Tes lèvres pour panser mes plaies, ton goût pour me faire perdre pied. Mon souffle caresse ta peau, mes dents abiment ta chair et mes ongles tracent le long de ton dos l'histoire d'une passion déchaînée, libérée pour une nuit. Captive de ton suave parfum, de la puissance de tes bras, tu es créateur des gémissements à demi étouffés qui coulent de mes lèvres. Mes yeux brillent, mes lippes gonflées te réclament, mon corps entier te désire et se crève contre tes mains et ton bassin. Mon corps se tend, mes yeux se ferment, mes doigts s'agrippent à ta chair, sur tes draps, sur la tête de ton lit. J'oublie tout, absolument tout, cette rivière de sang qui a coulé pour toi, cette colère que tu as gravée dans mon coeur, cette tristesse solitaire qui vis en moi, laissé par ton départ que je n'oublierai certainement jamais. Ton prénom est soufflé, tes cheveux sont tirés, gourmande et capricieuse, je réclame encore et toujours plus. J'ai faim de toi, j'ai besoin de me perdre dans ces flots que tu déversent en moi. Le vue de ton corps ne m'apaise pas, glissant sur mes lèvres un sourire complice, un rire coule de ma gorge lorsque tes mains se font inquisitrices, lorsque mon rire se meurs dans des gémissements d'un plaisir que toi seul est capable de créer. Mes cheveux ondulent et je danse, je danse pour toi et pour nous, je m'agrippe à toi et me perds dans une véritable symphonie que deviens mon souffle noyé dans le plaisir…
***
Je bouge à peine lorsque le loup se serre contre moi, un léger gémissement coulant de mes lippes lorsque la présence brûlante s'envole, laissant son trône à un air bien trop frais. Le corps s'étire, la main tombe contre mes yeux, dévoilant un peu plus cette courbe colorée par les traces de morsures, ces tâches rougies par tes crocs et tes lèvres. Trace de ton crime contre ma peau laiteuse, souvenir de ton amour qui viendra m'hanter les quelques jours à venir… Les caresses du soleil me mordent la cheville et l'épaule, contrastant avec le vide derrière moi. Je cherche ta chaleur un instant, ouvrant les yeux lentement, tirant mes lippes dans une moue déçue de ne pas apercevoir les mèches brunes du loup endormi.
Je m'étire à peine, sentant mes muscles endoloris par nos affaires de la veille… Je me redresse lentement, tenant à peine le drap, si peu pudique et certainement pas avec toi. Tu connais la moindre courbe de mon corps, ces points sensibles sur lesquels tu glisses trop longtemps ta langue pour me rendre dingue… Ta voix m'arrache un sourire bien trop naturel, je glisse mes doigts dans cette crinière de véritable lionne, levant mes yeux bleus vers toi.
« Salut, beau loup… » Ma voix légèrement éraillée m'arrache un léger sourire amusé, ai-je trop crié durant la soirée, ou est-ce ton corps qui m'a bien trop malmené ? Question silencieuse que j'étouffe un instant. Je suis tes mouvements, tes gestes, et me penche un peu pour ouvrir le fameux tiroir. De la viande séchée. Je souffle si bas :
« Je me demande bien à quoi je m'attendais… » Mais j'en attrape, affamée et surtout j'adore ces cochonneries. Bien loin de l'archétype de la petite barbie toujours magnifiquement maquillée, je croque dedans, grondant tout bas lorsque la viande séchée me résiste. Mon regard finit pourtant par revenir sur toi, tirant à moi un instant le drap vers toi, frissonnante.
Silencieuse, je le suis. Je détourne le regard un instant, préférant fuir cette vérité bien trop brute. Non, cela ne te ressemble pas ce genre de chose, et à moi non plus. Serais-tu capable de m'entendre te dire que depuis que tu m'as tourné le dos, depuis le souvenir mordant de ta colère, aucun autre homme après toi ne m'a touché ?
« Moi non plus… » C'est toi qui a laissé les dernières traces de luxure sur mon corps, c'est toi qui le fait encore maintenant. Je ne sais pas ce que le ciel essai de me dire, mais je laisse la cascade d'or emmêlée dissimuler la honte qui a rougie mes pommettes.
Contente-toi de prendre une autre bouchée, reste sage, t'es tellement glamour avec de la viande séchée sur les lèvres. Mais tu m'arraches un sourire narquois à tes autres paroles, et je me tourne vers toi te bousculant un peu.
« Alors celui-là, t'aurais pu te le garder. Ca fait machiste, jusqu'au bout, excellent. » Mais je ris un peu, ne le prenant pas personnellement. Mon regard te libère et se promène sur ces draps que je traîne à la recherche de mes vêtements… C'est non loin de loin que je fini par attraper mon bas de dentelle. Je ne te regarde pas lorsque tu poses ta question, mais je réponds, bien trop sérieuse :
« Non ca va pas. » Je me redresse sur les genoux et te pousse brusquement, pour te renverser sur ta couche, me glissant sur ton bassin, te dominant d'un sourire amusé alors que je souffle tirant un peu sur mon bas, visiblement déchiré.
« Et si mes souvenirs sont bons… T'as aussi craqué mon haut. Je fais quoi ? Je traverse Poudlard à poil ? » Laisse-moi croire que tu peux redevenir un pilier dans ma vie, laisse-moi m'appuyer sur toi et je soufflerais la vérité, ces pensées que tu voudras étouffer… Je plisse les yeux et ma main glisse contre ton torse. Mon corps nu offert à ta vue, mes mèches blondes caressant les pointes de mes seins, cette courbe de rein légèrement creusée, et surtout ce ventre qui se soulève à peine sous mon souffle lent. Seuls dans ce dortoir que je découvre, seule et offerte à
mon loup.© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart