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 Those who don't kill us make us stronger [Nagawika]

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Haimon J. Bogart
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MessageSujet: Those who don't kill us make us stronger [Nagawika]   Those who don't kill us make us stronger [Nagawika] EmptyMar 18 Mar - 20:18


Those who don't kill us make us stronger
★ Serena & Haimon




Je commençai sérieusement à considérer l'arrêt de mes études pour me consacrer à l'écriture de livres pour guider les gens. Après "Énerver sa cousine en moins de 2 étapes" qui aurait été un succès flamboyant dans cette école où tout le monde finissait par être de la même famille à un certain degrés, je comptais me lancer dans "Cacher à toute une école qu'on est mourant". Après, j'exagèrais probablement en utilisant le terme "mourant", même je me sentais assurément comme si j'allais clamser dans la minute. La fièvre me rendait un peu trop artiste maudit.

Mais sérieusement, j'estimais avoir fait un boulot remarquable pour ce qui était de donner le change. J'avais croisé Eugenia qui n'y avait vu que du feu, ce qui n'était pas une grande surprise puisqu'à part un regard en coin nous n'avions rien échangé. Je n'avais, heureusement, ni croisé Ma' qui aurait tout de suite remarqué que quelque chose clochait, ni Eren, qui flairait la faiblesse des gens à 10km. Les professeurs soit n'avaient rien remarqué, soit s'en fichaient comme d'une goule. Dans les deux cas, ça me convenait bien. J'avais soigneusement évité Mika et Charlie qui, en s'approchant un peu trop près, auraient sans doute détecté qu'il y avait dragon sous bézoard.
Bref, ma technique foudroyante consistait essentiellement à éviter les gens. Dès la fin des cours j'avais filé aux dortoirs et je m'étais enterré sous une tonne de couverture, faisant le mort.

Je détestais être malade. Comme beaucoup de gens, me direz vous. La plupart des gens, étant malade, avait probablement des parents à leur chevet pour prendre soin d'eux. Chez les Bogarts ... La maladie était une faiblesse comme une autre. On prodiguait les soins nécessaires dans le plus grand secret pour se débarrasser du mal le plus vite possible et en alertant le moins de monde possible. Le malade était généralement mis en quarantaine pour éviter que quiconque d'autre ne tombe malade et éviter que cela se sache. Une approche très ... Pestiférée de la maladie qui ne m'avait pas laissé d'excellents souvenirs. Il était par conséquent hors de question d'aller à l'infirmerie. J'ignorais par ailleurs ce que j'avais à part de foutus tremblements, la nausée et une fièvre exponentielle.

J'attendis une bonne heure après que le dernier Serpentard se soit couché avant d'oser m'extraire de ma grotte. J'avais terriblement besoin de boire et de prendre l'air. Après la période ère glaciaire mon corps et particulièrement mon front semblaient avoir transplané dans un sauna. Je titubai plus que je ne marchai jusqu'à la salle commune, vide, à mon grand soulagement. L'ennui d'une salle commune dans les cachots... C'est qu'il n'y a pas de fenêtre pour laisser de l'air frais rentrer. Je sortis ma baguette que j'avais glissé dans la poche du pantalon que je portais en guise de pyjama, la pointant devant moins avant de prononcer du bout des lèvres Glacius. Comme escompté un courant d'air glacial s'échappa de ma baguette pour se faufiler dans la pièce, la refroidissant considérablement. J'inspirai un grand coup, espérant que ça ferait passer la nausée. J'avais le tournis, l'estomac au bord des lèvres, je me sentais misérable et je devais probablement en avoir l'air également. Et voilà que je frissonnais de nouveau, maugréant contre la petite brise d'air froid que j'avais introduit dans la bergerie. Ou la Serpenterie.

Un bruit de bois grinçant me fit sursauter, et je tournais vivement la tête vers la porte d'entrée de la salle commune. Un peu trop vivement d'ailleurs puisqu'un vil haut le cœur vint me rappeler ma condition. Je n'eus d'ailleurs pas le temps de voir si quelqu'un était entré ou si ce n'était que la vieille structure qui gémissait, je m'étais emparé du premier récipient à portée de main, une corbeille, pour me pencher dessus. Merci dignité, rien ne vint souiller la pauvre poubelle, mais ça n'était pas passé loin, j'en étais encore tout tremblant. Maintenant j'espérais que si nouvel arrivant il y avait, ce dernier était aveugle, je n'avais pas la moindre envie qu'on soit le témoin de... de ça. De moi. Peu de personne pouvaient se targuer d'avoir vu Haimon Bogart dans un état si pitoyable, et je n'avais pas tellement envie que cette statistique change...


To be continued ...


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MessageSujet: Re: Those who don't kill us make us stronger [Nagawika]   Those who don't kill us make us stronger [Nagawika] EmptyDim 6 Avr - 18:11

what doesn't kill us make us stronger


L'eau coulait depuis désormais plus de vingt minutes, brûlante, sans que je ne parvienne à m'en défaire, à la faire cesser. Il n'y avait que ça pour me soulager de cette sensation de brûlure vive et mordante qui me rongeait le bras. Comment avais-je pu être assez naïve pour croire qu'il s'agirait d'une simple marque ? J'en connaissais pourtant suffisamment l'auteur pour savoir que ce dernier n'était pas du genre à faire les choses de manières superflues, que chez lui rien n'était accessoire. C'est ainsi que petit à petit, j'avais fini par comprendre l'influence qu'avait la mention « purblood » barrant ma peau. Elle me rendait nerveuse, colérique, et la douleur était assez agaçante pour m'étreindre sans que je ne m'en alarme plus que de raison. Le doute avait pourtant fait sa place au final et le sortilège de « seconde peau » dont j'abusais pour cacher ma cicatrice ne faisait jamais que masquer la partie visible de l'iceberg.

Le reste s'échouait lentement en moi sans que je ne parvienne à le contrôler. Ma seule délivrance se tenait au contact de l'eau dessus qui apaisait soudain les choses. C'est ainsi que je voyais mes douches s'éterniser, me moquant cordialement des râles qui pouvaient se faire entendre à mon encontre. Le problème, c'est que dans le même temps, revenir à la douleur devenait toujours plus difficile, plus insupportable. Il fallait pourtant s'y résigner, et ce soir-là ne fit pas exception aux autres. Alors que j'avais entièrement vidée la réserve d'eau chaude de la salle de bain du dortoir féminin des Serpentard, je m'étais finalement résignée à aller me coucher. Ma peau encore rougit, je  ne me glissais même pas dans mes draps et tentait le tout pour le tout. Dormir. Seulement dormir, mais Morphée en avait décidé autrement, ce dernier se refusant à moi. C'est ainsi que je tournais et tournais dans mes draps sans parvenir à la délicieuse inconscience. Pire, les minutes passant, mon corps retrouva sa température naturelle et la douleur revint à la charge. Folle, j'allais vraiment finir par devenir folle ! Me levant d'une traite, prête à encastrer dans un mur la première grue qui oserait me demander pourquoi je me relevais, je jetais mon pyjama sur mon lit, n'en gardant que le fin débardeur noir et revêtant à nouveau la jupe et les bas de mon uniforme avant de passer sur mes épaules la chemise de ce dernier sans prendre seulement la peine de la refermer. Serena Pendragon dans toute sa classe et qui n'en avait désormais plus rien à faire. Enfilant à la va-vite mes chaussure, je courais plus que je ne marchais en direction de la sortie et dévalait au même rythme les escaliers jusqu'au quatrième étage où je fis claquer violemment la porte de la salle de bain des préfets. Jetant à nouveau mes affaires dans un coin de la pièce, je plongeais après plusieurs minutes d'attente dans l'eau de la baignoire monumentale dans laquelle se mêlait les parfums enivrants des différents sels ajoutés. Ma tête, seule partie de mon corps encore émergée se laissa glisser lentement jusqu'à ce que tout mon corps ait disparu. La douleur effacé, la sensation chaude de l'eau autour de moi, cette légèreté... pendant un moment, je fut tentée d'user de branchiflore afin de me laisser dormir dans cette enveloppe liquide si paisible. Cependant, après presque une heure à me laisser bercer par l'eau,  cette dernière refroidie et la vue du ciel noir au travers des carreaux me fit réaliser que je ne pouvais pas passer toute la nuit ici. C'est donc en traînant des pieds que je me séchais, me rhabillais avec encore moins de soin, trempa une dernière fois mon bras meurtri dans l'eau et laissa cette dernière se vider. Chassant mes cheveux encore humides en arrière, je finis par rentrer, contemplant au fil de mes pas les silhouettes des tableaux endormis. Tous devaient en faire de même dans la salle commune des Serpentard. Du moins, en étais-je assurée jusqu'à ce que mon arrivée soit accueillie par un bruit de gorge assez immonde que je reconnus comme quelqu'un... Qui vomit ?

