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 Réunion de nymphomanes anonyme...

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Silver E. Nott
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MessageSujet: Réunion de nymphomanes anonyme...    Réunion de nymphomanes anonyme...  EmptyMer 10 Sep - 22:43

Réunion de nymphomanes
anonyme

Les vraies amitiées see font rare, mais elles existent. Il y a celles qui sont tortueuses, compliqués, les plus simples, les plus douce et il y a la notre. L'indescriptible amitié délurée que nous partageons. Pour le pire..





Quelques jours, moins d'une semaine. Voilà ce qui me séparait de la fameuse soirée Truth and Dare, un véritable carnage émotionnel pour moi. Elle rentrait sûrement dans mon panel de soirée les plus marquantes de ma courte existence, avec celle où j'avais fais la rencontre de Hell bien évidemment. Et pourtant j'avais déjà participé à toutes sortes de soirées, bien plus déjantées, encore plus alcoolisés et plus grosse que celle là. Sauf qu'habituellement j'étais plus du genre à boire mes verres de whisky pur feu comme de la petite eau, et ne me préoccupait de rien à part de m'amuser et de rire. Et à celle ci j'avais fais un peu fais l'inverse de mon schéma habituel. Je m'étais enfermé dans des émotions qui ne me ressemblaient pas, l'ivresse de la jalousie et de la déception m'avait submergé. J'avais été faible, quelques secondes seulement, mais assez pour briser mon masque quelques instants et ça c'était interminable.

Et depuis je prenais totalement fuite, je fuyais la cause même du problème, sa racine. Audric. Une semaine que j'avais mis au point tout un tas de stratagèmes et techniques pour ne pas le croiser, ni le voir. Il n'avait pour le moment pas vraiment réagis et tant mieux, prendre des distances et ce que j'avais de mieux à faire. L'oublier et me concentrer sur mes études et mes missions pour notre groupe de l'ombre. Il n'était pas question de plus, je me l'interdisais, mon esprit se bridait rien qu'à cette idée. Hors de questions, je ne faisais pas partis de cette catégorie de personne qui se rendait faible par eux même. Je pouvais passer outre, j'essayais de m'en convaincre du moins.

Encore une fois je prenais la fuite, sortant du château en fin d'après midi avec mon sac de cours. Je m'extirpais de cette ambiance devenue presque malsaine pour moi, je voulais juste avoir un peu la paix, loin de lui. Et quoi de mieux pour cela que d'aller dans l'un des endroits les moins fréquentés de tout Pré Au Lard. La tête de Sanglier. Lieu certes sordides, un peu lugubres et manquant désespérément d'hygiène mais au moins j'étais certaines d'être tranquille. Il n'y avait que très peut d'élèves qui s'y rendait, et le parfait élève Saddler ne s'y aventurerait jamais !

Mes pas foulaient l'allée terreuse alors que je passais la grille de Poudlard, l'air frais me vrillant le visage. L'automne s'approchait à grand pas et je n'en étais que plus maussade. Je n'étais pas cette saison où tout mourrait à petit feu, je préférais largement l'été, le soleil, les fêtes... L'automne était synonyme de mauvais temps et de rentrée scolaire. Rien de bien joyeux.. La rue commerçante n'était pas très remplis, la plupart des élèves étaient au château et nous étions en semaine, voilà l'une des raisons qui m'avaient poussé à venir ici.

Je ne tardais pas à arriver devant le pub, poussant la porte de bois abîmé par le temps. L'intérieur n'avait rien de très reluisant, et je faillis presque éternuer à cause de la poussière qui semblait encombré le sol et les objets. Je scannais la salle du regard, mes yeux retombant sur une tête bien connu, Abel. Le blond avec qui j'entretenais une amitié si étrange et compliqué, c'était sûrement ce qui en faisait sa beauté et sa force d'ailleurs. Je ne tardais pas à m'asseoir face à lui, comme si de rien était.

« Je m'invite.  J'espère que ça ne te dérange pas. »

Je retirais ma veste la laissant retomber en grimaçant sur le dossier de ma chaise, sûrement infesté de microbe. Je partis me commander un thé, alors que le barman m’observait étrangement, sûrement peu habitué à servir ce genre de boisson ici. Je réceptionnais ma tasse, pleine de traces de gras alors que pour mon plus grand dégoût il crachait sur une choppe pour la nettoyer. Bon je n'allais  certainement pas boire une goutte de cela. Je me rassis posant sèchement la table contre le bois collant de la table, mais qu'es-ce qu'il m'avait pris de venir ici... Je relevais mes yeux vers toi, alors que tu semblais concentré sur la rédaction d'un parchemin. Je finis par soupirer, en jouant avec l'une de mes mèches de cheveux.

« Tu me changerais les idées dis ? Sort moi de le moi de la tête s'il te plaît Abel. »

Je savais que tu comprendrais de qui je faisais allusions, après tout tu avais été l'un des spectateur de mon petit moment de faiblesse ce soir là et aussi un pilier sur lequel j'avais pus m’appuyer. Là j'avais besoin de me vider la tête, de recommencer nos chamailleries et nos disputes constantes..


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Abel T. McMillan
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MessageSujet: Ou comment plaisanter sur sa sexualité.   Réunion de nymphomanes anonyme...  EmptyJeu 11 Sep - 22:10


La tête d’un animal mort effraie les gens qui sont sensibles à la vie. La saleté ceux qui le sont à la dignité. Le silence rythmé par les bruits de vieilles bâtisses les peureux. La nourriture infecte les difficiles. L’odeur d’alcool les pointilleux.

Abel est mort, n’est sensible à aucune atteinte à la dignité physique ou d’apparence, craint peu de chose, n’est pas difficile, et a un sens de l’odorat pauvre. La seule dignité qui la préoccupait était celle de sa famille. La sienne importait très peu, dans la limite du raisonnable. Et le Sanglier Sans tête parait rentrer dans les limites de la dignité admise.

Pour un monomaniaque qui souhaite éviter du monde, c’est parfait. Le plancher noir de suie craque à chaque pas comme dans un vieux western, la poussière se soulève, le barman est plus mort qu’il ne l’est lui-même. Il salut poliment en baissant la tête sans attendre de réponse, puis va s’assoir à une table et déplie son cartable. On lui amène un verre d’eau, il met ses lunettes et commence à lire, relire et recopier tous les articules de lois concernant les géants de pierres. Puis il s’en prendra aux sirènes. Il avait jusqu’à 21 heures à ce rythme, et c’était parfait.

Enfin du silence,
Pour l’enfant du silence.

Le seul son du parchemin gratté fait musique dans la pièce. La lumière déjà lugubre change au cours du jour. La porte s’ouvre. Quelle heure est-il ? Le peuple cité n’ayant aucune intention de changer ses lois…


« Je m'invite. J'espère que ça ne te dérange pas. »

Il ne redresse pas la tête lorsqu’une voix familière s’installe à sa table en face de lui. Plongé dans son parchemin, il répond d’une voix morne.

« Énormément, mais puisque nous sommes amis, je te laisse ce privilège. »

Pas besoin d’ajouter le « évidemment patate » pour désamorcer l’ironie. Silver le connaissait. Silver, c’était cette fille qui dès qu’elle était à Serpentard avait commencé à lui taper sur les nerfs dans l’espoir de le départir de cette aura mortifère qui l’entourait depuis ses 11 ans. La seule qui a insisté. La seule qui l’a poussé, en y accordant plus ou moins d’importance et sans aucune délicatesse, poussé à découvrir le monde étudiant, cette faune adolescente qui se complaisait à exprimer une joie que peu d’entre eux portait d’une manière excessivement bruyante et à grand renfort de médicament contre le contrôle sur soit : l’éthanol.

