveux trempés, peau rougis ou bleus à cause du froid, léger tremblement, dent qui cognent, tableaux parfaits qu'on ne s'attendrait pas à trouver devant sa porte. Et pourtant la tenancière accepte, elle nous fait entrer, nous donne de quoi lutter contre cette fraîcheur venu de ta peine Abel. Et c'est ainsi que nous terminons devant cette cheminée, emmitouflé dans d'épaisse couverture, à tenter de se réchauffer. T'ai je déjà dis combien j'ai horreur du froid ? A quel point la glace et la neige me font horreur ? Je ne sais pas, je ne sais plus... Je suis trop glacé pour y réfléchir, trop secoué par ta peine, par ces cicatrices que tu arbores et que j'aimerais guérir. Mais je ne le peux pas n'est-ce pas ? Je ne suis pas celle qui pourra y arriver ? Te soutenir se n'est pas te guérir mais je serais là, t'aiguiller se n'est pas te soigner mais je serais là.

Je suis là, immobile, incapable de bouger, seulement en état d'écouter. Je cherche la moindre source de chaleur mais je n'ose pas m'approcher du feu. J'ai bien trop peur de ces flammes et de ce qu'elles représentent. Ma phobie. L'image même de mon épouvantard. Le feu. Symbole d'un souvenir maudit, synonyme de mon crime, d'une horreur que je n'ai sus confié qu'à une seule personne dans toute mon existence, Audric. Seul homme en qui j'ai eu assez confiance pour lui dire ce péché. Je sais que je peux lui dévoiler toutes mes ténèbres, qu'il ne me jugera pas, qu'il ne sera pas révulser par cela, mais qu'il comprendra tout simplement. Les flammes dansent, me brûlent sans me toucher, me nargue alors que je suis figé en train de les regarder, sans qu'elles ne me réchauffent réellement.

Et tu finis par parler, tu brises ce silence, tu me sauves de cette captivité dans laquelle ce feu m'avait enfermés. Caïn. Prénom que je connais bien, frère de mes deux meilleurs amis. Ami il fut un temps, aujourd'hui je ne sais pas. Je ne sais pas s'il m'a un jour pardonné de m'être plus rapproché de toi que de lui, de l'avoir presque oublié à tes dépends. Deux visages identiques, mais deux personnalités si opposé. Beaucoup ne sont pas de mon avis, ils pensent que vous êtes pareils. Mais je suis radicalement opposé à cette version. Tu n'es pas Caïn et il n'est pas toi. Deux enveloppes identiques au contenu différent c'est aussi simple que cela. Pourquoi l'idée du pari ne m'étonne pas de la part de Caïn ? Je sais pas, c'est presque attendus venant de lui. Pourrais-je tomber dans les bras de ton frère ? Dans les tiens ? Jamais. Je ne suis pour le moment voué qu'à un seul homme, et ce n'est pas ce pari stupide qui me fera le perdre. Des choses bien pire me feront quitter la route de l'homme aimé, et ce bien trop tôt à mon goût. Alors je préfère m’octroyer le droit de l'aimer encore un peu, avant de devoir partir, et ceci sans jamais entacher cette relation avec des choses de la sorte.

Je souris légèrement en t'entendant. Toi le nymphomane, qui ne se plie pas à ses désirs pervers devant une vélane presque un comble. Et moi non plus je n'ai jamais eu envie de rien d'autre. Tu étais différent, c'est ce qui m'a fait devenir si proche de toi. Enfin un homme capable de m'écouter sans zieuter dans mon décolleté, sans me proposer une histoire sans avenir ou avoir envie de plus qu'une conversation. Bien sur de tels hommes j'en ai rencontré comme Jacob par exemple mais qui a finit par m'embrasser. Mais toi non, toi je sais qu'il y a une limite que nous ne franchirons jamais, nous sommes plein d'une passion que nous réservons à tout le monde sauf à nous deux. C'est sûrement ça qui me fait t'aimer autant, mais pas de la manière à laquelle les autres s'attendent.

«C'est pas bizarre C'est parce que nous partageons une sorte..d'amour fraternel. »

Ce que tu es censé ressentir pour Cain ou Hell, ce que tu n'arrives pas à ressentir pour eux et que pourtant tu ressens pour moi. Étrange, vraiment étrange. Cette barrière tu devrais te la construire avec eux, mais tu n'y parviens pas. Tu as toujours été vague sur le sujet, mais je n'ai pas besoin de tes mots pour le comprendre. Je ne connais bien trop, tes regards, certaines de tes réactions, ou actions t'ont déjà vendu depuis bien longtemps. C'est malsain, tellement vicieux. C'est ça qui te tue, et qui pourrait avoir raison de toi. Et c'est aussi cela qui te laisse dans un tel désarroi. Qu'est-ce que tu ressens vis à vis de ça Abel ? Dis moi, tu sais que tu peux tout me dire, je suis là, je suis ton amie, ta meilleure amie. Mais ce sujet te rend soit totalement hermétique ou alors profondément mélancolique. Je ne sais pas si j'ai envie de te voir dans ces deux phases ou alors plus que là maintenant.

Puis tu te vides, tu déverses tout ce que tu gardes en toi depuis bien trop longtemps, alors que je pose doucement ma tête sur ton épaule. Écoute attentive devant cet âtre censé nous réchauffer. Je caresse doucement ton bras comme pour te détendre alors que tu parles. Tu déballes ta vie, ce qui te hantes actuellement, toutes ces personnes qui ne t'aident pas à t'avancer, qui te garde la tête sous l'eau. Tout ce que tu contiens, tout ce qui te dévore. Ta question par rapport à Audric me fige un peu. Veux-tu réellement savoir ? Tiens tu à connaître ce que moi je ressens pour lui ? Ça doit te paraître bien étranger. Une véritable passion dévastatrice. Un véritable amour qui naquit dans une lute perpétuelle. Je reste sans réponse, ne sachant quoi dire pour le moment, comme incapable de parler.

« Tu n'es pas coupable Abel... Je ne veux pas que tu penses une chose pareil. Et la seule menace qui plane au dessus de toi, tu l'as toi même créé. »

Je retire mes chaussures à mon tour, allongeant un peu mes jambes, mes pieds vers le feu. Les flammes léchant mes pieds, alors que je reste contre toi. Nous sommes loin de tout, juste tout les deux, totalement isolé. Notre monde, où du moins sa plus grosse partie, fourmille à Poudlard, pendant que nous sommes à Pré Au Lard, gelé, à discuter.

« S'ils avaient gagné les choses auraient été nettement différentes c'est vrai... Et tu n'as pas besoin que l'on s'occupe de toi, tu as juste besoin de gens avec toi, gens qui soient là pour toi, c'est totalement humain. Je suis là, Eugénia est là et malgré tout ce que tu penses ta famille aussi est là. »

Car malgré tout ce que tu dis, tout ce que tu penses. Tu es un homme à part entière, tu vies, respire, aime, ressens comme tout les autres. Tu aimes trop ou pas assez, tu es présent sans l'être, tu te fais du mal, sciemment, inconsciemment. Tout un tout qui au final, te fais imploser, comme ce soir.

