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 Aux Sombres Héros de l'Amer

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MessageSujet: Aux Sombres Héros de l'Amer   Aux Sombres Héros de l'Amer EmptyMer 16 Avr - 21:54


Aux Sombres Héros de l'Amer

Feodora & Alan - 16 Avril

Aux sombres héros de l'amer by Noir Désir on Grooveshark


Feodora posa son verre de jus de mangue ananas sur la table de bois sombre à laquelle elle était installée. Elle s'était accordé une après-midi shopping à Londres. Première fois depuis l'annonce de sa grossesse qu'elle s'autorisait à acheter des affaires pour le bébé. C'était une grossesse qu'elle avait du mal à investir, surtout parce que Rowan ne reviendrait pas alors que c'était leur rêve de couple d'enfin concevoir un enfant. C'était leur projet en commun, leur vie qui se construisait. La nouvelle était arrivée comme la providence et Feodora qui avait déjà trente sept ans, avait appréhender cet enfant comme une sorte de miracle. Depuis des années elle et Rowan cherchait à faire un bébé, mais la nature avait donné cette épreuve pour qu'elle montre sa ténacité. Sans doute trop de travail, trop de stress avec la guerre et sa boutique, trop d'anxiété aussi, pour Rowan qui partait sans cesse en mission ...

Quoi qu'il en soit la jeune femme n'en avait jamais parlé, à personne. Même ses plus proches amis n'étaient pas au courant de cette envie, de ce besoin même, de devenir mère. Ce n'était pas vraiment un sujet à aborder avec Annette, vu son immense complexe de ne pas être mariée, ni encore moins apte à faire un enfant, avec l'âge qui défile et le temps qui passe. Emmett l'éternel célibataire n'aurait pas compris et elle trouvait cela peu fin d'aborder ce sujet avec lui. Au final, son meilleur ami Howard était veuf et n'aurait jamais le plaisir de faire un enfant avec celle qu'il aimait ... Feodora était donc entouré de personnes avec qui parler de ses problèmes d'infertilité devenant de plus en plus important. Comme elle et Rowan ne savaient pas qui des deux étaient réellement la cause de ses difficultés et qu'elle n'avait jamais voulu consulter un médicomage spécialisé pour le savoir, Feodora avait juste pris son mal en patience en se disant qu'elle finirait bien par tomber enceinte si Merlin le voulait bien.

C'était aussi pour cela qu'elle ne parlait que très peu de sa grossesse et n'avait mis personne dans la confidence depuis le début. A savoir qu'elle n'y croyait pas, sauf depuis très récemment où elle commençait réellement à investir les choses et à croire en sa capacité de poursuivre sa grossesse à son terme. Son bébé, là n'était pas la question, elle l'avait aimé à la seconde où elle avait appris sa présence dans son ventre. Mais entre la vie qui germait en elle et le corps d'un nouveau-né avec la fossette de Rowan et des cheveux roux qu'elle pourrait serrer dans ses bras, il y avait encore quelques longs mois qui pouvaient transformer son bonheur en une tragédie, un drame qui la détruirait à jamais. Cet enfant serait au final, la seule chose qui resterait de Rowan, sa descendance, son sang, sa chair qui perdurerait sur cette terre qu'il avait quitté.

C'était pour cela que faire la démarche d'arpenter les boutiques de pouponnières pour acheter des body, des pyjamas, des jouets, des peluches et même craquer sur une poussette et un système pour porter son bébé en kangourou sur le ventre, était de l'ordre du miracle pour la jeune femme. La première fois aussi qu'elle prenait du temps pour elle au milieu de son travail harassant avec la boutique et de la souffrance pour faire face à la mort de Rowan. Et puis la grossesse la fatiguait beaucoup, elle vomissait sans cesse et avait du mal à bouger autant qu'avant sans être essoufflée ou épuisée. Comme elle ne voulait pas prendre le risque de perdre le bébé maintenant qu'elle se sentait enfin bien dans sa peau de femme enceinte et surtout que tout cela devenait très concret avec l'acceptation de Annette et Emmett comme parrain et marraine de son futur enfant. C'était difficile. Elle aurait tellement voulu ne pas être seule pour vivre cela. Mais lorsqu'elle manquait de succomber à la mélancolie, elle posait les mains sur son ventre et se remotivait pour ce bébé qu'elle portait qui aurait besoin d'elle avec toutes ses forces et toute sa bonne humeur pour l'élever et prendre soin de lui.

