oum. Boum. Les battements de son cœur pulsaient dans sa main meurtrie, le regard froid elle continuait d'avancer sous les regards effarés de ceux qu'elle rencontrait. Avance calmement, reste digne. Elle n'eut pas un ralentissement, pas un geste, pour ces élèves qui gloussaient de la trouver si mal en point. Il fallait qu'elle le voit, face à lui elle n'aurait pas honte... L'affection qu'elle nourrissait vis-à-vis du professeur d'arithmancie dépassait l'entendement, comme à chaque fois qu'elle se laissait aller à aimer. Ils s'étaient trouvés dans la bibliothèque, elle avait été longue à revenir auprès de lui. Au début, Eugenia n'était qu'une ombre qu'il pouvait apercevoir à la sortie des cours de septième année, se plaisant à venir chercher Haimon plus que de coutume juste pour une œillade, un sourire, remplit de sous-entendus interdits. Puis, un beau jour, elle n'était pas repartit et comme si leur unique conversation ne s'était jamais arrêté, elle lui parla d'alchimie et de tatouage. Ils ne s'étaient plus quitté, lentement mais sûrement, à grands coups d'honnêteté et de patience, Heath avait fait tomber chacune des barrières de la Bogart. Combien de coups de sang avait-il subit ? De moqueries, de regards acerbes, quand il osait parler amour ou bonheur ? Elle lui avait tout fait subir mais il était resté, si bien qu'une relation de confiance avait pu naître.
Son pas claquait dans les couloirs, le souvenir de la dispute camouflée sous des pensées qu'elle ne voulait pas avoir. Ne pas réfléchir à ce qui venait de se passer, oublier un instant pour ne pas s'emporter, soit patience. Alors, parce qu'elle était trop confuse pour cesser de réfléchir, que le froid s'insinuait en elle, faisant ressortir la douleur des coups, elle ne put s'empêcher de s'interroger sur la façon dont elle courait auprès de lui. Elle avait eu peur quand le jeu avait été trop loin, quand elle avait comprit qu'elle ne se contentait plus de flirter avec l'enseignant, elle le voulait dans sa vie. Ses pas la conduisait auprès de lui et cela l'effrayait d'avoir autant besoin de lui. Je m'affaiblis, pensa-t-elle avait mauvaise humeur alors que son regard croisait un uniforme vert et argent. Un jeune camarade qu'elle ne connaissait pas mais qui eut le malheur de lui faire penser à Simon. Thornquill, son secret à elle, la seule chose dont elle n'avait pas parlé à Heath. Il savait la vérité sur Serena, elle avait craché le morceau quant à la responsabilité du père d'Ernest dans la mort du sien ; il connaissait sa peur de voir Haimon l'abandonner pour une autre et ses amitiés avec d'autres maisons. Mais Simon, non. Elle n'aurait pu dire pourquoi, il était à elle, voilà tout. C'était sa seconde oasis, son bonheur à elle et en parler c'était briser la magie qui les entouraient. Alors que les escaliers tournaient, Eugenia nota qu'au fond elle recommençait la même erreur, qu'elle n'était pas bien compliquée à attraper. La nouvelle du mensonge de sa mère ébranlait insidieusement sa confiance en elle. Je me gausse d'être indomptable mais je ne suis qu'un chien face à mon désir. Le désir qu'avait éveillé Simon en elle, si fort qu'elle n'avait pu résister à l'alchimie de leur corps. Le désir étrange, sur lequel elle ne pouvait mettre de nom, qui la poussait à torturer Haimon à chaque fois qu'elle croisait son regard. Et maintenant, il y avait Heath. Elle courait presque auprès de lui, muée par le besoin d'être réconfortée, de se sentir protégée et pas jugée. Le désir vivace, ambiguë, que cet homme provoquait en elle la perturbait mais elle ne pouvait fuir. Face à sa porte, elle sentit le besoin de ses mots, de son regard approbateur, alors qu'elle toquait.
Peux-tu lancer le sort d’insonorisation ? Je vais avoir quelques difficultés, commença-t-elle sans préambule à peine la porte fermée. Elle leva sa main gauche pour lui montrer l'étendue des dégâts, j'espère que ça va vite se soigner car je ne suis pas encore ambidextre et, non, ne me propose même pas d'aller à l'infirmerie.
Elle était dans un triste état mais son visage ou sa main n'était rien face à l'éclat de ses yeux et au ton de sa voix. La noirceur de son regard trouvait écho dans ses mots durs, le ton haché, à bout de souffle qu'elle employait. Ses mouvements dans l'appartement étaient saccadés, incertains, elle tournait en rond, bras croisé puis défaits sans qu'elle prenne le temps de donner sa main à Heath.
Avant que tu demande, c'est un petit cadeau de Serena. Elle se passa nerveusement la main sur les yeux, ses mots fusaient, tout ce qu'elle avait retenu depuis l'altercation grondait, prêt à sortir, j'ai insulté son père et elle m'a lancé un sort, enfin je ne suis pas certaine que ce soit volontaire mais cette garce à réussi son coup. Mais tu sais ce qu'il y a de pire là-dedans ? C'est ce qu'elle m'a dit. Son père est un lâche enfermé à Azkaban, enfin c'est ce que je croyais. Sa voix commençait à monter, quelques éclats de colère transperçaient le ton calme qu'elle essayait désespérément de maintenir, ses déplacements se firent plus nerveux, Eugenia n'était plus qu'une grenade menaçant d'exploser. Ma mère m'a toujours dit que son père était à Azkaban parce qu'il l'avait mérité. Et je l'ai cru ! Je hais les lâches ! Je HAIS ces hommes qui attendent sans prendre part, pire, je ne SUPPORTE PAS ceux qui mettent en danger leur famille. Ce sont des hommes, quitte à ce que nous nous effacions autant que ça serve ! Son père était tout ça. Pour moi il était tout ça et voilà qu'elle me balance à la gueule que ma mère m'a mentit ! Que ma famille a monté un complot contre la sienne, que c'est le père d'Eren qui aurait dû être en prison et pas le sien ! Elle y croit, elle est persuadée que ma mère a mentit ! Mais pourquoi elle aurait fait ça ? Le ton se fit plus apitoyé, après toutes leurs conversations sur la famille Bogart, Heath avait finit par saisir tout l'amour que sa protégée portait à sa mère. Médéa n'avait jamais été méchante envers Eugenia, elle lui avait toujours donné assez d'affection et d'explication pour que jamais son enfant n'ose s'opposer à elle. Médéa avait réussi un coup de génie en élevant de la sorte Eugenia, sa fille ne se contentait pas de l'aimer, elle ne voulait pas la décevoir. Il y eu un silence, elle se rapprocha de lui pour le toucher avant de se raviser, tu crois qu'elle a raison ? Que ma mère m'a mentit pour mieux me manipuler ? Que je ne vaux même pas assez pour qu'on me dise la vérité ? Heath je comprend Serena... A sa place j'aurais détesté la première branche... J'aurais été tellement plus ignoble qu'elle, je lui en aurais fais voir de toutes les couleurs... Heath, y a la rumeur qui court que je ne suis pas la fille de mon père... Sa gorge se serra alors qu'elle croisait encore plus ses bras autour de sa poitrine comme si elle voulait retenir ces vérités qui ne demandaient qu'à sortir, si ma mère m'a menti pour Serena elle peut m'avoir mentit sur ça aussi. Je lui ressemble, y a quelque chose... J'arrête pas d'y penser depuis que Guillem a répandu la nouvelle, je n'en dors plus et là, avec ce que Serena m'a dit... J'arrête pas de me demander si c'est vrai, si Elphias n'a pas tué mon père juste parce qu'il était jaloux... Si... Heath je ressemble un peu à Ernest non ? Est-ce que je lui ressemble ? DIS MOI QUE JE NE LUI RESSEMBLE PAS !