« Arrête de dire que tu es seul, tu n'es pas seul. Et pour ce qui est d'Hell, tu l'aimes Abel... Tu aimes Cain.. Mais tu les aimes trop. Tu franchis une limite que tu ne devrais pas, et à cause de ça tu perds un peu les..pédales. Et tu n'arrives tout simplement plus à discerner et à comprendre tes sentiments.. »

J'égoutte un peu mes cheveux trempé hors de ma couverture, alors qu'il commence un peu à sécher. Ondulant un peu dans tout les sens, me donnant un air un peu sauvage. Tu parles soudain de Caleb... Prénom que je n'entends que très rarement, pratiquement jamais de ta bouche, qui met Hell dans tout ses états. Frère qui vous à tous meurtris à sa manière. Pour ta sœur en disparaissant, pour toi en naissant.

« La famille est ce que nous avons de plus important tu sais... J'ai beau avoir une mère un peu cinglé, le côté vélane sûrement, je sais pas vraiment ce que je ferais sans elle... Tu fais partis de cette famille, ils n'étaient pas mieux sans toi, ils ne pourront jamais m'être si tu n'est pas là.. Tu es leur frère, leur jumeaux, ils ne sont rien sans toi. Caïn déraillerait totalement sans toi, et ta sœur souffre plus que tu ne peux l'imaginer de l'absence de ses frères... »

Je fronce un peu les sourcils en t'entendant parler de Neckwood. Je ne connais pas réellement votre histoire et pour cela je ne la jugerais pas. Mais je connais assez bien la fille, du moins je l'ai souvent vu à l'action... J'essuie cette larme qui délave ta joue avant de souffler assez sévère.

« Elle est partit parce qu'elle a un vagin à la place du cerveau. »

Combien d'années se sont écoulé depuis qu'elle tente de mettre le grappin sur l'ex de ta sœur, le nouveau fiancé d'Eugénia. Je l'ai déjà vu déambuler avec plus d'homme que moi depuis ma rupture avec Brennan. Pour cette facette de sa personnalité vous vous étiez bien trouvé, mais je suis intiment persuadé que c'est surtout pour cela que ça n'a pas fonctionné. Je soupire alors que tu t'allonge, m'allongeant aussi, mais restant sur mon flan.

« Tu es aimé de bien des manières, tu ne le vois pas c'est tout. Et quant à dire que tu ne ressens plus rien c'est faux, totalement erroné. Si toutes ses personnes ne comptaient pas, si elles ne représentaient pas un centième de chose pour toi, tu ne serais pas dans cet état. Ce n'est pas le fait que tu ne ressens rien qui te mets dans cet état, c'est que tu ressens trop. »

D'un geste affectif, presque fraternel, je secoue un peu tes mèches doré, qui ont foncé avec l'eau. Audric que dire sur lui, que dire sur nous. Tellement de chose, tellement de ressentis, qui peut-être te feront ouvrir les yeux.

« Je l'aime. »

Ça parait si simple résumé ainsi. Alors que c'est simple de l'être à ce point. C'est compliqué, bien trop. C'est devenu une part de moi, une facette de ma personnalité, quelque chose qui ne peut m'être retiré et pourtant...

« Je l'aime tellement que ça me fait mal. Je suppose que ça va de pair quand on aime à ce point, quand on est prêt à tout pour l'être aimé. Et puis j'ai peur... j'ai tellement peur que chaque jour ça me dévore un peu plus. »

Je passe une main dans mes cheveux, soudainement bien plus décontenancé, un peu moins confiante, ce qui est rare chez moi. Je ne parle jamais de mes sentiments, je garde toujours pour moi, sauf quand je suis avec lui. Je suppose qu'il est le seul à comprendre, le seul à savoir de quoi je parle, puisque nous vivons cela à deux. Et puis ça se lit sur mon visage, dans mes yeux bien plus brillant depuis que je suis avec lui, dans mon sourire encore plus éclatant...

« Je suis condamné, maudite... Je finirais par en aimé un autre... Et ça je veux pas, ça me terrifie.. »

Je tremble légèrement, si légèrement que l'on pourrait penser qu'il ne s'agit que du froid encore présent, encore là, qui ne veut pas s'arracher à moi.

« J'ai l'impression que je ne pourrais pas aimé plus, pas aimé un autre autant. C'est juste...impossible dans mon esprit, inconcevable. Puisque je suis prête à tout lui donner, qu'est-ce que je pourrais offrir de plus à un autre ? Je finirais par détester cet autre parce qu'il n'est pas lui... »

Je secoue légèrement mon visage, tu dois me prendre pour une folle, une nana totalement dingue, idéalisant tellement cet homme qui prend tellement de place dans ma vie. Qui hante mes pensées.. Et pourtant je n'ai jamais aimé à ce point, c'est totalement fou et presque inconcevable.

« Quand je suis avec lui.. Je me sens enfin entière, tu sais comme si jamais passé toute ma vie incomplète. Je me sens juste en sécurité, comme si dans ses bras il ne pourrait jamais rien m'arriver. Enfin je suis juste pleinement bien, pleinement moi, je ne cache rien, aucune facette, il sait tout de moi. »

Un rire s'échappe de mes lèvres, presque gênée, alors que j'ajoute, jouant nerveusement avec l'une de mes mèches de cheveux presque sèche.

« On se croirait dans une mauvaise comédie romantique... Moi qui t'ai si souvent répété que je tomberais pas amoureuse...Je crois que c'est raté. »

Il a pansé et soigné les blessures laissé par Brennan, il a ravivé un sentiment mort, l'a rendu encore plus fort, plus imposant, plus mortellement attirant. Je lâche un sourire, un léger sourire sur mes cheveux, alors que je frappe doucement ton épaule, comme pour te rappeler à l'ordre, pour te faire redescendre, cesser de parler de moi, pour parler de toi.

« Toi aussi tu vivras ça, et toi tu pourras en profiter. Parce que je serais là pour te frapper si oses passer à coté ou tout détruire ! »


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Abel T. McMillan
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MessageSujet: Re: Sois témoin du Deuil.   Sois témoin du Deuil. EmptySam 27 Déc - 0:11

« C'est ça. La sœur que je n'ai jamais eue. »

Un demi-rire étouffé par le poids de cette fatigue, autant physique que mentale. Enfin exprimée, et qui retombe enfin. C'est comme un élastique. Tendu, étiré, pendant des années... Maintenant que ça a cassé, je ne tiens plus trop debout, et même ma cage thoracique est devenue molle. Je me suis épuisé, et pourtant ce n’est pas fini. Pas commencé même. Si j’ai hurlé cette nuit, c’était par anticipation. J’ai déjà mal, mais je sens que je vais avoir plus mal encore. Que je vais faire plus mal encore. J’en peux déjà plus, j’en veux pas de cet avenir, alors j’arrête le temps, ici et maintenant. Et heureusement que je t’ai, Silver. Si j’avais été seul cette nuit, je ne sais pas ce que j’aurais fait.