L'obscurité latente autour de nous ne me permettait pas de voir qui était là et je n'aurai rien demandé de mieux que de retourner à mon dortoir sans y prêter attention, cependant, si moi je ne pouvais voir  le dit individu, ce dernier m'avait certainement reconnu grâce à la lumière de la lune qui inondait la pièce du côté de la porte d'entrée que je venais de franchir. Et ma réputation ne me permettait pas de jouer les indifférentes face à quelqu'un en détresse. Prenant sur moi, je m'enfonçais dans la partie la plus obscure de la salle commune pour venir porter secours à la silhouette se mouvant la tête au-dessus d'une corbeille. Un garçon à priori. M'agenouillant à ses côtés, une main sur ses épaules je demandais avec le plus de douceur possible.

« Hey, t'as besoin d'aide ? »

Pas de réponse. Je me redressais un peu : au moins, malgré les bruits suspects je pouvais remercier Merlin, aucune odeur putride ne m'avait touché le visage, preuve sans doute que le garçon agonisant prêt de moi s'était contenu. L'obscurité m'agaçait et le corps près de moi semblait tellement crispé que nous n'allions pas aller bien loin à cette allure là. Tirant ma baguette de la poche de ma jupe, je prononçais quelques mots qui firent s'allumer les trois cierges du chandelier le plus proche. Bien que la lumière soit encore très tamisée, au moins, je pouvais désormais voir ce que je faisais. Et qui j'avais à mes côtés, lequel manqua de me faire lâcher un juron lorsque je reconnus dans les traits fins de ce visage ceux de mon sang. Haimon Bogart, dont je prononçais le prénom dans un murmure interloqué.

Super, je ne pouvais pas rêver mieux ! Ma dernière entrevue avec lui s'était soldée par une mésentente aussi appuyées que les précédentes d'autant plus que je n'appréciais pas l'idée de pouvoir être vue en la présence d'un membre de ma véritable famille. Cependant, étrangement, alors que tout aurait du me pousser à prendre la fuite, je restais là, à ses côtés, incapable de m'éloigner. Je sentais de façon presque palpable son souffle saccadé et sa difficulté à respirer. Son corps tremblait, et le fait de l'avoir découvert à deux doigts de souiller cette corbeille était pour le moins clair. Le jeune prince était souffrant, et il avait évidemment fallu qu'il tombe sur moi. Un instant, j'hésitais à m'en aller trouver sa future épouse afin que cette dernière s'occupe elle-même de son promis mais la perspective de devoir adresser la parole à Eugénia n'était pas plus plaisante alors tant pis...

Ne m'embêtant pas à lui demander son avis, je portais mes doigts à ses joues puis à son front, découvrant avec horreur l'étendu de sa fièvre. Fronçant les sourcils, je le prévins de ce j'allais faire, plus pour le préparer que pour réellement lui demander son autorisation de le faire, et mêlant le geste à la parole, passait alors son bras autour de mon cou.

« Il faut que tu t'allonges, t'es brûlant de fièvre... » Haimon Bogart n'était pas une montagne de muscle, mais autant être réaliste, à côté de lui je ne valais pas mieux qu'une brindille, à tel point que je me demandais si mes efforts pour le porter étaient vraiment utiles. Mais enfin, après plusieurs secondes difficiles, nous parvînmes en un effort commun à lui faire gagner le canapé se trouvant à moins d'un mètre de nous et dans lequel j'installais de mon mieux celui dont je partageais le sang.
L'ennui, c'est que dans le même temps je ne savais plus quoi dire, plus quoi exprimer. Nous n'étions pas amis, nous n'étions pas des proches et pourtant, au-delà du mépris naturel entre nous je n'avais jamais détesté ce garçon. Bah de toute façon quelle importance.... Ramenant mon sac à moi, j'en tirais ma serviette encore humide et avec douceur, me mit en tête d'éponger doucement le front de mon cousin, lequel luisait déjà à la lueur des chandelles. Si seulement nous avions été proches, ce moment aurait presque pu être idyllique...


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MessageSujet: Re: Those who don't kill us make us stronger [Nagawika]   Those who don't kill us make us stronger [Nagawika] EmptyMar 15 Avr - 20:21


Those who don't kill us make us stronger
★ Serena & Haimon




Il s’avéra finalement que le nouvel arrivant n’était pas aveugle. D’ailleurs ce n’était pas un nouvel arrivant, mais plutôt une nouvelle arrivante. Et cerise sur le gateau : c’était ma cousine, Serena. Bon, techniquement, à choisir entre cousine Serena et cousine Eugenia, je remerciai le ciel que ce soit la première. Tel que je me l’imaginais dans ma tête, Serena m’ignorerait sûrement, me laissant crever dans un coin, alors qu’Eugenia en profiterait probablement pour m’enfoncer encore plus… ou quelque chose du genre. Il ne fallait pas me demander de réfléchir lorsque j’étais malade, je devenais excessivement pessimiste. Qu’importe, l’idée était là : je venais d’hériter du moindre mal, même si je n’étais pas très à l’aise avec l’idée que la Pendragonne me voit dans cet état. Vu comme c’était passé notre dernière entrevue, je m’attendais à ce qu’elle fiche de ma poire, et je pinçai les lèvres par anticipation, l’air de dire : bon allez, balance ta vacherie et déguerpis.

En la voyant se rapprocher de moi, je fronçai les sourcils, me demandant ce qu’elle s’apprêtait à faire. Et c’est là que je réalisai finalement qu’avec la pénombre ambiante elle ne m’avait pas reconnu. En fait ce qui m’indiqua définitivement qu’elle ne savait pas qui j’étais fut la phrase suivante. Si j’avais besoin d’aide ? Drôle de question. A la fois, la réponse évidente était « oui », puisque j’avais l’air à deux doigts de clamser, et à la fois je n’étais pas certain qu’elle puisse grand-chose pour moi. Elle n’était pas dans la filière médicomage jusqu’à preuve du contraire, ses connaissances médicales devaient donc être limitées.

Au moment même où elle décidait de mettre un peu de lumière dans cette obscurité ambiante, et réalisai donc ma véritable identité –bien que je sois aussi couvert que fantomas niveau camouflage, avec un masque « Pâleur extrême aux reflets verdâtres » de la collection « Et si Bella de Twilight et Shrek avaient des enfants ? »- je lâchai un petit :

▬ Non non, je me porte comme un charme


Maintenant qu’elle m’avait reconnu, Serena ne devait probablement pas être étonnée d’une telle répartie. C’était plus fort que moi, l’ironie dépensait trop souvent pas pensée. A ce moment là, elle devait regretter de s’être agenouillée à mon chevet, que ce soit parce que j’avais une répartie agaçante ou parce que j’étais…. Ben… moi.
Au murmure interloqué, ressemblant fortement à mon nom complet, je clignais des yeux, la fixant, un sourire d’auto dérision au coin des lèvres.

▬ Lui-même, en chaire et en os. Ou en charpie et en os, c’est discutable


Oh, allez : ne disait-on pas qu’avoir de l’humour était bon signe ? Bon. Peut être pas. L’humour ne réussissait pas toujours aux gens. Je continuai à l’observer, attendant qu’elle se lève et ne s’en aille maintenant qu’elle avait réalisé son erreur. Il n’y avait pas de témoin pour qu’elle donne une mauvaise image d’elle, et je ne pouvais pas dire que je lui en tiendrais rigueur… Après tout je ne m’attendais pas à ce qu’elle reste là avec moi. Elle avait déjà dépassé le temps que je lui avais donné avant de s’enfuir.

Je fermai les yeux, qui se faisaient lourds et douloureux au fur et à mesure que la nuit avançait et que le sommeil me boudait, lui laissant tout le loisir de s’en aller. Alors naturellement, je ne m’attendis pas à sentir sa main sur ma joue, j’en sursautai même, ouvrant grands les yeux, une lueur interrogatrice dans les yeux, l’air de dire « qu’est-ce que tu fous ? ». J’en conclus assez rapidement qu’elle devait essayer d’évaluer l’étendue de ma fièvre. Et lorsqu’elle m’annonça carrément qu’elle allait m’aider à m’allonger, je lui jetai un regard surpris. Qu’est-ce qui lui prenait ?

Je ne trouvai cependant pas la force de refuser ou de la contredire et, au contraire, je fis un effort pour lui faciliter la tâche –même si m’écroule au sol ou sur elle était très tentant et demandait bien moins d’effort. Notre collaboration fut fructueuse, puisqu’elle parvint à m’amener au canapé, où je me laissai tomber avec la grâce d’un sac à patate. Sentant la vilaine quinte de toux pointer le bout de son nez, je roulai sur mon flan, toussant dans ma main fermée en poing. Comme souvent depuis ce matin, la toux s’aggrava jusqu’à m’amener un autre haut le cœur qui, heureusement, ne dépassa pas le stade de l’estomac au bord des lèvres.
Grognant comme un ours mal léché, je repivotai sur le dos, inspirant profondément dans l’espoir que ça calme mon organisme en feu –mais pas dans le bon sens du terme.

