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 Dreams come slow and they go so fast

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Jacob A. Jugson
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MessageSujet: Dreams come slow and they go so fast   Dreams come slow and they go so fast EmptySam 28 Juin - 17:33




Dreams come slow and they go so fast


Avec les examens  de fin de License qui approchaient, les dossiers à remplir pour le Master, le stage d’été à trouver et organiser, j’étais en ce moment beaucoup moins calme que l’on ne me trouvait d’ordinaire. Même Jacob Jugson arrivait à perdre son aplomb. La plupart des gens devaient se dire qu’il m’en fallait peu pour me déstabiliser, mais mon groupe de proches savait que tout ceci ne venait que s’ajouter à ce qu’il y avait déjà le reste de l’année : mes terreurs nocturnes qui ne faisaient que s’aggraver le temps passant, mes recherches sur les meurtriers de ma mère, celle de Rubens, et l’amie de Sean qui me prenaient de plus en plus de temps, Isaac qui agissait de manière assez étrange récemment, refusant d’aborder certains sujets sans que je ne sache trop pourquoi, et enfin, dernière chose, que j’avais toujours essayé d’éviter et dont je me serais largement passé ces derniers temps : les histoires sentimentales.

J’avais toujours été assez fier de moi sur ce tableau là : sachant que j’avais probablement plus de soucis qu’un étudiant lambada, j’avais décidé de m’épargner la partie pénible de gestion de ses sentiments et, accessoirement, de ceux des autres. Pas de bol, les choses ne se déroulent jamais véritablement comme on le souhaitait. Et maintenant entre les histoires avec Némésis, Bethany, Silver, Nika et Arya, je pouvais dire que j’étais au cœur des mélodrames et histoires à rebondissements divers et variés.
Dans ma grande sagesse –j’en avais forcément un peu cachée quelque part, n’était pas Serdaigle qui voulait- j’avais décidé de mettre tous ces soucis de côté et de me concentrer sur les urgences d’un point de vue timing, à savoir les examens et le stage. C’était donc sans surprise qu’on me voyait souvent dernièrement arpenter les couloirs ou la bibliothèque les bras chargés d’un million de classeurs et papiers en tout genre.

Et aujourd’hui ne faisait pas exception. J’avais, pour changer, très mal dormi, et je m’étais un peu levé du pied gauche, il fallait bien le dire. Lux sur mes traces, je cherchais avec désespoir un endroit où je pourrais travailler un peu tranquille. Les Aspics pointant le bout de leur nez, la bibliothèque ainsi que la salle d’étude étaient remplies à rabord et je supportais assez mal le stress ambiant émis par les étudiants, je préférais le fuir avant qu’il ne m’atteigne et que je finisse comme tous les autres : une boule d’angoisse ambulante. Les salles communes étaient un joyeux mélange d’étudiants préparant leurs examens et d’étudiants préparant leurs vacances, et cette agitation ne me convenait pas franchement non plus.

J’eus alors une idée somme toute originale. Je cherchais un endroit où j’avais de fortes chances d’être tranquille, voir seul. Dans le parc et au lac, il y aurait probablement des étudiants profitant du beau temps, et je savais qu’il y avait des groupes de révisions pour les ASPICS dans les serres. Un endroit cependant devait être déserté. Un endroit qui avait été plein à craquer des semaines durant, alors que la plus grande compétition sportive de Poudlard battait son plein. Un endroit où les entraînements s’étaient enchaînés pendant des mois ou des mois, mais je savais qu’ils étaient interrompus juste avant les examens : le terrain de Quidditch. S’il y avait bien un grand oublié pendant cette période de l’année, c’était lui. Plutôt satisfait de mon raisonnement et de ma trouvaille, je hâtai le pas, mes bras toujours ankylosés par toute ma paperasse.

Il me fallut une bonne dizaine de minutes pour m’extraire de l’agitation du château et filer du côté du terrain de Quidditch. L’avantage, à cette période de l’année, c’était qu’il faisait jour tard, ce qui permettait de travailler tout en étant dehors et profitant du grand air.
Arrivé sur place, je constatai avec satisfaction que je ne m’étais pas trompé : pas d’entraînement, le stade était vide, et les gradins étaient à moi.

Je gravis les escaliers pour prendre un peu de hauteur et me trouver une place douillette pour me noyer dans mes formulaires administratifs en toute tranquillité. Et c’est alors que je la vis. Silhouette frêle et immobile, elle ne se faisait pas remarquer dans l’immensité de sièges. Mon simple coup d’œil circulaire m’avait confirmé qu’il n’y avait pas d’attroupement dans le coin, mais une petite fleur sauvage un peu dissimulée avait échappé à mon œil de lynx. Je restai un instant immobile, figé, comme si j’avais peur qu’elle ne détale si elle me voyait. En fait, j’avais surtout peur qu’elle ne lève le nez et me voit. J’étais encore assez loin d’elle, et je n’avais pas été particulièrement bruyant, ce qui expliquait qu’elle ne m’ait pas encore remarqué, mais si je continuais à monter, ça ne saurait tarder.

Quelle ironie du sort qu’elle ait eu visiblement la même idée que moi ! Il ne s’agissait pas de n’importe quelle fleur sauvage égarée, il s’agissait de mon ex. Nika. Et la raison pour laquelle je ne voulais pas qu’elle lève le nez et me voit, c’était parce que je savais d’avance ce que je lirai dans son regard.

Depuis que nous avions rompu, notre relation était… compliquée. Disons qu’elle m’en voulait, et elle avait tous les droits de le faire d’ailleurs, et qu’elle essayait comme elle pouvait de me le faire savoir. Ce n’était pas franchement une grande réussite, car Nika était bien la dernière à se montrer méchante, mais l’intention y était. Quant à moi ? Moi, elle me troublait. Elle me troublait car je ne pouvais pas ignorer l’accélération de mes battements de cœur à chaque fois que je la voyais, ni les frissons dans mon dos dès que ses yeux perçants se posaient sur moi. J’avais mis du temps à le réaliser, mais c’était maintenant chose faite : j’avais des sentiments plus que de la simple affection pour elle. Et ceux qui disent « mieux vaut tard que jamais » se foutent le doigt dans l’œil : il était maintenant trop tard pour faire marche arrière, alors j’aurais préféré un jamais.