C'est donc après une matinée bien occupée que Feodora arriva au Chaudron Baveur, ses paquets déjà envoyés à sa boutique directement par les magasins qu'elle avait visité. Seule une peluche qu'elle présentait pour être le doudou de son futur enfant, restait sur elle, dans son sac à main. Elle avait lu beaucoup de livre parlant du rôle fondamental de transition de ce fameux doudou, et de l'importance que la mère le garde sur elle pour l'imbiber de son odeur ... Bon, d'accord, six mois avant la naissance, c'était peu être du zèle, mais Feodora en avait besoin. Elle serra doucement la petite peluche qu'elle avait prise dans ses mains, ayant presque les larmes qui lui montaient aux joues. Merlin que les hormones pouvaient rendre la dure femme russe émotive. Ca ne lui ressemblait tellement pas, comme l'autre jour au brunch avec Emmett, lorsqu'elle s'était effondrée comme une poupée de chiffon ...

Elle hocha la tête pensivement et garda la peluche entre ses longs doigts pâles en appelant le garçon qui lui avait apporté son jus de fruit pour qu'il lui prenne sa commande du déjeuner. Depuis le début du deuxième mois, Feodora avait des envies culinaires très bizarres -non sans rappeler les goûts habituels de son ami Heath- et consommait des produits plutôt étranges. Surtout qu'elle ne supportait plus rien de sucré. Elle regarda la carte qu'il lui avait confié en tenant toujours le doudou dans sa main et opta pour une bonne vieille entrecôte sauce au poivre avec carottes vichy et pommes frites. L'expression enjouée, elle commanda avec appétit et attendit son plat avant de jeter dessus avidement. Face à elle, le doudou la fixait, en appui contre la salière et la carafe d'eau pétillante. Avec un sourire attendri, elle enfourna une énorme bouchée de viande pleine de sauce.

© Yuki Shuhime


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Milo E. Burton
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MessageSujet: Re: Aux Sombres Héros de l'Amer   Aux Sombres Héros de l'Amer EmptyVen 18 Avr - 23:22

Aux Sombres Héros de l'Amer


Fatigué, épuisé, lassé, vidé. La liste des termes pouvait être longue encore mais tout ce lexique ne résumait au final qu'un seul et même état qui comprimait le corps et l'âme du professeur d'occlumancie de Poudlard depuis désormais une semaine. Et pour cause... Ces derniers temps, tout s'était enchaîné à une allure folle qui ne lui avait laissé que peu de temps pour tout assimiler : l'agression du neveux de Wallace, cette inscription sanguinolente sur le mur, l'arrivée du bras droit de Kingsley à Poudlard et les inquisitions sans douceur de ce dernier qui avaient suivi, le tout sur fond d'une arrivée d'aurors dans l'enceinte du château. Depuis quelques jours que le grand monsieur avait frôlé les portes de l'école de magie, cette dernière s'était soudain glacée sur place dans une tension palpable tant chez les élèves que chez les membres du personnel. De ce fait, c'est presque soulagé que pour la première fois depuis seize longues années, Alan avait reçu le planning de la fête de la paix, qui prendrait lieux à Pré-au-Lard la semaine suivante, avec soulagement.

Ses investigations pour mettre la main sur le coupable de ces événements sordides à Poudlard étaient restées vaines, et bien que l'affaire fut de la plus haute importante, sortir la tête hors de l'eau ne serait-ce que pour un jour ne pouvait que lui faire du bien. Du recul. Oui, il avait décidément bel et bien besoin de recul pour pouvoir se remettre d'aplomb et il avait désormais entre les mains des papiers dont le contenu allaient occuper tout son temps jusqu'au 2 mai. C'est ainsi que ce matin, après s'être étendu brièvement auprès de ses collègues pour le petit-déjeuner, le jeune homme s'était rendu au sein de la salle des professeurs où, après avoir enfilé sa cape, il s'était emparé d'une bonne poignée de poudre de cheminette avant de prononcer distinctement

« Hall du ministère de la magie ».