Le mauvais choix, peut-être. Le bon, sans doute. Mais j’aurais été incapable de ne rien regretter, de ne rien abandonner derrière-moi. Il m’aurait fallu ce temps infini. Toute ma vie, pour me dire que peu importe les autres destins, découlant d’autres décisions, il m’aurait fallu des nuits pour cesser de regretter, de regarder en arrière, et me demander si il y avait mieux à faire. À tes côté, je fais ce qu’il y a de mieux. Je réfléchis. Je prends mon temps comme rarement. Je me détends enfin.

J’espère toujours t’avoir à mes côté, Silver. J’espère ne jamais te trahir. Jamais te décevoir. Être là. Pour toi.

Tu me réponds simplement. Je t'écoute. Je ne peux rien faire qu'écouter. Et tu as raison, raison sur toute la ligne... Mais avant ça, je n'avais jamais eu conscience qu'on pouvait formuler ça. Ni même le formuler avec autant de calme et de simplicité.
Oui, j'aime trop mes clones naturels. C'est pas de chance. Un peu ma faute, aussi, de ne pas assez me raisonner, de ne pas savoir prendre de la distance, de trop m'implique dans mes sentiments... Ce n’est pas l’univers qui m’en veux, c’est moi qui me noie en respirant de l’air.

Je ne suis pas seul. Ça me fait tellement de bien. De l'entendre avec ta voix, la voix de cette sœur que je n'ai pas eue. Silver, tu laves lentement l'intérieur de ma tête, à l'eau bouillante. La tempête est traversée des écoulements qui composent le sens de tes mots.


« Le côté Vélane ? Ne te moque pas de ta mère ! » Mais tu as raison. Ma famille. Ma raison de vivre, c'est eux, de A à Z, ça a toujours été juste eux. Mes parents, eux, mes cousins. Le plus important, les premiers à défendre.

Comment j'ai pu merder autant ?

Tu évoques Hell comme personne ne me l'a jamais évoqué. Tu penses ? Tu penses qu'elle aimerait nous avoir avec elle ? Ou aimerait-elle l'idée qu'elle se fait d'un frère ? Ne veut-elle pas juste un autre Caleb...


« Nous ne sommes pas comme Caleb. On va la décevoir. »

Se méfier. Se méfier toujours. Se méfier des fausses joies, parce que tu l’as dit. Je ressens tout bien trop fort. Et plus mes joies sont immenses, plus mes chutes sont douloureuses. Je n’ai simplement pas encore chuté. Ce n’est pas de la prudence, mais du pessimisme. Je sais que je vais tomber. Je suis désolé, Silver, je n’arrive pas à croire en elle, j’ai trop peur d’elle, trop peur pour elle… Et je sais que ce n’est pas de moi dont elle a besoin. J’ai été élevé par mes parents, et elle a été élevée par Caleb. C’était Caleb sa famille, et elle est morte, avec une partie d’elle, et toute sa musique. Jamais je pourrais lui rendre sa musique.

Alors tu parles, Silver. Tu parles de moi, des autres. Et tu as le mot pour me sortir des réflexions trop profondes. Je pince le rire qui se décide à sortir de ma gorge. « Un vagin à la place du cerveau » ? Sérieux Silver ? On finit à regarder le plafond enchevêtrés l'un dans l'autre.
J'aime ta manière de décomplexer complètement pour blâmer les autres. Accepter, que même si j'avais pu y faire quelque chose, ça n'aurait peut-être pas été mieux...

Pas besoin d'être un autre. De changer. De croire en quelque chose d'énorme, de plus grand que ce qui correspond à ma mon échelle, à des ambitions à ma taille.
Je sais. Je sais, mais j'ai besoin de ça pour avancer. Besoin de viser plus haut, plus grand que simplement une beuverie entre amie, une fête de mère réussie, mon bureau bien rangé, et mon désir calmé par les caresses d’une femme qui me connait assez pour me faire oublier. Ou d’un homme par ailleurs. Je pense à Lyuba. Un peu. Je trouve ça trop peu. Trop peu pour ressentir de la joie. Je veux un empire, à donner à une personne qui me rassure, un empire comme des murs tout autour de mon cœur, un empire que j’aurais bati de mes mains, qui ne reposera pas sur autre chose que mon mérite. Une maison à moi, où personne ne parasiteras mon existence. Rien ni personne. Un endroit où respirer n’est pas douloureux, où l’horizon me fera l’effet du coucher de soleil dans la salle de Divination, la sécurité pour les gens que j’aime, pour toi aussi Silver.

Et pour ça, il me faut un empire. Il me faut des yeux partout. Il me faut sinon des murs des barrières, je dois avoir un œil sur l’univers, pour que tous vous marchiez dans un monde où boire et écouter de la musique rock ne vous fera aucun mal. Pour ça je dois devenir riche, influant, pas forcément puissant. Pour ça je dois gravir les marches d’une notoriété qui associera à mon nom de famille un prénom biblique et mon visage. Je dois voir en grand, Silver. Si tout ça ne rime à rien je sens que je vais m'arrêter. Je ne veux pas m'arrêter.

Je m’accroche à vous tous, Silver, pour ne pas m’arrêter.

Et tu reconnais. Audric. Pour moi, Audric, c'est juste un homme bien, la tête bien faite, la mâchoire aussi, qui me laissait rentrer après les heures de couvre-feu, ou après les heures raisonnables au dortoir des Serpentard. Quand nous avions encore un Nid de Vipère à nous. Les belettes ont leur terrier, mais nous, on a plus rien.

Pour moi, Audic est cet autre parfois trop droit et trop lisse, rayonnant d'une bonté propre, qui un jour t'as fait pleurer. Je n’ai jamais réussi à le juger. Je ne lui ai jamais cherché de défaut, et je ne lui en ai jamais trouvé. Le genre d’homme contre qui personne ne peut luter. Le seul homme qui peut jeter la première pierre sans mentir. Il a eu ses histoires. Il y a eu des rumeurs. Il est meilleur préfet que jamais je ne l’aurais été. Si régulièrement j’aidais les plus jeunes à faire leurs devoirs, à ne pas se décourager, lui avait créé un club où l’on trainait moins pour apprendre que pour en faire partie te pouvoir le dire.

Je ne pouvais pas dire qu’il était trop parfait. Il est parfait. Il n’y a pas de trop ou de pas assez. C’est un fait. Il est juste parfait.

Et depuis que vous êtes ensemble, t'as ce sourire, ce putain de sourire.


« T'as l'air complètement folle. Et t'as l'air heureuse. »

Je mets mes bras derrière sa tête. Je respire lentement, déphasé. La chaleur qui nous entoure. L'odeur de bois qui brûle. Inspiration.

« Même en ayant peur, tu as l'air heureuse. »

C'est comme si le monde me berçait. Toi aussi. Je laisse le silence brouillé par le privilège du calme nous embrasser comme une petite sœur de Morphée. La neige fondue s'évapore. Lentement. Et lentement nos cœurs et nos entrailles s’ouvrent. Avec la neige, c’est aussi toutes les angoisses futiles, toutes ces barrières à la pensée, à la paix, qui s’évaporent. Tout soudain semble simple. Simple, comme la vision du monde d’Euphemia Grave. Tout en ce monde est à sa place, et strictement à sa place. Le monde change lentement et paisiblement, impassibles à nos prises de têtes. Alors les brouillards s’évaporent, et il ne reste que la vérité nue.