Je m’apprêtais à tourner les talons et repartir aussi discrètement que j’étais arrivé, réfléchissant déjà à mon prochain point de chute, mon plan A ayant échoué. J’allais le faire, mon pied gauche avait déjà reculé d’un marche, lorsque, dans un élan contemplatif sans doute, la demoiselle releva le nez de ses feuilles, son regard tombant par accident presqu’immédiatement sur moi. Si je n’étais pas déjà statufié, je me serais sans doute figé sur place sous ce regard. En l’occurrence, je ne pouvais pas être plus immobile que je l’étais déjà. Paniquant, ne sachant que dire ou faire, je décidai de faire comme si cette rencontre ne me troublait pas le moins du monde, et je repris ma marche d’un pas décidé et décontracté, comme si je ne m’étais jamais arrêté.

J’évitai son regard jusqu’à arriver jusqu’à elle, trop inquiet que la regarder en face fasse tomber mon masque. Arrivé à sa hauteur, je m’assis sur le strapontin à côté du sien, un sourire que je voulais insouciant sur les lèvres. Jouer le bon copain, le type normal, pas celui qui sent déjà son pouls s’accélérer, c’était tout un art. Heureusement pour moi, je pratiquais la comédie depuis des années déjà, me faisant passer pour un imbécile aux yeux de tous, alors je pouvais bien passer pour le type décontracté devant elle. Je l’espérais.


« Ma petite aigle, toi ici ! »

Lâchai-je, tout en prenant place, le ton enjoué, la voix sûre. J’étais soulagé de voir que j’arrivais à donner le change. La question était de savoir combien de temps j’arriverai à ne pas me décomposer. Pour cela, la meilleure technique était encore d’aborder tous les sujets bateau et de garder son esprit concentré là-dessus. Ca m’évitait de cogiter inutilement et de commencer à perdre mon sang froid.


« Alors, tu t’en sors entre les exams, les stages… toutes les joies de l’université ? »

Oui, voilà, c’était parfait ça. Parlons études, c’était notre zone de confort à tous les deux, une zone où nous étions à l’aise et où nous n’avions pas à rougir de nos maladresses. Le simple fait de parler de quelque chose d'aussi factuel que les études me permettait déjà de ralentir mon rythme cardiaque, et ça me rassurait, en un sens. Il me restait à éviter ses yeux bleus maintenant.
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Dernière édition par Jacob A. Jugson le Mer 23 Juil - 16:54, édité 1 fois
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Cloe R. Rosier
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MessageSujet: Re: Dreams come slow and they go so fast   Dreams come slow and they go so fast EmptyLun 30 Juin - 1:47

janika ❥ dreams come slow and they go so fast.

L'année prenait fin, amenant avec elle son lot d'obligations d'administratives et ses joies futiles de préparation des vacances. Nika ne faisait pas exception à la règle. Flânant près du parc ou laissant son rire s'échapper au coin du saule cogneur, elle n'avait pratiquement pas mit un pied dans l'enceinte du château depuis qu'elle avait assisté à son dernier cours. L'odeur de la Pologne s'offrait déjà à elle mêlant l'empressement de retrouver sa terre à la terreur de devoir côtoyer ses frères à nouveau. D'humeur maussade, elle décida de se plonger dans ses obligations administratives pour ne plus penser à tout cela. Venir à Poudlard avait sûrement été la meilleure idée qu'elle avait jamais eu. Plus les jours passaient, plus elle se sentait s'épanouir comme une chenille devenant papillon. Bien évidemment, il y avait eu quelques ratés mais elle tâchait de ne pas trop s'y attarder afin de ne garder que le meilleur de cette expérience époustouflante. Sa deuxième année au château britannique venait de s'achever et elle se sentait triste de devoir quitter ce pays qui l'avait si bien adoptée. Prenant tout ce qu'elle avait besoin, elle fit un saut dan la grande salle pour s'armer de jus de citrouille et de friandises. Gourmande, elle savait que sans une bonne dose de sucre elle ne serait pas capable de terminer toute cette paperasse qui la rebutait tant. Sortant dehors, elle prit le temps d’imprégner ses poumons de l'air frais avant de prendre le chemin du terrain de Quidditch en étant certaine que la bas, personne ne viendrait la déranger. Montant plusieurs gradins, elle alla installer son campement sur le dernier gradin, ainsi lorsqu'elle en aurait marre, elle pourrait toujours relever la tête afin de profiter de la magnifique vue qui s'offrait à elle.

