e 2 mai était une farce, une blague moqueuse inventée par des esprits tordus. Les tolérants, les altruistes, ces gens si bon et généreux, dévoilaient leur véritable visage. L'hypocrisie peinte dans ses murs, le cœur narcissique, Poudlard se montrait tel qu'elle l'avait toujours vu : la cerise sur le gâteau de l’ignominie sorcière. Dire qu'Eugenia détestait le 2 mai était un doux euphémisme, la Serpentarde vomissait ce jour qui résumait si bien ce qu'elle maudissait en ce bas monde. Ils l'avaient jugé sans la connaître, Ils n'était que des hypocrites. L'esprit noir d'avoir ruminé toute la nuit, Eugenia subit la cacophonie de Silver qui n'aimait pas être la seule debout quand les autres roupillaient ; elle ne se leva qu'après, bien après, quand elle fut certaine que les abrutis fêtards avaient déguerpis. Les Serpents persiflaient contre ce jour, certains y allaient car à quoi bon se plaindre ? Ah quoi bon ?! Elle ne dit rien, négligemment posée dans un fauteuil l'esprit dans le vague, le visage lisse, toute à l'écoute. Ah quoi bon ? La fierté, le souvenir, la mémoire ! Ils changent l'Histoire ! Ils l'arrangent ! Nos parents n'avaient pas les mêmes valeurs, ils ont suivis le mauvais homme, cela va s'en dire qu'ils ont perdu la guerre mais cela vaut-il ce cirque ?! Si les résistants avaient perdu alors leurs crimes auraient été mis en lumière au lieu d'être masqué ! Au lieu d'être auréolé de gloire ! Il a sauvé toute une famille en éliminant ce Mangemort, quel héros ! Si sa famille avait gagné la guerre, ils seraient respectés et ce serait ces hypocrites qui se cacheraient en ce jour. Elle finit par se lever pour retourner à son dortoir afin d'y prendre ses affaires, son nécessaire à toilette, mais même la longue douche chaude ne put atténuer sa douleur. A mesure que les minutes passaient, sa rage se gonflait. Chaque année s'était pareil... la même colère, la même tristesse et les mêmes questions... Son père s'était fait tuer par un homme que ces foutus sauveurs n'étaient même pas fichu de retrouver. Il avait fondé une famille et pourtant on ne l'avait pas trouvé ? Elle n'était pas dupe, les aurors ne le voulait pas tant que ça, après tout, Elphias avait payé sa dette à la société, il avait tué son propre sang. Les souvenirs de son père, des images qu'elle avaient brodé à partir d'anecdotes et de photographies, lui obstruaient l'esprit. Sortir d'ici, changer d'air. Le trouver. Glaciale, elle eut un peu de chaleur à chercher Haimon parmi ses camarades d'infortunes. Lui aussi n'aimait pas ce jour. Même pour une pique, même pour une souffrance, elle voulait le voir. Que tout ça soit moins dur à vivre, pour une fois.
Il est avec Nora. Un hochement de tête sans chaleur et la voilà qui retourne dans son lit. Assise en tailleur, le regard fixe, elle encaisse. Il était avec Nora. Aujourd'hui il avait décidé de sortir, de se mêler aux idiots, de rire de cette journée. Un instant elle fut frappé par l'envie de lui poser la fameuse question, celle qui la hantait sans qu'elle n'osa dévoiler la vérité. Il existait un mémorial de la guerre avec le nom des victimes... Il existait un mémorial, un hommage gravé d'éternité... Son père y était-il ? Avait-il eu le droit de perdurer dans l'histoire ? Ou était-il une victime qu'on avait préféré oublier ? Elle n'alla pas chercher Magyar, se contentant de laisser l'amertume de son absence l'envahir jusqu'à ce qu'elle voit, bien caché à côté de son lit, le parchemin lier à celui d'Heath changer. Simon est avec Ernest. La douleur se fit plus lourde, elle les avait vu se promener dans Poudlard mais voilà qu'ils passaient au stade supérieur : il s'affichait avec son larbin dans les mondanités. D'un geste rageur, Eugenia sortit son violon de sous son lit, fourra le parchemin dans sa poche avec sa baguette et partit jusqu'à la salle sur demande. Elle y passa la journée, puis la nuit, à jouer jusqu'à l'épuisement, à essayer de ne pas penser. Quand enfin elle dû se coucher, lasse de sa colère, elle sentit à nouveau la blessure que ses proches lui avaient infligé. Japhet lui donnait des ordres sans daigner lui expliquer quoi que ce soit ; Simon ne lui parlait plus depuis qu'il avait son nouveau jouet, et quel jouet ! Haimon s'enfuyait avec Nora... Elle savait qu'elle avait les autres, elle savait qu'elle n'était pas seule mais le sentiment de trahison était trop fort pour que ses autres amis suffisent. Son frère, son meilleur ami et son promis, cela n'avait pas d'équivalent.