Je fus cependant rapidement tiré de mon auto-apitoiement, une nouvelle fois en proie à la surprise alors que ma cousine se mettait en tête…. D’éponger mon front. De mémoire, PERSONNE n’avait jamais épongé mon front. Au mieux, mes tantes me laissaient des mouchoirs sur ma table de chevet ou ensorcelait des torchons pour le faire à leur place. Au pire, je me noyai dans ma propre sueur pendant plusieurs jours jusqu’à ce que assèchement s’en suive.
Je continuai de l’observer avec des yeux ronds, ignorant l’air parfaitement risible que ça me donnait –honnêtement je n’étais plus à ça près ce soir.
Finalement, dans ce silence presque gênant car gouverné par l’altruisme de Serena –il n’y avait pas d’autre mot pour décrire son comportement vis-à-vis d’un cousin qu’elle avait sans doute toujours méprisé-, je me sentis obligé de dire quelque chose. Et comme toujours lorsque j’étais mal à l’aise, c’était à l’humour que j’avais recours.

▬ Eh ben Pendragonne, tu vas pas me dire que tu n’as rien de mieux à faire en plein milieu de la nuit que de dorloter un Bogart ?


Murmurai-je du bout des lèvres.
Eh oui, même au seuil de la mort, je ne perdrai certainement pas mon humour. Bon évidemment, dire que j’étais au seuil de la mort était très probablement exagéré… même si je n’étais pas dans un état glorieux pour autant. J’étais en tout cas dans l’état le plus pathétique qu’un témoin n’ait jamais vu. Il fallait dire que lorsque j’étais malade, d’ordinaire, on m’enfermait dans une chambre dans laquelle on rentrait le moins possible, ce qui diminuait considérablement les nombre de témoins possibles.

A croire que je voulais la pousser à abandonner la tâche. Ce n’était techniquement pas vrai. Certes, je n’avais dans un premier temps pas souhaité qu’elle reste là, avec moi, mais maintenant qu’elle avait commencé, je devais bien avouer qu’il était plutôt agréable d’avoir quelqu’un pour s’occuper de moi. Un frisson parcourut mon échine, et j’espérai qu’elle ne songe pas à une autre raison que le froid pour justifier ce frisson. Je me frottai doucement le haut du bras, comme pour orienter ses pensées vers cette idée –le froid- tout en levant mon regard vitreux vers elle. J’allais finir par croire que je lui jetais ce genre de provocation PRECISEMENT pour qu’elle m’assure du contraire. Que si, elle n’avait effectivement que ça à foutre. A la fois, j’en doutais, dormir semblant probablement un sort meilleur, et à la fois je me disais que si elle était encore debout à cette heure ci, c’était qu’elle n’arrivait sûrement PAS à dormir. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle n’avait pas mieux à faire que de s’occuper de moi, ceci dit.

▬ Du mal à dormir ?


Demandai-je, l’air presque…. Sérieux. Presque soucieux. En fait il était dur de lire quoique ce soit sur mon visage à part peut être l’envie de perdre connaissance pour oublier mon état pathétique. Le sérieux ne dura pas si longtemps que ça, et dans une inclinaison de tête taquine, je ne pus m’empêcher d’ajouter :

▬ C’est de penser sans cesse à moi qui te trouble ?


Je vous l’avais dit. Plus. Fort. Que. Moi.


To be continued ...


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MessageSujet: Re: Those who don't kill us make us stronger [Nagawika]   Those who don't kill us make us stronger [Nagawika] EmptyLun 21 Avr - 2:28

what doesn't kill us make us stronger


De l'humour. De l'humour a n'en plus finir. Et quel humour ! Bon sang mais pourquoi avais-je senti le besoin de me fourrer dans une situation pareille. Huit ans. Cela faisait huit ans maintenant que je m'en tenais à la plus profonde indifférence avec ce type, que je passais devant lui matin et soir sans même le regarder et sans que cela ne me fasse ni chaud ni froid alors pourquoi, Merlin, pourquoi étais-je désormais agenouillée au chevet de ce foutu héritier Bogart à éponger les sueurs de sa fièvre ? Je devais être dingue, je ne voyais que cette seule solution. Puis, un léger rembobinage me rappela pourquoi je n'étais pas déjà en train de dormir et pourquoi j'avais cru bon porter secours à cette silhouette perdu dans l'obscurité de la salle commune. Maintenant que j'en étais arrivée à ce stade, autant aller jusqu'au bout... Après tout cela serait sans doute bien plus étrange de me montrer si bienveillante et de l'abandonner à son sort la seconde suivante.

Oh mais n'allez pas croire que je veuille chercher à faire la paix avec ce type. Loin de moi l'idée, j'étais sans doute plus... Et bien disons que pour ce soir j'avais sans doute besoin de m'ôter de l'esprit ma propre douleur en me concentrant sur celle d'un autre. Et tant pis si la désignée victime était Haimon Bogart. Alors, tout en essayant de ne pas faire attention à ce regard rond posé sur moi, m'interrogeant du bout des yeux, je continuais mon affaire, passant le linge frais de ses tempes à son cou, priant pour qu'aucun son ne sorte de sa bouche quand, bien évidemment, je savais d'avance que mes prières n'avaient jamais eu la prétention d'être exaucées... Pendragonne. Dans la lignée des surnoms ridicules pouvait-on sincèrement imaginer plus idiot que celui-ci ? Je ne parvenais même pas à ouvrir la bouche et à répliquer. Il fallait dire que le murmure de sa voix dans la nuit avait le don de me glacer sur place. D'appréhension ? Pas vraiment. Il aurait été difficile de dire quel genre de ressenti cela pouvait me faire, mais ma seule certitude restait que ce ton doucereux et teinté par les maux le tourmentant me mettait plus que mal à l'aise. En d'autres circonstances, je me serai sans doute plu à lui répliquer que non, venir border le fils de ceux qui causaient au quotidien ma propre déchéance était un bonheur que j'avais longuement souhaité voir arriver mais je me gardais bien de tout cynisme. Entre son sens de l'humour à deux galions six sous et mes répliques acides, le tout aurait formé un spectacle bien pitoyable que je préférai nous éviter à tous les deux.

Lui lançant un regard noir appuyé en guise de réponse, j'arrêtais donc mon geste un instant avant de reprendre, faisant ainsi passer le linge humide de ses tempes à l'orée de son cou. Je le sentis frissonner, redressais mes yeux vers les siens, sentant le malaise gagner en ampleur. Du moins jusqu'à ce que je ne le vois se frictionner les bras avec force. Il aurait fait écrire le message en lettres clignotantes sur un panneau de trois mètres sur quatre que le message n'aurait pas été plus clair. Me redressant, je quittais ses côtés pour me rapprocher de la porte du dortoir des filles que j'entrouvris avant de prononcer en un murmure à peine audible un accio qui vint conduire une couverture droit dans mes bras. C'est ainsi que je regagnais ma place initiale, jetant de la façon la plus désabusée possible le plaid sur le corps tremblant de mon sang dont j'effleurai le front pour n'y constater aucune nette amélioration. Soupirant, je baisse les yeux vers mon sac, tentant de me rappeler aussi bien que je puis le faire les gestes que Cédric avaient eu à mon égard lorsqu'à l'âge de quatorze ans j'avais contracté cette mauvaise grippe qui m'avait clouée à l'infirmerie plus d'une semaine. Du repos. Oui, bon, disons que cela n'était pas vraiment à ma charge. La couverture c'était bon, et pour ce qui était de lui retirer son t-shirt de pyjama désormais rendu humide, il pouvait bien mourir que je ne m'y abaisserai jamais. Ah, s'hydrater !