Le coucher de soleil était en train de prendre forme, laissant le ciel se mouver en patchwork de couleurs, lorsqu'elle entendit un bruit qui lui fit relever la tête. Ses deux grands yeux bleus se posèrent immédiatement sur une tête qu'elle aurait reconnue entre milles. Sentant son cœur louper un battement, elle resta muette, incapable de dire quoi que ce soir. Jacob. Jacob. Son cœur battait encore au rythme du prénom de celui qu'elle avait aimé l'an passé et pour qui elle ne cessait d'avoir des sentiments. La rupture avait été atroce, brutale, et l'avait laissée en un tas de morceaux qu'elle n'arrivait toujours pas à recoller à l'heure d'aujourd'hui. Son absence lui pesait et pourtant sa fierté et sa rancune faisait qu'elle essayait d'être méchante avec lui, par tous les moyens. Tentative fastidieuse qui se transformait généralement en scène comique. « Ma petite aigle, toi ici ! » Fronçant les sourcils, elle n'était pas sûre de comprendre ce qui était en train de se passer. A l'entendre parler de la sorte, elle avait l'impression de le retrouver lorsqu'ils étaient encore amis, lorsque l'amour n'était pas passé par là et qu'il ne lui avait pas brisé le cœur. Elle se mordit la lèvre, ne sachant pas quoi répondre à tant de nonchalance. « Alors, tu t’en sors entre les exams, les stages… toutes les joies de l’université ? » Posant les feuilles qu'elle avait en main, elle fixa Jake de ses billes bleues pour tenter de découvrir s'il était en train de se jouer d'elle. Comment est-ce qu'il pouvait venir lui parler comme si de rien n'était alors qu'elle avait été malheureuse de leur séparation durant toute l'année ? En plus de perdre l'homme dont elle était tombée amoureuse, elle avait également égaré un ami précieux qui était cher à son cœur. Bien sûr, dans sa faiblesse, elle avait toujours courue vers lui lorsque le mal du pays ou une mauvaise passe se présentait mais rien n'avait jamais plus été pareil entre les deux anciens amoureux. Il ne l'avait pas aimé alors qu'elle avait tenté de lui donner tout ce qu'elle avait à offrir. Rien n'avait été suffisant et c'est en hurlant qu'il lui avait demandé de sortir de sa vie. Ravalant ses larmes, elle était partie sans broncher, acceptant le sort qu'il avait donné à leur histoire. Il n'avait pas le droit de revenir avec son sourire charmeur et son ton décontracté pour lui parler de la pluie, du beau temps, et des préparatifs scolaires. Ce n'était pas juste. « Jacob, tu es un idiote ! » L'accent chantant de la polonaise venait de fendre l'air. Résonnant dans les gradins du terrain, elle était déjà en train de rassembler ses affaires. Les battements de son cœur s'accéléraient au fur et à mesure qu'elle pensait au fait qu'elle ne se trouvait qu'à quelques centimètres de celui qui hantait encore bien trop souvent ses pensées. Dans la précipitation tout vola en éclat et les documents administratifs s'éparpillèrent sur le sol. Nika et sa maladresse légendaire venaient encore de frapper. S'agenouillant par terre, elle tentait de rassembler les documents tout en évitant soigneusement le regard de Jacob. « Tu n'as pas le droit de venir comme ça ! Mais t'es cassé sur la tête, toi ! »

Elle avait mit tant d'effort pour ne plus penser à lui, pour ne plus en parler, pour ne plus ressentir sa présence à chaque fois qu'il n'était pas loin d'elle. Il ne voulait plus d'elle, c'était son droit mais il fallait qu'il la laisse partir, qu'il lui donne la possibilité de s'en remettre. Finalement, si elle n'était pas complètement enchantée de retourner en Pologne, elle changea d'avis suite à cette rencontre impromptue. Finalement, mettre le plus d'écart entre elle et Jacob était peut-être la meilleure des solutions pour enfin réussir à tirer un trait sur leur histoire.
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Jacob A. Jugson
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MessageSujet: Re: Dreams come slow and they go so fast   Dreams come slow and they go so fast EmptyLun 30 Juin - 19:07



Dreams come slow and they go so fast


Si je m’attendais à un accueil chaleureux de la part de la jolie blonde ? Non. Je n’étais pas un optimiste de nature, et j’avais l’expérience de mon côté pour pouvoir affirmer que Nika n’allait pas franchement me sauter au cou. D’ailleurs, elle m’accueillit par un froncement de sourcil qui gâchait la douceur habituelle qui marquait son visage, signe qu’elle ne vivait pas si bien que ça mon intrusion dans son espace vital. Je commençai presque à regretter de ne pas avoir tourné les talons sous son nez pour partir en courant. Peut être l’aurait-elle mieux pris ? Dur à dire. Nika n’était pas une experte dans la manipulation ou dans la comédie, mais ça ne voulait pas pour autant dire que j’arrivais à toujours anticiper ses réactions. Bien au contraire. Mais bien sûr, je n’étais pas le plus objectif du monde…

J’ouvris le bal de la discussion, et mes paroles furent reçues par un air suspicieux. Clairement, elle se demandait si c’était du lard ou du cochon, et elle avait bien raison. Devant son silence, je fus tenté de faire demi-tour et de déguerpir la queue entre les jambes dans un silence humiliant. Elle m’épargna cette alternative en prenant finalement la parole… mais le soulagement fut de très courte durée.


« Oui il parait »

Répondis-je avec un sourire désolé. Je n’avais même pas le courage de la corriger sur sa petite erreur. Je le faisais, avant. Quand on était encore en couple. Pas pour me moquer d’elle ou la rabaisser, mais pour qu’elle s’améliore encore en anglais, et ce même si son accent et ses petites erreurs étaient irrésistibles. Depuis, je n’osais plus vraiment. J’avais l’impression que la moindre chose, la moindre parole venant de moi serait mal interprétée, alors d’autant plus une correction grammaticale.  Et puis soyons honnête : que je sois un idiot ou un idiote, dans sa tête c’était du pareil au même, et dans la mienne également.

De l’avoir vue réagir ainsi, je me sentais d’un coup aussi déboussolé qu’abattu. Maintenir un masque était une chose que je pouvais faire si elle y mettait du sien, mais là, c’était compliqué, très compliqué. Et pas que pour moi de toute évidence. Et la voilà qui s’agitait, préparant de toute évidence sa fuite en avant. Je restai figé sur mon siège, immobile, n’osant rien faire ou dire. J’avais l’impression que chaque parole, chaque acte ne pouvait qu’aggraver mon cas. Mes yeux étaient finalement les seuls à continuer à se mouvoir, suivant le moindre de ses gestes. Mes doigts étaient crispés sur ma pile de papiers, espérant sans nul doute qu’à trop les serrer ils ne pourraient plus trembler.

Ses gestes étaient brusques, imprécis, et ce qui devait arriva : la jolie pile qu’elle était en train de monter de toute pièce vola en éclat, pluie de feuilles retombant éparses sur le sol. Je fus tenté de m’agenouiller moi aussi pour l’aider, ce que j’aurais fait en temps normal, mais l’aider, c’était la voir me fuir encore plus vite qu’elle ne le faisait déjà. Mollement, j’allongeais le bras pour récupérer une feuille partie un peu plus loin. Je la ramenais sur mes genoux, lisant sans trop y porter attention ce qui s’y trouvait. Une convention de stage, de toute évidence.

La voix chantante de Nika me tira de ma contemplation passive, et malgré le fait que ses mots me fendaient le cœur, je ne pus retenir un sourire. Cassé sur la tête, il n’y avait vraiment que ma petite polonaise pour dire ça. L’expression m’aurait beaucoup plus plu dans un autre contexte cela dit. La regardant finir de rassembler ses affaires, je lui tendis mollement la feuille manquante. Ce n’était pas comme si je pouvais la retenir d’avantage en refusant de la lui donner… J’aurais pu essayer, mais je n’avais plus 9 ans, je n’avais plus d’excuse.


