Où es-tu mon amnésique ? La poupée des Bogart effleure de ses pas les couloirs de Poudlard, telle une ombre elle évite les élèves, se mouvoir sans un regard sur ce qui l'entoure, elle n'avance que vers une personne. Insensible aux rires comme aux cris, enfermée dans son monde, Eugenia n'effleure plus la réalité de ses doigts. Comment vivre quand tout s'écroule ? Elle erre, vide, dans ce grand château qu'elle n'a jamais aimé. Son cœur est creux, son existence a un goût de terre, où es-tu mon amnésique ? Voilà quelques mois qu'elle a apprit à connaître, au fil d'une enquête, pas à pas, sa cousine si jalousée. Elle a découvert l'envers du décor, une fille qui lui ressemble par bien des aspects, une fille qui l'a complète surtout. Etonnant, elle l'a maudite, méprisée et de tout ses sentiments elle n'en garde que l'impression qu'elle a perdu du temps à la haïr. Orgueil tu me perdras. Oui, elles se sont découvertes complémentaires et c'est jusque dans le caveau familiale que Serena l'entraîna. Jusqu'à cette nuit fatidique où elles découvrirent, avec Haimon, que tout ce qu'elles avaient cru étaient faussé depuis le départ. Nous avons grandi dans le mensonge, ma douce. Le père de Serena semblerait être l'héritier, le doute est difficilement permis mais elle a mit du temps à l'accepter... même aujourd'hui, comment s'avouer que sa mère, sa mère tant aimée, n'a fait que jouer avec elle. Encore et encore Médéa lui a mentit pour orienter ses pensées, pour la faire devenir l'héritière qu'elle est aujourd'hui. Une contre-façon, voilà ce que je suis. Puis Serena a perdu sa mémoire, avec elle le dernier souvenir volé, quelque chose concernant sa mère. La vérité s'efface sur ses lèvres, sa mémoire s'effiloche et alors tout s'enchaîne. Montrer la faiblesse de Serena pour que la famille n'ait pas l'idée absurde de la pousser du haut des escaliers, cacher son propre désir de secouer sa mère pour lui faire cracher la vérité.
Entendre Haimon la bassiner sur le fait que leur cousine sans mémoire a droit à une nouvelle vie. Idiot ! Elle aime un idiot, un idéaliste, un abruti notoire, il ne voit pas qu'elle a le droit de retrouver ces souvenirs ?! Voilà plusieurs jours qu'Eugenia s'acharne à essayer de trouver un moyen de réveiller la mémoire de Serena. Elle a été chercher cette enseignante qu'elle a longtemps ignoré, cette femme qui lui fait penser que tant de générosité ne peut que cacher un désir moins louable. Dans ses cours, dans ses livres, dans tout ce qu'elle possède elle cherche une façon de l'éveiller. Sa vie tourne autour de ça et elle l'accepte, elle accepte car elle n'a plus rien d'autre, elle accepte car c'est aussi vitale pour elle que cela peut l'être pour Serena. Impossible pour elle d'y penser, son monde s'écroule et elle ne peut rester les bras ballants. Elle a le droit à une seconde chance. Non, Haimon, Serena ne sera pas libre de son passé. Elle ne le sera pas car un jour viendra où elle rencontrera quelqu'un qui saura, quelqu'un qui abusera de son innocence. Elle mérite d'avoir toutes les clefs et quand bien même le destin lui est généreux, elle se doit de faire le choix de tourner ou non le dos au Bogart. Mauvaise foi. Elle n'est pas de mauvaise foi, à force de s'être rapproché d'amis elle a fini par, enfin, laisser libre cours à son empathie. A cette petite chose en elle qui fait qu'elle « ne deviendra jamais comme sa mère », c'est promis, si elle s'y accroche, Abel lui a juré qu'elle resterait « quelqu'un de bien ». Ses motivations à l'égard de Serena sont sincères, elle se croit dans son droit, pensant faire ce qu'il faut. Enfin la voilà son amnésique, sa chère cousine à qui elle refuse le repos.
Serena, il faut que je te parle...