L'effet avait été instantanée. Quelques secondes plus tard, loin des murs de pierre ancienne et des tableaux se mouvant, Alan Davis avait gagné l'un des nombreux ascenseurs bordant l'important espace de carrelage et de marbre noir du ministère, direction le bureau des organisations événementielles du monde magique. L'homme qui le reçut se nommait Elfric Steventson. De toute petite taille, il arborait une moustache que l'occlumens jugea beaucoup trop grosse pour un visage aussi petit bien qu'après tout, cette drôle d'apparence se fondait parfaitement à la tenue vieillotte et le veston de feutre bordeaux fraîchement rapiécé du gandin. Se dandinant entre son bureau et les quelques étagères soigneusement tenues d'une bibliothèque formant le mur de droite, le petit bureaucrate le salua avec un dynamisme et une bonne humeur qui firent sourire le brun qui se cala au fond de l'un des deux fauteuils en velours présent dans la pièce en attendant que son hôte en finisse avec ses paperasses qu'il sortit ici et là avant d'étaler le tout sur le bureau en chêne massif. Invité à venir voir le tout de plus près, Alan tira donc son fauteuil vers le meuble et se pencha avec attention au-dessus des plans de pré-au-lard et des listes soigneusement rédigées tout autour, le tout bercé par les commentaires de Monsieur Steventson. « Voici donc Monsieur Davis ! L'estrade sera dressée ici, dans la zone C et vous devrez donc être présent évidemment pour le discours de monsieur le ministre à quatorze heure, puis nous avons programmer votre intervention pour seize heure, juste avant le lancement de la pièce commémorative. La troupe des trois lutins que nous avons engagé pour l’événement a fait un travail fantastique vous verrez. Ici, et ici, se trouveront... »

L'entrevu durant presque une heure durant laquelle, après avoir été mit finement au courant de chaque détail de l'organisation de la fête de la paix, Alan avait eu à répéter en bon élève son discours afin que le metteur en scène de toute cette mascarade puisse ajuster son propos à la situation présente. En ces temps de tensions à Poudlard que l'on tentait vainement de dissimuler, mieux valait savoir peser chacun de ses mots et plus encore, la façon dont ces derniers seraient prononcés. Depuis maintenant plus de dix ans qu'Alan Davis occupait la fonction de Leader de la résistance et plus particulièrement, d'ambassadeur de cette dernière désormais dissoute, monsieur Steventson avait eu à le reprendre à mainte reprise sur son ton désinvolte et sur ses manières un peu trop brutes lors des discours officiels. Mais qu'y pouvait-il au fond ? On avait fait de lui un soldat, un fils de la guerre comme on l'avait surnommé. Les discours ronflant et les mots doux ce n'était pas son truc, et bien qu'il fut sincèrement heureux de pouvoir utiliser le prétexte de cette événement pour se défaire l'esprit de maux plus urgents, il était encore loin le moment où Alan Davis pourrait sauter de joie à l'idée de se tenir droit devant une foule tout en chantant sur le bon accord combien était précieux cette paix instaurée et le devoir de mémoire lui étant affilié. Enfin... Passé midi, le jeune homme pu enfin sortir du bureau devenu très vite trop petit pour lui et s'apprêtait d'ailleurs à retourner aussi sec à Poudlard lorsqu'une voix bien connue l'interpella. Andrew Collins. Ni plus ni moins que son meilleur ami, l'homme, ancien héros des champs de bataille lui aussi était venu en ce jour faire reconnaître la naissance de son second enfant. Un miracle qu'ils se croisent ici au milieu de cette foule, mais l'occasion était trop belle pour qu'Alan lui refuse un peu de son temps. Quittant ensemble les couloirs du ministère les deux hommes traversèrent ensemble les rues bondées de Londres, se complaisant dans la joie de se retrouver après tout ce temps passé sans se voir. Ainsi, Alan fit partager au vétéran la nouvelle de la venue de Becky Barnes à Poudlard, son propre parcours et glissa quelques mots quant à la présence d'Hilliard à Poudlard, tandis que l'autre le berçait de ses histoires de jeune père encore mal habitué au rythme d'une vie familiale sans complexe. Déambulant en chœurs dans les rues du chemin de Traverse, l'occlumens invita son ami à venir déjeuner avec lui à présent qu'ils passaient devant les portes du Chaudron Baveur. Malheureusement, le temps libre manquait à Andrew qui prit congé, laissant là son ami dont le ventre commençait à gargouiller sévèrement.

