Heath avait acquiescé à la jolie déclaration d'Alistair avec un attendrissement manifeste. Bien sur qu'il l'acceptait dans sa vie, bien sur qu'il lui offrait une place dans son coeur et dans ses bras. L'étreinte qui avait suivit avait été belle et douce. Et puis ils avaient fait l'amour, encore, meublant cette nuit sans lune avec la chaleur de leurs corps enlacés et la tendresse qui remplaçait la fougue tour à tour, avant qu'ils ne s'endorment l'un près de l'autre. Les mots n'avaient pas été dit tels quels, mais c'était clair pour eux deux : ils formaient désormais un couple. Les déboires des premiers jours après leur altercation en cours d'arithmancie avaient laissés place à un lien fort et sincère. Heath avait le coeur ceint de bons sentiments pour Alistair, qui étaient venus sans lui demander son reste, emballant sa vieille carcasse dans les joies d'une nouvelle idylle.
Heath avait parlé à Eugenia. Déjà entre leurs deux entrevus, il lui avait expliqué la situation. Elle était mature et intelligente, et elle avait même surement compris avant lui les sentiments qu'il portait à Alistair. Non pas que ça avait été facile pour elle, mais elle avait été conciliante en comprenant que le bonheur de Heath se trouvait sans doute auprès de lui. Heath lui en était extrêmement reconnaissant, car l'affection qu'il lui portait était sincère et il n'aurait pas voulu déchirer ce lien entre eux. Il lui était précieux mais ne se comparait en aucune façon à la passion qu'il éprouvait pour Alistair. Sans doute était-elle aussi blessée et jalouse que lui l'avait été avec Simon, mais Eugenia était une fille intelligente et il ne doutait pas qu'elle trouverait un jour un amour sincère qui ne serait pas fondé sur une nostalgie malsaine et un besoin de liberté débridé.
Quoi qu'il en soit, Eugenia avait compris, Alistair et lui filaient le parfait amour. Parfait à cela prêt qu'il n'avait pas parlé de sa relation avec la jeune fille à son amant et ne se sentait pas de le faire à présent qu'ils étaient heureux et soudés. Une semaine puis une autre avaient passé alors que les deux hommes se voyaient le plus souvent possible, après les cours, passaient la plupart du temps la nuit ensemble. C'était ainsi que Heath reconnut le bonheur après des années à se sentir si seul. Auprès de son élève qui rendait chaque journée plus belle et chaque moment plus intense. Les instants passés ensemble, les étreintes fougueuses, la complicité entre eux, tout cela était beau, pure, extatique. Mais il y avait un mais.
Un mais de taille car c'était la raison pour laquelle leur amour ne pouvait filtrer hors des murs de l'appartement d'Heath. Car il était son professeur et lui son élève, car il était vieux et lui jeune, car ils étaient tout deux fils de mangemorts, leur union n'avait rien d'une idylle crédible. Ils devaient se cacher, vivre en clins d'oeil appuyés en cours et en effleurements dans les couloirs, à se chercher du regard dans la grande salle et se retrouver en ayant crainte d'avoir été suivi. Ce n'était pas de cette vie qu'il rêvait, mais il s'en contentait car au moins, il était amoureux et ressentait l'amour de son partenaire avec la force et la passion de la jeunesse. Pour l'instant, le secret perdurait, mais leur relation était prisonnière de cette cage dorée et ils n'avaient que peu de moments à deux.
Pour cela, et pour faire une surprise à son amoureux, Heath avait organisé un peu week-end à Londres. Hors du château, ils ne seraient pas limités par le secret et pourraient se montrer à leur véritable jour. Il avait loué une chambre dans une gargote sur le chemin de traverse et réservé une table dans un restaurant romantique. Le vendredi soir, alors qu'Alistair venait le retrouver à sa chambre, Heath avait préparé des valises pour deux et son balais volant pour le voyage jusqu'à la zone de transplanage de Pré-au-Lard. Quand la frimousse brune arriva à la porte qu'il enfonça avec joie, Heath venait de terminer ses préparatifs. Il exhibait un bandeau pour les yeux et accueillit son amoureux avec un tendre baiser.
"Mets sa mon Amour, je t'emmène quelques parts et il ne faut pas que tu vois quoi que ce soit."