« Le stade est à tout le monde hein »

Fis-je remarquer, maigre tentative de justifier ma venue ici. Certes, j’aurais pu me pointer ici et m’installer à l’autre bout des gradins… mais ça me paraissait complètement déconnant. Visiblement, de son point de vue à elle, c’était ma décision de venir m’installer à côté d’elle qui était une véritable aberration –tant et si bien qu’elle m’en trouvait la tête cassée, c’était dire !

Posant ma pile de documents sur le strapontin à côté du mien, je baissai à nouveau les yeux vers elle, sur le départ. Que pouvais-je dire pour la retenir ? Pas grand-chose, surtout qu’elle semblait remontée comme un coucou. Est-ce que l’énerver d’avantage pouvait la faire rester ? Peut être. Elle ne pouvait de toute évidence pas me traiter de tête cassée et autre critique Made in Nika si elle se barrait… Un sujet qui fâchait ? Oh, ce n’était bien dur à trouver. Il suffisait de prendre… nous, en fait.


« Tu vas déjà pas m’voir de tout l’été, ça te suffit pas ? »

Lançai-je dans un haussement d’épaule que je voulais détaché. Je ne savais pas si j’étais convaincant, mais la meilleure façon de l’être était encore d’agir comme si c’était la chose la plus naturelle au monde.


« Et puis au cas où tu l’as pas remarqué, on est dans la même école, la même maison, tu vas bien devoir supporter ma tronche encore quelques temps… D’autant que je rempile pour un Master, donc si t’espérais me voir débarrasser le plancher l’an prochain, c’est loupé »

Ma voix était dure, mon ton ferme, presque agressif. Ouais, je commençais à m’énerver. Je ne savais pas ce qui m’énervait le plus : le fait qu’elle ne veuille plus me voir, ou le fait que je savais qu’elle avait parfaitement raison de réagir ainsi. Au fond, je pense que je m’en voulais essentiellement à moi, mais c’était nettement plus facile de s’en prendre à elle que de m’auto-flageller. Lâche ? Oui peut être. J’avais fini chez les Serdaigles, pas les Gryffondors, si j’étais du genre brave ça se saurait.  D’ailleurs, si je pouvais disparaître dans un trou de souris, je le ferais sans hésitation. Il me restait l’alternative d’essayer de me planquer sous le strapontin mais… non. Je crois que je préférais encore affronter le bleu orageux de ses yeux.
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Cloe R. Rosier
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MessageSujet: Re: Dreams come slow and they go so fast   Dreams come slow and they go so fast EmptyJeu 3 Juil - 0:32

janika ❥ dreams come slow and they go so fast.

Les battements de son cœur continuaient d'augmenter de façon crescendo. Le fait de se retrouver en face de celui qui lui avait briser le cœur n'était pas une chose facile pour la douce et sensible Nika. C'était là, le plus gros reproche que sa famille lui avait toujours faible, elle était bien trop faible. Son cœur était une faiblesse parce qu'elle restait persuadée qu'il y avait du bon en chacun et qu'elle finissait souvent blessée en voulant s'accrocher à des êtres qui ne voulaient pas d'elle. Ce fut le cas avec Jake. Triste réalité d'une perfection de courte durée, leur histoire s'était révélée aussi belle que désastreuse dans la rupture. Touchée et orgueilleuse, elle avait tentée de se montrer forte, de lui prouver qu'il ne l'avait pas touché mais c'était peine perdue, un mensonge peu convaincant. Tentant de rassembler ses papiers aux mieux, ses joues avaient rosies sous le coup de la colère et ses cheveux étaient en bataille à cause de l'agitation. Petite sauvageonne qui tentait de fuir le prédateur qui hantait ses nuits. « Le stade est à tout le monde hein » Quoi ? Comment est-ce qu'il pouvait oser lui faire des reproches ? Sa réaction était tout à fait normal. Le fait de le voir, de le sentir et d'être si près de lui sans pouvoir le toucher lui brisait le cœur un peu à chaque seconde. Comme un coup dans sa cage thoracique, elle la sentait rétrécir à chaque instant rendant de plus en plus difficile la tâche pourtant aisée de respirer. Elle posa ses papiers et s'approcha de lui. Evitant son regard, elle le frappa à l'épaule. « Idiote, tu n'es qu'un idiote Jacob ! » Les yeux embués, elle concentrait toute sa force pour ne pas pleurer et ne pas lui donner la satisfaction de la voir encore une fois comme une petite chose fragile sans défense. Si Nika avait un caractère bien trempé, elle était aussi dotée d'une trop forte sensibilité qui lui faisait souvent défaut la rendant vulnérable au moindre trop plein de sentiments. Et autant dire qu'avec Jacob, elle se retrouvait noyée dans un océan de sentiments. Les yeux perdus dans le vide, celle qui voyait le monde gris depuis leur rupture tenta de reprendre la face en récupérant ses papiers administratifs. Elle allait partir et lui laisser son stupide stade. Elle ne voulait pas pleurer devant lui, elle ne voulait pas lui donner une occasion de la blesser encore ou de constater à quel point elle était faible. Tournant les talons, elle était bien déterminée à ne plus lui parler.