Toujours est-il qu’à force de creuser, Silver avait trouvé le filon d’argent. Quand on lui parle, il finit par répondre. Et plus le temps passe, plus il répond franchement. Et puis un jour il plaisante, et on ne comprend pas. L’intonation de sa voix, toujours très maîtrisée, ne donne pas l’impression de l’ironie. Et puis on prend l’habitude. Tu as pris l’habitude. Tu ne lui as pas fait aimer le bain de foule, ni la danse collée serrée, ni les galoches en publics, et encore moins l’alcool. Tu n’a toujours pas réussi à lui faire fumer un joint d’herbe magique, ou même un brin de cigarette. Mais grâce à toi, il a levé les yeux de ses parchemins, et il a regardé le monde tourner. Et il s’est rendu compte qu’il n’avait pas peur de voir des gens heureux.

Grâce à toi, il sait qu’il est capable de voir la joie des autres et de l’apprécier sans jalousie. Bien qu’il ne comprenne pas, il se fait à l’idée. Tu l’as aidé. Bien plus que tu ne le crois.

Sans tes premiers pas, il n’y aurait pas eu de route.


« Tu me changerais les idées dis ? »

Silver semblait comprendre son calvaire pour la première fois depuis longtemps. Devoir éviter des gens. En particulier les gens qu’on aime. C’est drôle, mais il n’y avait pas mieux que pré-au-lard en début d’année pour ne pas voir des têtes familières. Et il n’y avait rien de mieux pour les retrouver en fin d’année, aussi.

Audric. J’entends son nom vibrer de tout ton être avant même que tu ne l’évoque. Tu n’as pas de problème Silver. Tous les problèmes, tu les affrontes. Tu les retournes comme tu as retourné Rubens à ton anniversaire. Tu ne fuis pas. Tu es différente de moi.

Mais je crois que tu as découvert ce que ça faisait quand le désir ne s’estompait pas. Et je te plains. Mais je vais pas en dire grand-chose. Je continue d’écrire. Tu sais que je t’écoute. Tu sais que je te parle sans te regarder.


« Sort le moi de la tête s'il te plaît Abel.
-On couche ensemble ?»


Parce que t’es pas vraiment la seule qui a honte d’aimer. J’en ai deux comme ça. C’est un peu lourd à porter. Mais c’est vrai, je ne te l’ai pas encore dit à toi. Tu n’as que le point de vue d’Alyssandra, qui doit certainement très bien se porter en dehors qu’elle est endeuillée d’un frère qui avait le mérite de lui montrer son amour de manière raisonnable. Et de lui montrer tout court.

Et dont les parents ne pouvaient pas vraiment intercepter les lettres. Il l’a eu avec lui. Pendant dix ans.

Et puis il est mort, cet imbécile. Mon écriture devient bien moins calligraphique. Début de frustration. Début de tension. Respire. Il est mort. Point.


« T’emballes pas. Je veux pas choper tes maladies tout de suite. Ou te filer les miennes. On va être certains d’être tous les deux incurables avant, si tu veux bien. »

Dans mon cas, j’étais incurable.

Abel pose sa plume qui commence à pâtir de la pression exercée et retire ses lunette d’un geste précis pour les ranger dans son sac. Il range ses parchemins dans des dossiers tout en se massant les yeux. Quatre heures. Il avait tenu quatre heures sans penser à rien. Ni à son frère, ni à Hell, ni à sa baguette de plus en plus capricieuses.


« Tu veux que je te le sorte en te tirant les vers du nez ou tu préfères que je fasse comme si il n’existait pas ? »
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Silver E. Nott
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MessageSujet: Re: Réunion de nymphomanes anonyme...    Réunion de nymphomanes anonyme...  EmptyVen 12 Sep - 21:54

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Les vraies amitiées see font rare, mais elles existent. Il y a celles qui sont tortueuses, compliqués, les plus simples, les plus douce et il y a la notre. L'indescriptible amitié délurée que nous partageons. Pour le pire..





Nous étions amis s'était vrai, cette affirmation me détendit quelque peu. Il était vrai qu'au delà de nos rapports conflictuels une véritable amitié était née. J'aimais te pousser à bout comme toi tu le faisais avec moi. Tu jouais avec mes nerfs, moi avec les tiens, j'avais souvent envie de t'étrangler et je savais que cette envie était la plupart du temps réciproque. Mais au delà de cela, je pouvais compter sur toi et inversement. J'essayais de t'inculquer une vie sociale, toi qui était presque une ermite. Et bien souvent mon entêtement à vouloir te faire sortir t’agaçait royalement, provoquant mes rires espiègles et amusées.

Je n'avais pas juste peur des sentiments et de l'amour en général. J'en avais fais une phobie. Je suppose que c'était le contre coups logique après une grosse déception comme l'avait était la mienne. On m'avait menti, humilié devant tous, rabaissée comme si je n'étais qu'une bouse de sombral. Après ça j'avais repoussé toutes marques affectives masculine qui recherchait plus que de l'amitié. Impossible de m'attacher à nouveau, improbable pour moi d'aimer de nouveau. J'avais à partir de là papillonner, je m'étais amusé et j'avais tout simplement profité de la vie, vivant chaque seconde pleinement. Je suppose que dans un sens, avec notre incapacité d'aimer et notre peur des sentiments on se rejoignait beaucoup. Nous étions un peu les maudits de l'amour, les deux nymphomanes volages de Poudlard. Et cela nous allait très bien. Je n'avais pas envie de changer, ça me faisait bien trop peur pour le moment.

Je roulais des yeux en t'entendant. J'aurais pus parier milles choses que tu me dirais une chose comme celle là. Après tout nous avions l'habitude de nous renvoyer avec habilité ce genre de réplique à connotations sexuelles, que nous arrivions à placer dans n'importe quel contexte. Comme lorsque l'un de nous arguait qu'il était un meilleur coups que l'autre, où que nous faisions le compte de nos conquêtes pour savoir qui l'emportait sur l'autre. Souvent cela se terminait en dispute et jamais aucune véritable réponse n'était donné. Et pourtant nous n'avions jamais couché à deux, même si j'étais certaine que la quasi totalité du château pensait le contraire.

« J'ai pas envie de coucher avec toi ! Et puis si c'est pour m'ennuyer au pieu avec toi, merci mais non merci. »

Je parlais Je te fusillais légèrement du regard, bien sur que j'étais clean et je n'avais pas besoin de le vérifier. Quant à toi c'était sûrement bien moins certains. Mais au moins mes pensée commençaient doucement à se détacher du brun, bien trop compliqué, de Poudlard. Et puis bien évidemment tu ramenas ça sur le tapis, je me rembrunis d'un coup, m’agaçant sincèrement de la saleté de la table. Je sortis ma baguette pour la nettoyer en vitesse, soupirant d'aise en pouvant enfin poser mes mains dessus sans risquer d'attraper je ne sais quelle maladie. Moi maniaque sur les bords ? Pas le moins du monde.

« Je sais rien... Comment on fait pour ne plus... »

Aimer ? Non je n'allais pas dire ça quand même ? Idiote, je n'étais rien d'autre que ça, me doigts se mirent à claquer en rythme sur la surface enfin propre de la table.

« Penser à quelqu'un ? Terminais-je, soulagé d'avoir évité une gaffe. »

Ne plus penser, ne plus avoir peur que cela dégénère ou tout simplement de perdre cette personne lorsqu'elle comprendra mes ressentis. Après tout je doutais bien fort que cela soit réciproque.