« Pourquoi ce serait pas lui ? »

Les voix passent par des voies éthérées. C'est comme un rêve confortable, amené par la fatigue. Tous les sens enlevés, emmenés. Tout est infiniment plus grand, infiniment plus vaste… Mais pour une fois je n’ai pas peur. Pas peur de tomber dans le vide. Je regarde tout le vide qu’il y a en moi, et tout celui qui fait notre Univers, et je me dis que j’ai une chance énorme, d’être simplement là, avec toi. Sans rien avoir ni besoin ni envie. Aujourd’hui, aujourd’hui seulement, je vais y croire.

Tout est possible.


« Si tu veux que ce soit lui, ce sera lui. S’il veut que ce soit toi, ce sera toi. »

Tu en parles d’une manière si merveilleuse. Me sentir complet, j’en ai jamais eu l’impression. J’ai toujours eu ce manque que personne n’est arrivé à combler. C’est même étrange que je sois là, à ne rien ressentir. C’est comme la salle de Divination et le thé du Professeur Tallulah. Ce sont ces moments de calmes, où je n’ai besoin de rien. Au fond peut-être que je n’ai besoin de personne. Juste d’un peu de chaleur. Juste de la grande vitre de l’Aquarium des Serpentard. Je me serais senti chez moi, dans le terrier des Belettes. Mais je ne voulais pas être en bas de la chaine alimentaire.

« Si tu veux qu’il n’y ait personne d’autre, il n’y aura personne. Et si tu veux quelqu’un, il y aura quelqu’un, un jour. Toujours. Paradoxe du Singe Savant. »

Il suffit de le vouloir, de l’attendre. Et si tu n’attends personne, alors tu seras heureuse. J’ai toujours attendu quelqu’un. Et j’ignore encore si j’ai trouvé.

On rit, on déconne. Tu ne me laisseras pas passer à côté de ma chance. Tu ne me laisseras pas tout détruire. Faut pas que tu me lâches, Silver.


« Je sens que c'est exactement ce que je suis en train de faire. »

Je me rallonge. Mon cœur est moins lourd. Ça a l'air formidable, d'aimer comme tu aimes. Quand je regarde ceux que j'aime, je sens qu'une partie de moi m'est amputée. Ça me fait mal, parce que je ne fais que rêver de l'instant où nous ne ferons qu'un, de cet instant qui aurait dû être et qui ne sera jamais vraiment. Je t’ai dit que plus on vole haut, plus la chute fait mal ? Avec Annabeth, je vole. On est tous les deux à faire la course sur nos ballais. Objectif le ciel. Et tu vois, un jour, elle va me outre un cogneur sur la gueule, et je vais tomber. Et là, je te jure que je vais mourir, si tu ne voles pas assez haut pour me rattraper.

« Je vais essayer. Je vais essayer d'y croire. Avec Annabeth. »
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MessageSujet: Re: Sois témoin du Deuil.   Sois témoin du Deuil. EmptyDim 28 Déc - 17:53

Abel & Silver
Je suis témoin de ton deuil. Sois témoin de mon aide.





La chaleur finit par atteindre nos corps aussi fatigué que nos esprits. Nous sommes éreintés et pourtant nous continuons de discuter parce que d'une certaine manière nos mots nous détendent, nous apaisent, libèrent nos pensées de tout ces non dis . Nous nous vidons, nous vomissons ce qui nous pèsent sur l'estomac. Ça ne change rien à nos situations communes, à nos tristesses, à nos peurs. Mais au moins nous le partageons, le fardeau se fait plus léger parce que nous en déléguons une partie à un autre près à nous aider, nous tendant la main, nous aidant à nous tenir droits lorsque nos corps vacillent. C'est en ça que résulte l'amitié. Et si j'ai tendance à beaucoup aider, je n'arrive tout simplement pas à me faire secourir. Je préfère me noyer dans une fierté bien trop gros grande pour moi. Parce que je ne supporte pas la faiblesse lorsque c'est moi qu'elle touche, qu'elle attaque. Je veux être forte, gardé la tête droite, le front relevé. Parce que si je ne le suis plus qui sera là pour mes amis ? Pour mes proches ? Non je dois continuer à l'être, à tirer les autres vers le haut même si je me noies. Je veux qu'on garde en tête la vélane forte, et même si tout s’effondre autour de moi c'est l'image que je veux laisser. Et pourtant je te parle, je t'avoue à demi mot l'une de mes plus grande terreur Abel. Le perdre lui. Ce qui ne devrait pas tarder à arriver, ce qui va me scalper le cœur en deux.

Tes mots suffisent à me faire souffrir. La sœur que tu n'as jamais eu. J'ai déjà un frère, un frère que j'aime plus que tout, pour qui je donnerais ma vie. Mais toi je te considère de la même manière, tu es un second grand frère, bien différent, mais auquel je me suis attaché de la même manière. Je suis touché que tu réussisses à voir la même chose chez moi. Ça fait du bien de se sentir si libéré avec quelqu'un, à toi je sais que je peux tout te dire, tout confier, tu ne me blâmeras jamais. Tu m'aideras, pas de condamnation juste une libération. Et tu n'imagines pas à quel point j'en ai besoin, à quel point ça fait du bien même si je ne suis pas très loquace lorsqu'il s'agit de moi. Sache que j'aurais toujours besoin de toi avec moi. Ne me trahis pas parce que moi je ne te trahirais jamais.

« Je ne me moque pas de ma mère Abel, je soulève un fait. »

Aucune famille n'est parfaite, elles ont toutes des défauts, des anomalies. Il y a des conflits et des disputes dans chacune d'elle. Ça n'a rien d'étonnant. Les secrets de familles sont les pires, les plus dévastateurs, ceux qui dont le plus de mal et de dégâts. La notre en compte de multiple. A commencer par la véritable nature de mon frère. Un loup garou, peu le savent. Mes parents et moi, mon oncle Théodore peut-être mais aucune personne. A moins qu'il ne l'ait dit sans que je ne le sache. Mais c'est bien trop dangereux, c'est une véritable bombe à retardement, parce que je sais pertinemment qu'un jour elle explosera et fera des milliers de dégâts. Je respecte son choix, il a d'une certaine manière raison de ne rien dire. C'est mieux pour lui, c'est mieux pour tous. Mais je ne le verrais jamais comme autre chose que mon frère. Pour moi il n'a pas de tare mais juste un don, tout comme moi. Le loup-garou et la vélane, quel étrange duo, et pourtant plus soudé qu'aucun autre. Lié par le sang, par le nom, et pas un amour fraternel sans faille. Même s'il n'accepte pas ma relation avec Audric, même si mon ancienne relation le mets dans une rage folle et que mes déboires criblés de tâche l'agacent à certains moment.