Elle porta ses mains à son visage, effrayée par ses propres mots, par ce cri qui lui avait enfin échappé. Il y eu un silence qui lui paru interminable, son regard le suppliant de l'aider, de la résonner, de faire n'importe quoi pour que ces questions sans réponses cessent de la bouffer nuit et jour. Ne la laisse pas m'atteindre... souffla Eugenia, sans qu'elle puisse dire si elle parlait de Serena ou de Médéa.
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Sujet: Re: On finit toujours par succomber à nos tentations [-18] Lun 24 Mar - 17:30
On finit Toujours par Succomber à nos Tentations
Heath & Eugenia - 25 Décembre
Heath se trouvait allongé chez lui, délicieusement vautré dans son canapé avec un bon bouquin. Il réfléchissait plus qu'il ne laissait à vrai dire car sa vie changeait beaucoup pour lui, et malgré que ce soit Noël aujourd'hui, il n'avait pas eu le coeur d'aller au bal. Trop perturbé par Eugenia Bogart et leur récent rapprochement à la limite du flirt, il avait préféré rendre visite à des amis la veille et rester en cocon ce soir pour se reposer un peu et mettre un peu sa vie au clair. Il avait parlé de son tourment avec Elizabeth et le conseil avait été le même que sa propre conclusion : vivre ce qu'il avait à vivre peu importait le politiquement correcte et le côté un peu malsain de cette ... relation. Le professeur était néanmoins assez perturbé, notamment sur ce que lui même pouvait ressentir.
Eugenia était magnifique, spirituelle, douce et fougueuse à la fois. Elle avait cette force de vivre, cette envie de vaincre, ce courage aussi et ce besoin de se rebeller. Heath trouvait en elle la douceur, la tendresse et la beauté de Daria, mais avec cette personnalité charismatique et cette agressivité que la belle russe ne possédait pas à l'époque. Eugenia représentait tout ce qu'il avait aimé chez Daria et tout ce qui lui avait manqué avec elle aussi. C'était perturbant de ressentir cela pour une fille aussi jeune, et qui plus est une élève, mais Heath n'avait pas honte, Eugenia était une jeune femme exceptionnelle et peu lui importait ce qu'on pourrait apporter comme jugement.
Depuis leur rencontre à la bibliothèque, la jeune fille et le professeur s'étaient retrouvé de nombreuses fois. Au début, elle n'osait qu'accompagner son cousin en cours ou venir le chercher, et croiser ainsi son regard quelques instants. Puis un jour, elle avait échangé quelques mots avec lui à nouveau, elle était restée après un cours en se débarrassant de Haimon Bogart. Une fois, une autre puis encore une autre. Elle avait fini par rester auprès de lui toute une soirée. Ils avaient dîné, beaucoup discuté, de tout, de rien, de tatouage, d'alchimie, de sa famille, de l'amour, de la vie, du bonheur. C'était un puis sans fin de divertissement et d'admiration. Ils partageaient tellement ensemble, avec toujours un peu de tendresse, un effleurement, une étreinte pour se dire au revoir, une bise un peu plus longue pour se saluer ... Mais sans jamais dévier, plus que cela.
Pourtant, ce n'était pas faute d'envie. Leurs doigts se rejoignaient quand ils se perdaient dans une conversation passionnante, leurs regards ne se quittaient pas, ou seulement pour se découvrir avec un air mi gêné mi mutin. Mais ils s’asseyaient toujours l'un en face de l'autre, malgré leurs genoux qui se frottaient, il ne se passait rien de plus. Heath ne voulait pas la braquer, ni la brusquer, ni faire le premier pas, ou pas tant qu'il pourrait se retenir. Il y avait de la pureté et de l'innocence dans leur relation, de la douceur, quelque chose de ténu et fragile qu'il ne voulait pas briser. Après tout, leur relation évoluerait comme elle le pourrait et accélérer les choses n'avancerait à rien, à part casser le lien particulier qui les unissait.
Comme si Heath et Eugenia était unis par la pensée, alors qu'il avait cette réflexion, sa porte fut ébranlée. Il n'eut pas besoin de se ruer ouvrir pour savoir que c'était Eugenia. Néanmoins, il ne s'attendait pas à la voir arriver dans cet état. Elle portait encore sa robe de bal et tenait sa main gauche en l'air pour lui montrer une grosse plaie qui saignait abondamment. Heath faillit avoir un haut le coeur en voyant le sang qui coulait le long de son avant-bras et voulut se précipiter sur elle pour la soigner avant qu'elle n'entre dans son appartement comme un furie en lui ordonnant presque d'insonoriser les lieux avant qu'elle n'explose, loin de son attitude froide et distante dans laquelle il la connaissait le plus souvent. Même si ils étaient proches et qu'elle se confiait à lui, elle avait quand le réflexe de cette distance qu'elle avait tant appris à mettre entre elle et les gens.
Elle se lança dans une tirade furieuse, lui racontant toute l'histoire alors qu'Heath venait de lancer son informulé et refermé distraitement la porte derrière la silhouette fine et désirable de la jeune femme. Ses joues étaient rougies et elle fulminait, manifestement furieuse comme si elle se sentait humiliée, sensation qu'elle détestait par dessus tout être amenée à ressentir. Alors, voyant bien qu'il ne servait à rien de s'avancer avec un mouchoir de soie pour éponger délicatement le sang qui perlait de sa main, ni de lui proposer une tasse de thé, Heath l'écouta simplement en restant en retrait, la laissant évoluer comme le fauve en cage qu'elle était alors qu'elle lui expliquait la situation.
Serena. Ca faisait quelques temps que Eugenia savait la vérité sur elle et sur son nom. Heath restait très attentif quand Eugenia lui expliqua, essayant de se remémorer les détails de l'histoire de sa cousine qu'elle lui avait raconté. Puis elle passa à son père, et à cette rumeur sur un lien entre les frères Rosenwald et Médéa Bogart qui se diffusait en ce moment et sur ses doutes de l'honnêteté de sa mère envers elle. Heath pinça les lèvres alors qu'Eugenia se mettait à crier sans la moindre retenue pour qu'il lui dise qu'elle n'était pas comme lui. Elle avait le souffle court et la voix éraillée quand elle le supplia de ne pas la laisser ... Heath réagit alors par instinct et s'approcha d'Eugenia en un pas, réduisant la distance entre eux. Il posa une paume sur sa joue et la prit fermement contre lui, un bras autour de sa taille, son visage dans son cou alors qu'il soufflait doucement pour réussir à la calmer. Il respira lentement le temps qu'il la sente tressauter entre ses bras, maintenant son étreinte pour qu'elle sente qu'elle n'était pas seule.
"Chuuuuut viens là, calme-toi, là, ça va aller ma chérie, ça va aller. Je suis là, je ne te laisserais pas, d'accord, alors ne t'en fais pas, ça va aller, je te le dis !"
Il fut difficile pour lui de s'éloigner d'elle mais quand il la sentit se détendre contre son torse, sa poitrine fine cessant de monter et descendre frénétiquement en rythme de ses hoquets. Elle reprenait peu à peu son souffle alors qu'Heath caressait doucement ses cheveux. Il la tint encore par la taille pour l'emmener s'asseoir sur le canapé, maintenant son étreinte pour la soutenir. Sa main gauche agrippée à sa chemise laissa une traînée de sang sur son dos et son torse, mais bizarrement, le professeur n'en avait cure. Il fallait qu'il prenne soin de sa protégée, à commencer par soigner cette vilaine blessure. Une fois assise, il posa un coussin sur ses genoux et cala son poignet dessus alors qu'il attirait à lui de quoi nettoyer la plaie. Point de magie, c'est avec un coton imbibé de désinfecter qu'il nettoya doucement, tapotant la coupure en essayant de ne pas trop faire souffrir Eugenia.