« Tu n'as une histoire sordide à me raconter ? Ta vie n'est-elle dont pas devenue palpitante depuis samedi soir ? »

Change moi les idées s'il te plaît, fais moi l'oublier, aide moi à le sortir de mon crâne. Je vais devenir folle Abel. Je t'en supplie. Viens à mon secours avant que je ne sombre dans ce jeu bien trop dangereux.

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Abel T. McMillan
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MessageSujet: https://www.youtube.com/watch?v=zeAKUTKCRlg&index=2&list=PLkdP9g_rG1Npt6LfDgNq6V-dE28UksLa3   Réunion de nymphomanes anonyme...  EmptyLun 15 Sep - 11:55

« Ne plus penser à quelqu’un ? »

Abel range ses papiers avec un sourire amer, les sourcils arqués, alors qu’il range ses lunettes, ses feuilles, et sort sa trop longue baguette pour murmurer un « récurvite » éclair, rendant son côté de la table aussi propre que celui de Silver. Au moins, ils étaient deux maniaques à la même table. Il but le verre qu’on lui posa automatiquement sur le coin de la table et le reposa.

S’il savait comment arrêter de penser aux gens qu’il aimait déraisonnablement, il ne serait pas là dans une taverne crasseuse à attendre que le jour passe et que Poudlard vive et palpite sans lui. S’il savait, il ne serait pas à tenter de s’oublier dans ses études depuis dix ans. S’il savait, il aurait aujourd’hui le sourire d’un homme heureux et doux. Mais tu le sais. Il ne dort pas. Il ne mange pas assez. Il ne respire pas. Il s’enterre, profondément. Son teint est pâle et ses yeux sont mort, parce qu’il ignore, comment on fait, pour ne plus y penser, pour ne plus aimer.

Il fait un geste pour appeler le service, et commence un encas.


« Pour toi aussi, Silver ? Je te l’offre. »

Il la laisse repartir et se réinstalle dans son siège, se passant les paumes dans la nuque. Il fallait au moins ça, pour ne plus penser, pour ne plus aimer quelqu’un, le temps d’une seconde.

« Mes méthodes sont mauvaises, je ne saurais te conseiller de les utiliser. »

Cet homme devant toi Silver, c’est ce moi que je déteste, celui que je veux tuer à chaque seconde de ma vie. C’est moi. Celui qui est bel et bien vivant, qui est capable de ressentir et de commettre le pire, par instinct, cet instinct que je veux repousser loin. Celui qui t’admire pour ta joie constante, pour cet autre monde qui m’est étranger, et dont tu es la preuve qu’il n’est pas incompatible avec l’effort et l’excellence.

Je me déteste, car j’aime. Je suis trop pudique pour te le dire, pour le partager avec toi. J’aurais trop honte de te l’avouer à toi. Personne ne sait. J’ignore même si Perceval a compris. Je ne peux pas te le dire, mais peut-être que tu lis entre mes lignes, toi aussi ?

Je suis un pêcheur, j’ai aimé ma chair, j’ai salit notre sang, notre nom, en un secret qui m’étouffe. Et pire encore, je n’en ai pas encore assez. Pire encore, je ne veux pas avoir à choisir. Je les veux, tous les deux. Je les aime. Les aimes si fort, Silver, si tu savais…

Si tu savais ce que tu m’avais infligé ce soir-là… Nous avais infligés.

J’ai gardé ces sentiments en moi, je suis devenue une amphore celée pour mille siècles, contenant quelque chose de trop puissant, comme un ouragan, comme une magie noire qui tourbillonne, encore et encore au creux de mes tripes, de cette amphore de chair. Et maintenant, ces vents maudits ont lacérés, encrés, et se sont ancrés ma chair, pour la corrompre à son tour. Je deviens moi-même le désir que j’avais voulu faire mourir à l’intérieur. Le désir tue quand on ne le laisse pas partir.

On nous sert. Ma fourchette se plante machinalement dans le pain grillé couvert de salade, d’un œuf et d’une tomate et demie, et massacre la mie de toute manière presque noire. Je n’ai pas faim. Je n’ai pas envie. Je mange parce qu’il faut que je mange, et ce soir je ne me sens pas de me pointer au banquet. Je mange parce qu’il faut vivre, pour tout ce que ce moi qui doit vivre doit faire.


« De la part de quelqu’un qui connait aussi bien ma vie que toi, c’est que tu dois être vraiment désespérée. »

Je mange comme avec dégoût, alors que la nourriture, quoiqu’elle soit de piètre qualité, n’était pas affreuse à vomir. Mon visage doit te faire drôle. Tu es l’une des seuls qui puissent me voir ainsi. Et c’est toi qui me l’as permis. Tu m’as permis de m’accorder à être autre qu’Abel Theodore McMillan, bon élève, excellent fils, brillant avenir. Autre que mon obsession pour la peau des autres. Autre que ma crainte de l’autre. Autre que mon amour pour un frère qui régit sans le vouloir toute ma vie. Autre qu’un monstre qui rêve de coucher avec sa sœur.

Permis d’être, parfois, une fraction de seconde, ce moi qui exprime que cette vie ne lui plait pas, mais qui peut te sourire, un peu. Tu es une des rares qui voit ce début de sourire.


« Au fait, il parrait que je me suis fait le Lion Lâche. Sérieusement. Tu crois que j’aurais pu ? Coucher avec Cassidy ? »

Puisque ton sourire à toi disparaissait dès qu’il tournait autour comme un fantôme, je me contentais de souffler dessus comme du vent. Pour que ton sourire à toi ne disparaisse jamais. Tu étais une des seules qui ait su rester malgré que je l’aie poussé loin de moi pendant des années. Et tu as tenu. Tu es restée. Et je sais pourquoi. Tu es une battante, Silver. Et il n’y a que la joie qui t’aille.

« Ça fait une semaine que le bruit traine. Je te jure, ce mec. J’étais sur le point de demander à Némésis si … enfin. Il arrive, il commence à me faire la conversation, il est raide, je le raccompagne, il tombe comme un mort dans son lit et je peux plus sortir du dortoir des Gryffons. Donc je dors sur place. »

Je ne suis pas doué pour raconter les histoires. Mais si c’est d’histoire dont tu as besoin, je t’en raconterai autant que tu voudras. Je deviendrai meilleur orateur, si tu me le demandes. Tu t’es plié en quatre pour me mettre en face du fait que je n’étais pas heureux, que je ne savais pas profiter de ma jeunesse.

Alors, un prêté pour un rendu. Je te dois bien ça. J’avale encore mon médicament qui est censé me servir de nutriment. Quand est-ce que j’ai perdu le sens du goût ?


« Il m’a foutu dehors. Je ne l’ai pas touché, et il m’a foutu dehors à moitié habillé. Je comprends que tu aies envie de le tuer. Qu’est-ce qu’il t’a fait, à toi, l’an dernier déjà ? »

Mais en disant ça, étrangement j’avais cette expression qui remplaçait mes sourires. Cet air un peu doux, mélancolique. Je ne le détestais pas, cet idiot. Je ne le déteste pas.

« Quoi d’autre… Je suppose que mes pistes de thèses sur les Lois, les mœurs et les codes des peuples du monde magiques ne t’intéressent pas plus que ça… Ah, mon Père a eu une merveilleuse idée. Il veut prouver que son fils, compétant en magie, peut suivre l’enseignement pour ses stages d’une personne impliquée dans l’exécutif. Je me tape un larbin de Callum, l’Auror qui rôde dans Poudlard depuis quelques temps. Sachant que la dernière fois que j’ai pu lancer un sort correctement en Club de Duel était avant l’enterrement de Caleb. Comment on dit déjà… ça va être drôle. »

Ma voix d’habitude monocorde prend un peu de relief avec toi. Sensiblement, et pourtant, avec moi, cela se voyait tout de suite. J’étouffe mon enthousiasme léthargique d’une bouchée de pain à l’œuf. Pas d’enthousiasme. Pas d’émotion. Pas de joie. Reste dans ton rôle. Reste… Et pourquoi faire après tout ? C’est toi Silver. À toi je peux bien tout dire.

