Comment ne pas être fasciné par le charisme émanant d'un personnage tel que Wallace ? Malgré ses humeurs noires et silencieuses, le professeur avait été l'objet de l'admiration de l'infirmier, rapidement après leur rencontre. Sarcasmes dont il avait le parfait secret, ainsi qu'un maintien de classe plus qu'évident. Un professeur tyrannique dont le secrets intriguaient plus d'une personne, lui compris. Mais il ne pouvait pas croire qu'un homme comme lui, bien que sombre, puisse être du mauvais côté. Un mangemort ? Impossible. Il le savait, il en était certain. Il savait repérer les mauvaises personnes des bonnes, et Wallace ne faisait pas partie de la première catégorie. Ils avaient été amenés à se rencontrer plusieurs fois, considérant que la matière du professeur était plus qu'épuisante pour les élèves, surtout avec le caractère mesquin et volatile de l'homme ténébreux. Mais il avait quelque chose qui le rendait attractif, pour quiconque osait s'approcher un peu plus près de lui. Quoi ? Il ne le savait pas lui-même. Il avait même failli se frapper la tête comme le mur de l'infirmerie quand il s'était pris en flagrant délit, pensant à cette voix grave et rocailleuse, remuant son estomac sans même qu'il ne s'en rende compte. Il n'avait espéré aucune attention de quiconque, avec ses cicatrices immondes et son tremblement qu'on avait défini comme psychosomatique. Pas qu'il ne se savait pas attirant, mais qu'il ne voulait pas affoler avec ses blessures de guerre et son tempérament beaucoup trop passif. Mais il savait qu'avec Von Hammerschmidt, cet énergumène craint et respecté par la grande majorité de l'école, il ne s'ennuyait pas. Et c'est ce qui faisait battre son cœur. Il avait une utilité, même si ce n'était qu'aller secourir de pauvres élèves tyrannisés par leur professeur, au bord de l'évanouissement.

Pourtant, il s'était rapproché du brun, sans savoir trop comment. Cette espèce de tension entre eux, qui électrifiait l'air. Cette enfermement dans le placard à balais, les phrases sibyllines du grand brun ténébreux. Puis il y avait eu ces baisers, brûlants et incroyables. Ces paroles tranchantes, acides, qui font mal au cœur. Cette douleur, cette impression d'avoir été trahi. Cette distance. Cette peur de l'inconnu, de l'être qui possède le même corps que le sien. Cette incident avec Alec, près du lac, pendant un duel au soleil. Le professeur de runes qui l'embrasse pour vérifier ses préférences sexuelles. Tout cette colère, le jour du bal de Noël. Cette tension, lourde cette fois, entre eux. N'y a-t-il jamais de place pour le bonheur, dans cette vie ? Parce qu'il se sent étrangement bien, avec Wallace. Même si les mots dépassent parfois la pensée, il s'en veut d'être comme ça. Si impulsif, si imprévisible. Rien n'est facile, auprès du sombre enseignant. Et l'avenir réserve de nombreuses choses.