Ses groupies qu'elle imagine sûrement être ses amies l'entourent, la pressent de leur affection et cela l’écœure. Vous ne connaissez qu'un leurre, un leurre qui a disparu, laissez la tranquille. Qu'est-ce que tu lui veux encore Bogart ? C'est vrai qu'elle lui parle souvent ces derniers temps. Bonjour Amy, ton rendez-vous avec monsieur Andrews est bien maintenu à seize heure ? La fille blêmit, ses amies lui tourne autour, papillonne prêt du chaud potin, tu vois le psychologue du ministère ?! Sérieux ?! Amy s'en va, parfait, que lui as dit Andrews déjà ? Ah oui, le secret professionnel c'est important... Sans plus y penser, Eugenia entraine Serena dans un espace plus tranquille, bien que le parc en cette soit loin d'avoir foule, puis s'assoie et lui sourit avec amusement, un sourire chaleureux si l'ont omet qu'il est né de son plaisir à avoir perturbé l'agaçante Amy.
Tu étais beaucoup trop populaire, elles te suivaient partout, sourire plus doux, alors comment te sens-tu aujourd'hui ? Du nouveau dans ta p'tite tête ?
Eugenia a un sourire doux, son visage lisse d'expression a perdu de sa froideur, elle a changé et certains s'imaginent que c'est grâce à Serena. Elle l'a prise sous son aile, même accidenté elle reste si généreuse. Personne ne veut comprendre, les gens s'imaginent ce qui les arrangent, difficile de se dire que la glaciale poupée n'est pas si froide. La vérité est bien autre, la vérité est si complexe... Elle souhaite qu'elle retrouve la mémoire pour elles deux. Pour Serena mais aussi pour elle, cela elle ne le dit à personne, pour l'instant. Peut-être devrait-elle dire franchement qu'elle pense mériter également que Serena retrouve la mémoire pour lui raconter son souvenir. Que dans son cœur c'est une question de respect, de dû, que cela la blesse qu'Haimon ne comprenne pas combien c'est important pour elle. Ce n'est même pas qu'une question de souvenir, Serena est l'héritière officielle et pendant toutes ces années Eugenia n'a fait que se battre pour préparer son propre couronnement. Toutes ses années à se sacrifier pour quoi ? Pour un mensonge. Elle y pense, la docile poupée, elle pense à ce statut qui sera remis en cause quand Serena se souviendra. Elle y pense, à la porte tant souhaité, jamais franchit, de sa propre liberté. Si elle sait, alors ensemble elles choisiront ce qu'elles feront des Bogarts. Si elle sait, elle sera peut-être à même de la délester de ce rôle qui l’étouffe... Tu n'as qu'à suivre Haimon. Absurde, elle regrette d'avoir accepté les fiançailles avec Eren mais elle ne va pas non plus tout gâcher par caprice. Elle veut faire les choses bien et tout plaquer comme il l'a fait, c'est de l'inconscience. Elle a simplement peur de se lancer dans l'inconnu.
Est-ce que tu as des questions ? N'importe quoi.
Elle parle rarement d'elle-même, elle n'aime pas cela et puis que lui dire ? Elle sourit avec douceur, peut-être trop poliment, trop bien assise dans cette herbe fraîche. Digne dans ses gestes, dans sa façon de parler alors que malgré l'amitié qu'elle éprouve pour Serena, Eugenia la blesserait de lui répondre qu'elle n'a aucune question. Que non, elle suit assez Haimon tant tout le château pour tout savoir de son ancienne vie, qu'elle ne vienne pas lui montrer combien elle est redevenue douée dans le rôle de la Reine grâce à lui... Jalousie, te voilà à nouveau dans ses bras.
Serena B. Pendragon
Serpentard
Messages : 864 Galions : 388 Âge : 19 ans Classe : L2 Justice magique Avatar : Emilia Clarke
Feuille de personnage Options : Niveau du sorcier : Double compte : Arya C. McMillan | Alan M. Davis | Brennan E. Liev-Rokovski
Sujet: Re: Je mettrai de l'or dans nos yeux pour qu'on n'est plus jamais peur d'eux | Serenouille ♥ Lun 3 Nov - 5:37
De l'or dans nos yeux...
Les jolies choses c'était nous deux, tout ce qu'on a fait c'était pour eux Alors les monstres qu'on les crève, sous leur merde y'avait nos rêves !