Après tout ça fait un moment que tu sais que je n’aime pas ma vie. Sinon, pourquoi aurais-tu fais autant pour me tenter de m’en enfuir ?

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Silver E. Nott
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MessageSujet: Re: Réunion de nymphomanes anonyme...    Réunion de nymphomanes anonyme...  EmptyMar 16 Sep - 18:45

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Les vraies amitiées see font rare, mais elles existent. Il y a celles qui sont tortueuses, compliqués, les plus simples, les plus douce et il y a la notre. L'indescriptible amitié délurée que nous partageons. Pour le pire..




Incommodée. C'est définitivement me mot qui correspond le mieux à mon état d'esprit à ce moment précis. Tout m'incommode, l'endroit en lui même, croulant sous la crasse, les odeurs de poussières me montant au nez et me faisant éternuer à plusieurs reprises, les effluves d'alcool et de sueur provenant de quelques sorciers à l'air mauvais qui s'imbibe de Whisky pur feu dans des coin du bar, les verres pleins de traces et ce maudit barman qui crache pour nettoyer sa vaisselle, me donnant envie de vomir. Jusqu'à mes pensées coléreuses qui s’enchaînent dans mon esprit, ne cessant de faire monté petit à petit, sans jamais s'arrêter, la fureur dans mes veines. Ce n'est pas la première fois que je mets les pieds ici, je me souviens d'une soirée où j'ai débarqué ici avec Calypso, où nous faisions le mur. Étonnamment ce lieu à l'air encore plus effrayant à la lumière du jour, sans la douce lumière des bougies qui se consume lentement. Et puis il y a nous, deux êtres à l'âme sûrement aussi tourmentée que les lieux, deux têtes blondes en plein centre de la salle, se détachant totalement du lot, de cette foule sombre et ténébreuses.

Mais le plus important n'est pas l'endroit dans lequel nous parlons, mais bien le sujet de notre discutions. Pour une fois c'est moi qui ait besoin de toi, comme samedi, comme si pour l'espace de quelques jours nous avions inversé nos rôles. C'est toi qui conseille, c'est toi qui aide et c'est moi qui suit dans le besoin. Pour une fois... Je veux juste que tu me changes les idées, dis moi les pires horreurs, insulte moi même si ça te chante, provoque moi, fais moi rire si tu en es capable mais retire ces six lettres de mon crâne, l'image de ce brun, cette colère qui me donne des envies d'assassinats quand je le vois. Je t'en supplie Abel, fais juste cela pour moi, juste pour cette fois, après je m'effacerais, nous reprendrons nos rôles, nos places.

Tu sembles enclin à le faire, je ne dis rien, ne parle plus alors que tu quittes ton travail, tes devoirs, pour moi. Les études, Poudlard, en suspension pour quelques minutes, juste pour que nous parlions, que tu te contraignes à me venir en aide. Je t'entend commander quelque chose à grignoter pour moi, un demi sourire orne mes lèvres, un remerciement teinté d'ironie. N’espères-tu pas que je touche à une miette de ce qui es servis ici ? Je risquerais de tomber malade ou d'attraper je ne sais quelle maladie... Mon sourire s'accentue un peu plus lorsque tu me déconseilles tes conseils. Étant celle qui la plupart du temps est là pour t'en donner je me doute que les tiens ne sont pas en or. Ce que tu ne sais pas c'est que le simple fait d'entendre ta voix, pouvoir passer du temps avec un véritable ami m'aide à passer outre l'ambiance étouffante du château. Tu m'aides sans t'en rendre compte, sans le savoir, tu es simplement un véritable ami à bien des égards, beaucoup plus sincère que la plupart de ce qui crache ce mot à ma figure en pensant tout le contraire en réalité.

Nous sommes des rocs, nous donnant cette apparence, nous semblons inatteignable, véritable tour imprenable mais dans le fond sommes nous si fort ? Notre capacité à nous relever, à jouer la comédie, à passer outre, à nous contrôler peut sûrement nous accorder ce titre mais je suppose que la réalité est beaucoup plus compliqué qu'elle ne s'arrête pas à cela... Je regarde sans envie cette composition à l'air fade, ce pain rassit, noirci tant il est grillé, ses feuilles de salade abîmés, cette tomate qui trône tristement dans un coin de l'assiette et cet œuf dont le jaune dégouline avec lenteur. Ma fourchette tourne machinalement les aliments, sans qu'aucun n'atteigne jamais ma bouche.

« Ça se pourrait bien. »

Suis-je vraiment désespérée ? Je n'en sais rien, j'ai besoin d'un moment pour souffler, juste pour respirer, pour ne pas laisser libre cour à mon envie de tout casser, de frapper... Mais quoi que tu puisses, en dire, ou en penser, je préfère être en ta compagnie qu'avec celle de n'importe quel autre moralisateur à deux gallions. Toi tu ne juges pas, tu constates, tu ne me mens pas, tu me dis les choses telle quel sont avec une franchise inhabituelle.

Je me déride alors totalement lorsque tu me parles du crétin par excellence, la personnalisation de l'idiotie, j'ai nommé Rubens Cassidy. Un léger rire s'échappe de mes lèvres en vous imaginant, je ris un peu plus alors que tu me narres le reste de l'histoire. Entre notre baiser dans la grande salle et notre soit disant couple, en ajoutant à cela cette histoire avec toi, le mouton des gryffondor fait parler de lui en ce moment.

« Mes problèmes avec lui ne datent pas de l'année dernière mais de notre première année. Disons seulement que j'ai remporté notre dernière bataille par KO. Mais je te mentirais en te disant que nos disputes et prises de becs constantes ne me manquent pas. C'était si bien de le haïr librement... Et au passage si tu avais couché avec tu n'aurais plus jamais eu mon respect de toute ton existence ! »

Je dois haïr ce pacte, sinon je vais devenir folle. J'écoute ton babillage qui ne cesse pas, sûrement dans le but d'extraire toute trace d'Audric de ma tête, effort vain, il y est ancré, summum de ma colère. Personne ne peut s’octroyer ce droit, comment peut-il voler mes pensées de cette manière ? Il ne peut pas. Je le hais pour ça.

« Les duels sont bien les seuls domaines pour lesquels je n'ai pas besoin de bûcher comme une folle. Je pourrais toujours te donner quelques tuyaux ou prendre un peu de polynectar à l'occasion. »

Je te fais un léger clin d’œil avant de reporter un œil dégoutté sur ton assiette presque vide, son contenu se vidant à vue d’œil.

« Comment tu fais pour manger ça ? Je suis sur que la cuisine de ce bar miteux est bourrés de cafard et de rat ! »

Je grimace un peu plus, me retenant de me lever pour aller donner des conseils d'hygiène au gérant du bar, mais je suppose que je serais assez mal accueillis si je tentais cela... Mon nez se froisse un peu alors que le liquide censé composé mon thé à plus l'air d'être une tasse d'urine qu'autre chose.. Je soupire avant de planter mon regard dans le tiens.

« Au fait maintenant tu ne pourras plus me narguer quand au fait que je n'ai jamais rien tenté avec une fille, c'est désormais bel et bien fait. Et tu ne devineras jamais avec qui.. »

Un sourire victorieux orne mes lippes, alors que je continus de t’observer, je sais que ma réponse ne passera pas inaperçu. Après tout je n'étais pas la seule à avoir remarqué l'effet que la sublime brune t'avait fais rien qu'avec un suçon.