"Je t'assure que tu ne ressemble pas à Ernest plus qu'une cousine ne ressemble à son cousin. Ce que t'a dit Serena était pour te faire du mal car tu lui en as fais. Il ne faut pas t'emballer comme ça, ma chérie, elle ne cherche que cela. Comme tu l'as dis, tu aurais voulu te venger à sa place, c'est exactement ce qu'elle essaye de faire. Elle veut te pousser à bout, il ne faut pas que tu rentre dans son jeu. Reste tranquille, je vais te mettre un bandage et après je vais faire du thé. Tu ne proteste pas et tu respire gentiment. On va en discuter, tu reste autant que tu veux, toute la nuit, s'il le faut ... Je ne te laisserais pas, d'accord ?"
l la prit dans ses bras et, sans qu'elle ne le veuille, ses larmes se mirent à couler. Violentes, agressives, pleines de sursaut qui la faisait hoqueter, sa douleur coulaient sans retenue dans les bras de l'homme. Ses ongles enfoncés dans son dos s'agrippaient à lui, ses larmes trempait sa chemise, elle se sentait si vulnérable, si fragile, ne me lâche jamais. Toute cette carapace dans laquelle elle s'enfermait, cette attitude distante, ces mots venimeux, n'étaient qu'un masque minable pour cacher sa si grande fragilité. Elle n'était qu'une jeune femme qui n'avait jamais eu d'enfance, aux épaules qui supportaient des espérances qui n'étaient pas les siennes. Eugenia ne cessait de pleurer sa peur d'être la sœur d'Ernest, que sa mère l'ait déçue et tant d'autres choses. Dans ces bras elle se sentait bien, il était là pour elle, il ne demandait rien. Il ne convoitait ni son titre, ni sa richesse ou même un plaisir coupable. Ils étaient tellement plus que cela. Ne me lâche pas, souffla t-elle pour elle-même. Alors que ses larmes s’espaçait, elle sentit son odeur au creux de sa nuque, la douceur de sa peau sur ses lèvres pincées et son cœur battant au rythme du sien. Son regard, sa voix, sa douceur, son honnêteté et tout ce qu'il représentait, elle voulait tout ça, elle avait besoin de ça. Ce n'était pas qu'un homme ou une amitié, non, il représentait l'espoir. L'espoir qu'un jour elle pourra réaliser ses rêves, l'espoir qu'il y aura toujours quelqu'un pour la soutenir et ce peu importe ses choix. Et lui, ne voyait-il encore que Daria en elle ? Non... Elle ne sait pas comment ni si elle y arrivera, mais elle va le soutenir, le protéger. Dans ces conflits familiaux, dans ces histoires magiques qu'elle aimerait oublier, elle se fit le promesse qu'il y trouvera aussi son bonheur.
Je deviens une rêveuse idéaliste...
Il s'éloigna, le regard toujours baissé Eugenia se laissa faire, reviens... Il l'aida à rejoindre le canapé alors qu'elle ne voulait plus être soignée, ces bras c'était le meilleur réconfort qu'il puisse lui offrir. La dispute, la colère puis les larmes, c'était beaucoup, même pour elle. La fatigue enveloppait son esprit cotonneux, il entreprit de la soigner sans magie ce qui haussa un sourcil étonné chez la demoiselle alors qu'elle grimaçait sous l'alcool piquant. Tu as sûrement raison mais elle avait l'air si sincère... Elle a appuyé là où ça fait mal, enfin, je l'ai cherché. C'est juste ça, rien de machiavélique, pas de complot, elle était juste méchante, souffla t-elle sans lâcher la compresse des yeux. Oui, elle avait provoqué sa cousine et mal lui en avait prit, mais même si elle était à l'origine du problème, Eugenia ne pardonnait pas pour autant l'attaque à Serena. Elle avait tout ce qu'elle désirait, une belle vie, des amis, elle ne pouvait pas supporter une petite vérité ? Qui avait raison ? Eugenia voulait croire Heath mais les yeux de sa cousine la hantait toujours. La vérité, elle qui se baladait dans le mensonge avec aisance était avide de sincérité. Ses yeux clairs se relevèrent sur l'homme, lui, il ne mentait pas. Il était toujours honnête, pas de demi-mesure, pas de vérité cachées. Eugenia détourna son regard sur le mur, elle avait définitivement un faible pour ces gens honnêtes, purs, pour ce qu'elle ne sera jamais. Elle pensa à Vincent, qui était si sincère que s'en était déstabilisant ; à Simon qu'elle comprenait sans même un mot, même s'ils étaient roi dans les cachotteries ils ne pouvaient se mentir et... il n'y avait plus grand monde. Elle n'ouvrait pas son cœur souvent et, quand ça arrivait, il fallait avouer que c'était toujours parce que l'autre avait fait preuve d'une certaine sincérité. Je ne suis pas sûre qu'il y ai grand chose à discuter, comme tu as dis elle voulait me vexer et j'ai sauté dans le piège. J'en ai marre de cette famille... Ce n'était pas nouveau, si elle pouvait tout abandonner elle le ferait. Si sa mère lui mentait, à quoi bon continuer ? A quoi bon se sacrifier encore et toujours pour des personnes qui ne la respectait même pas ? Il parla de faire du thé et cela la tira de ses réflexions, de sa main valide elle attrapa la sienne et le tira vers elle jusqu'à ce qu'il s'assoit. T'as dis que tu ne me laisserais pas, le retient-elle avec un brin d'autorité, me lâche pas... Elle était si épuisée par tout ça, elle n'aurait peut-être pas du venir. Il la calmait, avait cet effet apaisant sur elle qui la rendait vulnérable, simple, dénudée. C'était noël et Eugenia n'aspirait qu'à de la quiétude. Noël... le bal lui semblait si loin. Sa belle robe était toute abîmée, dire que ce matin encore elle en essayait trois différentes, que ses pensées étaient toutes à ce choix décisif. Elle avait opté pour la plus sensuelle, la plus mystérieuse. Une longe robe noire à bustier, moulante, qui devenait transparente au niveaux de ses jambes. Elle connaissait ses atouts, ses longues jambes parfaites, sa poitrine, c'était indécent de mettre en valeur tout ce qu'elle avait de beau mais les regards qu'elle avait surpris valait le coup. Maintenant toute sa jolie tenue était gâchée.
Eugenia sourit à Heath, tu n'es pas venu ce soir... Sans lâcher sa main qu'elle emprisonnait dans ses doigts fins, elle reprit la parole avec un peu d'amusement dépité, tu as le don de me calmer en trente seconde, ça m'agace, et elle lui poussa l'épaule avec affection, je ne sais pas si tu mérites ton cadeau de noël. Dans une malle enchantée dormaient beaucoup de cadeaux. Des objets qu'elle avait acheté en pensant à ses amis, sur un coup de tête, mais qu'elle n'avait jamais osé donner. Traités de potions à ne pas mettre entre toutes les mains, livres sur les créatures magiques, partitions, bijoux masculins ou objets magiques en tout genre... elle en avait utilisé la plus part, incapable d'aller voir ces personnes et de leur offrir ce petit présent. Récemment, deux bouts de parchemin avaient rejoins sa galerie aux trésors, en plus d'un livre qui lui avait fait penser à lui. Non, tu ne le mérite pas, dit-elle en riant doucement tout en lâchant sa main et le poussant pour qu'il aille chercher le thé. Alors qu'il se levait et qu'elle le regardait se mouvoir, elle avait les excuses pour son comportement au bord des lèvres, une petite envie de partir aussi car elle était un peu trop bien ici, mais tout cela se noya dans la tasse fumante qu'elle fit claquer contre la sienne, joyeux noël, Heath.
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Sujet: Re: On finit toujours par succomber à nos tentations [-18] Dim 6 Avr - 22:36
Lorsque Heath s'appliquait à nettoyer tant bien que mal la blessure en retenant cette peur viscérale qu'il avait de voir le sang couler, Eugenia s'abandonna davantage à lui, déplorant cette famille qui était la sienne. Le coeur d'Heath battit un peu plus fort alors qu'il hochait passivement la tête, l'air grave. La famille, c'était ce qu'il y avait de plus précieux, de plus pur, de plus sacré. A ses yeux, ça représentait aussi bien l'avenir que le passé, le réconfort d'un foyer et la liberté d'en changer puis d'y venir s'y ressourcer. Les parents, ceux qui donnaient la vie, généreux et intègres, abandonnant le fruit de leurs entrailles à une vie qu'il espérait douce et clémente. La chevauchée tumultueuse de la l'histoire de chacun était mue par ce ciment, cet encrage. Tout mouvement, tout ce qui était entrepris, c'était l'origine et le but de tout. Il était donc douloureux pour Heath d'entendre sa belle Eugenia renier d'un mot ce qui était le plus précieux pour lui.