«  Tu devrais... » Je prononçais à peine ces mots, ma baguette à la main prête à créer le fameux liquide si indispensable à la survie que la voix d'Haimon me coupa dans mon élan. Du mal à dormir ? Oui, évidemment... Pour quelle autre raison serais-je ici ? Une réplique, une remarque, n'importe quelle pique à lui balancer ! C'est tellement facile ! Mais rien ne me vient. Je reste là, bouche bée, le dévisageant sans vraiment distinguer l'expression de son visage. Tout ce dont j'ai conscience c'est que je déteste ce garçon. Que je le haïs, que je le méprise, que ça a toujours été comme ça depuis ma naissance, que je suis née pour ça. Les enfants de la branche secondaire naissent pour servir ceux de la principale. Naisse en se sachant pour toujours inférieur à eux, c'est ce que l'on nous apprend à nous Bogart, mais je refuse cet état. Je refuse cette soumission. J'ai prouvé toute ma vie que je ne serai pas une servante de leur cause et pourtant que suis-je en train de faire sinon rester là, agenouillée au près du corps étendu de l'héritier en personne. A le servir. A le protéger. Oui, moi aussi j'ai du mal à dormir. Non pire, je ne peux absolument pas dormir et ne devrait m'occuper que de moi ! C'est ce que j'ai toujours fait après tout ! Mais non, moi je reste là, près de lui, incapable de répondre à cette toute petite question qui est sans doute la première et seule marque d'attention qu'Haimon Bogart a jamais su me porter sincèrement. Sans même le vouloir, je sens mon visage brûler et remercie Merlin que l'obscurité ambiante cache à sa vue ce spectacle si humiliant de mon expression devenue blême.

Encore une fois, faute de savoir quoi répondre, faute d'une réponse savante à lui tanner pour lui fermer son caquet, je préfère le silence. Mais lui s'enlise dans son humour à mon grand damne et use d'une réplique qui cette fois me fait perdre toute contenance et le peu de patience qu'il me restait pour affronter cette épreuve.

« Qui est troublé ? » Demandais-je d'une voix que je voulais faire basse pour n'alerter personne tout en ne pouvant empêcher la colère et l'agacement d'en teinter le volume. « Tu t'imagines sérieusement que j'ai ne serait-ce qu'une seconde à perdre en pensant à toi ? T'es tellement loin du vrai, espèce de... De... Raah et puis merde, un vrai malade aurait jamais la force de dire autant de conneries et si t'es pas vraiment malade je me tire, alors boucle là et laisse moi prendre soin de toi maintenant! »

Il m'énerve. Je ne sais même pas pourquoi au fond, mais sa réplique m'a énervé au plus haut point. J'ai les joues en feu à l'idée que ce type puisse s'imaginer que je lui témoigne de l'importance, pire de l'affection. Je déteste Haimon Bogart. Pourquoi est-ce que je suis là à m'occuper de lui alors ? Mais simplement parce que je ne suis pas un monstre ! Ce type agonise complètement et n'est même pas foutu de se tenir debout, je n'allais pas le laisser là sans rien faire ! Et d'ailleurs, je n'ai de compte à rendre à personne sans compter que c'est finalement une très belle façon de le rendre redevable. Oui voilà, parfait ! Je fais ça uniquement pour qu'il me soit redevable ! A quoi ça va me servir ? Sans doute pas à grand chose, mais je me soudain un peu plus en phase avec moi-même tandis que dans le même temps, je glisse ma main derrière sa nuque pour l'aider à se redresser légèrement et approche ma baguette de son visage.

« Il faut que tu boives » Lui fis-je remarquer en guise d'avertissement à mon geste. Mais à peine ai-je prononcé ma formule, le tenant tant bien que mal, que je le sens pris à nouveau de frissons qui me font royalement manquer la cible qu'était ses lèvres et lâcher prise au passage. S'il m'est facile de sécher en un mot sa couverture ayant reçu l'eau à sa place, ma honte quant à elle a bien trouvé sa position et la fatigue me subjugue soudain, foudroyante et pourtant sans aucune chance de trouver le sommeil au bout. Je soupire, me masse le visage du bout des doigts pendant plusieurs secondes. Ma marque me brûle à nouveau, me fait émettre un petit jappement douloureux que je masque tant bien que mal tout en m'adossant au canapé. Non sérieusement, pourquoi est-ce que je me suis mise dans ce pétrin ?...




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MessageSujet: Re: Those who don't kill us make us stronger [Nagawika]   Those who don't kill us make us stronger [Nagawika] EmptyDim 27 Avr - 9:43


Those who don't kill us make us stronger
★ Serena & Haimon




Je fronçai les sourcils en la voyant démarrer au quart de tour et s’énerver sur… trois fois rien. J’avais cru, un petit instant, en la voyant rester à mon chevet plutôt que de fuir sur la pointe des pieds, que  Serena Bogart, dite Pendragon, ne me détestait pas tant que ça. Sa dernière phrase venait de me prouver le contraire : non seulement elle ne pouvait pas me voir en peinture, mais en plus le moindre de mes mots soulevait un énervement chez elle… J’aurais pu piétiner ses enfants et écraser son chien qu’elle ne m’aurait probablement pas parlé avec plus d’agressivité. Si certains doutaient encore qu’Haimon Bogart était un superhéros, je pouvais leur montrer mon super pouvoir à tout moment : celui de super-énerver ma super-cousine en un temps super-record ! Pas toujours très utile comme pouvoir, j’en conviens, mais figurez-vous que les superhéros ne choisissent pas leur don….

▬  Quand t’as fait ton stage d’infirmière ils ont oublié de mentionner le fait que gueuler sur les malades ne les fait pas guérir plus vite, non ?


C’était dit sur le ton de l’humour, comme toujours quasiment, mais cette fois-ci le ton était teinté d’amertume. Agoniser sur le canapé tout seul comme un con n’était pas franchement mon souhait pour la nuit, mais agoniser sur le canapé tout en me prenant des commentaires peu sympathiques en pleine face n’était pas forcément préférable. Je rassemblai toutes mes forces pour rouler sur le côté, montrant mon dos à Serena, faisant face au dossier du canapé. Oui je… boudais. En quelque sorte. Je me contrefichais bien d’avoir un comportement immature, la seule chose qui importait, c’était qu’on me foute la paix. J’aurais bien balancé un « laisse moi crever en paix ! » mais j’avais peur de donner un peu trop dans le drama-pathétique. Déjà que je le frôlais sérieusement depuis le début de la soirée… et même de la journée.

▬  Et j’te retiens pas Pendragonne ; dans mes souvenirs j’ai pris l’option ‘être ignoré’ dans notre contrat


Alors certes, la dernière fois, c’était moi qui avais brisé cette espèce de paix achetée par notre ignorance respective entre nous. Mais aujourd’hui, je plaidais non coupable. Non et puis si c’était pour avoir un Pendragon grognon pour seule compagnie… non merci. Les points qu’elle avait gagnés en décidant de rester s’occuper de moi venaient de s’évaporer. Non mais qu’est-ce que c’était que ces réflexions à la noix de coco ? Je poussai un petit grognement, signe à la fois de frustration mais surtout que mon ventre recommençait à se tordre comme on le ferait avec un torchon mouillé. Qu’est-ce que j’avais fait au destin pour finir dans cet état ? Ah oui, j’étais né Bogart. A croire que le destin aussi été pro-né-moldus et tous ces clampins qui avaient gagné la guerre et célébraient chaque 2 mai notre déchéance à nous, les illustres familles. Si ça se trouve c’était l’approche de cette date qui me filait des hauts le cœur…

Je finis par rerouler sur mon dos, rester allongé sur le flanc me faisait trop mal. Et de toute façon que je lui tourne le dos ou que je lui montre ma tête de pauvre type fiévreux, ça ne changeait fondamentalement pas grand-chose à la tension palpable. Lorsqu’elle me fait remarquer qu’il faut que je bois, je faillis rétorquer qu’à la vitesse à laquelle je suais toute l’eau de mon corps il valait mieux directement me jeter dans le lac si on voulait s’assurer que je reste hydraté. Je n’en eus ni le temps ni l’occasion : je me remis à trembler brutalement, comme pris de spasmes alors que vraiment, ce n’était que la fièvre qui me jouait des tours. Deux secondes plus tard et l’eau supposée atterrir dans ma bouche finissait sur ma couverture –et accessoirement sur mon t-shirt en dessous. Sans trop savoir pourquoi moi-même, j’explosais de rire. L’idée que j’avais en tête il y a quelques secondes à ce qu’on me jette dans le lac s’était visiblement matérialisée et je trouvais ça… drôle. La fièvre devait altérer mon jugement et augmenter ma tolérance pour les blagues nulles.

A voir la tête de Serena,  je compris rapidement qu’elle ne trouvait pas cela aussi drôle que moi. J’haussai un sourcil interrogatif. Eh ben quoi ? Pourquoi faisait-elle la tronche ? Ce n’était pas elle qui avait pris un bain de fortune aux dernières nouvelles ?

▬  Fais pas cette tête Pendragonne, une petite douche ne fait de mal à p….


Je m’interrompis moi-même, fronçant les sourcils, en constatant que quelque chose d’autre semblait la déranger. Les doigts encore humide sur ces tempes, son visage est fermé. J’ai peine à croire qu’un simple petit accident aquatique la tourmente à ce point, mais je ne vois tout simplement aucune autre raison à ce changement brusque de comportement. Pas qu’avant cela elle soit particulièrement joviale ou marrante hein, mais quand même, au moins elle parlait.