 «Annabeth Leigh. »

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Abel T. McMillan
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MessageSujet: Re: Réunion de nymphomanes anonyme...    Réunion de nymphomanes anonyme...  EmptySam 27 Sep - 14:58

Abel manque de cracher son pain brûlé et de s'étouffer avec.

Image de deux femmes qui s’enlacent et gémissent de plaisir, ou peut-être un silence… Oh, Merlin Salazar Serpentard aidez-moi. L’image blasphématoire fait battre mon cœur à que vitesse folle et perd mon regard dans le vide. Excitation monte en visualisant leurs mains caresser les courbes de l’autre, quand je croise leur regard imaginaire, entre la colère contre ce voyeurisme et l’invitation au pêcher.

Abel pose violemment le coude sur la table et cache ses yeux avec sa main, puis après quelque secondes de tension, fini par se pincer l’arête du nez en regardant fixement le mur.


« Pardon. »

Je triture, plus dans l’intention de réduire en petit bouillie à la fourchette que de manger, ce qu’il reste de nourriture dans mon assiette. Avec cette réaction-là, c’était foutu. Silver allait jubiler. Je vais reprendre ma respiration, calmement. Pas de panique. Arrêter d’y penser. Je jette un œil à ma partenaire e conversation sans importance, enfin je l’espère… Puis ferme les yeux. C’est bon. Silver est toujours Silver, bien habillée, femme sans avoir le sexappeal d’un fantasme vivant. Reste… L’autre.

Anna n’est pas faîte pour moi.

Elle a dû être… Comment était-elle ?
Non, tu ne peux pas lui demander ça.

Avaler sa salive. C’est pas le moment de se mettre à suffoquer de désir pour quelqu’un d’absent juste parce que tu as une imagination débordante. Anna est ailleurs, bien habillée, rieuse, fidèle à elle-même, peut-être même en train de monter son balai avec son regard féroce qui ferait pâlir un gaillard de deux mètres cinq. Aller reprends-toi.

Anna… Ne donne pas d’importance à ce qui s’est passé avec elle. Ni ce qu’elle peut bien faire avec Silver, ou n’importe qui d’autre. C’est juste une fille, putain. Juste une fille avec la courbe parfaite de la taille aux hanches pour te faire craquer, mais pas, bordel, pas une bonne idée. Surtout si tu veux la garder comme une amie. Surtout si tu veux qu’elle reste ce qu’elle a toujours été : un rare soutient.

Ça ne me concerne pas.

Massacrer la nourriture.

Attendre.

Mes yeux s’ouvrent encore sur Silver, qui est sur le point d’accoucher soit d’un air désolé, soit d’un éclat de rire, je le sais, je la connais par cœur. J’inspire et lance d’une voix un peu plus agressive que nécessaire, ce qui chez moi je fais jamais grande différence avec d’habitude :


« Tu voulais que je te dise quelque chose. »


Deux de mes plus proches amies. Oui. Oh, et merde. De toute manière c’était foutu. Silver savait. Silver avait tout prévu. Ou plutôt, Silver a tout faire sans même s’en rendre compte. Ce stupide gage, cette idée idiote de me dire en face que…

Abel soupire et s’adosse à son siège en levant les yeux.

« Okay, ne raconte ça à personne. Je veux dire… » Il se désigne lui-même d’un geste las de la main. « Ça. »

Il inspire, fixant un vide embrouillé pleins de possibilités effrayantes. Se mord les lèvres. Il est sexy quand il fait ça. Mais il ne s’en rend pas compte. Il ne se rend pas compte que ça rougit ses lèvres non plus. Ce tas d’embarras qu’il trainait et qui le rendait désirable… Et pathétique pour qui savait lire entre les lignes.

« J’ai pas envie qu’elle me massacre. »
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MessageSujet: Re: Réunion de nymphomanes anonyme...    Réunion de nymphomanes anonyme...  EmptyLun 6 Oct - 20:59

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La provocation était en soit un art quand on observait cela de près. Il suffisait de bien savoir si prendre pour réussir à piquer les endroits qui pourraient réussir à provoquer la réaction espérée chez notre interlocuteur. Je m'étais attendus à diverses réactions avec toi, mais certainement pas une aussi vive. Tu n'étais pas quelqu'un de très loquace en général, ni de très expressif. Une boule inerte par moment, que je tentais d'emmener avec moi dans mon tourbillon de vivacité et de fraîcheur. La tâche me semblait toujours tellement ardue, et pourtant j'arrivais bien souvent à mes fins. Usant de techniques, toujours un peu plus élaborées, toujours un peu plus rusées et vicieuses. Je savais que même si la plupart du temps tu paraissais irrité, et agacé par mon comportement, tu ne le réfutais, bien loin de là, sinon tu ne finirais pas par craquer. Comme lors de cette fameuse soirée, où tu avais finis par venir, après que je t'y ai presque traîné et caché dans un coin pour que tu ne sois pas en contact avec ta chère sœur. Seulement, dans le fond tu ne pouvais pas nier que si cela ne te tentait pas un tout petit peu, que si rien qu'une parcelle de ta curiosité n'était pas un tout petit peu ébranlée, tu ne viendrais même pas.

Je croquais tranquillement dans un morceau de pain grillé, profitant allègrement de ta réaction. Une chose était certaine, à la vue de ton regard quelque peu lubrique et dans le vague, tu n'avais pas réussir à avoir la brune dans ton lit. C'était encore mieux que ce que j'avais pus espérer. J'allais pouvoir te faire rager à volonté, user de maintes piques pour te faire sortir de tes gonds. Tu ne tarda pas, d'ailleurs, à sortir de cet état de semi sommeil, pour t'agaçait sur ton déjeuner. Je ne savais pas avec exactitude ce qui se passait dans ta tête, mais apparemment ton pain et les feuilles de salades survivantes en prenaient pour leur grade. Ce brin d'envie et de panique qui parcourent ton regard l'espace de quelques secondes, et juste un régal pour moi.

Lorsque nos yeux se croisent je ne peux pas retenir un rire, c'est plus fort que moi, ton petit manège ne m'aura certainement pas trompé. Tu la veux. Plus que quiconque, Anna t’obsède presque. Vous étiez si différents l'un de l'autre, et pourtant sur d'autre points si semblables. Je ne me mêlerais pas de vos petites histoires, mais je n'étais pas sur que l'association des deux soit une bonne idée. Vous formeriez une bonne alchimie, mais vu ton caractère nymphomane, j'avais peur des dégâts à la fin. Et surtout connaissait la folie furieuse, véritable hyène, que pouvait être Annabeth lorsqu’elle était énervée. Comme quoi je n'étais pas la seule à être entrer dans ce cercle vicieux l’obsession, presque parfois malsaine, pour l'inaccessible. Juste de quoi rendre totalement dingue et frustré, rien de tel pour mettre les nerfs à vif et faire réfléchir toute la sainte journée.

Je t'avais vu dans beaucoup d'état, mais jamais dans celui là. Moi qui pensait qui pensait que tu serais la dernière personne gêné. Après tout ce n'est pas comme si nous avions l'habitude de discuter sur des sujets, bien loin d'être très classieux.. Mais là tu perdais tes moyens pour bien moins que cela et c'était jouissif. A coups sur elle te massacrerait en le sachant, ça aurait été quelqu'un d'autre, je ne me serais pas gêné pour le lui dire. Mais il s'agissait de toi, l'un de mes plus proches amis.

« Je ne lui dirais rien. »

Je reposais mes couverts, essuyant doucement mes mains avec une serviette qui traînait sur notre table. D'humeur très taquine depuis que j'étais avec toi, le meilleur calmant que je connaisse Abel McMillan.