Mais il savait sa situation, il savait sa solitude et la dureté de son existence au sein de ce clan, de cette tribu, plus proche d'un fonctionnement de communauté archaïque des liens indéfectibles que Heath entretenait avec sa propre famille. Trop de mensonge, de trahison, trop de haine et de mépris. La famille, c'était l'amour. Alors si Eugenia en venait à haïr la sienne, où trouverait-elle l'amour ? Heath caressa doucement son poignet, là où la plaie était profondément ancrée. Il se souvenait ce jour où tout avait commencé entre eux, ce jour où déjà la peau opaline avait caressé la sienne à la découverte de ses propres encrures. Si Eugenia était seule, perdue. Si elle ne savait plus ou aller, ne savait plus à qui se fier, alors Heath deviendrait sa famille !
"T'en fait pas, si celle que tu possède ne te rend pas heureuse, alors je serais ta famille. Les liens, il n'y a pas que ceux de sang, il y a ceux qui se créent, ce qui s'écrivent à l'encre nue ..."
Il mélangea le sang qui coulait de la plaie d'Eugenia à l'encre du coeur qu'il possédait au creux du poignet, tatouage qu'il lui avait déjà expliqué en détail ... Mais il devait s'éloigner à présent, leur lien devenait trop fort, il s'en sentait ceint, étreint et c'était d'elle qu'il voulait se rapprocher pour se sentir à nouveau vivre. Il refusait de briser l'équilibre qu'ils avaient instaurés. Si les limites étaient rompus, ce ne serait pas par lui, il s'y refusait. Elle voulut le retenir alors qu'il voulait chercher le thé, enroulant ses doigts aux siens avec possessivité, une moue mutine refusant qu'il ne la laisse.
Heath était faible face à son sourire et à l'étreinte de ses doigts. Il avait besoin d'elle, de son contact, de sa peau contre la sienne. Si elle en avait décidé ainsi, alors, il resterait assis près d'elle et honorerait sa promesse : il ne la laisserait pas. Pas tant qu'elle ne serait pas prête à voler de ses propres ailes. C'était d'ailleurs cet engagement tacite qu'il avait pris avec elle, l'entourant d'un cocon protecteur jusqu'à ce que le magnifique papillon prenne son envol. Il n'espérait pas être celui avec lequel elle voulait arpenter le ciel, aux milles lueurs, l'air du vent, de la brise qui soufflait au dehors. Elle lui parla du bal, de son absence. Oui, il n'était pas venu. Il n'avait pas eu le courage. Et si il était venu qu'aurait-il vu ? Il n'avait même pas demandé à Eugenia avec qui elle s'y était rendue ... Il ne devait pas se montrer jaloux, elle ne lui appartenait pas, elle était la liberté. La princesse indienne qui saute de la falaise et plonge dans la rivière, l'esprit de la montagne, de la forêt, qui court et se meut parmi les arbres. Heath n'avait aucun droit sur elle, à part celui d'être prêt d'elle tant qu'elle le désirait.
"Non, non, je ne suis pas venu, j'avais ... à faire. Ailleurs."
Heath eut un frisson lorsqu'elle effleura, taquine, son épaule, lui en voulant de parvenir à l'apaiser ainsi. Le professeur eut un sourire, presque un rictus. Il ne se connaissait pas de telle vertu, lui qui avait plutôt tendance à provoquer rancoeur et discorde autour de lui. Elle parla enfin du cadeau de Noël qu'elle avait pour lui. Heath eut un autre sourire, beaucoup plus fourbe. Lui aussi avait un cadeau, un cadeau ... personnel. Mais il ne savait pas comment réagirait la jeune femme. Ils avaient le temps pour ça, après tout. Elle le laissa enfin se lever pour chercher le thé et il rapporta bientôt un plateau avec deux tasses fumantes. Eugenia prit la sienne avec grâce et la fit tinter doucement avec la sienne en murmurant "Joyeux Noël". Que son prénom avait une teinte suave et sucrée entre ses lèvres pleines. Que cette jovialité étreignait sa poitrine et enflammait ses reins. Que sa douceur dans sa fougue le faisait déborder en lui même et manquait de le submerger. Que son sourire attisait ses démons. Que sa bouche se mouvait sensuellement. Que sa langue sortait, rose et veloutée, pour humecter ses lèvres.
Heath se pencha et au mépris des tasses de thé brûlante, glissa une paume furieusement avide de la peau pâle d'Eugenia dans sa nuque. Il caressa sa gorge une seconde alors que ses pupilles asymétriques dévoraient son regard irisé. Il s'était interdit de succomber, mais il était faible face à ses passions. Il ferma les yeux et posa tendrement ses lèvres sur les siennes. Les mèches rebelles de sa chevelure dore effleurèrent son front quand son pouce s'abandonna sur sa joue. Son bras s'enroula doucement autour de sa taille fine et la rapprocha de lui avec envie. Sa langue, langoureusement, curieuse, partit à la découverte de sa compagne entre les lèvres entrouvertes de la belle blonde. Le temps s'était arrêté. Il sentait son coeur battre dans sa poitrine pressée contre son torse, ses bras frêles trembler au creux des siens. Dans un soupire rauque, presque un râle, il s'abandonna à la tentation qu'elle représentait tout entière. Il voulait la dévorer ... Dans un murmure contre sa bouche gourmande et rougie de baisers, il lui dit :
'est comme un lien de sang ce que tu viens de faire là, tu le sais ?
Elle lui sourit, plus touchée qu'elle n'aurait pu le dire. Il était adorable, toujours prévenant et prompte à prendre soin d'elle, à vouloir la rendre heureuse et à se donner les moyens pour le faire. Son cœur battit un peu plus fort et elle détourna les yeux pour ne pas qu'il devine son trouble. Les liens qui se créent, les gens que l'on choisi pour former sa famille... Aurait-elle tout échangé si elle en avait eu la possibilité ? Vivre sans sa mère c'était ne plus subir cette pression mais ne plus l'avoir c'était impensable, c'était un vide trop étrange pour qu'elle l'envisage. En faite, à part Serena, elle ne s'imaginait plus sans eux. Sa colère à l’égard de sa cousine ne diminuait pas, la reléguant dans la catégorie « bon pour un échange », mais les autres... Mafalda était comme une sœur pour elle, malgré la petite jalousie qui régnait elle l'adorait. Eren était un grand gamin tordu mais ne plus le voir dans la salle commune était bien trop étrange pour qu'elle y pensa. Ils avaient grandi ensemble, avaient été plus complice qu'elle ne l'avait été avec Haimon. Quant à lui, elle n'osa même pas y penser tellement l'idée était aberrante. Non, penser s'inventer une famille ici était impensable mais ce geste, utiliser sa blessure, la détourner de la sorte, touchait Eugenia. Il faisait beaucoup trop écho à son désir de liberté, son envie de tout plaquer, pour qu'elle y fut insensible. La tasse fumante dans les mains, elle appréciait sa compagnie. Il l'avait calmé et ses tristes pensées s'envolaient pour d'autres instants. Où avait-il bien pu aller pendant le bal ? Elle n'osait pas poser la question, de peur de passer pour possessive, ce qu'elle était puisqu'elle allait bien finir par savoir ce qu'il fabriquait hors des murs. Ou dedans.