Le vide. Le néant. Autour d'elle tout le monde parle et tout le monde sait. Elle les déteste, tous ces gens qui savent mieux qu'elle. Tout ces gens qui font semblant. Ces sourires, ces caresses. Elle voudrait leur cracher au visage sans vraiment comprendre d'où provient cette colère. C'est une étape normale. Le monde qui t'entoure te tend les bras et t'échappe en même temps. C'est ta frustration qui s'exprime, pas de la haine Elle voudrait y croire. Croire que ça ne puisse être que ça, qu'une simple expression de son impuissance face au mur la retenant derrière sa propre vie mais non, ce n'est pas ça. Elle le sait. Elle en a la certitude. Les visages qui tournent autour de ses yeux, elle ne sait plus mettre de nom dessus, mais elle a l'instinct de ce qu'ils lui inspiraient autrefois, du moins le pense-t-elle. Pourtant elle se farde d'innocence, fais mine de ne rien savoir de ces flashs qui parfois lui vienne. Personne ne doit savoir. Elle se sent constamment comme un animal pris au piège, comme la victime qui finit sa course dans un cul de sac et sait qu'elle n'a plus d'échappatoire. Haimon. Le gentil Haimon. Lui si doux, qui l'a tant épaulé, qui l'a remise sur pied... Lui seul parmi tant d'autre a sa confiance et pourtant, aussi contradictoire que cela puisse paraître, elle sait qu'il lui ment. De fond en comble. Il suffit d'un regard sur cette cicatrice qu'elle porte au bras pour comprendre que des choses bien terribles sont arrivées, reste désormais à savoir lesquelles. Mais tout ce qu'il lui reste de sa vie passé ce sont des yeux. Des regards. Ceux larmoyants et d'un bleu couleur de ciel d'un homme sale, à l'allure repoussante, gisant dans un océan de ténèbres. Ceux du même bleu, et empli de fureur d'un homme bien plus âgé et qui pourtant ressemble de façon troublante au premier. Il lève sa baguette vers elle après lui avoir offert son poing dans le visage. Des flashs. Une seconde pour entrevoir des regards ayant trop marqués son cœur pour que ce dernier se plie aux caprices de sa mémoire. Et dans cette masse de yeux bleu, persiste également celui plus troublant que tout autre de ce garçon de sa maison. « J'y crois pas, alors même Audric tu l'as oublié ? » Elle fronce les sourcils, la nausée lui tordant le ventre. même Audric. Mais qui est seulement Audric ? On se désolé autour d'elle de ne plus les voir parcourir Poudlard l'un à côté de l'autre. Certains lui disent même qu'il se serait ôté son souvenir d'elle lorsqu'elle perdit le sien pour ne pas trop souffrir. Foutaises, calomnies. Si elle ne sait plus son nom, sa simple présence dans une même pièce suffit à la faire trembler, à la rendre esclave d'une désagréable et brûlante impression d'appartenance. De dévotion. D'amour.
Mais elle ne sait rien au fond, même de cela. Cela la rend folle, la fait crier quand personne autour n'est là pour pouvoir l'entendre. Toutes les informations qu'on lui chuchote à longueur de journée l'embrouille plus qu'elle ne l'éclaire et au final, elle n'a pour elle que cette terrible et désolante constatation de n'avoir personne à ses côtés à qui elle fasse assez confiance pour croire ce qu'on veux bien lui dire, pour la guider vers la sortie de cette prison qu'est son esprit. Ô bien sûr qu'elle a pensé demander de l'aide aux adultes, à commencer par ce monsieur Andrews qui a pour vocation d'apaiser les esprits, mais celui-ci non plus, il ne lui dit rien qui vaille. Elle voudrait savoir, que quelqu'un fasse sauter le verrou, mais celui ou celle qui en aura la tâche s'il n'est pas digne de connaître ce qui se cache derrière sa porte, elle pourrait bien le regretter amèrement. Le monde entier est un ennemi, et sa seule arme contre ce dernier, c'est ce jeu de la pauvre petite Serpentard éplorée qu'elle parvient à jouer à merveille pour mieux