Dès qu'il noua le tissu, Heath attrapa la taille d'Alistair avec gourmandise et lui vola un nouveau baiser avant de l'asseoir devant lui sur le balai volant, réduire la valise dans sa poche et partir à toute allure par la fenêtre ouverte direction le village de sorcier. Une fois arrivée, ceignant toujours ses hanches avec attention, Heath enroula son bras contre lui et lui demanda de bien le tenir alors qu'il transplanait. Arrivant sur le chemin de traverse après un voyage dans l'espace, Heath retira le bandeau avec des gestes lents et montra la devanture du restaurant et de l'hôtel à Alistair.
J’avais découvert un nouvel exutoire. Depuis cette nuit que j’avais passée avec mon bien-aimé professeur, avec Heath, j’avais l’impression d’être différent. Oh rien de transcendant, et en réalité mon comportement habituel restait toujours le même, j’évitais toujours de me mêler aux gens surtout lorsque je sentais les tensions s’installer… mais cela m’atteignait moins. Peut-être que je me faisais des idées, mais j’avais l’impression de mieux supporter ce fardeau que je portais, il n’était pas moins lourd, juste moins encombrant. Jusque là j’avais toujours eu besoin de me réfugier dans la forêt pour me dégourdir les pattes et l’esprit, ou bien je me cachais dans un coin pour noircir de nouveaux parchemins que je cachais ensuite pour être certain qu’aucun autre élève ne tombe dessus par hasard. Depuis deux semaines, je n’avais plus « besoin » de ça, passer du temps avec Heath valait tout, cela m’aidait à supporter le reste. J’arrivais même à aimer mon fardeau, ne serait-ce que lorsque je captais les sentiments de Heath à mon égard, et je l’aimais, lui, de plus en plus, même si je faisais parfois face à un immense vide quand il utilisait l’occlumancie. Mais peu m’importait, je refusais de poser la moindre question, ou de lui dire que je m’en rendais compte. De quel droit, de toute manière ? J’étais loin d’être entièrement transparent moi aussi, même s’il n’était pas difficile de savoir ce que je ressentais lorsque j’étais près de lui. C’était comme… avoir trouvé un endroit où j’avais vraiment ma place, et je n’avais pas envie de l’abandonner pour avoir trop cherché à savoir. Mais j’avais toujours des secrets.
Ce soir n’était, pour moi, pas différents des précédents et je me rendais furtivement chez Heath. Aller des cachots au cinquième n’était pas une mince affaire, même à cette heure, peut-être justement surtout à cette heure. Il y avait de moins en moins d’élèves dans les couloirs, la plupart étaient déjà retournés dans leurs maisons respectives, à tuer le temps dans la salle commune à faire des jeux pour profiter de la fin de semaine. D’autres se trouvaient sans doute encore à la bibliothèque, pas forcément pour étudier… j’y avais moi-même passé assez de temps pour savoir que ce n’était pas toujours aussi calme qu’on voulait bien le penser. C’était l’un de mes isoloirs préférés en réalité, j’avais trouvé un coin entre deux rayons que très peu de personnes consultaient et j’avais pris l’habitude de m’asseoir là, de regarder le ciel par la fenêtre qui perçait le mur, de lire un peu et d’écrire beaucoup. Le fait que les couloirs soient moins fréquentés n’étaient pas une bonne chose pour les arpenter, car si quelqu’un me trouver là, on ne manquerait pas de me poser des questions. Bien sûr, une excuse, ce n’est pas difficile à trouver, le problème était que si l’on finissait par savoir que je faisais régulièrement le chemin, là ça deviendrait dangereux. Ça aurait peut-être dû me dissuader, me prouver que c’était une mauvaise idée d’entretenir une relation avec un professeur, un homme de surcroit, et sûrement que si ma famille l’apprenait leur si haute opinion de moi en prendrait un sacré coup… mais rien n’était plus important que ce que je vivais avec Heath. Quand bien même c’était tout récent, quand bien même je n’étais qu’un gamin, quand bien même cela ne durerait sans doute pas.