Je me gardai bien de la toucher, me doutant que ça ne me donnerait droit qu’à être repoussé, le tout avec un « Ne me touche pas ! » criant le mépris. Je tentai néanmoins de me redresser un peu sur le canapé, ce qui se fit non sans une demie dizaine de grimaces différentes, qu’heureusement ma cousine ne pouvait voir. Le gémissement de douleur qu’elle laissa échapper me fit sursauter, et mes yeux s’arrondirent. Ok. Il y avait VRAIMENT quelque chose qui m’échappait. Et quelque chose me disait que ce n’était pas que la faute de la maladie cette fois-ci.

▬ Serena ? Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qui ne va pas ?


Demandai-je finalement, la voix posée quoiqu’un peu tremblante, le ton sérieux, songeant que poser la question directement était encore la meilleure façon d’obtenir une réponse. Je n’espérais pas vraiment obtenir une réponse cela dit. Pourquoi me répondrait-elle ? Elle n’avait pas confiance en moi, arrivait à peine à supporter ma présence, et n’avait probablement pas la moindre envie que je me soucie d’elle. C’était pourtant bien ce qui se passait, mais à moins de la soumettre à un sortilège d’impero pour lui faire cracher le morceau, je ne voyais pas comment savoir ce qui la faisait visiblement souffrir sans le lui demander de but en blanc.


To be continued ...


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MessageSujet: Re: Those who don't kill us make us stronger [Nagawika]   Those who don't kill us make us stronger [Nagawika] EmptySam 3 Mai - 12:55

what doesn't kill us make us stronger

Que faire lorsqu'une personne que vous mettez toute votre force à ignorer depuis des années et envers qui vous ravalez votre fierté pour lui témoigner ENFIN de l'attention vous assène ? La question ne cessait de faire le tour de mon cerveau. D'abord, je ne cessais de me demander pourquoi j'avais été assez stupide pour l'approcher, après tout malade ou pas, j'aurai très bien le laisser se débrouiller seule. J'avais moi-même bien assez à faire avec ma propre agonie. De l'autre côté, je me demandais sincèrement quand est-ce que j'avais loupé un épisode dans l'évolution d'Haimon Bogart. Bien que je n'eus pas la place privilégié pour le voir grandir et devenir ce qu'il était présentement j'avais assez d'instinct et de retours de mes amis pour l'imaginer comme un type assez froid et cynique, qui parlait peu et se montrait constamment hautain. Ouai, passe encore pour le côté cynique mais en ce qui concernait le reste, nous étions bien loin du personnage antipathique auquel j'avais eu droit la dernière fois et à qui je prêtais les pires traits de caractère que l'on puisse imaginer chez un héritier Bogart. Je le voyais comme l'image même de ce que Faust et Pembrock souhaitait en faire, et pourtant, au-delà de ses paroles qui écorchait ma fierté et me donnait envie de l'étouffer avec son oreiller, je devais admettre que cet idiot était... Un peu... Bon disons que d'une certaine façon il était quelque chose comme, sympathique.

Aah bon sang rien que de réaliser ça me fait me crisper, et ce ne sont pas les subtiles remarques d'Haimon qui semblait s'attendre à me voir dévouée et aux petits soins qui vont me détendre. Lorsqu'il me balance que gueuler sur un malade ne l'aide pas à guérir, je manque de lui demander s'il m'a bien regardé, et si à tout hasard, il ne m'a pas prise pour sa mère. Je me tiens bien de ce genre de commentaire pourtant. Peut-être qu'en d'autre occasion, j'aurai sauté de joie à l'idée de pouvoir le faire souffrir, au simple fait de pouvoir lui évoquer la mort de sa mère, mais ce soir, aussi incompréhensible qu'inédit, tout ce que je veux c'est prendre soin de lui. Et si je pouvais le faire dans le silence ce serait bien mieux ! Mais que voulez-vous, cela semble plus fort que lui et malgré mes efforts pour m'affairer à son bien être le voilà qui se met à grigner comme une gosse, boudant presque après le fait que je l'ai toujours ennuyé. Cette fois, c'est plus fort que moi, ça sort tout seul.

« Dans ce cas au lieu de pleurnicher tu ne pourrais pas te réjouir à l'idée que ça change ? Mais si ça te dérange effectivement je peux tout aussi bien partir ! »

S'en suivit le fameux épisode de l'eau, celui dans lequel en plus d'avoir prit sur moi pour m'abaisser à le toucher de la façon la plus proche que lui et moi ne nous soyons connus, je finis par lâcher prise à cause de la douleur qui m'écorche le bras. J'ai mal. Nom de Dieu ce que ça fait mal, et j'aurai beau insulter mon bourreau dans toutes les langues connues du monde jamais le mal ne partira. Il ne cesse de s'engouffrer, partout, me fige progressivement bras, poignet, doigts. Je la sens jusque dans mes veines et c'est insupportable. Alors que je pouvais encore me tenir assise près de lui, je finis par me laisser glisser par terre, assise contre le canapé. Dans cette position presque fœtal j’agrippe mon bras comme une désespérée, ne comprenant même plus ce qu'il peut bien me dire cette fois. Je jure intérieurement, jure à n'en plus finir. Je me fais violence pour ne pas bondir hors de la salle commune et aller me le passer sous l'eau mais les paroles de Nora me reviennent en tête, celles dans lesquelles elle m'assurait que je devais me passer un maximum de cette méthode peu commode qui allait finir un jour par révéler mon masque à la vue de certains regards indésirables. Et en parlant de ça, j'entends alors la voix d'Haimon me demander ce qui ne va pas, ce que j'ai. La réponse normale aurait été le silence, quelques instant plus tôt, j'aurai sans doute répondu sur un équivalent du «va te faire voir », mais le ton très sérieux dont il use pour la première fois me fait simplement redresser la tête pour le regarder avec incompréhension. Je sens mes yeux humides de douleur, mon visage crispé, et le tout qui s'enflamme de la honte que je ressens quand je réalise quel genre de spectacle je viens d'offrir à CE type. Je suis en train de me montrer à lui blême, faible. Est-ce à cause de la marque ou de ça que juste après j'en éprouve une nausée ? Allez savoir. J'ai honte. Ça fait presque tout aussi mal que la blessure qui m'entrave la peau. En tous les cas le voici qui attend une réponse de ma part. Que dire ? Que raconter ? Si j'ai eu la chance de pouvoir mettre le compte de mon humeur sur cette ridicule histoire de peine de cœur, il est trop évident que j'ai mal physiquement pour que je puisse user du même exutoire. Alors, je me concentre quelques secondes, et tout en feignant d'avoir eu trop mal pour répondre automatiquement, je finis par lui dire, la voix serrée par les cris de douleur que je retiens :

« Piqûre de verlieu, c'est rien. »

Rien ? Je manque de me gifler moi-même d'avoir dit une ânerie pareille. Haimon n'est peut-être pas encore à l'université mais ce n'est plus un gosse, il sait aussi bien que moi que cette saleté de créature aquatique possède un venin des plus dangereux. Je me rattrape dans la seconde :

« Cédric m'a soigné mais la sensation du venin reste tant que la piqûre a pas totalement disparue. Faut juste attendre. » et je répète. « C'est rien. »

Sauf qu'à ce moment là une nouvelle décharge me foudroie, me faisant maudire tous les dieux connus de leur existence. Tout cela dure durant de longue minutes. Au-dessus de moi, je sens mon cousin qui ne me lâche pas du regard, et son intérêt, son inquiétude à mon égard n'arrange rien à mon affaire. Je rêve de partir mais ce genre de réaction serait bien trop suspecte. Alors, je reste là, assise contre le canapé, lui allongé dedans. Mes yeux se posent sur le chandelier couvert de cire fondue et sur la lueur de la flamme qui vacille dangereusement sur son maigre reste de mèche. Je ferme les yeux, la douleur commence à passer. Une vague de fatigue et de légèreté s'empare de moi. Je regrette amèrement de ne pas être dans mon lit à cet instant pour profiter le plus des bienfaits de cet état mais je ne me sens plus capable de bouger. Alors, sans plus tellement réfléchir, sans même le regarder, je tend à celui qui se trouve être de mon sang une réplique dite d'une voix qui sans doute pour la première fois de nos vies se montre tendre à son égard. Qu'il en profite cet idiot, ce soir sera sans doute le seul.