« Tu ne sais pas ce que c'est que de vivre avec une véritable vélane. »

Il m'arrive de la haïr, de la détester, et puis je me dis qu'on ne peut pas être aussi venimeuse avec celle qui nous a donné la vie et pourtant... Parfois j'ai l'impression qu'elle n'aime réellement que son compagnon, que son amour pour ses enfants à des limites. Et ça me terrifie un peu plus quand on à mon avenir parce que je ne veux pas donner cette même impression avec les enfants qu'un jour j'aurais. Je ne le supporterais pas... C'est bien différent des demis vélane, je suis plein de cette essence qui emplis mon être. Je suis bien plu puissante à tout point de vu qu'une simple demi vélane, parce que ma mère en est une vrai. J'ai reçu le gêne en descendance direct, pas aussi fort que le sien mais presque. Assez pour me condamner moi aussi, pour que la malédiction me frappe et me lie les mains, pour que mon destin soit déjà tracé. L'homme que j'aimerais sans condition a déjà été trouvé, par ce don que parfois j'aimerais ne pas avoir. Et pourtant l'ironie dans tout cela c'est que ce qui m'a rapproché d'Audric, s'apprête à détruire notre relation pour de bon.

Je ris en t'entendant. Folle... Oui ça doit être l'impression que je donne mais je m'en fiche. J'ai l'air d'une débile heureuse et alors ? Je préfère arboré cet air qu'avoir cette condescendance ou cette froideur qui sied tellement aux serpentards. Je profite de ce que j'ai pour le peu de temps que l'on m'octroie. Sept mois... Sept mois avant d'être maudite à vie et pourtant j'ai cette désagréable sensation que ça explosera avant... Une explosion préventive pour faire moins de dégâts sûrement.

« J'aimerais y croire...J'aimerais tant que ça soit lui, mais... C'est mauvais pour moi de m'attacher à cela. Je ne dois pas me mettre de fausses idées dans la tête, je tomberais de trop haut quand je comprendrais que mes espoirs étaient vains... »

J'aimerais que ça soit si simple, je te promets que j'aimerais cela plus que tout Abel. Mais soyons réaliste, j'ai une chance plus que mince pour que ça soit lui mon compagnon. C'est plus qu'improbable, inimaginable. Et ce que je crains le plus c'est d'oublié tout ce que je ressens pour lui, je veux en garder une marque, une trace. Parce que ça me fait vivre tout simplement et que quand sans cela j'aurais l'impression d'étouffer jusqu'à mon dernier souffle... Je ne veux pas vivre en suffoquant pour le restant de mes jours.

« Mais je vais...espérer. Je veux que ça soit lui. »

De toute manière il ne me reste que ça, de l'espoir... Qui sera sûrement vain, mais qui peut être accomplira ma demande avec la force de ma conviction. C'est toi qui insuffle en moi ce nouveau vent. Tu fais renaître cette fleur qui commençait à faner en moi, l'arrosant pour qu'elle s'épanouisse au lieu de tout simplement mourir.

« N'essaie pas, fais le. »

Annabeth et toi presque dur à y croire... Mais pourtant j'y crois pour toi. Le nymphomane totalement attiré par la brune incendiaire, par celle à qui j'ai donné le gage de te faire un suçon, par celle avec qui j'ai passé la nuit. Je ne sais pas quoi en penser, mais j'espère que ça sera la bonne. Si elle t'attire, si tu crois que tu peux l'aimer elle fonce. Pile ou face, soit une victoire soit une leçon, jamais de défaite. Même les déceptions forgent et nous rendent plus fort. La mienne, celle avec Brennan, m'a rendu plus forte que tout, à fait de moi celle que je suis aujourd'hui. Loin de la jeune fille naïve et douce d'avant, bien loin... Si elle te fait souffrir je lui rendrais par mille cela, je te vengerais et je te relèverais. Et avec un sourire je récupère tes mots, bien plus que censé, plus que bien choisis pour pouvoir te donner l'espoir que tu m'as octroyé.

[color=#ff33cc]«  Si tu veux que ce soit elle, ce sera elle. Si elle veut que ce soit toi, ce sera toi. Et moi je serais toujours là pour toi, toujours. »

Pour sceller ma promesse je lies mes doigts aux tiens, ma tête reposant doucement contre ton épaule désormais sèche. Mais certaines questions me taraudent, même si je crois déjà connaître la réponse.. Je veux l'entendre de ta bouche, je veux que se soit toi qui me le dise, pas quelqu'un d'autre, seulement toi...

« Tu veux vraiment te fiancer avec Arya ? Enfin je veux dire...pourquoi tu ne te libères pas de ce poids si tu aimerais autre chose. »

Je trouve inconcevable que l'on puisse choisir de renoncer à son propre bonheur à cause de futilité alors que moi j'aimerais tellement pouvoir m'accrocher au mien. Seulement je n'ai pas cette chance, je suis condamné, à ma retirer le droit de choisir, ma vie m'est dicté par un don et non pas par moi. Alors je t'en prie Abel, ne soit pas faible et prend ta vie en main. Essaye de reconquérir le cœur meurtrie de ta sœur, par à la poursuite de ton bonheur, déchire ce carcan qui étouffe et vis, mais putain vis pour de vrai, pour toi et pas pour les autres. Il est temps d'être égoïste, et d'être toi.

« Tu peux te libérer, tu peux faire le choix de voler de tes propres ailes, saisis ta chance avant qu'il ne soit trop tard... »

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Abel T. McMillan
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MessageSujet: Re: Sois témoin du Deuil.   Sois témoin du Deuil. EmptyDim 28 Déc - 23:29

Je me fige. Non, je ne sais pas, ce que ça fait, d’avoir une mère Vélane. Je n’ai jamais rencontré de Vélane. Enfin je croyais.

Et plus je t’écoute, plus je réalise. J’ai l’occasion de me demander comment on a fait pour ne pas coucher ensemble, comment je fais pour ne te trouver qu’un charme distant de mes désirs primaires. Mais C’est une autre question, c’est sur un autre plan que ton discours me change. Me change profondément. Parce que quand tu parles, je vois une cage bien plus indestructible que mes principes, que mon envie de rendre mon Père fier, que ma dignité, que Notre dignité.

À l’âge précis de dix-huit ans, les Vélanes sont enchainées à un partenaire à vie, qu’elles marquent. Sans quoi elles meurent, ou perdent toutes leurs capacités et leurs pouvoirs magiques.

Cracmol.

Toi.

Ce n’est pas la dignité, ni même no codes, ni même l’amour de quelqu’un qui t’emprisonne. Ce sont tes propres gênes.

Ma prison à moi existe. Mais au moins, je peux lui casser des barreaux sans me perdre moi-même.

Je capte tes yeux. Tu n’y liras pas de la pitié. Juste une pointe de peine, au milieu de la fierté que j’ai d’être à tes côté. Soudain je comprends pourquoi il t’a tellement peur importé ta réputation sulfureuse. J’entrevois la raison pour laquelle chaque jour pour toi dois être le plus beau des présents, pourquoi tu as ce besoin d’être plus vivante que quiconque.