« Tu vas déjà pas m’voir de tout l’été, ça te suffit pas ? »  Elle s'arrêta dans sa marche, un pied ne touchant pas le sol. Prise de court et surprise par cette attaque, elle laissa de nouveau tomber ses papiers. La maladresse de Nika était légendaire mais aujourd'hui elle faisait vraiment fort. Toujours le dos tourné au serdaigle, elle se pencha et les ramassa. Essuyant une larme qu'elle n'avait pas réussie à retenir. Tentant de récupérer un peu de contenance, elle resta quelques secondes statiques avant de faire volte face. Lançant un doigt accusateur contre Jake, elle laissa sa colère exploser. « Mais pour qui tu te prends ? Tu crois que ça ne casse pas mon cœur quand je ne te vois pas ? Tu m'as jetée comme une pas propre ! jesteś idiotą Yatsob ! » Comme à chaque fois qu'elle était en colère, le polonais reprenait sur l'anglais. C'était plus facile pour elle de s'exprimer dans sa langue natale même si chaque jour elle faisait de nouveaux progrès en anglais. Les yeux rouges de colères malgré le bleu océan de leurs pupille, elle les gardait à présent fixés sur le visage de Jake. Elle voulait qu'il s'excuse pour ce qu'il avait fait, pour le mal qu'il avait causé et pour le mal être dans lequel il l'avait plongé. « Et puis au cas où tu l’as pas remarqué, on est dans la même école, la même maison, tu vas bien devoir supporter ma tronche encore quelques temps… D’autant que je rempile pour un Master, donc si t’espérais me voir débarrasser le plancher l’an prochain, c’est loupé » Le ton agressif de sa voix eu raison du peu de courage qu'elle avait réussie à rassembler tant bien que mal. Fondant en larme, elle cacha son visage dans ses mains le temps de réussir à contrôler ses sanglots. Essuyant d'un revers de mains ses yeux brillants, elle gardé le regard fixé sur ses chaussures. Dans le fond, il avait raison. Il allait revenir, elle aussi et ils devraient de nouveau se croiser et se cotoyer. Parfois, elle se demandait si tout ne serait pas plus facile si elle retournait en Pologne. Elle serait de nouveau la petite fille introvertie malmenée par ses petits frères mais elle ne connaîtrait plus toutes les peines qu'avait engendrée son arrivée en Angleterre. Calmant ses pleurs, elle prit place en face de Jake. Le regard lucide planté dans les beaux yeux noisettes de son ancien amour, elle passa une main dans ses cheveux couleur de blé pour les ramener en arrière. Soupirant un instant, elle finit par briser le silence pesant qui venait de s'installer entre eux. « Je ne peux pas. C'est trop... Comment on dit ? Difficile ! J'ai pas la force de t'affronter et j'ai l'impression que je n'arriverais jamais à t'offrir mon pardon. » Elle était dure dans ces propos mais ce n'était pas pour le toucher. Elle ne voulait pas lui faire du mal mais qu'il comprenne ce qu'elle sentait réellement. Elle était quelqu'un d'entière et elle n'en pouvait plus de faire la forte par rapport à lui. Jacob. Jacob. Son cœur ne voyait que par lui et son absence venait le frapper un peu plus fort chaque jour. Il fallait qu'elle passe à autre chose mais c'était impossible lorsqu'elle le voyait ainsi en face de lui. Tout ce qu'elle voulait c'était se blottir dans ses bras et qu'il lui caresse les cheveux en lui promettant qu'a l'avenir tout irait bien.
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Jacob A. Jugson
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MessageSujet: Re: Dreams come slow and they go so fast   Dreams come slow and they go so fast EmptyDim 6 Juil - 21:45



Dreams come slow and they go so fast





« Ah c'est sur à force de dire aux gens qu'ils sont cassés sur leur tête ils finissent par casser des cœurs »

Attaque facile sur son adorable manie d'utiliser le mot casser à tout bout de champ. Des années à jouer les cons ça vois donne des réflexes pas jolis jolis. Dés qu'on touchait mes points sensibles, je devenais mauvais. J'avais pourtant la réputation d'être une des personnes les plus difficiles à énerver, un grand maître du jem´enfoutisme, un exemple de détachement en toutes circonstances... J'étais même plutôt fier de moi sur ce terrain là, et voilà que Nika défiait les lois de la nature, parvenant à réveiller ma rage bien contenue alors que j'étais parfaitement sobre et donc en pleine possession de mes moyens.

Et la voir s'énerver ne pouvait pas me laisser totalement de marbre. L'agacement et la colère qui commençaient à me démanger intérieurement n'étaient pas franchement sur mon visage calme par habitude. Même les yeux, supposés être les miroirs de l'âme, cachaient plutôt bien mon jeu alors que les siens commençaient déjà à se noyer dans les larmes.

Je ne savais pas quoi lui dire, honnêtement. Techniquement, c'était elle qui avait rompu, mais seulement parce que je ne lui avais pas laissé d'autres choix.

Je n'étais, à l'époque, pas prêt à parler de mes terreurs, de ma mère, de mon enquête. Je ne pouvais pas. J'avais été particulièrement stupide de croire que je pourrais tout de même avoir une relation normale alors que je n'étais pas prêt à m'ouvrir. Et c'était Nika qui avait payé les frais de mon erreur de jugement. Je ne pourrais probablement jamais rien faire pour effacer cela, malheureusement, et ce même si les choses étaient différentes maintenant. Comme quoi le concept de "mieux vaut tard que jamais" n'était pas toujours véridique. Je me sentais terriblement impuissant.

Et la voir pleurer alors que non seulement j'étais la cause de ses larmes, mais qu'en plus je ne pouvais rien faire pour les stopper, c'était insoutenable pour moi. Finalement, j'allais faire ce qu'elle aurait voulu que je fasse d'entrée de jeu : partir.
J'allais fuir, faute de trouver une meilleure alternative.

J'aurais voulu la prendre contre moi pour la serrer dans mes bras jusqu'à ce qu'elle cesse de trembler et que ses larmes auraient finir de tremper ma chemise. Étant donné son état, elle se débattrait sûrement, donnant des coups de poing maladroits pour me tenir à distance, mais ne nous voilons pas la face : avec sa carrure et la mienne, je pourrais facilement l'immobiliser. Mais quel bien cela ferait-il ? Cela ne ferait probablement qu'empirer les choses, nourrir cette hargne qu'elle développait envers moi.

Alors je restai les bras ballants jusqu'à réussir à me décider à disparaître.


« Tu sais quoi ? Pas la peine de ramasser tes clics et tes clacs... T'façon t'y arrives pas. C'est moi qui part »

Me résignai-je à dire alors que j'attrapais ma pile de documents toujours bien soigneusement rangée.