Puis l'atmosphère douce, complice, sensuel et propice au bien-être de l'esprit fut bouleversée. Elle sentit sa paume contre sa nuque, vit son regard gourmand et, sans s'y préparer, goûta à ces lèvres qu'elle avait si souvent convoité. Heureusement qu'il avait les yeux fermé car la stupeur qu'il aurait lu dans les siens l'aurait gêné. Il la tira vers lui et son premier réflexe fut de poser maladroitement la tasse sur le canapé alors qu'elle se sentait s'abandonner. Résiste. Ne gâche pas ce que vous avez, s'imposait-elle faiblement alors que son corps répondait au baiser. Un milliard de pensée traversèrent l'esprit d'Eugenia durant ce bref instant, un milliard d'interrogations, de remarques, qu'elle n'écoutait pas. C'est un enseignant. Il a cédé, j'ai gagné. Un autre homme que Simon. On va tout perdre. Quand il la relâcha, elle était encore sous le choc, son esprit martelé par l'unique affirmation qui avait un tant soit peu d'importance. Je ne peux pas faire ça, je ne peux pas, c'est pas comme avec Simon, j'ai pas donné mes règles, je vais m'attacher encore plus. Je vais souffrir. Ne prononce pas mon prénom... Son corps entier réagit à ce simple mot qu'elle avait entendu des centaines de fois, ses lèvres se firent rouge et ses yeux avides. A la prévention, se mêlait le désir, le besoin d'aller plus loin. Il avait franchi la ligne rouge, libre à elle de le suivre. Elle sentait qu'elle devait partir maintenant, prendre la porte et ne jamais revenir, que c'était une erreur, qu'elle s'engageait dans quelque chose sur lequel elle n'avait aucune prise.
Eugenia attrapa ce visage si proche du sien, le serrant entre ses doigts fin elle l'embrassa avec brutalité. Un bref baiser, elle s'écarta sans le lâcher, le besoin, l'envie, se faisait sentir. Son esprit était embué, les pensées étaient mortes. La chaleur de son corps, leurs souffle qui se mélangeaient, elle l'embrassa à nouveau sans se retenir. Si le baiser d'Heath était une tendre exploration, celui d'Eugenia était avide. Elle lui lâcha le visage pour poser sa main intacte sur son torse, lui attrapant le haut de la chemise et envoyant une jambe sur les siennes, pour ne pas qu'il s'enfuit, possessive. La chaleur l'enveloppait, elle avait conscience de chacune des parcelles de son corps touchant celui d'Heath. C'est un étonnant et dangereux noël, lui susurra-t-elle à l'oreille dans un feulement, effleurant de ses lèvres sa douce peau alors que sa main resserrait sa prise sur sa chemise.
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Sujet: Re: On finit toujours par succomber à nos tentations [-18] Jeu 17 Avr - 20:03
Lorsqu'Heath s'éloigna d'elle, un goût d'inachevé sur la langue alors que le parfum unique d'Eugenia l'envahissait, l'enrobant tout entier dans une vapeur enivrante, il avait le coeur battant, la respiration haletante, la peau brûlante. Son regard parcourut l'empreinte de ses lèvres sur celles d'Eugenia, le bordeaux presque noir de sa bouche se mêlant au rouge carmine de celle de la jeune femme. Son pouce s'égara sur le velouté des pétales satinées vermeilles et essuya une trace mêlant leurs deux couleurs. Sur son doigt, il gardait cette empreinte, comme une providence délicieuse de ce baiser si longtemps désiré. C'était réel et cette limite dépassée avec plus de tendresse et de fougue à la fois qu'il ne l'aurait pensé et il avait le coeur ceint d'une émotion nouvelle qui grandissait à mesure qu'il se perdait dans son regard.
Ce fut elle qui succomba à nouveau et colla ses doigts contre son visage, prenant ses joues en coupe alors que sa langue venait caresser la sienne encore et encore avec une langueur indéfinissable. Heath se laissa faire sans oser bouger un seul cil. C'était à Eugenia de prendre les devants à présent, de lui montrer jusqu'où elle voulait aller. Tout allait si vite -des semaines à se chercher à s'appréhender et à s'apprivoiser, un instant pour dépasser la pudeur et la retenue. Ca ne risquait pas de lui déplaire, comment la paume qui étreignait le col de sa chemise et la jambe qui se glissait autour de son bassin aurait pu lui déplaire ? Il sentait chaque courbe de son corps se presser contre lui, avec une ferveur qui lui faisait dresser les poils sur les bras. Le baiser qu'ils partageaient avait un goût d'interdit qui le transportait bien loin des limites terrestres qu'il avait voulu se poser. Aucun moyen de se retenir, aucune envie d'arrêter là.
"Tant qu'on n'a pas peur, il n'y a pas de danger ..."
Heath se pencha furieusement sur Eugenia et entourant sa taille fine de ses larges paumes, les laissa glisser le long de son bustier. Alors qu'il sentait naître les courbes de sa poitrine sous le tissu, il eut une envie irrépressible d'arracher cette robe avec la rage de l'envie qui naissait dans ses reines. Il la poussa en arrière sur le canapé et vint sur elle, les cuisses entre ses jambes. Heath la regarda un instant, ses longs cheveux dorés étendus autour de sa tête comme une auréole, elle avait l'air d'un ange. D'un ange déchu qui entretenait le pécher et la luxure en se mordant la lèvre, aguicheuse. Son visage lisse et pâle aux joues néanmoins rosies, ses lèvres prunes d'avoir tant caressé les siennes, sa nuque aux carotides palpitantes, ses clavicules saillantes et ce bustier moulant qui se soulevait en rythme avec sa respiration. Cette image le rendait fou et il ne put se retenir d'effleurer un instant sa joue, remettant doucement une mèche qui barrait son front derrière son oreille.
Ses baisers glissèrent de sa bouche à sa gorge blanche, la peau d'albâtre sous sa langue parfumée de vanille et d'ambre. Une fragrance chaleureuse et enivrante qui éveillait ses sens et le poussait à poursuivre ses caresses plus en profondeur. Son bras se perdit le long de son flanc et rejoignit sa cuisse, relevant le muscle de la demoiselle pour qu'elle entoure sa taille de ses longues jambes. L'étreinte était forte, intense. Son visage fouinait dans ses cheveux, se perdant dans son cou avant d'effleurer sa poitrine. Il frotta doucement son visage entre ses seins recouverts de tissu, se perdant dans leurs courbes chaudes. Heath remonta finalement et plongea son regard dans celui d'un bleu profond de la jeune femme. Il ne lâcherait pas Eugenia, il ne l'a laisserait pas, comme elle le lui avait demandé. A savoir si elle voulait rester avec lui.
l la fit basculer et elle entendit la tasse tomber... J'ai envie qu'il soit plus précipité, qu'il plonge sur moi et embrasse une nouvelle fois mes lèvres avec passion. Il place sa jambe entre mes cuisses et je me retiens de les serrer, pour ne pas l'obliger à se blottir contre moi. J'ai chaud, mon corps est tendu et je joue à me mordiller la lèvre inférieur pour le pousser à franchir la limite. Je ne veux pas de sa douceur et de sa patience. Il effleure ma joue en remettant une mèche et je frémis. Sa lenteur est une torture, une flamme lancinante dans mon corps. Il enleve sa main, je sens encore sa peau sur ma joue et ça brûle. Il me regarde avec tendresse, ses yeux sont un poids délicieux. Je sens comme une pression sur ma poitrine, un sentiment diffue que je n'éprouve qu'avec lui. Il m'écrase avec son regard, le souffle me manque. Je dois avoir l'air ridicule. Il me regarde et je vois l'homme, quelqu'un qui a de l'expérience, qui a traversé des épreuves et ça me retourne. Je bouge un peu pour l'inviter à briser son inertie et ma cuisse se colle à sa jambe. Je me sens si jeune, il me fait me sentir jeune. Je ne vais pas être à la hauteur, il doit hésiter. Il ne bouge plus, son regard affectueux est un leurre, une hésitation. Il voit les dix-neuf ans. Il voit Daria ? Je me remets à penser, je ne veux pas. Il me demande si j'ai peur et j'ai envie d'en rire tellement c'est évident. En réponse, je fais un sourire mutin en posa mes deux paumes sur son torse. Sa chemise est de trop. Je me promène sur ce torse, prête à dépasser ma peur. Pas par confiance mais par orgueil. Son regard, la forme de son visage, le corps que je devine sous ces vêtements. J'ai tellement rêvé de ce moment. Je pensais me sentir femme dans ses bras mais j'y suis si fragile. Mon unique expérience, aussi intense et répétitive fut-elle me semble bien maigre. Je ne veux pas penser à Simon maintenant et pourtant il s'impose à moi. Un autre homme que lui. Ça me perturbe. Il plonge enfin sur moi et je soupire de contentement. Je pense, j'imagine, ce que j'aimerais lui faire, les soupirs que je veux lui faire s'échapper, alors qu'il embrasse tout mon corps. Sa bouche est encore plus douce que toute à l'heure. Je le laisse faire, profitant pleinement du désir qui monte en moi. Je me mets à haïr ma robe. Mais qu'il l'enlève ! Mes mains caressent tour à tour ses cheveux, son dos, exerçant malgré moi une pression sur lui pour ne pas qu'il se relève. Enfin ou plutôt hélas, il remonte et m'embrasse. Je n'ai pas envie de parler, je pense déjà trop. Je mens merveilleusement, lui soufflant un "pas avec toi" pour que jamais il ne sache que je crève de peur.