J’arrivai devant sa porte et, comme à chaque fois, je ne pris pas la peine de frapper et entrai. Ce dernier couloir était sans doute le plus risqué, car là, contrairement à partout ailleurs, aucune excuse ne saurait se montrer valable, alors inutile de risquer me faire voir pile devant la porte de ses appartements. Cependant, l’atmosphère était différente ce soir et je me figeai net en voyant qu’il tenait un bandeau dans les mains. Sans me laisser le temps d’analyser ce qui se passait, il s’approcha pour m’embrasser puis me demanda de mettre ce bandeau sur mes yeux. Je fronçai légèrement les sourcils, où pouvait-il bien m’emmener à cette heure-ci ? Cette fois, mon « don » se révéla fort utile. Ne ressentant qu’une certaine hâte et rien de douteux dans le comportement de mon amoureux, j’acceptai finalement le deal. Je pouvais lui faire confiance après tout, même si je n’aimais pas spécialement ce genre de chose.
Me retrouver dans le noir m’angoissa, je me concentrai donc sur la présence d’Heath pour ne pas trop y penser, sur ses mains, ses bras qui entouraient ma taille. Et, ainsi isolé, je ne pus que penser, m’inquiéter de ce qui se passerait si l’on se rendait compte que je n’étais plus à Poudlard. D’accord, j’étais étudiant et, de ce fait, beaucoup plus libre de mes mouvements, mais est-ce que ce n’était pas risqué, ça aussi ? Est-ce que ce n’était pas tenter un peu trop notre chance ? Je me cramponnai au balai alors qu’il me faisait voyager je ne savais où, je n’avais jamais été un grand fan des surprises, heureusement qu’il était lui sinon il n’aurait jamais réussi à me faire faire ça. Je me mordis la lèvre alors que l’on transplanait, et je compris que nous étions arrivés à destination car Heath m’enleva le bandeau. Je tournai aussitôt la tête vers lui puis vers ce qu’il me montrait. Nous étions à Londres. La voix de Heath me sortit de mes pensées et je ne réprimai pas le sourire surpris qui s’étala sur mes lèvres. Il avait organisé ça ? J’étais si heureux qu’en une seconde je reléguai aux oubliettes toutes les questions et les inquiétudes qui m’étaient passé par la tête.
« T-tu veux dire… un week-end, rien que nous deux ? »
Passer autant de temps ensemble c’était plutôt inespéré. Je m’étais rapidement fait à l’idée que nous ne pourrions pas faire ce genre de chose, je pensais qu’il avait plus peur que ça que l’on apprenne notre relation. Même si pendant ce week-end nous ne rencontrions personne de notre connaissance, ça ne voulait pas dire que personne ne rendrait compte de choses comme notre différence d’âge, et rien que pour ça, je pensais qu’Heath préfèrerait rester discret.
« En quel honneur ? ne pus-je m’empêcher de demander. »
Ça me ressemblait bien de demander une raison à toute chose et même à ça, mais c’était plus fort que moi.
Dernière édition par Alistair Carrow le Sam 10 Mai - 16:39, édité 1 fois
Heath fixa le visage de Alistair quand il dénoua le bandeau, impatient de voir sa réaction. Il était tellement content d'avoir préparer cette petite surprise mais il déchanta bien vite en voyant la légère inquiétude qui voila les beaux yeux de son amant. Certes il avait déjà commencé par sourire ce qui était un bon point, non négligeable. Mais le stress du professeur qui redoutait à tout instant de commettre une bévue ou de ne pas parvenir à rendre heureux son élève fut plus grand que la joie de le voir apparemment ravi. Sa petite expression incongrue quand il lui demanda si c'était bien ce qu'il croyait, un week-end "rien qu'eux deux" réchauffa le coeur du vieux arithmancien. Oui, un week-end "rien qu'eux deux". Ils l'avaient bien mérités non ? A toujours se tenir éloignés l'un de l'autre à l'école pour que personne ne sache, il était peut être temps qu'ils aient un vrai rendez-vous amoureux, un vrai moment rien que pour eux. En tout cas c'est ce que croyait Heath et pourquoi il avait finalement organisé ce week-end.
"Et bien, j'imaginais que ça te plairait, et à vrai dire, je me suis rendu compte qu'on avait finalement jamais eu un vrai rendez-vous galant toi et moi. Alors je me suis dis pourquoi. Mais si ça ne te plait pas on peut rentrer hein, je voudrais pas t'imposer ça si tu préfère qu'on reste à la mais... je veux dire dans mon appartement."