Grand bien lui fasse de partir si vite, lui n'allait pas rester plus longtemps le ventre vide ! Remettant un futur déjeuner ensemble à plus tard, l'occlumens se glissa donc sans plus attendre dans l'établissement encore raisonnablement fréquenté. Découvrant une petite table à l'écart et posté près d'une fenêtre, le professeur s'y glissa sans plus de cérémonie et entama la lecture du tableau des plats du jour quand soudain, une voix bien connue le surpris parmi l'écho des différentes voix présentes. Et son instinct ne l'avait pas trompé. Postée à plusieurs mètres de lui, se trouvait une rousse des plus splendides que les années, contrairement à ce qu'on pouvait bien en dire, faisait rayonner. Elle-même ne rayonnait pas cependant. Cette femme, c'était Feodora Sveltana, la fameuse patronne de Devrich & Bang. Si elle était une vendeuse hors paire elle était avant tout pour Alan une figure des plus maternelle qu'il adorait taquiner, d'autant plus quand, comme ici, elle lui en donnait la parfaite occasion. Profitant de se trouver dans son dos, Alan quitta sa propre table avant qu'un serveur n'ait pu s'occuper de lui et s'approcha à pas de loup de la silhouette élancée, attablée devant un plat du jour encore fumant et un verre de jus de fruits frais. Une seconde, il se stoppa pourtant, regardant avec curiosité la peluche qui faisait office de camarade de table à la terrible vendeuse puis, y voyant là une magnifique perche tendue, c'est avec une lenteur toute calculée qu'il glissa ses lèvres près de l'oreille de la rouquine et murmura en douceur d'une voix moqueuse :

« Ba alors Dora, t'es pas un peu vieille pour jouer à la dînette avec des peluches ? »

S'ensuivit un lourd éclat de rire de la part du brun qui ne put contenir son hilarité devant le sursaut magistrale qu'avait provoqué son intervention. Faisant le tour, c'est sans demander son avis à la femme lui faisant face qu'il prit place sur la chaise en face d'elle, appuyant son visage dans ses mains tout en contemplant la jolie trentenaire encore choquée de sa présence.

« Je peux rester manger avec toi ou tu préfère que je te laisse en tête à tête avec Teddy ? »








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MessageSujet: Re: Aux Sombres Héros de l'Amer   Aux Sombres Héros de l'Amer EmptyLun 21 Avr - 19:28


Aux Sombres Héros de l'Amer

Feodora & Alan - 16 Avril

Aux sombres héros de l'amer by Noir Désir on Grooveshark


Feodora entendit un murmure à son oreille et sans prendre le temps de reconnaître la voix qui l'était sans peine, familière et même rassurante, elle eut le réflexe immédiat de se tourner la main fendant l'air, une gifle magistrale prête à heurter son agresseur. Mais en faisant volte-face le coude prêt à frapper, elle tomba face à face avec Alan Davis et bloqua par miracle le mouvement qu'il aurait cependant bien mérité. Elle avait sursauté d'une peur sans précédent, craignant pour sa vie à l'instant même où des images terrifiantes qui hantaient ses cauchemars envahissaient son esprit : Rowan le corps mutilé devant elle, un mystérieux sorcier cagoulé qui pointait sa baguette sur son ventre, un sortilège qui fendait l'air et lui ouvrait les tripes, sacrifiant le bébé qu'elle portait dans un éclat de rire. Rien de très réjouissant. C'était son angoisse la plus secrète qu'elle tâchait de dissimuler au mieux pour éviter d'y succomber, et voila que ce crétin de héros de guerre venait lui foutre la peur de sa vie.