Parce que ton avenir, c’est un grand écran de fumée, la mort du côté pile, la fin du côté face, de tout ce que tu as pu connaître. Fin à tout. Tu n’as rien d’autre que le présent, que tous les instants présents, que la joie de chaque seconde à respirer. Parce qu’il n’y a rien à parier sur ton futur incertain.

Nos mains serrées l’une contre l’autre, Je ne peux que garder une main presque trop paternaliste dans tes cheveux, sans me demander pourquoi ton parfum ne me rend fou. Ma maladie n’est donc pas hormonale. Ce besoin de toucher toutes les peaux, ce n’est pas en fonction du pouvoir de séduction, de l’emprise que les autres ont sur moi.

J’ai certainement besoin d’aller voir un psy. Parce que la fille d’une Vélane ne me fait pas tourner la tête. Parce que je vole de bras en bras, de nuit en nuit. Parce que je n’ai jamais été aussi libre. N’importe quel oiseau en cage est libre à côté de ceux qui ont les ailes coupées.

Je souris quand tu me cites. Parce que je sais que tu sais, parce que tu es plus sage que je ne le serais jamais, entre mes livres et mes dossiers, mes papelards sans fin pour m’embourber l’esprit et ne pas penser à être seul ou mal entouré. Je t’écoute en silence, parce que je viens de comprendre.


« J’ai pas la force d’y croire. Mais Arya veut qu’on parle à nos parents pour tout annuler. »

Je ferme les yeux.

Je réalise. Je réalise que je ne veux pas simplement être tel que ce que Père, Mère, et tous les autres attendent de moi. Je veux être quelque chose d’autre. Je ne sais pas encore. Je veux être assez pour veiller sur eux, au-dessus de tout ça. Et pour ça il faut que je me surprenne moi-même, pour faire un pas de plus vers le haut. Et ce pas vers le haut, c’est un pas vers celle qui ne pourras m’aimer que si je suis bien meilleur que ce que je ne suis à présent.

J’expire.


« Mais je vais croire en elle. Si elle reste, si elle reste, juste cette fois… Je me battrai pour toujours. »

Je me battrai pour qu’elle m’aime.

Sans le savoir, Silver, tu viens d’allumer en moi plus qu’une étincelle. Tu es celle qui a ouvert la porte d’une cage que j’avais peur de quitter. Tu es celle qui sans même que je ne le sache, m’as donné envie de continuer. Tu es le seul témoin de ce que je veux enterrer en moi, et la seule qui peut le sauver. Tu m’offre l’avenir qui est si compromis pour toi… Je te promets, je te promets Silver, que je serais toujours là, et que je ferai tout pour que tu aies un avenir, au-delà de ton dix-huitième anniversaire. Un avenir où tu pourras continuer à vivre pleinement chaque jour dans la joie que tu cultives aujourd’hui.

Le silence nous enrobe. Mon esprit se perd. S’arrête sur un détail.


« Est-ce que ta mère et ton frère… S’entendent bien ? »

Dans ma voix embrumée, il y a comme une inquiétude latente. Des images sous mes paupières. Des images d’un corps dont je pouvais dessiner les cicatrices du bout des doigts. Un corps magnifique, mais marqué à vie. J’ai peur. J’ai peur pour un ami, qui se trouves être ton frère.

« Ça lui arrive d’être… Excessive ou… En colère ? »
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MessageSujet: Re: Sois témoin du Deuil.   Sois témoin du Deuil. EmptyMar 30 Déc - 15:44

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Le destin n'est pas libre pour les vélanes. Tous peuvent décider de leur vie, vivre ou subir. La mienne est découpée en deux phases distinctes, conscience et inconscience. Le jour où je ne pourrais plus agir avec autant de légèreté approche à grand pas et je ne sais pas si je pourrais le supportais... J'étais toujours été ce genre d'oiseau insaisissable, bien trop libre. Et là je suis celui qui attend son heure, qui pressent son enferment, que bientôt son royaume ne sera qu'une immense cage doré aux barreaux empoisonnés. Je voudrais pouvoir continuer à m'épanouir dans le style de vie que je m'étais construit, poursuivre tout les écarts que je me suis permise, comme aimer. Aimer à en crever, alors que je ne suis promise qu'à un seul homme. Et que mes sentiments pour celui pour lequel je suis prête à donner mes tripes disparaîtrons, comme s'ils n'avaient jamais rien signifier. Juste d'un seul coup, je ne pourrais plus rien pour cet écran de fumée, qui n'appartiendra plus qu'au passé et dont il ne me restera que de vagues souvenirs sans couleurs. Bien des vélanes ont succombé à la folie en se faisant rejeté ou en ne trouvant pas. D'autre ont refusé d'associer leur essence à de simple sorcier, aussi pur soient-ils, condamnant ainsi leur pouvoir et même leur vie.Triste et sournoise malédiction.

Je ne veux pas avoir à vivre ça. Je me suis toujours posé la question de ce que je devrais choisir, du choix que je ferais le jour venu. Un léger doute subsistant dans mon esprit. Je suis tellement indépendante, être enchaîné à un homme me rend malade par avance. Je veux vivre pour moi et grâce à moi, et pas être redevable à un homme que j'aimerais au de là de la raison... Et pourtant l'homme qui partage désormais ma vie, m'a dit bien avant que tout cela me submerge, que je devais m’enchaîner, que je devais choisir la vie, sinon ça ne serait qu'une marque de faiblesse. Et qu'avec mon don je ne pouvais me permettre de l'être... Et je t'en parle à toi ce soir Abel, parce que tout comme toi, des choses me pèsent, m’empêchent de respirer. Et je veux profiter de ton regard qui ne baigne pas dans la pitié, de ta main paternel qui se glisse dans mes cheveux. J'ai tellement besoin de toi Abel si tu savais... J'ai autant besoin de toi à mes côtés que toi tu as besoin de présences pour t'épauler.

Tu combats mon essence, elle ne semble même pas te coucher. Je peux enfin rester avec un homme sans attiser un désir dont je ne veux pas. Mon frère et toi êtes les seuls, avec qui je suis réellement et totalement moi, les seuls avec qui je ne crains pas de débordements. Enfin il y a Audric, mais avec lui les débordements je ne les crains pas, je les attends. Je ne sais pas si c'est normal, si mon charme connaît des défaillances, ou alors si tu es simplement immunisé. Ton sourire fait naître le mien, j'aime quand tu souris, je voudrais que tu puisses le faire plus souvent, que tu ris aux éclats, que tu te libères de tes démons, que tu renaisses comme un phénix.

« Je serais ta force. »

Simple façon de réitérer ma promesse. Je serais là. Si tu as besoin d'un pilier, d'une épaule pour te laisser aller, d'une personne pour te conseiller, de quelqu'un pour t'aimer bien que se ne soit qu'amicalement. Je serais toujours là. Certains sont née pour ces alliances forcées, ou croient l'être, comme Eugénia. Ne fais pas son erreur, ne te fiance pas pour cela...Vois plus loin que les seules apparences, pense seulement à ton propre bonheur, il vaut tellement plus que le reste. Parfois nous devons être égoïste, parfois nous devons penser à nous avant de penser aux autres. Parce que si on ne peut pas se construire, nous ne ferons que détruire. Je souris un peu plus en t'entendant, approuvant tes paroles, et ce revirement de situation.

