Douze minutes. Voilà maintenant douze putains de minutes que je fixais les murs en pierre des cachots pour rejoindre la salle commune. Incapable de me souvenir de ce foutu nouveau mot-de-passe, supportant le simple son de ma voix dans des formules qui n’engageaient aucune ouverture. Assoupi de silences de plombs, ponctués parfois de quelques bruits de pas lointains dans les couloirs. De temps en temps un rire, des fois des chuchotements teintés de moqueries. Mais rien de suffisamment proche, ou d’allure serpentarde, pour me permettre d’entrer dans la pièce. Alors je me contentais d’esquisser un sourire trop étiré pour qu’il soit porteur d’une réelle sincérité aux silhouettes passagères, et reposait mon regard sur le puzzle de pierres qui se tenait devant moi. Un agacement palpable qui me faisait serrer bien plus les doigts sur cette baguette qui ne m’était d’aucune utilité présentement. J’avais habituellement une excellente mémoire, mais ces dernières semaines j’avais beaucoup trop de choses en tête. Me souvenir de noms, de lieux. Nouvel emploi du temps. Nouvelle vie. Une mère qui vagabondait pour reprendre ses marques et renouer avec son passé dont j’ignorais tout. Des interrogations plein la tête, je prenais mon mal en patience et calmais ce qui devenait une colère constante en des occupations diverses. Comme en cette fin d’après-midi, avec mes quelques lectures sous le bras. Cependant mes plans devaient inévitablement changer. Mémoire de merde. Un grondement plus tard je reprenais la marche dans le couloir.
Je n’étais pas ici depuis assez longtemps pour comprendre les logiques de l’établissement, son organisation, mais je n’avais pourtant pas eu besoin d’y avoir mis un pied pour cerner les personnalités des résidents des différentes maisons. Les rumeurs et les histoires qui circulaient hors de ces murs, et celles colportées par les porches de la famille n’étaient pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Et j’avoue ne pas vraiment comprendre pourquoi je me retrouvais à porter du vert, au grand damne d’une Poufsouffle de mère. Au mien bien moins, car je devais bien admettre que l’ambiance qui régnait dans la salle commune, et que les quelques personnes avec qui j’avais pu échanger mots étaient toutes d’excellents comédiens pour que je n’ai pas la sensation d’avoir à les craindre. Ou alors jusqu’ici j’avais été choyé par la chance. Idée qui me faisait d’ailleurs doucement sourire. Peut-on réellement parler de chance quand on a seulement été couvé par l’ignorance ? Sentir grandir en soi juste cette amère sensation d’être mis à l’écart de ce que l’on pensait être sa vie.
Je gravis les marches du bâtiment, guidé par un sortilège d’orientation pour trouver mon chemin dans les étages et les couloirs. Plus que quelques mètres. J’accélérai le pas en apercevant la salle d’études et y pénétra sans attendre. Une place soigneusement choisie, près d’une fenêtre, mais qui me donnait tout à la fois le loisir de voir entrer et sortir les étudiants. Une attention mise à mal. L’impatience maîtresse de cet esprit tourmenté et qui m’empêchait de me tenir en place. Aucune surprise donc en décidant de me lever du siège quand je vis la silhouette et l’uniforme du Serpentard que j’avais eu l’occasion d’aborder plusieurs fois. Dressé désormais devant lui, lui barrant la route dans son avancée pour être plus dans le vrai, je plantai regard dans ses deux billes bleues avant de distinctement prononcer :
« Par Merlin, Stephen... tu tombes bien. » Exclamation de soulagement. Proche de la louange très certainement. Mes yeux se déportèrent un instant sur la salle et j’ajoutai : « Le mot-de-passe de la salle commune ne me revient pas. C’est bête, mais si tu pouvais me l’ouvrir tout à l’heure, je t’en serais reconnaissant. » Cela n’avait rien d’une supplication. Une demande qui trouvera forcément contentement, puisque je n’aurai qu’à le suivre en cas de refus clairement exprimé. Attention de nouveau reporté sur l’étudiant, j’arquai un sourcil, comme pris d’une soudaine pensée lucide et souffla, un sourire étiré sur les lippes : « Et le hasard fait vraiment bien les choses, j’avais justement deux-trois questions à te poser. »
Je n’attendis pas de réponse, préférant reprendre la marche pour rejoindre mes quelques affaires éparpillées. Des paperasses sur l’établissement, leurs personnels. Des descriptifs de cours, un peu d’histoires. Des pages de noms qui éveillaient curiosité, d’autres qui desservaient l’objet de mes recherches.