attiser la pitié de ceux qui l'entoure. On la couvre, on la berce. Elle est devenue insignifiante aux yeux de ceux pour qui elle devait encore représenter quelque chose au cours de cette autre vie. Elle ne fait plus peur à personne la petite Pendragon. Elle est seule sans souvenir. Elle est seule sans pouvoir. Même cette influence extraordinaire qui font venir à elle tant de gens lui semble s'effriter par moment. Ceux qui ne la regarde pas avec cet air de pitié et de désolation lui jette des sourires qu'elle n'interprète que trop bien. Et par ailleurs... Malgré le cercle bienveillant qui l'entoure, voilà un nouveau regard qu'elle rencontre et qui la tient à la gorge. Un regard bleu, couleur de ciel. Le même que celui qu'elle entrevoit toujours. Le même que celui qu'elle reconnaît quand son regard croise le reflet d'un miroir. Sa voix chaude l'interpelle, elle veut lui parler. Comme de bien entendu, on la couve, on la berce. Quelle chance d'être tant protégée par des personnes si moindres. Mais ne l'est-elle pas également à présent après tout ? Par chance, la magnifique blonde portant fièrement les couleurs de Salazar Serpentard n'a nul besoin qu'elle ouvre la bouche en sa faveur pour chasser celle qui l'importunait. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la jeune femme s'est débarrassé des gêneuses. Trop facilement lui chuchote sa raison virant par moments à la paranoïa. Oui, Eugenia Bogart a beau être la cousine de Haimon, Eugenia Bogart a beau se montrer d'une tendresse et d'une disponibilité infinie à son égards depuis le jour où elle l'eut recueilli, celle ayant perdu ses souvenirs sent bien que cette personne si aimable atteint avec une trop belle aisance chacun de ses buts. Deux mots, un mensonge et la voici libre de disposer de celle qu'elle voulait voir à sa guise. Serena la suit sagement dans les allées du parc. La dénommée Eugenia ouvre le bal et celle qui ignore être sa cousine peint alors sa voix de cette innocence crédule qu'elle feint parfois si bien qu'elle s'en convaincrait elle-même.
« Il semblerait que ce mur entre moi et moi n'ait rien changé à cela, j'ai parfois l'impression que tous ces gens se sont ligués pour m'empêcher de rester seule ne serait-ce qu'une minute. » Comment se sent-elle ? Y'a-t-il du nouveau ? Elle n'a même pas besoin de mentir pour ce genre de choses. Le noir toujours l'entoure. « Non. Rien qui ne vaille la peine d'être dit. »
Elle se sent coupable à voir ce sourire, à voir cette chaleur sur le visage méprisé de tous de la Bogart de ne pas réussir à lui faire entièrement confiance. A ne pas parvenir à dépasser ce sentiment qu'à tout moment, cette douceur qu'elle savoure actuellement pourrait se retourner contre elle, tel le passage d'une lame sur la gorge. La présence d'Eugenia la réconforte. Cette fille la réconforte, lui donne ce sentiment désormais lointain qu'elle a bel et bien un jour existé. Serena Pendragon, pour peu qu'il s'agisse bien là de son nom n'est pas une personnage imaginaire, n'est pas quelqu'un de fictif. Elle existe. Elle est là quelque part, cachée derrière ces limbes qui l'aveugle, qui l'emmènent loin de ses souvenirs, et cette Eugenia en est la preuve. Malgré ses réticences, malgré ses craintes, elle croit avec certitude que s'il y a bien une personne apte à lui ouvrir la porte c'est bien elle. Et par ailleurs, quand cette dernière lui demande si elle a des questions, ce sentiment ne fait que se renforcer. Si j'ai des questions ? Je n'ai que ça... lui chuchote à nouveau sa conscience. Elle baisse les yeux sur le sol, le scrute avec une nouvelle gravité qu'Eugenia ne lui avait pas vu jusque lors. Toi la poupée cassée, toi la poupée avançant à l'aveugle dans la vie, puisque tu peux poser à présent les questions qui te ronge, par quoi commenceras-tu ?