Elle ne pouvait pas rester comme ça, c'était ridicule. Où était la belle, orgueilleuse, calculatrice Eugenia Bogart ? Elle était là, à se morfondre dans la salle sur demande parce que trois hommes se jouaient d'elle. Elle maudit sa faiblesse et, l'épuisement l'emportant, s'endormit des idées de vengeance plein la tête. Au réveil, en ce joli 3 mai, elle se sentait plus sereine, plus décidée. Elle ne pouvait pas continuer comme ça, aussi elle alla se changer et pris une douche pour s'éclaircir l'esprit. Une fois qu'elle se sentit prête, elle retourna à la salle commune où elle l'attendit jusqu'à son retour. Pour Haimon c'était compliqué, elle n'allait sûrement rien dire, à moins qu'elle ne le lui reproche sur un coup de tête. Japhet était un menteur et, perfide, elle avait envie de continuer à jouer le jeu, à lui faire croire qu'elle ne voyait pas son petit manège, pour voir jusqu'où il osera aller. Et puis, puisqu'il jouait avec elle, alors elle dansera avec lui, elle retournera la situation contre lui. Le seul sur lequel elle n'avait aucune prise s'était Simon. Il ne faisait même pas semblant, il continuait sa route, satisfait et ça lui mettait les nerfs à vif. Rosenwald était à elle, il était sa propriété, elle l'avait marqué de sa vengeance et il était hors de question qu'il le lui vole ! Outre cette rivalité que Simon avait enclenché, il semblait se détacher d'elle avec une facilité intolérable, alors que de son côté elle se vexait de son attitude. Si elle continuait à l'ignorer, elle craignait qu'il ne disparaisse de sa vie, or, ce n'était pas à lui de décider quand il sera évincé ! Elle était partagée entre le désir de lui faire bouffer ses bouclettes, l'engueuler parce qu'il lui manquait et écorcher vif Ernest juste pour lui pourrir ses plans, ajouté à la douleur de la veille, tout cela poussa Eugenia à s'abaisser à lui demander des explications.
Thornquill, il faut que je te parle, c'est important. Inexpressive, glaciale, le ton refusait le moindre refus, elle ne l'attendit pas, passant devant l'ombre de Simon qu'elle salua d'un signe de tête, Ernest, avant de sortir de la salle commune. Elle le sentait sur ses talons mais n'en était pas satisfaite, au contraire son cœur palpitait un peu trop fort, la peur de l'entendre lui dire qu'il se fichait d'elle depuis le début et en même temps l'espoir qu'il le dise pour décharger toute sa colère sur lui, se mêlaient. En un temps qui lui parut interminable ils arrivèrent à la salle sur demande. Elle attendit que la voie fut libre, puis entreprit de penser à un lieu propice à la réflexion. Sa colère, son amertume, sa soif de coups bas, se mélangèrent à la demande si bien que ce fut une salle de guerre qui s'offrit à eux. Blanche de la tête au pied, la salle était large, lumineuse, épurée. Au mur s'enchaînaient des récapitulatifs des différentes familles de sangs-purs, au centre deux tables rondes sans chaise sur lesquelles ils pouvaient voir une carte de Poudlard et ses environs et une carte de Londres. Enfin, un immense tableau noir au multiple craies blanches et deux fauteuils identiques à ceux de la salle commune des Serpentards complétaient l'ensemble. Ne pouvant retenir un sourire amusé, elle se tourna vers Simon.