La peur me rend téméraire, je ne supporte pas la paralysie qui me gagne, elle me rend un brin obsessionnelle, j'ai tellement envie de la vaincre que je ne pense plus qu'à elle. Aussi, j'empoigne l'arrière de sa tête d'une main pour le rapprocher de moi. Nos bouches se rejoignent alors que de l'autre main, je m'amuse à enlever méthodiquement les boutons de sa chemise. Le message me semble clair, explicite. Ma main s'arrête au milieu du chemin, j'ai changé d'avis, je me balade sur son visage. Mes lèvres effleurent la commissure de sa bouche, suivent la douceur de sa joue, mordent un bref instant son oreille pour lui murmurer un sensuel et provocateur : "à moins que toi, tu ais peur". En même temps je me remet à le déshabiller. Nos bouches se retrouvent, j'accélère la cadence, sentant monter en moi la chaleur et l'agréable pression dans le bas du dos, très rapidement mes deux mains réussissent à ouvrir cette inutile chemise. Je pose un baiser sur son torse blanc, il n'est pas froid comme la neige et ça me fait sourire, je l'imaginais glacial. Mes mains ! Elles sont toujours froides ! Je les enlève précipitamment et je le regarde comme si j'étais prise en faute. Finalement je n'enlève pas sa chemise, mine de rien je pose ma main contre ma hanche et je me sens tellement bête de penser à ce détail maintenant.
Quand j'ai peur je fonce. La peur me pousse toujours à me dépasser pour la surmonter. Elle fait partie de mon quotidien. Alors pourquoi là je me freine ? J'ai le coeur qui bat à la chamade et je me sens idiote de ne plus bouger. Il va comprendre. J'attrape enfin sa chemise pour la lui enlever tout en l'embrassant à nouveau. Mes jambes qu'il avait invité à s'enrouler autour de sa taille se resserrent. Je le veux. La pression de mes jambes me fait imaginer milles promesses et j'en ai le coeur comprimé. Le canapé me semble petit, j'ai envie de partir explorer son corps mais je ne peux me défaire de lui, de son poids si excitant sur moi. Je tiens à lui. Merde. Je tiens vraiment à lui et mine de rien, ça me bloque.
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Sujet: Re: On finit toujours par succomber à nos tentations [-18] Dim 4 Mai - 16:32
Alors qu'il se blottit contre sa poitrine brûlante, qui se meut en rythme avec un souffle erratique, une respiration anarchique, elle murmure qu'elle n'a pas peur avec lui. Heath laissa sa bouche qui se repaît de goût sucré de sa beau s'étirer dans un sourire. Ses paumes s'affolent, sur son torse, sur son dos et sa nuque, l'attirant sans réussir à l'empêcher de se relever quand ça lui chante. Il a le dessus sur elle, il la tient entre ses bras, elle lui appartient, pense-t-il. Une possessivité narquoise s'empare de lui quand il la serre fougueusement à l'en étouffer. Oui, elle lui appartient et pour toujours dès cet instant. Il veut la posséder et elle le veut aussi. Elle dit qu'elle n'a pas peur mais il sait que si. Il peut même boire la terreur qui la secoue à la source quand il décide finalement de glisser ses paumes dans son dos pour dégrafer son bustier.
Mais elle semble tout à coup plus cavalière, abandonnant son inertie pour s'emparer des boutons de sa chemise qu'elle retire un par un. Mais elle refuse pourtant de terminer son oeuvre et le laissa là, à moitié nu, à moitié achevé, la peau de son torse frémissant alors que chacun de ses tatouages semblent s'éveiller, la couleur éclatante qui brise le blanc cadavérique de sa chair. Elle parait plus intéressée par sa bouche dont elle s'empare avec avidité. Et il la laisse faire, se laisse emporter, échappant seulement un rictus alors qu'il parvient à décrocher la dernière agrafe qui le sépare encore de ses seins blancs, de son ventre pâle et de ses cuisses fuselées. Non il n'a pas peur, un tout autre poison coule dans ses veines. Il voit la vierge pâle, la madone aux cheveux blonds et aux lèvres rouges. Et face à elle, le démon, le tentateur, celui qui la mènera dans la perdition, la débauche au creux de ses reins, le vice qu'il sèmerait entre ses cuisses pour l'en rendre esclave. Il la voulait, elle, l'angélique, la douce, mais la froide et la rebelle aussi. Il la voulait tout entière.
Elle s'attaque à nouveau à sa chemise mais cette fois, elle semble déterminer à s'en débarrasser ! Lorsque le tissu glisse sur ses épaules, il est parcourut d'un frisson qui se prolonge jusqu'au creux de ses reins. La paume glacée sur son torse ne fait que réanimer la flamme qui se consume dans ses prunelles asymétriques et le poussa à arracher enfin cette robe obsolète. Le contact du tissu contre lui n'est plus qu'une torture lorsqu'il s'en défait enfin, laissant le corps de la jeune femme uniquement dissimulé par quelques pans de dentelles noirs qui soustraie sa nudité à son oeil affamé. Ses jambes s'enroulent plus fort autour de sa taille et elle plonge sur son visage pour l'embrasser encore encore jusqu'à en avoir le souffle coupé. Il a un rictus malicieux, un regard presque corrosif quand il se pose sur elle. Ses longs doigts se referment sur ses épaules, ses bras, ses poignets et chaque partie de son corps sur lequel il les appose semble finalement lui appartenir.
Dans un mouvement brusque du bassin, il effleure le sien, se plaisant à faire monter le désir en elle alors qu'il attrape ses cuisses. Sa paume la caresse du genou à la hanche avant de l'obliger à se défaire de lui. Il se redresse, se levant du divan où la robe et la chemise s'oublient déjà en compagnie des tasses de thé encore pleine. Heath prend une seconde, peut être dix, ou vingt, pour savourer l'image qui s'affiche, ancrée dans ses rétines, d'Eugenia étendue presque nue sur son canapé, les cheveux comme une auréole d'or autour d'un visage rouge de baiser et de caresse. Il est fier. De lui d'elle, d'eux, de l'entité qu'ils forment, du tout qui les unit l'un à l'autre. L'aime-t-il ? Sans doute plus que sa propre vie. A cet instant, elle est tout à ses yeux, le monde et peut être plus encore, le ciel et les étoiles, une immense voie lactée qui naissait en son sein et mourrait entre ses jambes. Heath sourit encore.
Il se pencha et l'attrapa entre ses bras, glissant l'un sous ses genoux, l'autre dans son dos. Il la souleva comme si elle n'était qu'une plume légère et fine entre ses mains. Ses lèvres se chevauchaient encore, l'éclat particulier dans son regard gris. Heath se sentit perdre pied quand il l'emmena dans sa chambre. Les portes ouvertes, le salon éparpillé de vêtement, service à thé et coussins éparses, tout cela n'avait cure pour lui. Il la déposa délicatement au milieu des draps de satin noirs et apprécia le magnifique contraste de sa peau sur le tissu. Un froissement lorsqu'il posa son genou pour la rejoindre, un cliquetis lorsqu'il ouvrit sa ceinture, un gémissement étouffé alors que sa langue rejoignait la sienne avec plus de fougue cette fois.