« Mais il n'est pas dit que je ne te casse pas les pieds avec ça. »

Je t'observe un instant, glissant une main dans tes cheveux, en te voyant continuer à te mordre la lèvre. Je lâche un petit rire, avant de te pointer du doigts, presque accusatrice, mais un sourire dans le coin des lèvres.

« Ça fait quoi de pas avoir celle que l'on veut ? »

Maintenant tu allais pouvoir mieux me comprendre, quoi que moi j'avais déjà eu Audric dans un certains sens. J'aurais pus m'en passer finalement, ça n'avait servis qu'à ce que je m'accroche un peu plus à lui, qu'il m'attire bien plus et que je ne cesse de repenser à cet épisode dégoulinant de luxure. Je repose mon visage sur mon point avant de souffler sournoise.

« Si un jour tu me trahis ou quoi que se soit d'autre. Je t’envoie direct à la potence. »

Je savais que tu ne ferais rien contre moi, du moins je l’espérais, de mon côté je ne ferais rien qui pourrait être nuisible pour toi, alors si le contraire venait à arriver, je ne sais pas comment je le prendrais. Extrêmement mal sûrement...

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MessageSujet: Re: Réunion de nymphomanes anonyme...    Réunion de nymphomanes anonyme...  EmptyDim 26 Oct - 23:57

Abel renifle et soupire. Sa nervosité habituelle le reprend. C’est vrai. Silver était comme ça. Silver ne peut pas comprendre que les gens, en dehors d’ele, ont besoin d’espace. Qu’on les laisse oublier. Leurs sentiments, la vérité, leurs conneries, les faits. C’est notre manière de survivre. On oublie pour ne pas rester coincer sur les détails. Si on oubliait jamais, si on ne minimisait jamais, si on n’occultait jamais rien, on n’avancerait pas. Et Silver, elle, n’en avait rien à foutre, de tout ça.

Elle était simplement joyeuse. Simplement vivante. Elle aimait agacer, parce qu’elle était sûre qu’ainsi on penserait à elle. Elle aimait se faire aimer parce que tout être humain en a besoin. Se faire détester parce que ça rend vivant, et tue l’indifférence.


« Comment est-ce que je ferais ? Pour te trahir, il faudrait déjà que tu aies des ennemis. »


Je sors de ma poche un galion que je pose sur la table, et couvre largement les deux piètres repas. Je ressors de ma mallette un parchemin et le relis rapidement. Avec un air de méfiance.

Tes mots me taraudent. Un peu plus que ce que leur ton léger et moqueur leur donne d’importance. Je mords ma lèvre, incapable de me concentrer sur ce foutu contrat de propriété que Père m’a envoyé pour examiner et donner mon avis. Ce que ça fait, de ne pas avoir celle qu’on désire…


« Ça fait comme d’habitude. »

Ce n’est qu’un murmure, à peine mieux qu’un grognement. C’est vrai, comme d’habitude. Ça frustre. Ça hante, et puis parfois ça passe. Ça passe, puis ça revient, à chaque regard, à chaque absence. Jusqu’à maintenant j’ai voulu Hell. J’ai toujours voulu Hell. Je la veux encore. Mais maintenant, quand j’essaye de l’éloigner de mon esprit, je la vois pendant cette putain de soirée. Pendant cette nuit qui a dû me faire un peu de bien, vu le lendemain. Enfin, du bien… Dépends du point de vu de qui. Je la vois, un peu trop bourré. Je te vois, toi, Silver, et je vois Annabeth, plus femme que jamais. Et je sens son corps contre le mien, ses lèvres sur ma nuque. Ses yeux qui m’enflamment. Pour une fois, pour une fois dans ma vie j’avais envie. J’avais envie de quelqu’un d’autre que de ma famille. Envie de quelqu’un avec qui j’avais le droit d’avoir envie.

Et je sais que quoique je fasse, ça finira mal.

Ça fait comme d’habitude, Silver, d’aimer sans pouvoir l’être en retour.

Ça fait juste mal au fond des tripes. Ça tord et ça pince, ça s’infiltre comme une aiguille. Et ça fait juste mal.

Il prend une plume et barre le contrat de bas en haut avant d’ajouter à la va-vite une note « Douteux » au bas, à la place de la signature, puis le range dans son sac, avec la plume, pas d’humeur à rendre service ce soir.


« Tu sais quoi, change-moi les idées aussi. Rubens, j’ai pas couché avec. Mais à part le fait qu’il est énervant, c’est pas tout à fait désagréable de discuter avec. Enfin pour un mec. Il ne remplit pas spécialement les critères du sex-apeal. Tu sais pourquoi Aly l’aime bien ? »

Ça fait tellement mal que tout de suite, je préfère prendre des nouvelles de ma sœur. Pour te dire, Silver.

« Elle boit toujours plus qu’elle ne travaille ? Ou fume tu me diras, j’y connais rien à ces trucs. Je n’aime pas les bruits qui trainent. Dis-moi que c’est faux, l’histoire comme quoi elle est repartie avec Greyback. »

Ça me fait mal de parler d’elle. D’entendre parler d’elle. Mais au moins la douleur est familière, comme quand j’écoute sa voix sur mes tournes disques. Au moins je peux contrôler cette pine, cette obsession maladive. La cacher, même à celle à qui je le dirais à face.

Personne ne comprendrait. Personne ne sait, à part Caïn, et Eugenia.


« Oh, et qu’as-tu prévu d’offrir à Eugenia pour son anniversaire ? J’hésite entre une moto, un collier forgé par des gobelins et un planétarium portable. J’ai éliminé la bague, les gens pourraient croire des choses. »
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MessageSujet: Re: Réunion de nymphomanes anonyme...    Réunion de nymphomanes anonyme...  EmptyMer 12 Nov - 0:32

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Abel tu te rends toi même prisonnier d'une prison que ta conscience elle même a bâtis. Tu es comme une note de musique bien trop grave qui ne cesse jamais, pas de morceau de musique, juste cette note qui ne se lasse jamais d'être joué sans discontinuité. Parfois tu tentes de rejoindre les aigus de quitter cette tonalité qui te piège mais tu n'y arrives pas. Je viens, je m’immisce, je viens danser autour de toi, mon orchestre t'encerclant alors que mes doigts glissent à une vitesse folle sur le piano. Tout simplement parce que je veux te montrer ce que c'est de vivre, ce que c'est d'être vivant. Bien sur il n'y a pas que des moments de joies, la vie est identique au piano faite de blanc et de noir, tout ne peut pas toujours aller bien, tout ne peut pas toujours aller mal comme tu as l'air de le penser. Si je souris tout le temps ça ne veut pas dire que ma bonne humeur n'en prends jamais un coup. Bien souvent il ne s'agit que d'une expression de façade, je laisse mes larmes couler à l'intérieur. Je ne veux pas être faible, pas comme la dernière fois. Je suis forte, du moins je veux que les gens le pense. S'ils se font cette idée de moi, ils seront moins tenter de vouloir détruire mes fondations bien trop fragile. Un sourire a tellement plus d'effet qu'une mine désappointée, il rend vert de rage les détracteurs, fait parler les médisants et contente vos proches. Alors pourquoi cesser de sourire ? Je laisserais jamais ce plaisir à personne, toujours garder la tête froide, droite, les yeux rivé vers ses objectifs et ne jamais ciller. Ton objectif à toi ça devrait être le bonheur, tu devrais l'éclater cette morosité, la réduire à rien, un tas de poussière qui se ferait emporter par le vent loin de toi.