Je voulais juste discuter tranquillement, mais la salle sur demande me comprend tellement bien... Une salle pour la stratégie, pour l'obliger, le convaincre de partager avec elle ses plans. Le persuader qu'elle devait se rapprocher également de Rosenwald. Tu sais, certains pense que je complote avec toi, que je suis le troisième membre de ton binôme avec Rosenwald. C'est étrange ça, je ne me rappelle pas que l'on se soit parlé depuis l'agression de Von Hamerschmidt. Elle marqua une pause, son sourire s'effaça pour laisser place à un regard froid alors qu'elle se rapprochait de lui. Tu sais ce que ce rat représente et pourtant tu te l'appropries, il est tout fier d'être à tes côtés. Elle se tut, avant de reprendre en inclinant légèrement la tête, réfléchissant en même temps qu'elle parlait, il se redresse quand il marche, il perd petit à petit son air effacé... Tu es en train de lui donner confiance en lui, siffla t-elle en le regardant dans les yeux, pourquoi ? Qu'est-ce qui t'attire chez lui pour que tu prennes la peine de le traîner partout ? Pour la pierre ? Tu es plus malin que ça Simon, tu sais comme moi qu'elle n'est qu'un artefact, puissant, mais un artefact. Elle se détourna de lui pour prendre appui contre une table, te connaissant tu veux cette pierre mais je ne pense pas qu'elle va apparaître à la vue de Rosenwald, la prophétie ne le mentionnaient pas... Elle eut un sourire sans joie avant de reprendre, le regard plus dur, alors, dis moi, pourquoi lui et pas un autre ? Qu'as t-il de si précieux pour que tu y passes tout ton temps libre ? A quoi bon lui mentir alors qu'il savait la plus part de ses projets ? Elle lui donnait une chance, une seule, d'être honnête. Une unique possibilité avant qu'elle ne laisse sa colère l'envahir.
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Sujet: Re: We have the spirit of a puppeteer and Hogwarts is our playground Mar 10 Juin - 11:43
Eugenia & Simon
one day we rules this place together like king and queen
Les lendemains difficiles, Simon avait toujours trouvé cette expression moldue utilisé couramment dans le monde sorcier aujourd’hui, comme parfaitement désuète et ridicule et pourtant il en était là, percevant dans le simple fait de ce lever ce matin dans sa chambrée, un acte des plus téméraires, car aujourd’hui commençait ces lendemains sombres où il devrait très certainement garder profil bas. Et pourquoi tout à coup le descendant des Thornquill semblait rabaisser son caquet, lui si fier et si hautain en toutes circonstances ? N’y avait-il pas là une raison de cause à effet ? Il y en avait bien une, qui prenait sa source directement dans les évènements du 2 mai, ce jour de commémoration, ou par Merlin il avait osé poser le pied en compagnie de Rosenwald et Selwyn, et bien qu’au fond il ne pouvait se résoudre à vraiment en vouloir à Anarchy qui avait mis en pratique ce que Simon pensait en lui-même très fort, il n’arrivait pas à s’enlever de la tête la manière si stupide par laquelle ils avaient été rattrapés par Rosier et Davies, ils n’avaient été que des pauvres débutants, mais heureusement pour Ernest et lui, l’Inquisiteur de Poudlard ne les avait pas cloué au pilori immédiatement, néanmoins aujourd’hui même à 14h le Thornquill savait qu’il risquait de se faire passer un violent savon dans le bureau du langue de plomb, lui qui avait toujours essayé de garder la tête haute mais sans jamais faire de vague, voilà qu’il se retrouvait au cœur même des évènements et il n’aimait vraiment pas du tout cela. C’est ainsi qu’après s’être lavé et habillé, Simon se lambina jusque dans la salle commune, sa sacoche sous son bras, laissant délibérément ses petites pierres et fioles qu’il y entreposait teinter à mesure que ses pas l’emmenait jusqu’à un canapé libre face à l’âtre de la cheminée. Sans dire un mot sans faire un geste, le Serpentard resta là immobile, observait la courbe des flammes et essayant de libérer son esprit, espérant faire ainsi disparaitre les nouvelles rides qui lui barraient le front malgré son jeune âge. Sans qu’il ne le remarqua venir, Ernest vint prendre place