"T'as de la chance Davis, j'étais sur le point de t'en coller une ! Et tu la mérite, espèce de grand con ! Tu m'as fais la peur de ma vie, tu es conscient de ça ? Tu as pas entendu les nouvelles, tu ne sais pas pour Rowan, je te l'ai pas déjà dis trente fois ? Tu crois que je me sens en sécurité quelques parts depuis que c'est arrivé ? Et toi ... Rah blaireau vraiment ! Tu parles d'un Gryffondor ... "


Elle était faussement énervée, en soit Alan ne cherchait pas à mal, mais c'était typique de cette grande tige. Tout dans les muscles et pas de cerveau, agir d'abord, réfléchir -et c'était souvent en option- ensuite. Pas de bol pour lui, il était tombé sur une furie enceinte jusqu'au cou qui n'avait pas franchement le sens de l'humour. Quand elle disait que ce couillon là était un peu comme le fils qu'elle n'avait jamais eu -et qu'elle attendait peut être à présent, mais Merlin faites qu'il soit plus sage et moins remuant- ce n'était pas qu'un euphémisme. Elle avait l'impression parfois d'être la réflexion qui lui manquait.

"Bah oui, de toute façon tu t'es déjà installé je vois pas comment je pourrais me débarrasser de toi. Si tu décide finalement de m'assassiner dans une ruelle sombre en repartant, y aura au moins des témoins. Et m'appelle pas Dora, Noune, c'était ma mère qui m'appelait comme ça quand j'étais petite, son accent irlandais avait tendance à massacrer les intonations russes de mon prénom et ça rendait mon père fou de rage."


Feodora se serra sur son siège et rangea à regret la peluche officiellement baptisé Doudou dans son sac avec un pincement au coeur. Elle était pourtant ravie de voir son vieil ami, même si ses manières étaient toujours aussi rustres. Une vraie brute de décoffrage celui là. Feodora haussa les épaules et pencha la tête en aspirant une gorgée de sa boisson. La politesse d'attendre que le plat d'Alan soit commandé puis apporté lui sembla trop compliquée à appliquer vu l'étendue de sa faim, aussi elle planta gaiement sa fourchette dans sa saucisse avec un regard équivoque à Alan, qui lui suggérait qu'il risquait le même genre de sévisse la prochaine fois qu'il tenterait de lui faire peur ainsi. Elle mâcha un peu de carottes avec la viande et déglutit, les lèvres imbibées de graisse.

"Je te signale que je ne joue plus à la poupée depuis longtemps, Mr le Héros national. Et ce n'est pas Teddy, mais Doudou. Déjà que tu écorche mon nom, évite de faire ça avec le Doudou de mon bébé, sinon, il prendra un plaisir sans fin à venir baver sur Tonton Noune quand tu le garderas. J'irais sauver le monde à la ta place et toi tu changeras la couche. Ca t'apprendra peut être les bonnes manières. On agresse pas les femmes enceintes récemment veuve quand elles mangent, tu le sauras maintenant ! C'est dangereux."


Ce n'était pas vraiment comme ça qu'elle aurait pensé l'annonce à Alan, mais la ritualité semblait bien éloigné de ses façons de faire en générale. Tant pis alors, brute pour brute, Feodora avait été élevé au milieu de marchands russes ou slaves, elle connaissait la rudesse et si elle avait choisi d'être délicate avec la plupart des gens, sa nature profonde ne manquait pas de ressortir auprès de personne comme Alan. Avec humour, elle s'amusa à taquiner son ami car il était à présent rentrer sur un sujet plutôt délicat qu'elle n'avait encore aborder avec personne. Evidemment qu'Annette et Emmett ne serait pas loin, mais elle voyait mal confier cette tâche au professeur d'Astronomie qui risquerait de tomber dans les pommes. Alan semblait en revanche parfait pour cette expérience.

"D'ailleurs, toi qui a l'habitude du sang des cris et des larmes, fais moi penser à t'appeler quand j'aurais des contractions. J'aurais besoin d'engueuler quelqu'un quand je pousserais. Et puis si tu me fais sursauter comme ça à chaque fois, je pense que je n'aurais aucun mal à expulser ce bébé en deux secondes. J'ai failli perdre les eaux déjà cette fois et je n'en suis qu'à mon troisième mois ! Sage-femme Noune, moi je trouve que ça manque à tes titres honorifiques !"


Elle éclata de rire et planta à nouveau vivement sa fourchette dans la saucisse.

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