« Il y en a des milliers, je ne sais même pas par où commencer... » Elle prend son temps. Le temps de réfléchir. Le temps de peser ses mots. Quand on a plus de souvenir de rien, les mots sont tout ce qu'il reste et chacun d'eux possède une valeur inestimable. Elle lève enfin le nez, plante ses yeux dans ceux d'Eugenia. Vas-tu me dire la vérité toi ? Jusqu'où es-tu prêtes à aller dans les propos que tu me tiendras ? M'offriras-tu la vérité que je mérite ou te contenteras-tu comme tous les autres de ne dévoiler que les informations qui t'arrange ? Elle veut sincèrement y croire et ne se sent dans le même temps pas apte à le faire. Elle entrouvre la bouche pourtant. Ceux qui ne tentent rien ne pourront jamais rien recevoir, et déjà ses doigts effleurent ces longues mèches blondes qu'elle vient remettre en place avec douceur derrière l'oreille de leur propriétaire à qui elle adresse ses gestes les plus doux. « Comme ils sont beaux tes yeux... Tu as les même que Haimon. Je les regarde longuement parfois tu sais. Je les regarde... et alors naïvement je me dis qu'en fait, ils ressemblent un peu aux miens aussi. » Elle rit. « Mais ça Haimon dit que c'est simplement parce que je veux y voir ce qui m'arrange, qu'au fond, ils ne se ressemblent pas tant que ça. »
Elle marque un temps d'arrêt, son sourire s'efface quelque peu. C'est tout son visage qui interroge celui de la douce blondeur dont elle s'est rapprochée.
« Est-ce qu'il a raison de dire cela ? Est-ce que... C'est vraiment moi qui me fait des idées ? »
J'ai autre chose à faire que m'occuper de toi Serena, continue à te plaindre et je te laisse te débrouiller seule pour la retrouver, ta mémoire. Pauvre chose, elle veut qu'on la laisse seule, non Serena, je ne te laisserais jamais seule. Jusqu'à ce que tu me dise ce que je veux savoir, jusqu'à ce que tout soit parfait, je ne te laisserais pas seule. Tu n'as pas le luxe de la solitude. Continue à te plaindre, énerve moi et je doute que le reste de tes journées soient douces. J'emploie la manière agréable, je te cajole, me montre prévenante, je peux très bien user du pire Serena. Par amitié, affection, je me laisse aller à t'apprécier, te dorloter ; râle, néglige mes efforts et c'est de ma baguette que je fouillerais les tréfonds de ta mémoire. Ton aval est superflue, cette affaire ne concerne pas que toi, cousine. Qu'est-ce qui lui arrive aujourd'hui ? Se plaindre, observer le sol l'air si grave qu'elle sent que quelque chose la pèse et pourtant elle n'a rien à dire. Tous est vieux dans son monde lavé des souvenirs, elle n'a rien à demander, rien à signaler, quel ennui. Il faut provoquer un bouleversement alors, déclencher les problèmes, les souvenirs, n'importe quoi pour qu'elle ne reste pas là, léthargique et grave. Qu'est-ce qui te fais le visage si dur ? Ah. La voix de Serena se fait entendre, le contenu lui plaît plus, la suite se fait attendre et quand ses doigts fins viennent toucher la peau pâle d'Eugenia, cette dernière se retient un mouvement de recul. Ne me touche pas. Sa main frôle sa peau pour remettre avec délicatesse une mèches de ses cheveux derrières son oreille. Ne me touche pas. Ses yeux qu'elle complimente, ce visage qui la regarde, Eugenia se referme, se rétracte, ne me touche pas, son cœur se serre, un air froid se glace sur ce beau visage au yeux bleus. Pour garder le rôle elle s'empêche de la repousser, de lui attraper cette main et de tordre dans l'autre sens ce poignet. Elle n'aime pas que l'on l'a touche sans son aval, cette familiarité, proximité, ne lui sied guère. Cette manie qu'on les autres d'être tactiles, de toucher, effleurer, pour se montrer leurs affections ne lui parlent pas. N'entrez pas dans mon monde, restez des acteurs de ma vie encadrant ma bulle de confort. Le geste n'est pas une caresse, c'est une emprise sur autrui. Ne m'effleure pas, quand je touche, je mords. Ne soit pas tendre, cela me rappelle des souvenirs qui me troue le cœur. J'ai mis un mouchoir sur mes souvenirs, je ne touche que pour contrôler, ne joue pas à ça avec moi car... Un simple geste et voilà la jolie fleur des Bogart qui sort les épines.
Tu as raison.