Heath était plutôt susceptible, surtout en amour, et quand il s'investissait autant pour quelqu'un, la déception de la dite personne ressemblait pour lui au couperet d'une lame tranchante comme un rasoir tombant contre sa gorge. Il avait le coeur gros et battant la chamade. Essayant de se rattraper face à la panique qui le gagnait bien vite, il attrapa la main d'Alistair dans la sienne et lui fit face, le regardant dans les yeux depuis la hauteur qui le dépassait largement. Le dos voûté, il déposa un baiser sur la le dos de sa main et observa sa réaction.
"Je veux pas qu'on doive toujours se cacher. A Poudlard, car je suis ton professeur, je comprends qu'il le faille, mais ici, le temps est à tout, la soirée nous appartient. On s'en fiche des autres, on ne fait rien de mal, non ? Alors allons-y je veux te montrer la chambre !"
Heath ne lâcha pas la main d'Alistair et garda la valise réduite et le balais dans sa poche. Il passa la porte de l'hôtel d'une vive enjambée, ne se cachant nullement. Tant pis pour les racontars, Heath avait vécu suffisamment longtemps sous la dépendance de l'opinion des gens. Et il avait appris que peu importait la manière selon laquelle on décidait d'agir, il y avait toujours quelqu'un pour nous mépriser. Alors autant vivre pour soi-même et profiter de ce que la vie nous offrait jour après jour. Et ce que la vie offrait à Heath aujourd'hui, c'était un week-end coupé de Poudlard avec Alistair. Et il allait bien en profiter, aucun problème de son côté. Heath arriva devant le réceptionniste et posa son bras en travers du comptoir. Il montra la frimousse d'Alistair et lui même et demanda :
"Bonjour, j'ai réservé une chambre au nom de Wilkes-Rosier-Carrow s'il vous plait. Alistair et Heath. Merci !"
Le regard passablement choqué du réceptionniste glissa sur lui. De toute façon, Heath avait l'habitude qu'on le regarde de travers. Si on récapitulait bien, ils étaient deux hommes avec une dizaine d'années d'écart, portant trois noms d'anciens mangemorts qui commandaient une chambre, l'un portant l'uniforme de Poudlard, l'autre un accoutrement non sans rappelé le Heavy Metal des moldus. Difficile donc de savoir ce qui pouvait perturber le réceptionniste. Ou du moins le perturber le plus, car surement qu'il devait y avoir plusieurs inconnues dans l'équation. Quoiqu'il en soit, Heath faillit faire un scandale quand il lui demanda de payer d'avance. Alors qu'il allait frapper du point sur le comptoir et se mettre à hurler à la discrimination, l'homophobie et la mangemortophobie, il jeta un coup d'oeil à son amant. Pas besoin d'une scène devant lui, ce ne serait pas franchement glamour pour commencer leur week-end. Heath se contenta de payer et d'entraîner son élève à l'étage où ils résideraient. Chambre 228.
Les deux hommes arrivèrent dans une magnifique suite au lit géant et rond, avec une salle de bain immense, une baignoire à remous et des pétales de roses disposées un peu partout. Sur la table basse, un seau à Champagne et deux flûtes. Heath était plutôt fier de lui, malgré l'accueil plutôt froid, ses volontés avaient été respecté. Voila donc une bonne nouvelle. Il retira son immense manteau de cuir et se tourna, bras sur les hanches, face à Alistair. Il mit ses longues mains sur ses épaules et lui murmura :
"Alors ? Ca te plait ? Qu'est ce que tu veux faire maintenant ?"