Son torse nu se plaqua contre sa poitrine et il ne fallut que quelques secondes pour que ses doigts viennent s'accrocher à sa hanche. Il se colla contre elle, ondulant contre son corps pour que chacun de ses muscles trouvent contre ses courbes un réconfort torride. Sa main remonta jusqu'à sa poitrine le long de son flanc et laissa glisser la bretelle de son soutien gorge. La chair blanche pointait le bout de son nez et il laissa se perdre sa bouche affamée sur la pointe rosée qui arracha à la jeune femme un profond gémissement. Il remonta finalement sa cuisse contre lui et se frotta à elle pour lui faire sentir son trouble, son émoi, son envie, son besoin. Oui, il avait besoin d'elle à présent. Plus rien n'aurait pu lui faire faire demi-tour. Abandonner le délice de sa poitrine, il posa doucement son front contre le sien et plongea son regard dans le sien. Dans un souffle rauque, il n'arriva qu'à prononcer son prénom avant de se perdre encore au creux de ses lèvres.
nfin ! Enfin il me débarrasse de cette robe encombrante, exposant mon corps quasi nu, juste maquillé par des sous-vêtements de dentelle noire qui suggèrent plus qu'ils ne masquent. Je me laisse emporter, mes jambes se resserrent et, alors que son bassin effleure le mien, je me sens soupirer et me coller à lui. Mon corps est parcouru de frisson qui le contracte, qui me donne une folle envie de précipiter le moment mais il ose me quitter. Ma respiration s'est emballée quand nos bassins se sont rencontré, j'en veux plus, j'ai besoin de plus et il ose s’extirper ? Je le regarde, l'air plus apeuré que je ne le voudrais, mes yeux criant mon désir et ma frustration à le voir si loin de moi. Qu'attend t-il ? Regrette t-il notre emportement ? J'ai tellement peur que cela n'arrive pas, bon sang, mon esprit saute d'une pensée à l'autre avec une telle facilité que je ne peux le suivre. Je crève de trouille mais j'en mourais s'il se refuserait à moi. Vois t-il Darla ? La jeunesse ? Les mêmes questions obsédantes qui me cloue au canapé, m'empêchant de parler alors que je devrais dire quelque chose d'aguicheur. Faire quelque chose d'attirant. Je reste bloquée sous ce regard emprunt d'un désir que je n'ose complètement accepter. Je respire un peu trop fort, sentant ma poitrine se gonfler à chaque inspiration et, un peu simplette, je me réjouie de cet atout.
Comment ne pas le désirer ? Mes yeux s'évadent sur ce torse pâle, nappé de tatouages dont l'encre noir fait de lui une œuvre. Je vois son âge, sa force et cela m’envoûte, m'attire irrémédiablement vers lui. Le caractère, son regard, sa façon de me parler, ne font que renforcer mon désir, ils m'ont fait succomber. Faites qu'il ne s'enfuit pas. Ses mains se glissent sous mon corps, elles sont d'une infime douceur et je m'agrippe à lui, je souris d'un bonheur qui n'a pas de mot. Accrochée à son cou pour ne pas tomber, loin d'être la délicate princesse des livres d'images, je ne résiste pas à la promiscuité et va cueillir sa nuque. Mes lèvres se pressent contre cette peau si douce, je respire son odeur enivrante, laissant ma bouche embrasser, effleurer, lécher, croquer, son cou, son lobe d'oreille, jusqu'à ce qu'il me pose dans son lit. J'ai le cœur qui va sortir de ma poitrine. Je l'attend frémissante, ais-je déjà été aussi impatiente ? Rien ne me paraît aussi important, aussi désirable, que cet instant. Il est tellement incroyable, tellement unique, tellement... les mots manquent pour décrire combien cet homme est exceptionnel. Je me mords la lèvre inférieur alors qu'il m'observe à nouveau, jouant à passer une main dans une bretelle de soutien gorge et l'autre tira très légèrement la dentelle de mon shorty. Une suggestion, une invitation. Nous nous sommes trouvé, dans cette école sale et ignoble, nous nous sommes trouvé et quelle chance ais-je de l'avoir dans ma vie. Mon cœur s'emballe, se serre, je l'aime. D'une façon étrange, hors norme, d'un amour incompréhensible, je l'aime. J'en suis persuadée, de cette drôle de façon que j'ai d'aimer les gens, je l'aime sans limite. Mon émotivité fleur bleue m'amuse, nous ne sommes pas un couple, nous sommes plus que ça.
Je l'embrasse avec passion, mêlant nos langues en un ballet qui me fait rêver. Alors qu'il se presse et que je le sens jouer avec une bretelle, je finis ce qu'il avait commencé, ouvrant sans détour son pantalon et plongeant ma main sur son fessier pour le presser contre mon bassin. Des gémissements m'échappent et, quand il me regarde et prononce mon prénom, je me sens fondre. Je m'enfonce dans les draps, je me noies en lui, aucun mot ne me vient alors que mon désir s'enflamme. Je lui souris de tout mon amour sans cacher mon amusement, le poussant de mes deux mains pour qu'il se redresse. Il me veut. Il n'a pas peur, il ne voit rien de repoussant en moi. La confiance me gagne, la peur s'envole, il me veut plus qu'aucune autre. Face à face, je me redresse assez pour envelopper son bassin de mes jambes alors que je finis d'enlever ce soutien-gorge qui ne cache plus grand chose. Collée contre lui, mes seins nus se pressant contre sa peau et je sens sa virilité. Mes mains caressent son dos, descendent, descendent, jusqu'à ce que je me plaise à enfouir mes mains dans son pantalon. Le tissu du caleçon, protégeant un fessier que je me prend à imaginer, est une délicieuse tentation. Je croque sa nuque, son épaule, lèche un peu sa peau avant de revenir l'embrasser. D'un mouvement habile, je tire sur son caleçon avant de le relâcher d'un coup sec. Alors que je passe mon visage devant le sien, je lui souris avec amusement pendant que la main fautive remonte jusqu'à son torse. Probable que mes ongles le griffent, qu'ils laissent mon empreinte, je frissonne et lui mordille la lèvre inférieur, de ma petite main maintenant immobile seul deux doigts se pressent contre son torse, je joue à les faire marcher vers le bas, les faire remonter, sans lâcher son regard. Même ici, même en cet instant, le plaisir du jeu n'a pas d'égal. J'aime l'amour passionné, enivrant, où les gestes sont des mots.
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Sujet: Re: On finit toujours par succomber à nos tentations [-18] Mar 10 Juin - 10:57
Heath sent Eugenia se redresser contre lui et son air mutin a remplacé cette peur perfide qui lui glaçait le sang quelques secondes auparavant. Elle était belle, radieuse dans cette espièglerie, une déesse grecque à l'esprit aussi volage que son sourire était sincère et troublant. Ses gestes étaient veloutés, ses mains bougeaient avec une grâce et une tendresse qui faisait chavirer Heath et le laissait s'oublier un instant à son jeu. Attrape-moi si tu peux, approche et je m'enfuirais, va-t-en et je reviendrais près de toi. Elle avait cette fougue en elle alors qu'elle laissait ses doigts glisser partout sur son torse sans pourtant ne jamais se perdre plus bas.
Face à face, les jambes entremêlées, Heath se laissait faire avec un amusement presque enfantin. La découverte était encore plus belle que l'accomplissement promettait de l'être et pour l'instant, c'était d'elle toute entière qu'il voulait profiter. Ses paumes ne quittaient pas la courbe fine de sa hanche, triturant cette culotte de dentelle qui refusait pour l'instant de dévoiler ce qu'elle cachait. Mais la faim était trop grande et elle se décuplait en lui alors que les doigts taquins de la blonde retrouvait le chemin de son pantalon béant, ouvert à la caresse, offert à l'exploration.