Désolée Haimon, je sais que tu ne veux pas que cela se sache mais tu as tord, elle doit savoir. Pour prévenir les risques, pour moi, pour elle, elle doit savoir la vérité. J'ai haïs tes mensonges Serena, maintenant tu auras le choix de ton Destin, tu auras le choix de redevenir cette méprisable hypocrite ou de sortir grandis en t'assumant pour ce que tu es : l'héritière déchue de la plus importantes des familles de sorciers. Sa tête s'incline un peu sur le côté, elle l'observe, prend son temps, attrape un brin d'herbe avec lequel elle joue sans cesser d'observer Serena. Formule bien tes phrases Eugenia, ce que tu vas faire va engendrer beaucoup de chose.
Tu ne te fais pas d'idées, je vais te raconter ton histoire et après, à toi de voir si tu préfères me croire ou te fier à Haimon.
Contrairement à lui elle lui laisse le choix du libre-arbitre. Merlin, qu'elle déteste leur laisser le choix, cette infime possibilité que l'autre n'agisse pas comme elle l'aurait souhaité, mais qu'importe, là, elle doit la jouer serré. Elle lutte contre un adversaire de taille, plusieurs même car elle doute qu'Eren sera d'accord avec elle mais qu'importe, elle doit avancer et creuser sa voie.
Haimon a raison quand il te parle de « l'ancienne Serena », sauf qu'il oublie de te dire que tuas créé ce personnage. Tu t'appelles Serena Bogart et tu es ma cousine. Ton père a été enfermé pour avoir usé de magie noire alors qu'il était innocent, c'est un autre membre de la famille, Faust, qui a fait la faute et ton père a payé pour lui. Tu es de la seconde branche et comme notre famille n'est pas appréciée, tu as fais le choix en arrivant à Poudlard te fais passer pour Serena Pendragon. Ignorant que tu étais une Bogart, tous t'ont laissé en paix et tu es même devenue populaire. On se détestait à l'époque, j'ai toujours eu du mal avec le fait que tu as renié ton nom même si je comprend tes raisons. Silence, elle lui sourire doucement avant de reprendre avec plus de sérieux, sauf que nous avons découvert cet été, toute les deux, que ce n'était pas tout à fait vrai, ce que je viens de te raconter est la version officielle de notre famille. Ton père n'est pas de la seconde branche, c'est même l'héritier principal mais comme il a préféré épouser une moldue plutôt que ma mère, c'était un affront trop fort pour ne pas être sanctionné. Il a été renié par son propre père, déclassé comme seconde branche, pour finir à Azkaban. Je pense que le fait qu'il est payé pour l'erreur de Faust n'était qu'un prétexte à l'évincer complètement. Eren, Haimon, Mafalda, moi, sommes donc tes cousins. Elle en omet un, volontairement. En même temps que ton père était destitué, Eren payait la faute de son père en cessant d'être l'héritier mâle principal. C'est... notre place est très particulière, la tradition veut que les deux premiers nés de la famille se marient ensemble pour perpétuer notre lignée. Si vos parents n'avaient pas fauté, tu serais l'héritière principale et Eren ton promis. A la place, c'est moi et Haimon qui avons hérité de ce statut. Sauf que comme tu le sais, ce dernier à lâchement abandonné les siens et me voilà promise à un Eren réhabilité. Cela fait beaucoup d'informations en peu de temps, pourtant Eugenia ne se retient pas de lui sourire doucement, peu encline à la laisser mariner pendant des jours, alors qu'est-ce que tu penses de tout ça ?
Serena B. Pendragon
Serpentard
Messages : 864 Galions : 388 Âge : 19 ans Classe : L2 Justice magique Avatar : Emilia Clarke
Feuille de personnage Options : Niveau du sorcier : Double compte : Arya C. McMillan | Alan M. Davis | Brennan E. Liev-Rokovski
Sujet: Re: Je mettrai de l'or dans nos yeux pour qu'on n'est plus jamais peur d'eux | Serenouille ♥ Jeu 20 Nov - 15:23
De l'or dans nos yeux...
Les jolies choses c'était nous deux, tout ce qu'on a fait c'était pour eux Alors les monstres qu'on les crève, sous leur merde y'avait nos rêves !