Mon cœur frappait contre mes côtes à une allure folle et mon esprit venait de se vider pour ne plus penser qu’à ce qui se passait, là. Si je n’avais pas été aussi surpris par l’attention, j’aurais plus que sûrement sauté dans les bras de Heath, peu importait que nous soyons dans la rue, peu importait qu’il y ait des gens autour de nous. J’étais heureux qu’il y ait pensé, qu’il l’ait organisé, et je n’avais pas les mots pour l’exprimer, je n’avais pas l’habitude. L’angoisse de mon amant me détourna pourtant de mes tendres pensées et il me répondit d’une façon… c’était difficile à dire, il semblait sur la défensive tout à coup. Était-ce à cause de ce que j’avais dit ? Je me retins de me mordre violemment la lèvre quand il me dit que l’on pouvait rentrer si ça ne me plaisait pas. Où avait-il pêché une idée pareille ? Je voulais être ici… enfin, être avec lui, je me fichais de l’endroit tant que nous n'avions pas à mentir sur la nature de notre relation. Il prit ma main quand je voulus répondre et y déposa un baiser, mes joues durent s’empourprer mais je ne m’en inquiétai pas. Il s’était apaisé, et moi aussi par la même occasion, je souris de nouveau et hochai la tête, me retenant de dire que je le suivrais au bout du monde. C’est vrai, nous ne faisions rien de répréhensible, même s’il était mon professeur, j’étais en âge de savoir ce que je voulais, même s’il s’agissait d’un homme de onze ans mon ainé.
On se rendit à la réception de l’auberge. Si le réceptionniste sembla mal à l’aise de nous voir arriver, cela n’était rien comparé à ce qu’il ressentit lorsqu’Heath donna nos noms. Ceux de trois mangemorts. Son expression devait laisser voir ce qu’il pensait – moi-même je gardais les yeux rivés au sol pour ne justement pas le voir – car la réaction d’Heath fut tout aussi vive bien qu’il se retint, cette fois je dus me mordre la lèvre pour rester calme et ne rien dire. Mais j’avais son envie de ruer dans les brancards qui me taraudait. On partit finalement vers la chambre. Je m’arrêtai dans l’entrée de la chambre, en fait dès qu’il me lâcha la main je cessai d’avancer, à la fois secoué par ce que je venais de capter et, une fois n’est pas coutume, décontenancé. Je n’avais jamais vu une chambre pareille, elle était immense et luxueuse… les pétales de rose m’arrachèrent un sourire, c’était romantique. Heath posa ses mains sur mes épaules.
« Alors ? Ça te plait ? Qu'est ce que tu veux faire maintenant ? »
Ce que je voulais ? Tout d’abord me remettre de son altercation silencieuse avec le réceptionniste, mais je gardai cette remarque pour moi, je ne voudrais pas qu’il pense que je lui faisais un reproche. Et je suppose que si j’avais été libre de mes émotions, j’aurais été offusqué moi aussi. Cet homme n’avait pas à nous juger pour ce que nos parents étaient ou avaient été, pour la relation que nous semblions avoir ou notre différence d’âge. D’accord, ça faisait beaucoup d’un coup mais ce n’était pas une raison.
« Si ça me plait ? soufflai-je comme si la réponse était évidente – et à mon sens elle l’était. C’est parfait. »
Je me rapprochai de lui et passai mes bras autour de son cou pour pouvoir déposer un baiser sur ses lèvres purpurines puis je me blottis contre son torse. J’aurais voulu qu’il puisse savoir ce que je ressentais aussi facilement que je le faisais. Ça aurait été tellement plus simple car partager ce que je ressentais vraiment m’était très difficile, et ceci au terme de longues années de pratique.
« Tant que je peux être avec toi, je veux bien faire tout ce que tu veux. »
C’est vrai, tout ce que je voulais c’était profiter de ce week-end pour être simplement le couple que nous ne pouvions être dans les murs de l’école où même le simple fait de discuter pouvait paraitre louche, sans avoir à se soucier de ce que les gens pouvaient penser en nous voyant. Et parce que je n’avais jamais osé imaginer ce que ça pourrait être, pour le moment tout ce dont j’avais envie c’était de me promener main dans la main avec lui, ne plus réprimer les sourires qu’il faisait apparaitre si aisément sur mes lèvres de peur que quelqu’un les surprenne. C’était peu de chose, mais je n’étais pas du genre à être exigeant. Je me reculai après quelques instants, me souvenant des vêtements que je portais.
« Mais avant toute chose, il faudrait que je me change. »
Je lui décochai un sourire un peu amusé. Si déjà je ne m’affichais plus en tant qu’étudiant de Poudlard, les gens feraient moins attention à nous.