N'y tenant plus, Heath la repoussa furieusement en arrière et vint la chevaucher avec douceur. La différence de taille entre eux se faisait oublié mais il aimait venir au dessus d'elle pour lui montrer sa force, sa carrure, pour ne lui laisser aucune chance, lui demander, l'implorer dans une démonstration virile, de rester avec lui. Il saurait l'emmené dans des contrés inconnues, il l’emmènerait là où personne n'avait oser l'emmener et finalement, il prendrait soin d'elle, la protégerait. Elle serait sa reine, sa muse, son plus sombre péché. Tout à la fois et il se perdit à nouveau dans sa bouche carmine pour y sceller sa promesse silencieuse dans un baiser plus sulfureux encore.
Il n'osait pourtant pas défaire cette fusion de leur peau se mordant l'une l'autre dans une demi nudité aussi aguichante que tentatrice. L'envie montait en lui et enflait dans ses entrailles alors qu'elle semblait vouloir le rendre fou de ses caresses. Ses larges paumes passaient des fines omoplates à sa poitrine pleine, oubliant le monde sinon cette voix lactée opaline qui naissait entre ses mains encrées. L'univers lui même les laissait seuls à tutoyer les étoiles alors que sa paume glissait le long de son corps pour se perdre sous la dentelle à la recherche de la moiteur entre ses cuisses. Comme un bouton de rose qui menace d'éclore, il l'effleura d'abord, à l'écoute du moindre gémissement.
La caresse resta aérienne jusqu'à ce que le corps d'Eugenia se torde sous lui et que lapant avidement la pâleur de son sein tendu, Heath finisse par entrer en elle, laissant la rosée perlée au bout de ses doigts. Au début, il ne bougeait presque pas, appréciant la moiteur chaude de ses cuisses alors que sa bouche se repaissait sans cesse du parfum unique de sa chair, de ce sein qu'il goûtait sous sa langue, faisant fondre les dernières barrières de la belle blonde. Puis il se mit à bouger, remuant ses doigts jusqu'à sentir l'émoi qui traversait sa belle, s'appliquant à ne lui laisser aucun répit. Il était partout, sur elle, en elle, sa bouche affamée ne réclamait aucune accalmie et l'envie grandissant dans ses reins voulait être satisfaite.
Ils échangèrent un regard et d'un mouvement souple, Heath échangea leur position, laissant Eugenia venir sur lui sans pour autant cesser de la toucher. Il voulait l'admirer comme on contemple un ange descendu sur terre, et la voir se tordre sous ses doigts, ses longues mèches pendant le long de son visage, son regard de braise entrouvert pour capter le sien, sa bouche, appel au péché, laissant glisser sur ses lèvres un bout de langue rosée qui finirait d'achever la volonté de Heath.
laisir intense, interdit. Plaisir coupable qui n'aurait jamais dû exister et pourtant. Dans ses bras elle se sent protégée, rassurée, dans ses bras elle oublie la douleur et les pleurs. Chacune de ses caresses est un réconfort, une plaie qui se referme sous sa paume. Alors qu'elle le sent en elle, le plaisir monter et tout ce que cela implique, tout ce qu'il y a de formidable en cet instant, vole en éclat en firmament de plaisir. Ce n'est pas qu'un acte sexuel, c'est bien plus que cela, c'est tellement plus que tout ça. Pourtant, alors qu'ils échangent leur position, que ses yeux mi-clos entrouverts s'ouvrent complètement, elle le voit entier. Elle voit son torse pâle, ses jambes, sa maigreur et sa beauté fascinante. Elle voit l'homme, l'enseignant et elle se sent puissante, enfin elle se sent à sa place. A sa juste valeur, reconnu, désirée, à sa juste valeur. Lentement mais sûrement les sentiments d'Eugenia se muèrent, alors que le va et vient de son bassin s'intensifiait, ses délicieux sentiments à son égard gagnait en profondeur. Mordant sa chair comme elle griffait son torse, elle se sentait attachée à lui d'une délicieuse façon. Je suis Reine. Le rythme s'accélère, lentement, un peu plus, l'agacer, ne pas exagérer, savoir doser cette musique jouée par son corps nu. Dans ses yeux je me sens incroyable, dans ses yeux je me sens maîtresse de mon Destin, Reine parmi toute. Je suis celle qui hurle de plaisir le soir de noël, qui s'exclame, sourit de bien-être, je suis au dessus de tout ça. Au dessus de cette idiote de Serena, au dessus des rumeurs. Je suis au dessus de la plus noire de mes pensées. Son amour me porte, m'enflamme, je me sens devenir exceptionnelle, je suis l'héritière. Pauvres fous, je suis l'héritière qui a gagné le jeu de la séduction. Ses sentiments confus s'emballent, le plaisir vibre dans son corps, dans ses veines, sa poitrine se balance sous la mélopée de ses cris. Elle sourit pour lui, pour ce bonheur ; elle soupir pour toute cette joie qui lui offre, pour ce sentiment de bien-être et d'invulnérabilité. Elle bascule, mêlant leur corps dans un jeu sensuel où, au final, elle finit par remonter car elle n'est plus femme à se coucher sous un homme. De la femme enfant du canapé il ne reste que des morceaux éparpillés dans la chambre, il a tout fait pour la mettre en confiance et elle a vaincu sa peur. Elle est à la hauteur. Il la désire, comme aucune autre, il l'a désir. Alors Eugenia se révèle à lui, elle se révèle à elle-même, sans pensée, elle ne réalisera qu'après qu'elle a fini par oublier Simon, par oublier ses larmes. Elle comprendra les nuances de cette relation pour s'en interroger. Elle accélère, joue avec ses cheveux qu'elle attrape un instant alors qu'elle se penche. Joue au bal des corps qui n'en finisse plus de s’enlacer, de s'étreindre, griffer. Elle mord, pour le marquer. Il est à elle et, elle, poupée entre ses mains se fait plus agressive, indomptable. Épuisante femme. Lui, refusant de se laisser en reste s'acharne à vouloir dominer. Jeu d'une nuit qui n'en finit pas, épuisés ils recommencent, tant et si bien que c'est d'épuisement qu'elle s'endort dans ses bras.
Lovée, bercé par le battement affectueux de son cœur, elle se sent incroyablement bien. Ses yeux se ferment, elle le tient fermement contre elle, son visage se détend, la Bogart au naturel. Dans son plus simple appareil, elle a cette mine boudeuse d'enfant gâtée, une bouche pulpeuse qui soupir d'aise et sa main menue accrochée à son bras. Sa jambe l'enlace sans force, elle ne veut pas qu'il parte mais le sommeil l'emporte. Une nuit de sommeil profonde, une nuit avant que demain ne change leur liaison. Il sera son ami, son confident. Il sera son mentor et l'homme à qui elle confiera ses plus sombres secrets, ses plus intenses souvenirs. Il deviendra la béquille qui lui manquait. Mais, au creux de ce lit, leur destin déjà se dessine. Elle l'aime, ou du moins croit-elle en cet instant qu'il s'agit d'amour alors que ce n'est qu'un attachement sans nom. Elle l'aime pour tout ce qu'il est, pour sa personnalité mais aussi pour son statut. Un enseignant, elle a possédé un enseignant. Savait-il qu'en se laissant aller à ses pulsions qu'il allait alimenter l'orgueil d'Eugenia ? Qu'il allait flatter son égo d'héritière, lui donner le sentiment que maintenant les hommes doivent la mériter, doivent se battre pour l'avoir. Dès demain elle mettra de l'huile sur la guerre d'Haimon et d'Eren, dès demain elle aura un maintien plus féminin. S'ils n'avaient rien fait, elle serait restée l'adolescente qui aimait s'inventer des liaisons pour blesser Haimon, maintenant elle aura les amants, elle aura tout ce qui elle veut, car elle peut absolument tout avoir.
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Sujet: Re: On finit toujours par succomber à nos tentations [-18]
On finit toujours par succomber à nos tentations [-18]