Le regard qu'elle lui jette est de feu. La douceur. Où est-elle dans ces mots la douceur d'Eugenia Bogart ? La soie de sa confiance qu'elle tisse peu à peu se déchire en lambeaux. Elle est tel l'animal apeuré, en méfiance. Elle avance avec précaution, recule et se rétracte au moindre geste brusque que l'on envoi à son encontre. Ce monde l’effraie, et ceux qui y vivent plus encore car ce sont eux les vrais démons. Les monstres. Où se cache la vérité derrière ces langues acerbes ? La jeune femme lui tenant tête entrouvre la bouche. C'est son histoire qu'elle s'en va lui conter d'après ses dires, en lui laissant malgré tout le choix d'y croire ou non.
Elle ne dit rien. Elle écoute. Elle attend. Cette version ou celle de Haimon, quelle importance de toute façon ? Car les mots se dessinent. Oui, les maux se dessinent, et brûlent. Font mal. Un personnage que tu as créé. Sa respiration est lente, cassée. C'est sa tête qu'on a plongé sous l'eau et sur laquelle on appuie pour l'empêcher d'en sortir. Un personnage. Une vie dans une vie, c'est donc cela que l'on essai de lui faire croire ? Elle peine à l'imaginer. A ce jour, dénué de souvenir et de repère, elle s'affronte pourtant quotidiennement et ne veux croire qu'autrefois elle ait pu être dépourvu de cette force qui l'anime à présent. Cela n'a pas de sens. Il doit y avoir autre chose. Personne ne fait cela juste... Pour s'éviter quoi ? Des jugements ? Des regards mauvais ? Des insultes ? Elle voit jour après jour les préjugés que l'on crache, que l'on moleste sur cette famille du Diable, mais rien de tout cela n'est insurmontable. C'est agaçant, lâche, et profondément stupide, mais elle n'aurait pu refouler une vie entière pour simplement s'éviter ces petits traquas. Il y a autre chose. Si ces mots-là sont la vérité, alors il y a autre chose. Et son père. Oui, cette histoire de père enfermé à tort, qu'est-ce que cela signifie ? Quelle place cette injustice a dans l'histoire ?
Ses mains qu'elle tient croisés sur ses jambes commencent à trembler, et l'agitation s'en vient bientôt de partout. Elle s'infiltre dans son corps, lui fait vriller le cœur. Elle a froid. Eugenia sourit, et continue. Toutes les deux ? Ne disait-elle pas l'instant d'avant qu'elles ne s'appréciaient pas autrefois ? Pourquoi auraient-elles découvert ensemble quelque chose, comment ? Chaque phrase qu'entame la Bogart soulève un million de questions, et le pire s'en vient alors. Son père. Il est encore question de son père. Branche secondaire. Branche principale. Elle se souvient que Haimon lui a expliqué vaguement ces choses-là : l'histoire d'un héritier unique ayant reconnu à la fois les enfants de sa femme et ceux de sa maîtresse, obligeant la famille à se scinder en deux à sa mort. Une histoire vieille de plus d'un siècle dont elle comprend mal que les répercutions puissent aujourd'hui encore se faire sentir. Pourtant les paroles d'Eugenia s'amassent. Elle est là, les dégueulent sans répit, sans pause, jusqu'à ce que bientôt les yeux couleur de ciel de la jeune femme ne s'affaissent. Eugenia vient de finir. Si vos parents n'avaient pas fauté, tu serais l'héritière et Eren ton promis. Eren. Elle se remémore son visage aux traits osseux, ses grands yeux clairs semblables aux siens. Ses expressions qu'il cherche à faire tendre quand son sourire n'est que glace. Cet homme devrait lui appartenir. Cette famille et le poids qu'elle représente devrait lui appartenir, mais tout cela appartiens désormais à celle qui lui fait face. Et elle ne parvient même pas à l'envier.