« Tu as raison de croire en elle, si tu ne commets pas les mêmes erreurs que dans le passé je ne vois pas pourquoi elle ne resterait pas.. Tu peux l'avoir ce bonheur que tu désires tant, avec elle. »

Et pas avec ta sœur. Parce que les barrières des liens du sang, celle ci, ne pourra pas être abrogés et franchis. Il faut que tu te fasses une raison. Sinon tu ne récupéreras jamais ta sœur, si tu continues tu la perdras tout simplement à jamais.. Elle a besoin de toi. Tu as besoin d'elle. Mais vous enchaînez les erreurs, l'un comme l'autre, et votre manque de discernement parfois vous cause des torts.. J'aimerais tellement que tout s'arrange pour toi. Tu as besoin d'un équilibre, un équilibre entre ton frère, toi et ta sœur. Sinon vous ne ferez que chavirer, un jour le bateau coulera et ne laissera aucune vie à son bord. Vous aurez tous perdus. Le jeu auquel vous jouez pour le moment n'a qu'une fin, la destruction totale, continuez un peu plus, tirez encore sur cette corde trop fragile, et se sera la fin.

Je fronce un peu les sourcils en t'entendant parler de mon frère et de ma mère. Les conflits dans ma famille ont toujours été entre ma mère et moi. Elle qui voulait canaliser mon don mais surtout mon comportement. Elles avaient fais deux enfants, l'un calme et travailleur, l'autre incapable de se concentrer et arpentant les soirées et fêtes. Elle voulait que je sois une digne représentante de l’alliance des vélanes et de la famille Nott. Et moi je voulais simplement m’amuser et ne pas servir de porte parole... J'ai toujours eu mon père derrière moi, bien qu'il ne sache pas le dixième de ce que j'ai pus faire, sans quoi j'aurais perdu son appuis depuis bien longtemps.. Il voulait simplement que je puisse vivre la vie dont je rêvais avant qu'il ne soit trop tard pour moi..

« Oui plutôt pourquoi ? Enfin je veux dire parfois ils ont quelques désaccord mais comme dans toutes les familles. Et puis mon frère est bien plus calme que moi, c'est le sage, je suis l'agité. »

L'une qui la m'étais hors d'elle, l'autre qui lui disais qu'elle n'avait pas à mettre totalement espoir dans sa descendance. Parfois elle se m'était dans de grosse colère, bien plus facilement irritable qu'une femme normale. Mais seulement avec moi, quand je jouais comme à ma grande habitude, bien trop avec le feu. Je n'ai pas le souvenir d'un Max qui se soit violemment disputé avec mes parents... Ma mère le couvent comme pas possible, à cause de sa nature de lycan.

« Faut-il que je te refasse le portrait d'une vélane ? Bien sur, parfois elle se transforme en harpie mais...je crois pas qu'elle l'ait déjà fait devant Max. »

Je te lance un regard troublé par la curiosité. Qu'est-ce que tu as derrière la tête pour qu'on en vienne soudainement à parler de ma famille plutôt que de toi ? Nous sommes désormais totalement sec, bercé par la douce chaleur des flammes. Tu m'en protèges, tu es là, ma crainte pour ce feu diminue lorsque je suis contre toi. Je n'ai plus cette folle envie de l'éteindre, de jeter un seau d'eau dessus.

« Si t'as un autre délire de nymphomane à assouvir, oublie ma mère tout de suite, dis-je pour te taquiner.»

Mes yeux sont légèrement taquin et mon sourire taquin. Je sais bien que tu ne penses pas à cela. Enfin je ne crois pas ? Tu n'oserais pas quand même ? Et puis ma mère à trouver son compagnon, rien ne pourra la défaire de cette voix. Oh et puis rien que de t'imaginer avec ma mère, ça me file la nausée.. Ah non il vaut mieux que je pense à autre chose immédiatement.

« Oh voilà maintenant j'ai des images dégueulasses dans la tête ! »

Je sais bien que c'est seulement moi qui me suis mis cela dans la tête, mais c'est quand même de ta faute... Je ne comprends même pas comment notre discutions a pus dériver à ce point.

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Abel T. McMillan
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MessageSujet: Re: Sois témoin du Deuil.   Sois témoin du Deuil. EmptyMar 30 Déc - 20:12

Si j’étais capable, Silver, tu m’aurais arraché des rires. De longs rires douloureux et libérateur. Mais ma propre pudeur, ma propre faiblesse, et ma fatigue, la quiétude de ce lieu et de cet instant, ne me permets qu’un sourire fade lorsque tu évoques la possibilité que j’ai envie d’essayer une aventure avec ta terrible génitrice.

« Calme-toi Silver, si je n’ai pas envie de t’embrasser, je suis sans doute profondément gay. »

Je t’empêche de me frapper tandis que tu tentes de laver l’intérieur de tes yeux de ta propre imagination en songeant, de loin en loin, à mon erreur de diagnostic. Je ne veux pas apporter de problème à Max.

Max… Et ses délicieuses cicatrices… Cela ne concerne que lui.


« Et je n’ai pas de délire ou de fantasme. Mes seuls fantasmes sont de longs cauchemars. »

De longs cauchemars et des songes tordus, où il n’y a que ma sœur, que les formes maigres et maquillées de noir de la chanteuse de Forbidden Games. Où elle se penche sur moi et me respire, où je la respire, où je peux entendre sa voix, a musique qui laisse mon corps de marbre, mon cœur dansant et mon crâne battant. Un rêve effrayant où elle se moque de moi tout en dansant sur moi, me laissant brulant d’un désir inassouvi au réveil.

Mes seuls fantasmes sont des jeux interdits.

Je garde le sourire, et mes pensées pour moi. Si Max a quelque chose à dire à sa sœur, il le fera lui-même. On peut se permettre de fouiller le linge sale de sa famille, mais pas de celle de ses proches. C’était aussi une part de son éducation. Et Maxwell et son silence avaient le droit à leur pudeur. Je me promets de passer le voir. De m’assurer qu’il va bien. Je me promets…


« Donne-moi quelque chose de légal à rêver. Je n’ai aucune envie de me faire raccourcir les parties par une mère en furie. »

Je ne suis pas à une allusion graveleuse près. Avec toi, de toute manière, du meilleur des raffinement à la pire basses, tout est permis. Parce qu’avec toi, on n’a pas le temps, on n’a qu’une vie.

Avec toi dans mes bras, je le sais.


« Merci Silver. »

Merci. D’avoir été là. D’avoir pris le temps qu’il fallait sans compter. De toujours me donner des mots et des pensées pour continuer, pour essayer de changer. Si ça ne m’avait pas semblé si étrange, c’est peut-être toi, l’autre qui attend de moi d’être meilleur, l’autre pour qui j’aurais voulu être meilleur. Parce que tu me pousses vers le haut, plus que n’importe qui. Eugenia me gardait sur la route, remettait en place les balises et les barrières. Toi, tu lèves celles qui sont en travers de la route.