J'avais eu tort de croire que je pouvais y arriver, que je pouvais faire comme si de rien n'était. Résultat des courses : je m'étais énervé, et elle s'était mise à pleurer, carton plein pour Jacob Jugson aujourd'hui. J'avais à peine tourner les talons que je sentis à nouveau ce tumulte en moi se manifester. La situation m'était insupportable et me bouffait de l'intérieur. Ce qui me rendait particulièrement fou, c'était de ne rien pouvoir y faire. J'étais habituellement le roi pour me sortir d'un mauvais pas, pour embobiner les gens, pour les convaincre de me pardonner ou de ne pas m'en vouloir, pour m'attirer leurs bonnes grâces et les garder. Mais là, je n'avais rien. Aucun pouvoir, aucune idée, aucun plan d'action. Fuir, c'était ce que j'avais de mieux, et même mes pieds semblaient ne plus vouloir m'obéir. Je devais avoir l'air fin, planté, immobile, lui tournant le dos mais ne bougeant pas.

Je finis par le résoudre à lui faire face, ayant comme l'impression que je ne pouvais pas partir en courant sans dire autre chose. Toute la question était : quoi ? Oui, que dire ? Adieu et bisous de moi ? Hasta la vista baby ? Ce n'est qu'un au revoir ? Ne pleure pas Jeanette ? Ah oui, l'inspiration pour les conneries était là ! Quant au reste...
Il me fallut plusieurs secondes pour réaliser que je n'avais toujours rien dit, mais que ma bouche était bel et bien ouverte. Je devais avoir l'air particulièrement malin, la bouche béante, à l'observer de mes yeux bleus grands ouverts. Poussant un soupir, je secouai la tête, ne sachant plus où me mettre.


« Désolé que tu sois tombé sur le névrosé de service »

Murmurai-je, les dents serrés. M'étais-je déjà excusé de mon comportement ? Oui, à l'époque, mais je n'étais pas certain que mes excuses soient arrivées jusqu'à ses oreilles. Quant à mon comportement depuis notre rupture... Je n'avais jusque là jamais véritablement eu l'impression de mal agir, mais aujourd'hui j'en venais à douter. Je pivotai à nouveau, faisant quelques pas en direction des escaliers, me figeant à nouveau alors que j'étais sur le point de poser un pied sur la première marche. Fronçant les sourcils, je me passai une main dans les cheveux, premier signe de nervosité véritablement visible.


« Désolé de pas savoir être invisible... Ou Inexistant... »

De là à ce que je m'excuse d'exister, il n'y avait qu'un pas... Et je ne le franchis pas. Il ne fallait pas exagérer. J'étais véritablement désolé que notre cohabitation dans une même école lui soit si pénible, mais je ne comptais pas disparaître ou quitter l'école pour autant. J'avais compris le message, qui était de ne plus l'approcher si je la voyais, et je m'y emploierais si elle pensait que c'était nécessaire, même si ce serait difficile, douloureux et, selon moi, parfaitement inutile.


« Si tu te sens mieux si je t'évite, alors c'est ce que je ferai. Et à mon avis ça n'arrangera rien. Rien du tout. »

Ajoutai-je, bien décidé à partager mon opinion sur le sujet avec elle, et ce même si c'était la dernière chose que je devais lui dire. Elle allait probablement encore me dire que j'étais un Idiote, ou bien me demander qui j'étais pour lui dire quelque chose comme ça. Mais avant d'avoir été son petit ami, j'avais été son ami, et je n'avais généralement pas ma langue dans ma poche lorsqu'il s'agissait de distribuer des conseils. Évidemment, lorsque j'étais parti prenant en plus d'être conseiller, je perdais beaucoup en légitimité et crédibilité, mais je ne pouvais pas partir sur un silence pesant. Je préférais encore partir sur une pluie d'insultes remaniées à la Nika.

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Dernière édition par Jacob A. Jugson le Mer 23 Juil - 16:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dreams come slow and they go so fast   Dreams come slow and they go so fast EmptyMar 22 Juil - 23:24

janika ❥ dreams come slow and they go so fast.

Alors voilà où ils en étaient arrivés. A se crier dessus, se descendre sur des petites choses, des petites habitudes et manies qui avaient eu le don de les charmer autrefois. Les fautes d'anglais de la polonaise était à présent une source d'agacement pour le beau serdaigle tout comme son air lunatique qui devenait insupportable aux yeux de la blonde. Passant une main sur son front, elle sentait la migraine monter en elle. Les pleurs n'avaient sûrement rien arranger mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Nika avait toujours été dotée d'une très grande sensibilité ce qui avait alimenté la plupart des reproches que ses frères aînés lui avaient fait durant toute sa vie avant qu'elle ne migre jusque Poudlard, comme une âme désespérée cherchant sa terre promise. Fermant les yeux, la serdaigle tentait de comprendre pourquoi tout s'était envenimé de la sorte. Il y avait un à peine, ils avaient tout pour être heureux. Comme deux âmes sœurs ils s'étaient trouvé se promettant amour et passion, créant une belle amitié avec Isaac. Un an. Il avait simplement fallut douze petits mois pour que tout ce bonheur ne parte en fumée. A présent, il était là, face à elle, la rage se lisant dans ses yeux bien que son visage reste impassible comme à son habitude. Il ne l'aimait plus, pire, elle devait sûrement l'exaspérer de ne pas réussir à se remettre de leur rupture. Elle avait perdu son amour et son ami le même jour et elle se demandait encore ce qui lui faisait le plus mal, quelle entaille était la plus profonde dans son cœur. Au début, la jolie blonde aux yeux bleus avait trouvé un moyen de garder la tête hors de l'eau en se rapprochant encore plus d'Isaac qui s'était révélé être une épaule solide et un ami de taille sur lequel elle pouvait compter. Malheureusement, même cette part de sa vie s'était égratigné avec le temps. Le capitaine de l'équipe de Quidditch ne lui adressait pratiquement plus la parole et leurs longues conversations rien que tout les deux n'étaient à présent plus qu'un lointain souvenir dans l'esprit de la polonaise.