« Ce que je pense de tout ça ? » Répète-t-elle. Un rire jaune éclate d'entre ses lèvres. Elle a envie de crier, de rire et de pleurer dans le même temps. Passer ses mains à la gorge blanche de celle qui se dit sa cousine pour l'empêcher d'ajouter un mot de plus quand au fond tout la pousse à la questionner plus encore. Son sourire est plein d'amertume et de cynisme. Ce monde l'effraie. Ce monde l’écœure, et ceux qui y vivent encore plus. « Que crois-tu que je puisses penser de tout cela ? Tu es là, à me dire toutes ces choses... à me tendre avec une telle... facilité un empire qui me reviens de droit mais qui n'est pas à moi pour autant et ne le sera jamais. Un empire colossale auquel je ne comprend absolument rien... »
Ses dents brillent sous ses lippes étirées. De loin, on pourrait bien croire que la Serena Pendragon qui vient de se lever, droite sur ses jambes, entretien avec Eugenia Bogart la conversation la plus amusante et la plus enjouée qui soit, mais il n'en est rien. On vient de la perdre. De la perdre là, au milieu d'un labyrinthe d'informations à la fois criantes de vérité et complètement absurdes. Deux castres dans une même famille, des affaires de successions, de légitimité. Et son sourire s'affaisse. Une affaire d'injustice. Elle a les pièces du puzzle en mains et son esprit reforme le tableau. Lentement. Ses yeux bougent, s'affolent mais le reste de son visage reste inerte. Les blocs s’emboîtent, les informations trouvent leur sens. « Mais si tout cela est vrai, alors je crois que tout le reste je commence à le comprendre... »
Déliant son geste, elle lève le bras et remonte délicatement la manche de sa chemise immaculée. A ses yeux se révèlent sa chair, sa peau que l'on a entravée douloureusement du mot purblood. Elle comprend mieux alors, du moins cette version là lui paraît-elle plus cohérente. En effet, il est sans doute plus désirable de marquer une sang-pur se faisant passer pour mêlée qu'une mêlée fricotant avec les mauvais sangs-purs. Mais cela n'est plus qu'un lointain détail alors. Sa mémoire. Sa mémoire qu'on lui a arraché... Tout devient clair. Si l'on tenait tant que cela à évincer l'héritière légitime écartée depuis sa naissance de son trône, quoi de mieux que de lui faire oublier ce dernier ? Que de lui faire oublier ce qu'elle est ? Mais elle s'en revient à Eugenia alors, la mine assombrie. Elle la dévisage, la contemple et laisse s'échapper la question qui la brûle.
« Pourquoi m'avoir dit tout ça ? » Un temps. «Tu as dis toi-même que nous ne nous apprécions pas autrefois, pourtant tu... Depuis le début toi... Tu es toujours si bienveillante à mon égard, si disponible... Et te voilà même en train de m'avouer que ton fiancé, ton héritage, et tout ce qui concerne ton brillant avenir devrait naturellement être à moi ! Ça n'a pas de sens ! »
Elle coince un doigt sous ses dents et le serre en faisant les cent pas. Non, ça n'a pas de sens. Eugenia Bogart aurait tout intérêt à ce que sa cousine dont elle a récolté les biens n'en sache rien et reste la parfaite amnésique qu'elle est. Quelque chose cloche. Toutes ces paroles, c'est presque comme une incitation à venir reprendre sa place et soudain elle s'interroge. Et si c'était cela le but, le désir de sa cousine. Un mariage arrangé, une famille qui vous tient en grippe et arrange les règles comme cela l'arrange en dépit de toute valeur morale... Un beau cadeau empoisonné en vérité. Cela pourrait expliquer le désir d'Eugenia a animer son appétit. A moins qu'elle ne lui veuille sincèrement que du bien. Mais après avoir avancé avec une première version de l'histoire se trouvant partiellement erroné qui croire ? Ou plutôt, en qui faire confiance ? Si Haimon, si tendre et chaleureux avait su lui mentir, qu'est-ce qui empêcherait Eugenia d'en faire de même ? De longue minutes de silence s'écoulent au cours desquelles elle ne parvient à détacher ses yeux de sa parente. Cette information par ailleurs lui saute désormais aux yeux comme l'évidence. Ses yeux, ses pommettes, son nez. Elles ne se ressemblent pas, pourtant elle entrevoit ci et là quelques détails qui la font se gifler de n'avoir su comprendre cela dès le départ. Et finalement, une nouvelle question s'en vint.
« Comment dois-je te considérer Eugenia : comme une alliée ? Ou comme... »
La question reste en suspend. Elle saura bien de quoi il en découle.