Stephen B. Maxwell
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Messages : 58 Galions : 115 Âge : 25 ans Classe : Apprenti de l'infirmier de Poudlard Avatar : Theo James
Feuille de personnage Options : Niveau du sorcier : Double compte : James E. Aylen & Rose I. Carthew & Kris C. Cartwright
Sujet: Re: Entrée en matière | Kris&Stephen Sam 24 Mai - 14:58
Entrée en matière
Une salle d'étude pleine à craquer, une discussion...
Stephen & Kris
Stephen Maxwell venait de quitter son dernier cours de la journée. C’était le moment qu’il préférait. Il pourrait consacrer son temps à penser à Nora Highfields. Il avait de plus en plus de mal à s’en défaire… C’était impensable qu’une personne comme lui puisse en être arrivé là. Il essayait toujours de garder son esprit loin du corps de la jeune femme, mais comme attiré par le cerveau de Stephen, ses pensées revenaient assez souvent. Au cours de la journée, il avait dû penser à elle plus d’une douzaine de fois.
Attrapant son sac pour sortir de la classe, il fut attrapé par une jeune femme qu’il ne connaissait pas. Le sourire qu’elle lui donna fit tout de suite comprendre au Serpentard que sa réputation de mettre du lit avait fait le tour de sa maison. Il regarda la jeune femme pendant un moment puis lui lança :
« Ce soir, 20h la salle sur demande. »
C’était les seuls mots qu’il lui dit. Bien qu’il n’avait pas très envie de s’éclater, il s’obligea à se changer les idées. C’était la meilleure façon pour oublier Nora. Posant son sac contre son épaule, il décida d’aller dans la salle d’études. Il devait étudier un peu s’il voulait réussir le diplôme de Medicomagie qu’il passa à la fin de l’année scolaire. Il n’arrivait pas à croire qu’il n’allait plus être à Poudlard l’an prochain. Ce n’était pas facile à dire, mais il devait s’y faire. Il ne se voyait pas redoublé seulement pour être avec une fille. Et puis les Serpentard se moqueraient de lui. C’est d’un pas déterminé qu’il franchi la porte de la salle d’études.
Il aurait dû s’y attendre. Il y avait beaucoup d’élèves. Les BUSES, les Aspics et tous ceux qui passaint de la Licence au Master… C’était un vrai chantier. Stephen se demandait comment il allait trouver une place pour s’asseoir. C’est alors qu’il vit un jeune homme se diriger vers lui. Fronça les sourcils, il reconnut Kris Travers. Il le laissa venir vers lui avant que ce dernier ne lui dise qu’il ne se souvenait plus du mot de passe de la salle commune. C’était bien sa veine tiens ! Un petit élève de 5eme année qui perd le mot de passe de la salle commune… Si Stephen ne connaissait pas bien Kris, il aurait pu se dire que ce jeune homme était un Poufsouffle ou pire, un Gryffondor.
« Ne t’inquiète pas, je te donnerais le mot de passe tout à l’heure… Dis t’as pas une place à coté de toi pour que je révise ? »
Il le regarda de haut puis il vit le plus jeune lui sourire. Un sourire pour lui ? Stephen continua de regarder le plus jeune de travers jusqu’à ce que ce dernier lui dise qu’il avait deux trois questions à lui poser. Et puis quoi encore… Sans prendre la de le regarder, Stephen le suivit jusqu’à sa table puis se laisser tomber sur la chaise face à Kris. Il prit soin de sortir son livre de potions pour réviser un peu, puis se rappelant ce que l’autre lui avait dit, il s’appuya contre le dossier de sa chaise et lui lança d’une voix lasse :
« Tu n’avais pas deux trois questions à me poser ? Vas-y avant que je ne me plonge dans mon livre… »