à ses côtés, et avec un regard dépité le garçon semblait chercher en lui un quelconque réconfort, pas besoin de paroles entre eux, ils n’étaient pas des grands bavards ils le savaient tous les deux, ainsi ils n’avaient pas besoin de se forcer. Dégainant un sourire presque paternel au garçon Simon lui tapota l’épaule en signe d’encouragement, après tout ils étaient deux dans cette galère dans laquelle Anarchy les avaient fourré. Mais alors qu’il s’apprêtait à remballer ses affaires et à se diriger avec son nouveau petit protégé à la bibliothèque, une autre présence s’ajouta au duo, une présence qui tendis Ernest aux cotés de Simon tandis que ce dernier sentait une chaleur diffuse s’emparer de lui à la vie de la beauté blonde qui apparaissait devant ses yeux. Eugenia Bogart voulait lui adresser des paroles importantes, la curiosité de Simon était piquée au vif, mais les raisons de cet entretien ne lui était certainement pas étrangères, après tout ils n’avaient pas parlé depuis ce jour ou Anarchy avait sommé leurs camarades d’aller à la recherche de la pierre d’Anelore et il avait bien vu dans son regard que la jeune femme ne laisserait pas cela en l’état sans avoir une explication, surtout depuis qu’il s’affichait ouvertement avec Rosenwald, qui était, et Simon le savait bien, l’une des proies en chasse gardé de la demoiselle. Abandonnant Ernest, Simon emboita le pas d’Eugenia sans un mot restant à un bon mettre d’elle, attendant de voir où elle voulait l’emmener, de là il pouvait observer les reflets doré de la chevelure de la sorcière, la courbe de ses hanches et de ses jambes, son corps rond et souple qui se mouvait à quelques mettre de lui. Mais Eugénia ne possédait pas seulement un physique attrayant, elle avait un esprit affuté et manipulateur, une manière bien à elle de voir le monde et avant toutes choses c’était cela qui avait séduit Simon. Leurs pas les menèrent sans surprise jusqu’à la salle sur demande qui leur présenta sa porte à la volonté d’Eugénia. Sans un mot, et n’ayant pas ouvert la bouche depuis leur sortie de la salle commune, le Thornquill entra, découvrant cette salle si semblable à celles que l’on décrivait dans les livres parlants de guerres et de stratégies diverses. Un mince sourire s’esquissa sur les lèvres du perfide oiseau. Les paroles d’Eugénia se firent donc entendre, rien n’étonnait Simon, mais il écoutait, il n’avait rien à gagner en lui répondant sans réfléchir et Eugénia le prendrait certainement mal si il se montrait léger et distant avec elle, leur relation était basée sur un respect mutuel et une confiance que Simon n’accordait qu’a peu de gens, alors il se devait de laisser la jeune femme aller jusqu’au bout de sa pensée. Laissant sa sacoche se poser contre le pied de la table, Simon prit appuie dessus, observant la carte qui se présentait à lui, une belle reproduction des couloirs du château.
« - Eugénia … » la voix persifflante de Simon se voulait indolente en vu de calmer la jeune femme. Il était temps de tout lui expliquer mais serait-elle en position pour l’écouter ?
« - Rosenwald est un atout, un atout que personne n’a su utiliser jusqu’ici et je pense connaître son point faible et par là même … celui d’Elphias. » prononcer ce nom rendrait forcément la Bogart susceptible aux arguments du Thornquill, et il ne voulait pas lui mentir, il avait un plan soigneusement préparé dans son esprit, et toutes les pièces commençaient à se mettre en place dans son esprit.
« - Ce n’est pas qu’à cause de la pierre, mais tu comprends aussi que si elle répond aux attentes que nous avons mis dedans, nous pourrons ainsi réussir à atteindre tous nos objectifs, les tiens et les miens. Ne vois-tu pas ce qui ce profil ? »
La voix du Thornquill s’emballait, il se sentait de nouveau emplit de tout l’espoir de la réussite qu’il espérait depuis tant d’années, de tous ces projets qu’il espérait ne pas avoir fait en vain, et de tous ces sacrifices qu’il s’apprêtait à faire pour la atteindre son but celui qu’il c’était fixé depuis sa petite enfance.
love.disaster
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