« Tu devrais dormir, tu te sentirais moins mal. »

D'accord, mes conseils sont vraiment bateaux à souhait et il est clair que j'ai bien fait de ne pas me lancer dans la section médicomagie étant donné mes piètres performances en tant qu'infirmière ce soir. Mais après tout je m'en moque, je sens la douleur qui se dissipe et Morphée qui me tend enfin les bras. Je laisse alors mon visage retomber légèrement sur le côté, le redresse vivement quand je le sens entrer en contact avec la peau brûlante du bras d'Haimon qui reposait là sur le bord du divan. Pour la deuxième fois nous nous retrouvons plantés là, à nous regarder en chiens de faïence sans trop savoir ce que ça veut dire. Combien de temps ça dure au juste ? Pendant combien de temps mes yeux si semblables aux siens se perdent dans leurs jumeaux ? Combien de temps mon souffle se mêle-t-il au sien ? Une seconde ? Une minute ? Une éternité pour moi, pour moi qui ne réfléchis plus, n'en ait même plus la force, et fini par dire des mots que je n'aurai jamais cru dire ou ne serait-ce que penser un jour de ce même ton calme, bien que las, témoin de ma fébrilité.

« Je ne te déteste pas tu sais... »

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MessageSujet: Re: Those who don't kill us make us stronger [Nagawika]   Those who don't kill us make us stronger [Nagawika] EmptyMer 7 Mai - 23:05


Those who don't kill us make us stronger
★ Serena & Haimon




Le commentaire de Serena dut avoir un certain effet sur moi puisqu’il me plongea dans le silence. Je n’avais pas envie qu’elle s’en aille, pas envie de me retrouver tout seul avec ma fièvre. Et le silence, je le gardai, presque obstinément, pendant de longues minutes. On aurait presque dit que je boudais… Finalement, ce qui me fit retrouver l’usage de la parole, ce fut le petit gémissement de douleur émis par ma cousine. C’était inattendu et plutôt soudain, et malgré mon état critique, son gémissement réveilla mon inquiétude. J’en aurais presque oublié mon propre état, me figeant et me redressant alors que je lui posais la question fatidique.

La réponse tarda à arriver, mais la souffrance inscrite en travers du visage de ma cousine parlait d’elle même. J’attendais, les sourcils froncés, l’air inquiet, une explication digne de ce nom. L’explication jaillit finalement, mais elle ne me convenait pas. Je l’accueillis d’ailleurs avec un froncement de sourcil encore plus prononcé.

▬ De Verlieu ? Rien ?


Je répétais mot pour mot ses dires, mais haussant le ton, à la limite de crier. Je me retins cependant, nous étions en plein milieu de la nuit, et je ne voulais pas réveiller mes petits camarades. Enfin au délà de ne pas les réveiller, je ne voulais surtout pas les rameuter.
Il était cependant inutile de crier pour manifester mon mécontentement. Je ne savais pas ce qui me mettait le plus en colère : le fait qu’elle néglige à ce point une blessure aussi grave ou le fait qu’elle me prenne pour un imbécile. Sans doute un peu des deux… ce n’était pas parce que je lui offrais une vue misérable de moi que je n’avais pas encore un soupçon de fierté.

Elle finit par m’expliquer que l’infirmier avait fait le nécessaire, et je répondis par un froncement de sourcil. Je n’étais pas expert en créatures ni en médicomagie, il m’était donc impossible de savoir si elle me mentait ou non. Je n’avais jamais été piqué par un verlieu non plus, je ne savais donc pas combien de temps les effets pouvaient durer.

▬ Et tu t’es faite piquer comment ?


Demandai-je immédiatement, espérant sans doute qu’un questionnement direct pendant qu’elle était occupée à souffrir la ferait baisser sa garde et me prouverait qu’elle venait de mentir –c’était un peu le principe de la torture, sauf que là, ce n’était pas moi qui la torturai, c’était son bras.
Me redressant un peu sur mon canapé, ce qui n’était pas une mince affaire tant j’avais l’impression d’être un gros sac de briques, je tendis une main, paume ouverte vers le plafond.

▬ Montre moi ton bras.


Le ton était sans appel, et ne souffrirait aucun refus… mais je savais que même le ton le plus autoritaire n’avait aucun effet sur ma cousine –pas venant de moi en tout cas. C’était dit comme un ordre, mais ce serait pris comme une demande normale qu’elle se permettrait sans doute de refuser, je le sentais bien. Mais c’était plus fort que moi, mon instinct me soufflait qu’elle ne me disait pas tout … peut être même qu’elle ne me disait rien du tout. Dans un cas comme dans l’autre, ça me contrariait. Mais je ne m’attendais pas pour autant à ce qu’elle m’obéisse. Au fil des années, j’avais fini par connaître ma cousine plus qu’elle-même ne le soupçonnait.

Comme je le soupçonnais, elle ne tarda pas franchement à détourner le sujet de conversation. C’était généralement la stratégie la plus sûre, et je n’étais pas sûr d’avoir le courage et l’énergie de lui tenir tête pour lui tirer les vers du nez. En temps normal, je n’aurais rien lâché, comme un chien affamé s’accrochant à son os. Mais étant donné la situation, j’allais plus me rendre encore plus malade qu’autre chose.
Mes yeux vitreux ne la lâchaient cependant pas des yeux, comme si j’avais peur qu’au détour d’un papillonnement de yeux, elle ne disparaisse.
Mais non. De longues minutes plus tard, et elle était toujours là. Les traits de son visage semblaient s’être adoucis, ce qui me laissait penser que la douleur devait s’être calmée, au moins un peu. Mon regard était toujours soucieux, cela dit, frustré que j’étais de ne pas comprendre ce qui lui était arrivé.

Je déglutis difficilement à son conseil, ma gorge s’asséchant à nouveau… Il fallait dire que la dernière tentative de Serena pour me faire boire avait fini sur ma couverture, mon t-shirt, et mon cou. Pas très hydratant en somme. De toute façon, à la vitesse à laquelle ma fièvre brûlait l’eau de mon corps, je ne pouvais pas faire grand-chose contre la déshydratation.

▬ J’ai essayé


Je me retins d’ajouter le « figure toi » qui menaçait de suivre mais qui était probablement un peu trop agressif. J’étais trop fatigué pour être agressif. Mais la fatigue, justement, commençait à me ronger les nerfs, me rendant encore plus à fleur de peau que je ne pouvais l’être d’habitude.

▬ Je n’y arrive pas


Conclus-je, d’une voix lasse. Si la fatigue m’avait gagné, j’aurais pu sombrer dans l’oubli le temps d’une nuit, espérant que le matin annoncerait une journée meilleure. Mais non. La fièvre m’avait consumée, me faisant perdre la raison et la patience alors que je m’étais retourné pour la énième fois dans mes draps déjà trempé par la sueur. Les ronflements de mes paires avaient commencé à me rendre fou alors que la sensation de vertige m’interdisait formellement de fermer les yeux. Un supplice. Un supplice dont je comptais bien épargner les détails à ma cousine. Je ne pouvais pas dormir, c’était l’essentiel. Je sentais bien pourtant que son esprit commençait à abandonner la bataille et n’aspirait qu’à un repos mérité.

▬ Mais rien ne t’empêche de suivre ton propre conseil si tu es fatiguée


Ajoutai-je, doucement, inspirant profondément pour chasser les nausées. Après tout, rien ne la retenait ici, d’autant plus si elle sentait la fatigue l’envahir. Je ne savais pas si sa douleur s’atténuait le sommeil venant, je le lui souhaitais. Et si tel était le cas, elle n’avait aucune raison de s’acharner à me veiller. Je fermai les yeux, luttant contre les vertiges, m’attendant presque à ne plus la voir lorsque je les rouvrirai s tant le silence avait pris possession des lieux, l’espace de quelques secondes.

Ses mots vinrent briser le silence, et m’obligèrent à soulever les paupières. Les yeux grands ouverts, retenant presque mon souffle, j’accusais le coup. Venait-elle de dire ce que je pensais qu’elle venait de dire, ou bien est-ce que la fièvre venait de gagner la bataille, m’assujettissant à ses délires et hallucinations les plus folles ?
Honnêtement, j’étais bouchée bée… mais c’était peut être en partie parce que ma gorge était tellement sèche que les muqueuses commençaient à tomber en lambeaux –moi, l’art de l’exagération ? Pensez vous !

Que répondre à cela ?
La question demeurait alors que le silence s’installait, appelant à une réponse de ma part de manière insistante.

▬ Tu as… une façon bien à toi de le montrer hein…


Répondis-je finalement, incapable de dire quoique ce soit d’autre. Le sourire tordant mes lèvres sur lesquelles les gerçures commençaient à prendre le dessus, était faible, mais sincère. Mona gressivité naturelle habituelle s’était évanouïe, je n’avais de toute façon plus la force de la maintenir à flot. Gêné de laisser la conversation mourir ainsi, je cherchai autre chose à dire, mais comme bien souvent lorsque j’étais un peu gêné, il n’y avait que de l’humour naze pour pointer le bout de son nez. Alors tant pis, je cédai à la facilité.