Partir était peut-être la solution. Debout face à Jacob qui semblait lui aussi perdu dans ses pensées, elle baissa ses yeux pour les poser sur les papiers administratifs qu'elle tenait d'une main tremblante. Tout allait bien avant qu'elle n'arrive et qu'elle ne sème la tempête sur son passage. Bien qu'elle avait connue ses plus beaux moments de joie dans cette école, il valait peut-être mieux qu'elle ne revienne pas. Les soucis seraient régler avec Jacob et elle n'aurait pas à affronter le jour où Isaac cesserait définitivement de lui adresser la parole. Pinçant ses lèvres, elle se sentait responsable, coupable, de tout ce malheur qui semblait avoir frappé ce trio pourtant si joyeux il y a de cela encore un an. « Tu sais quoi ? Pas la peine de ramasser tes clics et tes clacs... T'façon t'y arrives pas. C'est moi qui part » Elle ouvrit la bouche dans l'intention de prendre la parole mais rien de lui vint. Elle savait qu'il fallait qu'elle lui dise quelque chose, n'importe quoi. Simplement quelque chose qui l'empêcherait de partir, qu'ils n'en restent pas là. Si jamais leurs chemins se séparaient à ce moment donné, Nika savait au fond d'elle qu'il ne se recroiseraient plus jamais, aussi bien dans l'amour que de l'amitié. Elle aurait voulu lui dire tout ce qu'elle avait sur le cœur sans s'énerver et tenter de lui faire mal, sans faire de faute d'anglais pour qui la prenne au sérieux mais aucun son ne sortit de sa bouche en forme de cœur. Fermant sa bouche avant qu'une mouche ne décide d'y trouver refuge, elle le regarda tourner les talons avant de s’asseoir sur l'un des strapontins du stade et de plonger sa tête dans ses mains. Cette situation était si compliqué alors que tout avait l'air si l'air au fond d'elle qu'elle se maudissait de ne pas réussir à exprimer ce qu'elle ressentait. Pleurer elle y arrivait avec brillot, même un peu trop souvent, même lorsqu'elle ne le voulait pas, par contre parler à cœur ouvert c'était une toute autre histoire. L'idée de se révéler comme ça, même à quelqu'un qu'elle affectionnait autant que Jacob, la frappait d'une peur bleue, la paralysant de la tête aux pieds. « Désolé que tu sois tombé sur le névrosé de service » Haussement d'épaules de la part de la polonaise. Que pouvait-elle répondre à ça ? Il lui avait brisé le cœur, elle n'allait pas le nier pour qu'il se sente mieux dans ses baskets et qu'il dorme tranquillement ce soir. Elle ne voulait pas lui jeter une pierre qu'il ne méritait pas mais il était hors de question qu'elle lui passe une pommade pour préserver son égo ou sa fierté, peu importait. « Désolé de pas savoir être invisible... Ou Inexistant... » Un tilt se fit dans sa tête. Relevant ses yeux bleus pour les planter à nouveau dans ceux de Jacob, elle fronça des sourcils comme à chaque fois qu'elle était contrariée ou qu'elle ne comprenait pas quelque chose. Il avait tord. Malgré toutes les peines qu'elle avait, leur rencontre était une des plus belles qu'elle n'avait jamais faite et elle n'échangerait cela pour rien au monde. Seulement, elle n'était pas assez courageuse, pas assez forte, pas suffisamment détachée pour réussir à lui parler comme si de rien n'était et garder une distance de sécurité respectable. Elle voulait se blottir dans ses bras, lui dire ce qui n'allait pas, lui parler de ses joies et de ses craintes, poser ses lèvres sur les siennes et se sentir protégée de ses bras mais tout cela ce n'était plus possible. Elle le comprenait et l'acceptait mais ce n'était pas pour autant qu'elle était apte à lui faire la conversation sur les inscriptions administratives.

« Si tu te sens mieux si je t'évite, alors c'est ce que je ferai. Et à mon avis ça n'arrangera rien. Rien du tout. » Il avait raison. Au fond, elle le savait. Le fait qu'ils ne s'adressaient plus la parole n'arrangerait pas tout, loin de là. Ils seraient encore amenés à se croiser dans certains cours, dans la salle commune, la grande salle et en compagnie d'Isaac qui était leur ami à tous les deux. Passant sa main sur son front, elle soupira un instant. Elle n'avait pas envie de se battre avec lui et en même temps elle ne se sentait pas prête à lui pardonner. En fin de compte, Nika s'était mise dans une situation impossible d'elle-même et elle se retrouvait bien embêtée maintenant qu'il lui mettait le nez en plein dedans. « Tu es une enfante, Jacob. Tu penses que tu peux venir casser les gens et puis revenir comme qui s'amuse ! C'est pas possible ou tu es un idiote de le penser ! » Sur la défensive, la jolie polonaise choisissait encore une fois l'attaque pour ne pas se sentir submergée et finir par se faire avoir. Il l'avait eu une fois et son esprit avait du mal à faire l'impasse sur la rancune qu'elle lui dévouait depuis ce jour. Repoussant ses cheveux à la couleur de blé en arrière, elle reprit ses papiers dans les mains avant de poser sa main sur l'épaule de Jugson. « Tu seras toujours important pour moi mais j'ai envie de te frapper en deux quand je te vois. Tu m'énerves tellement ! Je voudrais te donner le pardon mais j'ai l'impression que tu n'en veux même pas. Je crois que je vais partir, rentrer dans mon pays. Ce sera plus harmonieux pour nous. » Ce n'était pas une menace, ni une tentative désespérée pour tenter de le récupérer mais simplement ce qu'elle pensait au fond d'elle-même. Il semblait qu'ils était impossible de trouver un cessez le feu entre ces deux anciens amoureux et l'idée de continuer de le bombarder de missiles, aussi peu méchants et habiles soient-ils, n'était pas une idée qui enchantait Galinski. Elle n'était pas comme ça en temps normal. Elle avait toujours été une personne douce, fuyant les conflits et dotée d'une joie de vivre communicative. Elle ne voulait pas qu'une peine de cœur ne la transforme en une fille aigrie et désagréable comme il y en avait tant dans cette école.
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Jacob A. Jugson
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MessageSujet: Re: Dreams come slow and they go so fast   Dreams come slow and they go so fast EmptyMer 23 Juil - 17:30



Dreams come slow and they go so fast


Alors que j’essayais de pousser dans ses retranchements avec ma franchise désarmante, essayant sans doute de la ramener à la raison, je n’eus droit d’abord qu’à un soupir. De toute évidence, Nika ne semblait pas franchement d’accord avec mes propos. Je ne pouvais pas la forcer à être d’accord avec moi, en aucun cas, et répéter en boucle les mêmes arguments ne changerait probablement pas grand-chose si elle n’était pas prête à se laisser raisonner. Je gardai donc le silence, la fixant de mon regard perçant, attendant son verdict tel un accusé à son procès –et on n’en était pas si loin finalement.