J'hausse un sourcil en t'entendant, je commence vraiment à craindre pour ta santé mentale. Moi ne pas avoir d'ennemis ? Il était de notoriété publique que mes ennemis étaient nombreux à Poudlard, il faut dire que j'attisais l'une des passions les plus dangereuses chez les gens, la haine. Certaines fois à cause de ma trop grande et cinglante franchise, dans d'autre cas à cause de désaccord communs, de disputes conflits que j'avais bien envenimé histoire de remporter la partie, et pour finir à cause de la jalousie aiguisée de certaines personnes, mal déguisé derrière des faux reproches. Dans mes rivalités les plus connus on pouvait évidemment citer celle avec Brennan, c'était un peu lui qui avait lancé celle que j'étais aujourd'hui, un ex que je prendrais un malin plaisir à égorger un beau jour. Je ne perdais pas espoir quant au fait qu'il aurait une fin douloureuse, où je lui ferais payer au centuple. Puis bien sur Rubens, pâle copie de son meilleur ami, aussi idiot, aussi antipathique qui me donnait les mêmes envies. Par Salazar j'avais envie de vomir rien qu'en pensant au fait que l'on s'était embrassé quelques jours plus tôt. Je pouvais encore en citer d'autre noms, d'autre personnes avec qui je menais une relation conflictuelle.

Je grimace un peu en entendant la suite. Pas désagréable de discuter avec Rubens ? Il avait de la conversation celui là ? Parce qu'à part piailler des « Salope de vélane » ou des « Monstrueuse Barbie sang-pur » il ne faisait pas preuve d'un grand maniement des mots faces à moi. Il faut dire que nos joutes verbales se résumait à des insultes et des menaces. J'attrape ta main doucement pour te calmer, te changer les idées étaient clairement quelques choses dont j'étais capable. Après tout tu venais bien de changer les miennes.

« Non je ne sais pas ce qui est passé dans la tête de ma meilleure amie pour trouver du plaisir à traîner avec un pauvre idiot comme Rubens. Il a du l'ensorceler, la menacer de mort je sais pas franchement... »

Je lève les yeux en ciel en t'entendant parler de ta sœur, soupirant légèrement avant de planter mes yeux dans les tiens. Et puis ça ne fit que me rappeler que nous avions un ex en commun et que c'était vraiment étrange. Quoi que je n'avais jamais été amoureuse de Loki, en définitive je m'en fichais totalement qu'elle soit avec, ou qu'elle prenne simplement un peu de plaisir dans ses bras.

« Non mais c'est quoi cette inspection ! Ta sœur va très bien si c'est ce que tu veux savoir, elle est clean. Et pour ce qui est de Loki...ca te regarde vraiment pas, Hell fait ce qu'elle veut. Si tu veux savoir va donc lui demander. Mais je ne te promets pas le meilleur des accueils si tu vas revoir ta sœur juste pour ça. »

J'avais un peu de mal à comprendre ce genre de relation entre frères et sœurs. J'avais toujours été fusionnelle et très proche de mon frère, des complices, des piliers, des meilleurs amis. Je le connaissais par cœur, il savait tout de moi, mon plus grand confident. Je ne supporterais pas de le perdre ou de ne plus lui parler, alors je ne savais vraiment pas comment les McMillan arrivait à vivre cette situation. Mais je me doutais qu'une partie de ton mal être venait de là.

« Hum.. J'avais pensé à lui offrir la tête de Mr Andrews dans un paquet cadeau, je suis sur que ça lui plairait à coups sur. »

Je te fais un sourire taquin, avant de reprendre un air sérieux. J'avais été totalement occupé ces derniers temps que je n'avais pas vraiment pensé au cadeau d'Eugénia, bien sur je lui en offrirait un mais quoi je n'en avais aucune idée...

« Pour la moto je pense que tu devrais oublier l'idée.. Je vois pas du tout Eug sur un engin comme ça. Pour ce qui est de la vague je pense pas que les gens se fassent des idées, Bogart vient de la demander en mariage. Mais le collier m'a l'air d'une très bonne idée. »

Cette histoire de bague ramena mes yeux sur celle que j'avais moi même au doigts, mais sur la main droite. Le cadeau d'Audric, je secouais la tête un peu dépité, ce crétin arrivait toujours à envahir mes pensées quoi que je fasse. Je ferais mieux de jeter cette bague dans le lac noir ou de la mettre dans l'un de ses repas pour qu'il s'étouffe avec.

« Je pense que de mon côté je lui offrirais quelques robes, une série de bouquin rares que j'ai repéré sur le chemin de Traverse et la soirée de sa vie. D'ailleurs en parlant de ça, tu seras là au moins à la soirée de fiançailles Bogart ? C'est dans un mois, je suppose que les McMillan font partis des invités. »

J'y allais en compagnie de ma famille, pour l'une de ces réceptions qui allaient encore être d'un ennui mortel. Mais là c'était différent, il s'agissait des fiançailles de celle que je considérais comme ma sœur, celle que je pourrais suivre n'importe où, pour qui je pourrais faire n'importe quoi. Eugénia était quelqu'un de tellement important pour moi. Mes yeux retombent sur toi alors que mes doigts se resserrent un peu plus sur les tiens, toi aussi Abel si tu savais comme tu es important pour moi. Un ami pour qui je prendrais n'importe quel risque, pour qui je ferais tant de chose. Tu le sais non que je serais toujours là ?

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MessageSujet: Re: Réunion de nymphomanes anonyme...    Réunion de nymphomanes anonyme...  EmptyJeu 4 Déc - 20:32

Mon regard se dévie. Pudiquement. Fuyant. Tu le sais, tu le lis. Tu es comme Caïn. Cette même intrusion à demie accepté dans mon cœur, silencieux car trop abattu, ou trop fier, qu’en sais-je. Je m’avoue vaincu, sans le dire ni le montrer. Il n’y a que toi pour le voir, le lire.

Lire en moi comme dans un livre ouvert.

J’ai honte de te demander de ses nouvelles comme ça. Honte d’attendre d’elle d’être autre chose qu’elle est. Ce n’est pas parce qu’elle est rentrée à Poudlard qu’elle a cessé d’être cette fille à scandale. D’être une adulte qui a grandi loin de moi. Autrement. Dans les bras d’un inconnu.

D’inconnus.

Tu le connais ce regard. Ces yeux qui se dévident, quand tu touches le milieu de la cible. C’est écrit sur ma gueule, pour ceux qui savent lire l’Abelien. Qu’en sais-tu, c’est vrai. Toi, tu es rentrée avec Annabeth. Et t’as couché avec.

Ne dis rien. Ce serait mesquin de ma part de ramener ça sur la tapis. Et ridicule. Comme si je ne pensais qu’à elle. Je ne pense pas à elle. Je pense moins à elle qu’Annah. Et je ne pense pas à Annah. Mon indifférence me fait presque peur. À côté de ma peur viscérale de recroiser Anarchy. Ou de mon obsession pour Caïn, à chaque seconde de ma vie. Je n’ai pourtant pas eu de petites amies depuis. Ni même de mec.

Que m’a-t-elle laissé, cette fille, pour qu’en oubliant parfois jusqu’à son prénom, je n’ai plus jamais cherché à être aimé sainement après elle ?

Neckwood. Elle s’appelait Neckwood. Et depuis Neckwood, je n’ai plus eu de petite-amie.

Combien de temps ça fait déjà ? Juin… Juillet… Septembre. Quatre mois. C’est étrange. Inhabituel.


« Tant pis pour le tour à moto alors. »

Je repousse tout sous ma table. M’installe, prêt à passer en micro-sommeil sur la table miteuse de ce lieu d’histoire moderne. Nos plats sont ramassés, en silence. Je fixe le bois, et sors ma baguette qui proteste d’un coup de jus lancinant avant de se laisser faire. J’en pose le bout sur la table, et dans ses rainures s’illumine un cercle vert gravé.