▬ Tu dis ça parce que je vais bientôt crever et que j’emporterai le secret dans la tombe ?


Enchaînai-je, me redressant un peu sur mon coude pour mieux l’observer, un sourire au coin des lèvres, une touche d’auto-dérision brillant dans mes yeux de plus en plus troubles. Serena avait vraiment mauvaise mine, et cette histoire de piqure de verlieu me trottait dans la tête. Je l’aurais volontiers traîner à l’infirmerie pour vérifier par moi-même si elle m’avait menti ou non, mais je n’étais pas exactement en état de traîner quique ce soit, et j’avais bien trop peur que l’infirmier me prenne en otage en voyant ma tronche. L’option mourir lentement sur le canapé en écoutant les simili-déclarations de ma cousine était beaucoup plus séduisante.

To be continued ...


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MessageSujet: Re: Those who don't kill us make us stronger [Nagawika]   Those who don't kill us make us stronger [Nagawika] EmptyLun 19 Mai - 21:06

Those who don't kill us makes us stronger


Haimon Bogart & Serena Bogart

Où avais-je fait une erreur ? Qu'est-ce qui dans mon discours avait cloché au point que dans l'instant, la voix d'Haimon ne me parvienne, répétant d'un air incrédule mes paroles. Son ton avait prit un octave de plus, et bien que la principale préoccupation qui aurait du me tourmenter l'esprit aurait dû être de ne pas rameuter d'autres Serpentard auprès de nous, je ne songeais même plus à la présence de nos camarades installés dans leurs dortoirs, me retrouvant plantée là sous le regard dur de mon cousin comme une gamine prise en faute. Et ce n'était sans doute pas mon silence qui l'arrêterai sur sa lancée car l'instant qui suivi, voici qu'il me questionnait sur le comment j'en étais arrivée là. J'entrouvrais la bouche, parée au mensonge, mais l'ordre qui s'ensuivit me fit blêmir subitement. Lui montrer mon bras ? Hors de question ! Je sortais du bain, malgré l'obscurité latente, il lui suffirait de frotter au mauvais endroit pour aussitôt découvrir ce que je me donnais tant de mal à cacher. Ça, jamais. Je ne me donnais même pas la peine de lui répondre. A quoi bon ? Si je devais lui répondre maintenant je me mettrais sans doute à crier plus fort que lui pour le même résultat, à savoir que je ne lui montrerai rien. Alors en somme, mieux valait me taire. De toute façon, le pincement violent qui m'avait littéralement coupé le souffle était en train de s'estomper et dans le même temps, je remerciais intérieurement mon sang d'avoir bien voulu lui-même céder à mon caprice et ne pas insister.

C'était une piqûre de verlieu. Point barre. Nous en revînmes donc à lui. A lui toujours si souffrant me confiant qu'il avait essayé de boire, de dormir, le tout sans succès. Dans le même temps, il m'offrit d'appliquer mes propres conseils si j'étais fatiguée. Idiot, comment aurait-il voulu que je dorme dans ces conditions ? Je n'avais jamais vu le prince souffrir de la sorte. Sans doute qu'à force d'ignorance et de jalousie j'avais fini par croire que quelqu'un comme lui pouvait être exempté du moindre mal. C'était étrange comme sensation, mais quelque part, le voir là, agonisant dans sa fièvre me soulageait. Non pas que j’eus pu me réjouir de son malheur, mais je crois que pour la première fois de ma vie, je voyais en lui non plus seulement cette figure idolâtrée qu'on avait toujours promener sous mon nez comme la huitième merveille du monde, mais bel et bien un homme. Un homme comme les autres, empli de force, mais également disposé à la faiblesse. Et c'est ainsi que sans plus réfléchir, j'avais osé prononcé des mots que je n'avais même pas conscience d'avoir au fond de moi. Des mots qui de doute évidence, avait choqué Haimon autant que moi. Je ne te déteste pas. Étais-je en train de mentir ? Non, je ne mentais jamais de façon spontanée. L'art du mensonge voulait que le mot soit travaillé et étudié selon tout ceux que l'on a déjà dit. Alors quoi ? Devais-je admettre qu'en effet je ne le détestais pas ? Cela me faisait horreur, mais mes états d'âmes furent chavirer par la remarque de mon homonyme assurant que j'avais une façon bien à moi d'exprimer ce fait. Je me trouvais presque prête à m'indigner, à l'envoyer balader mais alors que je m'apprêtais à contredire ces paroles insensées sorties de ma bouche à mon encontre, mes yeux rencontrèrent le sien, puis son sourire. Étais-je moi même malade ? J'allais finir par le croire car voyez-vous à cet instant précis, je n'avais même plus envie de donner le change, et quand il fit fi à nouveau de son humour décalé, ne cherchant même pas à me retenir, je riais doucement à mon tour.

« Doit y avoir de ça ouai »

Je me tournai alors. Agenouillée sur le sol, lui allongée sur le canapé, nous nous trouvions pour la première fois de nos vies au même niveau. Me vint alors cette remarque : Si seulement il en avait toujours été ainsi, sans nulle doute, aurais-je aimé ce garçon comme l'on m'avait toujours sommé de le faire.

« D'ailleurs, si tu t'avises de répéter ça à qui que ce soit, il faudra que le patriarche se trouve un nouvel héritier car je t'étranglerai de mes mains ! »

Bon, certes dans ma bouche, mieux valait éviter les menaces qui à son encontre pouvaient très vite semblaient véridiques. Cependant, mon ton jumelé au demi sourire ornant à présent mon visage creusé de fatigue exprimait heureusement suffisamment bien la légèreté du propos. Et je le regardais alors. Sans plus dire un mot, juste en souriant. Fut un temps où j'avais regardé Mafalda comme ça. Fut un temps où mon propre père m'avait tenu ce regard. Quant à Haimon, je l'avais toujours si savamment ignoré pour mon propre bien que j'en avais presque oublié combien lui et moi étions liés et que de la même façon, il m'avait toujours semblé impensable que je pus trouver quelque chose d'appréciable chez lui. Mon dernier démêlé avec Eugénia m'avait ancrée dans mes certitudes, mais avec lui... Ce soir, tout semblait avoir changé. Et je le regardais, sans pouvoir m'en défaire, comme si je le découvrais pour la première fois.

Notre mutuelle contemplation cessa cependant lorsque je le vis s'époumoner. L'état de ses lèvres justifiait sa déshydratation, la panique me gagna. Je n'aurai jamais la force de le traîner jusqu'au premier étage seule, et vu l'état dans lequel il était, je ne pourrai sans doute même pas compter sur son soutien pour une telle charge. Une idée me vint soudain. Une idée qui me fit frissonner d'horreur d'avoir seulement pu penser à cela, mais dont j'oubliais les affres en voyant le visage d'Haimon blêmir à la faible lueur du candélabre. Fronçant les sourcils, je me redressais, m'asseyant au bord du canapé pour l'aider à se redresser, le dos droit contre l'accoudoir.

« Bouge pas ». Assurée qu'il était bien calé tel qu'il était, je me relevais à nouveau et disparu plusieurs minutes, le temps de monter jusqu'à la salle de bain du dortoir des filles et d'en revenir avec un verre d'eau. Je n'avais pas trouvé mieux il s'en contenterai. Malheureusement, j'avais beau nous caler l'un et l'autre, lui présenter le verre, rien n'y fit. Notre meilleur résultat fit que ses lèvres et sa langue furent désormais humidifiée, mais en ce qui concernait sa déshydratation, nous étions encore loin du compte. Toujours assise près de lui, j'en vins à prendre une longue inspiration. La plus longue de toute ma chienne de vie. J'ouvris la bouche, prête à lui donner les directives, puis secouais la tête comme si ce qui allait arriver était au-dessus de mes forces. Cela l'était presque pour le coup, et je me surpris à me sentir soudain en colère et gênée comme une collégienne titillée de trop près. Cela en devenait ridicule, j'avais la solution au problème devant les yeux et je n'avais plus douze ans par Merlin !

Passant ma main sur ses paupières, je lui masquais alors les yeux, sans doute plus pour masquer mon propre trouble que pour éviter qu'il ne se rebiffe.