Et au lieu de me répondre sur le fond du sujet, elle préféra me rappeler le crétin que j’étais. Je ne pus retenir un roulement d’yeux. A force de sans cesse prétendre être un con, j’avais du finir par un devenir un. Il était vrai que dès qu’un sujet me semblait être trop lourd pour être abordé, j’avais tendance à me montrer particulièrement léger et désinvolte. Et le sujet en question n’était pas simplement lourd, il était titanesquement pesant, pour le moins.

Je ne trouvai honnêtement rien à répondre à cela. A part admettre que ouais, je préférais être un enfant lorsqu’être un adulte signifiait faire du mal, je ne pouvais pas franchement répliquer. Je choisis donc, encore une fois, le silence, me contentant de cligner des yeux pour lui faire comprendre que oui, j’avais compris le message : j’étais une enfante idiote.
Sa main sur son épaule me fit frissonner malgré moi, et je remerciai ma chemise de dissimuler cela. J’essayai de ne pas me concentrer sur le fait qu’elle me touchait et de garder mon esprit centré sur ce qu’elle allait me dire.

Sa première phrase me déclencha un rire jaune et que je ne pus retenir. Sérieusement ? Qu’est-ce que c’était que cette déclaration à deux ronds ? Ce fut plus fort que moi, avant qu’elle n’ajoute autre chose, je rétorquai du tac au tac :


« « Je ne te déteste pas Jacob, je ne peux juste pas te voir en peinture » Ah bah merci Nika, me voilà rassuré ! »

Je sentais doucement la moutarde me monter au nez. Jusque là, j’avais réussi à conserver mon calme, et ce même si ce sujet était de loin l’un de ceux qui me troublaient le plus. Perdre mon self-contrôle n’était vraiment pas dans mes habitudes, je m’y refusais. Mais là, je devais bien dire qu’il était difficile d’ignorer l’énervement qui pointait le bout de son nez. Je ne le savais pas encore, mais ce qu’elle allait ajouter n’allait clairement pas améliorer mon état.


« Comment ça j’veux pas de ton pardon ? Et je fais quoi, exactement, à essayer de rétablir le contact ? Tu crois que je fais ça pour le plaisir de te torturer peut être ? »

Est-ce qu’elle se fichait de moi ? Quand avais-je envoyé des signaux du type « rien à foutre de ton pardon » ? Est-ce que chercher désespérément la présence de quelqu’un était interprété comme du désintéret en Pologne ?
Et plus elle parlait, plus je sentais la sérénité faire ses valises et me claquer la porte au nez. Vas y Jacob, noie toi dans la colère, laisse toi emporter. A quoi bon avoir fait tous ces efforts pour toujours garder ton calme alors que tu peux juste ouvrir les vannes ? YOLO mec.


« Attends… tu veux te casser du pays parce qu’un type t’a fait du mal ? Sérieusement ? »

Ma voix commençait à trahir mon énervement, et ce même si je serrais les mâchoires pour ne rien laisser passer… A bien y réfléchir, c’était peut être la raison même qui faisait que je sonnais si agacé. Mes yeux devaient aussi commencer à se voiler… Il est toujours difficile de faire mentir un regard. Mais ce qu’elle disait me paraissait aberrant. Elle voulait donc tellement m’éviter qu’elle était prête à quitter le pays ?


« C’est quoi la prochaine étape ? Tu vas prendre une fusée pour aller sur la lune parce que quelqu’un t’a plaquée ? »

Ok, je commençais à sacrément exagérer, et à devenir franchement agressif. Mais elle venait de me mettre hors de moi, et ce n’était pourtant pas chose aisée. Réalisant que j’étais en train de complètement dérailler, je fermai les yeux, inspirant profondément pendant quelques secondes. Déverser ma colère sur elle n’arrangerait rien, ni pour elle, ni pour moi. Autant arrêter le massacre sur le champ.


« Tu ne peux pas éternellement régler tes problèmes en les fuyant Nika »

Conclus-je, ayant retrouvé un semblant de calme, même si mon corps tout entier était encore tendu et que mes yeux ne semblaient pas plus chaleureux. Je n’arrivais pas à accepter la situation, et je n’avais pourtant pas d’autres choix. J’étais acculé, et je détestais cela.


« Et puis t’embêtes pas à partir. Tu veux plus m’voir ? Eh bah t’as gagné, tu me verras plus. »

Dans un geste d’agacement j’envoyai valser toute ma paperasse, qui vint s’éparpiller autour de nous comme l’avaient fait les documents de Nika un peu plus tôt, sauf que dans mon cas, c’était volontaire. Je n’attendis pas que la dernière feuille finisse de planer et vienne rejoindre ses semblables pour tapisser le sol des gradins, j’avais déjà fait demi-tour et commencé à m’éloigner, lâchant un dernier :


« Bonne vie, Nika Galinski »

Fu-rax. J’étais furax. Au diable les papiers. J’irai les chercher plus tard, s’ils y étaient encore, et s’ils étaient entiers, là j’étais trop énervé pour m’en préoccuper. Peu de personne était capable de me mettre véritablement en colère. J’avais même fini par croire qu’hormis mon père, nul n’en était capable. Nika venait de me prouver le contraire. J’étais furieux. Furieux après elle de vouloir céder à la facilité et me rayer de sa vie. Furieux après moi de m’être laissé emporter et d’avoir dit ce que j’avais dit.

Il n’était pas dans mes habitudes de battre en retraite, de fuir, mais que répondre lorsqu’une personne qui vous tient à cœur vous dit honnêtement que votre présence la fait souffrir et qu’elle ne veut plus vous voir ? Je n’avais pas tellement d’autres options. Et puis de toute façon le message était clair : si j’insistais, c’était elle qui allait partir.

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