« Je pensais à… »

L’illusion prend forme. Une fausse alchimie. La table se creuse, et un anneau de pierre verte prend la place du bois trop de fois humide. Il se rapetisse, s’affine, s’agrandit… Tourne gaiement en s’envolant entre leurs visages, au milieu de lascifs écoulements de magie. Un mélange de vie pure, et de magie noire.

« … Un anneau de jade. Tu sais, un de ceux qui se rapetissent pour attacher les nattes, et s’agrandissent pour faire des colliers, de couronnes… Des bagues. »


Il pose l’illusion d’objet enchanté sur la table en baissant sa baguette étrangement obéissante, puis l’observe s’illuminer, parcourus de fils luminescents, serpentant tels des mille-pattes, lancinant comme des plumes... Une hypnose douce, avec un son bas et si grave qu’il devient un bourdon inaudible.

« Tu connais un symbole pour mettre dedans ? Je m’en voudrais de faire écrire juste son nom, ou une banalité à l’intérieur. Mais si elle l’égard, j’aimerais au moins qu’elle puisse le reconnaître. »

L’illusion progressivement s’efface, et l’anneau de jade redevient couronne de bois vert-moulu, s’incrustant dans la table, puis disparaissant avec les derniers éclats de lumière aux couleurs des Serpents d’Argents de Salazar.

« Je vais être occupé… Ne me force plus à venir dans une de tes fêtes, ou je fais la même gueule que d’habitude. Et Rubens me trouveras de l’humour. Méfie-toi. »

J’ai du mal à sourire. Pourtant ta compagnie me fait du bien. La preuve, je vais peut-être pouvoir m’endormir. Je ne m’endors jamais quand j’ai peur. Je ne dors jamais.

Parce que même seul, même bien accompagné, je me sens toujours en danger.

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MessageSujet: Re: Réunion de nymphomanes anonyme...    Réunion de nymphomanes anonyme...  EmptyMar 23 Déc - 0:12

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Les vraies amitiés se font rare, mais elles existent. Il y a celles qui sont tortueuses, compliqués, les plus simples, les plus douce et il y a la notre. L'indescriptible amitié délurée que nous partageons. Pour le pire..





Tu n'es pas un objectif Abel McMillan. Tu es bien que cela. Une amitié forte, étrange, mystérieuse, mais jamais remise en question. Ni mes pires actes, ni tes pires pensées n'entachent ce lien. C'est ce qui le rend à sa manière chaque fois plus fort. Tu sais m'entendre et j'arrive à te comprendre. Tu es ce que je ne suis pas et je suis ce que tu ne parviens pas à devenir. Mais je veux t'aider, si tu savais comme je le souhaite, comme je le désire. Tu es cette âme qui c'est irrémédiablement lié à la mienne. Et pourtant, comble de l'ironie, la vélane et le nymphomane, la croqueuse d'homme et le coureur, ne se tomberont jamais dans les bras. Aucune ambiguïté, nous nageons juste dans la plus pure des relations platoniques, plutôt rythmés par nos déboires que par notre passion. Et chaque jours qui passent je t'analyse un peu plus, comme un psychiatre le ferait, comme un naturaliste s'y prendrait. Je dissèque ton cœur, j'inspecte ton esprit. Je n'ai qu'une envie, qu'un seul but, illuminer ce visage où la tristesse et la monotonie sont presque des émotions persistantes. Quand arriverais-je donc à t'arracher un éclat de rire ? Un sourire ? Un jour j'espère. C'est presque ma seule envie. Je ne suis pas égoïste, je me soucis des autres, de mes proches, de toi en particulier. Tu as gagné avec brio ta place dans ce cercle restreint, du peu de personnes pour qui je ferais tout, pour qui je sacrifierais beaucoup. Qu'as-tu fais ? Rien en particulier. Tu as juste être là. Sans le savoir la plupart du temps, tu m'as indiqué des voix, des chemins à suivre, tu m'as fais relevé la tête quand celle si commençait à s'abaisser trop. Et le pire dans tout cela, c'est que tu n'as pas conscience à quel point tu as été important pour moi, et que tu le seras toujours à ta manière.

C'est pour cela que je ne peux pas te laisser, que je ne peux pas baisser les bras. Tu te perds dans des pulsions inassouvis, dans des rêves bien trop irréels et inaccessible. J'ai pour coutume de dire que tout est possible tant que l'on s'en donne les moyens. Que pour tout avoir il suffit de le vouloir. Mais pas ça. Tu vies à travers des illusions, des bains de fumés à travers lesquels tu passes tes mains sans jamais rien attraper. Tu te fais du mal et je ne le veux plus. Si tu savais à quel point j'aimerais te faire ouvrir les yeux un bonne fois pour toute. Et je m'en veux presque de mon interventions, de mon moment de chagrin face à toi la semaine dernière, de ma manière de baisser les bras et mon désespoir aujourd'hui. Là n'est pas l'image que je veux te transmettre, te donner. Tu dois garder l'image de la vélane forte, indomptable, implacable. Je veux te forger un modèle à travers moi, que image qui te tireras dans les hautes sphères. Un monde où tu cesseras à jamais de te sous estimer, de baisser les bras et de t'apitoyer, car tu pourrais faire de grande chose, mais cela si tu fixais enfin le bon horizon.

Mon attention se concentre de nouveau sur toi, sur le sort que tu lances, sur ces volutes de fumées lascives que tu lances. J'aime ce que tu fais de ta magie, de ta baguette, ce que je suis totalement incapable de faire. De la mienne je fais chaque fois sortir des sorts de duellistes, ou de quoi aider mon chaudron et mes potions. Toi c'est de l'art, chaque fois une nouvelle création, chaque fois une chose plus belle que la dernière. Je pourrais passer des heures à t'observer agiter ce bout de bois qui te donne tant de mal pourtant à le contrôler. Tu es un artiste Abel, et comme tout les artistes tu es maudit. Un poète, un peintre, un dramaturge. La jade cette pierre si belle que Japhet m'avait lui même offert avant de partir, de s'enfuir, de m'abandonner lâchement. Mon ancien pilier, mon ancien frère de cœur. Ce lâche, ce traître, que désormais je maudis. Cette pierre que j'ai arraché de mon cou, que j'ai lancé dans le lac noir, lui que j'ai rayé de ma vie en essuyant rageusement une larme solitaire.

« Un inscription...hum... tu devrais y inscrire « Reine des glaces. » »

C'est après tout l'essence même d'Eugénia, ce qui la représente le mieux. Reine de fer, visage de glace. Elle est née pour régner, pour diriger. Princesse dés la naissance, désormais bientôt reine. J'ai une toute autre philosophie de la vie, je veux pouvoir régner sur ma propre liberté plutôt que de commander le monde. C'est ce qui nous différencie, ce qui fait que nos chemins diverges. Et pourtant notre destin est commun, je finirais par m’enchaîner à un homme et elle à son cousin, nous nous enfermerons dans des destins desquels nous ne pourrons jamais échapper.

Je finis par me relever, renfilant ma veste et te tirant pour que tu te relèves à ton tour, embrassant ta joue. Je te traîne de force à l'extérieur de ce bar miteux, bras dessus, bras dessous alors que nous reprenons le chemin de l'école.

« Allez vient j'ai besoin d'un oreiller pour comater devant la cheminée. Et si on reste un peu plus longtemps ici je ne sais quelle maladie finira par nous avoir... Et promis je ne te traîne plus à aucune soirée jusqu'à...enfin je te laisse du répits. »

Je jure qu'un jour j'arriverais à te faire esquisser un sourire de bonheur sincère, Abel. Je te le promets.

FIN

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