Un instant, rien qu’un instant, j’espère, j’espère pour toi de tout mon cœur, que ce sera Audric. Et l’instant d’après, je me fais à l’évidence. Tu passeras cette épreuve. Il le faudra. Je le sais, en amour, il n’y a rien d’immuable. Alors je serre ton épaule contre mon cœur. Je serais à, je te promets, Silver. Je serais là.

Etrangement, te savoir Vélane ne m’effraie pas. Je pensais que j’aurais eu peur. J’ai longtemps pensé que les autres créatures magiques n’étaient qu’une source de danger potentielle. J’avais pour instinct de les fuir, et de part mon éducation, le devoir de me dresser fièrement face à eux.

Je n’ai pas besoin de faire le fier avec toi. Quoique tu sois, Silver Nott, Vélane, Sirène, Démon ou Cracmol, tu seras toujours ma très chère Silver. Celle qui m’a sorti de la torpeur, et m’a redonné goût à l’envie, à la vie, lentement mais surement, parfois même sans que je t’en montre la moindre trace.

Et soudain, Hell me fait moins peur.

Et soudain, les hommes sans pouvoirs, me font moins peur aussi. Si je peux vivre sans souffrances en ayant pour compagnie une Vélane, je pense que je pourrais survivre à n’importe qui, et à n’importe quoi.

C’est ce que je pensais à ce moment-là, Silver. Ça n’a peut-être pas tout à fait duré, ça s’est peut-être effrité… Mais c’est bien là, au fond de mon cœur, ce début de courage étêté par ma raison. Et au fond l’essentiel ne disparaîtra jamais.

Même le jour où je ne pensais pas souvenirs à mes propres souvenirs de Bonheur lorsque ma sœur a voulu se donner ma mort.


It's the story of a Silver Bridge
[C'est l'histoire d'un Pont d'Argent]
Binding two costs, crying a Pond right under
[Reliant deux côtes, pleurant un lac en dessous]
With time the fear of the other side desapeared
[Avec le temps la peur de l'autre côté disparût]
And the hearts were relieved
[Et les cœurs furent soulagés]
And life became sweeter
[Et la vie devint plus douce]
Around the Silver Bridge
[Autour du Pont d'Argent]


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Silver E. Nott
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MessageSujet: Re: Sois témoin du Deuil.   Sois témoin du Deuil. EmptySam 10 Jan - 15:55

Abel & Silver
Je suis témoin de ton deuil. Sois témoin de mon aide.





Juste toi et moi, deux amis à la chevelure doré, exposant ce qu'ils n'osent dire habituellement, cette fois ci, au coin du feu. Un frère et une sœur, sans lien du sang, juste des liens du cœur. Parfois il s'avère que c'est bien plus fort... Dis moi tout, tu peux livrer tes pires songes noir je serais là pour t'écouter, sans jamais te juger. Demande moi et je le ferais. Même si je ne sais pas si j'oserais te dévoiler ce jour maudit qui conduit à ma pire peur, je ne me suis livré qu'une seule fois en tant d'années, et c'était à Audric. Nous partagions le même pêché, c'était plus simple, et mon amertume se transforme en douceur lorsqu'il me serre contre lui. Je suis une personne bien plus que complexe, j'ai horreur que l'on m'aide, je déteste me sentir faible et pourtant je donne tout pour aider les gens, absolument tout, sans que cela ne me gêne jamais.

«  Hum.. Il n'y a aucune chance pour cela. »

Toi profondément gay ? Il y a très peu de chance à cela, même si l'effet d'une vélane te laisse insensible. Les femmes en général, sauf moi, ne t'ont jamais laissé de marbre. Même ta propre sœur t'attire, encore plus ardemment que les autres. Et puis il y a eu Annah, Annabeth et tellement d'autre qui t'ont attirés. Alors non tu n'es définitivement pas gay. Je te vois plus naviguer entre les deux sexes, que de te contenter que d'un seul. Mais cela ne ternis pas l'image que j'ai de toi. Tu restes le même, peu importe les choix que je t'ai fais. Je n'ai rien à accepter de toi, tu es comme tu es, et si je veux te voir changer c'est simplement pour que tu ailles mieux. J'ai souvent peur d'avoir des mots maladroits lorsque je suis avec toi. Des phrases que tu pourrais mal interpréter et qui pourrait te conduire à sombrer un peu plus dans ta sombre inconscience.

Un nymphomane n'ayant pas de fantasmes ? C'est un peu risible. A moins que tu les ais tout simplement tous réalisés. Je sers un peu plus ta main, je veux être ton attrape rêve, celle qui balaie tes cauchemars avec simplicité sans compliquer ta vie, déjà bien trop complexe. Ça serait tellement simple et beau, si d'un geste de la main on pouvait faire disparaître nos songes noir, faire s’éclipser les nuages pour qu'il ne reste que le soleil.

« La prochaine fois que tu me mets ce genre d'image dans la tête, je m'occupe moi même de ton système reproductif McMillan... »

Je gronde cela en étouffant un bâillement après une grimace dégoûtée. L'image de ma propre mère en train de te raccourcir les parties... Et par Salazar tout simplement dégoûtante. Laisse ma famille loin de tes pulsions sexuelles et tout ira bien. A quoi pourrais-tu bien rêver ? Quelle rêve saint pourrais-tu avoir ? Je n'en ai pas la moindre idée, j'ai peur de mal t'aiguiller, de dire les choses qui ne faut pas. Les yeux dans le vague je finis par souffler.

«Ferme les yeux et imagine le monde dans lequel tu rêverais vivre, et demain lorsque tu te réveilleras, je veux que tu te donnes tout les moyens pour qu'il devienne réalité. »

C'est ton avenir à toi, tes rêves, tes objectifs. Tu dois faire mûrir un peu d'ambition dans ton esprit, et même si tu n'auras pas tout, donne toi les moyens pour avoir le maximum. Quelque chose de beau, quelque chose de simple, quelque chose à toi. Parce que tu le mérites, plus que quiconque. Je me glisse dans tes bras, te serrant avec force contre moi alors que je commence à m'assoupir. Tout ces événements m'ayant plus que fatigué, les émotions, notre course par ce temps et dans la forêt et cette heure tardive n'aidant pas.. Je dépose un baiser fraternel contre ta joue avant de souffler.

« De rien. Dors maintenant, je suis là. »

Je sais que je n'ai rien à dire de plus pour que tu comprennes et que tu sois sur que je sois là. Je m'endors dans des bras dont je n'ai pas l'habitude. Un peu mal à l'aise que ça ne soit pas l'étreinte si différente d'Audric. Mais je sais qu'il ne m'en voudra pas, ou du moins je ne crois pas, après tout tu es comme un frère pour moi. Je ne dépasse pas les limites, j'aide simplement quelqu'un que j'aime...C'est avec l'image de mon brun ténébreux que je finis par sombrer, jouant un moment avec les serpents qui enlacent avec possessivité mon doigt.

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