« Si après ça, t’ose encore me tacler sur ma dévotion aux Bogart, je te promet que tu vas le regretter ! » Cette fois, on ne pouvait pas dire de la menace qu'elle était dite sur le ton de la taquinerie, loin de là. Le visage en feu, je gardais ma main fermement posée sur ses yeux tandis que de l'autre, tenant toujours le verre plein, je portais ce dernier à mes lèvres, le vidant d'une traite sans avaler. La seconde qui suivit, ma bouche fut contre celle, encore sèche du prince Bogart qui par bonheur s'entrouvrit naturellement sous l'effet de la surprise. Le tout ne dura qu'une seconde sans doute. Deux tout au plus, mais à mon sens, cela avait duré une éternité. Une éternité durant laquelle j'avais tout enregistré, de son sursaut de surprise, à la sensation de l'eau glissant de ma bouche à la sienne. De son tressautement lorsque le liquide eut gagné sa gorge à son soubresaut étouffé. Jamais de mémoire mon visage ne m'avait brûlé à ce point et pour le coup, je devais admettre être désormais plus motivée que jamais pour filer me cacher dans mon lit, qu'importe si à présent le sommeil m'avait totalement déserté.

Mais non, je restais là, aussi incrédule que lui et surtout, incapable de savoir quoi ajouter à cela. Pour le coup, j'enviais Haimon d'avoir toujours une blague bizarre à sortir dans ce genre de moment, cela aurait évité un silence bien trop gênant face à cette proximité encore trop présente entre nos deux visages haletants.




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Haimon J. Bogart
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MessageSujet: Re: Those who don't kill us make us stronger [Nagawika]   Those who don't kill us make us stronger [Nagawika] EmptyMer 16 Juil - 19:14


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★ Serena & Haimon




Bizarrement, l’ambiance s’était détendue entre nous. J’ignorais si c’était mes boutades à répétition ou mon état de faiblesse, mais Serena ne semblait plus me considérer comme l’ennemi que je n’étais pas. De mon côté, la voir s’ouvrir un peu et laisser de côté l’offensive me permettait moi aussi de ranger mes armes pour montrer patte blanche. Finalement, la tension qui avait toujours régi notre relation ne tenait pas à grand-chose, et voilà qu’un rien l’avait balayée.

La voilà même qui se mettait elle aussi à me charrier –en me menaçant de mort, certes. Haussant une épaule je répliquai, comme si de rien n’était :

▬  Ne t’encombre donc pas d’une telle tâche, Eren le fera volontiers à ta place


Dans la famille, il n’était guère étonnant de nous voir plaisanter sur des cousinicides. Il fallait dire que nul n’ignorait la relation extrêmement tendue qui persistait entre mon cousin et moi. La faute à qui ? La faute remontait à tant de temps qu’il était difficile de l’imputer à quique ce soit. La réalité, c’était qu’Eren était consumé par la jalousie et l’envie, et que moi j’étais las de ses complots, de ses stratagèmes, de son esprit tordu et révulsant.  Je commençais de plus en plus à me dire que je lui laisserais plus que volontiers tout ce qu’il m’enviait pour me barrer loin, me faire une place au soleil…. Mais c’était plus compliqué que ça. C’était d’autant plus compliqué que je n’avais pas la moindre envie de lui céder Eugenia, et j’avais encore moins envie que Mafalda se retrouve sous la coupe de ce dégénéré de première.

Je secouai la tête, réalisant que je me laissai aller à des pensées bien sombres, moi qui me réjouissais de l’amélioration de ma relation avec Serena. Pourquoi venir gâcher tout cela avec Jean-Connard Premier. D’un geste évasif de la main, je le chassais à la fois de la conversation et de mon esprit. Cela ne suffit visiblement pas, puisque la minute qui suivit, je fus pris d’une nouvelle quinte de toux, plus persistante et dévastatrice que les précédentes. Ma famille me pourrissait la santé au bas mot, en particulier l’imbécile susnommé.
Je me redressai un peu, fronçant les sourcils en réalisant que la toux ne semblait pas vouloir passer. Ma gorge était trop sèche, la sensation désagréable d’irritation ne voulait pas se calmer.

Le « bouge pas » de Serena parvint à mes oreilles avec difficulté, noyé dans le bruit de moi-même crachant mes poumons. Je voulus hocher la tête mais y renonçai. De toute façon, ce n’était pas comme si je pouvais beaucoup bouger –à part peut être pour me secouer d’avant en arrière au rythme de mes tousseries.
Elle revint m’apporter un verre d’eau, mais impossible d’avaler quoique ce soit dans mon état. Elle-même finit par se rendre à l’évidence, et je crus lire entre deux soubresauts de la déroute dans ses yeux d’habitude si critiques et méfiants à mon égard.

Je ne pus guère rouspéter ou m’écarter lorsqu’elle me cacha les yeux, je ne pus que me demander ce que diable elle fichait là. Son commentaire ne me mit pas franchement sur la piste, et ce ne fut qu’au moment où nos lèvres se touchèrent que je compris son idée. J’ignorai si c’était l’effet de la surprise ou le bienfait de son initiative, mais ma quinte se calme sur le champ. Mes lèvres s’entrouvrirent, laissant passer le liquide si fade qui ne me parut jamais plus savoureux. A l’instar de ma bouche, mes yeux s’étaient eux aussi grands ouverts, et lorsqu’elle se recula, je respirais à nouveau, même si j’avais l’air d’une vidéo mise sur pause.

Nous étions donc maintenant face à face, le sauvé et la sauveuse, la victime et le héros. Qui des deux étaient le plus gênés ? C’était la question à 10 000 gallions. Qui était le plus rouge ? L’obscurité ne permettait pas de le dire. Pour sûr, les secondes semblaient en suspens. J’inspirais un grand coup, utilisant mon récent étouffement comme excuse pour ne pas parler tout de suite.

▬  Ok ehm...


Fut la seule chose que je trouvai à dire. Je me demandai ce qui était le plus saillant sur mon visage : la fièvre ou la gêne. J'espérais que la première dissimulerait la seconde. J’étais à peu près persuadé de pouvoir tout faire passer sur la maladie tant je devais avoir mauvaise mine. Cela dit, si je ne voulais pas trop attirer son attention sur mon malaise, il allait falloir renquiller avec quelque chose d’autre qu’un bafouillage digne d’un adolescent pré pubère intimidé par une demoiselle un peu trop jolie pour ses standards.

▬    La prochaine fois que tu m'embrasses j'espère que ce sera pour une meilleure raison que de me sauver la vie


Je ne perdais jamais le nord très longtemps, l'humour était déjà de retour. C'était un mécanisme de défense trop bien ancré pour que je m'en défasse maintenant, et je lui étais d’ailleurs très reconnaissant d’être devenu un automatisme capable de me sortir des situations les plus étranges. Me redressant un peu, je passai ma main dans mes cheveux pour cacher une certaine nervosité… bon sang, j’avais vraiment besoin d’une bonne douche pour le rafraîchir, j’étais trempé de sueur.

▬  Accessoirement tu vas te choper ce que j'ai si tu continues de t'approcher autant


Ajoutai-je dans un sourire contrit. Il ne manquait plus que je contamine tout le monde et c’était parti pour l’épidémie infernale. Un peu comme les mômes et les poux : dès qu’on se débarrasse des parasites de son gosse, hop le copain le recontamine. Un cercle vicieux et crasseux dont on se passerait volontiers. Ne sachant pas exactement ce que j’avais –pour cela il aurait fallu me faire diagnostiquer, et donc pointer le bout de mon nez dans l’antre maudite, akka l’infirmerie- je ne savais pas j’étais contagieux, mais techniquement parlant, la fièvre était généralement quelque chose qui se transmettait aisément. Et si je souhaitais ma température beaucoup trop haute à beaucoup de monde- au hasard, mon timbré de psychopathe de cousin- je ne pouvais pas souhaiter autant de mal à Serena, particulièrement pas après ces quelques instants passés ensemble.

▬  Et ça ferait beaucoup trop plaisir à certains que les 2 Sex Symboles de Serpentard soient en sale état


Est-ce que je venais de dire que j’étais un Sex Symbole ? Mon dieu, oui. Et puisqu’on parlait de Dieu, s’il pouvait me faire disparaître maintenant et tout de suite, ça ne serait pas de refus. Est-ce que je venais de dire qu’ELLE était un sex symbole ? Ok. J’étais définitivement un cas à interner, et vite. J’aurais donné beaucoup de choses pour retirer cette phrase débile que je venais de débiter, et qui me paraissait foutrement débile. Pourtant, elle m’était venue avec un naturel déconcertant.

▬  Pour ton information, c’est uniquement à cause de la fièvre que j’ai dit ça


Ajoutai-je, un sourire maladroit sur les lèvres, me moquant de moi-même sans plus de gêne. Finalement, quelque chose était tombé entre nous. Un mur, une barrière, un obstacle qui m’empêchait de me montrer à elle tel que j’étais réellement. L’héritier, le petit prince, tout cela était accessoire. J’étais, avant tout, son cousin, un étudiant avec un humour un peu bancal, des idées, des rêves. Je n’étais pas inébranlable, et pas non plus tout puissant. Certains en doutaient encore, mais j’étais tout simplement humain.

To be continued ...


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